lost in reflections. (jangsu)

Some things in our lives are inevitable..
@jangsu ji

Les engrais que l'on sème ne sont pas toujours mauvais, mon hirondelle. Il y a du bon dans tout ce que nous entreprenons quand bien même la conséquence attise la flamme de la colère. Peut être que ta défunte figure maternelle avait raison, tu ne le sauras sans doute jamais. Elle aimait laisser en suspend une question mystérieuse pour faire intervenir le temps et te laisser ainsi cogiter. Son sourire bienveillant sans la moindre once de véhémence atteint encore les rives langoureuses du passé. Elle n'est pas encore tout à fait partie à tes yeux, ne le sera-t-elle sans doute jamais. Quoi qu'il advienne, le monde continue de tourner sur lui-même indélébile boucle qui cesse de plisser sur un axe à l'équilibre instable. Un soupire siffle entre tes lèvres tandis que les premiers oisillons aux plumages chatoyants et colorés s'éveillent par leur chant rayonnants et teintés de charmes de séduction. En pleine période saisonnière, la nature dévoilait un tout autre visage, un faciès qui ravit malgré toi un sourire qui décuple la jeunesse de ta douceur et de l’authenticité de ton essence. La foi n'existe aucunement dans les croyances prononcés par autrui mais les gestes et les actes que l'on alimente à force de raison. Une philosophie qui se dépeint au quotidien dans les corridors et les chambres de la l’hôpital de ta ville natale – ou encore dans les ruelles les plus désertées et redoutés de zeherim. Une région pionnière dans bien des domaines mais qui a tendance à régresser en terme de tolérance. Une opinion passé sous silence sous peine de représailles, certes, mais cela n'a jamais empêché les membres du clan Cheng d'agir pour le bien d'autrui. Famille de guérisseurs depuis des générations, la vocation dans de la médecine est un vecteur qui semble ne pas avoir trahit les rangs de la descendance. Est-ce qu'il y aurait à une prochaine génération d'être humain ? Une interrogation à laquelle tu ne répondrais même pas, elle n'en vaut pas la peine en des temps sombres comme celui là. Ton objectif était surtout de protéger ton petit frère qui à l'aube de son adolescence peignait déjà les couleurs d'un horizon dont le clair-obscur est on ne peut plus tangible.

L'épais brouillard diminue au fur et à mesure de ta marche sur la terre féconde d'un peuple où la cour perdure encore. Nombreuse étaient les rumeurs parcourant cette densité de verdure mais à contrario de la généralité, tu ne portais aucun jugement sur cette forêt luxuriante aux attraits énigmatiques. Elle était surtout un véritable jardin de plantes et d'herbes médicinales hors du commun, de quoi fabriquer des remèdes naturelles et peu coûteux. Ainsi, Mère Nature dispensait bien des présents et tu espérais compenser ce clin d'œil par un respect étendu des éléments naturels. Le soleil commençait à peine à étendre ses rayons solaires lorsque tu étais partie, chassant drastiquement la touffeur de la pluie de la veille. Seule la brume dispensait encore ses caprices en retombant d'une lenteur désabusé. Bonnet fiché sur le sommet de tes mèches noires de jais, tes perles en amandes s'agitent à la chercher des feuilles de verveine et quelques fleur de camomille. Des plantes nécessaire au traitement de ton jeune frangin victime de fragilité pulmonaire. Ces derniers temps, les heures à l’hôpital ne cessaient de s'accumuler et tu en avais perdu le fil des priorités. Tu pensais avoir assez pour finir le mois à venir mais Tan ne t'avait rien, bien trop souci de te causer tant de problèmes. Ainsi voilà pourquoi tu parcours assidûment les sentiers éloignés de la forêt d’émeraude. L'habitude d'y trouver tes herbes est monnaie courante et certains endroits sont plus fournis que d'autres. Seulement, la présence du brouillard ne te facilite pas réellement la tâche aujourd'hui. Un franc sourire éclaire tes traits de poupée lorsque tu aperçois des feuilles tilleul. Ce n'est pas de la verveine mais cela fera grandement l'affaire, te dis-tu à toi même. Tu t'accroupis pour cueillir les quelques feuilles lorsque ton rongeur sort la frimousse de ton sac en cuir, ses petites moustaches se remuant avec cupidité de gourmandise. L'écureuil saute sur ton épaule gauche, touchant le lobe de ton oreille avant de rugir d'espièglerie et de foncer en direction des baies sauvages juste en face. Tu secoues amusement la tête tout en continuant de rassembler des herbes. Crac. L'échine dorsale se crispe instinctivement tandis que tu parcours d'un œillade circulaire les alentours. Tu fermes son sachet en toile contenant le tilleul, le range précieusement dans ta besace en cuir avant que tes doigts ne glissent sur ta ceinture où sont accrochées tes shurikens. Doucement, tu te redresses tout en lorgnant l'encre de tes yeux sur les environs mais même de ta petite taille il t'est difficile de te feindre dans cet environnement brumeux. Tu siffles un air commun que le concerné saura identifier avant de lever ton index en direction du vent. Crac. Derrière toi, Cecily ! Et sans crier garde, tu te retournes, tes doigts se resserrant sur l'étoile aiguisé.