wedding game ☆ (thrysira)

“wedding game” & @namira a'athryn ☆
Lunaris – Avril 1073
L’avantage lorsque l’on ne dispose pas de phylactère à son nom ou que l’on a pas eu à subir les affronts du Cercle, c’est qu’il est possible de se tamiser sans ne rien devoir à personne. Du moins était-ce ainsi que le fae de la Nuit voyait la chose, si tant est qu’il n’ait seulement rendu des comptes à quelqu’un depuis 75 ans. Ce ne serait pas encore aujourd’hui qu’il ferait un effort, certainement pas lorsque sa chère marieuse osait pousser le jeu au point de le convoquer de manière quasi officielle. Si leurs jeux avaient fini par lui plaire au détour d’un verre et à l’intérieur de son propre club, rendre la visite plus officielle et de jour quand il récupérait encore de sa nuit blanche avait le don de particulièrement le contrarier mais comme à l’accoutumé, Thrystan ne se séparerait pas de ses sourires hypocrites. Ainsi donc, il apparaît dans l’éminent bureau de la marieuse qu’on lui a si souvent décrit, une chance pour elle que son précédent client vienne tout juste de passer la porte car il est pile à l’heure. « Namira très chère. » qu’il prononce en sortant des ombres qu’il avait accentué pour le plaisir de surprendre la jeune femme, bras croisés dans son dos, fidèle veste noire brodée d’argent impeccablement portée. « Je ne sais pas si tu te rends seulement compte de la chance que tu as, il n’est pas dans mes habitudes de faire passer mes rendez-vous humains avant ceux de mes pairs aux oreilles pointues. ». De quelques pas, il est déjà proche du bureau de l’hybride qu’il pense humaine à tort, la toisant de toute sa hauteur et jouant clairement du fait qu’elle se trouve assise et non lui. « Il me tarde de savoir quel bon parti tu penses essayer de me vendre aujourd’hui, car c’est bien pour ça que je suis là n’est-ce pas ? ». Il penche la tête, sourire au coin des lèvres. « Ce n’est pourtant pas faute de t’avoir déjà dit que je ne souhaitais pas me marier. ». En soi, ce n’est pas réellement la vérité, Lantsov sait qu’il va devoir finir par le faire, mais aussi parce que d’une certaine manière il en a envie, il le faut, s’il espère un jour voir s’agrandir la lignée. Lignée incertaine de par les doutes qu’une supposée malédiction a laissé. Malédiction à laquelle il ne croit pas, les fausses couches étant malheureusement fréquentes chez les fae à défaut de l’être chez les hybrides ou même les humains qui se reproduisaient comme des nuisances… La belle aubaine. « Peut-être que ta mémoire de marieuse ne retient jamais l’information plus de 2 minutes ? Autant dire… Pas même un battement d’ailes ? ». Les minutes étaient plus ou moins abstraites pour Thrystan en réalité, elles ne représentaient que des micro secondes à l’échelle de sa vie.

Malgré tout, et parce qu’il s’est tout de même déplacé par curiosité, il prend lentement place dans l’un des sièges mis à disposition et scrute Namira sans plus tarder, attendant patiemment qu’elle ne daigne lui expliquer la raison de sa convocation. En son for intérieur, il ne s’amuse pas encore, pas lorsqu’il ne songeait qu’à s’effondrer dans ses draps chauds après une nuit entière passée au club. Néanmoins, s’il était d’un peu plus mauvaise humeur que d’ordinaire, il n’en laissait rien paraître, se contentant plutôt d’agir comme seul un fae arrogant pouvait le faire. Après tout, Thrystan ne pouvait pas non plus lutter contre sa nature et son éducation. « J’imagine que bien des fae trouvent ton bureau charmant et engageant. Pour moi il respire un peu trop la pétale de rose aphrodisiaque. Une chance sans doute que j’en ai déjà testé plusieurs, ce qui fait que ça ne me fera pas signer un contrat de mariage à l’aveugle. ». Son sourire s’élargit pour un jeu ouvertement commencé, car il en était ainsi avec la marieuse, et il n’en serait pas autrement jusqu’à ce que, peut-être, elle ne finisse par définitivement l’agacer comme les quatre-vingt-dix-neuf pourcent de sa race.  

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Lunaris – Avril 1073
Il ne s’attendait pas lui-même à accepter la convocation comme une obligation, mais sûrement était-il ici pour la première et la dernière fois. Peut-être même que sa présence sonne en réalité comme un avertissement de ne plus jamais oser le convoquer de manière officielle. Il y avait probablement, aussi, un peu du goût du jeu sur sa langue, raison pour laquelle il n’avait souhaité se rendre ici que par le biais de la surprise. Voir Namira jouer sur le même plan que lui a pour don de lui arracher un sourire en coin. « Parce que tu penses vraiment être dans mon cœur ? Breaking news pour la marieuse il est connu de réputation que je n’en ai pas. ». Posant ses fesses sur le siège en face d’elle, il croise les jambes et se met à la toiser, pas loin de laisser ses ombres continuer à onduler autour de lui mais puisqu’il a décidé d’être un minimum poli, Thrystan les fait disparaître. « Si tu m’as dans tes petits dossiers tu devrais déjà le savoir. » qu’il ajoute pour bien appuyer ses mots avant qu’elle ne mentionne les pensées de ses camarades aux oreilles pointues. « Que je prépare un mauvais coup ? ». Nouvelle réplique qui sort du tac-au-tac car c’est plus fort que lui et il faut dire qu’avec Namira les choses sont extrêmement faciles. Allez savoir si cela vient du fait que l’Humanisme coule dans ses veines ou simplement parce qu’elle est un peu plus futée que ses pairs, mais les échanges en deviennent moins guindés mais pas plus idiots ou dépourvus de prudence. Comme dit le proverbe de tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de parler, le fae de la Nuit en est le roi, un travail compliqué qu’il a peaufiné au fil des années pour mieux devenir cette langue acérée qui, même si elle pourrait se faire avoir, agace au plus haut point. Surtout qu’elle ne s’épuise jamais. En dit long son monologue qui suit quant à l’ambiance environnante qui règne au sein de ce bureau. Il se sentirait presque agressé par des effluves supposées le rendre quoi ? Amoureux ? Par les Aevhen quel était-ce donc que cette chose.  

Evidemment que tu es ici pour cela. Je suis Marieuse pas garde d’enfant. Bien que ta présence ici pourrait sous-entendre le contraire. A ces paroles, Lantsov aurait pu se vexer, s’énerver ou encore faire de grands gestes qui en disent long, cependant cela n’est pas dans son habitude et venant de la jeune femme ça n’a que pour résultat de le faire rire, quand bien même son aura ténébreuse ne soit pas loin. D’un coup d’œil, il la fixe sans sourciller en conservant un sourire énigmatique au coin des lèvres. Il n’était pas assez idiot pour tenter quoi que ce soit sur une marieuse, mais tôt ou tard peut-être se plairait-il à vouloir la tuer, ou peut-être tenterait-il de s’immiscer dans ses rêves. Cette idée là lui chatouille un coin de l’esprit, réveille un jeu auquel il n’a pas joué depuis un petit moment, songeant à la manière dont il pourrait la faire s’endormir sur ce propre bureau et lui imposer des cauchemars. C’en serait tellement agréable qu’il en ricane, n’écoutant alors qu’à demi-mots la réponse de la marieuse qu’il ne quitte pas des yeux d’une apparente nonchalance.  Oui tu ne veux pas te marier. Mais tu le dois. Alors pourquoi ne pas arrêter de prétendre que cela n’arrivera jamais et simplement m’indiquer les informations dont j’ai besoin pour effectuer mon travail de manière efficiente ? Après tout c’est également dans ton intérêt. La mention du mariage le fait grimacer de l’intérieur, grimace physique qu’il retient de justesse préférant de loin conserver son sempiternel rictus. Il sait pertinemment qu’elle a raison sur ce point, car il en est de même dans toutes les familles fae : la volonté de préserver les naissances qui sont rares, de faire en sorte que la lignée ne s’éteigne pas et reste pure. Telle était la pression sur les épaules des fae les plus aisés, celle-là même qui lui a été mise étant donné l’affront qui avait provoqué la légère chute des Lantsov des générations auparavant lorsque l’un des membres s’était lié à une fae d’une autre Cour. Il a beau savoir, Thrystan ne peut se résoudre à se marier, être attaché à une certaine forme de loyauté, car les Aevhen savait combien le fae de la Nuit respectait les femmes. Sans doute était-ce cela qui le freinait, ça ou autre chose…

En un battement de cils, le voilà ramené à la réalité par les dires sur le pot-pourri et la non-nécessité de l’humaine d’avoir recours à des magouilles. « Tu es vraiment sûre de cela ? Les mariages ne sont-ils pas des arrangements après tout ? ». Légèrement plus renfrogné sur son siège à l’idée qu’elle puisse avoir raison concernant la pression sur ses épaules, il l’observe sortir des dossiers qu’elle pose sur son bureau. Elle n’était tout de même pas sérieuse ? Toutes des fae de la nuit, toutes issues de familles dignes d’intérêt. Dis-moi ce que tu en penses. S’il ne rechigne jamais à voir de superbes courbes fae, en revanche il n’a pas l’air décidé à se prêter au jeu, se doutant pertinemment que chaque signe d’intérêt potentiel serait interprété par Namira comme étant une piste à conserver. Sentant ses ombres se mettre finalement à virevolter autour de lui, Thrys se renfrogne davantage sans bouger ni attraper un seul dossier. «  Je ne doute pas qu’elles sont toutes magnifiques. Elles le sont toujours. Comment serait-ce donc possible pour moi de choisir ? hm ? ».  Pour sûr, il n’y mettait pas de la bonne volonté.

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Lunaris – Avril 1073
Leurs échanges sont toujours appréciables, qu’il s’agisse d’un jeu irrémédiablement dangereux ou de propos sérieux. Car entre leurs piques il s’en cache bel et bien certains. Derrière les tentatives pour le marier, le fae de la Nuit sait bien que plus tôt que tard il devra passer une bague au doigt d’une fae et que s’il ne le fait pas bientôt, il ne serait probablement pas en mesure de choisir lui-même qui aura l’honneur de devenir son épouse. Lorsqu’il pense aux nombreuses fae potentielles Thrystan ne peut que les plaindre car il se sait pour sûr non facile à vivre. Il semblerait que l’une d’entre elle soit susceptible de lui convenir mais en son for intérieur le ténébreux nie purement et simplement la vérité. Il ne sent pas les emballements légers de son cœur en sa présence, ni la facilité avec laquelle ses sourires s’agrandissent pour devenir francs. Voilà sans doute pourquoi il offre l’un de ses nombreux faux sourires à outrance à Namira, car les sincères il n’a strictement aucune raison de les faire voir à une humaine qu’il ignore hybride. Il laisse tout à loisir à la marieuse de mettre en doute les racontars et les réputations simplement parce que ça l’amuse de le faire. Lantsov n’est pas né de la dernière pluie et plutôt au beau milieu d’une nuée d’étoiles disparates. Une multitude de facettes même si celle de l’excentrique paraît être là sa préférée. Celle-là même qui lui sauve la mise et qui permet au Nocte Somnia d’exister. Car il est de source sûre que l’Homme ne supporterait pas les provocations si elles étaient vendues comme sérieuses et réelles. Voilà pourquoi son petit manège fonctionnait à chaque fois. « Je vois que ton esprit se veut vif et malin chère marieuse. Afficher un masque de vilénie, si l’on en croit tes propos, voudrait donc dire que celui qui y a recourt ne serait en réalité pas si méchant que cela ? Et qu’en est-il alors de celui qui profite de ces hypothèses pour faire baisser la garde aux cibles potentielles ? La vilénie est-elle nécessairement obligée de se cacher ? ». Parce que si tel était le cas, les choses en seraient bien tristes. Qu’on ne le croit pas aussi méprisable que ce qu’il veut bien afficher le fait sourire intérieurement c’est chose certaine, car comme il l’énonce ouvertement par le biais d’hypothétiques questions, cela sous-entend que tout son petit jeu est gagné d’avance. Attention toutefois, car le fae de la Nuit ne considère jamais les choses comme gagnées ou acquises. Il a appris des erreurs de son père, de ces aînés qui en temps de guerre ont osé se croire plus malins que les autres. S’il y a bien de cette tare circulant dans ses veines et ses façons d’agir, Thrystan se veut plus mesuré, au grand damne de l’une de ses cousines d’ailleurs. Il n’est pas rare de l’avoir comparé à un maniaque du contrôle là où ce n’est pas la totale vérité. Un soupçon, certes, car il ne peut nier cette envie d’avoir en sa possession tous les tenants et aboutissants potentiels, mais malgré tout, il ne cherche nullement à contrôler tout ce qui bouge. Si c’était le cas, voilà bien longtemps qu’il se serait amusé à faire s’écrouler de sommeil la marieuse sur le mobilier pour mieux venir torturer ses rêves. Mais non, il se retient et lui accorde une énième fois le bénéfice du doute, ou probablement du jeu en fin de compte. Les Aevhen savent combien cela peut être amusant et rageant en même temps.

Le rire cristallin résonne subitement dans la pièce mais le fae ne s’en offusque pas, bien au contraire. « Toi, une réputation à maintenir ? Je croyais qu’elle était déjà toute faîte. Peut-être devrais-je m’amuser à la ruiner alors… » rétorque-t-il d’une voix traînante tout en ne la quittant pas des yeux, jambe qu’il vient croiser au-dessus de l’autre tout en laissant ses ombres virevolter comme elles en ont envie. « Ça m’éviterait sans doute de devoir consulter un catalogue féminin.», puisque c’est ce qu’elle était vouée à sortir de son bureau, peu de temps après avoir grimacé à l’idée qu’un aphrodisiaque puisse traîner dans l’air. Pourtant au fond Thrystan pensait qu’il s’agissait là d’une bonne idée. Ça émoustillerait les sens. « L’aphrodisiaque, Namira, ça se dose. Cela dit, ça a plus d’effet sur certains que d’autres mais je crois que ça pourrait aider tes affaires d’alliances comme tu les décris si bien. ». N’insistant pas plus sur ce sujet, le ténébreux penche la tête sur le côté et plisse le nez face aux dossiers qui s’amoncellent sur le bureau en face de lui. Dossiers qu’il ne compte pas ouvrir du tout à dire vrai car comme il l’énonce il ne doute pas de la beauté de toutes ces jeunes fae de la Nuit. Mais pas besoin de choisir. Qu’annonce la jeune femme, obligeant Thrystan qui faisait semblant de se curer les ongles à relever les yeux sur elle. En silence et de toute sa prestance, l’odieux l’écoute sagement, attendant la suite de ses palabres qui finissent par le faire littéralement éclater de rire. « Qui aurait cru que la marieuse voudrait tirer à pile ou face ! Où va donc ta soit disant expertise dans tout ça ? Tirer aux fléchettes comme tu le dis serait une idée mais ne justifierait pas paiement. Est-ce donc de cette manière que tu offres tes services ? ». Sur le moment, le fae ignorait qu’il finirait par se tourner vers elle plus tard et de la manière la plus sérieuse du monde. Mais il n’en était pas encore là, il n’en était qu’aux prémices, au jeu qu’il continue avec elle pour mieux l’emmerder autant qu’elle l’emmerde à vouloir lui mettre la corde au cou. Se marier ne lui donnerait pas plus vite d’héritier. « Chère marieuse, vous me voyez choqué d’un tel manque de considération pour les unions. » qu’il évoque à haute voix, prenant un air faussement offensé, main savamment posée sur le cœur, imitant par la même occasion l’attitude qu’elle avait eu avec lui à son arrivée. « Comment osez-vous me donner gratuitement les moyens de ternir votre si précieuse réputation, j’en suis… Visiblement ravi. ». Un ricanement s’échappe de sa gorge tandis que l’idée de le faire s’écrouler sur le bureau revient hanter son esprit. Les Aevhen ce que cela serait drôle de la voir s’endormir sans crier gare, ici.  

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Lunaris – Avril 1073
Il y a du vrai dans ce qu’elle dit Namira, le fae de la Nuit ne peut le nier quand bien même il le ferait potentiellement s’il s’agissait d’une autre personne en face de lui. Parce qu’il n’aime guère l’Humanité et qu’en règle générale elle se fourvoie totalement de le voir comme un excentrique, mais c’est bien là la raison qui le pousse à continuer sans se préoccuper d’être sous-estimé. Il ne peut donc la contredire lorsqu’elle mentionne le fait qu’une réputation n’est jamais définitivement acquise et qu’elle se construit constamment, progressivement. Il ne peut la contredire car c’est bien ce qu’il fait, lui, au quotidien et ce depuis de nombreuses années maintenant. Et à dire vrai Thrystan n’a pas trouvé encore meilleur jeu que celui des apparences trompeuses. Ce qui lui plait encore plus est de noyer un poisson qui se croit incapable de s’étrangler dans ses propres bulles, parce qu’il pense avoir percé l’odieux à jour. Ça, ça le rend particulièrement friand de manipulation. Tandis que l’éventualité de la faire tomber de sommeil d’un seul regard vient titiller son esprit, il se remet à sourire en coin à ses dires. Dans un autre temps, sûrement Namira aurait-elle fait une fae digne de respect, car à la différence des autres insectes, elle pouvait au moins se darder d’avoir une sublime répartie qui ne le laisse pas indifférent, le ténébreux ayant des affinités avec les langues particulièrement douces amères. « Ta théorie sur les réputations est bien intéressante je dois l’admettre, mais pour ce qui est de ta certitude à l’idée que je ne pourrais la ternir, tu ferais mieux de ne pas me tenter à réaliser le défi. ». Son sourire s’élargit malgré le fait qu’elle continue de vouloir le tenter avec son catalogue de fae à marier. Cela ne prendrait pas, Lantsov avait la capacité d’être une véritable tête de bois, et à cet instant il se préoccupait plus de son idée de venir hanter ses rêves que de répondre sérieusement à sa demande. L’idée même de se marier n’en était encore qu’à une réalisation lente de la nécessité d’avoir des héritiers, simplement pour éviter d’être devancé. S’il l’assimilait dorénavant plus vite qu’il y a quelques années, il n’était pas prêt de faire plaisir à la marieuse humaine attitrée. Même si, comme elle l’énonce, les marieuses ne sont pas nombreuses. « Je crois que tu veux dire plutôt que les fae ont besoin de faire des alliances maritales. A moins que les Humains ne se soient mis à la page. ». Thrys hausse les épaules d’un air nonchalant, n’attendant pas spécialement de réponse sur la question qui n’en était nullement une. Juste un constat, juste une manière de la reprendre encore. Parce qu’être insupportable était un autre de ses jeux.    

Les paroles qui s’envolent des lèvres de la jeune femme semblent coller imperceptiblement à ses dires et il ne peut qu’en ricaner doucement dans sa barbe. « Devrais-je te féliciter d’avoir célébré autant de mariages ? De combien d’enfants es-tu la marraine invisible ? ». Car dans tout mariage qui soit, venait forcément la question des héritiers, et si elle connaissait visiblement autant les fae elle n’était pas sans savoir que la progéniture était des plus sacrées pour leur peuple, uniquement car ils se faisaient plus rares que celles des Hommes. Thrystan avait été élevé dans ce respect tout autant qu’il respectait indéniablement la gente féminine. Inconsciemment, il savait ce qu’il cherchait chez une femme et ce pourquoi il ne s’était pas encore marié. Si on en venait donc à l’issue la plus pressante…. Qu’est-ce qui ne va pas avec ces candidates ? Pourquoi refuse-tu catégoriquement de te marier alors que tu sais que tu n’as pas le choix ? Elle veut savoir Namira mais il n’est pas prêt de lui donner les informations. Elle aurait une arme potentielle pour lui coller des profils entre les mains qui pourraient lui convenir, si tant est qu’un seul profil lui convienne. Ah, le déni qui s’abattait sur lui quand il savait pertinemment qu’il y en a une qu’il pourrait épouser, car cela faisait déjà quinze ans et qu’il ne se lassait pas. Jamais. C’est donc un sourire malicieux qu’il offre à la marieuse, rapprochant son siège pour se pencher en avant et ainsi se rapprocher davantage de la jeune femme comme s’il s’apprêtait à lui murmurer quelque chose à l’oreille. L’envie de l’endormir ronronne toujours dans sa tête mais il en fait fi autant qu’il peut tandis qu’une tentacule d’ombre effleure la joue de la jeune femme, non de son fait, simplement dû au mouvement des ondulations de ces dernières qui flottent autour de lui comme une aura. « Je sais parfaitement ce que tu cherches à savoir Namira. Et tu ne seras donc nullement étonnée que je ne te le donne pas. ». D’un geste il attrape le dossier poser devant elle et soupire en voyant les traits certes désirables de la fae qui s’y trouve. « Tu es loin de tout savoir sur mon compte et ce n’est certainement pas aujourd’hui que cela va changer. J’étais simplement venu t’informer de ne plus me convoquer de la sorte. Si un jour j’ai besoin de tes services, je te le ferai savoir. Tu le dis si bien toi-même, ils viennent te voir quand ils ont besoin d’un mariage. Je suis pleinement conscient devoir moi aussi prendre épouse tôt ou tard, voilà uniquement pourquoi je t’autorise à venir sans arrêt me suggérer de potentielles courbes délicieuses à l’oreille. Malheureusement pour tes statistiques, je n’en ferai pas parti encore aujourd’hui. ». Sur ces dires, il se redresse de son siège sans crier gare. Il pose les paumes bien à plat sur le bureau sans quitter la marieuse des yeux. L’une de ses ombres profitent de l’échange silencieux pour venir empiler les dossiers et les ranger dans le tiroir juste avant qu’il ne se tamise d’un large sourire satisfait.

Il ne se marierait pas aujourd’hui.    

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