(merian) ☾ siren song

siren song” & @meriah vanserra ☆ Quelque Part à Cinnerial
La respiration est lente, tête reposant doucement contre l’oreiller. Il n’avait pas prévu de rester mais de filer, comme à l’accoutumé. Malheureusement les Aevhen en avaient visiblement décidé autrement et le sommeil qu’il était capable de donner d’un seul regard l’avait pris à revers. A moins que cela ne soit uniquement la faute de la sirène rousse se trouvant à ses côtés. Les rayons du soleil filtraient déjà entre les maigres ouvertures des rideaux tirés sur la vue imprenable de la ville. Il n’était pas chez lui, tout comme elle n’était pas chez elle mais cela ne les dérangeait outre mesure. Secret encore bien gardé malgré les années écoulées. Lové contre sa peau, le fae de la Nuit s’est endormi aux aurores, vilaine habitude que de vivre au beau milieu de l’obscurité astrale plutôt que de vivre en plein jours. Sûrement était-ce pour cette raison que sa peau se faisait légèrement plus pâle que les autres. Mais qu’à cela ne tienne, les peaux brunies ce n’était pas pour lui. Ce n’était sûrement pas cette pensée qui allait le troubler dans son éminent sommeil réparateur, non, surtout pas lorsqu’il continuait de humer doucement les odeurs qui parvenaient à ses narines aiguisées. Une odeur d’épices et de bois automnal, effluves bonnes à le rendre fou de désir pour la créature aux oreilles pointues qui se trouvent étendues contre lui. Il faut bien des heures supplémentaires et un soleil au zénith pour que l’être obscur ne daigne sortir de son profond sommeil, s’étirer et enfiler un peignoir qui ne resterait probablement pas longtemps sur ses épaules. Il pourrait partir, pensée qui l’obstine tandis qu’il observe les courbes féminines en train de se réveiller à leur tour, mais non. Pas tout de suite. Pas trop vite. Sans doute a-t-il encore quelque chose à assouvir. Il n’en sait rien pour l’instant.

« Je regrette de ne plus voir la majesté des hahls aux premières lueurs du jour. » qu’il énonce doucement, comme un murmure tandis qu’il revoit en mémoire l’un des tableaux présents dans les galeries du palais des Astres. Parce que Thrystan n’a jamais honte de parler de l’ancien temps en présence des autres fae, c’est même l’un de ses sujets favoris de douce provocation, de passer ainsi pour un nostalgique inoffensif. Cela va de pair avec la fierté qu’est le Nocte Somnia pour lui. « Juste avant d’aller m’allonger dans mes draps. C’était une vision magnifique, probablement autant que celle de voir les astres en pleine nuit d’été. ». Tant de choses perdues, peut-être bien que la nostalgie le guettait bel et bien, si ce n’était ce sourire en coin qui restait perdu à ses lèvres malicieuses alors qu’il se penche au-dessus d’elle pour venir embrasser le coin des siennes. « oh Meriah baby, I’ve been an awful good boy… Meriah honey, think of all the girls that I hav…en’t kissed… » qu’il commence à chanter contre ses lippes, son sourire se lisant dans ses yeux de prédateur qui n’en a jamais assez. Mais il était resté, et ça Meriah ne pourrait pas le lui enlever. En disait d’ailleurs long ses mèches rebelles légèrement éparpillées et la chaleur ronronnante qui émanait encore de lui ainsi occupé à la reprendre dans ses bras comme un amoureux transi qu’il n’était pas.  

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Tu n’es pas seule. Pensée surgissant dans ton esprit alors que ta conscience peine encore à se réveiller, tu sais pourtant déjà que dans cette pièce, il y a quelqu’un d’autre avec toi. Et si tu as depuis longtemps entraîné tes sens, il te faut une minute de trop avant de reconnaître le propriétaire de ce corps allongé près du tien. C’est l’odeur d’une nuit d’été qui te donne le premier indice, celle du plus noir des chocolat ne faisant que confirmer ce que tu pensais déjà. Doucement, tu te redresses, poussant tes mèches rousses hors de ton visage. Tes yeux se tournent et le voilà dans toute sa ténébreuse splendeur. Il est là, cet amant à présent un peu trop régulier. Il est là et pourtant il ne devrait pas l’être. Thrystan Lanstov te donnait beaucoup de choses physiquement, mais sa présence après vos ébats n’en faisait pas partie. Lui qui t’avait depuis près de quinze années maintenant habituée à des départs plaisantins et à des draps froids, qu’il te paraissait étrange que de le voir à tes côtés. Le fae se serait-il endormi malgré lui, épuisé par vos danses ? Voilà qui réchauffait ton pourtant déjà si grand ego. Assise à présent tournée sur le côté, tu adresses au brun un petit sourire en coin, ne mentionnant pas sa présence. “Bonjour, kitten.” chuchotes-tu tranquillement, à peine un murmure, dans ces premières heures déjà bien occupée de cette ville ne s’arrêtant jamais.

D’une apparence faussement nostalgique, ton amant t’avoue quelques souvenirs d’une époque lointaine. Il te parle des hahls, ces créatures si précieuses pour votre peuple. Ces créatures qui ont à présent disparus de votre terre. Trop jeune pour t’en rappeler, tu pleures silencieusement une majesté que tu ne connaîtras jamais. N’y a plus que dans les livres que tu puisses contempler leur splendeur. Dans les livres et dans les dires de fae plus âgés que toi. Il continu, Thrystan, sa voix à peine un murmure alors qu’il s’avance doucement vers un sujet épineux. Accord tactique rapidement mit en place entre vous, jamais vos cours respectives ne doivent être mentionnées devant l’autre, encore moins la guerre; l'arrangement de vos corps vous était bien trop profitable pour que vous ne vous entretuez de la sorte. Mais cette allure de contemplation n’est que factice chez ton amant. Il sourit, s’amuse à te partager un secret probablement tout aussi factice que les autres. Vous qui étiez les maîtres du mensonge, il ne servait à rien d’essayer de deviner la véracité de vos échanges; il était bien plus simple de tout considérer comme fausser. Mais l’instant passe et voilà le brun redevenu tout aussi taquin. Diable malicieux, il s’approche de toi, chantant au coin de tes lèvres. Tu ris. Tu ne peux t’en empêcher. Pas quand ton cœur te semble plus léger à être près de lui. C’est qu’il se contracte et bat plus vite sans ton autorisation, ces derniers temps. Une blague, un geste, un simple sourire et le voilà qui semble répondre à la présence du brun. Tu n’y fais pas attention, refuses même d’y regarder de plus près. Après tout, tu as toujours été douée pour ignorer ce qui ne te plaisait pas. “Vraiment … ?” ris-tu doucement contre ses propres lèvres. Tes mains viennent encadrer son visage, pouces caressant ces joues barbues. “Cela mérite une récompense, si tu as été un si bon garçon …” murmures-tu d’un ton plein de promesses, lèvres caressants à peine leurs jumelles dans l’échos des mille et un baisers déjà échangés. Et puis ton sourire s’agrandit, et puis tu recules, le regard rieur. “Ça attendra, cependant. J’ai faim d’autre chose que de toi ce matin.” Tu recules, te dégageant et te levant. Tu es entièrement nue, alors que tu sonnes pour qu’on vous apporte le repas, nulle gêne sur ton visage pourtant. En quinze ans de relation, le brun a largement eu le temps de te contempler dans ton plus simple appareil. Tu attrapes un peignoir que tu enfiles, pourtant, les employés arrivant prochainement étant une toute autre histoire. “Comment aimes-tu tes œufs ?”

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Il a le nez qui se plisse lentement à l’entente du surnom qui semble ne plus quitter les lèvres de l’automnale et qui le caractérise de chaton quand il n’en est pourtant rien. Attitude de félin ronronnant, certes, mais de là à le définir comme un chaton adorable et incapable de faire le moindre mal ça… Non. Il le lui fait encore remarquer de temps à autre quand il en ressent l’envie, mais pas aujourd’hui, pas à cette heure où le soleil luit déjà au zénith pour annoncer qu’il n’est plus l’heure du petit déjeuner mais qu’ils n’allaient néanmoins pas s’en priver ou même s’en formaliser. Au lieu de pointer du doigt le surnom, le ténébreux préfère de loin évoquer des temps qu’il ne pourra jamais oublier. Cela fait déjà de trop nombreuses années que tout est tombé, que tout s’est effrité mais même s’il donne l’apparence d’être comblé – et en un sens il pourrait l’être, il n’en est rien. Jamais Lantsov ne pourra oublier ses terres natales et la beauté succulente de Mysrathan. L’ère Humain n’est qu’un blasphème et c’est donc sans la moindre gêne qu’il évoque ces animaux somptueux pour lesquels il voue une certaine adoration depuis toujours, ça et les être à plumes. Peut-être était-il bien un chat en fin de compte, ou plutôt comme ces félidéons qui traînent dans les forêts avoisinantes. Si Meriah le voulait, il pourrait les lui montrer, toutes ces représentations d’images de hahls comme s’il s’agissait de la réalité. Au lieu d’un cauchemar il pourrait l’en faire rêver, mais ce n’est pas une chose qu’il est encore prêt à partager. Il vaut mieux croire aux cauchemars que trop apercevoir  la splendeur de ce que ses capacités pourraient être… Toutefois si l’air pensif n’est qu’à demi-vrai, ce qu’il énonce l’est on ne peut plus. L’avantage d’user d’une multitude d’apparence c’est qu’à la fin tous les dires peuvent être remis en question. Un avantage et sûrement un inconvénient, mais Thrystan ne saurait en voir les mauvais côtés, alors il se penche, chantonne quelque chose qu’il n’invente que pour elle, retrouve ses airs dangereusement malicieux pour venir déposer ses lèvres au coin des siennes.

Vraiment … ? Cela mérite une récompense, si tu as été un si bon garçon … Les paroles fredonnent en son sein autant que sa chanson improvisée tandis qu’il se sent frissonner aux doigts contre ses joues. Prunelles sombres à l’affût pour traquer les moindres signes sur le visage ou dans le langage corporel de Meriah, Thrys se met à se perdre dans son propre jeu au point de frémir au contact de leurs lèvres qui ne se fait franchement. Il se rapproche encore, prêt à la dévorer toute crue lorsque… Ça attendra, cependant. J’ai faim d’autre chose que de toi ce matin. Les courbes s’envolent, chevelure rousse tombant en cascade dans son dos et le fae de la Nuit se laisse élégamment retomber sur le matelas comme s’il s’apprêtait à poser pour des artistes. Marmonnant, il lève les yeux au ciel avant de se remettre à la scruter, douce chaleur visiblement étouffée. « Serait-ce une vengeance de ta part pour me montrer que tu détestes quand je quitte tes draps avant ton réveil en règle général ? ». Car il s’était bien rendu compte lui-même… Qu’il était toujours là quand d’ordinaire il ne l’était pas. Comment aimes-tu tes œufs ? Les billes glissent sur la peau nue, roule sur les vallaslins qu’il a redessiné un nombre incalculable de fois et un sourire en coin vient apparaître à ses lèvres, visage posé dans la paume de sa main. « Impeccablement brouillés. » qu’il articule en guise de réponse sans la quitter des yeux, songeant aux autres lignes noires qu’il ne connait dorénavant que trop bien, probablement autant qu’elle connait les siennes. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne connaissent les véritables significations de ces dernières ni même les potentiels langages cachés. « Avec des toasts grillés. » qu’il ajoute dans la foulée d’un large sourire. « Même si pour être honnête, j’aurais bien sélectionné le petit déjeuner chevelure de flammes et caresses appuyées, mais visiblement il n’est pas sur la carte d’aujourd’hui… ». Coup d’œil jeté en coin, Thrystan n’en perd jamais une quand il a décidé d’être insupportable. Et les Aevhen savent combien ça l’amuse, et combien il se délecte du moment présent. « Peut-être que je devrais rester plus souvent ? ».  

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Voilà à présent quinze ans que vous vous connaissiez, quinze années de relation charnelles ininterrompues. C’était le fondement de votre relation, depuis le premier instant où vous vous êtes vus. Pas de secrets, pas de promesses, certainement rien de personnel. Vous étiez comme deux amants impersonnels ne se rejoignent que pour se satisfaire avec le corps de l’autre. Enfin, c’était ton cas; tu n’étais assez naïve pour croire que le brun ne batifolait pas avec d’autres demoiselles consentantes lorsqu’il n’était pas avec toi, pas avec sa réputation, en tout cas. Mais contrairement à ton amant, tu ne pouvais pas te permettre d’afficher une telle réputation. Tu étais princesse, tu étais figure publique; prétendre posséder une petite vertus, c’était décidément pas bon en politique, pas quand tu souhaitais être intouchable. Alors, tu ne collectionnes pas les amants. Tu en as eu, bien évidemment, une femme a ses besoins également, mais tu ne prenais que des discrets et t’arrangeais toujours pour avoir leur silence. Quelque soit la façon. Thrystan est l’homme que tu as eu le plus souvent en plus du plus longtemps. Fidélité de circonstance, il est bien plus simple de ne partager ta couche qu’avec lui plutôt que de t’infliger de nouveau la peine de la recherche d’un amant discret. Le Lantsov te suffit largement dans ce rôle. Et probablement que l’habitude abaissait vos défenses, car plus d’une fois t’es-tu surprise à ressentir une forme ...  d’attachement pour cet être de la nuit. Probablement était-ce les années, probablement était-ce une complicité née du partage de la chair, mais il était maintenant si simple pour toi de sourire en sa présence, si simple de rire et de plaisanter. Thrystan avait l’art de t’acclimater à sa présence et tu devrais t’en éloigner juste pour ça. Tu savais combien il était dangereux de s’ouvrir à quelqu’un qui n’était pas un allié direct, quelqu’un qui était aussi vicieux, aussi fourbe que toi. Tu devrais, mais ne le faisais pas : Tu sais être en contrôle. Tu ne lui diras rien et n’y a rien d’autre que du sexe, entre vous. Quelque échanges ne feront donc de mal à personne. Surtout pas à vous deux.

Il chantonne au-dessus de toi, un sourire vorace que tu connais maintenant si bien aux lèvres. Il est beau comme ça et tu comprends une nouvelle fois pourquoi tant de fae se sont retrouvées entre ses draps. Mais tu le connais maintenant et tu peux tout aussi bien jouer à ce jeu dont vous raffolez tous deux. Tu caresses, tu murmures, tu susurres. Tu joues et tu gagnes, te basant sur le léger grognement que lâche le brun, alors que tu te soustrais à ses bras. Tu étouffes un petit rire de vainqueur, te contentant d’appeler le service de chambre pour qu’ils vous apporte un petit-déjeuner. Qu’importe qu’il fût bien plus de midi, tu voulais un petit-déjeuner alors petit-déjeuner tu auras. Tu les payais suffisamment. Nue, tu as à peine le temps d’atteindre le combiné que le marmonnement du brun te surprend. Sans honte, sans probablement s’en rendre compte, le voilà qui évoque l’éléphant dans la pièce. Jamais auparavant n’était-il resté pour ton réveil. Jamais. C’était une nouveauté que tu n’étais pas sûre d’apprécier. C’était une nouveauté que tu ne comptais pas apprécier, pas quand ce serait sûrement la seule et unique fois qu’un tel événement surviendrait. Et c’était bien, c’était parfait même. Qu’importe que tu aimes te réveiller avec un corps chaud contre le tien, vous n’étiez qu’amants de circonstance. Alors tu ne te tournes pas vers lui. Tu continues ton appel et lâches d’un ton amusé : “Tu sais bien que mes punitions ne ressemblent pas à ça, kitten.”

Tu lui demandes la cuisson de ses œufs, sentant définitivement son regard sur ton corps. Tu souris. Tu aimes l’effet que tu as sur le brun, aime comment cela caresse agréablement ton ego. Si tu es belle au naturel, tu t’es rendue exquise avec le temps. Pourquoi te contenter de ce que tu avais déjà, quand tu pouvais avoir encore plus ? Thrystan te passe sa commande et tu ris en entendant ses préférences, te tournant cette fois pour lui sourire. “Peut-être plus tard, si j’ai encore faim.” Tu le regardes là, lascivement allongé sur ce lit qui avait contemplé tant de vos ébats et, oui, tu auras définitivement faim de lui plus tard. Ce fae de la nuit était comme un délicieux dessert qui ne décevait jamais, qu’importe le nombre de fois qu’on le dévorait. “Tu m’as promis un spectacle avec de la glace et des fraises, après tout.”

Commande passée, tu te couvres d’un peignoir, protégeant tes attributs au domestique qui ne devrait pas tarder à apporter votre repas. Tu n’as même pas le temps de la nouer que le brun crase de nouveau l’accord tactique et silencieux entre vous. Sourcils levés, tu lui jettes un regard, t’approchant tranquillement du lit. “Fais ce que tu veux, kitten. Que tu restes ou non, ça m’importe peu.” Délicieux mensonge au relent de déni amer. Tu montes sur le lit, t’asseyant près du brun, un grand sourire amusé sur les lèvres. “Mais c’est vrai que tu es parti à cette heure, d’habitude … Qu’est-ce qu’il s’est passé, kitten ? T’aurais-je épuisé à ce point ?”

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Il n’y a guère que ses courbes qui ont réussi à lui donner envie d’y goûter de nouveaux et de nombreuses fois. Mais de cela il n’y a que les autres qui ne le savent pas, réputation oblige, de celle qu’il s’est faite au fil des ans sans jamais s’inquiéter outre mesure de l’image que cela pouvait bien lui donner. Au moins, lui, peut-être, a-t-il la décence de l’assumer aux yeux du grand public là où d’autres n’en font pas moins mais se contentent de vulgaires petits secrets pernicieux, le genre de secrets que Thrystan aime à dénicher car jamais ils ne peuvent lui rendre la pareille. Pas d’épouse, et surtout pas de honte. Scrutant la sublime fae non loin de lui, la Nuit voudrait faire couler ses ombres jusqu’à elle pour mieux l’attirer une nouvelle fois vers son être mais il se retient, se contente de l’observer tout en faisant remarquer à haute voix le fait qu’il n’a pas quitté ses draps. Pas cette fois. Probablement une bombe lancée au sein même de l’immense chambre mais Thrys n’en a que faire, de toute manière il n’allait pas nier ce simple fait. Oui, il était resté. Tu sais bien que mes punitions ne ressemblent pas à ça, kitten. Sourcil se hausse à la réflexion de Meriah dont les cheveux bouclent toujours en cascade dans son dos au point qu’il en suit la longueur presque jusqu’au creux de son dos – une façon de flatter son égo autant que d’en profiter. Puis un sourire glisse jusqu’à ses lèvres bien souvent carnassières et il hausse les épaules l’air indolent. « Non en effet, elles sont bien plus… Sournoises. ». Clin d’œil lancé pour appuyer ses dires il passe sa commande puis s’étire de tout son long entre les draps, peignoir encore sur le dos. Au menu du jour, Thrystan énonce qu’il aurait préféré avoir une certaine chevelure de feu en guise de petit déjeuner mais si cela ne fonctionne pas, au moins ça a le mérite de faire sourire l’impétueuse qu’il en profite pour dévorer des yeux de manière faussement innocente. Peut-être plus tard, si j’ai encore faim. Tout cela pour qu’une moue boudeuse ne vienne finalement étirer ses traits en même temps qu’il recommence à étirer chacun des membres de son corps pour se remettre dans sa position arrogante initiale. Tu m’as promis un spectacle avec de la glace et des fraises, après tout. D’un geste suivi d’un rire, le ténébreux hausse les sourcils et vient poser sa main libre contre son cœur. « Moi ? promettre un spectacle ? Il y en a toutes les nuits au club, pourquoi ô soleil irais-je promettre une chose pareille ? Il va falloir que tu me rafraîchisses grandement la mémoire… ». Réponse insupportable pour un fae qui l’est tout autant tant cette dernière est bourrée de symboliques et de mensonges éhontés. Quand bien même, cette histoire de fraises l’intrigue réellement. « Les humains prêtent les envies de fraises à un certain signe de… ». D’un geste de la main évasif, il se racle la gorge avant d’éclater de rire de plus belle. « Tu vois ce que je veux dire. Ils ont tout de même un drôle de folklore. » qu’il ajoute.

Camoufler sa haine un maximum en public est une chose, mais entre fae l’impétueux ne voit pas pourquoi il s’en priverait, qui plus est, il trouvait les croyances humaines bien étranges et ce depuis de très nombreuses années. La seule différence était qu’à l’époque ils lui étaient indifférents, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Peut-être que je devrais rester plus souvent ? Question envolée alors qu’il la regarde passer un peignoir et revenir en direction du lit. Deuxième fois qu’il fait allusion au fait de ne pas être parti, probablement que ça le rend perplexe lui aussi d’une certaine manière. Fais ce que tu veux, kitten. Que tu restes ou non, ça m’importe peu. Lantsov est prêt à la croire sur parole, même s’il ne peut s’empêcher de sourire en coin, notant chaque langage corporel qui s’échappe de Meriah avec une fourberie qui lui est propre. Les Aevhen savent combien l’automne et la nuit présents dans cette même pièce se ressemblent. Les mêmes jeux d’apparence, une confiance en soi qui en dit long sur l’image qu’ils donnent, sans parler de l’égo. Encore et toujours. Elle grimpe sur le matelas et Thrys ne cesse de l’observer, attitude féline débordante des effluves de parfum qui reviennent assaillir agréablement son nez. Mais c’est vrai que tu es parti à cette heure, d’habitude … Qu’est-ce qu’il s’est passé, kitten ? T’aurais-je épuisé à ce point ? Il se redresse lentement, détend son bras légèrement endormi d’avoir trop supporté la même position et le poids de sa tête, puis il plisse le nez tout sourire en se tournant vers elle. « Tu aimerais bien le savoir n’est-ce pas ? ». Un ricanement s’envole de ses lèvres tandis qu’il passe une jambe au-dessus d’elle pour mieux lui faire face et se mettre à genoux. Avec une lenteur toute calculée, ses doigts effleurent la peau de ses cuisses non dissimulées par le peignoir et ses prunelles sombres se posent dans ses billes claires. Son visage se rapproche du sien, ses lèvres caressent subtilement les siennes avant de bifurquer à son oreille pour simplement murmurer. « Il en faut plus pour m’épuiser. Et tu le sais. ». La malice au corps, il vient déposer un léger baiser au creux de son cou et recule son visage. « Je suis resté parce que j’avais la flemmardise de me tamiser jusqu’à mon lit. Raison à prendre ou à laisser. ». Son sourire s’élargit alors qu’il hausse négligemment les épaules mais nul ne serait assez idiot pour croire entièrement ses mots. Il y avait une part de vérité dans la balance, mais le fait est qu’il s’était lâchement fait avoir par la fatigue, peut-être que Meriah avait donc raison. Peut-être bien qu’elle l’avait suffisamment fatigué à ce point pour qu’il ne daigne rester dans ses draps. A moins que cela ne soit autre chose.        

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Tu aimes le contrôle. C’était un fait, c’était une vérité et une réalité indéniable. Tu aimes contrôler chaque partie de ta vie, tu aimes être en contrôle. Le chaos et la discorde n’ont d’intérêt pour toi que si ils sont planifiés par tes soins. Est-ce donc si surprenant que tu haïsses les surprises et autres imprévus ? Tu es maniaque, tu le sais, tu le reconnais bien volontiers. La perte de contrôle t’agace et t'irrite au plus au point. Même dans les jeux charnels. Tu aimes mener la danse, tu aimes décider quand donner et quand recevoir. N’y a rien de soumis en toi, même quand tu décides de te laisser faire. Le brun de la nuit n’a en rien changé ce petit détail. Mais les relations sont comme la politique et il faut parfois faire des compromis. Tout autant dominant, votre entente n’aurait pas durée bien longtemps si vous ne vous étiez pas adaptés à l’autre. Et sans aucun doute avez vous réussis quand, quinze ans plus tard, vous partagiez toujours la couche de l’autre. Voilà pourquoi tu ris, quand le brun cri à la punition. Tu ris car tu sais qu’il sait que ça n’en est pas une de punition. Pas une dont tu as le secret et que le fae de la nuit n’a plus honte de recevoir. Non, t’es punitions, nécessitent des menottes et définitivement plus de gémissements. Tu aimes tellement quand ton amant devient une masse incohérente pour toi. Alors tu ris, alors tu nies une quelconque punition et tu reprends ta commande. Thrystan te fait part de son goût pour une nouvelle danse et tu lui rappelles ça précédente promesse. Il fanfaronne, prétend avoir oublié le spectacle qu’il t’a promis. “Oh, vraiment ? Dois-je donc aller à ton club pour pouvoir te déguster avec de la glace et des fraises ? Je suis sûre que tes clients sauront apprécier le spectacle, sans aucun doute.” dis-tu en haussant un sourcil dans sa direction. Aurait-il réellement oublié ses fanfaronnades de la veille ? Y serais-tu allé trop fort avec lui ? Le Lantsov continue sur sa lancée pourtant et il te faut un instant avant de comprendre ce qu’il est entrain de dire. Ce n’est que lorsqu’il fait de vagues signes près de son ventre que tu clignes des yeux, absorbant finalement la signification de ses propos. Tu éclates brusquement de rire. Cymera que c’était ridicule ! “Par les dieux, quel est le rapport entre des fraises et des bébés ? Les humains sont ridicules !”

Tu continues de rire, t’habillant pudiquement d’un peignoir. Il ne serait pas bon de te découvrir aux yeux d’un domestique un peu trop curieux. Et puis Thrystan met métaphoriquement les pieds dans le plat, avec une grâce qui est toute sienne. Il évoque le tabou de la pièce, avec une facilité déconcertante. Tu serais presque admirative si tu n’accusais pas silencieusement le coup. Devrait-il rester plus souvent ? Oui. Non. Peut-être. Tu ne savais pas et ce n’était définitivement pas toi qui aurait le fin mot de cette décision. Thrystan n’avait pas plus de maître que tu en avais. Il faisait toujours ce que bon lui semblait, quand et où il le voulait. Alors qu’importe qu’au réveil, tu eu envie d’avoir à tes côtés un corps chaud et des bras accueillants; ce ne serait pas tes mots qui les auraient convaincus d’être là. Tu devis, donc. Tu feins l'indifférence tout en grimaçant mentalement à l’amertume de ton mensonge. Ça t’importait peu, qu’il soit là ou non. Et tu changes de sujet, déviant totalement et habillement la conversation. C’était tellement facile quand il s’agissait simplement de viser un de votre plus gros point faible : votre égo. Créatures de fierté, vous ne manquiez jamais de réagir quand on venait légèrement l’esquinter. Et ton amant n’y manque pas.

Un lent sourire se dessine sur tes lèvres, à la question. “En effet, kitten.” chuchotes-tu doucement, alors que le brun se déplace sur toi. “J’aimerais beaucoup le savoir.” Lentement, doucement, avec toute la connaissance de quinze années d’observations et d’explorations, Thrystan glisse doucement ses doigts contre ta peau exposée. Tu frissonnes, tu ne peux pas t’en empêcher. Ses lèvres effleurent les tiennes et tu résistes à peine à presser pour goûter à un autre baiser. Mais ce n’est qu’un jeu pour lui et le voilà qui se déplace bientôt pour te susurrer des paroles protégeant son égo. Dernier baiser sur ta peau et le voilà parti, te laissant avec un début de feu dans le ventre bien rapidement éteint. Tu ris de nouveau, don que semble définitivement posséder le brun. Tu te redresses sur les draps, faisant face à ton amant. “Es-tu bien sûr de ne pas être un Félidéon ? Tu en as étrangement les manières, par moment.” Tu n’ajoutes rien, prend la réponse telle quelle est. Si le brun dit que ce n’est que par manque de volonté qu’il est resté près de toi, ce sera votre vérité. Qu’importe cette ridicule déception qui semble te ronger la gorge.

siren song” & @meriah vanserra ☆ Quelque Part à Cinnerial

Les promesses de glace et de fraise, s’il connait le goût de Meriah pour le chocolat, il ne pensait pas qu’elle oserait remettre sur le tapis une proposition indécente faite la veille entre deux verres de vin raffiné. Oh, vraiment ? Dois-je donc aller à ton club pour pouvoir te déguster avec de la glace et des fraises ? Je suis sûre que tes clients sauront apprécier le spectacle, sans aucun doute. A cette remarque complètement folle, Thrystan ne peut retenir le franc rire qui s’envole de ses lèvres en imaginant la scène. « Une chance pour moi que je ne sois pas du genre à vouloir partager nos ébats en public. Ils pourraient être choqués de notre supériorité charnelle. Après tout, ne sommes-nous pas trop désirables pour le commun de nos pairs et en particulier pour l’Humanité nauséabonde dépourvue de grâce ? ». Malin joue avec les mots, encore et toujours faisant néanmoins passer là tout son dégoût pour la race humaine sans la moindre gêne. Effronterie du fae gâté probablement, mais en réalité il n’est point idiot, juste un peu trop prompt à jouer le rôle de l’excentrique qu’il est tout de même un peu, dans le fond. « Tu n’auras donc pas besoin d’aller bien loin, rassure-toi. Maintenant que tu m’as remémoré cette proposition indécente, il est vrai que je t’avais compromis mon corps et la glace qui va avec. ». Un large sourire se dessine sur ses traits tandis qu’il poursuit dans ses bêtises jusqu’à la faire éclater de rire à la seule mention des croyances humaines à propos des fraises. La voir rire élargit davantage le sien et il fait claquer sa langue fièrement contre son palais. Il se doutait que Meriah n’aimait guère plus les humains que lui, mais l’entendre le dire à haute voix était encore plus satisfaisant que le reste. « Que veux-tu, quand on croit que le sexe des enfants dépend des plantes et des légumes on a de quoi se poser de sérieuses questions sur leurs capacités intellectuelles. Sans doute ont-ils abusé de leur drogue dérangeante. ». Il grimace à la mention du lyrium mais n’insiste pas, préférant plutôt l’observer enfiler un peignoir et se rapprocher du lit pour mieux venir titiller l’éléphant qu’il a lancé dans la pièce pour la seconde fois.

En effet, kitten. J’aimerais beaucoup le savoir. Ses paroles ne sont que murmures et le ténébreux s’en amuse à présent ouvertement, à genoux au-dessus d’elle, jambe de chaque côté des siennes pour mieux en venir caresser la peau visible de ses cuisses. Il reste juste ce qu’il faut de temps pour attiser l’envie sans jamais lui offrir ce qu’elle espère, tout comme elle l’a fait avec lui quelques instants plus tôt. Sa réponse, il vient pour ainsi dire la lui glisser à l’oreille d’un souffle, égo qui s’exprime et laisse planer les doutes. Car l’oiseau de nuit danse comme sur un fil, aménageant ses mots en fonction des effets qu’il veut bien donner. Raison pour laquelle jamais personne ne sait vraiment de quel côté il penche. Au jeu du oui et du non, Thrystan y répond souvent par une nouvelle question. Il en va donc de même avec sa demi-vérité, lèvres déposées sur son derme telle un battement d’ailes de papillon pour mieux reculer son visage et la manger du regard. Si lui recule, elle avance et bientôt leurs visages se retrouvent de nouveau à proximité. Lui n’a pas bougé, doigts arrêtés sur la peau tendre qu’il voudrait bien dévorer. La réflexion glisse sur son visage en un souffle agréable et le fae de la Nuit ne peut qu’en ricaner, profondément amusé. « Tu m’en vois honoré d’être comparé à cet animal intriguant. Pour être honnête, en plus de mes corbeaux j’aurais adoré avoir un félidéon chez moi… Malheureusement, je crois bien que tu as percé mon secret à jour : nous serions aussi sauvages l’un que l’autre, ça ne pourrait pas aller. ». Pinçant les lèvres d’un air songeur, il se remet à sourire, décidément bien malicieux en ce réveil solaire. C’est ce moment très précis que choisissent les domestiques pour pénétrer dans la pièce. D’un regard en coin jeté vers eux, il fait néanmoins mine de ne pas les avoir remarqué, pas le moins du monde perturbé par leurs positions et ce qu’ils sont en train de faire. Toutefois, à en juger par les effluves de pain grillé qui vient chatouiller ses narines, le félidéon fae a soudainement très faim et soif de jus de fruit frais. « Ce sera tout merci. » qu’il dit à la seconde où la dernière fourchette est posée, se permettant de les congédier à la place de Meriah. Du moins ose-t-il faire son effronté, mots lâchés alors qu’il continue pourtant de fixer la rousse droit dans les yeux, un air joueur coin des paupières. « Si ma Dame, le décide. Oh et vous avez oublié la glace... à la fraise. » qu’il ajoute, comme pour appuyer un peu plus leur supériorité commune. Car l’on aurait beau dire à Thrystan Lantsov qu’il n’a pas de trône, ce dernier vous répondrait qu’il n’y a nul besoin d’en avoir un physique et visible pour régner.

Une fois les intrus partis, il profite de l’attention détournée de la jeune fae pour revenir l’embrasser avec passion un moment, enroulant ses bras autour de sa taille. Il le prolonge dans un grondement puis s’éclipse, levé du lit et main tendue vers elle quand il sent encore le goût de ses lèvres sur les siennes. « Shall we ? ».  

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Tu n’aimes pas les humains. Tu pourrais dire que tu les détestes, mais tu n’accordes pas assez d’importance à leur existence pour ça. Tu n’aimes pas les humains comme le lion n’aime pas la mouche venant déranger son sommeil. Qu’importe qu’ils soient présentement la race la plus nombreuse et la plus influente, ils n’étaient que moucherons face à la supériorité des fae. Alors, non, tu n’aimes pas les humains. Cela ne va pas pour autant dire que tu le montres. Dans le jeu politique des faux semblants, tu en es la reine. Faux sourires, faux compliments, ton mépris ne ce voit que bien peu, lorsque tu es forcée de converser avec cette race inférieure. Mais en ses murs, sur ses draps, c’était presque un soulagement de discuter avec quelqu’un qui avait la même opinion que toi. Alors tu ris de ses bêtises, y trouvant un réel humour qui t’arrachait de larges sourires. “Probablement est-ce pour ça qu’ils pensent leurs hommes supérieurs à leurs femmes.” renchéris-tu, reniflant de dérision à l’absurdité de la chose. Dans une société comme la votre où la femme est aussi importante que l’homme, voire même bien plus respecter, être confronté au sexisme d’une culture arriérée était ridicule. Stigmatiser une femme pour sa capacité à donner la vie, alors que la votre les vénérait presque ? Impensable et outrageant.

Tu t’habilles et le rejoins, et voilà que recommence votre danse. Un lent et langoureux tango où vous raviviez le feu de votre passion à coups de frôlements et de trop courts baisers. Il te touche et tu frissonnes. Il s’éloigne et tu le suis. Tu es si proche, à présent, vos souffles se mêlent, alors que continue la conversation. Tranquillement, sans briser le contacte de vos yeux, tu viens jouer avec le nœud de son peignoir. Devrais-tu l’ouvrir ? Sauterais-tu le tardif déjeuner pour un repas bien plus viril ? “Serais-ce une si mauvaise chose … ?” chuchotes-tu doucement, tes lèvres frôlant les siennes avec ses simples mots. Un lent sourire s’étend sur sa bouche, alors qu’une de tes mains montent pour glisser sur son cou. “Je sais que tu aimes ça, quand il y a du sauvage dans nos échanges …” Mais arrive les domestique et tu te tais, à présent. Tu ne bouges pas pourtant, tu ne fais pas le moindre geste, pas plus que ton amant. Tous deux, vous ignorez le service de chambre faire ce pour quoi ils sont payer et eux-même en font de même. Ils ont vu pire, tu n’en doutes pas le moins du monde. Tu savais qu’il y avait une raison pourquoi tu aimais cet hôtel. Un pourboire sera laissé pour leur service.

La bonne odeur de nourriture monte jusqu’à tes narines et tu peux sentir ton ventre gémir d’envie. A bientôt, repas viril et bonjour repas sucré. Te regardant toujours, ton amant renvoie le service, s’imposant comme maître des lieux en quelques syllabes. Tu hausses un sourcil à ce doux affront. Que le brun était taquin, aujourd’hui. Finalement, le voilà qui commande une nouvelle fois, t’arrachant un sourire amusé face à la nature de sa demande. Tu savais qu’il serait intéressé. “Vous mettrez la demande de monsieur sur ma note.” annonces-tu tranquillement au service, avant qu’ils ne vous quittent totalement. “Nous vous sonnerons, quand nous aurons besoin de la glace.” Ils partent finalement et tu as à peine le temps d’ouvrir la bouche que celle du brun se trouve sur la tienne. Il t’a prise par surprise et il te faut un instant avant de lui retourner ses baisers. Tes mains agrippent ses cheveux, alors que ton corps se moule au sien. Il y avait quelque chose d'addictif à embrasser Thrystan Lantsov. Sa peau, ses lèvres, son odeur, tu ne savais ce que c’était mais tu en voulais toujours plus. Mais votre tango était basé sur la taquinerie et le voilà qui s’éloigne déjà, avant que tu n’ais eu le temps de grimper sur ses genoux.

Il sourit, l’enfoiré, alors même qu’il te présente une galante main. Il sourit et tu te mets à rire de bon cœur. Voilà probablement pourquoi cela faisait quinze années que vous partagiez vos draps : vous ne cessiez d’entretenir la flamme de votre intérêt mutuel. Gracieusement, une reine même en peignoir, tu pose ta main dans la sienne, te levant du témoin de vos nombreux ébats. “Let’s.” réponds-tu, marchant à ses côtés jusqu’au plateau de nourriture. Tout est là et tout te paraît décidément bien appétissant. Ton assiette se remplie vite, face à la variété de choix proposés. Repas choisis, tu t’éloignes en direction du lit, de nouveau, mais non pas sans donner une claque bien méritée sur le postérieur du brun. Tu t'assoies innocemment, mangeant tranquillement tes œufs et autre nourriture, comme si de rien n’était. “Leur cuisine est toujours aussi excellente, tu ne trouves pas ?”

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Profiter de l’intimité du lieu pour se laisser aller à la critique de l’Humanité, profiter du secret pour lâcher l’une des valves pressurisées qui les conditionnent au sein de la Société. Les fausses images de pseudo adoration, de partage avec ces êtres qu’il considère dorénavant comme immondes. Ne pas avoir à retenir les grimaces ou les rictus qui voudraient tout dire, et les humilier, critiquer, blaguer. Voilà un sentiment de légèreté supplémentaire, provocation à laquelle ils sont les seuls à s’adonner présentement sans risquer l’échafaud. Et Meriah qui le suit adorablement dans cet élan de folie passager, à se moquer des mœurs de l’humanité. Probablement est-ce pour ça qu’ils pensent leurs hommes supérieurs à leurs femmes. Sûrement oui, s’il y a bien l’un des mœurs humains que Thrystan ne comprend pas c’est bien celui-là. En quoi les femmes leur seraient-elles inférieures ? N’y avait-il dont pas de beauté, de magnificence ou encore d’intelligence chez leurs femmes humaines pour mériter pareil traitement ? Jamais le fae de la Nuit n’oserait remettre en compte la superbe d’une fae, les Aevhen l’en tueraient sûrement avant qu’il n’ait l’audace de le faire, et encore faudrait-il que cela lui traverse seulement l’esprit. « Ils n’ont donc vraiment rien compris alors. » qu’il soupire, sourire au coin des lèvres en clôturant finalement ce volet de leur conversation. Nul ne servait de trop s’attarder sur ce qu’ils sont, cela ne modifierait nullement la façon de penser du ténébreux. Il y a bien trop longtemps qu’il les a rangé dans la case d’insectes à éliminer.

A peine l’automnale a-t-elle rejoint le lit, emmitouflée dans son peignoir qu’il ne peut s’empêcher de passer au-dessus d’elle et toucher sa peau. Nulle honte au creux des veines du Lantsov qui sait pertinemment que sa réputation le précède dorénavant, celle-là même qu’il a cultivé pendant près de 75 ans, prêt à se damner pour chaque courbe effleurée du bout des doigts au point d’en refuser de se marier. Songe qui ne vient nullement troubler ses pensées à cet instant, prunelles sombres focalisées sur les billes claires et aussi joueuses que les siennes. Il s’éloigne, elle se rapproche, et en est-il ainsi de leur sempiternelle danse qui dure depuis plusieurs années maintenant sans que personne ne s’en doute encore. Secret savamment gardé car il ne voudrait pas que l’on croit qu’enfin l’oiseau de nuit s’est fait attraper. L’était-il d’ailleurs, attrapé ? Mains posés sur les cuisses de la fae dont il pourrait presque frôler les lèvres, Thrys ne cesse de la contempler, véritable félidéon ronronnant auquel Meriah le compare d’un sourire. Les doigts féminins glissent jusqu’à sa nuque et il ne peut qu’en apprécier les caresses, résistant à l’envie de dévorer ses lèvres ici et maintenant. L’aura noire qui virevolte de manière invisible autour de la fae de l’automne n’a jamais découragé celui de la nuit, bien au contraire, c’était comme s’il s’agissait d’une évidence que leurs deux auras particulières se trouvent. Sourire s’élargissant à ses traits aux dires de la rouquine, il ne peut nier que ses mots sont emplis de vérité. Prêt à entendre la suite de ses mots, ils sont temporairement coupés par le room service mais Thrystan ne leur prête guère d’attention, focalisé sur les lèvres désirables si proches des siennes, les effluves de son parfum tournoyant en boucle autour de lui au point de le rendre dingue. Il pourrait y céder si leur jeu n’était pas lancé, et lorsque jeu il y avait, Lantsov détestait perdre. Preuve en est de la soudaine provocation lorsqu’il congédie les deux intrus de la pièce comme s’il était le propriétaire des lieux. Langue claquant sournoisement sur son palais il ne quitte pas Meriah des yeux, la voit hausser ce fameux sourcil mais conserve son irrémédiable sourire, ajoutant des mots qui offrent le droit à cette dernière de donner ou non son accord avec ses propres dires. Vous mettrez la demande de monsieur sur ma note. Nous vous sonnerons, quand nous aurons besoin de la glace. D’un hochement de tête, les intrus disparaissent et le ténébreux ronronne avant d’attraper le visage de sa complice pour venir embrasser ses lèvres avec passion. Son corps se presse contre le sien et il en sourit entre deux embrassades juste avant de tout faire cesser, se levant du lit pour s’extirper de ses mains cheveux en bataille. S’il restait là ils ne mangeraient jamais il le savait, non pas que cela aille pour lui déplaire mais puisque l’heure était aux taquineries, Thrystan n’allait certainement pas se priver.

Main dans la sienne, ils s’avancent jusqu’au plateau où chacun récupère ce qu’il a commandé. Le fae de la nuit attrape une grappe de raisin et commence à en grignoter quelques-uns, savourant l’odeur des œufs brouillés et du pain grillé qui remontent jusqu’à ses narines. Perdu dans la contemplation des autres fruits, il tressaille de surprise à la claque et se retourne vers elle, sourire carnassier aux lèvres tandis qu’il mâche son grain de raisin. « Hm, si tu continues comme ça nous n’irons jamais au bout de ce petit déjeuner et tu le sais aussi bien que moi. » qu’il ricane en se tournant à nouveau vers son assiette, attrapant une chaise pour s’asseoir royalement et savourer ses yeux, dos volontairement tourné à la fae de l’automne. Un test, rien qu’un test pour savoir si elle le laisserait aller au bout de son petit déjeuner… Ou si elle sonnerait déjà le room service pour… la glace.  

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Tu ne crois pas en l’amour. L’amour te concernant, tu veux dire. Bien sûr que l’Amour existe, puisque les dieux l’avait créé pour vous. Tu serais bien présomptueuse de nier son existence tout entière. Mais si tu reconnais l’existence de l’amour, tu ne penses pas qu’il fut pour toi. Si l’amour est décrit comme étant le plus merveilleux des sentiments, il est également bel et bien handicapant. N’y a qu’à regarder l’amour que tu portes à ta famille, pour comprendre cela. Tes parents, tes frères, ta sœur, ta cousine, tu les aimes tous terriblement, tu ferais n’importe quoi pour eux. Tu irais même jusqu’à te damner si cela pouvait les sauver d’une mort certaine. Ils sont ta seule et unique faiblesse. Et là est le problème, n’est-ce pas ? Sans cet amour, tu serais invulnérable. L’amour est beau, l’amour est profond, l’amour est tendre et l’amour entrave et enchaîne et ouvre des brèches dans des armures de titane. Tu ne souhaitais pas plus d’amour, ta famille était plus qu’assez dans pour ton cœur de marbre. C’était presque rassurant de savoir que tu futur mariages ne te mettras sûrement pas face à un tel péril. Oh, tu n’étais pas assez naïve au point de penser que tu échapperas à de saintes noces. Ta famille avait subis bien des pertes et tu connaissais ton devoir. S’il arrivait quelque chose à ton frère, aujourd’hui, ce serait toi qui serait héritière d’Adenor. Et si cette pensée était pas délicieuse pour ton ambition démesurée, tu ne souhaitais pas sacrifier ton frère sur l’autel de ta propre gloire. Alors, oui, tu te marieras. Bientôt, prochainement, tu requerras les services d’une marieuse qui te trouvera un partenaire faisant avancer l’ambition de ta famille. Tu ne l’aimeras pas, il ne sera rien d’autre qu’un investissement pour toi. Juste cette moitié de gêne nécessaire pour créer des enfants. Elle te rassure en quelque sorte cette pensée. Dans ton monde où tout est droit et carré et parfaitement contrôlé, cette fatalité prévisible est immensément rassurante : Nul besoin de se préparer à l’éventualité d’un cœur brisé, quand tu ne te laisseras même pas aimer. Voilà pourquoi, en plus de cette passion dévorante, tu continuais probablement à voir cet être de la nuit. Entre vous deux, n’y avait que de courtes rencontres passionnées. Nulles promesses, nul futur, juste l’éventualité d’une rupture à l’amiable lorsqu’un de vous deux trouvera époux. Ça aussi c’était rassurant, cette idée qu’aucun de vous deux ne risquait de tomber sous le charme de l’autre. Thrystan à cause de son cœur de coureur de jupon et toi à cause de ton devoir. Rien de plus qu’une passion charnelle ne naîtrait jamais entre vous, de cela, tu étais certaines.

Il t’embrasse, Thrys, et tu en brûles à l’intérieur. Tu les aimes ses baisers, ils te chauffes, ils te font perdre la tête. Ils avaient le goût de la passion et de la promesse d’une nuit bien occupée. Tu pourrais y céder. Tu pourrais en oublier la faim et simplement réclamer une nouvelle danse. Ce ne serait pas difficile, tu connaissais à présent tout ce qui faisait bouillir le brun. Tes ongles auraient juste à doucement gratter son crâne, tu aurais juste à tranquillement monter sur ses genoux et tu sentirais à quel point, lui aussi, il te voudrait. Mais tu n’as pas le temps d’arriver à cette étape que déjà le brun s’éloigne. Tu ris de bon cœur, aimant votre jeu tout autant que lui. Vous êtes comme des chats qui ne cessent jamais de se chercher. Vous vous levez et c’est votre petit déjeuner que vous prenez. Il y a tout ce que vous aviez commandé et même plus. Un nouveau bon point pour l’établissement. Tu te sers et, partant, tu ne résistes pas à l’envie de claquer les fesses de ton amant. Tu ris ouvertement de son expression, l’air faussement innocente face au regard qu’il te lance. Il te tourne le dos finalement, s’asseyant au loin, et tu sens l’amusement d’un nouveau jeu s’offrir à toi. Tu te lèves de nouveau, attrapant ton assiette au passage et vient la poser sur un table près du brun. Il te tourne le dos et tu viens ainsi te coller à lui, glissant doucement tes mains à l’intérieur de son peignoir. “Pourquoi ne pas faire les deux … ?” chuchotes-tu doucement, la bouche proche de son oreille pointue. Tu souris. Tu n’aurais qu’à la mordre doucement cette oreille pour le refaire partir. Tu as une main sur son torse, alors que l’autre vient doucement jouer avec l’attache de son vêtement. “Mais tu as raison : c’est important de se nourrir.” Main filant pour lui voler sa grappe de raisin, tu déposes un dernier baiser sur sa joue avant de t’éloigner du brun, filant vers le lit, un sourire de vainqueur au visage. “Tu devrais rajouter plus de laitage à ton alimentation, kitten. C’est bon pour les garçons en pleine croissance.”

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La taquinerie et le jeu, deux choses qui fonctionnent irrémédiablement bien entre eux deux. Elles sont venues naturellement, probablement même dès le tout premier soir où ils ont décidé de franchir cette étape. Attiré par un corps, des yeux clairs et une chevelure de feu mais également par le caractère qui émane d’elle. Il serait mentir que de dire que Thrystan Lantsov n’a pas su trouver son égal en cette superbe fae. Vanserra, il le sait pertinemment, raison pour laquelle leurs échanges font partis des secrets les mieux gardés depuis quinze ans. Cela ne durerait sûrement pas, il le sait, mais bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis cette première fois. Des sentiments ? Non. Mais le ténébreux ne peut nier adorer l’aura sinistre qui virevolte, invisible autour de Meriah, celle-là même qui a su le faire revenir encore et encore comme un véritable drogué cherchant sa dose. Pas ensorcelé non plus, sinon ils le sont tous les deux, mais avide de la chaleur de son corps et de sa présence. Parfois il aimerait évoquer des temps plus anciens comme il l’a fait au réveil. Evoquer des idéaux et des envies propres à leur peuple, mais c’est une barrière qu’ils ont rapidement érigée, pour ne pas glisser vers des sujets où la discorde serait la fin. Cela reviendrait à tout gâcher. Lui le sait, Meriah le sait. Il y a des passifs qui ne s’oublient pas, restent dans un coin de l’esprit. Thrys a su faire abstraction de ce qui un temps l’agaçait profondément. Sans doute est-ce le poids des années ou la plus grande maturité gagnée qui a fait qu’aujourd’hui il comprend les raisons. Peut-être s’est-il mis à la place des dirigeants, pris entre deux feux. Tenter de sauver un peuple entier ou admettre la défaite imminente et protéger les siens. Au début, plus jeune il ne comprenait pas cela, à l’heure actuelle il ne peut plus leur en vouloir. Sans doute son propre père aurait-il fait la même chose, et d’ailleurs ils avaient même essayé, raison pour laquelle il se faisait un point d’honneur de réussir à faire revenir leur Cour disparue. Si tant est que cela soit possible. Voilà pourquoi il ne juge nullement Meriah, fils et filles n’ayant point à subir le joug des erreurs de leurs aînés. Voilà pourquoi il se perd dans ses bras sans rechigner, la voyant pour ce qu’elle est et uniquement elle. Une répartie divine dans un corps sublime. Une joueuse capable du meilleur mais surtout du pire, ce pire qu’il affectionne tout particulièrement tant il se veut similaire lui-même.

Grain de raisin après grain de raisin, Lantsov prend le temps de savourer son petit déjeuner, tartinant un peu de beurre sur l’un de ses toasts grillés. Pour plus de sûreté, l’odieux tourne le dos à la charmante présence pour ne pas se désintéresser de la nourriture. Car tel qu’il l’a évoqué, si Meriah continuait sur cette voie ils n’allaient pas manger grand-chose. Visiblement, c’est sans compter sur les chattineries qui sont les leurs, fae se glissant dans son dos pour mieux venir outrepasser la barrière du peignoir. Thrystan sent sa peau frissonner par réflexe, agréable sensation que celle-ci tandis qu’elle murmure à son oreille pour le torturer un peu plus. « Mmh. » qu’il lâche pour répondre à sa question en mastiquant son grain de raisin sans s’autoriser à sourire quand il en meurt pourtant d’envie, occupé à essayer de rester le plus stoïque possible face à ses manigances. Le temps s’arrête quand il comprend la proximité de ses lèvres et de ses dents à son oreille si sensible. Elle n’a pas besoin de formuler des paroles qu’il sait ce qui se trame dans un coin de sa tête, à évaluer les possibilités. Il ne suffirait que d’un geste pour qu’il lâche son petit déjeuner et elle le sait aussi. Parfaitement immobile, le fae de la nuit retient presque son souffle alors qu’elle joue avec le nœud de son peignoir, main sournoise venant finalement lui voler ses fruits alors qu’il attendait la suite d’un œil attentif. Nouvelle manche gagnée pour la rouquine qui embrasse sa joue et disparait vers le lit. Dos toujours tourné et plus raide qu’il ne le voudrait, Thrys fronce les sourcils avant de se lécher les lèvres et grogner. Tu devrais rajouter plus de laitage à ton alimentation, kitten. C’est bon pour les garçons en pleine croissance. Il s’apprête à répondre, prêt à dégainer des paroles de mâle parfaitement mature quand il se rend compte que c’est ce qu’elle voudrait en réalité. Alors il se détend à nouveau sur son siège, attaque son toast et ricane nonchalamment. « Ça, darling, c’était bien joué. Mais l’on apprend pas à un vieux renard l’art de la manipulation. Je n’ai nul besoin de te prouver mes capacités qui n’ont rien à voir avec celles d’un jeune fae qui découvre les douces saveurs de l’existence. Tu les connais déjà. ». Cette fois, il se tourne sur son siège pour pouvoir l’observer tout sourire. Il vient de lui-même tirer sur le nœud qui maintient le peignoir fermé et revient croiser les jambes distraitement, savourant toujours sa tartine. « Quelque chose me dit qu’à ce jeu, tu vas craquer avant moi. Je peux le lire dans ton regard fiévreux mon cœur : tu meurs d’envie de me faire revenir sur ce lit. ». Bon nombre de fae aux courbes délicieuses se seraient sûrement déjà effarouchées des propos qu’il tient, mais pas la Vanserra. Parce que plus les mois filent, et plus il se rend compte qu’il n’a pas d’autre égale en ce bas monde que Meriah Vanserra. Et sans doute que cela devrait le contrarier. Normalement.  

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Tes mains glissent sur son torse et tu retiens à peine un ricanement de satisfaction. Tu le connais le brun maintenant. Tu connais ses points faibles, ceux qui le font frémir, ceux qui le font flancher. C’est que tu en avais appris des choses, en quinze ans de séduction tout aussi lente que passionnée. Unique partenaire de ton lit et de tes draps, tu pouvais à présent redessiner son être tout entier les yeux fermés. Ses lèvres qui s’étirent d’un sourire en coin, juste avant de lancer une remarque pleine d’humour sarcastique ou quand il prépare un mauvais coup. La courbe de ses épaules et de son dos où se cachent des vallasins dont tu ne connais pas le sens, juste les ramures. Tu connais son corps, tu le connais par cœur. Tu sais quels muscles se tendent quand il apprécie ce que tu lui fais subir, tu sais quels tics il offre quand il s’impatiente, tu où toucher pour qu’il s’agite de rire ou de plaisir. Tu connaissais tellement de choses sur le brun mais tu étais bien incapable de dire quelle était sa couleur préférée. Mais tu n’avais pas à savoir ce genre de détails, n’est-ce pas ? C’était pour les amis, ça. Pour les amis, les partenaires et le cercle proche. Toi tu n’es que l’amante d’un lit perpétuellement réchauffé par des courbes féminines. Et bientôt, il te faudra laisser cette place qui est la tienne de façon définitivement. Le Lanstov se trouvera une reine de la nuit et toi un prince de l’automne. Vos routes se sépareront définitivement. Ton cœur se serrait toujours bizarrement à la réalisation. Mais tu n’y pensais pas, tu repoussais, tu ne voulais pas y regarder de plus près. Tu profitais du moment et en oubliais le futur.

Tu joues avec le brun, tu l’effleures, tu l’aguiches. Et quand tu sembles te décider, tu changes d’idée et te voilà partie. Tu t’amuses tellement, dégustant ta prise. Tu ris même intérieurement, alors que tu te prélasses sur le lit, une parfaite vision d’un chat mangeant son canari. Thrystan te lance un regard noir et tu dois mordre ta lèvre pour ne pas lui rire au nez. Pour sur que ce mâle de la nuit n’apprécierait guère cette moquerie. Son orgueil était tout aussi précieux que le tien. Tu le sens prêt à commencer une joute verbale, à défendre son honneur de fae expérimenté, mais il se ravise finalement, il se contente de te sourire. Il vante ses mérites, clame ses capacités que tu connais effectivement. Le Lastov a largement eu le temps de parfaire sa technique, avec les années. Il te provoque ton amant, pourtant, ouvrant son peignoir et te laissant de nouveau admirer ce physique que tu ne connaissais que si bien. Tes yeux parcourent la peau exposée sans pudeur, quand bien même il fanfaronne de sa prochaine victoire. Tu t'assois, tu ris, tu le dévores du regard. “Oh, cette chaise ferait parfaitement l’affaire, kitten. Ce pauvre lit a suffisamment souffert comme cela.” Tu ricanes en mangeant un raisin et tu te lèves. Tu glisses jusqu’à ton amant, T’asseyant sans honte sur ses genoux et passant une main sur son épaule. “Mais continue donc de me parler de mon regard fiévreux, Thrystan, cela m’intéresse énormément.” que tu chantonnes doucement, le visage proche du sien. Tu lui souris d’un air taquin, alors que ta main vient défaire le nœud de ton propre peignoir, main venant ensuite se poser sur son torse pour glisser jusqu’à son autre épaule. Tu rapproches lentement, sensuellement ton corps contre le siens, chantonnant près de ses lèvres. “J’attends, kitten …”

siren song” & @meriah vanserra ☆ Quelque Part à Cinnerial
Intérieurement, il pourrait pester de la voir connaître si bien les réactions de sa peau. Il pourrait également s’en vouloir à lui-même d’avoir réitéré l’expérience de trop nombreuses fois au point que ses préférences soient devenues prévisibles, mais en réalité il ne s’insulte pas même mentalement pour cela. Ce simple constat a déjà été fait bien des années plus tôt mais cela ne lui a pas fait prendre la poudre d’escampette pour autant, au contraire. Malgré cela, il est resté, preuve indéfectible que la fae de l’automne est différente des autres. Preuve irréfutable qu’elle supplante toutes les autres depuis quinze ans quand il avait pourtant pour habitude de ne jamais renouer avec les mêmes courbes plus de deux fois. Un principe sournois, qui lui a bien valu certains tracas de fae énamourées mais qui ne l’ont jamais empêché de continuer à aller voir ailleurs et de ne pas s’accrocher. Meriah, à elle seule, défiait tous ces principes qu’il s’était édicté. Imposé. Et ça ne l’effrayait pas. Mains qui glissent sur sa peau font chavirer ses sens et il ne dit rien, ne se plaint pas de la facilité déconcertante avec laquelle elle le fait frémir. Thrys se veut imperturbable, occupé à grignoter ses grains de raisin de façon silencieuse et presque détachée quand son corps frémissait d’expectative. Vil traître qui en disait plus long sur ses envies que ses mots au point qu’elle parvienne à le prendre par surprise. Les doigts ne le touchent plus et le raisin s’envole, fruit sur lequel il passait sournoisement ses nerfs de manière discrète. Voilà qu’elle venait de le lui subtiliser tout en le laissant comme une âme en mal d’attention. Amusé, un sourire en coin se glisse à ses lèvres mais il continue de lui tourner le dos un instant, ne résiste cela dit pas longtemps pour retrouver la vue de ce corps adoré, même dissimulé sous un peignoir de soie. Prunelles sombres la fixent en réponse, devenant encore plus noires à la seconde où il entend ses paroles. Très vite néanmoins le fae de la Nuit se reprend, comprend la volonté de la rouquine qui s’évertue à le provoquer pour faire naître en lui l’envie de lui prouver le contraire de ses mots. Cela avait presque failli fonctionner, mais comme il le dit lui-même, l’on n’apprenait pas à un vieux renard…

Alors l’assise est tournée malicieusement vers sa complice de lit, nœud du peignoir disparaissant en un claquement de doigts. Les pans s’écartent négligemment tandis qu’il croise les jambes, offrant vue sur sa peau et il continue de se darder de son sempiternel sourire plein de malice. Car il réussirait à la faire craquer. Car comme il l’énonçait plus tôt, ils n’iraient jamais au bout de ce petit déjeuner qu’elle avait pourtant réclamé. Les yeux clairs de Meriah se posent sans vergogne sur sa peau mise à nue et Thrystan ne peut qu’en ronronner d’un plaisir évident. L’orgueil chez eux est chose toute évidente, de celui qu’ils savent respectivement flatter tant ils se ressemblent sur certains points. Pourquoi les Aevhen continuer de nier ce qui devrait pourtant sauter aux yeux ? Pourquoi s’évertuer à ne pas voir plus loin que le bout de leurs nez quand ils sont d’irrémédiables fourbes anticipateurs ? Lantsov se met des œillères qu’il ne voit même pas, bien incapable de déceler le fil de ses émotions dont il a coupé nette la tête en même temps que celle de son père qui avait roulé du billot. Nulle émotion perceptible tant il les a endormies. Probablement ne supporterait-il pas d’en rouvrir la porte. Même lorsque l’automnale se lève du lit pour s’avancer d’une démarche féline jusqu’à lui et qu’il la dévore des yeux, organe vitale faisant une légère embardée, Lantsov n’en comprend pas la teneur. Aveugle des ressentis, l’odieux est devenu odieux connard. Oh, cette chaise ferait parfaitement l’affaire, kitten. Ce pauvre lit a suffisamment souffert comme cela. Mots énoncés plus tôt qui ont agrandi son sourire, Thrys ne bouge toujours pas d’un pouce, prunelles rivées sur le corps qui s’avance alors, grappe de raisin oubliée, délaissée. Il lorgne sur les jambes exposées qui s’écartent quand elle vient prendre place contre sa peau brûlante, sent la chaleur instantanée ne faire qu’un avec la sienne. Pourtant il ne bouge toujours pas. Mais continue donc de me parler de mon regard fiévreux, Thrystan, cela m’intéresse énormément. Un grondement s’échappe du fond de sa gorge, empli de satisfaction avant qu’il ne se mette à ricaner doucement, lèvres à proximité des siennes, si tentatrices qu’il pourrait les dévorer sur place. Elle est aussi pernicieuse que moi, pensée qui apparaît au creux de son esprit obnubilé par elle sans qu’il ne daigne poser ses mains dans son dos ou contre sa peau. Les vallaslins qui se trouve à un endroit qui pourrait être jugé indécent sont devinées, lignes qu’il connait par cœur également. Car lui aussi sait pertinemment ce qui la fait frémir de bonheur, quelles attentions lui porter pour qu’elle soit définitivement sienne entre des draps, sur une chaise ou au beau milieu d’une baignoire. Les mains glissent à nouveau sur sa peau et il se sent envahi par une chaleur doucereuse qu’il adore, celle-là même qui laisse présager de la suite des évènements. Lèvres effleurent les siennes sans vraiment les toucher et ses prunelles sombres, rieuses, refusent littéralement de quitter les siennes. Nul besoin de trop en dire quand ils savent lire entre les lignes en silence. Corps qui se rapproche alors, envie fugace de tout renverser et de ne pas attendre mais attendre est bien ce qu’il fait, tout comme elle. A nouveau, il gronde le fae de la Nuit, bien incapable de camoufler l’envie tenace qui se répand. « Tu vois, déjà tu quittes les draps pour venir jusqu’à moi, et que dire de ta peau d’ores et déjà en ébullition ? Les Aevhen me préservent, je crois bien que nous sommes en train de craquer tous les deux. ». Il ricane, langue venant lentement lécher les lèvres de la fae trop proche de lui. Main ose tout aussi sournoisement glisser sur sa taille exposée puis dériver lentement sous le tissu pour rejoindre le bas de son dos. Avec une lenteur non feinte, il la rapproche davantage de lui, air de défi sur ses traits qui ne disparait pas. « Es-tu sûre de gagner à ce petit jeu-là ? ». Nouveau sourire. « Car si tel est le cas, peut-être devrais-tu les sonner pour la glace… Ne t’avais-je pas promis mon corps après tout ? ». Pour appuyer ses dires, l’odieux ne lui permet pas de répondre tout de suite, lèvres choisissant de se plaquer avec ferveur contre les siennes dans un baiser enflammé.  

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