family business (lantsovs)

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La nuit tombe, il est bientôt l'heure de se mettre en route. Ehrys hume l'air sur le pas de sa porte. Il y a cette odeur caractéristique des soirées chaudes d'été. Les odeurs emprisonnées qui se libèrent enfin lorsque la nuit tombe et que les rayons du soleil ne terrassent plus ni les corps, ni les objets. Pourtant le printemps s'annonce à peine, Ehrys maudit mentalement les humains pour les changements saisonniers étranges qui apparaissent. Il visse sur sa tête le chapeau qu'il a acheté il y a peu, le modiste lui a promis qu'il était de meilleur goût et que tous les fae se l'arrachaient à Valréal. C'est une habitude qu'il a pris sans s'en rendre compte, mais qui le répugne. Mettre un couvre chef en sortant de chez lui pour cacher ses oreilles est devenu quasiment obligatoire alors que fait inconsciemment. Parfois, lorsqu'Ehrys s'en rend compte, il se maudit de vouloir masquer la seule différence physique visible qui le différencie des humains. Mais il n'y peut rien, depuis ses voyages avec Mischa dans tout Ozira, il ne peut s'empêcher de se faire moins exubérant et de ne pas montrer ses oreilles pointues. Question de survie. Cinnerial est clémente pour les Lantsov et les fae, mais il préfère éviter de trop se montrer. Le soir, pour se déplacer il prend rarement le tramway. Ehrys aime marcher dans la ville, les lumières du soir lui réchauffent le coeur. Et la lune lui fait du bien. Sa qualité de fae de la nuit se révèle souvent à la nuit tombée. Tout est plus facile lorsque la lumière laiteuse de la lune se réfléchit sur la peau et les actions d'Ehrys.

Thrystan a invité, pour ne pas dire convoqué, toute la famille à se réunir au Nocte Somnia, club familial. A plusieurs centaines de mètres, on entend la musique qui s'élève du bâtiment grandiose de l'héritier Lantsov. Ehrys se fraye un passage dans la queue qui attend pour rentrer dans les salons feutrés et intimes du club. D'un léger signe de tête au personnel du Nocte qui contrôle les entrées et les sorties, il pousse la lourde porte. La grande salle n'a pas changé. Cela fait quelques mois qu'Ehrys n'y est pas rentré, mais la décoration à l'honneur de leur cour est toujours présente. Exubérante. Magique. En apprentissage à Hyesu, cela fait bien depuis trop longtemps à son goût qu'il n'a pas vu son frère. Il grimpe quatre à quatre les marches qui le conduisent au salon privé de Thrystan. Il ouvre la porte en la faisant claquer. « — Thrys, la qualité de ton accueil a bien diminué ! » Il sourit à pleine dents en appercevant Thrys assis sur son fauteuil favori en train de surveiller la foule au loin. Ehrys est plus que ravi de voir son frère. « — Je pars un mois et c'est comme ça qu'on récompense l'enfant prodigue ? »

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Rituel qui lui a permis d’aller de l’avant toutes ces années. Elle ne sait pas ce qu’elle ferait sans eux, même si elle est loin d’aller jusqu’à l’admettre en public. Ces réunions familiales lui mettent à chaque fois du baume au cœur et même s’il lui arrive d’arriver en retard juste pour pouvoir voir l’air ennuyé de Thrystan, jamais elle ne louperait cet instant qui lui permet de se ressourcer. Elle a l’habitude de se rendre au club, généralement à l’improviste, mais ce soir, c’est sur demande, car elle refuse de considérer cela autrement, de Thrystan qu’elle franchit les portes du Nocte.

Le club à beau appartenir à son cousin, elle se sent ici chez elle, au grand dam de son propriétaire. Elle s’avance, royale dans sa robe bleu nuit qu’elle a choisit avec soin, ses escarpins accentuant le balancement de ses hanches à chaque pas. Elle aperçoit rapidement la silhouette d’Ehrys fendant la foule devant elle, et un sourire vient orner sa lippe carmine. Cela fait un moment qu’elle ne l’a pas revu, le fae étant souvient absent pour son apprentissage. Elle le suit, montant les marches avec un peu plus d’élégance que son cadet. Elle marche à sa suite alors qu’il pénètre dans le salon de Thrys avec fracas. « — Thrys, la qualité de ton accueil a bien diminué ! » Elle s’avance pour se retrouver devant porte close, le malotru a eu l’outrecuidance de lui claquer la porte au nez. Fronçant les sourcils, elle ouvre la porte et s’avance. « — Je pars un mois et c'est comme ça qu'on récompense l'enfant prodigue ? » Elle lui ôte son couvre-chef , faisant danser ce dernier entre ses doigts. Elle déteste qu’il se couvre ainsi, comme honteux de ce qu’il est. « L’enfant prodigue a perdu ses manières entre temps il semblerait. » Elle va déposer un baiser sur la joue de Thrystan en salutation avant de se retourner vers Ehrys, lui lançant son chapeau, une lueur malicieuse venant illuminer ses prunelles. « La prochaine fois que tu me claque la porte au nez mon chou, les Halhs en soient témoin… » Elle se rapproche de lui, claquant un baiser sur sa joue. « … tu ne pourras plus t’assoir pendant une semaine. »

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“Nightly family reunion” & @ehrys lantsov @svetlana lantsov @genya lantsov @rhyia lantsov @"Vladan Lantsov" ☆ Nocte Somnia
Assis de manière élégante dans son fauteuil favori, il attend patiemment l’apparition des autres Lantsov. Il vient tout juste de terminer de rédiger un petit mot de son encre violette à leur chère mère, papier replié dans la poche intérieure de sa veste. A présent, tandis que la première âme de la nuit pénètre avec fracas dans la pièce, Thrystan est en train de donner des morceaux de viande cru à l’un de ses deux oiseaux préférés qui bat violemment des ailes en entendant la porte claquée. Aussitôt l’aîné se raidit et maudit son frère à la seconde où celui-ci prend la parole. Pour autant, il ne lui adresse pas encore de regard, focalisé sur sa lente caresse du plumage noir d’Astre et laissant plutôt sa voix traînante énoncer un… « Si tu veux un accueil plus clément, je te suggère de ressortir et de rouvrir cette porte avec tendresse. ». Le mot tendresse est prononcé les dents serrées tandis que Genya apparaît derrière Ehrys et lui fait remarquer sa délicatesse attention à son égard, subtilisant par là-même le couvre-chef du plus jeune. A cette vision, Thrys grimace. « L’enfant prodigue a perdu le sens du style en même temps que ses manières. Que t’apprennent-ils donc à Hyesu ? ». Baiser posé sur sa joue quand il n’a rien demandé, ils viennent à peine d’entrer qu’il serait presque déjà fatigué, mais ça, c’est les taquineries qu’il veut bien leur montrer. En réalité, le fae de la Nuit est ravi de les voir et de pouvoir observer son frère qu’il n’a pas vu depuis des semaines, même si tout le monde sait que les semaines comptent comme des heures pour eux. La prochaine fois que tu me claque la porte au nez mon chou, les Hals en soient témoin… … tu ne pourras plus t’assoir pendant une semaine. « Qui a dit que j’étais tactile ? Ma réputation ? Ah d’accord… » qu’il ajoute d’une petite voix en réponse au baiser pendant que Genya continue sa tirade et mentionne les hals. Paroles aussitôt prononcées, aussitôt l’aîné rétorque car il ne peut pas s’en empêcher, sourire perché aux lèvres tandis qu’il se lève pour emmener Astre rejoindre Nocturne sur un perchoir un peu plus loin. « Les Halhs sont bien trop magnifiques pour être mêlés à vos histoires, non pas que tu ne sois pas magnifique Genya darling, bien au contraire tu mériterais la lune entière, mais laisse-les donc tranquilles. Tu connais ma vénération pour ces êtres splendides… ». Revenant vers eux, il se tourne vers Ehrys. « Quant à toi, n’ose même pas remettre ton chapeau ici. ». Le sourire de Thrystan s’élargit et il vient donner une accolade à son frère cadet. « Servez-vous il y a assez d’alcool pour vénérer les Halhs en attendant les autres ! ».

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Les paupières s’ouvrent sur un ciel aux reflets vespéraux et l’instant paraît suspendu dans le temps. Les pupilles fixées sur la lucarne qui agrémente son appartement, ou plutôt devrait-on dire le grenier dans lequel elle a élu domicile, elle oublie le temps d’une seconde l’endroit où elle se trouve. Jusqu’à ce qu’un mouvement à l’extrémité de sa vision ne la rapatrie dans le contexte qui est le sien depuis plusieurs décennies déjà. Elle ne saurait dire si le temps lui a paru s’écouler trop vite, ou inversement, depuis l’installation de sa famille à Cinnerial. Tournant furtivement la tête, Svetlana aperçoit la toile, entassée sur tant d’autres dont il faudrait qu’elle se débarrasse, doucement s’approcher du plancher au bois clair de la pièce. Le bruit n’est guère fort mais à l’audace de la tirer de sa torpeur. Elle ne devrait pas se trouver ici, à peine sortie d’un sommeil qui n’a rien de réparateur, à cette heure de la journée. Elle devrait se trouver au Coliseum, à préparer quelques chimères à vendre au public du soir.

« Je ne viendrai pas demain, obligations familiales. Vladan a dû vous prévenir. » Elle était partie sans attendre de savoir si la permission lui était accordée ou non, il ne s’agissait de toute manière pas d’une question. « D’accord ! Mais tu as intérêt à découvrir pourquoi la vieille Harrow ne vient plus ! » Elle avait ignoré la voix pour se diriger vers le calme de son antre.

Le souvenir de cette dernière conversation de la veille la tire de sa torpeur, elle tire de sa penderie la première robe qui lui tombe sous la main, un océan de tissus gris anthracite, avant de se diriger en vitesse au Nocte Somnia. Elle avance les yeux dans le vide, les épaules légèrement voûtées dans une position qu’elle a mis des mois à perfectionner. Alors que la nuit tombe, elle n’est plus qu’un passant comme un autre profitant de la douceur de vivre de Cinnerial. Ce n’est qu’à l’entrée de l’établissement que son port de tête se redresse et qu’elle ose enfin poser son regard sur ceux qui l’entourent. Mouvement de tête savamment exécuté et elle pénètre dans la tanière de Thrystan, ainsi qu’elle aime à appeler ce lieu. Elle gravit les marches à la hâte, bien trop consciente d’avoir failli à sa ponctualité d’ordinaire exemplaire. La porte est fermée, mais déjà des voix lui parviennent de l’autre côté. Il lui faut un moment pour s’habituer au bruit, comme chaque fois. Réprimant le sourire qui semble vouloir s'épanouir à l'angle de ses lèvres, elle entre sans bruit dans la pièce. « Genya, il me semblait que tu avais meilleur goût que ça. » dit-elle en guise de salut à sa cousine qui tient entre les mains un chapeau de nature inconnu. « J’ai entendu parler d’alcool, j’espère que tu as daigné sortir un vin digne de ce nom Thrystan, et pas cette horrible piquette que tu nous as servi la dernière fois. » Sans attendre de réponse, Svetlana prend place sur un fauteuil situé au coin opposé de la pièce. « Ehrys, Cinnerial sera contente d’apprendre que tu te souviens de sa localisation. ». Dans un autre monde, à une autre époque, elle leur aurait dit qu’ils lui avaient manqué, mais c’était avant que tout ne leur soit arraché.

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S'il y a bien une chose capable de perturber profondément Vladan, c'était le monde. La foule. Et plus particulièrement le monde qui pouvait faire attention à lui. Isolé, écarté dans son enfance, il n'eut pas le loisir d'évoluer avec aisance au milieu de regards admiratif. Préférant la solitude et les ombres, se tenir à l'écart se trouvait être l'une de ses meilleures compétences. Pourtant, il devait faire des efforts lui avait sermoné son père. Être digne de son rang. De sa famille. Puis, après tout, il avait réussi à renouer avec ces cousins et avec sa soeur, une réunion de ce genre pouvait être une opportunité. Ce fut avec cette pensée qu'il traversa les rues de Cinnerial pour dénouer le noeud qui commençait à se former dans son ventre. Enfin, il arrivait devant les gardiens de l'antre de Thrystan. Vlad' s'amusait à appeler ce lieu ainsi car il en était clairement question. L'établissement pouvait mettre des centaines d'étoiles dans le regard du jeune Lantsov comme il pouvait en mettre dans tous ces clients. Reflet de la magnificence de la famille et de l'ambition de son propriétaire. Autant d'artifices qui remuait l'envie et l'amertume chez le jeune Lantsov. Il aurait aimé tenir pareil endroit si son destin n'avait pas été aussi ... Intraitable. On ne pouvait être un paria et avoir le pouvoir. Bientôt.

Finalement, il ne pouvait pas y avoir meilleur endroit pour accueillir cette réunion familiale. Son visage particulier fut son tiquer d'entrée, marque indélébile du cousin qui pouvait aller et venir dans ces lieux. Il se rendit rapidement dans le salon privé où des éclats de voix lui démontrait son retard. Tant pis, après tout, les véritables personnalités se devaient d'être en retard. Malgré cela, son entrée fut probablement plus discrète que le reste de sa famille, même s'il ne lâchait pas son sourire en coin moqueur. « Et bien ... Je vois que l'on attend pas les meilleurs d'entre nous ! », Vladan pouvait déjà voir quelques verres dans les mains et les railleries qui fusaient déjà. Evidemment qu'il en serait aussi la cible, il devait consolider son esprit, préparer son bouclier. En même temps, il n'était pas un familier de ce genre d'entrevues, même s'il faisait des efforts pour y trouver sa place. Très loin d'être tactile, il fit simplement un signe de tête à chacun, avec un sourire plus appuyé à sa chère soeur : « Je vois que Nala' t'a laissé partir plus tôt aujourd'hui ! Je n'étais plus sûre de l'avoir prévenu pour ce soir. » un léger haussement d'épaules faussement désolé « Oops. ». Puis il reporta son attention sur le maitre des lieux : « Les videurs doivent maintenant être habitué à ma présence, je suis rentré avec une facilité déconcertante, en espérant que des fae de l'Aube ne s'amusent pas à reproduire ma face pour avoir de bonnes entrées ! », l'amusement sur le visage, il essayait maladroitement de plaisanter même si cela n'était pas forcément son fort. Surtout son pression, tous ces regards sur lui. Alors qu'il parlait il se déplaçait avec fluidité jusqu'à la fameuse table qui présentait ses rafraichissement pour se servir un verre d'un vin pétillant avant de présenter la bouteille aux autres de l'assistance : « Au moins cela à effectivement une autre couleur que celui de la dernière fois, ne t'en fais pas Svet' ! Un verre ? »

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Taquineries saisies en pleins vol, par les Aevhen, ce que leurs chamailleries lui avaient manqué. Clin d’œil adressé à Thrystan devant sa remarque suite à son baiser. Cheveux qu’elle fait virevolter par-dessus son épaule alors qu’il enchaine, évoquant la beauté des Hahls et la sienne. Main taquine qu’elle va passer dans les cheveux de son cadet pour leur redonner forme après avoir été plaqués par cet horrible couvre-chef. Elle ne supporte pas qu’il veuille, qu’il doive avoir recourt à de tels stratagèmes pour passer inaperçu au milieu des humains, elle estime qu’un Lantsov ne devrait pas avoir à se fondre dans la foule badaude. Un sourire tendre qu’elle esquisse avant d’aller se servir d’un verre. « J’espère que tu as prévu davantage de vin que la dernière fois Thrys. » Parce qu’une fois lancés, les Lantsov étaient tout à fait capable de rivaliser avec le plus enivré des fae de l’été. Vin qu’elle se sert d’une main habile avant de le porter à ses lèvres. Epaule qu’elle hausse nonchalamment lorsque Svetlana évoque le chapeau, ce maudit chapeau. Elle pourra peut-être y mettre le feu un peu plus tard dans la soirée. Elle désigne d’un signe du pouce Ehrys comme seul responsable. Il y a bien des choses qu’elle peut faire pour sa famille, mais assumer un tel manque de goût ? Hors de question.
Visage qu’elle redresse alors que Vladan ouvre la porte pour se joindre à eux. Elle l’observe un moment, cela lui est toujours étrange les premières secondes de le voir ici, ce sourire moqueur aux lippes. Elle ne peut s’empêcher de superposer le visage du poupon qu’elle a connu au-dessus de ses traits. Ses prunelles ne le quitte pas alors qu’elle déguste son vin. L’observant évoluer auprès de Svetlana. Elle s’approche de lui tranquillement alors qu’il évoque la facilité avec laquelle il est parvenu jusqu’à eux ce soir. « Tu fais parti de la famille Vladan. » Évidence qu’elle souligne d'un main posée sur l'épaule de son cousin avant qu'elle n'aille trouver place dans son fauteuil favoris. Parce qu’elle estime qu’il n’y a pas de mal à souligner ce genre de chose de temps à autre, particulièrement avec lui.

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La porte d'entrée se ferme d'un coup si violent que le choc résonne sur les façades des immeubles du quartier résidentiel. Le corps bouillonnant de rage, Rhyia se met à marcher d'un pas pressé en direction du Nocte Somnia, faisant claquer ses talons sur les pavés de la ruelle. Cela fait bientôt plusieurs dizaines de minutes qu'elle tente de calmer son esprit agité et ses pulsions colériques mais rien n'y fait. Iseul finira par avoir sa peau, un jour ou l'autre. Il ne lui faut que quelques minutes pour traverser le peu de rues qui séparent son appartement du club de son frère où l'attend certainement déjà toute sa famille. Elle se fiche éperdument d'être en retard ou que l'on puisse l'attendre. Elle n'a également que faire des quelques passants qui s'écartent sur son passage, interloqués de voir des pans de ténèbres l'envelopper d'une noirceur sans pareille. Oui, Iseul aura sa peau, si elle ne finit pas d'abord rongée par sa propre colère.

Arrivée devant les grandes portes du quartier général des Lantsov, elle ne prend pas même la peine d'adresser un regard au personnel chargé de filtrer la clientèle et, aussitôt à l'intérieur, se dirige vers les escaliers pour rejoindre le salon privé. « Maudit soit l'imbécile qui m'a collé cette sauvage dans les pattes ! » qu'elle crache en ouvrant sans aucune délicatesse les portes de ce sanctuaire. Elle s'arrête un bref instant, faisant glisser le long de ses doigts fins des gants de soie noir, parfaitement assortis à sa tenue aussi scintillante que les étoiles du ciel de Nyzhalian. « J'ai besoin d'un verre. » finit-elle par dire, plus absorbée par l'irrésistible envie de plonger ses lèvres dans ce fameux liquide doré que par les visages tournés vers elle. Un liquide, qu'elle s'empresse de faire couler dans un verre et de boire d'un cul sec. Soupir de soulagement, alors qu'elle sent cette douce brûlure lui chatouiller la gorge. Satisfaite de ce court moment de bien-être et enfin calmée, Rhyia pose enfin son regard sur les fae présents, un léger sourire étirant ses lippes à la vue de cette famille qui lui est si chère. « Gen, Svet. Vladan, ravie de te voir parmi nous. » dit-elle tout simplement en guise de salutation, alors qu'elle se dirige vers Thrystan pour lui déposer un rapide baiser sur la joue. « Quant à toi Ehrys, je suis peinée de constater que tu n'as même pas pris le temps de rendre visite à ta très chère soeur dès ton retour, surtout après un si long voyage... »

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Svetlana fait son entrée, aussi ravissante que sa cousine déjà présente, c’est bien là quelque chose que Thrystan adore : voir pénétrer les femmes de la famille au sein de sa tanière. Car il n’y a pas plus élégante qu’une Lantsov – ou qu’un Lantsov d’ailleurs. L’image féminine est probablement autant vénérée que les Hahls eux-mêmes, n’en déplaise aux Humains trop adorateurs du machisme. « De la piquette ? Je ne sers jamais de piquette Svet, il n’avait certainement pas coûté aussi cher que celui qui est sur la table ce soir mais ce n’était certainement pas de la piquette. Tu avais peut-être dû prendre une pastille à la menthe qui a dénaturé le goût avant ? A moins qu’Ehrys ne t’ait fait une blague… ». Sa grimace laisse place à un sourire amusé à mesure qu’il parle, notant bien dans un coin de sa tête que sa chère cousine n’avait pas spécialement l’air dans son assiette malgré son côté toujours plus ou moins réservé. A propos d’alcool, Genya poursuit sur la même lancée et cette fois le fae de la nuit lève les yeux au ciel comme s’il espérait y voir les étoiles à travers le plafond pendant que Vladan se fraye un chemin jusqu’à eux à la manière d’un chat discret. Se pinçant l’arête du nez, il continue néanmoins d’écouter les dires des membres de sa famille qu’il adore. Ce serait mentir que d’oser dire que ce n’était pas le cas. Même Vladan, qu’il connaissait moins que les autres, une fois la confiance établie – et les Aevhen savaient combien il était dur à la confiance, pouvait être considéré comme un membre à part entière de leur clan de Lantsov. « Vlad. » qu’il salue d’une voix traînante, pleinement amusé par les piques qui volent en tous sens. « Ce serait une idée intéressante que de vouloir profiter d’une entrée gratuite en empruntant ton visage mais pas nécessairement très malin. Ils ne peuvent que prendre l’apparence, la duperie ne passerait pas inaperçue très longtemps. ». D’un geste, l’aîné se lève de son fauteuil dans le but d’aller se servir un verre et ainsi leur montrer que cela n’a rien d’une piquette, pour ceux qui aimeraient se mettre au vin, sinon il y avait de quoi satisfaire toutes sortes de palais différents. Au commentaire qui s’échappe des lèvres de Vladan, Thrystan ne peut que lever les yeux au ciel une seconde fois. « Que les Aevhen pardonnent pareil manque de goût de la famille pour les vins et spiritueux. Tss. » qu’il lâche alors en haussant les épaules et buvant tranquillement son verre de vin rouge. D’un coup d’œil dubitatif, il cherche Rhyia du regard, prêt à demander à son frère s’il sait où elle est, elle qui n’est jamais en retard d’ordinaire. Comme pour soulager ses pensées, la porte s’ouvre à la volée sur une cadette furibonde mais tout aussi élégante que ses cousines. Maudit soit l'imbécile qui m'a collé cette sauvage dans les pattes ! J’ai besoin d’un verre. A la mention de la sauvage, Thrystan ne peut s’empêcher de ricaner, connaissant parfaitement les humeurs d’Iseul. « Ça tombe bien, nous étions en train d’attaquer. ». Sans se faire attendre, il lui propose un second verre de vin qu’il glisse entre ses doigts, baiser rapide déposé sur sa joue par Rhyia dans le même temps. Décidément, que de baisers aujourd’hui. « Ne bois pas le deuxième cul sec ou tu risques d’y briser tes talons mon cœur. » qu’il précise d’un murmure à l’attention de sa sœur d’un fin sourire aux lèvres. Décidément, c’était toujours un remue-ménage que de recevoir les siens. « Je suppose que si la sauvage t’a enquiquinée, elle va bientôt venir faire de même à mon étage ? ». Iseul ne manquait jamais une occasion de venir lui rappeler son existence.

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Ehrys regarde sa cousine rentrer en grimaçant, en effet, il ne l'a pas entendu arriver et vient de lui claquer la porte sur le nez (qu'elle a joli d'ailleurs). Il lui rend son baiser en riant, même si Genya peut être terrifiante, il sait qu'elle plaisante. Thrystan râle encore, bougon mais sous ces paroles brusques, Ehrys sait pertinemment qu'il apprécie de voir toute la famille réunit. « — Désolé Thrystan d'avoir plus de classe que toi, ce chapeau est à la dernière mode à Hyesu. » Thrystan lui lance un regard noir et lui intime de ne plus le mettre devant lui. Tandis que Genya le jette au loin. Elle n'a pas idée du nombre d'ozilles qu'il a dépensé, Ehrys soupire. Oui, les Lantsov sont vieux jeu, enfin surtout privilégiés et plutôt inconscients de leur chance d'être à Cinnerial. Ehrys évite de répliquer, il a envie que leurs retrouvailles ne soient que joie. Il ne veut pas parler d'humain sous leur toit, ni du sort des autres faes, là-bas hors d'Adénor.

Svetlana entre à son tour dans la pièce, rapidement suivit de Vladan qui plaisante sur son arrivée tardive et sur les verres de vin dans toutes les mains et du vin déjà dans les bouches. Il se sert un verre et Ehrys rit. « — Ahah Vlad, tu ne sais pas si bien dire. » Il boit une gorgée du vin qui semble et essaye comme il le peut d'engager la conversation loin de son couvre-chef. Alors il enchaine sur la discussion controversée sur le vin. Une boisson qu'il trouve totalement à son goût. « — Ça fait du bien de rentrer à la maison, l'alcool de riz commençait à me fatiguer l'esprit. » Le vin est plus doux en bouche et il lui rappelle les Lantsov, quelque chose de nostalgique qui ne pourra jamais être détrôné dans son esprit.

La plus jolie arrive enfin, Rhyia est là, tempétueuse mais toujours sublime. Elle lui a tant manqué. Les semaines sans la voir sont une torture. Elle fait mine de l'ignorer un moment en virevoltant dans la pièce. « — Rhyia, ma douce, nous n'attendions que toi » Elle lui jette un simple coup d’œil et finit par se verser un verre et le boire un seul trait. Elle fulmine contre Iseul, Peiné il la regarde embrasser Thrystan avant lui. « — Tu m'as tellement manqué ! » Ehrys esquive complétement ses reproches, mais il ne dit pas ça pour lui faire plaisir, le jeune fae a besoin de la voir. Il la prend dans ses bras en l'embrassant affectueusement. Son sourire lui avait manqué. Il sent ses forces revenir maintenant qu'elle est près de lui. Rhyia le complète si bien qu'il ressent un vide lorsqu'elle n'est pas là. « — Et pour Iseul, je te promets que je vais essayer de m'en occuper plus souvent. » Il lui murmure doucement à l'oreille, il s'excuse pour quelque chose qu'il ne maîtrise pas, mais il se sent coupable de les laisser avec cette tornade. Iseul peut être parfois -toujours- compliqué à gérer. Mais, il ne veut pas concentrer la conversation sur elle, aujourd'hui c'est jour de fête, ils sont enfin réunit. Alors Ehrys ouvre la conversation sur des choses plus importantes; « — Sinon que s'est-il passé en mon absence ? » Sa question sous entend aussi bien Fen'Haven comme les recherches de leur cour.

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Même si sa boutade se voulait plus drôle qu'autre-chose, il révélait cette part de lui qui avait encore du mal à se lier à la famille. Même si cela relevait d'un voeu pieu qu'il possédait au fond de lui. Plus sensible qu'il ne voulait le montrer, l'ainé de la deuxième branche fut particulièrement touché par la remarque de sa cousine et la main douce et réconfortante posée sur son épaule. Un simple sourire reconnaissant grandit sur les lèvres du balafré, sincère dans sa démarche, même si les mots ne sortaient plus. La boutade en question semblait faire aussi réagir Thrystan, ainsi qu'Ehrys, et Vladan se sentit plus libre de poursuivre : « En même temps, je suis d'accord ce serait osé de s'emparer de pareil ... » un geste de la main qui entoure sa face « Visage. ».

Une nouvelle tempête fit son apparition dans les quartiers de la famille quand Rhiya fit son entrée fracassante. Vladan se décala légèrement de la table à boisson, voyant que sa cousine avait vraiment besoin d'un rafraichissement. La source de cet orage ne se fit pas attendre. La petite protégée de la famille faisait encore des siennes. Mal à l'aise, il se demanda si sa remarque à son entente était une pique ou une sincère sollicitude. Préférant botter en touche pour le moment, il se contenta d'un simple : « Ravi d'être parmi vous aussi. ». Avant de replonger à son tour, ses lèvres dans le liquide doré. La conversation s'engagea alors qu'Ehrys s'enquérait des nouvelles pour la famille. Et Vladan hésita un instant. Devait-il parler de sa rencontre et de ce qu'il tramait avec la jeune Valois ? A moins que d'autres membres de sa famille n'aient des choses à raconter. Pourtant, il se décida à lâcher sa bombe quand même, même si attirer si subitement les regards le glaça un peu sur place. Se donnant une certaine contenant, il sirotait tranquillement son verre, appuyé sur la table derrière et lui et laissa passer d'une voix trainante : « Oh assez peu de choses de nouvelles de mon côté ... Enfin, il y a plusieurs mois déjà, j'ai fait une rencontre intéressante : Victoria Valois. ». Le suspense était à son apogée, et il laissa échappé avec un sourire en coin démontrant sans peine l'ironie de sa future phrase : « Et on s'entend plutôt bien, le sens que je vais aller faire un tour par Valréal, un de ses jours. » Puis il tourna le visage vers le reste de la famille, voulant changer de sujet et assez curieux de savoir si d'autres avaient des informations qui pourraient leur être utile : « Et toi Ehrys, tous se passe bien du côté de Hyesu malgré la surconsommation d'alcool de riz ? »

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Elle les observe de son siège la brune, tranquillement installée, ce verre qu’elle vide progressivement à la main. Brûlure de l’alcool qu’elle savoure le long de sa gorge. Ils pouvaient toujours compter sur Thrys pour avoir certaines des meilleures bouteilles d’Adénor dans sa cave. Elle pourrait presque être heureuse la brune. Presque. S’il n’y avait pas ce vide prégnant la dévorant qu’elle n’oublie jamais complètement.Sa langue qui claque contre la voûte de son palais lorsqu'elle entend son cousin parler de lui de la sorte. Cela la peine, il devrait être fier de ce qu'il est, cicatrices avec. Il est un Lantsov, il a survécut, il se bat, et ne devrait pas ressentir de la honte face à ses traits. Elle lève son verre en direction de sa cousine qui fait une entrée fracassante. Elle s’attendrait presque à voir Iseul la suivant comme son ombre. Et elle compatit Genya, vraiment. Un sourire venant soulever un coin de ses lippes devant le qualificatif utilisé par sa cadette. « Pitié, dis-moi qu’elle n’est pas dans les parages… » L’enfant de la nuit apprécie la fae de l’Aube. Mais cette dernière a pour fâcheuse tendance à épuiser ses réserves de patience à une allure prodigieuse.

La fae hausse les épaules devant la question d’Ehrys. La vie reste toujours la même pour elle, rien à l’horizon, pas un souffle venant de son carranam, la petite vie de Cinnerial qui renferme sur carcan sur elle inlassablement. Mais il faut croire que tous les membres de sa famille expérimentent la même chose. Vladan est après tout plus investi qu’elle dans Fen’Haven. Mais elle ne s’attendait tout de même pas à ce qu’il sorte ce nom. Valois. Elle tousse Gen, l’alcool qui ne glisse pas tranquillement, brûlant sa trachée artère. Poing qu’elle abat sur son buste alors qu’elle dépose son verre sur une table basse près d’elle. Inspiration chevrotante qu’elle prend, heureuse de ne pas avoir recraché sa gorgée sur sa famille. « Valois ? Tu es sérieux ? » Sa voix est rauque alors qu’elle visse ses prunelles sur son cousin, elle le voit son sourire, l’ironie qui le teinte et pourtant, elle a peur. Parce qu’il ne s’attaque pas à n’importe quelle famille. Elle voudrait lui dire de faire attention, parce que si Victoria, qu’elle connait de nom et de réputation pour l’avoir côtoyée, ses proches ne sont pas pour autant des enfants de chœur. Et la simple idée de l’imaginer là-bas la fait frissonner.

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(c) valruna.