of knocking, denial and family drama (thrystan + genya)

Tu ne savais pas trop quoi en penser. Réellement pas. Ça s’agitait dans ta tête et dans ta poitrine et tu n’étais pas sûre d’aimer la sensation. Quand Thrystan t’a proposé un nouveau lieu comme témoin de vos embrassades, tu n’as pas cligné des yeux, te contentant de sourire et d'acquiescer. Ce n’était pas la première fois que l’un d’entre vous se lassait d’un lit trop utilisé ou d’un plafond trop regardé, c’était même souhaitable pour garder le secret de vos rencontres. Mais quand il a proposé ses propres appartements comme nouveau lieu de rendez-vous, t’étais resté bête. Il t’offrait son chez lui. Il t’ouvrait son intimité personnelle d’un simple sourire en coin, comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Tu sais pas quoi en penser. En quinze années de relation, ni l’un ni l’autre n’aviez jamais vu à quoi pouvait ressembler le cocon protecteur et intime de l’autre. C’était comme une sorte de règle silencieuse, une limite faite de compréhension mutuelle qu’aucun d’entre vous n'approchiez. Et ton amant avait brisé cette entente invisible d’une simple question, d’un simple sourire en coin. Tu as failli dire non. Tu as faillit reculer, refuser, failli fuir cette porte ouverte qui te terrifia soudainement. En ton fort intérieur, tu savais que c’était une limite à ne pas franchir, si vous souhaitiez garder cette même relation qui marchait depuis près de vingt ans. Mais tu ne l’as pas fait. Tu as accepté, tu t’es fait convaincre par ce même sourire qui réchauffe tes entrailles et fait serrer étrangement ton cœur, depuis des années. Seule Cymera saura si c’était une bonne ou une mauvaise décision.

Étrangement, Thrystan vivait au-dessus de son club. Tu ne sais pas ce que tu imaginais comme lieu de repos, pour le fae de la nuit, mais cela ne t’était pas venu à l’esprit. Mais finalement, à tout bien y réfléchir, ce n’était pas si surprenant : le brun aimait autant que toi garder un œil sur ses biens. Le luxe présent dans l’habitation était parfaitement prévisible, cependant. Dorures, tapis d’argent, draps de soie, le goût du brun pour les belles choses était partout évident. Durant toute la brève visite des lieux, tu te sentais étrange. Tu planais, avais les mains moites et le cœur qui battait un peu plus. Tu étais nerveuse et tu ne savais même pas pourquoi. Tu n’aimais pas comprendre et encore moins ne pas contrôler ton corps. Alors entre deux tirade, tu as fait taire ton amant d’un furieux baiser, taisant ses drôles d’émotions et commençant cette danse que vous vouliez tout les deux. Et c’est ainsi que vous étiez, quelque minutes plus tard. Toi sur lui et vos corps ondulant sur un rythme que vous connaissiez maintenant si bien. Tu soupires, tu as chaud, tu es bien. Tu es nue, lui aussi et comme toujours tu veux pas que ça s’arrête. Tes mains sont sur son torse, tes yeux observant ses expressions, derrière un brouillard de plaisir. Tu aimais l’avoir comme ça, pouvoir sentir les muscles tressaillir sous tes mains et tes hanches. Tu affiches un sourire satisfait de toi-même, redressant la tête, poussant tes mèches rouges de ton visage et tu sursaute violemment quand la porte de la chambre s’ouvre à la volée.

Une brune apparaît dans ton champs de vision, criant le nom de ton amant. Tu as à peine le temps de distinguer ses traits qu’une forme sombre te recouvre de part en part et te voilà cachée par l’ombre de Thrystan. Tu es contre lui à présent, le brun s’étant redressé à l’intrusion. Il parle, mais tu ne vois plus rien. Tes mains sont moites, ton coeur bat la chamade, n’y a plus rien d’agréable dans cet échange, plus qu’une peur froide pleine de nervosité. Après quinze ans, vous étiez finalement découvert.

"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ Il ne saurait dire quelle mouche l’a piqué. Avant qu’il ne réalise les mots prononcés, il l’avait invité à venir découvrir son antre d’un seul sourire au coin des lèvres. Celui qu’il offrait toujours quand il avait une idée en tête. Une fois qu’il eut réalisé ce qu’il venait de faire, l’invitation était acceptée et il aurait été trop tard pour revenir en arrière. Revenir en arrière… Le ténébreux ne l’avait pas souhaité, et ne le souhaite toujours pas. Pas même lorsqu’il l’observe dans sa robe élégante aux couleurs chatoyantes à en balayer toutes les autres sur la piste de danse s’ils s’étaient trouvés sur cette dernière. Prunelles sombres rivées discrètement de temps à autre sur Meriah, le tour du club n’est pas encore prévu, car leurs entrevues ne sont pas officielles, tout juste officieuses depuis plusieurs années. C’est au travers de dédales nullement empruntées par les employés ou les clients qu’il la fait gravir les marches en direction de son luxurieux appartement. Thrystan ne se verrait pas vivre ailleurs, toujours aux aguets de ce qu’il se passe au sein de son club, toujours à portée de mains pour régler les affaires en cas de nécessité. Ce soir néanmoins il ne souhaitait pas être dérangé. Au deuxième étage, lové au beau milieu du mobilier élégant et de sa luxure habituelle savamment rangée, il embrasse les lèvres de celle dont il ne se passe plus, mains dérivant sur les courbes encore camouflées à ses yeux mais qu’il reconnait rien qu’au toucher. Les minutes s’écoulent et rapidement ils ne sont plus dans le salon, perdus dans les draps de soie de ce lit immense et exquis. Il comptait bien lui faire découvrir sa salle de bain après cela, mais l’attaque furieuse de ses lèvres avait eu le résultat escompté par la fae de l’automne, résultat qu’il n’avait pu que lui céder d’un large sourire amusé comme à l’accoutumé. En allait ainsi de leur danse effrénée, doigts caressant la peau sans relâche, redessinant les vallaslins encore et encore entre deux soupirs éloquents. Sans doute aurait-il dû verrouiller les portes, lui qui ne souhaitait pas être dérangé. Oui, peut-être aurait-il dû prendre cette habitude il y a bien longtemps déjà, car tandis qu’il se perd dans le plaisir avec Meriah sans prendre la peine de ne faire aucun bruit, la porte qui s’ouvre à la volée le coupe immédiatement dans sa doucereuse chaleur enivrante.

Genya pénètre dans la chambre comme s’il s’agissait de son bon droit et le fae de la Nuit est pris de court. S’il reconnait la silhouette et le visage il se redresse d’un bond, plaquant ses mains dans le dos de Meriah pour l’empêcher de basculer en arrière et la tenir ainsi plus près de lui. Il ne se passe tout au plus que deux secondes lorsque le brouillard obscur se répand d’un claquement sec insonore, dissimulant ainsi la vue du spectacle à sa cousine. Grognant dans le fond de sa gorge, Thrystan est furieux mais ne hurle pas. Jamais. « Par les Hahls, vous ne saurez jamais ouvrir les portes correctement ? Et surtout frapper avant d’entrer ? ». L’ère glaciaire qui semble s’abattre dans le ton de sa voix ne camoufle nullement l’agacement qui fait palpiter son rythme cardiaque en même temps que la chaleur de leurs ébats coupés net. Rendant le bout de la pièce visible par Meriah, il maintient un mur d’ombres noires entre eux et sa cousine. Le regard tout aussi noir, le reste de ses ombres virevoltent sauvagement autour du fae de la nuit, créant une aura de ténèbres qui n’inspire rien de bon. Lorsque ses prunelles se posent temporairement sur le visage de l’automne, ses traits se radoucissent un instant, lèvres déposées contre les siennes en un rapide baiser alors qu’il s’excuse en silence et la fait doucement basculer sur le matelas. Se levant d’un geste félin du lit, il attrape un peignoir de soie sombre et vient en glisser un autre sur les épaules de la fae avec une douceur qui tranche avec tout le reste. « Est-ce que c’est si urgent que ça, chère cousine, pour venir me déranger jusque dans mon appartement ? ». Sans attendre la réponse, c’est échevelé qu’il passe la barrière obscure, un air irrémédiablement froid au visage. C’est que ses yeux pourraient presque envoyer des éclairs si ses ombres n’étaient pas assez parlantes pour lui. « Si oui, descends à l’étage, je te rejoins dans le salon privé mais tu as intérêt à faire vite. Comme tu as pu le constater en te rinçant l’œil au passage, j’ai de la compagnie. ». Et il comptait bien profiter pleinement de cette compagnie toute la sainte Nuit si les choses n’étaient pas gâchées.

Observant Genya s’éclipser, Thrys souffle par le nez, agacé et visiblement contrarié que sa cousine n’ait assisté même une microseconde à cela. Car la chevelure rousse de Meriah suffirait à rendre leur lien tangible. Leur secret ne l’était plus, connu d’une personne supplémentaire, et cela n’allait pas pour lui plaire. Du moins, ça aurait dû l’agacer encore plus mais pour une raison qu’il lui était inconnue, Lantsov ne ressentait pas plus de colère à ce sujet-là. Cela faisait bien longtemps qu’il avait compris les agissements des Vanserra, et ce n’était pas la présence récurrente de Meriah qui avait changé la donne. Ce qui l’énervait, c’était d’avoir été coupé, dérangé, et que sa cousine ait pu lorgné sur les courbes qu’il considère être le seul en mesure de pouvoir retracer. Nez plissé, Thrystan vient se pincer l’arête de celui-ci en marmonnant dans sa barbe, puis, il se retourne vers la jeune fae. « Navré, le temps d’un instant j’ai oublié que ma famille a la fâcheuse manie de débarquer à l’improviste. J’aurais dû faire verrouiller ces maudites portes… Je ferais bien les présentations mais je vais plutôt faire en sorte que ma chère cousine déguerpisse et vite. ». Contournant le lit, il revient déposer un baiser sur sa joue. « Fais comme chez toi, je n’en ai pas pour longtemps. ». Sourire en coin réapparaît tandis qu’il contrôle la colère diffuse dans ses ombres et lorsqu’il se rapproche de la barrière sombre, celle-ci disparait à son contact comme un écran de fumée alors qu’il franchit la porte.      

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"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ Il aurait dû se douter, mais en temps ordinaire c’est en journée qu’ils choisissent de pointer le bout de leurs nez à l’improviste et très rarement le soir ou en pleine nuit. Cela devait donc obligatoirement être une urgence mais le fae de la Nuit avait pensé, à tort, qu’elle se trouverait encore avec Edvard. Cela aurait donc dû lui laisser pleinement champ libre. Bien belle erreur qu’il comprenait à présent et qui lui laissait un goût amer sur la langue. Ombres virevoltant férocement autour de lui telle une aura obscure, c’est en peignoir qu’il descend à l’étage du dessous, bien à l’abri des regards de la multitude de clients qui continuent de boire, rire et danser aux sons du club. Dans leur salon privé habituel, il la retrouve faussement perdue en pleine contemplation des corps qui s’échauffent et s’il se dirige vers le bar pour attraper une bouteille d’alcool fort et deux verres, il vient rapidement trouver son fauteuil favori ne répondant guère à la remarque de sa cousine. Meriah, oui. Un secret bien gardé depuis quinze années. En mentionnant les présentations à la fae de l’automne un peu plus tôt, il omettait le fait que les deux s’étaient déjà aperçues au Cercle. Cette seule pensée suffisait à lui rappeler que malgré le long âge des fae, Meriah n’avait pas autant connu Mysrathan que lui. Est-ce que c’était censé lui faire ressentir un quelconque remord de fréquenter une fae plus jeune que lui ? Non, pas du tout, mais il ne comptait pas lancer ce sujet maintenant avec Genya. Pas certain même qu’il ne veuille le commencer tout court. D’une main il sert deux verres au cas où sa cousine souhaiterait étouffer sa colère vibrante. Aussi vibrante que celle qui tourne encore autour du Lantsov. Seule l’image qu’il donne pourrait être mise à mal par son peignoir de soie sombre et ses cheveux en bataille. Pour ce qui était de son désir, il était devenu aussi glacial que l’hiver en un éclair. A la question, Thrystan se concentre sur son verre qu’il attrape, tapotant de ses doigts libres contre l’accoudoir de son siège. « Pas le moins du monde. » qu’il rétorque d’un air faussement distant. « Je pensais simplement que les nouvelles ne seraient pas si graves au point de te voir débarquer si rapidement. ». Et maintenant que cette éventualité avait fait son chemin au creux de son esprit, il ne pouvait plus s’empêcher de se demander ce qui avait bien pu se passer là-bas. …Mais peut-être souhaiterais-tu que je repasse d’ici une petite heure ? Demain matin ? Il les voit, les nerfs à fleur de peau de sa cousine, il la sent, cette colère qui remue de manière invisible sous sa peau. Nul besoin d’être aveugle pour qu’elle lui explose presque au visage. Sans doute aurait-il pu s’émouvoir d’apercevoir la brillance de ses prunelles s’il s’était seulement souvenu de ce que cela faisait. Il lui adresse un signe de la main en guise de négation à son hypothèse de revenir plus tard. Il n’est pas du genre à demander cela à un membre de sa famille et elle le sait très bien. Mais tu voudrais peut-être savoir qu’Edvard est un esclave avant d’y retourner non ?

Les billes sombres se relèvent sur elle d’un geste brusque, dents serrées du ton qu’elle se met également à prendre là où lui sait contrôler la colère sourde qui bat dans ses veines. Longtemps qu’elle essaie de l’énerver Genya, et si quelque fois il a perdu patience jamais il n’a haussé la voix. Cela ne commencerait pas aujourd’hui. « Il ne veut pas quitter le Circus Arcanus, n’est-ce pas ? » qu’il ose demander d’une voix calme mais néanmoins dépourvue de chaleur. Ce qu’il craignait était donc mis sur la table. Nez plissé de contrariété il lâche un bref soupir et trempe ses lèvres dans le liquide alcoolisé avant de passer une main dans ses cheveux pour y remettre un semblant d’ordre. « Raconte-moi ce qu’il s’est passé Gen, s’il te plait. ». S’il te plait, car avec la colère menaçant d’exploser et comme il ne comptait pas s’excuser de passer du bon temps, il ne voulait pas la contrarier davantage, pertinemment conscient que son attitude était surtout dû à son entrevue avec son carranam. C’était exactement pour cette raison qu’il ne lui tiendrait pas rigueur de ses dires ce soir, quand bien même il ignore encore toute l’étendue de ce qu’il s’est joué. « La possibilité qu’il refuse notre aide m’a traversé l’esprit et je t’en ai parlé l’autre nuit, j’avais simplement bon espoir qu’il l’accepterait malgré tout. ». A priori, l’espoir s’était envolé comme le bal des rêves et ça l’agaçait. Pourquoi les hahls Edvard préférerait rester là où il est ? Ca le dépassait encore pour l’instant. Alors il attend que la fae reprenne la parole et daigne lui expliquer ce qu’elle a appris, ce qu’il s’est passé et ce qui a bien pu la mettre dans cet état. Parce qu’il ne l’avouera pas, mais la voir encore plus à fleur de peau que l’avant-veille ne va pas en le rassurant, et il craint, Thrystan, qu’elle n’ait une idée impulsive derrière la tête. Voilà pourquoi il a besoin de savoir, d’avoir tous ces fameux tenants et aboutissants pour être en mesure de tamiser ou non le tonnerre qui est sur le point de s’abattre sur leurs deux têtes.  

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"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ La tension à son apogée, qui virevolte à l’image des ombres qui se tendent et se distendent. Autour de lui telle une aura, prêtes à exploser sous la peau de sa cousine. C’est en silence qu’il l’observe boire le verre qu’il lui a servi, sachant pertinemment qu’elle ne rechignerait pas à en avaler un mais lorsqu’il la voit avaler pour ainsi dire cul sec, il se demande le temps d’un instant si c’était une bonne idée, mais en soi Genya est assez grande pour savoir la quantité d’alcool qu’elle peut ingérer sans être malade. L’amertume qui coule de la langue froide de la jeune fae ne lui plaît pas mais il ne lui en tient guère rigueur. Il n’y a guère qu’avec sa famille que ce genre d’attitude peut passer presque sans réveiller les tempêtes obscures au sein de l’aîné. Non pas qu’il ait déjà perdu son sang froid mais l’agacement tout comme ses limites, il les a déjà montrées plusieurs fois. Cette nuit, Thrystan prenait sur lui, au point de s’enfoncer un peu plus dans son siège tout en buvant tranquillement et en conservant son air distant. Parce qu’il restait malgré tout contrarié. La sommer de simplement donner les informations qu’elle a pu récupérer ne serait pas efficace, au mieux ça la braquerait, au pire elle lui ferait exploser ses ombres au visage alors… Accordant toute son attention à sa cousine, il patiente, la laisse perdre son regard dans le maigre liquide ambré demeurant dans son verre. La réponse à sa question précédente est vite donnée, venant par la même conforter ses craintes. Edvard ne donc pas quitter le Circus Arcanus. Plissant le nez d’une contrariété plus qu’évidente, il continue malgré tout d’attendre, préférant connaître l’ensemble plutôt que des morceaux entrecoupés. A en juger par l’attitude de Genya, les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes.

Sa cousine se lève en direction du bar alors qu’il sirote tranquillement l’alcool pour sa part. Le fait qu’elle fasse le tri dans son bar n’indique rien de bon non plus et il dit qu’il faudra probablement lui retirer la bouteille des mains un peu plus tard sinon elle serait bonne pour dormir dans l’une des chambres à cet étage. Il veut être libre. Au moins un pas de fait qui rassure le fae de la Nuit, même s’il n’est pas sans méconnaître Edvard. Cette tête de mule est aussi têtue que sa carranam elle-même. Ce n’était certainement pas pour rien qu’ils étaient si proches d’ailleurs ces deux-là. Sur le moment, Thrystan aurait presque pu se demander ce qui rapprochait son carranam de lui à ce constat mais l’heure n’était pas aux élucubrations psychiques solitaires. Ah, tout le problème résidait dans l’idée de vivre aux côtés de ces misérables insectes. Il pouvait le comprendre et au fond ça ne le surprenait pas plus que ça, Ed ayant passé la majeure partie de sa vie apostat depuis la fin de la guerre. En même temps, lui avait-on seulement laissé le choix à l’époque ? Non sans conserver ses traits impassibles pour se retenir de grimacer, le ténébreux scrute Genya en cherche de potentiels non-dits, mais il n’a nul besoin de chercher loin car elle reprend déjà la parole et lui garde son silence aussi glacé que la neige des terres de l’hiver. Le verre qu’elle détient est à moitié vidé et il fronce doucement les sourcils en reposant le sien sur la table basse, de plus en plus alerte face à ce qu’elle lui révèle. Cependant, à la seconde où elle émet le fait que les choses ont pu déraper avec l’armée rouge, Thrys se redresse dans son siège tel un prédateur aux aguets. « Avec quel capitaine de l’armée au juste ? Est-ce qu’il savait qui tu es ? ». Premières questions qui quittent ses lèvres, rompant ainsi son silence dans le même temps, mais Genya poursuit, bien décidée à aller au bout de tous les faits et il ne peut que se rembrunir en écoutant. Je ne l’abandonnerai pas Thrys. Il peut faire ce qu’il veut de sa liberté, je ne l‘abandonnerai pas. Passant une main dans sa barbe, il réfléchit un instant, sourcils froncés d’une contrariété plus qu’évidente à présent. Il siffle entre ses dents et attend qu’Astre ne vienne se poser sur l’accoudoir de son siège pour lui caresser les plumes. Non pas qu’il réfléchisse mieux ainsi mais pour une raison qu’il ignore cela apaise ses pensées et ses humeurs. « Est-ce qu’il sait si Loyal est autant attaché à ses contrats ? Je pense que moyennant quelque chose, Loyal pourrait sûrement déchirer de lui-même ce contrat de sang. Ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus. ». Relevant ses prunelles sombres sur la jeune fae il soupire légèrement. « Ce qui m’inquiète, c’est sa volonté de rester au sein de ce cirque, qu’est-ce qui peut bien le pousser à vouloir rester là-bas même s’il gagnait sa liberté ? Ce cirque demeure la propriété d’un humain, et il ne serait que voué à continuer de se donner en spectacle pour une foule de spectateur majoritairement humains. Je les ai vu, je sais ce qu’ils s’attendent à voir… ». Il dénotait même clairement au beau milieu de cette foule d’idiots mais avait refusé de camoufler ses oreilles pour autant. Car Thrystan Lantsov ne le faisait jamais et n’avait nul besoin de cacher son appartenance à la race supérieure.

Avec les révélations de Genya, le fae de la Nuit comprenait mieux les raisons du silence de leur lien. D’une manière ou d’une autre Edvard avait souhaité la protéger et Thrys ne pouvait que l’en remercier en silence ainsi que l’aider du mieux qu’il puisse. « As-tu pu obtenir d’autres informations ? Et n’oublie pas de me dire tout ce qu’il s’est passé avec l’armée, je dois savoir quelle tête ajouter à ma liste personnelle. ». Pas de sourire en coin cette fois, car il ne plaisantait pas.    

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"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ La voir reposer son verre suffit à le dissuader de lui faire une réflexion concernant l’alcool. De toute évidence, seulement se le permettre pourrait être mal perçu, car il n’a nullement la volonté de contrôler sa cousine ou même sa famille en réalité. Il les respecte chacun pour ce qu’ils sont, avec leurs humeurs et tempéraments. Les Aevhen savaient combien les Lantsov tous confondus disposent d’un sacré tempérament. Si le souci de la boisson semble être temporairement résolu, celui qui les occupe ici l’est beaucoup moins. Il n’avait pas prévu qu’un capitaine de l’armée serait mêlé à l’affaire d’une manière ou d’une autre, cela ne devait être qu’une seule petite entrevue, rien de plus. Pourquoi diable l’armée rouge avait-elle été là au mauvais moment ? N’obtenant pas de réponse à ce sujet dans l’immédiat, Thrystan laisse le loisir à Genya de poursuivre, Astre venant bientôt se poser à proximité sur demande silencieuse du fae de la nuit. Doigts qui caressent lentement les plumes alors qu’il réfléchit, les dires de sa cousine ne vont pas pour le rassurer. Edvard ne veut donc pas quitter le Circus Arcanus. C’est à n’y rien comprendre, quand bien même il ait songé à cette éventualité. Bien longues peuvent être les années pour un fae non libre de ses mouvements, confirmation apportée par la carranam du principal concerné. L’esclavage, ce mot que Lantsov ne prononcera pas tant il l’a en horreur. Qu’il s’agisse de l’un des fae de leur Cour ou ceux d’une autre, ils n’en demeuraient pas moins dans le même panier et la seule idée que l’Humanité hideuse puisse en profiter l’agaçait au plus haut point. Ces maudites raclures finiraient tôt ou tard par manger les pissenlits par leurs racines. Si Genya demeurait impulsive par rapport au goût du sang, Thrys n’en pensait pas moins, juste plus secrètement. Thrys, tu sais que je t’aime.

Ses billes sombres quittent le plumage tout aussi noir du corbeau à ses côtés qui claque du bec pour venir se poser sur le visage de la fae. Ces mots-là il n’est guère habitué à les recevoir et le sens au fond lui échappe depuis de nombreuses années maintenant. Il est dangereux de l’aimer, c’est sûrement ce qu’il se dit dans son for intérieur mais la signification d’aimer lui est devenue totalement abstraite alors il ne répond pas à ce sujet, écoute la suite des paroles qui s’envolent des lèvres alcoolisées de sa cousine. Quelque chose au fond des tripes lui susurre que la suite n’allait pas lui plaire. Si tu veux en savoir plus, il va te falloir aller voir Edvard. Thrystan plisse le nez, sévèrement tandis qu’il disparait dans un léger brouillard d’ombre qui finit par s’estomper aussi vite qu’il est apparu. « Je ne peux pas aller le voir tout de suite, si tu as déjà eu des ennuis avec l’armée rouge, ce serait attiré davantage l’attention sur nos têtes. Mais j’irai. » qu’il lâche entre ses dents serrées puisqu’elle ne peut lui révéler ses choix. Il sait qu’elle a raison, tout ne peut pas être dit sur simple demande, Edvard avait ses propres raisons et ne souhaitait sans doute pas qu’elles soient exprimées à un ancien ami non revu depuis tout aussi longtemps que sa carranam. La seule idée de ne pouvoir savoir dans l’immédiat l’agace car ça l’empêche de réfléchir à la suite. Et il aime avoir une longueur d’avance. Fais-moi confiance, par pitié. Ne le force pas à faire ce que tu attends de lui. Il a ses raisons et je les respecte. Le simple fait qu’elle mette des mots sur ses pensées le contrarie mais il s’efforce de détendre ses traits et de recouvrer un tant soit peu de son sempiternel sourire en coin. « Il n’est pas dans mes habitudes de forcer qui que ce soit à faire quoi que ce soit, ou alors je tâche de m’y prendre autrement en leur faisant penser que l’idée vient d’eux. ». Clin d’œil malicieux qu’il adresse à Genya pour appuyer ses dires, laissant entrevoir l’ombre d’un conseil au creux de sa phrase. « Je ne compte pas obliger Edvard à quitter le cirque s’il ne le souhaite pas, mais je peux au moins tenter de lui rendre sa liberté, pour lui et pour toi. ». S’il pouvait au moins faire cela alors tout ne serait pas perdu. Car s’il y a bien une chose dont Thrystan Lantsov a horreur, c’est de perdre à ses propres jeux.

La brève bonne humeur n’est malheureusement que de passage tandis qu’il rattrape son verre dans sa main libre pour en siroter le contenu avec toujours autant de lenteur que précédemment. Astre ne quitte pas l’accoudoir et étire tout aussi lentement ses ailes, scrutant du coin de l’œil la fae de la Nuit assise non loin de lui quand elle énonce l’identité du fameux capitaine de l’armée. A la seule mention de Toshio, les ombres cessent de virevolter autour de Thrystan, comme si ces dernières se focalisaient elles aussi sur les révélations. Ainsi donc, l’odieux salopard qui avait saccagé le cabinet familial avait à présent un nom, mais en plus il s’en prenait à Genya ? « C’est donc la deuxième fois qu’il te cause des problèmes ? Peut-être est-il l’heure que j’aille enfin rendre visite à certains membres de l’armée rouge après tout. Moi qui avais tendance à remettre ça à plus tard, je crois que cela ne plus attendre. En toute civilité bien sûr. ». Son cercle proche connaissait le sens du mot civilité quand il sortait de sa bouche. Cela n’était jamais vraiment bon pour la personne en face. Non pas qu’il se permettrait d’attaquer ouvertement un membre de l’armée rouge, mais disons qu’il savait utiliser de l’amertume des mots pour être encore plus piquant que d’ordinaire. Il rappellerait sans doute quels sont les rôles de cette chère armée puisque visiblement ce Toshio semblait l’avoir rudement oublié. Ah, et n’oublions pas de mentionner que Thrystan a sûrement plusieurs cartes en mains, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas croisé Amos à une soirée mondaine. Mais l’heure n’était pas à la vilénie, comme dirait Namira. Pour ce qui était de la deuxième révélation en revanche… « Tes ombres ont évoluées ? Il va te falloir t’entraîner… Elles pourraient bien risquer de t’échapper, je n’invoque que très rarement l’Ombre unique. ». Ombre unique, c’est comme ça qu’il l’appelle, car pour être unique elle l’était, et bien souvent compliquée à maîtriser. C’est bien parce qu’il se savait être un impitoyable connard qu’il ne faisait pas appel à elle, car nul doute que son ombre serait probablement pire que lui si tant est que cela soit possible. « J’espère au moins qu’il en est ressorti avec un souvenir ? Ne t’en fais pas pour notre nom, je saurais rattraper les choses. Les Humains ont beau être idiots ils disposent de règles, comme nous. Et je doute qu’un capitaine apprécie être rabroué par sa hiérarchie. Après tout, ne sommes-nous pas une famille de riches fae exemplaires aux yeux de Cinnerial ? ». Il ricane à ses propres dires, les Hahls ce qu’il pouvait être smooth aussi quand il voulait. Et si jamais cela ne fonctionnait pas, il saurait se venger tôt ou tard. « Si jamais il revenait à la charge, fais-le moi savoir. ». Il saurait quoi faire.

Sur cet aparté où les habitudes sournoises de Thrystan reviennent au galop, son élan de détente disparait bien vite. Trop vite. Car la chose en sourdine au beau milieu de ses tripes revient les tortiller méchamment, cette impression que tout n’est pas tout dit quand il pensait pourtant l’hypothèse du rachat du contrat à Loyal posée sur la table et quasi accordée. Rien de plus qu’une négociation, mais visiblement pas celle que le fae de la nuit envisageait de prime abord. Ses traits perdent leur sourire instantanément, dès que sa chère cousine se met à énoncer son propre plan, celui qu’elle a échafaudé. Celui qu’elle lui expose à la figure sans qu’il n’ait visiblement son mot à dire. En silence, car s’il ne devine pas la suite il la sous-pèse déjà inconsciemment, il fixe Genya de ses yeux sombres. Tendu dans son siège, Astre décide de filer reprendre sa place initiale, sentant l’orage arriver. « Hors de question. » qu’il finit par lâcher après un silence de mort, premier réflexe qui le prend de court sur tout ce qu’il pensait contrôler. « Qu’il veuille rester là-bas est une chose, mais que tu veuilles participer à cette mascarade en est une autre Gen. Tu serais exploitée comme une moins que rien ! ». Cette fois, Thrystan fulmine, n’élève toujours pas la voix mais reste irrémédiablement crispé dans son siège, chaque muscle en alerte. « Tout juste une bestiole de foire. Tu ne veux pas imposer de cage à Edvard mais t’en imposer une ? En sachant qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible ? Pourquoi, Gen ? ». Qu’elle lui explique pourquoi, qu’il puisse comprendre. Parce que même s’il s’agace, le fae de la nuit n’a aucun droit sur elle et il le sait. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui le caractérise, mais la seule idée de l’imaginer à cette place-là, il a envie de tous les exterminer.    

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"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ Les remerciements sincères de sa cousine viennent résonner jusqu’à ses oreilles et il ne peut que hocher doucement la tête silencieusement. Parce qu’au fond de lui ça lui parait normal. Genya est un membre à part entière de sa famille, et Edvard un ami qu’il a perdu de vue depuis trop longtemps. Il ne saurait donc en être autrement. Qui plus est, cela serait un fae de plus libéré de ses geôliers esclavagistes, et rien que cela suffisait à Thrystan de vouloir dépenser une portion de ses ozilles, et il n’en manquait pas avec les revenus du Nocte Somnia depuis une soixantaine d’années. Il pouvait donc bien faire cela pour Edvard mais également pour elle. Parce que la cousine qu’il connaissait devait être pleine de vie et source d’inspiration. Si elle n’avait plus ses taquineries et son impulsivité combattive, nul doute qu’il en serait contrarié. Il ignorait juste encore à ce moment-là, avant d’évoquer le membre de l’armée rouge, que sa chère cousine avait l’intention de partir en même temps qu’Eddie et l’Arcanus. La seule mention des actes de Toshio suffit à réveiller ses instincts sombres, réelle envie de remettre les choses à plat avec cette maudite armée rouge. Sûrement irait-il voir Amos comme il le laissait sous-entendre à la jeune fae. Il avait encore le temps de mûrir son plan tranquillement avant de passer à l’action, rien ne pressait, si ce n’était que le fait qu’il s’en soit pris deux fois à Genya n’aille pas en la faveur de la patience. Mais Thrys sait se contrôler. Il sait combien c’est important de planifier autant que possible, d’avoir plusieurs portes de sorties, alors il compte sur elle pour le prévenir si jamais le même capitaine décidait de s’en prendre une troisième fois à elle. Un cabinet se répare, quand bien même ils n’offrent pas leurs talents d’architectes à n’importe qui, et la simple idée qu’un vulgaire insecte puisse toucher à leurs affaires lui déplaît ouvertement. Amuse-toi avec lui tant que tu veux Thrys, mais prends garde. Il avait l’air d’en vouloir à la famille entière. Je ne sais pas qui l’a croisé avant moi, mais cela n’a pas dû être joli. En vouloir à la famille entière. Ça a le don d’intriguer davantage le fae de la Nuit. Il faudrait donc réellement aller prendre la température avec celui-ci, juste pour savoir et tenter de deviner quel était le problème avec les Lantsov. L’on ne pouvait guère dire qu’ils soient de véritables emmerdeurs puisqu’ils ne causaient pour ainsi dire pas de vague. Rien de plus que des excentricités notoires… « Raison de plus pour tenter de percer à jour les envies de ce cher capitaine. Peut-être souhaiterait-il tout simplement une entrée gratuite au Nocte ? ». Il ironise, bref moment de taquinerie qu’il s’autorise car la conversation s’attarde ensuite sur leurs ombres. Il ne pensait pas que cela évoluerait maintenant en ce qui la concerne mais lorsqu’on met cela sur le compte des émotions, cela ne le surprenait plus tant que cela. Entre la perspective de revoir Edvard et celle d’affronter pour la deuxième fois un capitaine de l’armée plus qu’insistant, il n’était guère surprenant que ses ombres aient décidées de pointer le bout de leurs nez. Ou plutôt L’Ombre en question. Thrystan fait suffisamment confiance à Genya pour avoir pris pleinement conscience des caractéristiques de cette dernière, si bien qu’il n’insiste pas sur la question et opine doucement du chef.  

A la vue de son rire, certes aidé par l’alcool, le ténébreux esquisse un plus large sourire temporaire. Au moins ses dires avaient-ils fonctionné, quand bien même cela ne dure pas. « Edvard a eu raison d’intervenir. » qu’il lâche pour appuyer les dires de la fae, frapper un membre de l’armée avec témoin n’aurait pas été la meilleure des idées, et il avait bien insisté sur le fait de se montrer discret.

Les choses auraient pu en rester là, sur cette touche de légèreté et l’envie d’établir un plan rapidement, car Thrys ne souhaitait pas faire attendre Meriah trop longtemps. Malheureusement, les plans réfléchis par sa cousine n’avaient pas pris le chemin escompté et les humeurs de la Nuit suivirent. Disparaissant quelques instants dans ses ombres devenues plus tangibles, il s’efforce de réapparaître à la vue de sa cousine mais ses premiers mots sont sans appel. Sa réaction quasi instantanée. Hors de question. Il ne relève pas sa remarque sur la similitude de réaction avec Edvard. Ils n’étaient pas amis pour rien, bien sûr qu’Edvard avait réagi de la même manière ! Il refuse qu’un membre de sa famille soit purement et simplement exploité dans un chapiteau de cirque, ils méritent mieux que cela. Ils se sont battus pour ça. Tu sais pourquoi Thrys. Non, il ne comprend pas. Il ne comprend pas le sens caché des mots et les sentiments qui vont avec, pourtant flagrant c’est certains. S’il savait ce que c’était, il le verrait, mais pas aujourd’hui. Pas alors que lui-même s’est mis des œillères et qu’il a étouffé les élans du cœur depuis la décapitation de son père. Parce que c’est plus simple, parce que nier les émotions évite bien des complications. Son moyen de défense contre le monde. Il se trompe en pensant alors que ce n’est qu’à cause de ce lien particulier qu’ont les carranam. Il se focalise sur cette raison et il plisse davantage le nez tout en comprenant ainsi une partie de ce qu’elle veut dire. Au fond de lui, il sait déjà qu’il ne pourra pas la retenir et il ne le veut pas en réalité. N’a pas son mot à dire. Tout ce qu’il peut faire c’est la conseiller du mieux qu’il peut, voir les choses sous plusieurs angles d’attaque pour que la tâche soit la plus simple possible, même si elle devrait supporter de voir tous les agissements du monde Humain sur les leurs. Ainsi, par définition, la chose ne serait jamais vraiment aisée, peu importe les précautions prises à la base. Edvard n’a pas plus aimé ce plan que toi si cela peut te rassurer. Il souffle sèchement par le nez, verre entre ses doigts crispés. « Si tu énonces encore cette idée c’est qu’il n’est pas parvenu à te faire changer d’avis. ». Simple état de fait. Si Thrystan est têtu, Genya l’est encore plus. Il ne ferait jamais la compétition avec elle sur ce terrain-là. Les prunelles sombres ne décolèrent pas, pourtant à bien le regarder il paraitrait étrangement calme à n’importe quel œil non proche. Aux inconnus qui ne le connaissent pas ou insuffisamment. Mais je le suis Thrys, ce n’est pas ouvert au débat. Visiblement non, ça ne l’était pas. Toutefois il ne comptait pas la laisser partir sans réfléchir et sur un coup de tête. « Apparemment. » qu’il se contente de dire, se renfrognant dans son siège. Il boit une gorgée d’alcool pour finir le verre et le repose sur la table basse pendant que c’est au tour de Nocturne de venir le voir, comme répondant à son humeur de chien. « Je ne compte pas t’empêcher de faire ce que tu as envie Gen, par contre je voudrais faire en sorte que ça se passe pour le mieux. Les moyens financiers ne sont pas le plus gênant, j’ai peut-être même une idée qui puisse t’empêcher d’être délibérément considérée comme une apostat. Sans doute une mission plus officielle dirons-nous, mais je dois peaufiner ça. J’ai récemment développé l’envie de venir en aide aux fae les plus dans le besoin. Cela pourrait te servir d’alibi. ». Pas forcément par bonté d’âme qu’il dirait si on le lui demandait, car c’était bien connu qu’il n’en avait pas. Tout ce qu’il faisait n’était pas sans raison, mais celle-ci pourrait peut-être à la fois aider sa cousine, des fae qui n’ont pas leur chance comme Edvard, mais aussi des intérêts plus publics.  

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Tu attends. Tu es allongée sur le lit de ton amant, vêtue de son riche peignoir, et tu attends. N’y avait pas grand chose à faire, dans cette chambre, une fois les meubles inspectés et le plafond compté. La nervosité et l'appréhension ont rapidement disparues lorsque, après quelques minutes à essayer de calmer ta respiration, le visage de l’inconnue t’est revenu en mémoire. C’était Genya Latsov, la cousine de Thrystan. Voilà bien longtemps que tu n’avais pas vu la brune et tu n’aurais jamais pensé que ce fut dans ces conditions. Faisant partie de sa famille, la jeune femme n’ira pas hurler sa découverte à la ville tout entière, pas si elle voulait mettre son cousin dans l’embarra. Et, n’entendant pas de cris outragés, ce pour quoi elle était si brusquement venue devait être bien plus important que les aventures de Thrystan. Alors tu attends, tu patientes. Ton amant a promis de la rapidité mais les minutes passent mais il ne revient toujours pas. Tu t’ennuies, tu as froid; l’excitation de vos précédentes activités, totalement disparu face à l’intrusion et à l’attente solitaire. Lorsque tu avais mystérieusement accepté son invitation, tu n’avais pas imaginé un tel déroulement. Mais qu’avais-tu imaginé réellement ? Rien. Absolument rien. Tout ceci était un territoire nouveau pour toi, pour vous, et tu n’étais pas sûre d’aimer tant de nouveauté. Pas quand ton cœur s’agitait en la présence du brun, pas quand la vie te semblait plus simple à ses côtés.

Les minutes continuent à défiler et toujours tu es seule dans cette grande chambre et tout aussi grand lit. Nul brun à l’horizon, pas d’éclats de voix, pas de bruit. Juste toi, le silence et tes propres pensées. Devrais-tu partir ? Tu doutes que la brune ait osé s’introduire chez son cousin pour une raison futile, l’urgence devait donc être de mise. Ton amant n’aura alors probablement plus le temps pour vos galipettes. Ton cœur se serre à la pensée de Thrys te demandant de partir et tu te redresses brusquement, te mordant la lèvre de contrariété. Qu’est-ce que tu faisais là, exactement ? Qu’est-ce que tu faisais à attendre là, à rester cacher dans la chambre d’un amant, alors que ton secret était déjà exposé ? Tu étais princesse, tu étais Meriah Vanserra, tu n’étais pas créature à attendre le consentement d’un amant pour bouger, telle une soumise maîtresse. Alors tu te lèves. Tu te lèves, tu sors du lit, resserres ce peignoir de soie et sort.

Tu entends à peine la musique, alors que tu descends les marches, pour sûr que les bâtisseurs ont fait un excellent travail avec l’endroit. Tu descends toujours et ne te faut que bien peu de temps avant de retrouver les êtres de la Nuit. Avec leurs noirs cheveux et leurs yeux tout aussi sombres, il n’est pas bien difficile de reconnaître la ressemblance. Tu t’avances vers eux, la tête haute et les pas sûrs. Tu les mets au défis de te demander de partir. “Vous m’excuserez l’intrusion mais je commençais à m’ennuyer profondément, dans la chambre.” souris-tu tranquillement, comme si tu n’interrompais pas potentiellement une discussion de la plus haute importance. Tu t’approches encore et c’est à côté de ton amant que tu t'assois, profitant de ce siège décidément confortable. Tu croises les jambes, laissant apparaître un peu de peau. Tu as beau être presque nue, cela ne t’empêche pas d’avoir toute la prestance que te donne ton statut royal. “Genya.” salues-tu doucement la jeune fae, un sourire poli dansant sur tes lèvres. “Cela fait bien longtemps.”

"denial and family drama” & @meriah vanserra & @genya lantsov ☆ Il ne ment pas quand il dit qu’il ne l’en empêchera pas. Il n’est pas l’un de ses parents, rien qu’un cousin et Genya est plus qu’une fae adulte maintenant, tout ce qu’il est en mesure de faire comme à l’époque, c’est la conseiller pour que les choses se passent au mieux malgré son tempérament impétueux. C’est parce qu’il connait bien ses ardeurs qu’il s’inquiète et réfléchit à un plan plus élaboré encore et qui puisse la prémunir au mieux des dangers de la législation pathétique humaine. Mais pour cela, il a besoin de peaufiner ses idées et celles-ci demandent réflexion. Au point que son visage se referme à nouveau sous l’observation de Nocturne toujours sagement posé sur l’un des accoudoirs et dont il effleure les plumes lentement dans un geste mécanique. Il peut presque entendre la prise de souffle de sa cousine lorsque la porte s’ouvre et qu’il détourne immédiatement les yeux vers celle-ci. La silhouette automnale s’avance sans la moindre gêne au beau milieu de la salle de réunion, ou plutôt salon privé et sur le moment il en aurait presque un raté cardiaque de la voir ainsi dans l’un de ses peignoirs sombres de satin. Vous m’excuserez l’intrusion mais je commençais à m’ennuyer profondément, dans la chambre. Il n’était guère surprenant que Meriah finisse par arriver, les minutes s’étant écoulées plus qu’il ne l’aurait pensé de prime abord. Cela mais aussi parce qu’il connaissait également le tempérament de son amante pour le côtoyer depuis quinze années. Ce n’était pas pour rien qu’inconsciemment il la savait sienne. Les yeux sombres ne quittent pas la silhouette faelique qui s’avance droit vers lui et il en esquisse même un sourire en coin, de cette trempe. Il s’agirait de l’une de ses anciennes amantes d’un soir il l’aurait chassée comme une malpropre car elle n’avait strictement rien à faire dans ses affaires, mais pas Meriah. Non pas qu’elle ait l’autorisation de partager leur discussion, cela va sans dire, Thrystan et elle gardaient leurs petits secrets de familles, mais… Il n’oserait pas la chasser ni même la châtier, au contraire, à peine se met-elle assise sur l’accoudoir libre de son fauteuil qu’il vient poser une main sur l’une de ses cuisses mise à nue d’un plus large sourire encore. Puis il redevient sérieux en se souvenant que Genya et Meriah se connaissent déjà. Le fait de les voir toutes deux dans une seule et même pièce, secret gardé, lui fait légèrement plisser le nez et il se renfrogne aussitôt, non sans observer la rousse, Nocturne étant bien étrangement silencieux et aussi intrigué que son maître.

Son regard sombre croise celui de sa cousine et il lui adresse un léger signe de tête prouvant qu’il l’a comprise. Leur discussion n’est bien évidemment pas terminée, mais à en juger par les effluves de parfums qui viennent titiller ses sens, Thrystan se lance dans une guerre intérieure pour ne pas se montrer plus territorialiste qu’il ne l’est déjà lorsqu’il observe la jeune fae à ses côtés. Il est toujours temps de remédier à cela très chère… Il ne les quitte pas des yeux, tour à tour et silencieux, sachant pertinemment qu’il n’y a que des prédateurs dans cette même pièce. Il sonde chacune des attitudes comme le serpent qu’il est, Nocturne gonflant soudainement ses plumes sans émettre un son. Et pour répondre à ta question Thrys... Une oeuvre de bienfaisance pourrait être parfaite. Une association pourrait être ce qui nous manque. Nul doute que nombreux seront ceux qui voudront aider leur prochain... Thrys sait à qui le message s’adresse et il ne peut que saluer la tentative de Genya tout autant que la manière dont elle lui répond sans que rien des bribes de leur conversation ne puisse être deviné. Pour peu il pourrait même dire qu’il en est fier. « De cela je n’en doute pas une seconde Gen. ». Sourire revient trouver les traits du fae de la nuit. « Je passerai demain en début d’après-midi au cabinet pour que l’on puisse continuer de parler des détails, suite à tes idées j’ai besoin de réfléchir davantage. Qui plus est… Quel mauvais hôte ferais-je si je continuais de faire attendre ma chère ici présente… ». Paroles irrémédiablement sérieuses au début qui se terminent d’une voix traînante alors que ses doigts habiles viennent attraper la main féminine pour mieux en embrasser la paume, regard posé à la volée dans celui de Meriah. « Si tu as besoin de te reposer avant de repartir, tu peux rester je ne te chasse pas. Surtout si tu as envie de reprendre un verre de l’une de mes superbes bouteilles. ». Clin d’œil adressé à Genya quand bien même il se fait discrètement comprendre sur la question, l’inviter à rester se reposer revient à lui dire qu’il a bien vu les affres de l’alcool commencer à se dissiper mais toujours présent. « Je sais qu’elles sont irrésistibles. » qu’il ajoute en haussant les épaules tout en observant son corbeau bien silencieux, main de Meriah toujours dans la sienne. Par les Aevhen, il serait capable de lui sauter dessus en oubliant la bienséance à force de sentir son odeur à pleins poumons et si Genya n’était pas là. Ce qui le maintient pied à terre, c’est bel et bien l’attitude de Nocturne qui d’ordinaire aurait déjà claqué du bec de mécontentement ou se serait littéralement jeté au visage de l’intruse. Bien sûr, Thrystan n’était pas sans connaître le lien de l’automne avec ces oiseaux mais… Tout de même.      

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Le silence est pesant, quand tu entres dans la pièce. Tu as parfaitement conscience de couper une conversation probablement importante, mais peu t’importe : tu ne voulais plus attendre le bon vouloir de ton amant. Tu étais une princesse, tu étais une Vanserra; tu n’avais pas à attendre qu’on daigne venir te voir. Alors, royale, tu t’avances dans ce salon privé, presque nue dans ce peignoir de soie noire. Ils te regardent, ces êtres de la nuit, te regardent tous les deux, alors que tu avances dans leur direction. Gracieusement, tu prends place sur l’accoudoir près de ton amant. Le geste paraît naturel, calculé. Comme si tu avais fait ça des centaines de fois et non pas car c’était le moindre mal, face à prendre place au sol. Tu t'assoies et, aussitôt, tu sens une main familière prendre position sur ta peau. Tu te figerais, si tu n’étais pas aussi maîtresse de toi-même. Choc et stupeur se mêlait en ton cœur, alors même que tu t’efforçais à saluer ton ancienne connaissance d’une voix neutre. Là où la main de Thrystan touchait ta peau, tu sentais comme ta peau se hérisser, hyper consciente de sa présence sur toi. Qu’est-ce que ton manipulateur d’amant était-il entrain de faire, exactement ? Ce n’était pas le geste en lui-même qui te dérangeait. Pas quand Cymera seule savait le nombre de fois où ce geste avait été répété dans l’intimité d’une chambre. Mais là était le problème, n’est-ce pas ? N’y avait plus d’intimité. Pas quand vous aviez été découvert, pas quand vous aviez un public. Et pas n’importe qui, de plus. Un membre de la famille de ton amant. Un membre adoré, vue qu’elle était encore là, après avoir réveillée la colère de ton si volatile amant. Que le brun glisse sa main sur ta cuisse devant sa famille, envoyait un message que tu n’étais pas prête à accepter. Pas quand tu sentais ton coeur accélérer dans ta poitrine à ce geste. L’espace d’un instant, tu songes à te débarrasser de cette main, à la prendre et à l’éloigner de ta peau. Tu y songes, mais tu ne puis t’y résondre. Ces derniers temps, tu t’es surprise à désirer ces petits gestes, de la part de ton amant. Ces mains qui te touchent hors de vos danses charnelles, ces sourires en coins lors de diverses discussions, ces doigts qui t’aident à t’habiller. Face à eux, tu te prenais toujours à sourire, des papillons dans ta poitrine. Tu ne sais pas ce qu’il se passe avec toi, ne le sais vraiment. Tu sais tout simplement que ça n’annonce rien de bon. Comme le prémisse d’une fin brutale et soudaine.

Elle te salue en retour, Genya. Voilà bien longtemps que tu ne l’avais pas vue. Elle n’a que bien peu changé, d’une beauté toujours aussi charmante. “En effet” souris-tu doucement, essayant de ne pas te laisser distraire par cette main qui était définitivement bien haute sur ta cuisse. Par vengeance, par envie, tu viens glisser tes ongles le long de la nuque de Thrystan, jouant avec les quelques boucles sombres s’y trouvant. “Il faudra remédier à cela, quand je serais un peu plus vêtue.” susurres-tu tranquillement, comme si c’était une chose parfaitement normale que de se faire prendre dans l’acte par la famille d’un amant.

La brune se désintéresse de toi, l’espace d’un instant, parlant d’oeuvres de bienfaisance et du nombre qui se presseront pour donner. Tu ne réponds rien, tu es bien trop aiguisée politiquement, pour te faire avoir par un tel piège. Il n’a que peu existé, ce temps où tu ne voyais pas arriver une tentative de manipulation. Ton amant lui répond et tu roules mentalement des yeux, face à la suavité exagéré de ses paroles, quand il prend doucement ta main et la porte à ses lèvres. Ce simple geste te fait frissonner et tu luttes pour le pas le regarder faire fixement. Depuis quand Thrystan était-il aussi tactile avec toi ? Ta main tressaille contre ses lèvres et tu manques de la retirer brusquement. Mais tu te retiens. Non, à la place, tu lui lances un petit sourire en coin, ne montrant rien du désir qui recommence à doucement brûler en toi. “Il faut bien que quelque chose chez toi le soit, Thrystan.” taquines-tu doucement le brun, sans oser aller plus loin, te sentant étrangement perdue quand à votre relation, pour la première fois en quinze ans. Depuis quand étiez-vous aussi proche ? Depuis quand était-il devenu normal pour vous de vous taquiner ? Tu ne savais pas, tu étais perdue. Et alors même que la confusion manquait de marquer tes traits, le silencieux corbeau près de toi s’approcha d’un claquement d’ailes, venant se poser sur tes genoux. Tu clignes des yeux, ne t’étant pas attendue à ça, mais non pas choquée pour autant. Tu es de l’Automne, les corbeaux sont des êtres de la mort. Doucement, tu viens caresser ses plumes sombres, la bête croassant de contentement face à l’attention qu’il recevait de ta part.