Spring's Night bonds (ft. Victoria)

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Le temps passait de façon inexorable alors que les jours de Malceste venaient à leur fin pour laisser place à la douceur des températures d'Avélie. Un mois particulier qui permettait au Coliseum de présenter des spectacles en fin de journée, le crépuscule encore tôt avec une fraicheur clémente. Ce soir-là, la troupe des Etoiles Scintillantes présentait son nouveau spectacle de la saison pour la seconde fois. Les projectionnistes avaient enfin trouvé une solution au problème de Foxy et de ses jets de flammes. Le film promettait d'être enchanteur. Et ce fut parfaitement le cas. Calés comme des horloges, les artistes occupaient leurs places avec sérieux et l'assistant-projectionniste projetait son pouvoir dans les détails de l'illusion façonnée par la projectionniste en chef. Tout était réglé au millimètre prêt et tout semblait ... Magique. L'histoire prenait vie devant des regards éberlués où brillaient l'admiration mais surtout le Rêve. L'imagination qui galopait plus vite que des étoiles filantes.

Au fond, le fae de la nuit aimait cela. Prendre le temps d'observer les visages concentrés et occupés alors qu'il projetait des illusions moins importantes ou qu'un acteur prenait plus de place. Toutes ces mirettes et ces sourires occupaient une place particulière dans son coeur. Il avait l'impression de prendre une certaine place dans l'esprit de ces gens, de les marquer d'une certaine façon. D'exister. Son regard parcourait la foule jusqu'à ce que la forme d'un visage fut plus particulier que les autres. Le happa dans un précipice sans fond. Il faillit en loupe sa nouvelle mise en scène. Heureusement qu'il entendit un "Vlad !" soufflé par le régisseur pas trop loin de lui pour revenir sur terre et continuer son travail avec une sueur qui perlait dans son cou. Car Victoria Valois se trouvait dans le public. Ne s'y attendant absolument pas, subitement ce qu'il montrait, prenait une toute autre forme. Une toute autre importance. La pression sur les épaules alors que la représentation continue. Mais pourquoi se l'impose-t-il ? Cela n'a aucun sens.

Pour elle est là. Elle regarde à cet instant cette magie qui sort de son esprit. Comme s'il présentait une partie de lui. Quand il s'agissait d'inconnu, cela n'avait pas d'importance, mais le fait que ce soit elle, changeait tout. Depuis ce fameux soir à Valréal, beaucoup de choses avaient changé. La laisser seule dans ce grand lit aux draps blancs avait été beaucoup plus difficile que prévu. Et fureter et se balader quelques peu dans le Palais des Roses encore endormi n'avait pas réussi à suffisamment l'occuper pour oublier l'étrange chaleur qui diffusait en lui rien qu'à la pensée de ces lippes carmines souriantes. De ce regard dénué de toute fourberie. Juste empli de sincérité. Jamais personne ne l'avait regardé comme cela et, évidemment, cela l'avait chamboulé.

Doucement, le film touchait à sa fin sur des applaudissements des spectateurs face à la démonstration de la troupe. Visiblement, cette saison serait un nouveau succès et promettait d'être prolifique. Saluant le public depuis le bas de la scène, la troupe se retira alors en coulisse pour se féliciter et se désaltérer après cet effort considérable. Un film de cette ampleur demandait toujours de gros efforts, notamment dans l'utilisation de leurs magies respectives. Quand les humains ne géraient pas toute la logistique. Les discussions se faisaient animées alors que des légères tapes dans le dos s'échangeaient et que la troupe commencèrent à charrier Vladan sur sa légère perte d'attention. Il bredouilla un simple : « C'est juste qu'il y a quelqu'un dans le public ... Enfin, quelqu'un que je ne pensais pas voir. » l'hésitation dans la voix du fae n'était clairement pas habituel ce qui mit la puce à l'oreille à une bonne partie du groupe qui s'intéressèrent soudain à cette information et commencèrent à le chahuter quelques-peu. Il se débrouilla en battant en retraite, souhaitant justement rapidement la retrouver dehors, en espérant qu'elle soit encore dans les parages. Sacha comprit bien rapidement son protégé et le libéra alors du supplice du reste de la troupe.

Le brun se précipita à l'extérieur près de l'entrée du Coliseum dans l'espoir de voir encore ses mèches brunes sautillantes sous les lumières des lampadaires de la ville. La nuit était tombée même si les teintes claires du ciel témoignait du début de soirée. Et quand il se retourna enfin, son sourire s'étira bien plus qu'il ne crut. Elle était là. A le regarder toujours avec ce sourire mutin qui lui allait si bien. Et ce fut tout naturellement qu'il s'approcha un peu trop vite pour la saisir à la taille, le sourire beaucoup trop prononcé pour être feint : « Si ça ce n'est pas une surprise ! J'ai cru que j'avais rêvé en observant le public ce soir ! ». Il se pencha pour se saisir de ces fameuses lippes douces, le souvenir de cette nuit jaillit dans sa mémoire à ce contact. Un échange simple pourtant pour un couple ... Atypique. Mais cela, il ne voulait pas y penser. Il vivait presque dans une de ses illusions. « Je suis tellement heureux de vous voir Mademoiselle Valois. », évidemment, il susurra son nom presque comme un murmure, se doutant bien qu'il ne faudrait pas le hurler sur tous les toits. Mais là, il n'y avait qu'eux deux.

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

La ligne crépusculaire aux reflets irisés se dessine à l'horizon. Mystérieuse. Envoûtante. Romantique. Elle enveloppe avec grâce ces ombres mystérieuses, qui voguent au rythme de son voyage sans fin, dans son manteau apaisant aux teintes safranées. Belle du jour qui plonge dans les confins mystérieux du monde de la nuit, le visage souriant de la fae du printemps contemple avec admiration ces paysages verdoyants qui défilent à travers le hublot. Perdue dans ses pensées, elle fait fi de ces étrangers bruyants qui partagent sa cabine, du cahotement incessant des wagons du train qui entrecoupent son sommeil léger, de ces odeurs indescriptibles qui malmènent son nez raffiné. Minois rivé sur l'extérieur, Victoria se remémore en silence le contenu de ces lettres d'amour échangées depuis leur dernière séparation. Complainte de l'amant brisé par un éloignement douloureux. Promesses d'une passion charnelle couchée à même les lignes soigneusement calligraphiées. Réceptacle photographique en noir et blanc, souvenir illustré de ce visage fae aux origines de la nuit, qu'elle garde précieusement dans la poche intérieure de sa veste. Collé contre sa poitrine. Accroché à son cœur pétri d'un amour infini. Vladan Kaminski.

Les terres du printemps ont depuis bien longtemps disparu derrière la cime des arbres des anciennes forêts de l'Automne. Empire prospère aux portes de Zeherim, Adenor apparaît en maîtresse insolente de ce monde rongé par l'industrie et le développement. La locomotive crache son dernier nuage de cendres dans le ciel de Cinnerial. La machine marque son arrêt à la gare de la ville, ses passagers s'échappent progressivement de ses entrailles métalliques pour se disperser dans la Ville des Mensonges. Aura céleste qui dénote pourtant dans ce paysage bucolique, la fae du printemps profite des derniers rayons du soleil couchant pour admirer les contours de ce lieu hors du temps, préservé de la spirale destructrice de l'industrialisation humaine. Perles de nacre autour du cou. Robe vaporeuse au tissu floral qui laisse deviner le galbe de ses jambes. Coupe garçonne qui met en valeur la finesse de son minois délicat. L'ancienne princesse du printemps disparaît dans les méandres de la ville, en route vers le célèbre et si mystérieux Coliseum.

Spectatrice parmi les spectateurs. Attentive au milieu de cette foule d'étrangers, ses orbes d'ébène se perdent dans les jeux d'ombre et de lumière savamment orchestrés par la troupe d'artistes. Spectacle grandiose. Accrocheur. C'est la première fois que la Valois participe à ce genre de séance. Ses yeux d'enfant, écarquillés face à la nouveauté, brillent d'un intérêt certain. La belle sent son attention totalement captée par les jeux de la scène et par ces acteurs qui présentent avec candeur l'histoire du film, elle en oublierait presque l'unique raison de sa présence sur les anciennes terres de l'Automne. Ce n'est qu'une fois la représentation terminée que ses mains rejoignent celles des autres spectateurs pour féliciter le travail des artistes. Bravo ! Scande-t-elle avec candeur. Sa voix féminine se perd au milieu du brouhaha général, puis disparaît totalement. Vladan. Retour à la réalité après cet instant d'évasion. Regard familier capté dans la fausse des artistes, la jeune fae s'extirpe de l'arène pour attendre à l'extérieur. Loin de la foule. Loin des regards indiscrets.

Humectant ses lippes rougies par le maquillage, dans un geste d'impatience retenue, Victoria se ravise sagement lorsque le visage souriant de son amant lui apparaît enfin à l'entrée du Coliseum. Son sourire charmeur s'étire naturellement face à cette apparition tant attendue, et son cœur se serre dans sa poitrine lorsqu'il saisit sa taille entre ses mains pour la rapprocher de lui. Je me languissais de votre présence, monsieur Kaminski. Dit-elle, rapidement saisit par les lèvres du fae de la nuit dans un baiser de retrouvailles des plus sincères. Bouches qui se séparent à peine mais restent en suspend, l'une devant l'autre comme une promesse d'union prochaine. Victoria sourit à nouveau à l'écoute des paroles de Vladan. Je suis tellement ravie que ma surprise ait fonctionné. Je me nourrissais de nos échanges épistolaires dans l'attente de pouvoir enfin vous revoir. Je suis comblée Front contre front, dans une proximité qui frôle l’indécence, la Valois joint tendrement ses mains à celles de Kaminski.

Juchée sur la pointe de ses chaussures à talons, pour espérer atteindre son oreille pointue, la belle se colle à son torse pour lui murmurer quelques paroles qui ne doivent pas tomber dans des oreilles indiscrètes. Vous m'excuserez, je suis venue avec quelques affaires seulement. Le murmure se fait plus faible, à peine audible, mais terriblement provocateur. Il paraîtrait que les dessous de Valréal méritent le détours. Cela restera notre petit secret. Lippes charnues qui déposent un baiser le long d'une carotide mise à rude épreuve, elle poursuit sur ce même ton mystérieux : Je vous ai ramené un présent. Dans ma valise. Je vous le présenterai dans un endroit un peu plus ... intime si vous me le permettez. Rictus énigmatique dans le coin de ses lèvres, Victoria se laisse aller à savourer leur proximité alors que le ciel étoilé fait déjà son apparition au-dessus de leurs têtes.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Monsieur Kamiski. Le nom de famille sonna tellement faux dans les oreilles du fae. Un écho déformé dans son esprit qui lui rappelait sans cesse ce mensonge construit de toute pièce pour apprivoiser la belle Valois. Un écho qui lui remuait désormais les entrailles alors qu'il ne le remarquait pas quelques semaines plus tôt. Peut-être fusse pour cela qu'il lâcha peut-être trop rapidement : « Vous savez que vous pouvez m'appeler Vladan maintenant ... » même s'il savait que sa dénomination n'était qu'une simple réponse imitatrice de sa propre manie à l'appeler, elle, par son nom de famille. Mais même si cette fausse identité le remuait, cela n'était rien par rapport aux mots doux qu'elle lui offrait, tout comme sa présence en ces lieux : « Surprise plus que réussie, et elle surpasse de loin nos lettres, même si celles-ci me transportaient à chaque fois. ». Depuis quelques semaines et particulièrement depuis cette soirée au Palais des Roses, les mensonges prenaient de moins en moins de place dans cette relation. Toutes les émotions qu'il pouvait partager avec elle n'étaient plus feintes et les mots qu'il couchait sur le papier devenaient sincère. A la place, les quelques voiles de mensonges en devenaient de plus en plus lourds ...

Les murmures frôlèrent son oreilles alors qu'ils se délectait de son contact. Les paroles glissèrent avec délectation, étirant son si familier sourire en coin. « De ce que j'ai pu déjà entrevoir, je ne peux que corroborer à la rumeur. Même si je pense avoir besoin de quelques autres échantillons et exemple pour que cette rumeur soit vérifiée. » regard plein de suggestion, ne cachant absolument pas sa hâte à entrevoir les fameux dessous de Valréal. Un frisson se propagea au contact des lèvres dans son cou, relant de sensibilité, près de dire qu'il était un peu chatouilleux. La curiosité fut alors touchée alors qu'elle laissait un certain suspense pour une nouvelle surprise Haussant les sourcils, il la regardait avec intérêt : « La patience n'est pas l'une de mes nombreuses vertue, ma chère Victoria. Mais, on peut se trouver un endroit plus intime au besoin. D'ailleurs, vous vous êtes trouvée un logement en arrivant à Cinnérial ? ». Une curiosité qui laissait place à un voile légèrement honteux. Son coeur se serra alors qu'il dut avouer à demi-mot : « Je peux vous héberger, mais cela sera assez loin du ... Confort dont vous avez probablement l'habitude. Je n'ai pas l'habitude de recevoir des invités. », premier aveu libéré. Même si cela n'était pas un mensonge, il lui avait déjà dis que la vie d'artiste ne lui permettait pas vraiment de vivre dans le faste. Sa loge au Coliseum n'était pas forcément très spacieuse et la vie dans la troupe se faisait en communauté. « Mais avant tout cela, je vous propose une balade simple dans les rues de Cinnérial. La ville est superbe en début de soirée et je connais des vendeurs ambulants de spécialité de la région tout à fait convenable. ». Convenable était peut-être un faible mot pour les mets qu'il adorait prendre dans cette ville. Cela faisait si longtemps qu'il ne goûtait plus au faste de la vie de Magister que l'Apostat se contenait désormais de peu.

Le couple se mit alors tranquillement en marche. Cette proximité lui faisait tellement de bien, avoir cette personne près de lui qui ne demandait qu'à le voir et passer du temps avec lui. Cela relevait presque du miracle et la méfiance du fae se trouvait mise au silence face à cet espoir si vain d'être aimé. Désiré. Cette chose qu'il recherchait depuis si longtemps sans oser l'avouer. Et elle était là. L'idée qui prenait forme depuis quelques semaines, dont les détails se précisaient à chaque lettre reçue et envoyée, s'imposait à lui en cette soirée. Il savait qu'il voulait lui en parler, qu'il fallait qu'il lui en parle. A mesure que le temps passait et à force de voir ce que sa cousine partageait avec son carranam avaient fini de le convaincre de cette décision risquée et à double-tranchant. Il garda donc cela à l'esprit, pour lui en parler plus tard dans soirée. Mais avant tout cela, il lui faudrait arracher ces voiles qui les séparent encore. Et l'idée même des conséquences de tels aveux le faisait trembler d'effroi. Peut-être plus qu'il ne le voulait car on pouvait sentir ce malaise qui grandissait à mesure qu'il y pensait en marchant pourtant tranquillement. Elle finirait par le sentir et il ne put que se résigner à lui lâcher : « Je n'ai pas été forcément très honnête avec vous ces dernières mois, Victoria. ». L'entrée en matière aurait pu être mieux travailler, mais la surprise de sa venue le prenait totalement au dépourvu. Même s'il avait déjà répété cette scène des centaines de fois dans son esprit. Il s'arrêta alors, les yeux dans loin, ayant encore du mal à faire face : « Kaminski n'est ... Qu'un nom d'emprunt. ». Première révélation. Un frisson le parcourut de la tête au pied alors qu'il prenait une grande respiration : « Mon véritable nom est Vladan ... Lantsov. » patronyme beaucoup trop connu pour être anodin. Il se tourna alors complètement vers elle et prit ses mains dans les siennes : « Loin de moi l'idée de vous berner, mais ... J'avais peur que mon identité ne vous rebute ou ne vous fasse fuir et je ... Je voulais vraiment apprendre à vous connaitre. Et puis ... Vous donnez mon nom, sans vous connaitre justement, pourrait m'être dangereux. » Un mensonge entouré de sincérité. Les meilleurs, même si les choses avaient radicalement changé depuis, muant l'illusion en réalité. Au moins, certaines choses étaient dites, un premier pas vers cette sincérité qu'il ne pourrait plus éviter. Encore moins s'il voulait mettre son idée à exécution ...

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Son œil frise. Ses joues rosissent. Ses oreilles pointues frémissent. Cœur au bord de la rupture, le palpitant devenu incontrôlable s'emballe dans ses retrouvailles chargées en émotions. Dans cette proximité enfin retrouvée. Après de longues semaines sans pouvoir le voir, le toucher, le sentir, Victoria profite de ce moment d'intimité sous le plafond étoilé pour plonger son regard pétillant dans celui de son amant caché. Elle le contemple, l'admire, s'extasie en silence. Beauté qui se dévoile à la lueur de l'astre lunaire, si mystérieuse, si énigmatique. Perfection éventrée par cette cicatrice, mais qui n'enlève en rien tout le charme et toute la chaleur qui émane de son sourire si hypnotique. Il est magnifique. Ses pensées se mettent à apparaître timidement dans le creux de ce tendre sourire qu'elle lui concède, écoutant d'une oreille presque indisposée ses interrogations qu'il lui offre contre ses lèvres. J'ai pris l'initiative de demander à une connaissance de m'héberger. Je ne savais pas si vous étiez disposé à m'accueillir dans votre humble demeure. Commence-t-elle à dire tout en glissant sa main le long de la joue de Vladan. Même si, je dois avouer, je serai ravie de pouvoir passer à nouveau une nuit à vos côtés, sans craindre de vous voir disparaître le lendemain. Aucun reproche à travers ses paroles si doucement susurrées. Seul l'écho de la passion qui s'échappe du creux de ses lèvres tandis que d'une main ferme, elle vient se saisir de l'arrière de son crâne pour l'embrasser tendrement.

Victoria acquiesce d'un hochement de tête lorsque Vladan se propose de l'emmener dans une balade nocturne à travers les ruelles de Cinnerial. Voyage chargé de promesses silencieuses, lorsque dans un geste gorgé de sensualité, la fae du printemps vient porter sa main sur celle de son partenaire. Ses doigts s'enroulent naturellement autour des siens dans une démonstration presque possessive, mais pourtant si affectueuse. Elle n'hésite pas à se coller contre lui, posant sa tête contre cette épaule qu'elle ne parvient à atteindre que du haut de son crâne, et profite de ce rapprochement pour humer le parfum qui émane de sa veste. Aucun des deux n'osent parler. Ils progressent en silence dans les ruelles presque désertes du quartier, le regard parfois happé par quelques curiosités nocturnes qui viennent animer les ruelles de la ville. Le silence, révélateur d'une paix partagée, d'un moment quasi divin qui les unie sous les yeux de leurs ancêtres, finit par se briser au son de la voix du fae de la nuit. Attention brusquement captée par l'intriguant discours qu'il lui porte, Victoria détache sa tête de son épaule pour tourner son visage troublé vers le sien. Sourcils qui se froncent mignonnement au-dessus de ses prunelles cendrées. Moue qui vient tiquer à l'énonciation de ce curieux aveu. Mais la belle maintient son calme olympien face au doute qui s'installe sur son visage.

Peu-à-peu, le voile de l'imposture s'envole et dévoile la vraie nature de l'homme qui l'a charmé. Neutralité qui s'empare de ses traits désormais figés dans la glace, tandis qu'elle l'observe toujours, les lèvres scellées, en train de lui dévoiler la vérité derrière son identité. Lantsov. Héritier de la nuit. Prince d'un royaume déchu. Son silence se prolonge alors qu'il s'empare de ses deux mains dans un geste presque désespéré, son regard perlant de sincérité à la recherche de sa compassion, et peut-être de sa compréhension. Je vois. Commence-t-elle par murmurer après un silence bien trop pesant. Ses mains toujours serrées dans les siennes, devenues moites au fil de la confession, s'animent lentement. Elle se resserrent autour des siennes, comme pour lui transmettre de la plus douce des manières son soutien indéfectible. Il y a pire comme héritage. Vous auriez pu être un Valois. Le rire menace de s'échapper pour conclure cette touche d'humour. A la place, son sourire s'étend le long de ses lèvres, et illumine à nouveau son visage angélique. Et puis moi aussi je ne vous ai pas tout dit. En réalité je ne suis pas Victoria Valois. Je suis Vicky, simplement Vicky. Et ce sera ça jusqu'à la fin des temps. Pour cette nuit, et à jamais. Sur ses mots, la belle du printemps porte le revers des mains de Vladan à ses lèvres pour y déposer un baiser. L'amour dans son écrin le plus pur, le plus loyal, le plus sincère. Même si le mensonge a tracé une douloureuse cicatrice dans sa fierté fae, Victoria sent son instinct la guider dans les bras de son amant. Ce doux murmure qui la pousse à la rédemption, à croire en la justesse de ses mots et en la nature innocente de ce dernier, sans réellement savoir, ni même comprendre les réelles intentions qui l'ont poussé dans la spirale du mensonge.

Loin de moi l'envie de briser l'instant découverte, mais si nous allions grignoter quelque chose ? Vous m'avez donné faim avec toutes ces émotions. Sans plus attendre, la belle tire son amant par le bras et l'emmène dans une folle course à travers les ténèbres de la ville. Envie de se défouler. De se libérer de cette tension accumulée. De mettre sous silence la frustration naissante, la graine de la discorde qui germe dans un coin de son esprit. Le déni, face à l'évidence. Sac de voyage qui tremble dans son dos. Talons de ses chaussures qui martèlent les pavés de la ville. Chevelure vaporeuse qui sautille au rythme de leurs grandes enjambées. Victoria se défoule. Elle exulte cette sensation de liberté qui dénoue chacun de ses muscles, et n'attend qu'une chose, que quelqu'un l'arrête. Que Vladan la stoppe enfin, pour rassurer ce tourbillon d'émotions antagonistes qui malmène son esprit fragile.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Cette étrange lueur
D'une infinie douceur
Est comme un feu qui me rappelle
Que la laideur de mon visage
Effraie la lumière du ciel



Les mots suspendus dans le temps. La vérité presque dévoilée. Un nom si difficile à porter. Et pourtant, son père lui avait appris à être fier, peut-être trop, de ce qu'il était. Ce qu'il représentait. Mais face à cette brunette, aux grands yeux de biche qui avaient dû entendre des histoires effroyables sur cette famille, il se trouvait complètement perdu. Assassins de Magister. Son coeur au bord des lèvres, le suspense insoutenable lui broyait les entrailles alors que les secondes lui paraissaient des heures. Il s'attendait à tout, sauf à ce qui vint. "Je vois". Vraiment ? Même si ces mots furent prononcé comme pour laisser plus de phrase à la réflexion, ils laissaient entrevoir une lueur d'espoir dans le regard du fae. Au moins, elle ne l'envoyait pas sur les roses. Pire, elle ne l'insultait pas d'office. Peut-être toutes ces heures de correspondances, ces moments passés ensemble lui permettraient-ils de s'en sortir. Peut-être avait-elle décelé cette part de vérité dans ses paroles, les sentiments sincères qui en transpiraient ? Un soupir chevroté sortit de ses lèvres à ces paroles. Toute cette tension fuyait par les forces des doigts graciles de la jeune femme autour des siens. Tension qui se muait en force. Le sarcasme comme réponse, il ne pouvait que le comprendre. Il en aurait fait de même. Un sourire en coin l'accompagne, bon nombre de fae l'aurait dit de la plus sincère des manières. Même lui. A ses yeux, sa famille ne valait pas grand-chose et se trouvait pire traitre que la sienne. Mais, elle, elle était différente. « Nos familles n'ont pas forcément l'héritage qu'elles méritent. ». Eux, cet héritage de famille échouées. Une réponse bien sage, même l'ironie y plantait une graine.

L'illusion qui se tissait tour de lui, prenait une autre forme alors que le visage de la jeune femme s'animait d'une lumière nouvelle. Même si les paroles sonnaient étrangement dans l'oreille gauche du fae. Il ne saurait dire si elle était sincère ou bien si ces paroles étaient des sarcasmes. Sa main prise contre la joue et les lèvres de son amante qui ne lâchait pas. Un baiser déposé. Les doigts de Vladan glissèrent sur l'arrête de sa mâchoire pour prendre son fin menton entre ses doigts. Ces paroles pouvaient être ironiques mais il décelait une certaine forme de vérité : « C'est ce que vous êtes. Ma Vicky. ».

Et comme pour chasser au loin des images déplaisante, la belle l'encouragea à changer de sujet, mettant en avant la proposition qu'il lui avait faite plus tôt. Il n'eut même pas l'occasion de lui répondre qu'il se trouvait entrainer dans une course folle dans les rues de Cinnérial. Il la suivait comme il le pouvait, n'osant rien arrêter. Son souffle qui s'accélérait pour l'emmener le plus loin possible, dans une fuite en avant au goût étrange. Une fuite de ce moment particulier, elle lui assurant à demi-mot que tout allait bien, formant de plus en plus cette illusion dans laquelle il aimerait éperdument se jeter. Comme à son habitude. Le fae de la nuit, maitre des illusions, si facilement berné par ce qu'il espérait le plus. Par ses rêves et ses espoirs. Il aurait tout donné, fut une époque, pour vivre pareil moment ailleurs que dans sa tête. Pourtant, toute cette illusion clochait. Comme lorsque l'on sait que l'on est endormi et que tout ceci n'est pas réel. Et qu'à un moment, il faut bien se réveiller.

S'arrêtant nette, la gorge toujours nouée, finalement peu rassuré par les paroles précédent, il n'a pas encore le courage de faire face. Il trouve un prétexte. « Ici, ce marchant ambulant sert arancini à tomber par terre. » tout en indiquant une jolie carriole pittoresque, parfaite digestion pour réussir à remettre ses pensées en face. Pourtant les mots sortis plus tôt n'arrivaient plus à franchir la barrière de ses lèvres. Une part de lui le poussait à prolonger encore cette illusion, à fuir et ne pas faire face, juste profiter de cet instant, cette soirée qu'il risquait de gâcher avec ses doutes idiots. Pourtant, il avait toujours cette peur implacable. Ce goût amer dans la bouche de se dire que tout cela ne durerait pas. Qu'elle fuirait à la première occasion et qu'il venait probablement de faire une des pires conneries de cette décennie. Il se voyait presque déjà plier bagage et laisser la troupe avant l'arrivée de l'armée rouge. Ils abordèrent le marchant et commandèrent deux portions à emporter, le fae de la nuit s'enfonçant dans son mutisme et sa réflexion. Jusqu'à ce qu'ils ne soient à distance suffisante pour que sa main libre ne l'attrape par le coude : « L'instant "découverte" est peut-être passé mais ... J'ai du mal à comprendre que cela ne vous fasse rien du tout. », la perplexité se plaçait maitre dans cet échange, non loin de l'anxiété palpable à chacun de ses mots. « Je ... Je ne veux pas être un poids mort pour vous. Vous savez que vous n'êtes pas obligée de rester. Vous ne l'avez jamais été. », le regard vers le sol, les défenses abaissées. Les masques tombent et le complexe d'infériorité explose dans toute sa splendeur. Et sa noirceur. « Vous devez probablement avoir moultes autres prétendant et partis plus avantageux qu'un fae paria recherché et défiguré de surcroit ... »

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Main dans la main, le couple s'échappe en de grandes enjambées à travers les ténèbres de la ville. Les quelques éclairages publiques défilent à grande vitesse sous leurs regards fuyants. Tourtereaux qui s'envolent dans les cieux, les esprits momentanément libérés de leur emprise maladive, celle de la trahison. Main qui se resserre à mesure que les secondes s'échappent, Victoria savoure cet instant de pure libération aux côtés de son amant d'une nuit, compagnon d'une vie. Vladan Lantsov. Frustration qui s'empare de ses lèvres pincées, son cœur serré retient les larmes de la déception. Elle ne veut pas le blesser. Elle ne veut pas fuir. La peur envahie sa chair et l'empêche de réagir. Donc elle court, et court encore, comme pour faire disparaître cette évidence, celle qui tétanise ses émotions et qui la rend incapable de voir la vérité. Mensonge. Imposture. La fierté des Valois se trouve entaillée, blessée par l'aveu pourtant sincère. Là, le coin de l’œil encore brillant, la belle ose admirer le profil avantageux du fae de la nuit, qui se perd lui-aussi dans l'admiration de ces ruelles qui défilent devant eux. A ce moment-là, Victoria veut être dans sa tête. Elle veut partager ses pensées, comprendre ce qui anime ses actions, découvrir la vérité derrière cette ombre qui la fait tant rêver, et tant souffrir.

Jusqu'à ce que tout s'arrête brusquement. L'arrêt marqué par le fae de la nuit la coupe dans son élan et l'oblige à se rattraper à son bras pour ne pas tomber. Respiration encore haletante. Joues rougies par l'effort. La belle écoute la proposition de Vladan sans ôter ce faux sourire qui orne toujours ses lippes carmines. Main encore scellée à la sienne, elle le suit en direction du marchand et le laisse commander deux portions d'arancini. Les ailettes du nez qui frétillent lorsque les vapeurs parfumées du plat viennent titiller ses sens, la fae du printemps sort enfin de son mutisme. Mh. Ça m'a l'air exquis. Victoria se délecte de ces effluves épicées, son visage visiblement heureux se redresse vers celui de Vladan. Tous les deux s'éloignent lentement du marchand ambulant, mais la fae du printemps sent qu'un bras l'empêche d'avancer plus loin. Elle se retourne, son regard luisant croise celui de Vladan. Le voile du déni se soulève enfin, ôté avec précaution par les paroles délicates du prince de la nuit. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de parler des éventuels prétendants comme si je n'étais qu'une vulgaire pouliche à saillir. Son ton est doux malgré la rudesse de ses paroles. Victoria sent que Vladan a besoin de briser le mur de glace qui s'est insidieusement dressé entre eux. Elle loue le courage dont il fait preuve pour oser évoquer à nouveau le sujet. C'est avec cette même tendresse qu'elle le guide jusqu'au banc le plus proche, préservé des regards sous les branches majestueuses d'un saule pleureur centenaire.

Désormais côte-à-côte, Victoria profite de cet instant confidence pour poser une main à plat sur la cuisse de son compagnon, sans quitter un seul instant son regard de ses iris azurées. Son souffle s'est enfin apaisé lorsqu'elle reprend la parole. Vous m'avez menti. Je ne vous cache pas que ma fierté de Valois en a pris un sacré coup. Sa main se glisse naturellement de sa cuisse à sa main qu'elle vient saisir avec soin, comme pour tenter de rassurer ses angoisses. Je pense que la fuite a été la meilleure solution sur le moment, car je ne savais pas réellement quoi vous dire. Que je vous déteste après m'avoir simplement avoué votre vraie identité ? Elle marque un court arrêt puis reprend d'une voix grave. C'est faux. Perles d'ébène toujours accrochées à ses jumelles, elle prolonge l'attente de son amant sans pour autant insuffler un quelconque malaise à l'échange. Elle l'aime et ne veut pas le torturer inutilement. Nous portons tous les deux le lourd fardeau de notre héritage, il n'y a pas de honte à vouloir avouer la vérité. Je vous remercie de ne pas avoir continué sur la voie du mensonge. Mains liées aux siennes qu'elle rapproche de ses lèvres pour y déposer un tendre baiser. Si vous m'acceptez à vos côtés, malgré les difficultés que cela engendrera pour nos deux familles, je vous serai fidèle. Vladan Lantsov.

Dans la pénombre, oubliant pendant quelques instants la nourriture encore fumante qui n'attend qu'à être dégustée, le couple s'admire dans un silence contemplatif. La tension accumulée s'est envolée. Les regards des deux amoureux inspirent la passion naissante qui les unis. La jeune Valois s'humecte délicatement les lèvres avant de reprendre. Vous êtes magnifique Vladan. Soyez-en certain. Votre cicatrice n'est qu'une parcelle de ce qui vous rend unique. C'est le souvenir d'une époque qui est désormais derrière vous. Cessez de vous rabaissez à cela. N'importe quel fae serait jaloux de votre prestance naturelle, ou de vos traits si fins. Mains posées à plait sur ses joues, encerclant son visage comme pour s'en emparer le temps d'un instant, la belle plonge son regard profond dans le sien et lui murmure près de ses lèvres béantes : Je vous aime, tel que vous êtes. Lantsov. Kaminski. Peu importe. Je vous veux vous, et personne d'autre.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Cette étrange lueur
D'une infinie douceur
Est comme un feu qui me rappelle
Que la laideur de mon visage
Effraie la lumière du ciel




Evidemment que la dernière phrase qu'il lui offrit ne fut bien reçue. Elle la lui renvoya avec une férocité qu'il lui connaissait bien, pourtant cela le désarçonna avec force. Son visage se décomposa sur place. Une pouliche ... Le premier prix d'une tombola peut-être ? Non, c'était totalement réducteur, et clairement, il ne voulait clairement pas exprimer cela : « Non, non ... Enfin ... Ce n'est pas ce que je ... » ce lui fut impossible d'en prononcer plus. Il se rendait compte de ce qu'il avait pu lui dire. Ce que des dizaines de personnes avaient pu lui dire. Une jeune femme prête à marier. Un bon parti. Un nom. Aux yeux de beaucoup, elle ne représentait que cela. Aux yeux de Vladan ce ne fut plus le cas. Depuis peu de temps certains, mais elle dépassait largement ce stéréotype. Au-delà d'un pedigree, Victoria était une femme à la fois forte et douce, de celle qui essaye tant bien que mal de contrôler leur vie alors que des griffes les enserrent. Elle seule le regardait avec cette lueur unique. Cette considération que si peu lui offrait. Et lui, il l'avait offensée.

Sa gorge se nouait alors que son mutisme se prolongeait. A cet instant, il se détestait. En quoi se trouvait-il mieux que tous les autres ? Son regard se fait vague alors qu'une tornade retourne son coeur. Jusqu'à ce qu'une main douce et tendre se s'empare de ses doigts pour le mener sur un banc tranquille. Il s'attendait à tout sauf à ça. A une claque. Une dernière pique bien lancée. Et à la solitude. Pas à ce regard de velours et ce sourire tendre. Pas à ces mots qui sortirent avec volupté et sincérité de cette bouche si douce. Pas cet amour si pur qu'elle lui offrait de la façon la plus intime. Au-delà des caresse et de l'intimité qu'ils avaient pu partager, cette confession le touchait en plein coeur. Rien d'autre n'aurait pu trouver les nuages noirs de son esprit. Sans qu'il ne s'en rende compte, alors que ses iris céruléenne se plongeaient dans le noir de jais des siens, l'eau salée pointait aux coins de ses orbites. Chaque parole résonnait en lui comme un carillon, réveillant en lui des émotions qu'il refoulait depuis tant d'années.

Récompensé de son honnêteté. Ce serait bien la première fois. Pourtant, elle aussi se soumettait à cet exercice si difficile. Elle ne pouvait mentir de façon aussi sereine. Et même si cela était le cas, le fae de la nuit aurait été bien incapable de le déceler tellement il rêvait de ces mots, de ces paroles. Ces révélations et ces promesses murmurées dont seule la nuit pouvait être témoin. La perle salée roule sur sa joue scarifiée jusqu'à se répandre sur les doigts fins qui l'encerclent. « Je vous aime aussi ... » et leurs noms n'avaient plus la moindre importance.

Jusqu'à ce, qu'enfin, les compliments ne fassent leur chemin jusqu'à l'oreille intacte du fae. L'effet ne se fit pas attendre et le rouge monta aux joues de l'amoureux. Heureusement pour lui que les pâles lueurs des lampadaires pouvaient l'aider à camoufler pareille gêne. Même si ce fut pas le cas des mains qui devenaient légèrement plus moites et serraient un peu plus les doigts qu'ils tenaient fermement. Son regard se détacha d'elle alors qu'il se mit à regarder ailleurs, vraiment peu habitué à ce qu'on le flatte de façon sincère. « Vous ... Herm, vous n'avez pas besoin d'insister autant. », une part de lui soufflait qu'il devrait lui retourner les compliments, mais il en fut bien incapable. Du moins, il lui fallait reprendre un peu contenance : se raclant la gorge, il prit une grande inspiration. Ses pensées retrouvaient péniblement de l'ordre et l'idée qu'il avait eue plus tôt s'imposait de plus en plus. Elle ne l'avait pas rejeté et surtout, elle semblait l'aimer sincèrement. Oui, il avait encore du mal à parfaitement l'accepter. La proposition qu'il lui ferait alors prenait tout son sens. « Je serais un idiot de ne pas vous acceptez à mes côtés. Et pour être parfaitement honnête, cela m'échappe quelque-peu encore que vous souhaitiez y être. Je ... risquerais plus de vous mettre dans des circonstances ... Désagréables. Si ce n'est dangereuses. ». Il réalisait bien malgré lui que cela commençait à aller bien au-delà qu'il l'avait prévu : au départ, cela lui importait peu de la mettre en danger. Désormais, l'idée de ne plus ressentir cette chaleur dans le creux de sa poitrine lui était insupportable. Que son sourire innocent et mutin ne s'étende plus dans ce monde le rendait malade. Une larme de sueur glissa le long de sa nuque, démonstration ultime de son malaise. Enfin, tant qu'il en était dans les confidences, autant les pousser jusqu'au bout : « Si je ne vous ai pas assuré de ma réelle identité, ce fut parce que mon existence même n'est pas ... "Légale". Je suis un Apostat. » évidemment, il les lui avait murmurées, s'assurant que personne ne se trouvait à proximité. Il ne manquerait plus qu'une patrouille de l'armée rouge débarque pour démontrer ses dires : « Je n'ai jamais fréquenté les Cercles d'Ozira. Aucun. Et même si cela m'offre une liberté sans égale, cela me met aussi dans une situation peu confortable. » Même si Vladan ne l'échangerait pour rien au monde. La seule chose qui lui semblait meilleure serait d'abolir tout ce système idiot. Et les humains avec.

Au fond, s'il lui révélait tout cela, au-delà de la confiance qu'il lui accordait désormais, il se sentait obligé par la proposition qu'il voulait tant lui faire. Son impatience devait transparaitre dans ses révélations rapide et empressée. Ses mains tenaient toujours fermement les siennes quand il replongea son regard dans le sien. « Si je vous parle de tout cela ... C'est parce que j'ai confiance en vous, Victoria. Mais surtout, parce que je vous ... Parce que je vous aime. Sincèrement. Vous souvenez-vous de ce que vous m'avez révélé lors de la soirée chez vous, à Valréal ? ». Question rhétorique, peut-être. Cela lui offrait une porte d'entrée à ce qu'il s'apprêtait à lui demander : « Vous m'aviez dit que vous étiez sensible aux anciennes traditions. Avez-vous déjà entendu parler des carranam ? ». Le mot était lâché. Même si cette pratique appartenait exclusivement au peuple fae, sa pratique ne se faisait pas souvent, les humains préférant jeter au feu les anciennes pratiques. Loin d'être interdite, elle n'était tout simplement pas très bien vues. Vladan pensait -ou plutôt espérait- que ses parents avaient au moins eu la jugeote de ne pas la laisser dans l'ignorance. Une fois qu'il eut sa réponse, la main gauche du jeune fae se détacha de sa jumelle pour s'échouer avec douceur sur la joue de porcelaine de son aimée. « Je souhaiterais faire vous ma carranam. Alors, je ne dois plus rien vous cacher. ». L'espoir faisait papillonner son coeur beaucoup trop vite, distillant dans son sang une douce liqueur de l'euphorie qui ne demandait qu'à s'embraser. « J'ai conscience que c'est beaucoup demandé. Que cela peut même paraitre précipité, mais être loin de vous m'est de plus en plus difficile, que se soit physiquement ou bien ... Simplement dans ma vie. Je souhaite plus que tout que vous en fassiez pleinement partie. ». Une lueur sombre voilla légèrement son regard : « Mais vous devez avoir conscience de la complexité de ma vie. Je ne peux vous promettre une vie tranquille faite d'oisiveté et de légèreté. Cela m'est tout simplement impossible. ». Il devait être honnête avec elle jusqu'au bout. La mettre à l'épreuve.

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

soundtrack ͯ Cristal éphémère qui vient perler dans le coin de ses iris. Reflet étoilé dans les ténèbres. L'émotion est palpable. Saisissante. La belle du printemps capte cet émoi subtile qui submerge son amant de la nuit. Amour. Tendresse. Aveu sincère murmuré à l'abri des regards, sous les branches protectrices d'un arbre, le couple dévoile peu-à-peu les vérités cachées. Les cœurs se libèrent. Les mains se resserrent et les doigts s'entrecroisent dans un touchant peau-à-peau. Lèvres à peine ouvertes pour laisser s'échapper son souffle chaud, Victoria peine à retenir ce baiser ardent qui menace de s'échouer sur les lèvres de son être aimé. Elle se sent faible. A la merci de ce regard hypnotique qui la fixe sans sourciller. Cœur au bord des lèvres, elle ne peut qu'avouer l'évidence à travers ce discours sincère qu'elle lui offre. Là. Tout contre lui. Les mains toujours prises au piège dans les siennes, la jeune Valois retient sa respiration face au raclement de gorge de Vladan. Le doute commence à imprégner ses tissus. L'extrémité de ses doigts se refroidit, s’ankylose. Jusqu'à ce que, enfin, le fae de la nuit ne décide d'achever son attente en ôtant les derniers voiles d'un mensonge bien ficelé. La vérité éclate enfin.

Le mot raisonne dans ses oreilles comme le glas de la mort. Apostat. Mur de glace qui s’effondre enfin et qui dévoile les fondations branlantes d'une douce illusion, la jeune fae semble enfin comprendre tout ce mystère qui tourne autour de son amant. Murée dans une expression faussement sereine, Victoria sent pourtant son myocarde rater des battements dans sa poitrine et son souffle se raréfier. Elle se meurt, progressivement, comme changée en statue de pierre, alors que les paroles de Vladan continuent de réchauffer le derme de sa joue par son souffle rapproché. Les lèvres sagement pincées en attente de la suite, elle subit en silence cette découverte, alors que des images de mort viennent perturber son esprit. La peur tétanise ses muscles. Son regard de cendre se perd dans le vide, heurtant dans un dernier appel lointain le bleu de la Nuit. Elle se redresse enfin. Victoria. Attirée par ce mot d'une autre époque, celui d'une forme de magie autrefois vénérée mais qui a perdu de son éclat au fil des années avec la domination écrasante de l'Ordre des Cendres. Carranam. Son regard enfin s'illumine. S'enflamme sous la puissance du mot. Vague de souvenirs qui colorent son cuir d'une délicate carnation rosée à peine visible dans la pénombre. Bien entendu que je connais. Susurre-t-elle alors que ses lippes s'arquent dans un sourire affectueux. Une évidence pour la fille Valois élevée par des carranams. Un père. Une mère. Unis par ce lien invisible et si puissant. Forgé à travers les âges dans la forme de magie la plus puissante. Celle des émotions. Celle du partage. Celle de la dévotion.

Elle le laisse terminer son discours. Victoria. Charge affective qui vient nouer un peu plus ses tripes, la belle laisse ses orbes chargées de larmes fixer avec envie le visage de son amant de la nuit. Émue. Vicky peine à garder son calme face à la demande qu'il est en train de lui faire. Oui. Finit-elle par lui glisser dans un murmure chargé d'optimisme. Face l'incompréhension partielle qui se dessine sur les traits de son interlocuteur, la fae reprend : J'accepte de devenir votre carranam. Au risque de tout perdre, je pense que ma vie ne vaut pas la peine d'être vécue sans vous. Elle se laisse porter par ses émotions, Vicky. Tête désormais posée sur l'épaule de son cher et tendre, elle profite de ces quelques secondes de silence pour savourer cette proximité et cette heureuse nouvelle qui enflamme son visage. Carranam. Fierté chez cette fae qui n'a connu que le rejet et la haine. Promesse d'un lien d'une pureté sans égale, à la manière d'un mariage aux portes de l'éternel. Elle se sent plus que jamais femme alors que ses doigts viennent se tordre dans les mains de son amant. Elle l'aime. Vladan. Et elle sent un tout nouveau chemin se tracer dans sa destinée de Valois.

Les secondes s'écoulent lentement, sans qu'aucun des deux fae ne bouge de sa position. Tous les deux profitent de cette intimité librement partagée. De cet amour qui les unis sous les astres et de cette promesse scellée du bout des lèvres. Idylle sauvage devenue gage d'une union sacrée, ils portent en eux l'avenir de leurs familles. L'avenir des faes. La belle se sépare enfin de Vladan. Yeux dans les yeux, ils s'observent. S'admirent. Puis, elle se rapproche de lui pour lui voler un baiser langoureux, mais se stoppe lorsque le grognement lointain d'un estomac se fait entendre. Sourire dans ses lèvres qui s'entremêlent toujours, Victoria finit par marmonner : Je crois qu'un estomac appel à l'aide. Elle s'écarte à peine du visage de Vladan pour déposer son front contre le sien. Et si nous parlions de tout ça tout en mangeant ? Voulez-vous ? Il me tarde de découvrir quand nous pourrions réaliser le rituel. Je suis toute à vous, Vladan.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Le souffle retenu par le suspense qui n'en finit plus. L'attente n'a jamais été une des grandes vertus de Vladan. Mais là, cela le mettait au suplice. Pendant un bref instant une part de lui le maudit d'avoir été si imprudent. Mais qu'elle idée ?! S'exposer ainsi après tant d'efforts dépensés pour le maintenir en vie. Puis surtout auprès d'une Valois. L'Histoire même le menaçait de part les expériences de ses ancêtres. Tout ce ceux qui le connaissaient aurait été horrifié de pareille sotise. Lui qui se targuait d'être aussi intelligent, il n'en était pas moins qu'un gamin en mal d'amour. Et la douce et belle du printemps l'avait probablement compris. Pourtant, dès que ses douces lippes sucrées s'ouvrirent à nouveau ce fut pour le libérer. Et faire mentir cette part de lui si méfiante qu'il la maudissait intérieurement. Comment avait-il pu douter d'elle ? De ce qu'ils ressentaient à cet instant précis ? Jamais il n'avait proposé pareil lien à quiconque, si cela avait été si facile, peut-être était-ce pour une bonne raison ?

Les paroles qu'elle lui offrit libérèrent son souffle qui s'échappa de ses lèvres comme autant de tension retenue. Un soupire long qui trahissait ses aisément les sentiments qui le tiraillaient plus tôt. Bien. Au-delà même de le rejeter, elle acceptait même sa proposition. Il avait encore du mal à y croire. Les yeux humides, il les reposa sur elle dans un élan d'une sincérité rare : « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me touche ... ». Elle était la première à l'accepter tel qu'il était. Sans contrepartie. Sans aucun marché aussi tacite qu'il puisse être. Et même pire, elle acceptait toutes les casseroles qu'il pouvait trainer derrière lui. Naïveté ? Amour ? Les deux à la fois ? Probablement, mais il n'en avait clairement rien à faire. Elle semblait bien comprendre et connaitre les tenant et aboutissement de cette proposition. Un lien pour la vie. Possiblement utilisable et manipulable. Mais surtout, ils ne pourraient jamais plus être séparés. « La mienne se trouvait bien vide avant que vous n'y débarquiez. » comme en écho à sa réponse. Les lèvres scellèrent cette promesse qui faisait battre leurs coeurs plus vite. La chaleur à nouveau de l'étreinte lui donna le tourni.

La réalité de leurs métabolisme les ramena rapidement à la réalité et le fae de la nuit ne put retenir un rire vif. Un rire libérateur. « Comme quoi, nous ne sommes vraiment pas que des êtres spirituels ! Puis cette nourriture sent divinement bon. Mais cela, je m'en doutais déjà, c'est une bonne adresse. ». Comme si toute la tension libérée le retenait jusqu'alors, son corps retrouva sa juste place et lui rappela à quel point il avait faim. Les tourtereaux entamèrent leur repas sous la lumière clémente des lampadaires et dans la douce brise d'un printemps qui ne tarderait pas à se terminer. Il mordit dans sa bouchée alors qu'il réfléchissait encore à ce qu'il venait de passer. Quand ? Très bonne question.

La patience n'était toujours pas une de ses vertus, le fae ne put se retenir au milieu de son repas : « Pourquoi attendre dans ce cas ? ». Il venait de finir leurs parts quand il se leva enfin de son banc et prendre sa douce par les mains pour l'inviter à le suivre. « Je connais tout ce qu'il y a savoir sur ce rituel. J'y ... J'y ai été formé. ». Ayant déjà révélé beaucoup de choses sur sa vie, le rebel ne pensait pas encore continuer en lui parlant de son organisation. Elle aurait bien le temps de tout découvrir par elle-même une fois que leur lien serait établi. Elle comprendrait mieux, la certitude s'imposait d'elle-même. Les doigts liés, il l'emporta avec lui à travers les dédales des rues de Cinnerial. A cette heure-ci, la ville grouillait encore de badaux qui profitait de la douceur du printemps et des diverses activités culturelles et noctures de la ville. Vladan n'en avait rien à faire. Ce nouvel objectif occupait toutes ses pensées alors qu'il n'était plus seul. Et qu'il ne le serait jamais plus. Les pas se firent rapides alors que claquaient les talons sur les pavés. Le coliseum dessinait ses murs de pierre face à eux alors qu'ils s'en approchaient. S'il y avait bien un endroit où ils seraient tranquilles, se serait là-bas, il lui expliqua : « Nous irons dans ma loge, c'est un peu comme chez moi. Et à cette heure-ci, la troupe doit être encore entrain de fêter la représentation en ville ! ». Il les connaissait beaucoup trop bien. Peut-être que Sacha serait dans les parages, mais il lui faisait suffisamment confiance.

La loge était sommaire mais suffisamment confortable : un lit simple dans le coin de la pièce avec des affiches de films placardés tout autour. Un fauteuil bouffi devant une table basse qui faisait face à une coiffeuse aux nombreux rangements. Cela tendit un peu le fier fae de la nuit de présenter ce coin d'intimité si simple qu'il ne put s'empêcher de lâcher rapidement : « Ce n'est peut-être pas ce à quoi vous êtes habitué, mais c'est un peu chez moi. J'y suis bien et nous y serons à l'abri ». Et dans son monde, c'était tout ce qui comptait. Il proposa le fauteuil à sa belle alors qu'il se saisit du tabouret de la coiffeuse pour se place face à elle et lui prendre ses avants bras dans ses mains. « Tout d'abord, nous devons choisir des vallaslins et leur future position sur nos corps. Ils seront jumeaux à l'image de nos âmes. ». Il se tourna vers la coiffeuse pour lui montrer : « J'ai du matériel pour les tatouages que je prête à des vallasar à l'occasion. Nous n'avons pas besoin de leur technique pour ce rituel, vu que nous devrons apposer cette rune l'un sur l'autre. ». Il ne se risqua pas encore une fois à lui expliquer ce que du matériel aussi mal vu pouvait faire dans sa chambre, mais elle le découvrirait bien assez tôt. Antant que Dalen, il possédait forcément ce matériel qui se trouvait fort utile pour Fen Haven ou les vallasars qu'ils pouvaient trouver. Ou tout simplement pour ce qu'ils s'apprêtaient à faire, là dans cette chambre ... Le rituel du liens. Des carranams.

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

soundtrack ͯ Main dans la main, sourires béa figés sur leurs lèvres rosies de passion, le couple se libère du banc pour entamer leur échappée nocturne dans les ruelles de Cinnerial. Estomacs pleins. Objectif en tête. Leur démarche ample et furtive illustre leur état d'excitation et d'impatience, largement partagé. Par moment, la belle ne peut se retenir de laisser glisser ses orbes langoureuses en direction de son futur partenaire de vie. Littéralement sous le charme de ce profil avantageux qu'il offre à son regard inquisiteur, mais aussi de cette aura quasi mystique et terriblement séduisante qu'il dégage. Perdue dans ses pensées, la fae du printemps manque à plusieurs reprises de se tordre une cheville les irrégularités des pavés de la ville, retenue au dernier moment par le bras protecteur de Vladan. Parfait. Je vous suis Vladan. Répond-t-elle d'un ton enjoué lorsque ce dernier lui évoque leur prochaine destination. Etoiles qui scintillent dans son regard, la Valois sent sa main se serrer inconsciemment contre la sienne, comme pour capter un peu plus la chaleur de ce corps qui lui a tant manqué.

Les contours du Coliseum apparaissent au loin. Victoria sent son myocarde se serrer dans sa poitrine, ne pouvant contenir cette forme d'appréhension qui commence à s'infiltrer dans son esprit. Ils pénètrent à l'intérieur de l'enceinte, libérée de son public et de ses techniciens, s'enfonçant dans ses entrailles jusqu'à rejoindre les loges des artistes. Sa loge. Curieuse. Étrangement timide. La belle du printemps découvre ce monde qui se dévoile devant ses iris, dans la simplicité d'une enveloppe si librement offerte à sa vue qui la plonge rapidement dans un sentiment de sécurité. Loin des humains. Loin des conflits. Là, tous les deux se retrouvent enfin seuls. Vous n'avez pas à rougir de votre loge. Elle est très jolie. Du bout de ses doigts, Vicky découvre le lieu de vie de Vladan. A la manière d'une planque de réfugier, l'endroit respire la simplicité et la sobriété. Peu de matériel. Aucune décoration superficielle. Ce monde qu'il a fait sien, au-delà du luxe dans lequel elle a été élevée et dans lequel elle baigne encore aujourd'hui. Même si Vicky n'a jamais éprouvé la moindre honte sur ses origines illustres, elle ne peut qu'éprouver un immense respect pour ces faes qui ont dû tout abandonner durant la guerre, ceux qui ont tous perdus, alors qu'elle peut encore jouir en toute liberté de la maigre influence que possède encore sa famille dans la politique régionale. Sans bomber sa poitrine de fierté et de suffisance, la fae porte cependant les traits de la réserve face à tant de frugalité, visiblement peu habituée à ce genre d'environnement.

Assise dans le fauteuil indiqué par Vladan, elle se cale confortablement et le laisse poser ses mains sur ses avant-bras. La tension s'installe clandestinement alors que les deux semblent se préparer mentalement à se lier pour le restant de leur vie. Elle tait ces questions qui s'amassent dans un coin de son cerveau en ébullition. Sage. Patiente. Bien loin de la créature extravagante et superficielle qu'elle peut être en public. Victoria découvre à travers les paroles de son amant la réalité derrière ce rituel carranam et se nourrit de toutes ses connaissances amassées au fil des années. Son souffle se raréfie. Sa peau perd de sa couleur habituelle pour se parer d'une douce teinte porcelaine. J'ai une idée de tatouage. Commence-t-elle à murmurer en fixant un point dans le vide. Et de... Position. Sans prendre la peine d'attendre le questionnement de Vladan, la fae se relève de son fauteuil en emportant son amant avec elle. Dans un geste gorgé de sensualité et de grâce, elle se libère de sa robe fleurie et de ses dessous pour se présenter face à lui dans le plus simple appareil. Elle s'empare de sa main qu'elle pose sur sa hanche droite, contact enflammé qui emporte avec lui les souvenirs d'une nuit torride dans le Palais des Roses. Ici. Lui murmure-t-elle si près de ses lèvres. Un endroit visible uniquement dans l'intimité. Loin des regards et des jugements. Rien que pour nous.

Ses mains vont et viennent librement sur le corps du fae de la nuit pour l'aider à se débarrasser à son tour de ses vêtements, dans le silence le plus total. Leurs regards se croisent, s'entremêlent, à la manière de ces soupires qui se toisent avec ardeur dans la pénombre. Sourire serrein au bord des lèvres, Victoria se place à genoux aux côtés de son futur carranam. Je vais y aller, doucement. Pointe du stylet sur le derme tendu de sa hanche masculine, la belle commence à tracer des arabesques soigneusement maîtrisées. Sentant son corps se tendre sous la douleur de l'opération, la fae n'hésite pas à s'y reprendre en plusieurs fois pour préserver l'intégrité de son cher et tendre. J'ai terminé, à votre tour de m'apposer cette rune. Et de clore le rituel de carranam qui les liera pour l'éternité, corps-et-âmes.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.

Spring's Night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Le coeur qui bat à tout rompre alors que le corps est parfaitement immobile. Les émotions qui s'entre-choque alors que tout cela devient réel. Telle fut l'état de Vladan alors qu'il voyait Victoria s'emparer des instruments qu'il lui tendait. De part son expérience et ses connaissances, il lui indiqua comment s'en servir pour ce rituel si spécifique. La Rune particulière que les deux amants devaient devaient se placer sur le corps dans un parfait équilibre. Il la laissa faire. L'artiste des corps, c'était elle. Elle seule pourrait trouver l'endroit parfait et le symbole qui les réunirait pour de bon. Il ne pouvait que l'admirer quand les vêtements tombèrent au sol avec volupté et que leurs corps mis à nus se répondaient par une chaleur emprunte de sensualité. Ses yeux pétillaient d'émotion alors qu'il la regardait faire avec attention, qu'il sentait ses doigts lui montrer la zone du corps marquée à jamais. Comment pouvait-il émettre le moindre refus ? Rien que ses doigts fins incendiait son corps entier, le préparant à ne pas sentir la morsure de la future marque. Quelques indications à peine murmurées pour ne pas briser la magie de cet instant. Elle pourrait faire glisser la magie pour apposer la rune tant attendue tout en exerçant son art.

Le stylet dansa entre ses doigts habiles, alors qu'il sentait la magie glisser sous sa peau dans des arabesques dansantes qui se muaient en feuillage de la nuit. La hanche marquée, ce signe distinctif se ferait discret aux yeux des voyeurs et il pourrait le garder en toute sérénité. La douleur fut totalement refoulée par l'émotion vive qui l'étreingnait autant que le désir ardent qui brûlait tout ce qu'il pouvait en lui. Enfin, le dessin se termina alors que la magie électrise l'air ambiant. Les yeux de Vladan ne furent qu'un abime d'amour alors que ses doigts glissèrent dans les siens pour lui prendre l'instrument. Un rapide coup d'oeil au dessin et il en comprit rapidement les contours et les détours. Comme si celle marque représentait déjà les premières pensées partagées par Victoria. Il sentait déjà ce lien ce tisser dans ce rituel si particulier de leur peuple. Un doigts glissa sur la joue de porcelaine : « Je ferais aussi doucement que vous ... Même si l'envie de vous prendre se fait presque beaucoup plus fort. ». Un sourire en coin en complément de cette provocation. Le naturel qui revient au galop. Sa main glissa le long de son cou, de sa poitrine pour continuer son chemin de long de son ventre alors qu'il se pencha pour arriver à la zone jumelle de la sienne. La magie coula de ses doigts pour irradier l'encre du stylet dans une marque semblable à la sienne. Son âme glissa avec la magie pour se mêler à cette encre et pénétrer rapidement le derme de sa promise. Diluant une part de lui en elle, tout comme elle venait de le faire. Il pouvait déjà sentir en lui les battements frénétique de ce coeur semblable au sien, l'émotion si vive qu'elle ressentait en écho à la sienne. La sincérité de cette échange.

La rune aposée, le rituel terminée. Le stylet tomba au sol alors que ses grandes mains prirent d'assaut le dos de sa sa proie pour la coller tout contre lui. Cet écho qui se répercuta dans son crane, cette âme qui se mêla à la sienne alors qu'il enfouissait son visage dans son cou dans une étreinte tendre et ardente. Comme s'il voulait totalement fusionner avec celle qui l'acceptait. La première à vraiment ressentir ce qu'il pouvait garder pour lui à chaque instant. Il ne serait plus jamais seul.

(c) valruna. & avatar by allsouls.

spring's night bonds

@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

soundtrack ͯ Doigt frôlant délicatement la surface de sa joue. Regard de braise annonciateur d'une union certaine et passionnelle. Ses lippes s'étirent tendrement, accompagnant avec chaleur cette phrase pleine de promesses que lui susurre son compagnon. Aucune parole, aucun souffle, ne parviennent à traverser l'ourlet de ses lèvres closes. Patiente. Accrochée à ces prunelles de glace qui la fixent avec ardeur, Vicky laisse échapper un râle de satisfaction au passage de la main de Vladan sur son corps en fusion. Elle a envie de lui. De ses baisers. De ses caresses. Mais elle se retient, muselle cet appel sauvage de son corps contre le sien, de ses cuisses échauffées qui n'attendent que le contact de ses hanches viriles pour assouvir leur faim. Elle se tait, et serre ses dents au contact de la pointe sur son derme. L'encre immaculée trace son chemin dans des arabesques gracieuses qui s'enroulent autour de sa hanche, emportant avec elle une partie de l'âme du fae de la nuit.

Les battements de son cœur s'accélèrent brusquement et deviennent incontrôlables. Un nuage imaginaire vient obscurcir sa vision. Ses poings se resserrent. Elle retient son souffle et cette larme de douleur qui menace de s'échapper de la commissure de ses yeux. Ce qui semblait être un lointain murmure se rapproche et devient enfin audible. Une voix. Celle d'un homme. Vladan. Ce murmure qui se veut rassurant se mêle à elle, dans son esprit, et les battements de leurs cœurs s'unissent dans une cadence parfaitement rythmée. Ils se complètent dans cette épreuve, dans ce lien qui les unie à jamais. Carranam pour l'éternité. Lorsque le feu de la pointe s'éloigne enfin de son derme, qu'elle peut enfin respirer, Victoria ouvre ses paupières sur ce nouveau monde qui se présente à elle. Sa poitrine se soulève à chacune de ses inspirations. Toujours debout et immobile, la fae du printemps se délecte de cet afflux d'émotions qui pénètrent dans son petit cœur et de ses battements lointains qui s'unissent aux siens dans une mélodie des plus harmonieuses. Enfin. Rituel terminé, le silence a à peine le temps de s'installer dans la loge lorsque le bruit du stylet qui tombe vient soudainement le briser. Dans un élan émotionnel, le corps brûlant de Vladan vient se coller contre sa poitrine et ses bras l'encerclent avec amour. Vladan. Parvient-elle à dire, le souffle coupé.

Cœurs. Âmes. Destinées. Promesses scellées dans le sang, à travers cette rune gravée à même leurs corps nus, dans le secret du creux de leurs hanches. Vladan. Victoria. Ce peau-à-peau sensuel qui les retient encore illustre la profondeur et la sincérité de leurs émotions, alors que dans un mouvement des plus tendres, la belle du printemps vient se saisir du visage du fae de la nuit entre ses mains pour mêler ses lèvres aux siennes. Baiser qui s'éternise, se prolonge, vient glisser le long d'une gorge laissée bien trop longtemps à l'abandon. A l'abri des regards de leurs semblables, dans la pénombre de cette loge d'artiste, leurs corps nus viennent s'échouer sur l'unique lit de la pièce. Les grincements caractéristiques d'un sommier s'accélèrent au fils de leurs ébats. Les souffles rauques se heurtent au même rythme que les hanches s'entrechoquent. Amour. Passion. Ébats qui se prolongent au fil d'une nuit sans fin, les corps s'écroulent enfin dans un dernier râle d'extase. Je t'aime, Vladan. Dit-elle, dans un ultime murmure avant de sombrer dans les bras de son carranam. Je ne te quitterai plus jamais.

(c) valruna. & avatar by cosmic light.