blue eyes, cold stare (meriah)

blue eyes, cold stare

No one knows what its like To be mistreated, to be defeated Behind blue eyes

La lassitude pèse sur ses épaules comme une chape de plomb. Elle est épuisée Namira. Fatiguée de courir le long des routes, un masque de fausse bonhommie sur le visage, jurant n’avoir à cœur que le meilleur intérêt des grandes familles et de leurs arrogants rejetons, prétendant vouer un amour sans limite à hélion et à au culte en place. Mentir épuise. Chaque tromperie venant ronger un peu plus son âme jusqu’à ce qu’elle en vienne presque à oublier qui elle est derrière chacun des murs qu’elle s’est créée. C’est ainsi qu’elle a su qu’il était temps de rentrer, Namira. Elle donne son temps, sa vie et son âme à Ad Astra, mais elle n’en devient pas stupide. Un soldat n’est utile que s’il peut encore se battre et s’il y a une chose que Namira ne tolère pas, c’est l’impression – si fausse soit-elle – d’être un poids mort. C’est revenir alors, pour se ressourcer, revenir pour oublier. Revenir pour ne serait-ce qu’un bref instant, pouvoir de nouveau respirer.

Une main qui passe dans sa chevelure sombre et un soupir las qui se glisse hors de ses lèvres. La fatigue est gravée sur les traits et les ombres sous ses yeux sont profondes. Lorsque ses yeux explorent les rues de Lunaris c’est sans véritable lumière. Elle aimerait pouvoir dire qu’elle est rentrée Namira, mais même si l’endroit est désormais suffisamment familier pour posséder une semblance de chez soi, la brune connait la vérité. Lunaris devrait être chez elle, mais elle n’y est pas. Le destin aime l’ironie et la gamine errante au cœur vide, à l’âme affamée et aux yeux pleins d’envie n’a pas changée. Elle a juste grandi. La poitrine aussi serrée et les pas constamment perdus. Toujours en attente de trouver mieux. Toujours en attente de vivre et non plus d’exister. On peut toujours rêver.

C’est avec un sourire amer, qu’elle se coule dans le lieu bondé. On pourrait croire qu’elle voudrait du calme et de la tranquillité. Mais non. Ce soir, Namira veut faire semblant d’exister, si elle se tient suffisamment prêt d’eux, des insouciants, des amants, des bienheureux, peut-être aura-t-elle l’impression de ressentir ce qu’ils vivent. Peut-être qu’elle se sentira un peu moins seule, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Elle les observe du coin d’œil, appréciant les regards faussement timides échangés, les êtres un peu trop près enlacés, les amants rieurs enchantés. D’autres sont seuls comme elle, certains prédateurs, d’autres aussi seuls. Non pas qu’elle s’en approchera. Il faudrait de nouveau mentir et elle n’a pas le goût à cela. Au lieu elle tente de se fondre dans les ombres. De devenir invisible. Arrêter de penser et seulement ressentir. Le bruit de la musique, le goût du vin, le babillement des conversations échangées. Pendant un court instant elle se sent ancrée.

Mais elle sent des yeux peser sur elle. Si bleus. Si froids. Entourés d’un halo enflammé. Meriah. C’est sans conviction qu’elle lève son verre en sa direction, un salut en quelque sorte, sans trop savoir quoi ajouter. Après tout, la froideur affichée de la fae ne lui a jamais particulièrement donné envie de s’en rapprocher. Ce soir moins que jamais. Mais soudain la rousse se lève et marche d’un pas assuré dans sa direction, jusqu’à venir s’asseoir à ses côtés. Les yeux noirs se plissent un instant, confus, surpris. Elle a du mal à comprendre, Namira, pourquoi la princesse chercherait sa compagnie. Au lieu l’élocution se fait faussement polie. « Meriah. Quel plaisir de te voir. Puis-je t’aider en quoi que ce soit ? ». Des paroles qui ne sont pas les siennes. Pas vraiment. Mais que peut-elle dire d’autre ? Pas ce soir ? Pas maintenant ? . Elle doute fort que cela suffise à déterrer la Vanserra.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Valruna

Tu es parfaite. Réalité que tu as faite de toutes pièces, c’est ta philosophie et plus grande certitude. Tu es parfaite. Nulle fissure, nulle cassure, nulle flétrissure quelque soit la sphère de ta vie. Tu as travaillé dur pour ça, les Dieux le savent. Les marques de ta sueur et de ton sang colorent encore le sol de ta maison d’enfance. Véritable obsession que tu t’es posée comme condition de vie, tu es incessante dans cette quête d’éternel perfectionnement. Et c’est cet état d’esprit qui module ta vision de la vie. Pour avoir du pouvoir, il faut de la perfection et pour qu’il y ait de la perfection, il faut du pouvoir. L’un ne va jamais sans l’autre et ceux manquant d’un ne sont que moutons trop faibles ou idiots pour décider seuls. Pires encore à tes yeux, étaient ceux qui n’essayaient même pas, ceux se complaisant dans leur situation actuelle, stagnant comme de la mauvaise herbe sur un arbre, n’attendant que le moment de pourrir sans avoir essayé de grimper. Tu n’es pas de cette espèce parasite, tu ne le seras jamais. Ton ambition est bien trop grande pour songer trouver un quelconque réconfort dans la stagnation. Tu voulais trop. Tu voulais le pouvoir, tu voulais la force, tu voulais le monde et bien plus encore. Tu étais comme un loup perpétuellement affamé incapable de se rassasier des quelques brebies dont il se repaît. Et tel cet animal, s’il y avait bien quelque chose que tu ne pouvais supporter et encore moins tolérer, c’est qu’on empiète sur ton territoire. Territoriale, possessive, tu voyais d’un très mauvais oeil qu’on rôde autour de ce qui t'appartenait. Et rien ne t’appartenait plus que ta famille. Seul réel et véritable trésor de ta vie, personne ne les approchait sans ton explicite permission. Alors quand tu entendis l’écho d’une humaine, non, d’une hybride, tourner autour de ta si jeune soeur, tu as tout de suite été … concernée. Tu aimais ta soeur, l’aimais avec la même ardeur que les feux de Drakkan, mais elle était faible, fragile et naïve. Tu ne lui faisais pas confiance pour prendre les bonnes décisions, encore moins pour savoir si quelqu’un souhaitait l’utiliser. Voilà pourquoi tu l’avais suivie cette hybride, cette A’Athryn. Oh, tu la connaissais d’avant, la connaissais de par son rôle et sa place au sein de votre secte, mais jamais tu ne lui avais accordé la moindre importance. C’était chose faite à présent, la brune avait ton entière attention.

Assise dans ton siège, un verre à la main, tu fixes de tes yeux bleus cette femme qui s’amusait à renifler d’un peu trop près ce qui t’appartenait. Tu ne savais pas ce qu’elle faisait là, seule à contempler ces couples anonymes et tu t’en fichais. Dans ce lieu appelant tendrement à la débauche, tu n’étais là que pour elle. Elle sent ton regard sur elle, la brune, sent probablement le froid brûlant de ta fureur possessive. Bien. Tu n’avais pas plus de temps à perdre avec elle. Elle lève son verre dans ta direction et tu considères cela comme le signal attendu pour commencer ton interrogatoire. Tu te lèves de ta chaise avec toute la grâce que te confère ton statut social et prend place aux côtés de la sang-mêlée. Un sourire affable naît sur tes lèvres, aux paroles perroquet de la brune. Quel adorable rituel de froide politesse. “Possiblement, oui.” lui réponds-tu calmement, ton visage armé d’un sourire gracieux et d’un regard gelé. “J’ai appris ton rapprochement avec ma sœur, Nemesia, et cela a grandement piqué ma curiosité.” Ton sourire se fait légèrement plus coupant. “Je ne pense pas que vous ayez suffisamment de points en communs pour nouer si rapidement une amitié.” Ton ton est sans appel, c’est des ordres qui sortent de ta bouche, alors même que tu es assise paisiblement sur ton siège, ne lâchant pas une seule seconde la brune de ton regard glacé. Tu es tel un loup observant sa proie. “Comment est-ce donc arrivé, hm … ? Tu m’aiderais grandement en m’expliquant ce mystère, Namira, en effet.”

blue eyes, cold stare

No one knows what its like To be mistreated, to be defeated Behind blue eyes

Ad Astra à beau représenter le centre de son existence, Namira n’a jamais pu se targuer d’avoir déjà tenu des conversations avec chacun de ses membres. Elle connait le nom de la plupart, des bribes de leurs histoires. Elle serait capable de reconnaître les autres si elle venait à les croiser dans la rue, ou au sein d’une foule. Guère plus. Les relations se font comme partout, par affinités, et elle ne peut pas dire avoir ressenti ne serait-ce que les débuts d’une telle chose avec la rousse glaciale qui se tient devant elle. Dans son for intérieur, Namira l’a toujours classée chez les arrogants. Trop fermée, trop altière, un air sur le visage laissant à penser qu’elle se persuadait de se propre importance. Et pour cette raison aussi bien que pour milles autres, elle ne s’est jamais poussée à aller se présenter. De son côté la Vanserra n’a pas non plus souhaité en savoir plus sur elle. Un statu quo que Namira aurait qualifié jusqu’à aujourd’hui de satisfaisant. Un statu quo, qui maintenant que la fae a ouvert la bouche, lui apparaît presque que comme bienheureux.

Malheureusement, on peut rarement retourner en arrière.

Alors, avant même de songer à lui répondre, elle préfère prendre une longue gorgée de son vin, fatiguée par avance du ton abrasif vers lequel la conversation semble automatiquement se diriger. Pour une raison qui l’ignore, la grande sœur se joue protectrice. Sans doute-elle pense que Namira n’est pas assez pour se tenir au côté de Nemesia. A cette pensée c’est l’irritation qui jaillit. Les jugements que peuvent poser les autres sur elle ont toujours été un point sensible. Si elle s’est tant battue pour sortir du caniveau, ce n’est pas pour que d’autres s’empressent de l’y repousser. Fae ou pas fae, elle peut se targuer, elle, d’avoir mérité tout ce qu’elle a gagné. Elle n’a pas eu le loisir, comme d’autre, de naitre avec une cuillère dorée plantée dans sa bouche et elle déteste que ce soit pourtant ce qui lui est reprochée. Les yeux se font plus durs, mais elle garde ses traits détendus, relâchés. En un instant elle est passée d’une femme fatiguée à une sur le qui-vive.

Elle sait jouer quand il le faut, Namira. Mais surtout elle sait survivre. Lorsqu’elle parle le ton est poli, léger. Comme si elle ne percevait pas l’aura de menace qui irradie de la fae. « Je peux comprendre que cela soit curieux. Après tout pour savoir quels points communs je possède avec Nemesia, il aurait encore fallu me parler. Difficile de savoir quand on ne connait pas, pas vrai ? » Les doigts autour du verre qu’elle pousse et repousse nonchalamment. « Bien que quelque chose me dit que tu vas remédier à ce point incessamment sous peu. » Si elle peut lire quelque chose sur le visage de Meriah, c’est bien que celle-ci n’aime pas ignorer quoi que ce soit. Mais elle n’y peut rien, Namira, si celle-ci n’a pas suffisamment bien fait ses devoirs. « En réalité nous avons quelques points communs. Notamment le fait d’avoir toute les deux été Céleste. Quelque chose qui rapproche » Moment ou Namira avait pensé à faire chanter Nemesia avant que celle-ci ne découvre son secret. Non pas qu’elle compte dire mot de l’incident à sa sœur.

La brune hausse rapidement ses épaules. Quant à leur amitié … et bien elle ne voit pas de raison de cacher la vérité. « C’est également elle qui m’a recommandé, pour Ad Astra. Une chose que j’ignorais jusqu’à il y a peu. A partir de là nous, nous avons renoué des liens. » Un sourcil levé et les traits se font inquisiteurs. « Je dois avouer que je ne comprends guère cet intérêt si soudain, chaque personne se tenant à moins de dix mètres de ta sœur fait-elle les frais d’une telle inspection ? » Si, oui, elle ne peut que plaindre Nemesia, étouffée par une aînée surprotectrice.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Valruna

Tu es arrogante. Tu le sais, tu l’assumes et le revendique. Pourquoi devrais-tu te couvrir de fausse humilité quand ta situation était aussi parfaite et admirable ? Tu étais fae, tu étais princesse, riche, belle et intelligente. Et si tu étais simplement née avec ces traits, si tu n’avais pas eu besoin de te battre pour, tout le restant de ta personne, c’était toi qui l'avait créée. Tu avais parfait ta splendeur, aiguisé ton corps et ta langue, peint des couleurs du feu et de la mort ton être tout entier. Aussi tranchante que délicieuse, aussi désirable que terrifiante, d’une princesse, tu avais fait une reine, nul besoin de trône pour ça. Tu riais de ceux critiquant ton caractère. Arrogante ? Hautaine ? Mesquine et vicieuse ? Un dragon ne sympathisait pas avec les moutons alors pourquoi le devrais-tu ? Tu étais au sommet de la chaîne alimentaire de ton peuple et le savais parfaitement. Alors c’est en conquérante que tu t’approches et t'assois à la table. Tu poses tes questions, tu énonces tes conditions, tu n'attends rien d’autre que sa totale coopération. Alors te voilà bien agacée quand la sang-mêlée se prend à vouloir jouer le jeux des grands, avec toi. Elle garde le silence, te fixant de ses grands yeux bruns. Ton sourire ne fait que s’allonger, derrière tes lèvres; plus draconien que faerique. Tu patientes, croises simplement les jambes, confortablement installée dans ton siège et ton verre à la main. Tu as tout le temps du monde pour presser les réponses hors de son petit corps.

Les attaques commencent, à peine déguisées sous de si jolis mots et un encore plus beau sourire. Elle est bonne, l’hybride, tu lui accorderas ça. Malheureusement pour elle, tu jouais déjà à ce petit jeu, quand ses grands-parents n’étaient encore que des enfants. “En effet.” souris-tu dans sa direction, posant délicatement ton verre sur la table. “J’ai apprit que toutes les expériences étaient à faire, qu’importe leur nature ou leur origine.” Ton sourire est innocent alors que tu fixe intensément de tes billes bleus la brune devant toi. “Cependant, cet apprentissage c’est fait via trahisons et mensonges. Il me peinerait grandement de voir ma sœur subir le même sort.” Si la menace était faite de mots, la jeune hybride aurait finir écorchée sous ton sourire.

Céleste. Tu retiens une grimace, tant ce mot t’est répugnant. Injure et injuste à ta famille, tout vanserra était forcé de rejoindre le culte d’une déesse qui n’était pas la votre. Véritables adorateurs de la Mort, n’y avait qu’une déesse dans votre cœur et son nom est Cymera. Mais patience, la vengeance saura venir. Vous y veillerez. “Quelle magnifique coïncidence, en effet.” Tu bois une gorgée de ton breuvage, savourant son goût sucré avant de cracher de nouveaux d’acides paroles. “Tu es bien fortunée que de t’être échappée de cette si noble institution.”

Elle continue, la brune, t’apportant en quelques mots, une multitude d’informations. “Recrutée par une princesse, hm ? En voilà un bien bel honneur. Tu as dû faire grande impression sur ma sœur pour qu’elle fasse ce qu’elle n’avait jamais fait avant.” Sur ton visage toujours aussi gracieux, il y a pourtant bien peu de douceur dans ton sourie. Tu n’aimais pas ce que tu entendais, tu n’aimais pas du tout. Jalousie alimentée de paranoïa, mille et un scénarios couraient dans ta tête, alors que tu t’imaginais la narration de cette rencontre étrange. “Et ne t’inquiètes pas : Je questionne simplement ceux dont les intentions sont questionnables et les origines, obscures.” Tes yeux se plissent alors que ton sourire se fait faussement taquin. “Mais c’est pour ça que je suis là, n’est-ce pas ? Pour apprendre à te connaître.” Tu poses de nouveau ton verre sur la table, décroises tes jambes et te penches légèrement en avant. Tes paroles sont des ronronnements et tes dents des crocs; tu un tigre admirant un futur festin. “Alors parlons, Namira.”

blue eyes, cold stare

No one knows what its like To be mistreated, to be defeated Behind blue eyes

L’hostilité est palpable. Epaisse, transformant l’air parfumé du restaurant en une odeur vicié. Elle pourrait presque croire, Namira, que Meriah est à deux doigts de l’attaquer. Et honnêtement, c’est bien la première fois qu’elle ne comprend pas pourquoi. L’hostilité, l’agressivité, la rage, elle connait, Namira. Est habituée à les rencontrer, à les provoquer même. Malgré l’apparence tranquille qu’elle garde fixée sur son visage la plupart du temps, elle possède un côté impitoyable lorsqu’il s’agit d’avoir ce qu’elle veut, Namira, semblable à un requin incapable de lâcher sa proie. Mais généralement elle possède toujours une vague idée de ce qui a pu susciter de telles émotions chez son interlocuteur. Demeure toujours consciente de sa faute, du moment où elle a pu dépasser les limites. En regardant la rousse elle n’en trouve … aucune. Après tout si la princesse est trop protective, tentant de protéger et d’étouffer sa cadette par la même occasion, ne devrait-elle pas être ravie de trouver une âme dévouée préparée à faire de même ?

La loyauté, la véritable loyauté, est une qualité on ne peut plus dure à trouver. La sienne, Namira ne l’a donné qu’à ses frères et sœurs ainsi que, désormais, à Nemesia. Elle est difficilement corruptible et bien souvent inflexible. Autant de choses que l’on peut apprécier lorsqu’elles sont dédiées à un être que l’on tient cher comme c’est le cas pour Meriah. Par conséquent, Namira n’arrive à trouver aucune explication pour un comportement que l’on ne pourrait que définir comme erratique et c’est bien ce qui l’inquiète. On peut toujours prévoir les actions d’une personne … tant que l’on en connait les motivations. Autrement ? C’est un voyage à l’aveuglette. Et s’il y a bien une chose que la brune déteste c’est d’avancer à vue, sans savoir à quel moment l’attaque peut arriver.

Elle lève un sourcil, un faux sourire toujours plaqué sur son visage, comme s’il était encore nécessaire de prétendre quand Meriah elle-même a abandonné tout faux-semblant. « Intéressant. J’ai appris la même leçon très tôt. En naissant à partir de rien. Quand on est personne, pas besoin de trahison ou de mensonges pour comprendre que toute expérience est à faire. » La tête légèrement inclinée sur le côté. « Heureusement Nemesia semble être mieux lotie que toi ou moi. Une question d’ouverture d’esprit peut-être ? En tout cas une chose est sûre. Elle sait choisir ses alliés. » Et par alliés, la brune entends bien évidemment elle. Meriah semble déterminée à lui rappeler sa place, en échange elle montrera donc ses talents. Elle refuse de plier Namira. Pas devant elle en tout cas.

Namira hausse des épaules, elle ne voit pas de raisons de mentir sur ce qui l’a poussé à joindre les Célestes puis à les quitter. « C’était pour moi une opportunité. Encore une fois difficile de faire la fine bouche quand on n’a rien. Mais ça ne veut pas dire que c’était mon but final. » Ambitieuse, Namira. Et Ad Astra a répondu à tous ses rêves les plus fous. « On ne peut guère parler de fortune. Tout ce que j’ai pu accomplir a nécessité une part de … combat ? Pourrait-on dire ? » Parfois littéralement, comme son Bal écarlate. Mais c’est quelque chose que la rousse devrait savoir mieux que personne. Après tout, bien que cela soit sans doute lointain, elle a même gagné l’épreuve.

« Grande impression. Oui je suppose que l’on pourrait dire ça ». Tenter de faire chanter une princesse pour que celle-ci vienne découvrir sa nature d’hybride ? De quoi faire grande impression effectivement. Un autre sourire. « Mais je n’ai jamais apprécié d’être invisible. » Elle a toujours voulu briller, Namira. Racine de la raison pour laquelle elle fuit, âgée d’à peine seize ans. « Aaaah. » Elle prend un air docte et hoche la tête de bas en haut. “C’est donc ça bien sûr. Malheureusement même pour plaire à une princesse je ne crains de ne pas pouvoir changer mes origines obscures." Sa voix déborde d’ironie. « Heureusement pour moi que cela ne semble pas déranger Nemesia n’est-ce pas ? » L’atmosphère n’est même plus au calme prétendu. Elle dévoile l’acier qui se cache dans ses yeux Namira. C’est une survivante. Toute sa vie elle n’a fait que ça. Survivre et avancer petit à petit, raclant chaque centimètre de terrain à la force de ses ongles. Ce n’est pas ainsi qu’on la fera plier. « Alors parlons s’il le faut. Mais je doute que tu puisses trouver en moi quelque chose qui satisfasse tes critères …. Ils doivent être directement reliés au pedigree n’est-ce pas ? »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Valruna

Elle crache son venin, la brun. Ses paroles sont acides, derrière un sourire tout aussi doucereux que le tien. Tu pourrais presque apprécier ses tournures d’esprit, si tu n’étais pas en guerre ouverte avec l’hybride. Oh, à part être le résultat d’un échange qui te donnait la nausée rien que de l’imaginer, tu n’avais rien contre son statut de demi-sang. Non, ce qui te dérangeait était ses origines obscures, sa présence autour de ta soeur que tu ne saurais expliquer et cette proximité avec Nemessia qui t’insupportait. Tu n’aimais pas ça, tu détestais ça, même. Comment une moins que rien, une véritable parvenue sans nom pour embellir sa sa petite existence, pouvait-elle prétendre à ce à quoi, toi, tu n’avais visiblement pas le droit : la chaleur de ta jeune soeur. Tu l’aimais, ta soeur, tu l’aimais tellement. Tu aimais toute ta famille mais la petite dernière avait une place bien particulière dans ton coeur. Elle était le bébé, la plus délicate, la plus fragile et la plus naïve. Celle que vous vouliez tous protéger contre le monde entier. Mais tu sais bien que ce n’est pas possible, pas en tant que Vanserra, pas alors qu’elle a rejoint Ad Astra. Alors tu essaies, tu t’acharnes. Tu tentes de lui apprendre à se défendre, le plus vite possible, au moins suffisamment pour que la jeune blonde ne meurt pas dès le premier brigand venu. Mais tu as à peine réussit à la préparer à son Bal Écarlate et tu sais que ta délicate sœur a le cœur bien trop doux pour se défendre bec et ongles comme elle le devrait. Alors tu forces, tu le pousses toujours un peu plus, sur le tapis de la salle d’entraînement. Tu la tires toujours plus loin, demandant toujours plus que ce qu’elle n’a, espérant que cela lui permettrait de s’endurcir, de recouvrir sa peau de porcelaine d’ivoire ou d’acier. Mais de tes bons soins, de cet amour violent que tu lui portes, tu ne reçois que froideur dans les yeux de ta sœur. Nemessia semble te détester. Et tu ne sais pas pourquoi. Ne comprend-t-elle donc pas que chaque bleu et un coup de couteau que tu lui apprends à éviter ? Que chaque dure parole sont des encouragements silencieux à mieux faire, à survivre ? Ta sœur ne connait-elle donc pas tout cet amour que tu lui portes ? Alors, toi qui n’as que droit à de froids sourires et de tout aussi froids regards, tu sens une rage brûlante ouvrir tes veine et remplir ton ventre, devant ses si doux échanges entre ton sang et celle qui était à peine de votre race.

Elle continue la brune. Elle siffle, elle perfide. Elle te renvoie tes insulte d’un sourire un peu trop charmants pour être vrais. Elle insulte ta situation, elle insulte ton esprit, tout cela, tu le prends avec un sourire. Mais la brune formule le nom de ta sœur et tu sens un frisson de rage, glisser dans ton dos. “Sans aucun doute. Ma sœur est intelligente, mais elle est encore bien jeune; elle est amenée à faire des erreurs de parcours.” que tu susurres tranquillement, savourant ton venin derrière ton verre d’alcool. Elle parle d’ambition, elle parle d’opportunité dans la même phrase où se trouve ta sœur. Et si tu comprends logiquement le marchepied que peut représenter une princesse dans la société, tu ne supportes nullement de savoir ta Nemessia utilisée de la sorte. “Et qu’elles sont donc ces ambitions, dont tu me parles ?” que tu demandes doucereusement à l’hybride, un sourire un peu trop froid sur les lèvres. “Simple curiosité de ma part, évidemment. Ça me navrerait de savoir que toute cette amitié n’est que le marchepied d’une ambition plus grande.” Tu la tuerais, si c’était le cas. Cymera emporte les conséquences, tu lui arracherais la vie toi-même et ferais de son sang un sacrifice à ta déesse, si elle osait briser le cœur de ta sœur.

Tu décroises et croises de nouveau tes jambes, laissant apparaître de si beaux membres, sous ta robe pourpre. “Eh bien, voilà notre premier point commun : Moi non plus je n’ai que faire de l’invisibilité.” La normalité, la moyenne, te répugnait à tout cela. N’existait que le succès et l’excellence, à tes yeux, juste la victoire de la perfection. Et elle en vient à une conclusion, la brune. Elle vocifère tranquillement ses accusations et tu te retiens de rire face à cette demi-vérité qu’elle annonce. “Oh, non ce n’est pas cela, ma chère Namira.” que tu souris en dévoilant des crocs que tu n’as cessé d’aiguiser depuis des décennies. “Je n’ai que faire que toi ou un de tes ancêtres vienne d’un quelconque caniveau ou d’une maison d’employés payés pour écarter les cuisses, non, non, non …” Tes paroles sont rugueuses, acides et amers, comme un bonbon qu’on aurait trop laissé au soleil. “Ce qui m’inquiètes, c’est toutes cette obscurité derrière tes intentions, avec ma jeune sœur. Elle m’est précieuse, tu sais. Terriblement précieuse. Je ferais n’importe quoi pour elle. Même écraser à sa place les fâcheux parasites qui pourraient la gangrener.”

blue eyes, cold stare

No one knows what its like To be mistreated, to be defeated Behind blue eyes

L’hostilité palpable qui se déverse dans le restaurant. Elle peut la sentir contre sa peau, une texture épaisse, huileuse, laissant derrière elle des traces brûlantes. Elle se demande, Namira, comment les gens autour d’elles peuvent continuer à manger, à boire, à discuter vraiment sans se rendre compte de ce qu’il se passe à quelques centimètres d’eux. Sont-ils aveugles ? Pas besoin d’entendre pour deviner la teneur de leur conversation après tout. Les visages sont froids et les yeux brûlants, les épaules ramassées, les poings serrées et les bouches déformées en des rictus agressifs. L’heure de faire semblant est passée et les deux femmes se montrent telles qu’elles sont réellement. Deux adversaires formidables, prêtes à faire couler le sang. En d’autres circonstances, Namira aurait peut-être pu admirer la rousse. Les similitudes seraient venues lui sauter au visage, lui rappelant que malgré leurs différences de rang, les deux ressemblent aux deux faces d’une même pièce.

Mais c’est parce qu’elles sont semblables également qu’elles peuvent ainsi se déchirer, aucune d’entre elle n’acceptant la défaite, toutes deux refusant de plier et de courber l’échine. C’est sans doute plus grand danger de cette rencontre explosive. Sans la moindre demi-mesure pour venir ramener le plus léger des équilibres elles peuvent en une seconde décider de tout brûler. Une autre dimension que vient prendre l’expression « à couteaux tirés ». Si elle était plus intelligente, si elle était plus calme, si elle était moins elle, Namira tenterait de ramener un semblant de paix. Mais l’impulsivité est son plus grand défaut, la rage sa meilleure amie. On lui a toujours dit que les deux causeraient sa perte et elle l’a depuis longtemps accepté. Alors elle se jette, tête baissé, dans le chaos à venir. Elle peut bien tomber, mais si défait il y a ce ne sera pas faute d’avoir essayé. Namira meurt mais ne se rends pas.

« Je pense que l’on ne connait sans doute pas la même Nemesia. Jeune certes mais avec les yeux clairs et l’esprit affuté. » Elle se moque un peu de la rousse, Namira. De sa façon de vouloir étouffer une sœur sans lui reconnaitre autre chose que de maigres qualités, temporisées tout de suite par l’accusation d’immaturité. « Et la valeur n’a rien à voir avec l’âge. Certains vivent si longtemps … restent pourtant aveuglés par leurs propres préjugés. Un miracle qu’elle ne souffre pas de ce problème compte tenu… » Elle ne termine pas sa phrase. N’en a pas besoin. L’accusation est claire, la cadette réfléchit plus que l’aînée. « Il ne faut pas s’inquiéter… je pense qu’elle a pu apprendre des erreurs de son aînée. » Ton sirupeux pour une phrase ravageuse. Les peurs que Meriah projette sur sa sœur ne sont pas amenées à devenir réalité.

Elle hausse une épaule, la brune. Nonchalante. Elle peut dire une partie de la vérité. Ni plus, ni moins. « Mes ambitions ? Et bien tout ce que notre groupe a pu m’apporter. » Elle ne prononcera pas le nom d’Ad Astra à voix haute, mais son interlocutrice n’en aura pas besoin pour comprendre. « D’où notre amitié. C’est elle qui m’a ouverte cette porte … quoi de plus normal que de l’en remercier ? » La pure vérité cette fois. Sa loyauté est née de sa reconnaissance. Un sourcil levé et la tête qui se penche sur le côté. « Le premier certes, mais je suppute, pas le dernier, sinon cette conversation serait terminée depuis bien longtemps. » Mais puisque ni l’une, ni l’autre n’accepte de reculer …

La touche pourrait faire mouche si elle savait ce que ses ancêtres avaient faits ou vécus réellement, Namira. Mais ce n’est pas le cas. Un secret disparu ou bien gardé mais personnellement elle penche pour la maltraitance d’un fae sur le corps abusé d’une pauvre humaine. Triste mais célèbre rengaine « Ou plutôt d’un fae incapable de se contrôler… une autre … erreur de parcours peut-être ? Je pensais qu’avec l’âge venait la sagesse. » Une pique vers cette race qui vieillit si lentement mais ne semble jamais apprendre le contrôle. Terriblement semblables à ces humains qu’ils se complaisent à mépriser. « Le seul problème dans ce raisonnement égaré, est qu’il n’y a aucune intention cachée. Je les aie données une à une mais tu sembles refuser de les voir. Je ne peux donc pas lutter contre tes propres peurs. » Un silence. « Je me demande ce que pense Nemesia de tout cela. Y verrait-elle de l’amour ? Ou une façon de l’étouffer ? » De nouveau le ton est presque sucré. Mais soudainement elle est intéressée. De toute évidence les failles entre les sœurs sont profondes …. Mais jusqu’à quel point ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Valruna

Tu te considères comme patiente, considères avoir un contrôle des plus total sur ta personne et tes réactions. Et si c’était généralement le cas, si tu étais une véritable statue quand le temps venait, cela n’était plus qu’un hypocrite mensonge quand ta famille entrait dans l’équation. Tempérament de feu lié à un caractère de cauchemars, babines retroussées, tu hurles de silencieuses insultes à quiconque ose prononcer leur nom en ta présence. Territoriale, tu l’es assurément, c’est un trait bel et bien Vanserra que de gronder tel un dragon face aux voleurs s’approchant un peu trop de vos trésors. Secret de polichinelle, suffisait de regarder tes réactions, pour savoir que ton unique point faible était ton sang. Ils sont la clé de ton cœur, la clé de ta loyauté et définitivement la clé de tes fureurs. Là où tu devrais n’être que calme calculation sous un masque de bienséance, suffisait d’une menace, pour que tu risques d’en perdre la raison. Ta rationalité part, ta diplomatie disparaît, n’y a plus que tes émois et tes torrents de tes émotions. Et c’est ce qu’il est entrain d’arriver, n’est-ce pas ? C’était exactement ce que tu étais entrain de faire, là, à cette table, avec cette hybride. Là où tu aurais dû te présenter en amie, te faire complice de la brune pour lui soutirer ses secrets d’un simple sourire, tu avais marché vers elle, avec toute la grâce d’un griffon en rut. Tu devrais être positivement honteuse de ce manque de classe, de cette si évidente hostilité qui traverse ta bouche, mais, sous ta colère, te faut encore un instant avant de t’en rendre compte. Et clairement que la colère et la rage doit te ronger, car rien dans tes paroles ne porte cette si caractéristique sensualité qui orne d’habitude chacune de tes paroles. Rien ne marche et tu ne t’en rends compte que bien tard, que tu agis comme au premier jour de tes cours de politique. Tu allais perdre. Tu allais sortir de cette pièce sans avoir appris la moindre petite information et te seras mit à dos une potentielle ennemie rodant autour de ta sœur. Tout en l’ayant bien entendu informé de tes intentions, évidemment. C’était une catastrophe, un carnage comme tu n’en as plus fait depuis tes 72 ans. Alors, tu arrêtes tout. Tu cesses de répondre, tu cesses de rétorquer insultes sur insultes sur menaces et tu fixes simplement la brune du regard. Tu n’arrivais à rien, tu ne te destinais à nul part avec cette technique de sauvage. Alors tu stoppes, tu arrêtes et tu regardes. Cette brune, du peu que tu as appreçu, a autant de répartie que toi. Ses sourires sont tranchants mais pas autant que ses mots. Elle frappe là où ça fait mal, tout comme toi. A te battre contre un miroir, ne sert à rien de hurler et proférer des insultes. N’y a que la subtilité qui marche à ton égard, tu imagines qu’il en est de même avec cette grossière réflexion au sang dilué.

Doucement, tu tapes des doigts sur la table, un rythme que toi seule tu connais, alors que tu réfléchis par où recommencer. Des excuses probablement, tout aussi désagréables qu’elles seront dans ta bouche. Des excuses et une explication. Mais comment justifier ce comportement aussi désagréable ? Une demi-vérité ? Une mêlée de sentiments fraternels, quelque chose qui pourrait la toucher et la rendre plus à même de se plier sous tes questions. Si un chien refuse de céder son os, caresse le jusqu’à ce qu’il en oublie son existence complètement. “Excuse moi, j’ai bien peur de m’être ridiculement emportée.” dis-tu finalement, tapotant toujours la table et délaissant ce masque de rage que tu revêtais jusque là. Tu reconnais ta faute et t’en excuses. “Je m’inquiète pour ma soeur, mais je pense que tu l’as parfaitement compris.” Tu décroises et croises tes jambes, abordant un visage bien plus neutre. Voici ta raison. “Ces dernières années ont été difficiles pour notre famille. Nous avons perdu beaucoup des notre et Nemesia a subit nombres d’attaques envers sa personne. Sa survie n’est principalement dû qu’à la chance et j’avoue que cela m’a rendue quelque peu … excessive concernant sa sécurité. Je souhaiterais que tu comprennes qu’avant toi, n’y avait que des membres de notre famille dans l’entourage de ma sœur, des gens que je connais et en qui je fais confiance. Tu es une inconnue, quelqu’un dont les intentions me sont totalement étrangères et je n’aime guère être prise de court de la sorte.” Et voici ton lien émotionnel. Doucement, calmement, un masque de neutralité professionnel au visage, tu tisses doucement ta toile, cherchant à voir où la brune allait tirer à présent. Tu ne présentes pas un visage plus empathique, oh non. Ce serait bien ridicule de passer de la rage à la sympathie en quelque secondes seulement. Tu étais bien des choses, Meriah Vanserra, mais stupide, n’en a jamais et n’en ferait jamais partie. “Je souhaite donc m’entretenir avec toi, apprendre à te connaître. Je ne nierais pas qu’hormis notre but commun, je n’ai que bien peu faire de toi. Tout ce qui m’importe présentement est ma sœur et de savoir si tu comptes la blesser d’une quelconque façon.” Ton visage se fait plus dur légèrement, alors que tes doigts cessent finalement de jouer leur refrain. “Je pense avoir été assez claire quand au fait que je ne supporterais nulle menace près de Nemesia. Donc, je t’en pris, recommençons : apprenons à nous connaître.”

blue eyes, cold stare

No one knows what its like To be mistreated, to be defeated Behind blue eyes

Elle a toujours été dominée par ses émotions, Namira. Sa force. Sa faiblesse. C’est cette rage intense et brûlante qui lui a donné le courage de fuir la misère alors qu’elle n’était qu’adolescente, la poussant à partir trouver mieux et à construire sa vie loin de la pauvreté et du dénuement. C’est la rage encore qui l’a poussée à gravir les échelons, à s’aplatir au sol pour avancer ne serait-ce que d’un centimètre. La rage de vivre. De posséder. Celle de passer du statut de moins que rien à une femme que l’on verrait passer avec respect. Mais c’est aussi la colère intense qui vient bien souvent la desservir. Dans ses échanges avec Orion. Avec Thrystan. Et aujourd’hui avec Meriah. On aurait pu penser que le temps lui apprendrait à s’adoucir. Mais cela n’a jamais été le cas. Au mieux il lui a appris à mettre un masque sur ses traits pour faire semblant pendant un moment donné.
Rien de plus.

Et encore le masque à tendance à s’effriter lorsqu’elle est trop poussée dans ses retranchements ou quand elle sait qu’elle peut se le permettre. Comme là. En cet instant. Avec Meriah. Il lui semble évident que c’est elle qui a la main, après tout malgré ses milles et un secrets, elle n’en a aucun lorsque l’on vient à parler de Nemesia. Franche comme elle l’est rarement dans ses intentions. Et si la protection de l’aînée est disproportionnée il semble qu’elle vienne d’une véritable affection, ce qui signifie qu’elle ne serait pas heureuse de s’aliéner encore d’avantage la cadette. Donc elle ne s’arrête pas, Namira. Se laisse submerger comme il est dans sa nature de le faire. Un jour ce sera sa perte, au moins en-a-t-elle conscience. Mais d’un seul coup la rousse se calme. Comme si la tempête était soudainement passée. Trop vite sans doute pour que cela soit complètement sincère.

Mais quelque part c’est suffisant. On ne peut pas se battre sans adversaire. Simplement continuer à se taper la tête contre un mur. « Excessive est encore un mot faible. » Elle qualifierait autrement une personne qui l’a suivie dans un bar avant de faire des insinuations concernant sa naissance, son statut et ses intentions. « Je peux comprendre l’inquiétude d’une sœur. Après tout j’en ai une. Mais je pense qu’il ne faut confondre inquiétude et contrôle. Le second n’est bon pour personne. » Et certainement pas pour Nemesia. Du point de vue de Namira, en cet instant la fae qu’elle considère comme son amie est d’avantage une prisonnière qu’une sœur chérie. Pas étonnant alors que les relations soient chaotiques, elle-même ne tolèrerais pas que Nesta la traite de cette façon.

« Je tiens à dire que j’ai jusqu’à présent répondue à chaque question – même les plus incisive – de manière parfaitement honnête. Je l’ai dit et répété. Concernant ma relation avec Nemesia je n’ai rien à cacher. » Elle hausse une épaule désinvolte et le ton se fait presque nonchalant. En effet, la brune n’a rien à masquer. Si ce n’est bien sûr ce si bref incident de chantage qui s’est produit il y a des années. Mais celui-ci n’a aucun rapport avec les relations qu’elle entretien avec Nemesia aujourd’hui. Bien au contraire, c’est quelque chose sur lequel elle porte un œil critique, se rendant bien compte qu’elle avait autrefois mal jugée la fae. « Alors tu es libre de poser les questions qui te plaisent. Encore une fois lorsqu’on en vient à Nemesia je n’ai rien à cacher, si cela peut te rassurer. » La plus pure et stricte des vérités.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Valruna

Elle parle, la brune, elle ouvre la bouche et des paroles pleines de sucrerie écœurante en sort. Elle parle et cette fois tu écoutes. Là où avant elle n’avait droit qu’à ta colère et ta rage, l’hybride avait à présent ton attention. Tu l’écoutes, tu l’analyses. Chaque son passant ses lèvres sont finement disséqués par ton esprit retord. Tu es complètement silencieuse, alors que tu l’observes. Tu ne penses pas avoir complètement convaincue la brune, pas si elle possédait la moitié du cerveau que tu la soupçonnais d’avoir. Mais qu’importe que ta prestation n’ait pas totalement marchée, tu as eu ce que tu voulais : calmer suffisamment la brune pour qu’elle se mette à parler. Et c’est de ta relation avec ta sœur qu’elle parle. Tu manques de grimacer, tu manques de nouveau de t’énerver. Que sait-elle, cette parvenue ? Que peut-elle bien savoir de ta relation avec ta jeune soeur ? Qui était-elle pour se mêler ainsi de ce qui ne la regardait pas ? Hypocrisie silencieuse qui naît en ton sein, tu ignores ce qui ne te plaît pas et te concentrer sur ce que tu veux entendre.

Elle se prétend honnête, l’hybride, prétend avoir répondu à chacune de tes questions. Tu en doutes. Tu en doutes, très fortement. La femme est marieuse, elle n’est pas arrivée là en disant la vérité. Mais tu écoutes toujours, tu cherches la faille, le mensonge de trop qui la percera à jour. Tu n’en trouves pas et cela t’agace; excessivement. Elle semble être honnête, la brune, et tu ne la connais pas assez pour comprendre ses demi-vérités. Tu ne peux rien tirer de cet échange. Rien, si ce n’est que Nemesia était belle et bien amie avec une hybride. La rage pointe de nouveau dans ton cœur, à la réalisation. Qu’avait cette femme de plus que toi, pour être ainsi digne des sourires de ta sœur, alors qu’elle n’avait que des regards froids à ton égard ? Qu’avait-elle, alors que tu avais tout et elle n’était rien ? Tu ne comprenais pas et tu haïssais ne pas comprendre. Mais tu ne dis rien, tu contiens ta colère. Tu l’as déjà laissée exploser, il ne servait à rien de recommencer. Alors tu te contentes de boire à ton verre, lâchant un simple : “Bien.” Le poison sucré te donne quelques secondes pour te reprendre et tu ne risques plus d’entrer en éruption, quand le verre est à présent vide. “Si tu ne souhaites effectivement rien de mal à Nemesia, je suppose que je vais devoir me contenter de cela, pour l’instant.” dis-tu tranquillement. Un presque sourire apparaît sur tes lèvres peintes. Tu as l’air amusé, sans réellement l’être. “Nous devrions nous revoir, Namira, cet échange fut des plus amusant.” Gracieusement, tu te lèves et t’éloignes de la table, ne laissant que ton verre en présence de la brune.