Penny & Dime (issam)

Penny & Dime

One batch, two batch
Penny and Dime

Elle connait les coins et recoins d’Azracca comme sa poche, Adeyinka et voit Alta Mar comme son royaume. Les visages étrangers sont rares et les familiers sont gravés dans sa mémoire. Elle travaille ardeur pour connaître tout et tout le monde, avec l’espoir de se construire un réseau suffisamment étendu pour sortir les siens de la fange dans laquelle ils n’auraient jamais dû tomber. Quand ses yeux se posent sur le paysage qui l’entoure, elle ne voit qu’une injustice, Adeyinka. Si les souvenirs qui sont les siens sont ceux d’une enfant, elle se rappelle néanmoins la beauté que fut un jour Azracca du temps ou l’été y régnait en maître. Mais la splendeur s’est effritée et de la merveille d’autrefois il ne reste que des ruines pitoyables dans lesquelles les fae doivent grouiller, tentant de survivre du mieux qu’ils peuvent.

De quoi rager contre ceux qu’elle voit comme des oppresseurs. Après tout elle est trop jeune, Adeyinka pour avoir réellement connu les horreurs que son peuple à fait souffrir aux humains, en revanche elle est née juste à temps pour endurer leurs indignités, pour voir ce qu’ils ont pris et ce qu’ils ont laissés par la suite derrière eux, un monde déformé, blessé et enlaidi. Ses doigts tambourinent lentement contre le bois écaillé de la table devant laquelle elle est assise. Un visage familier qui passe devant ses yeux, une serveuse qui lui fait signe avant de lui murmurer un mot à l’oreille. Un air déterminé qui s’installer sur les traits poupins avant qu’elle ne vienne carrer les bras. Elle est debout en instant, Adeyinka et elle ne perds pas de temps. Le pas est vif et l’allure affirmée, elle s’engouffre dans les ruelles de la ville en courant presque, refusant de perdre l’opportunité qu’elle vient de gagner.

Le bateau d’Issam est entré au port. Une bonne nouvelle pour Adeyinka car elle connait la longueur de son ardoise au sein de la taverne. Des impayés qui ne cessent de s’étendre sans jamais qu’il n’offre que des excuses ou la promesse de venir un jour les rembourser. Et elle a de nombreuses fois laissé couler Adeyinka, étrangement indulgente parfois lorsqu’il en vient au fae. Mais plus aujourd’hui. Non pas parce que les temps sont particulièrement durs pour les Osunwa – ils ne le sont pas – mais entièrement sur une question de principe. Si le mot vient à sortir que la taverne laisse les ardoises courir aussi longtemps, il sera impossible de faire entrer quelques ozilles. Alors le pas s’accélère. Elle n’est pas idiote et lui non plus, par conséquent elle sait qu’il tentera d’éviter le crâne argenté pour le moment, lui préférant sans doute une autre taverne dans laquelle il a fini par payer ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’il doit.

C’est après de longues minutes qu’elle aperçoit la silhouette familière, à peine sorti des docks, se dirigeant vers une petite échoppe. Elle entre à sa suite sans faire un bruit, la main posée sur sa dague. Lorsqu’il se penche elle vient en poser la pointe contre sa nuque, l’obligeant ainsi à se relever. « Issam … quel plaisir de savoir que tu es de retour dans les parages ! » Le ton est faussement chaleureux, le regard déterminé. « Prêt à t’acquitter de tes dettes je suppute ? » Il ne l’est sans doute pas mais pour la première fois, Adeyinka refuse de lui laisser le choix.

Penny & Dime

@Issam Al-Din& @Adeyinka Osunwa

Le vent était parfait pour que le bateau accoste sans soucis. Ils prenaient enfin le temps de se reposer pour quelques jours, ou tout du moins pour la nuit. Ils avaient perdu du temps en mer et ils n'avaient plus de vivre ni d'eau, cette dernière ayant sombré dans l'océan pendant la dernière tempête. Ils devaient donc se rendre dans ce lieu ou la criminalité était maître et ou ses collègues n'y mettraient sûrement pas un pied, ou pas grand monde en tout cas. La capitaine, comme la vice capitaine étaient sûrement les seules qui prendraient le risque, le reste garderaient le navire d'une quelconque intrusion forcée et les pirates ici présents, tout comme les autres marins avaient bien vites compris que la réputation de l'équipage du Revasan. Il avait gagné une belle petite bourses d'ozilles et en avait dérobée deux trois autres à un équipage qu'ils avaient coulés. Un petit groupe de pirate inconnu, sortit de nul part avec un tout petit bateau. Ils n'avaient sûrement pas reconnu le pavillon de leurs ennemies mais bon, ça faisait une belle récolte pour l'équipage de mercenaires.

Filant en douce, il monte les marches, descend de quelques rues et esquive un lieu ou il trainait très – trop – régulièrement lorsqu'il était encore un bon petit pirate. Il esquivait le Crane Argenté et surtout celle qui était en charge de la sécurité et surtout du fait de faire payer ceux qui avaient une ardoise aussi longue que leur b...ras. En l’occurrence, ce pauvre Issam était bien mal s'il devait tout rembourser, même si à chaque fois il trouvait des moyens subtiles ou non pour effacer quelques chiffres sur cette ardoise sans fin. Il se rendit donc dans un lieu bien moins populaire, bien moins fréquenté mais tout aussi charmant. Comme un fantôme ou un félin, alors qu'il se penchait pour s'installer à une petite table, il sentit une dague se poser sur sa nuque et il frémit en entendant la personne parler dans son dos. Bon, ça aurait pu être pire, une personne qui en voudrait à sa tête par exemple ! Levant les mains, il se redresse lentement. « Tu me connais Adeyinka, je suis un homme qui rembourse ses dettes. » Il se retourne avec son plus joli sourire. « Pas forcément à l'heure, mais nous avons toujours trouvé des moyens de nous entendre non ? »

Il en avait fait des choses pour elle, afin de ne pas se faire planter. Il avait nettoyé une fois toute la taverne jusqu'à la réouverture, chose qu'il ne ferait plus jamais de sa vie ceci dit en passant. Il avait même tenté de lui offrir une nuit ou deux en sa compagnie pour la mettre de bonne humeur, mais vu la maigre somme qu'elle avait retirée du totale, cela n'avait pas du être aussi exceptionnel qu'il l'aurait pensé. Franchement, elle aurait pu au moins diminuer de moitié pour cette fameuse nuit de pleine lune ! Il sort une petite bourse de sa veste et l'envoie à la jeune femme en face de lui. « Voilà un petit cadeau, j'espère que ça te fera baisser ta garde et qu'on pourra boire un verre ensemble ? » Il y avait une bourse d'ozille qu'il avait dérobé. Une coquette somme qu'il voulait garder, mais parfois en affaire, il faut savoir se délester de quelques bénéfices pour en gagner bien plus non ? Au moins, elle serait heureuse de voir qu'il paye... quand on le menace. Fichue Adeyinka !

20/02/1072

(c) valruna. & avatar by jenesaispas.

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@adeyinka osunwa & @issam al-din

Il y a peu de choses qui lui tiennent plus à coeur, Adeyinka, que la réussite familiale. Et si celle-ci repose en grande partie sur la contrebande et les alliances qui se font et se défont derrière des portes closes, elle reste tout de même liée au Crâne Argenté. Le commerce de jour, celui qu’ils affirment « légal » quand bien même la majorité de ceux qui y viennent boire aurait plus d’un motif pour se faire arrêter. Quand les frères étaient absents, l’un six pied sous terre, emportant avec lui son terrible secret et l’autre en fuite vers de plus verts patûrages, la taverne était devenue son territoire propre. Un moindre mal que de lui laisser s’en charger pour le père Adeyinka, comme un exercice pour savoir si elle pourrait être un jour l’héritière qu’il attendait.

Kaito est revenu et soudain l’héritière a purement et simplement disparue pour n’être plus qu’à nouveau la fille cadette. Utile certes, mais à garder dans les ombres. Il n’empêche que son attachement tout particulier pour la taverne est resté. Elle aime l’endroit, Adeyinka, parce qu’il a un jour été la chose la plus proche d’un royaume. Bien sûr ce n’est pas seulement d’un royaume qu’elle rêve, mais d’un empire tentaculaire, la fille venant par rejoindre le père sur ce point. Quand bien même, il lui reste ce petit havre de paix. Et tout est une question d’équilibre. Tout est une question d’image. Si trop longtemps Adeyinka reste silencieuse, laissant Issam aller et venir à sa guise, l’ardoise s’allongeant jusqu’à traîner au sol, cela va se savoir. Un modicum de respect envolé, qu’elle ne peut pas se permettre de voir partir. Alors il faut, une fois n’est pas coutume, le poursuivre. Elle a tendance à être indulgente, Adeyinka, face aux yeux clairs et au sourire charmeur mais il en faut plus qu'un beau visage et un sourire leste pour lui faire oublier son attrait pour les ozilles.

« Effectivement ». Elle sait exactement de quelle manière il rembourse ses dettes. Des petites affaires, une nuit par-ci, une nuit par-là, milles et une astuce pour payer sans réellement le faire. « Et tu sais pertinemment qu’une fois un certaine somme atteinte je me dois de te chercher pour récupérer la somme qui m’est due. » Les yeux sombres pétillent un instant avant de devenir plus sérieux. « Et c’est l’heure de payer. » Elle hausse les épaules, vient ranger la dague en un éclair, après tout il s’agissait d’avantage de faire forte impression que de réellement menacer le mercenaire, le combat ne serait que trop mortel et elle le sait plus doué qu’elle avec une lame, bien qu’elle sache mieux jouer de ses poings.

Lorsqu’il lui envoie la bourse, le sourire sur son visage devient lumineux. Sincère pour la première fois. « Tu sait comment me parler toi. Et moi qui commençait à en douter… » Un verre, rien que ça. De quoi se requinquer et oublier. "Allons-y." Une pause. C'est toi qui paie évidemment?" La phrase est dite sur le ton de la blague. Elle en doute sincèrement ... mais qui c'est on peut toujours être surpris.

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