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 A bedtime story (Judith)

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MessageSujet: A bedtime story (Judith)   A bedtime story (Judith) EmptySam 2 Mai - 23:05

Deux mois. Ou peut-être est-ce trois ? Gwynn n’est plus exactement capable de mesurer le temps depuis qu’il a été arrêté par les hommes du nouveau Pacificateur. Mais comment pouvait-il se douter qu’un contrat pris il y a des années lui reviendrait en pleine figure de façon aussi spectaculaire ? Dire que tout ça n’avait pu arriver que parce que l’homme était plus têtu qu’une mule et plus obsédé qu’un limier sur la piste de sa proie. Un incendie bouté… juste un incendie. Longue existence ou pas, il se devait de se souvenir quand il avait tué et quand il ne l’avait pas fait. Dans le cas présent, il n’y avait eu aucun mort. Sauf que Gwynn n’en avait rien dit. S’il avait ne fut-ce que mentionner une maison vide, il rompait une partie du contrat passé à l’époque et il en était hors de question. Il n’y avait plus de grandes lignes de conduites à suivre, d’honneur. Alors il s’était imposé ses règles dès le début. Ne jamais clamer ni innocence ni culpabilité, ne rien affirmer ni infirmer, ne jamais rien divulguer concernant un contrat. Le fae avait donc serré les dents et encaissé aussi bien que possible. Et si son éthique personnelle devait le mener tout droit dans les bras de Cymera, qu’il en soit ainsi. Mais non. Le Pacificateur avait fini par se lasser et le relâcher, convaincu que l’absence d’aveux après tout ce temps était une manifestation de son innocence. Gwynn avait été relâché, non sans que son sang soit prélevé. Chose qui l’enragerait bien assez tôt quand il pourrait à nouveau former des pensées cohérentes et surtout réfléchies.

Sous-alimenté, relativement déshydraté également, mais surtout affaibli, Gwynn sait qu’il n’est pas en état de tamiser immédiatement. Il a besoin d’un minimum de repos et au moins d’un peu de nourriture et de sommeil. Cette partie de Zeherim est un cloaque qui le rend malade, mais il faudra bien qu’il y reste quelques jours. Comment les humains peuvent-ils être fiers de ça ? Les paysages sont défigurés, il n’y a rien glorieux là-dedans. Pas que ce soit neuf, mais il est plus réceptif que jamais à ce qu’ils ont fait des terres conquises. Aussi vicieuse soit-elle, la Divine s’est au moins contentée de simplement voler sans totalement détruire. Quoi que peut-être y arriverait-elle aussi un jour… Le larcin est compliqué dans son état, mais pas impossible, alors il se procure un peu de nourriture et se trouve un bâtiment quasiment en ruine. Quelques jours… juste quelques jours et il pourra tamiser.

-


Gwynn ne devrait pas tamiser aussi tôt, mais s’il ne le fait pas maintenant, il mettra bien plus de temps à se remettre de son séjour au frais de l’Armée Rouge. Ses plaies mettront du temps à se refermer et laisseront des traces, ses Vallaslins inévitablement marquées elles aussi par l’expérience. Il ne sait même plus ce qui l’enrage le plus. Est-ce que ce sont les cicatrices qu’il va devoir porter ? Le phylactère qui a été créé ? Ne pas avoir pu leur échapper ? Échapper… Le mot résonne dans ses pensées, moqueur. Et quoi ? Qu’aurait-il fait en fuite ? En quoi aurait-il pu se racheter ou être utile ? Il lui faut rentrer. La concentration est difficile à trouver et les minutes sont excessivement longues avant qu’il n’obtienne enfin un résultat et s’efface. Mais ce n’est pas sa demeure qu’il aperçoit quand il ouvre les yeux. Vue brouillée, il distingue effectivement sa propriété, mais il n’est pas à l’intérieur comme escompté. Il est hors des limites, il le sait, il le sent. Toujours mal en point, il s’autorise à grogner de frustration, de douleur sans doute un peu aussi. Sa mère et son père ne seraient pas particulièrement fiers s’ils étaient toujours de ce monde. Leur héritier dans un état pareil, qui ose tomber le masque en état de faiblesse ? Et rien qu’en y pensant, il a cette impression d’avoir failli à nouveau. Les griffes glaciales qui étreignent son cœur lui rappelle au pire moment qu’il est seul. Même sa sœur avec qui il maintient un minimum de contact n’a pas dû remarquer son absence. Ou peut-être en a-t-elle été soulagée. Il doit s’arrêter là. Il ne peut pas encore s’autoriser à s’apitoyer sur son sort. Pas maintenant. Alors un pas après l’autre, il avance, aussi droit que possible, le regard aussi fixé que possible sur son objectif en faisant fi de son allure pathétique, de l’odeur peu ragoutante qu’il doit dégager. Ce qu’il est incapable de voir surtout, c’est qu’il en a trop fait en tamisant si tôt et que le corps ne peut fonctionner sous tensions qu’un temps.

Et c’est presque aux pieds d’une vieille connaissance que Gwynn tombe comme un pantin à qui l’on aurait coupé les fils. Plainte retenue de justesse dans une vaine tentative de maintenir un minimum d’apparence et de décorum. Il se moquerait de lui-même s’il n’était pas si épuisé.
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Magda Volkova

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A bedtime story (Judith) UPnzYurC_o

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Impassibilité élevée au rang de seconde nature, capable d’entendre et de supporter toutes sortes d’inepties sans sourcilier. Il faut cependant faire preuve de toute sa volonté et enfoncer profondément ses ongles dans la chair de sa cuisse pour ne pas lever les yeux au ciel au sermon du jour. « Et, Drachna, humiliée, refusa la main tendue qu’Hélion, dans son infinie bonté, lui tendit. Orgueilleuse, comme l’est la nature des femmes, il est de notre devoir de repousser ses pulsions, qui nous poussent à la faute, afin d’embrasser pleinement la lumière de notre créateur… ». Les dorures reflètent le soleil de la fin de journée, baignant le temple d’une lumière qui lui fait plisser légèrement les yeux. Elle aurait presque l’impression d’y être, dans la Cité d’Or, du moins l’image mentale qu’elle s’est construite, le nez plongé dans son Cantique. Elle pourrait le réciter à l’envers, si on le lui demandait. Plus pieuse que la Divine Judith, toujours au premier rang des offices, attentive aux paroles des Célestes comme si ce n’était pas la troisième fois ce mois-ci qu’on lui rabâchait encore et toujours les fautes imaginaires qui viennent avec sa condition de femme. Elle allait avoir besoin d’un verre, ou quatre, après le sermon du jour. Surement encore une pulsion qui l’empêche d’embrasser pleinement la lumière d’Hélion.

Le Cantique est lourd dans son sac lorsqu’elle quitte le temple d’Ashmeria, au milieu d’une petite foule de fidèles qui lui prête à peine attention. Elle sait passer inaperçue Judith, ça fait partie des choses qui font d’elle un si bon élément. Elle pourrait tamiser directement chez elle à Lunaris, dans l’appartement qu’elle loue à un humain qui la charge beaucoup trop, dans l’un des quartiers coupe-gorge où personne n’habite à moins d’y être obligé. Une seule pièce, avec un lit poussé contre un mur, un bureau envahi par les livres et une table bancale. Toute une vie, dans une capsule. Elle se souvient vaguement, des dizaines d’appartements pendant son errance durant ses premières années chez Ad Astra. Les chambres miteuses, les lits d’inconnus, la rue parfois si la mission le nécessitait. Ashmeria avait toujours été là, son point d’attache, l’endroit auquel elle pensait quand les choses devenaient difficiles, les nuits trop courtes et les jours trop longs. Elle connaissait la ville comme on connait un amant, intimement et passionnément. Ses rues sombres et escarpées où elle avait fait ses premiers pas, où elle avait connu ses premiers émois d’adolescente mal dégrossie. Ashmeria conservait cette qualité mélancolique qu’on les endroits que l’on connait si bien, la nostalgie d’un endroit qui n’existe plus tout à fait, car toute ville n’est réelle qu’une fois avant de devenir un souvenir, une version romancée d’elle-même qui vit dans l’esprit de ceux qui s’en souviennent.

Instinctivement, ses pas la guident jusqu’à la bordure de la ville. Une balade qu’elle entreprenait souvent, avant la guerre, avant Ozira et la Divine. Les maisons qui l’avaient toujours laissée pantoise, le domaine des Miniati avec ses arbres centenaires qu’elle avait vu grandir, les Rhys qui avaient quitté la cour de l’Automne à la signature des Accords, incapable de supporter la perte de leurs titres de noblesse, le manoir des Voyles… une autre histoire. Elle détourna les yeux de la bâtisse, incapable de la regarder trop longtemps. Son frère lui avait dit qu’il lui arrivait parfois de voir la lumière au domaine, durant ses rondes avec la Légion. Rien de surprenant vraiment. Leur lignée n’était pas éteinte, il lui arrivait même parfois d’en croiser certains, lors des rites mortalitasi. Jamais lui. Bien sûr, jamais lui.  

Il y a des choses auxquels Judith se refuse de penser. Avec le temps, elle avait appris à boucler toutes ces choses quelque part dans son esprit, là où elle ne pouvait pas les atteindre. C’était bien mieux ainsi, les pensées parasites n’avaient pas de place dans sa vie. Elle avait été stupide, de penser que venir ici était une bonne idée. Elle aurait tout aussi bien fait d’aller se rouler dans les ruines de Rajdha. Rien de bon n’arrive jamais quant à retourner les cendres des occasions manquées. Avec un soupir, elle se prépare à tamiser. Il n’y a plus rien ici que des fantômes.

Alors lorsqu’elle aperçoit la silhouette titubante, elle croit un instant à un cruel jeu de son esprit. Mais si l’âge a fait son œuvre sur ses traits, elle reconnait le visage qui l’observe sans la voir. Il avance avec la lenteur d’un corps réanimé. « Gwynn. » échappée dans un murmure, comme si invoquer son nom le rendait plus réel. Et le choc laisse place à une peur qu’elle n’est pas certaine de pouvoir justifier lorsqu’il s’écroule sur le sol. Les quelques mètres qui les séparent semblables à une éternité. Elle s’accroupit à ses côtés, pour s’assurer qu’il est encore bien vivant. Avec un soupir, elle tente de le relever, évitant de mettre une quelconque pression sur les blessures qui lui apparaissent clairement à présent, sans succès. « Gwynn. Regarde-moi. On va tamiser jusqu’à la porte, d’accord ? » Avec un dernier effort, elle l’attire vers elle, glissant ses jambes sous son corps. Quelques secondes plus tard, sur le porche de l’imposante demeure, elle lui sourit, avant de lui pincer le bras avec violence. « Quel genre d’imbécile tamise dans un état pareil ? ».
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Ce n’est pas faute de savoir que ses forces le lâcheraient sûrement en arrivant. Gwynn connait son corps et ses limites. Il faut croire qu’il a surestimé ses capacités cette fois. Difficile de savoir ce qu’il a mal calculé. La malnutrition ? La déshydratation relative ? Le manque de sommeil ? Ses blessures faites avec des lames en Lyrium ? Son affaiblissement général ? Quoi qu’il en soit, il a merdé quelque part et il en paie le prix. Erreur de débutant ou due à son incapacité à mettre toute sa concentration dans ses réflexions ? C’est aussi difficile à dire. De toute manière, une chose est certaine, il se fustigera bien assez tôt pour les erreurs commises, qu’il ait pu y faire quoi que ce soit ou non. On ne refait pas le passé, c’est vrai, mais on peut en apprendre. Et en la matière, Gwynn est un juge extrêmement sévère envers lui-même. Intolérant dans la faute et plus encore dans l’échec. Un tamisage raté n’est pas la fin du monde dans le cas présent, mais dans d’autres circonstances, il aurait pu être plus dramatique. Une vision trouble, un manque d’attention et un corps affaibli sont un ensemble de malus pouvant engendrer de graves préjudices, même à quelques mètres à peine de sa propre demeure… Alors être en plus abandonné par sa propre carcasse en pleine avancée ? Il est furieux. Furieux, mais bien incapable d’y faire quoi que ce soit ou même de le montrer. Faible, voilà ce qu’il est et ça lui ferait grincer des dents s’il en avait encore seulement la force. Par Cymera, à quel point pouvait-il se montrer plus pathétique encore ?

Il n’a pas entendu son nom. Sans doute a-t-il été étouffé par le vent ou porté à son opposé. Toujours est-il qu’il sait qu’il devrait réagir, se dégager, protester. Se révolter face à l’aide comme l’animal blessé qu’il est. Et pourtant… Pourtant cette voix lui rappelle vaguement quelques choses. De bons souvenirs d’un lointain passé que l’amertume aura enseveli sous une couche de crasses et de rage. Dents serrées au contact, aussi bien parce qu’il est douloureux que par réflexe conditionné par l’expérience qu’il vient de vivre, Gwynn n’a pas le temps d’essayer de lever les yeux sur le visage de cette aide providentielle ; s’il s’agit bien d’aide… ; qu’il est tamisé à sa porte. Le voilà à nouveau forcé de contenir l’étendue de la douleur que son corps endure. Pathétique, très certainement, mais la carne qu’il est reste fière. En tout cas jusqu’à ce qu’elle n’hésite pas à le pincer avec force, jetant aux ordures la prudence qui était bien présente quelques secondes plus tôt. Garce… c’est ce qu’il aurait pensé, craché même, indigné, s’il n’était pas en train de canaliser son incroyablement capacité à être une tête de mule pour retenir une plainte trouvant son chemin aisément dans sa gorge. Ce n’est qu’une fois qu’il est certain qu’il peut parler ; faute de réussir à tenir debout ; qu’il se permet de l’ouvrir. « Un imbécile qui n’a pas le choix. » Mâchoire endolorie à force de la crisper, il finit par réussir à ajouter un pique équivalente. Cette voix lui dit quelque chose, engendre une confiance qu’il ne devrait pas ressentir. Sans doute les effets de son état de fatigue. « Et quelle genre d’idiote faut-il être pour ramasser l’imbécile en question ? »

Tentant de retrouver un peu de contenance, Gwynn inspire, non sans se rendre compte que même ce simple geste est douloureux. Que Cymera emporte donc von Lohengrim dans la tombe et qu’il souffre mille morts ! La plainte qu’il retenait fini par passer ses lèvres alors qu’il se redresse pour désactiver un enchantement et un piège combinés, pour atteindre sa clef. Porte finalement ouverte, les quelques pas qu’il est capable de faire sont dirigé vers un mur contre lequel il se laisse glisser. Laissant sa tête se poser contre la pierre froide, il soupire de soulagement. Il est chez lui. Incapable d’ouvrir les yeux, probablement de voir clair de toute façon, il dégage à nouveau assez d’énergie pour parler sans geindre. « Rentrez ou partez, mais décidez-vous. » Il avait besoin de refermer cette porte. Se sentir faussement en sécurité chez lui l’espace d’un instant pour enfin relâcher véritablement toute la tension accumulée. Il allait probablement s’écrouler, dormir à même le sol, si ce qui venait d’arriver était un bon indicateur de son état actuel. Qu’importe. Au moins, il était chez lui, dans une demeure conçue par l’Automne et pour l’Automne, même si la présence de la Mort y était plus subtile qu’autrefois. La nourriture et l’eau ne seraient pas un problème, pas plus que les soins quand il pourrait se les dispenser. Il se remettrait plus rapidement ici que n’importe où. Il serait temps de se fustiger pour tout, y compris l’invitation, une fois qu’il aurait les idées plus claires.
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Magda Volkova

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Ses mains retirées à la hâte de son corps fatigué. Elle les garde immobiles, quelques secondes. Il y a un instinct, quelque part, qui lui intime d’empoigner le tissu, pour le retenir. Mais elle ne fait rien, le laisse s’éloigner, doucement. La douleur que lui inflige le moindre geste est palpable sur son visage. Sous les fripes, elle devine les contours anguleux et sec d’un corps martyr. Elle n’est pas adepte de la torture, Judith, mais elle sait la reconnaitre. Elle préfère faire les choses rapidement, ne pas s’attarder plus que nécessaire. Elle ne prend aucun plaisir dans la douleur qu’elle prodigue, aucune satisfaction dans les chairs mutilées et les cris d’agonies. Elle fait ce qu’on lui demande de faire, tue, vole, sabote, couche avec qui on lui demande de coucher. Elle n’a jamais trouvé cela compliqué, elle a appris depuis longtemps à faire taire les doutes. Elle agit. Un marteau sur une enclume. Mais la torture à quelque chose d’intime ; briser quelqu’un, presque comme un acte d’amour, le reconstruire à son image. When you arose one morning, 37 years ago in your scarlet gown that wasn’t always scarlet, did you feel like you were born again, did you feel that you were torn to shreds and sewn back together again. Not different at all, but not quite the same.

Goutte. Goutte. Derrière lui une rivière de coquelicots. Torpeur passagère, assise sur le porche. Il fait froid, dehors, le soleil aussi blanc que la lune. Elle frissonne. Tout est calme dans la rue vide. La tache de sang sur sa manche la dérange. C’est une toute petite tâche, quelques centimètres tout au plus, même pas la taille d’une ozille. Pourtant la tâche est là et elle ne peut pas détacher son regard de son contour irrégulier. Pas que le sang ne lui soit pas familier. On s’habitude vite à ce genre de choses. Mais le sang de Gwynn, bourgeon vermillon et mouillé sur le tissu pâle, elle lui trouve quelque chose de déconcertant. Elle tente de le frotter avec sa paume, geste futile dont elle sait qu’il ne changera rien. Mais elle a besoin d’essayer. Car si le sang est réel, alors Gwynn est réel.

Sa survie pour elle, avait toujours été une idée abstraite. Elle savait qu’il existait, au même titre qu’elle, quelque part dans ce nouveau monde que l’égo humain avait baptisé Ozira. Il lui arrivait parfois d’entendre de vagues rumeurs à son sujet, qu’elle s’était toujours efforcée de ne pas écouter. Elle était presque certaine de l’avoir aperçu à Rajdah, des années auparavant, à Ashmeria parfois, sans jamais être tout à fait certaine. Et puis, quel bien cela aurait pu lui faire ? Il n’y avait rien à attendre d’un homme comme Gwynn, un homme qui abandonne sa Cour et sa fonction, un homme sans honneur.

Sa voix est douloureuse, et elle prend quelques secondes pour l’observer. Elle ne lui doit rien et elle en a déjà fait beaucoup plus qu’elle ne le devrait. Et elle sait, sans vraiment avoir à y réfléchir que partir ou rester aura des conséquences. Il y a des instants, rares, dans une vie, où l’on sait, sans trop savoir comment, qu’ils seront importants. Une sacrée idiote, oui. « Partir, et te laisser te vider de ton sang sur ce magnifique parquet massif ? Pour quel genre de monstre tu me prends ? ».

Elle ferme la porte du bout du pied, la pièce plongée dans la pénombre, le soleil filtrant au travers des lourds rideaux entrouverts. La poussière qui danse, dans les filets de lumières. Les bougies s’allument, une à une, à mesure qu’elle les visualise dans le vestibule, les mèches qui s’enflamment d’elles-mêmes en suivant sa volonté. Allumer la cheminée qu’elle sait se trouver dans le salon lui demanderait un effort qu’elle n’est pas certaine de vouloir fournir.

Elle n’a que de vagues souvenirs de la maison des Voyles. Des soirées passées dans la bibliothèque en espérant que personne ne vienne la chercher, de l’autorité de Morwen Voyles qu’elle avait toujours admiré avec une certaine révérence, des repas assisse aussi droite que possible, pour faire bonne impression. Be a good girl Judith.

Avec un soupir, elle retire son sac qu’elle pend au porte-manteau avant de s’agenouiller devant lui.

« Je vais te faire couler un bain, my Lord, tu sens comme une ruelle d’Astragan. Ensuite, tu me diras où sont les kits médicaux. Tu peux marcher ? Je pense pouvoir tamiser jusqu’à la salle de bain, si tu n’en es pas capable. » Hésitante, elle tend une main vers son visage pour dégager les mèches de cheveux trop longs collant à son front, avant d’arrêter son geste. Idiot.


Dernière édition par Judith Machiavelli le Ven 8 Mai - 22:35, édité 1 fois
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Sa répartie manquait cruellement de piquant et d’intelligence. Cerveau embrumé ayant des difficultés à se focaliser. Gwynn aurait pu se relâcher s’il avait été seul. Se montrer plus faible encore qu’il ne l’est. Mais il n’est pas seul. Il en veut d’ailleurs à la bonne âme qui l’a aidé de ne pas lui avoir laissé le luxe de sa solitude. Peut-être aurait-il pu se traîner jusqu’à sa porte, peut-être serait-il juste toujours au milieu du passage et que quelqu’un en aurait profité pour terminer le boulot. Humain ou fae, à Ashmeria, son nom n’était plus tout à fait quelque chose de simple à porter. Heureusement, l’opprobre en question ne touchait que lui et uniquement lui. Pas les siens. Il y avait veillé. Les siens… À nouveau, son cœur semble écrasé douloureusement dans sa poitrine. Que lui reste-t-il ? Peut-être est-il temps de songer à faire un coup d’éclat. Une mission personnelle suicidaire qui servirait ses Magisters. Il est si fatigué… Le fae sait que demain sera un autre jour, que ces pensés ne sont siennes qu’en raison de son état. Il haïra demain plus encore qu’aujourd’hui. Pour le moment, il doit simplement encore tenir un peu. Juste un peu. Le temps d’être seul. Fort heureusement, souvent, la bonté est de courte durée. S’il était reconnu, il n’aurait sans doute même plus à se soucier de solitude. Il ignore que c’est déjà le cas, qu’il ne risque pas grand-chose, si ce n’est de voir ce qui lui reste d’orgueil, de fierté réduit en miettes. Encore faut-il qu’il lui en reste cependant.

Invitation lancée sans réfléchir dans un moment d’inattention, perdu entre deux pensées, Gwynn ne pense pas un seul instant qu’il va garder cette compagnie maintenant que son but est atteint. La bienveillance est devenue une notion si abstraite qu’il n’y songe même pas un peu. Même si cette bienveillance est sèche, bourrue. Totalement pris au dépourvu par la répartie, il ne sait que répondre. Une première et à nouveau une preuve qu’il n’est en état de rien. Proche de finalement demander qui elle est, il se ravise. Au lieu de ça, il ouvre les yeux. C’est à peine s’il bronche quand elle enflamme les mèches des bougies dispersées dans la pièce. Il lui aura fallu du temps, mais il y voit un rien mieux. Sans doute car la lumière n’est pas vive. Les traits lui sont familiers, c’est une certitude, mais il n’arrive pas à rattacher la voix et le visage. Ses souvenirs sont trop lointains pour ça. Et puis comment pourrait-il réconcilier le visage de l’enfant à celui de l’adulte ? Trop de temps s’est écoule pour que ça lui vienne. Trop de choses se sont passées.

Finalement… Finalement Gwynn se décide à l’ouvrir à nouveau. Désagréable malgré l’aide apportée. « De Djerhölm. Une ruelle de Djerhölm. Infiniment navré d’incommoder votre nez. » Sarcasme piteux s’il en est avant un court silence sauvagement brisé. « Et je n’ai plus rien d’un Seigneur ! » Force brièvement retrouvée dans l’unique but de faire claquer les derniers mots, les imprégnant d’une colère qui ne trompe pas. Son contrôle sur son tempérament est mince. Trop mince. Mais à peine s’est-il laissé emporté que la tension retombe et qu’il se passe une main crasseuse sur le visage. La douleur reprenant le pas sur tout le reste. « Navré… Je peux marcher. Mieux vaut ne pas tamiser dans cette maison si on en n’est pas le propriétaire. » Et lorsque la main se tend vers son visage, il s’immobilise. Rigide, en apnée. Jusqu’à ce que le geste se fige, tout comme il s’est figé un instant plus tôt.

Sourcils froncés, il focalise finalement toute son attention sur cette femme si cavalière avec lui et semblant connaître les lieux, mais pas ses règles. Il l’a connait. Il en est sûr. Et elle le connait. Ce qui est plus surprenant. Personne ne sachant qui il est ne lui viendrait en aide. Alcide à fait ce qu’il fallait pour ça. Pas qu’il lui en tienne rigueur. C’était la chose à faire. Gwynn avait même compté sur cette réaction. Qu’elle l’ait blessé malgré tout n’y changeait rien. « Je te connais… » Certitude partagée… et pourtant. « Mais ton nom m’échappe encore. » Il prend finalement le temps de se redresser, aidé du mur dans son dos sur lequel il s’appuie lourdement. « La fille de… » Enfin, il est capable de faire les connexions, rassembler les visages du passé, fouiller dans ses souvenirs. « Judith. » Gorge serrée à l’évocation de ce prénom, presque un murmure peiné. Gamine encore lorsqu’il était trop préoccupé par son nombril. Monstre de curiosité qu’il nourrissait sous des airs nonchalants. Adolescente oubliée devenue femme. « Tu ne devrais pas être là. Si quelqu’un t’as vu… ça pourrait avoir des conséquences. Tu ne peux pas ignorer que je ne suis pas… plus le bienvenu. » S’il peut au moins lui épargner des ennuis, ainsi soit-il. Il le lui doit bien pour l’avoir aidé. « Je peux me débrouiller. J’ai connu pire. » Mensonge. Ou peut-être pas. C’était juste différent.
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Magda Volkova

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Il y a des questions qui se bousculent sur sa langue, se cognent contre ses dents, des choses qu’elle voudrait savoir, des réponses qu’elle aimerait pouvoir exiger sans en avoir le droit. Judith, la curiosité aura toujours été son plus grand défaut. Alors elle pince les lèvres, ravale les mots qui lui brûlent la gorge. « Je ne sais pas ce qui est le pire des deux. Un trou à rats reste un trou à rats, qu’est-ce que ça change ? » Djerhölm, capitale corrompue. Symbole d’une humiliation, perversion de tout ce qui a un jour fait la grandeur de la Cour de l’Hiver. L’humanité qui y a enfoncé ses doigts couverts de sang, l’a remodelé à son image, absurde parodie du pouvoir. Au moins, elle a sa réponse. Lyrium, they tortured you with fucking Lyrium. Cette pensée ravive une douleur fantôme, la brûlure dans sa chair, tout contre sa hanche. Il y a une vague colère, qu’elle ne sait pas vraiment s’expliquer. Elle réserve sa rage là où elle en a besoin, au risque de la perdre pour des futilités. Elle a renoncé, depuis longtemps, à se battre contre des fantômes, à tenter de changer les choses qu’elle sait inébranlables. On ne déplace pas des montagnes, lorsqu’on peut simplement creuser des tunnels. L’Empire humain n’est rien d’autre qu’un homme de paille, qui finira un jour ou l’autre par se consumer. Un brasier où ils verront mourir leurs désillusions de grandeurs, un feu de joie qu’ils auront eux-mêmes embrasé. C’est l’ordre naturel des choses, les empires vivent et s’écroulent, on tue des rois pour les remplacer par d’autres rois qui leur ressemblent. Les dynasties passent et s’éteignent. On ne pleure les morts qu’un instant, l’histoire est toujours écrite par ceux qui restent.

Elle ne réagit pas, lorsqu’il se laisse aller à gronder une protestation à l’utilisation moqueuse de son ancien titre. Oui. Gwynn n’est plus un Seigneur. Et elle n’a franchement aucune idée de ce que cela peut représenter pour lui. Pas grand-chose certainement, sinon il aurait fait un peu plus d’effort pour conserver ses avantages au lieu de disparaître dans la nature, Cymeria seule sait où, à faire Cymera seule sait quoi. Alors, elle hausse simplement les épaules à ses excuses.

« Tu sais vraiment faire une femme se sentir spéciale hein ? ». Il ne la reconnait pas. Elle peut le sentir dans la confusion dans son regard, dans sa manière de l’observer comme s’il cherchait quelque chose sur son visage. Et elle ne peut pas lui en vouloir de ne pas se souvenir d’elle comme elle se souvient de lui. Un sourire sincère, lorsqu’il prononce son prénom dans un murmure. « Salut Gwynn. » soufflé en retour. Elle est presque surprise qu’il s’en rappelle. Judith n’avait jamais eu d’importance dans le grand ordre des choses. Elle n’avouera jamais la satisfaction et le plaisir presque coupable d’être reconnue après si longtemps par lui. Bourgeons brûlants dans sa poitrine qui lui échauffent légèrement les joues.


« Ça faisait longtemps. J’aimerais dire que tu as bonne mine, mais… »
Un vague geste de la main, en direction de son état général. Il se relève difficilement et elle anticipe un geste pour l’aider, sans en avoir besoin. Le détaillant malgré tout avec inquiétude, prête à intervenir au moindre signe de faiblesse.

Elle fronce le nez avec dédain. « Oh. Crois-moi, j’ignore très bien ce que j’ai envie d’ignorer. Et puis, qu’est-ce que tu crois qu’Alcide va faire s’il l’apprend ? Me retirer mes titres et ma fortune ? » Rictus moqueur, rire sans joie, l’idée absurde d’avoir quelque chose à perdre. « Merci pour l’inquiétude, mais il est hors de question que je te laisse seul pour l’instant. Je suis un peu idiote comme ça, tu l’as dit toi-même. » Avec douceur, elle lui tend son avant-bras pour l’aider à franchir la distance qui les séparent de l’une des salles de bain qu’elle sait se trouver un peu plus loin dans le hall.

« Gwynn. S’il te plait, ne sois pas têtu. Je sais bien que tu peux t’en sortir seul… » But you don’t have to, not now qui reste suspendu entre eux. Trust me.

La progression est lente, et elle reste concentrée sur lui. Un pied devant l’autre, des pas qui ressemblent à des épreuves. Autour d’eux, les bougies s’allument, leur frayant un chemin dans l’obscurité de la maison silencieuse. Elle se concentre sur sa respiration, sur la chaleur que son bras dégage contre le sien, sur le bout de ses chaussures sur le tapis hors de prix, tout pour ne pas le regarder. Lorsque finalement, elle pousse avec sa cuisse la porte de la salle de bain, elle l’aide à s’assoir sur la chaise près de la coiffeuse. Il y a une petite fenêtre, laissant passer la lumière du jour qui s’éteint doucement sur Ashmeria. Dos à lui, elle prend le temps de remonter ses manches sur ses avant-bras, révélant les discrets vallaslin qui s’y trouvent. Sans attendre, elle ouvre le robinet pour remplir la baignoire. La vapeur envahit bientôt la petite pièce, elle glisse ses doigts sous le filet d’eau brûlant.« C’est peut-être un peu chaud, mais Drakkan te protègera, si tu as été un gentils garçon. » Elle entreprend de fouiller dans les placards et les tiroirs, avant de trouver ce qu’elle cherchait. Une petite poche en tissu contenant des plantes séchées à la forte odeur herbacée qu’elle vide dans la baignoire. Le mélange apaisant et antiseptique dans lequel tous les enfants de l'Automne ont un jour été plongés pour les soulager des brûlures à l’apparition de leurs pouvoirs. Elle ferme finalement le robinet, la baignoire remplie à moitié. La chaleur commence à la faire transpirer légèrement et elle ramène ses cheveux dans un chignon lâche au-dessus de sa nuque avant de finalement se tourner vers lui. « Tu as besoin d’aide ? » Gesticulation ridicule en sa direction. « Pour retirer tes vêtements, je veux dire. »  
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MessageSujet: Re: A bedtime story (Judith)   A bedtime story (Judith) EmptyLun 11 Mai - 21:55

Ce que ça change ? Pas grand-chose en effet. Djerhölm est juste un trou à rats plus froid, plus insupportable. Au moins, les fumées n’y sont pas aussi insupportables qu’à Rajdah. C’était une chose que Gwynn ne pardonnerait sans doute jamais aux humains… avoir défiguré à ce point les terres qui étaient les leurs. Il n’y a rien à répondre à ça. Alors il se tait. L’emportement est passé avec la rage venue aussi soudainement qu’elle a disparu. Être en colère demande de l’énergie et il n’en a plus assez pour se permettre de la gaspiller dans une joute verbale futile. S’il avait été plus attentif, il se serait rendu compte qu’il en avait dit plus qu’assez pour la laisser tirer une partie des conclusions qui s’imposaient. Judith a toujours été intelligente et grandir, mûrir, n’a sans pas émoussé ce trait qui l’amusait autrefois. Il n’est pas en état et c’est précisément le cœur du problème. Gwynn a été élevé pour protéger, se tirer de presque toutes les situations, prendre le dessus et garder l’esprit vif. En ce moment, il n’est qu’un corps malmené tout juste bon à tenir debout. Une constatation toujours plus amère à digérer. La faiblesse ne lui sied guère et il le sait parfaitement, ce qui ne l’empêche pas d’être aussi infecte que possible. Un prédateur acculé réagit toujours mal et il aime à penser qu’il n’est pas une proie.

Il grognerait presque s’il n’était pas un minimum civilisé, encore maintenant. Judith ne va rien lâcher et il n’est pas d’humeur. Pas du tout. Fierté blessée, sa faiblesse exposée, son impuissance à se débrouiller correctement seul pour le moment… Tout est réuni pour qu’il arbore ses plus mauvais côtés. En particulier maintenant qu’il a reconnu la gamine qui lui tenait la jambe durant des heures concernant le Collège de Rajdah ou ce qui lui passait par la tête sur le moment. « Et tu n’as jamais su quand t’arrêter. Peste. » C’est presque affectueux. Ça aurait pu l’être s’il n’était pas dans cet état à vrai dire. Elle a tellement changé qu’il a bien du mal à réconcilier le passé et le présent. Même en pleine santé, il aurait bien du mal. Judith est devenue une belle femme et c’est extrêmement déroutant, en particulier pour son esprit fatigué. Finalement debout, il n’a même pas la force de lever les yeux au ciel. Les mots seront aussi efficaces. « Merci de me rappeler mon état. Je ne le ressens pas suffisamment. » Et bien le voilà qui grogne enfin. Désagréable jusqu’au bout. Mais comme toujours, comme autrefois, elle refuse de lâcher l’affaire. Si la situation était moins douloureuse et délicate, Gwynn sentirait un mal de crâne familier se profiler à l’horizon. Pas de doute, c’était bien Judith, têtue comme une mule. Autant se fracasser le crâne contre une des pierres massives d’un tombeau de la Nécropole. C’était tout aussi productif. « Par Cymera Judith ! Tu ne vas p… » Protestations interrompues alors qu’elle avance son avant-bras et le brosse dans le sens du poil. Il aime à se dire que ça ne marche que parce qu’il est blessé et épuisé, mais… depuis quand a-t-il seulement été celui à qui on tend la main ? Approche la moins risquée et elle le sait sans doute. Soupirant presque avec douleur, il saisit l’opportunité, aussi coûteuse soit-elle pour son ego. « Bien… » Bien.

Avec lenteur, il la suit, tentant tant bien que mal de ne pas trop se reposer sur elle. Tentative vaine de maintenir une prestance inexistante dans son état. Il lui en coûte de se laisser aider, mais si elle n’avait pas été là, il aurait déjà chuté une fois ou deux, n’aurait peut-être même pas réussi à rejoindre la salle de bain avant le lendemain s’il voulait être tout à fait honnête. Finalement assis, il la regarde s’affairer alors qu’il tente toujours de mobiliser des mécanismes de réflexions normalement bien rodés. Hélas, ce sont de simples questions qui lui reviennent. Toutes plus inutiles les unes que les autres. Pourquoi l’aide-t-elle ? Qu’a-t-elle à y gagner ? Que veut-elle de lui ? Il n’a plus rien à offrir. Cette maison, il ne la conserve que parce qu’elle a toujours abrité les Voyles. Il y a grandi, tout comme sa sœur et son frère. Ils méritent de conserver cet héritage du passé. Il n’a plus rien d’autre à offrir. Alors pourquoi ? Il sait, pourtant, qu’elle n’a rien à gagner à lui apporter son aide. C’est même tout l’inverse. Elle n’a même pas fui. Les réponses seraient-elles plus aisées s’il allait mieux ? Sans doute. Peut-être… Autant ne même pas y penser. Pas pour le moment en tout cas. Lorsqu’elle lui parle à nouveau, il se rend compte qu’il a tout bonnement décroché, s’est perdu quelque part à ne rien fixer. Comment a-t-il pu tomber si bas ? Rictus fatigué, lèvres pincées, il lève bel et bien les yeux au ciel cette fois. « Nous savons tous les deux que je n’ai jamais été un gentil garçon Judith. » Pas méchant, mais pas gentil pour autant. Cymera sait que sa mère l’a suffisamment repris sur sa conduite par le passé.

La baignoire prête, la tâche qui l’attend lui semble particulièrement insurmontable, mais dans le même temps, il n’a aucune envie d’imposer à Judith la vision de ce qui lui a été fait. Vallaslins sans doute entaillées à dessein… et même si ce n’est pas le cas, le spectacle doit être désolant ou répugnant. Il n’en sait trop rien, n’a pas vraiment eu l’occasion d’y regarder de plus près. Toujours assis, il inspire avant de s’en prendre aux boutons de ce qui fut une chemise. « Oui. » Il l’a soufflé, la reddition finalement acceptée. Et quand enfin, avec son aide, il a pu s’ôter de ses vêtements, il ne sait même pas si c’est aussi moche qu’il le croit, trop vite plongé dans l’eau, serrant les dents. Tentative vaine de dissimuler son état. Les entailles sont aussi diverses que variées, de tailles et de profondeurs très inégales. Il est évident qu’il a perdu en masse musculaire et qu’il n’est pas en pleine santé. Brûlé par endroit, sans doute par sa propre magie à en juger par l’emplacement des marques. « Tu n’es pas forcée de rester Judith… ça ira. » Est-ce que c’est pour elle qu’il dit ça ? Pour la préserver ? Ou pour lui ? Pour ne plus être exposé, aussi faible.
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Magda Volkova

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Elle sait que le simple fait d’accepter son aide doit être vécu comme un échec. Elle l’observe sans intervenir, tenter vainement de déboutonner sa chemise avec des mains tremblantes. La fierté, elle suppose, a toujours été la cause des problèmes de Gwynn. Il était déjà ainsi quand il n’était encore qu’un jeune homme, pas encore marqué par la guerre, pas encore touché par le désespoir et la violence. Juste un jeune homme de bonne famille avec un avenir tout tracé, une mission à accomplir et un but dans la vie. Le Gwynn dont elle se souvient avait toujours été grave, conscient de son statut, des responsabilités qui pesaient sur lui. Elle voudrait lui demander, ce qui l’a décidé à partir, à abandonner sa Cour au moment où l’ont avait le plus besoin de lui. Si ça lui a demandé du courage, s’il le regrette. Mais, assise à présent sur le rebord de la baignoire, elle n’en fait rien. Se contentant d’acquiescer lorsqu’il s’avoue enfin vaincu, elle s’agenouille à sa hauteur, ses doigts remplaçant les siens sur les petits boutons nacrés qu’elle retire avec application.

Elle retient son souffle, sans vraiment savoir pourquoi. Elle se concentre sur le tissu pour ne pas regarder son torse, pour ne pas s’attarder sur les plaies qu’elle découvre, les blessures qui ornent sa peau, la symphonie de douleur qu’elles composent. Elle fait glisser la chemise de ses épaules avec douceur, échouant l’étoffe sur le sol. Dénouant ses lacets, enlevant ses chaussures avant de lui intimer de se lever pour retirer son pantalon. Le geste est intime, presque tendre. Mais elle se refuse à y penser. Elle ne sait pas si Gwynn est pudique, le Gwynn qu’elle connaissait est parti à la guerre un jour de 997 et si l’homme devant elle porte son visage et habite son corps, il est pour elle un inconnu. Elle ne sait pas s’il aime toujours autant les livres, s’il vénère toujours Cymera, si les pratiques mortalitasi lui manquent autant qu’elles manquent à Judith. Elle détaille son corps, plus qu’elle n’aimerait l’admettre. Les vallaslins qui contrastent avec la pâleur de sa peau. Elle voudrait prendre le temps, de les détailler, d’essayer de comprendre l’histoire qu’ils racontent, cette vie que Gwynn a vécu et dont elle ne sait rien. Elle détourne finalement le regard, le laissant retirer son sous-vêtement et entrer dans l’eau en préservant sa modestie.

« Je sais que ça ira. » Accroupie à côté de la baignoire, elle lui sourit faiblement, ne faisant pas le moindre geste indiquant son intention de partir. Sur un crochet elle se saisit d’une éponge de bain et un pain de savon, et avant de pouvoir trop y réfléchir, entreprend de nettoyer doucement son dos, retirant le sang séché et la poussière. L’eau brûlante glisse sur ses mains, brunâtre et savonneuse. « Penche un peu la tête en arrière, je vais m’occuper de tes cheveux » un murmure, rien qu’un murmure. Elle n’arrive pas à identifier, le parfum floral du shampoing, quelque chose de sucré et frais, qu’elle trouve presque rassurant. Ses cheveux sont longs, bouclant légèrement à la base de nuque. Elle arrive à retirer les flocons de sang séchés, et quand elle termine finalement, ses mèches noires collent à son front, lui donnant l’air étrangement plus petit et vulnérable qu’il ne l’est. « Tu sais qu’il faudrait que tu voies un fae de l’Aube, pas vrai ? » elle soupire, avant de se relever, ses articulations ankylosées dans sa position, sa blouse tachée par l’eau et le sang. Elle n’insiste pas. Elle n’a jamais envisagé une seule seconde que Gwynn accepterait de voir quelqu’un. « J’ai une potion de mana avec moi, ça te fera du bien, si tu as tamisé depuis Djerhölm. Fini de te laver d’accord ? Prends ton temps. Appelle-moi quand tu es prêt. »  Elle essuie ses mains mouillées sur un pan de sa jupe avant de le saluer d’un signe de tête et de fermer la porte.  

Une fois la potion récupérée dans son sac, elle se dirige vers le salon encore plongé dans l’obscurité afin de lui laisser un peu de temps. Les trophées de chasse et les tapisseries aux murs, les meubles en bois précieux, tout témoigne d’une opulence ridicule et tapageuse qui, malgré les années passées à côtoyer les puissants, continue de la mettre mal à l’aise. Abandonné sur le canapé, elle trouve un livre, la page marquée à la moitié. Mythes et Légendes de Mysrathan, avec un haussement d’épaules elle se saisit du livre à la couverture de cuir, avant de retourner s'asseoir devant la porte de la salle de bain. Derrière le pan en bois, Gwynn est silencieux et elle se demande, l’espace d’un instant, si elle ne devrait pas entrer pour voir s’il est encore en vie, avant de finalement ouvrir le livre et se plonger quelques minutes dans la lecture. Elle suppose que si les choses tournent mal, Gwynn finira par crier, ou il préfèrera mourir seul sur le sol de la salle de bain plutôt que d’appeler à l’aide. Elle ne pouvait pas en être certaine avec Gwynn.
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MessageSujet: Re: A bedtime story (Judith)   A bedtime story (Judith) EmptyMer 20 Mai - 19:58

L’aide n’est pas une chose que Gwynn accepte avec grâce. Ça a toujours été le cas. Bien sûr, c’était différent quand il était enfant, ça n’avait pas la même portée, même s’il montrait déjà sa réticence. Mais à présent… C’est une forme de dette à ses yeux. Et il déteste avoir des dettes. Sans parler du fait qu’une main tendue est une défaite, la preuve qu’il n’a pas su mener à bien quelque chose seul alors qu’il aurait dû. Certaines actions demandent une coopération, il n’est pas naïf ou idiot. Un seul homme ne peut pas tout régler. Mais être aidé et supporté quand il s’agit de faiblesse, d’un mauvais calcul ? C’est différent. Il n’aurait simplement pas dû se trouver dans cette situation dès le départ et il devrait en assumer seul les conséquences que ça a sûr lui. Sans parler du fait de l’image qu’il renvoie évidemment. Lui qui la travaille toujours sans relâche et en joue, se plait à semer la confusion… Ne pas pouvoir dissimuler son état, ne pas contrôler ses réactions est d’autant plus compliqué. Pire, il ne pourra rien dissimuler de ses blessures à Judith. Judith qu’il est forcé de voir comme une adulte alors qu’il l’a connue enfant et adolescente. Pas que le fossé qui les sépare soit énorme pour des fae, mais il est suffisant pour l’obligé à y penser.

Lentement, le tissu est ôté, avec une précaution à laquelle il ne s’attend pas. C’est douloureux évidemment, le sang a séché par endroit et la crasse n’aide certainement pas. Gwynn est honteux, mais reconnaissant. Reconnaissant envers Judith qui ne détaille pas les blessures, son état, qui ne commente pas non plus. Et si parfois son regard s’attarde peut-être un peu, il n’en dit rien. Elle l’aide, c’est tout. L’espace d’un instant, il en est soulagé, pas certain d’avoir la force de tempêter, d’enrager ou de trouver une répartie quelconque si elle devait se manifester plus directement. La situation entière est malaisante. Fatigué, affaibli comme il l’est, il préfère donc ne pas y penser, faire abstraction. Tout simplement. Comme si c’était simple. Comme s’il y arriverait une fois qu’il irait mieux. Pour l’heure en tout cas, il s’estime heureux que cela fonctionne.

Enfin dénudé et partiellement dissimulé par l’émail de la baignoire et l’eau se faisant déjà trouble, il retient un soupir de justesse. Douleur, soulagement, inconfort, un soupire qui voudrait trop dire. Bien décidée qu’elle est à l’aider jusqu’au bout, Gwynn renonce à nouveau à protester. Choisir ses batailles, même s’il est las. Las de tout pour une fois. Si personne ne dépendait de lui, s’il était aussi seul qu’il aimerait le croire, il ne lutterait certainement pas autant. Mais il est l’ainé. Juste pour cette fois, il s’autorise à s’écrouler, au moins un peu. Les yeux ferme, il fait ce que lui demande Judith, penche la tête en arrière pour la laisser s’occuper de ses cheveux qui n’ont vu que de l’eau claire et froide depuis un moment. Les herbes, le savon, l’eau chaude l’aident à se détendre. Légèrement moins crispé, il se permet de se laisser aller. La gorge serrée, il aimerait à nouveau être un enfant, entendre sa mère le gronder gentiment tout en le décrassant après une énième bêtise à moitié soutenue par son père. Triste désir. « Je sais, mais je ne peux pas. » Un mensonge partiel. Il pourrait, devrait effectivement, mais ils n’y pourraient pas grand-chose. Quoi qu’ils puissent faire, il en garderait des traces. De plus, s’exposer à Judith est une chose. S’exposer à un fae qu’il ne connait pas en est une autre.

L’élan qui suit relève du réflexe. Sa main qui saisit son bras, un merci sur le bout des lèvres. « M… » Merci retenu alors qu’il se décide finalement à plonger son regard dans le sien, l’expression plus… détendue, amicale, d’une certaine façon. « Ok. » C’est une autre forme de remerciement qui vaut ce qu’elle vaut. Sa mère s’en offusquerait certainement. Ce n’est qu’une fois seul que Gwynn peut se laisser aller à soupirer, laisser une plainte passer ses lèvres et finalement faire tomber le masque, oublier les prétentions. Enfin, son corps se détend, se relâche et il s’avachit. Quel imbécile. Il sait pourtant, au fond, qu’il n’aurait jamais pu prévoir qu’un contrat effectué il y a des années reviendrait lui poser problème maintenant. Pas ce contrat-là en tout cas. La page ne pouvait même pas être tournée, pas alors que l’homme avait tiré les mauvaises conclusions de son silence obstiné. Il lui faudrait simplement faire avec. Tout en grognant, il se décide à réellement se laver, prendre un soin particulier là où les blessures se trouvent, qu’elles soient de son fait ou de celui de son obstiné tortionnaire. Au moins cela le distrait-il de ses pensées ou de la présence de Judith dans sa demeure. Lavé, puis précautionneusement séché, il s’attèle à la désinfection, aux pansements et bandages. Les vêtements qu’il choisit sont légers, de quoi ne pas trop lui rappeler l’état dans lequel il est.

Le temps a passé quand il finit par apparaître dans le salon, toujours aussi usé et fatigué, mais propre et soigné. Autant que faire se peut. C’est plongée dans le livre qu’il a sélectionné en dernier qu’il la trouve, fidèle à elle-même. « Déjà en train de retrouver tes vielles habitudes ? » Combien de fois cette scène n’avait pas déjà eu lieu par le passé ? Combien de fois ne l’avait-il pas trouvé le nez dans un livre. Lui, ou n’importe quel Voyles d’ailleurs. « Je suppose que je te dois bien cela. » Reconnaissance difficile envers l’aide apportée. Tentative de retrouver un terrain connu en revêtant la persona qui était bien réelle autrefois. L’héritier sarcastique que la bienséance dérangeait presque autant que l’autorité. Une attitude plus simple à adopter. Tout plutôt que de reconnaître la faiblesse.


Dernière édition par Gwynn Voyles le Lun 25 Mai - 15:20, édité 1 fois
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Magda Volkova

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Les pages se troublent devant ses yeux, incapable de se concentrer sur autre chose que sur les bruits étouffés qui lui parviennent derrière la porte close. Elle a déjà relu cette même phrase trois fois, les mots n’arrivant pas à pénétrer le brouillard de son esprit, ses pensées irrémédiablement attirées vers Gwynn.

Judith sait qu’elle devrait partir. Il n’a plus besoin d’elle. Elle pourrait déposer la potion sur la table de la cuisine et en rester là. Elle n’a pas besoin de s’attarder, pas besoin d’attendre de le voir sortir de la salle de la salle de bain. C’est la chose la plus raisonnable à faire. Pour toute la bravade dont elle fait preuve en prétendant ne pas se soucier de ce qui pourrait bien lui arriver si on savait qu’elle apporte son aide à Gwynn, elle est consciente que cela pourrait certainement lui attirer des problèmes. De gros, gros problèmes. Une myriade de conséquences plus désagréables les unes que les autres. Peut-être qu’elle aurait dû faire semblant de ne pas le voir et tamiser comme elle avait l’intention, laisser son sort à la volonté de Cymera. Elle aurait certainement pu prévenir Emyr, lui laisser la responsabilité de son frère et rentrer bien tranquillement chez elle à Lunaris, loin des Voyles et de leur aimant à complications. Elle secoue la tête devant le ridicule de ses pensées. Elle n’en aurait pas été capable, de l’abandonner. Pas que l’empathie soit sa qualité principale… ni secondaire d’ailleurs. Mais Gwynn fait partie de ce qu’était son monde, avant. Il tient une place de choix, dans les souvenirs agréables de Mysrathan, toute cette partie de sa vie qu’elle sait révolue et à laquelle, pourtant, elle ne peut s’empêcher de penser avec une nostalgie colorée de tristesse. L’évocation du jeune homme qu’il avait été, de la patience dont il avait toujours fait preuve avec elle, la tendresse avec laquelle il abordait les facéties de Nemesia. Elle avait du mal à réconcilier cette image avec celle de l’homme qui avait choisi volontairement d’abandonner son devoir, l’image d’un homme lâche, un traitre à sa Cour et ses magisters. Et peut-être qu’il lui restait encore une part de naïveté, un besoin de se prouver qu’elle était fidèle à ses frères et sœurs de l’Automne. Ou peut-être que Gwynn avait raison, et qu’elle était tout simplement un peu idiote. Pas assez pour ébruiter sa venue à Ashmeria à quiconque cependant. Ni son état. Pas encore, pas tant qu’elle n’en sait pas plus.

Lorsqu’il entre dans le salon, elle prétend être plongée dans la lecture, simulacre de surprise, comme si elle n’était pas à l'affût du moindre de ses mouvements dans la maison. « Oh. Qui aurait cru que sous tout ça se cachait un si beau jeune homme ? » Elle claque le livre avant de l’envoyer sur la table basse avec un soupir exagéré. « Tu as meilleure mine, ça m’aurait embêté d’avoir à jouer au Mortalitasi avec toi. » Elle sait qu’elle ne devrait pas, parler de ce genre de choses à voix haute, pas dans ces circonstances. Mais il est trop tard pour faire marche arrière à présent, trop tard pour prétendre qu’ils ne sont pas taillés dans la même veine. Parce que c’est un secret qu’ils partagent, un danger qui les concerne tous les deux. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche à lui prouver, qu’il peut lui faire confiance, qu’il n’a rien à craindre d’elle.« Mes habitudes n’ont pas changé. Contrairement aux tiennes à ce que je vois. Tu atterris souvent sur les femmes innocentes sans prévenir ? » Elle se lève pour le rejoindre, lui glissant fermement dans la main la petite fiole de potion bleutée. « Ordre de l’infirmière, avec un peu de repos, tu seras remis sur pieds en un rien de temps. »

Elle lui sourit, incertaine l’espace d’un instant, avant de se diriger vers le porte-manteau où elle a pendu son sac. « Oh non, pour tout ça, tu me dois au moins un dîner. À tes frais bien sûr. Avec du vin. Et un dessert. Peut-être même un spectacle, avec de la musique. » Elle sort un calepin et un stylo plume avant de griffonner rapidement son adresse, appuyée sur le guéridon dans l’entrée et de la lui tendre sur un morceau de papier déchiré. « Préviens-moi, la prochaine fois que tu es dans le coin. Pas besoin d’être à l’article de la mort pour les retrouvailles. Oh et… » Elle se dirige dans le salon pour récupérer le livre abandonné sur la table basse. « Je t’emprunte ça. Tu pourras le récupérer… un jour. » Avec un haussement d’épaules, elle se dirige vers la porte d’entrée. La main sur la poignée, elle soupire avant de se retourner vers le propriétaire des lieux.« C’était chouette de te revoir Gwynn. » Elle ouvre rapidement la porte avant de perdre son sang-froid. Dévalant les marches plus rapidement que nécessaire, avant de tamiser sans un regard en arrière.
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MessageSujet: Re: A bedtime story (Judith)   A bedtime story (Judith) EmptyLun 25 Mai - 16:57

Passé et présent se superpose douloureusement alors que Gwynn pose ses yeux sur Judith, installée en train de bouquiner. Il s’attend presque à voir débarquer sa mère, son père, sa sœur ou son frère par la porte. Il sait, pourtant, que ça n’arrivera pas. Demeure vide qui ne vit que lorsqu’il l’investit pour la durée de son séjour, plus ou moins longue selon les circonstances. Sans aucun doute, il resterait un certain temps cette fois, il n’avait pas tellement le choix. Peut-être était-ce que mieux ainsi, que la seule à avoir assisté à ce triste spectacle soit Judith et non pas l’un des siens. Le mieux aurait été que personne ne voir rien, mais c’était trop tard pour ça. Ce n’est pas surprenant quand le seule sourire qu’il arrive à offrir est un sourire on peut plus faux, forcer, douloureux. Nul doute que s’il devait rejoindre Cymera, il n’aurait pas droit au savoir d’un Mortalitasi. Qui risquerait de se faire coincer pour lui ? Personne sans doute. C’est ce qui le terrifie le plus finalement, que son corps soit soumis au rite Hélioniste. Mieux valait ne pas trop y penser. De fait, il évite de lui dire qu’elle serait sans doute la seule à vouloir effectuer cette tâche. Il sait qu’Emyr le ferait sans doute, leur sœur aussi, mais il refuse de les obliger à vivre ce qu’il a vécu avec leurs parents.

Sourcil haussé, il ne peut s’empêcher de détailler Judith, le cerveau toujours incapable de concilier la gamine, l’ado, avec la femme. « Je n’en fais pas une habitude. Tu es un cas spécial. » Spécial. En effet. À quel point, il n’en sait trop rien. Elle venait de resurgir d’un passé qu’il aurait préféré ne pas exhumer et il n’avait plus d’autre choix que d’y faire face, d’une certaine façon. « Le repos suffira, garde ta potion Judith. » Mais sous son regard insistant, le reconnaissant pour ce qu’il est, il finit par soupirer et avaler la potion, bon gré mal gré. Elle aurait été capable de la lui enfoncé dans la gorge et il n’aurait pas pu y faire grand-chose dans son état. « Peste. » Ce semblant de normalité est douloureux parce que Gwynn a oublié depuis longtemps ce que c’était. Prendre soin des autres n’est pas la même chose que de voir l’inverse se produire.

Inconsciemment, la voir se diriger vers la porte le soulage autant que ça l’irrite, ce qui est d’autant plus frustrant pour lui. Une simple petite attention ne devrait pas susciter une telle réaction. « Est-ce que ce sera tout. Un ouvrage rare sur notre langue disparue aussi peut-être ? Des fleurs et du chocolat ? » Le ton est amusé mais également légèrement défensif. Pourtant, il n’est pas contre l’idée de rembourser sa dette et si c’est un dîner… pourquoi pas ? C’est dans ses cordes et il ne lui est pas interdit de profiter des joies de la vie. Heureusement. Gwynn n’a pas été exilé après tout, ce n’est que sa présence qui dérange, mais il en a pris l’habitude au fil des ans. À nouveau, un paradoxe prend place alors qu’elle embarque son livre. Amusement et agacement alors qu’il soupire à nouveau en se passant une main su le visage une fois la porte fermée. « Et bien je suppose que je n’ai guère le choix… au moins pour récupérer mon livre. » Les paroles sont chuchotées, brisant le silence qui règne à présent. Il devrait peut-être jeter le papier, l’adresse… il sait qu’il ne le fera pas pourtant. Au lieu de ça, il le range pour plus tard pouvoir mémoriser son contenu. La vérité, c’est qu’il sait que ce dîner aura lieu. Quand, il n’en sait rien encore et il n’est pas en état de prévoir ça. Alors il fait ce pourquoi il a tamisé à l’origine… se reposer, dormir, récupérer. Il aura bien assez de choses à analyser quand il aura pu fermer les yeux, en sécurité.
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