(genan) ☆ in our lands full of terror

“in our lands full of terror” & @genya lantsov ☆ NOCTE SOMNIA ☆ 1073
La musique bat son plein en sourdines depuis l’une des arrières salles dissimulées qui leurs sont réservées sur l’étage, à peine surélevées par rapport à la salle principale où les corps magnifiques des fae se dandinent avec grâce ou acharnements. Une antre pour oublier, une antre pour se divertir et un moyen de retrouver ce qui faisait le charme d’un Mysrathan jamais égalé. Assis dans l’un des sièges de cuir du coin salon, les yeux sombres observent d’un œil intrigué les rares humains qui se frayent un chemin, certains un plateau à la main, d’autres simplement plus riches qui se dandinent avec les fae comme un moyen de les provoquer. Ca fait à peine sourciller le ténébreux, prunelles voilées d’un autre sujet qui le contrarie fortement mais qui le pousse néanmoins à se féliciter d’avoir su attirer dans ses filets quelques pauvres âmes humaines bien trop fascinées par leur ancien monde. Pas de contrat de sang pour eux, cela reviendrait à attirer l’armée rouge un peu trop près et ça ne ferait nullement plaisir à son business. Il préfère de loin exposer de faux sourires à la Société si cela leur chante, mais pour l’heure, jambes croisées et verre de vin entre les doigts, le fae de la Nuit attend sagement l’un des membres de sa famille à qui il a donné rendez-vous. L’un de ces rendez-vous urgent qu’elle n’aurait pu décliner. Pas d’appel téléphonique, Thrystan déteste ces technologies purement humaines, le simple fait de toucher sur une touche pourrait le rendre épileptique. Non, lui se contente de missives savamment écrites, non de longues tirades, juste à peine quelques mots. J’ai des infos. Cette nuit, minuit. Voilà ce qu’il s’était contenté d’écrire en lettres sombres aux reflets violets, petite manie personnelle car c’était plus fort que lui, de se démarquer des autres et de passer pour un excentrique. Là où il ne mentait pas, c’était probablement sur son sens du détail.

La porte s’ouvre sans qu’il n’ait besoin de se retourner, ombres avec lesquelles il s’amuse de ses doigts libres en les faisant virevolter comme de fines tentacules. Il ne serait pas utile de se retourner pour savoir qui foule le sol de leur salon privé. En silence, Thrys attend que sa précieuse cousine ne daigne descendre les trois marches qui mènent à son petit coin favori et arrive dans son champ de vision pour prendre la parole. « Pile à l’heure. ». Remarque qu’il lui adresse d’un fin sourire avant de tremper ses lèvres dans son vin sombre et de se pencher vers la table basse luxueuse pour y déposer le verre de cristal. Pas la peine de l’inviter à s’asseoir également, les membres de sa famille ont la fâcheuse tendance à prendre leurs aises et ce depuis des années, la force de l’habitude a fait qu’il ne leur propose dorénavant plus de prendre place. De toute façon il n’est pas le chef de famille après tout, ce genre de choses lui passent au-dessus à présent, sauf peut-être… « Chaussures et cuir de luxe, ça fait pas bon ménage Gen. ». Lentement, le fae hausse un sourcil qui veut tout dire et se penche pour servir un verre à sa cousine. « Retire tes pieds et prends plutôt ton verre, tu vas en avoir besoin pour ce que j’ai à te dire. Je ne t’ai malheureusement pas fait venir pour une bonne nouvelle. ». Et comment… Il ruminait cela depuis déjà deux jours, tournant les pour et les contre dans sa tête. Il sait Genya capable de tout encaisser mais il connaît aussi ses élans d’impulsivité. Lui annoncer cette nouvelle risquait fort de la contrarier au point qu’elle ne serait plus obnubilée que par ça. L’observant sans faillir, il l’encourage d’un geste de la main à attraper ce fameux verre alcoolisé, ça aiderait probablement un peu. « C’est à propos d’Edvard. » qu’il lâche alors après s’être assuré qu’elle a bien trempé ses lèvres dans le vin hors de prix.      

code by solosands

“in our lands full of terror” & @genya lantsov ☆ NOCTE SOMNIA ☆ 1073
L’effronterie à l’état pure que cette famille, et le pire dans tout cela c’est qu’ils sont tous de la même trempe… Autant dire qu’ils peuvent donc tous devenir de profonds fae insupportables quand ils le veulent bien (et ils le veulent souvent). Coup d’œil jeté à sa cousine qui prend un peu trop ses aises, il ne manque pas de noter le goût dans les vêtements choisis. Il s’apprête même à lui faire la remarque lorsqu’elle a l’audace de lui répondre que ses chaussures valent plus cher que l’ensemble de son mobilier. « De cela ma chère, tu n’en as absolument aucune idée. Je n’ai pas été étaler mes finances sous vos beaux yeux à tous. Cela aurait été profondément indécent. » qu’il termine de dire d’un fin sourire avant de reprendre instantanément son sérieux car la conversation à suivre ne serait pas évidente. Pire, elle allait beaucoup le contrarier car il n’avait de cesse de ruminer depuis qu’il avait découvert la vérité. D’un geste, les chaussures de la jeune fae sont retirées et ce sont dorénavant ses pieds qui traînent sur son accoudoir favori. D’un mouvement de prunelles qui passent des pieds fins au visage de Genya, il plisse le nez et reprend son ton impérieux, la sommant presque comme une enfant de prendre son verre et de se tenir tranquille car il ne l’avait pas fait venir dans le simple but de partager un bon repas et de plaisanter. Le changement qui tonne aussitôt dans les gestes de sa cousine ne lui échappe pas, cependant Thrystan ne fait strictement rien pour qu’elle le constate ou ne le devine. Nul besoin de la regarder plus intensément pour savoir qu’elle se doute déjà du sujet qui va être abordé. Pour avoir lui-même un carranam depuis de nombreuses années, quand bien même sa relation avec Jorg soit… à l’image constante de ses liens avec sa famille, il ne peut que comprendre l’inquiétude qui la taraude depuis un temps trop long maintenant. Pour autant, Lantsov n’a jamais fait dans la dentelle, émotions envolées à la seconde où le couperet est tombé sur la tête de son père. Ca ne le rend pas insensible, juste probablement plus agaçant. C’est à propos d’Edvard, sont les mots qui sortent d’entre ses lèvres telle une lame. Il aurait pu agir ce soir-là, Edvard étant son ami autant qu’il est le carranam de sa cousine, mais il ne voulait pas interférer plus que ce qu’il n’en avait déjà fait. Du moins pour le moment.

Les billes sombres croisent celles de Genya à la seconde où ses lippes ont laissé échapper les fameux mots. Aussi peu d’informations que les lettres gravées sur le papier froissé encore en possession de la fae de la Nuit. Comme il la fixe, Thrys ne rate aucun des gestes qu’elle a mais n’en dit mot, estimant que cela ne changerait rien à la situation ni même aux faits. Seul le silence se fait plus lourd, comme si le ténébreux lui laissait le temps d’assimiler l’ampleur de la conversation à venir. Crache le morceau Thrys. C’est en voyant passer les émotions dans le regard de sa propre cousine qu’il pourrait se remercier de ne plus subir cela, ce véritable supplice de la souffrance intérieure, mais il semblerait qu’il en ait oublié jusqu’à l’existence même de cette douleur il y a de cela soixante-quinze ans. Ne reste plus que l’apparence calme et sérieuse, lèvres trempant dans le vin rouge pour ne pas lui faire remarquer les fissures se formant sur le verre cristallin. « Pour commencer, sache qu’il va bien. Mais ça, je pense que tu le savais déjà. Tu peux vérifier elle est toujours là. ». Ses yeux se posent à l’endroit effleuré par Genya quelques secondes plus tôt. La rune s’y trouvait encore, il en était certain. « Il fait malheureusement partie du Circus Arcanus. Et connaissant Edvard, il n’y est sûrement pas par choix. ». C’était bien là tout le problème et tout ce qui lui hérissait les poils. Maudits humains avec qui il était toujours obligé de jouer. Ne quittant pas la jeune fae des yeux, il lui fait signe de rester assise car il ne connait que trop bien son impulsivité. « Tu seras libre de laisser éclater tes ombres une fois que tu auras terminé de m’écouter. » qu’il lâche d’une voix calme, sans agressivité aucune, seule une aura noire s’échappant légèrement de lui. « Il faisait partie du spectacle lorsque je m’y suis rendu il y a deux jours. Avec de l’argent et des sourires je suis parvenu à t’obtenir une entrevue avec lui. J’ai négocié avec le propriétaire du cirque en prétextant que ma cousine était une fan éperdue de son clou du spectacle. Tu auras donc un rôle à jouer en t’y rendant. J’ai noté les informations que ce Monsieur Loyal m’a donné sur ce morceau de papier. ». De la poche intérieure de sa veste noire, il en sort le fameux bout de papier coincé entre son index et son majeur puis il se penche vers elle en vue de le lui donner, mais juste avant… Il se ravise, croise son regard intensément et insiste sur ses mots. « Tu ne feras rien d’idiot, Gen. Cette entrevue a pour but de te permettre de le revoir et d’obtenir un maximum d’informations. Nous aviserons ensuite de ce qu’il convient de faire. Pas d’acte impulsif, cela sera plus catastrophique que bénéfique. Tu sais que je t’aiderai à le sortir de là, mais pour cela, j’ai besoin que tu ronges ton frein, comme au Cercle. Est-ce que tu comprends ? ». Car sur un terrain miné comme celui-ci il n’y avait pas droit à l’erreur.        
     

code by solosands

“in our lands full of terror” & @genya lantsov ☆ NOCTE SOMNIA ☆ 1073
Les regards qu’elle lui lance ne le choque pas, ni ne le dérange en réalité. Il serait mentir de dire que le saligaud qu’il est n’est pas habitué à faire face à ce genre de coups d’œil agacé. La seule différence, c’est qu’auprès des autres il s’en amuse, ici, face à Genya il n’en est rien et Thrystan garde son calme, juste un soupçon plus glacial. Car il la connait bien sa cousine depuis toutes ces années. Il sait son impulsivité, et il ne peut qu’imaginer celle qui la gagne en ce moment même alors que cela concerne son carranam. « Qu’est-ce que deux jours comparé à vingt années Gen ? » qu’il rétorque à ce qui ressemblait à une sorte de réprimande. Il avait eu besoin de ces deux jours pour réfléchir, parce que s’il y a bien un point sur lequel cousin et cousine ne se ressemblaient pas c’était bien celui-là. Sans doute l’aîné était-il trop résolu à peser une majeure partie des pour et des contre avant chaque décision, ou peut-être était-il tout simplement maniaque d’une certaine manière, à vouloir programmer des choses, ou bien n’était-ce là que la dure réalité de l’expérience ? Après tout, fût un temps où il aurait probablement pu se montrer aussi impulsif qu’elle s’il avait voulu. Thrys ne prétendait pas être un ange, jamais. Alors il enchaine , laisse les mots d’avertissements s’échapper de ses lèvres d’un ton égal et s’il le fait ce n’est que pour lui donner toutes les chances de revoir son carranam entier et rapidement, sans qu’une idée stupide ne vienne compliquer encore plus les choses qu’elles ne le sont déjà. Comme quoi ? Aller là-bas et le ramener ici en tamisant ? Ce genre de truc stupide ? A la réplique de sa cousine, le fae de la Nuit fronce légèrement les sourcils et fait les gros yeux. « Très précisément, oui. ». Assis dans son fauteuil, papier entre les doigts il ne la quitte toujours pas du regard, l’observant tourner en rond comme un animal sauvage. Dans un des coins de la pièce, Nocturne ose exprimer son mécontentement de voir ainsi la fae faire les cent pas, et les Aevhen savent que de ses deux corbeaux, Nocturne est celui qui a le plus sale caractère. Je veux juste qu’il revienne Thrys. Le cercle, c’était.. « Je sais. » qu’il répond du tac-au-tac en songeant à la rune qui orne son propre derme et à ce fameux jour où il a ressenti la souffrance atroce de Jorg, une chance que personne n’ait été là pour voir. Fais-moi passer pour ce qu’il te plait, je m’en contrefiche. Mais il doit sortir de là Thrys. Bien évidemment qu’Edvard devait sortir de là, mais l’élément de réponse que Thrystan n’avait pas encore en sa possession était : voudrait-il et pourrait-il seulement en sortir ? S’il te plait. Si tu veux que ton plan se passe à merveille, je vais avoir besoin des détails.

Lèvres serrées, le ténébreux se résout à relâcher sa pression sur le morceau de papier et la laisse le récupérer. « Si je t’ai fait venir, c’est bien pour qu’il puisse sortir de là, simplement pas le jour où tu vas le voir. ». Lentement, il récupère son verre de vin posé un peu plus tôt sur la table basse et en boit une gorgée en s’enfonçant à nouveau dans son siège, passant une jambe au-dessus de l’autre. « Cette entrevue a pour but de te permettre de le revoir mais aussi d’obtenir les détails de sa retenue au Circus Arcanus. Il faut qu’on sache comment il s’est retrouvé dans cette galère, s’il est lié par quelque chose qui l’empêche de partir… Mais surtout, Gen, il va falloir que tu saches si lui, a envie d’en partir. Ça fait un peu plus de vingt ans, cela n’est presque qu’un grain de poussière à l’échelle de nos existences mais dans ce genre de conditions cela peut représenter une éternité. J’ai besoin que tu saches dans quelles conditions psychologiques il se trouve. Si nous devrons l’en sortir par la force ou s’il nous aidera à le sortir de là. Ce n’est qu’en fonction des réponses que tu auras pu obtenir que nous devrons décider de la suite à mettre en place. J’ai bien ma petite idée sur ce qu’il en est, mais tant que l’on est sûr de rien, je ne préfère pas m’engager. ». Simple question de prudence, et parce qu’en effet, Thrystan ne savait pas dans quel état général se trouvait son ami. Il avait beau vivre dans l’opulence et ne pas savoir ce qu’est la misère, il a suffisamment de jugeotte pour savoir combien les fae de la Cour de l’Hiver ont souffert, et combien cela peut changer des esprits. Son propre carranam avait touché le fond d’une certaine façon, dorénavant forgé dans la glace la plus sombre, alors il ne pouvait que s’attendre au pire si Edvard traînait avec ce cirque depuis autant de temps qu’il avait disparu. « Ton rôle de fan du cirque ne durera que jusqu’à ce que tu refermes la porte de ses quartiers derrière toi. Ce rôle n’est que pour le public et la société. Je ne suis pas sans me douter que ce Monsieur Loyal doit avoir des oreilles et des yeux partout en dehors des coins privés de ses propriétés. ». Au mot propriété qu’il emploie, Thrystan ne peut s’empêcher de grimacer. C’est ce moment précis que choisit Nocturne pour manifester son mécontentement une seconde fois.        

code by solosands

“in our lands full of terror” & @genya lantsov ☆ NOCTE SOMNIA ☆ 1073
Tout mesurer pour avoir plusieurs angles d’attaque possible, voilà ce qui se tramait dans la tête de l’aîné présent dans la pièce. Toujours mesurer un maximum d’éventualités afin d’avoir un temps d’avance, c’était là ce qu’il avait appris de la guerre mais aussi du fil des ans dont il disposait à son actif. Mesure probablement à mettre en lien avec l’expérience, ou simplement à cause du traumatisme d’avoir vu son père finir sur l’échafaud. Le simple fait de se dire cela ne se passera pas comme ça la prochaine fois. Alors sans doute Genya le trouve un peu trop patient pendant qu’elle se meurt lentement de l’intérieur. Il ne peut que le deviner tout autant que le comprendre. Il n’y a rien de pire que de ne pas savoir ce qui arrive à son carranam, avec ou sans ressentis. A dire vrai, Thrystan ne sait du silence radio d’Edvard que ce que sa cousine lui en a dit, il n’aurait pas cru cela possible, lui qui ressentait toujours quelque chose de Jorg en permanence, ça ou même de brefs instants de télépathie commune, car tel en était leur lien depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Jamais trop loin et bien souvent trop près, même physiquement éloignés, comme une caresse mentale subtile pour s’assurer de la présence de l’autre en permanence. Il laisse donc tout le loisir à Gen de fulminer, même s’il retient encore sa colère un moment, le temps pour elle de l’écouter jusqu’au bout car il ne se répéterait pas deux fois. Parce que la chose est primordiale s’ils espèrent tirer Ed de là. Le plan dépendra des informations qu’elle sera en mesure d’obtenir, et seulement de ces conditions car ils ne savent pas, à l’heure d’aujourd’hui, au bout de vingt et un an, dans quel état d’esprit se trouve le fae de l’hiver. Ils n’en savent rien et Lantsov n’est pas stupide au point de sous-estimer la capacité des humains d’user de stratagèmes pour tenter de briser l’un de leurs pairs. Il connaît suffisamment Edvard pour savoir que ce dernier est force de caractère et même force tout court, mais dans de telles conditions, Thrys préfère envisager toutes les hypothèses, que cela contrarie sa cousine ou non.

Nocturne émet un nouveau son de contrariété tandis que Genya reprend son verre de vin et s’éloigne d’un pas. Ca lui arrache un bref sourire mais il ne fait rien de plus. « Nocturne n’aime guère qu’on empiète sur son espace personnel » qu’il énonce d’un plus grand sourire sans pour autant perdre le fil ténue de leur conversation sérieuse. Soit. Mais juste pour que cela soit clair, j’en ai assez de jouer selon leurs règles Thrys. Il croit deviner les propos qui vont suivre mais comme il n’est toutefois pas devin, le ténébreux attend sagement que la jeune fae poursuive le fil de ses réflexions, maintenant qu’elle a accepté les termes de sa mission. Silencieux, ses lèvres trempent dans le liquide foncé, vin qu’il savoure tel un fae le ferait d’une amante, et les Aevhen savait que Thrystan Lantsov ne s’en privait jamais. Les choses vont devoir changer… Et quand l’heure sera venue, du sang va couler. A la mention du sang, le fae de la Nuit retrouve son sourire en coin habituel, regard sombre songeur et tantôt perdu sur les corps qui dansent en contrebas ou encore Astre qui tente d’ébouriffer les plumes de Nocturne, ombres virevoltantes autour de sa propre aura noire. « Je n’en attends pas moins de toi, te connaissant, Gen. ». Vérité qu’il énonce sans mal cette fois-ci, l’une des rares d’ailleurs tant sa bouche est emplie de couleuvres. « Du sang va forcément couler tôt ou tard, nous veillerons simplement à ce que cela ne soit pas le nôtre cette fois. ». Car la gloire de Mysrathan renaîtrait de ses cendres, plus forte et débarrassée de ces déchets toxiques qu’ils n’auraient jamais dû accepter en premier lieu. « Nous ne sommes plus aussi aveuglés qu’avant. », car ils avaient beau être malins, ils avaient tout de même été bernés d’une certaine manière, et aveuglés par leurs aisances.    

Enfin Genya se laisse choir sur le fauteuil quitté un peu plus tôt et s’il sent encore la colère pulser dans l’air elle n’est plus dirigée vers un potentiel excès d’impulsivité, chose qui ravit un Thrystan toujours le nez perdu dans son vin. « Demain soir. Tu ne pourras pas me reprocher de te faire attendre deux jours de plus comme ça. ». Taquinerie qui s’étire à ses lèvres car il ne peut pas s’en empêcher, et parce que même si la situation est sérieuse, un peu de détente ne fait pas de mal. « Maintenant, à toi de choisir, soit tu continues à ruminer en savourant ton vin, soit tu préfères te défouler et auquel cas je suis prêt, soit à répondre aux piques et taquineries éventuelles, soit à réveiller mes ombres spécialement pour toi. », même si elles n’étaient jamais vraiment éteintes. « J’ai juste un rendez-vous à deux heures du matin que je ne peux annuler. ». Ah la Nuit, toujours propice aux mystères, aux multiples rendez-vous attrayants ou à ceux dont l’autorité ne doit strictement pas entendre parler. Tant de possibilités.    

code by solosands

“in our lands full of terror” & @genya lantsov ☆ NOCTE SOMNIA ☆ 1073
Genya retourne s’asseoir, preuve que même si sa colère est difficile à tarir elle a bien pris note de ses dires. Car il ne ment pas lorsqu’il évoque les possibilités de vengeance. Lorsqu’il énonce le fait que tôt ou tard le sang finirait par couler. Elle se remet assise, savourant l’alcool au creux de ses lèvres au moment où Astre vient chercher de l’attention auprès de Thrystan, oiseau à plumes noires venant se poser sur le genou de sa jambe croisée. De ses yeux sombres, le fae de la nuit ne quitte pas sa cousine du regard, occupé qu’il est à analyser ses moindres faits et gestes. Il la connait depuis trop longtemps maintenant, raison pour laquelle il se met à la taquiner pour désenclencher la bombe tenante de la conversation qui a précédée. Un sujet épineux autant que sérieux, car le Lantsov espérait bien revoir son ami prochainement lui aussi. Il ignorait simplement que les choses seraient plus compliquées que prévues initialement. Dis plutôt que tu ne supporteras pas de m’avoir sur le dos aussi longtemps. Doigts effleurent le plumage du corbeau tandis qu’il ricane ouvertement à ses dires. Il hausse les épaules avec nonchalance, prunelles se posant sur les mouvements de foules en contrebas tandis que la musique résonne, même légèrement au travers des vitres et murs as sonorisés. « Je te connais suffisamment pour savoir que tu n’attendrais pas tout ce temps pour te tamiser sans demander ton reste Gen. C’en est presque affligeant de se dire que je te connais comme si je t’avais fait, tu dois redoubler d’effort pour m’étonner. ». Son sourire s’élargit, arrogance au coin des lippes qu’il assume entièrement quoi qu’il arrive, au risque de se prendre des gifles. Je suppose que ta précieuse clientèle et tes employés sont hors limite. Thrys plisse le nez et penche la tête sur le côté pour l’observer à nouveau. « Les rares humains qui traînent ici sont des serveurs ou des inconscients un peu trop fanatiques, voire même encore quelques curieux tout aussi inconscient. Bien évidemment qu’ils sont hors limite. Tes ombres ne pourront pas s’en prendre à eux cette nuit, ni même les nuits prochaines. Il est important de faire croire que. Si nous nous sommes fait avoir il y a 75 ans, c’est bien parce qu’on a agi de front, c’était là l’une de nos erreurs. L’Humanité fonctionne avec l’échiquier, ils aiment déplacer leurs pions. Je me contente de faire mon chemin pour les battre sur leur propre terrain. Je ne les sous-estime ni ne les surestime. Il reste ce qu’ils sont : des insectes qu’il nous faut écraser. Laisse-les donc encore s’amuser un peu pendant qu’ils le peuvent. Qui plus est, ce serait mauvais pour les affaires. ». L’évidence même que de préciser son sempiternel goût pour les affaires, tombant en plein dans le mille du petit jeu de Genya mais le sachant dans le même temps, phrase devenue boutade au fil du temps.

Il porte son verre à ses lèvres et savourent la chaleur qui circule dans le creux de sa gorge, Astre toujours posté sur son genou alors qu’il mentionne son rendez-vous irremplaçable de deux heures du matin.  Je suis sûre que l’heureuse élue ne sera que trop reconnaissante de me voir m’éclipser d’ici là, ne t’inquiète pas. Le voyeurisme n’est pas encore mon truc. Il rit à son tour, vil carnassier. « Qui a dit que le rendez-vous était féminin et dans cet unique but ma chère cousine ? Tu m’en vois ravi de ne pas vouloir te mettre au voyeurisme, je serais fort embêté et toi irrémédiablement gênée j’en suis sûr. ». Langue passe sur sa lèvre inférieure alors qu’il se penche pour reposer son verre sur la table basse, faisant passer Astre de son genou à son épaule pour mieux se rapprocher de la baie vitrée derrière laquelle on les voyait pas. « Que tes ombres se réjouissent toutefois Gen, à défaut de se noyer dans la colère trop vite, on a enfin retrouvé sa trace. ». Comme pour marquer un point positif à leur discussion sérieuse du soir. Ils avaient la confirmation physique qu’il était encore de ce monde et il n’était pour l’heure pas loin d’eux. Ils avaient une chance de le tirer de là. C’était mieux que le silence de vingt et un an que sa cousine avait dû subir. C’était mieux que le rien auquel elle avait dû faire face. Ne restait plus qu’à espérer qu’Edvard ne serait pas idiot au point de ne pas vouloir en réchapper. Il pouvait se passer beaucoup de chose en vingt années, Thrystan était bien placé pour le savoir…  

code by solosands