Valréal n'était plus plombée de trop de soleil. L'hippodrome était battu par le vent, secoué de rafales et léchée par des langues de brume légère. Les toits d'ardoises luisaient d'humidité et le grondement furieux de la foule se refermait sur Miharu comme un cocon monstrueux.

Elle en arpentait la pelouse impeccablement entretenue, une coupe de champagne coincée entre ses doigts,  menton tourné vers l'horizon, en songeant que ça pouvait être drôlement terne, les places printanière, sans les éclats de rire et l'odeur du soleil.

La jeune femme avait quitté Adenor et son palais de crystal pour Zeherim et son berceau du scandale. Parce que les affaires avaient parfois des airs de fêtes populaire et il aurait été difficile de nier l'attrait que représentait les faes désavoués.
Valois, c'est l'habit que revêtait les controverses lorsqu'elles veulent vous sourire et vous séduire, opprobre affriolante propre à ceux dont la traitrise avait remplacé la gloire du blason et dont chaque geste, chaque initiative, déchainaient bien des passions. Aruna Valois semblait être tout ce que ses hôtes détestaient, une créature abjecte qui recevait une attention qu'elle ne saurait mérité et qui sans doute, se trouvait être bien plus fortunée. Une jolie fleur que les âges ne sauraient ternir et qui avait pu traverser tous ces conflits sans jamais perdre le confort de son inexistence. C'était, tout du moins, l'idée que leurs murmures semblaient galvaniser. Et ils semblaient même y prendre un certain plaisir, à trainer son nom dans la fange, à l'enrouler au voile de leur intolérance, plaisir morbide de cette étrange lapidation sociale. Une forme de lâcheté qu'on retrouvait généralement chez ces adultes bien nés. A ceux qui avaient élevés le mépris au rang d'art, qui en un regard,  vous souillent de leur venin, creusent des sillons dans votre regard et transforment vos entrailles en véritable mangeoire.

— Je ne sais pas, leur histoire à quelque chose de... fascinant.

Hérésie sociale ou simple jalousie raciale, Miha s'en souciait guère, il n'y avait que la réussite pour tirer les graines de son respect. La coupe de cristal pivotait entre ses doigts alors que son sourire, gracile, réinventait la face de son minois. L'ennuie tirait sa révérence sous le voile d'une douceur presque tendre, pieux mensonge de l'enfant plaisir qui du confort de sa loge ne vouait aucune passion à l'entretien d'un débat politique. Elle ne désavouait ni n'approuvait la présence de la matriache, toute fae qu'elle soit, sa lignée demeurait un exemple de réussite sociale.

— Si vous voulez bien m'excuser, la course va commencer et il se pourrait bien que j'en sois en veine.

La jeune femme incline son menton, abandonnant son siège pour se rapprocher du bord des gradins, acceptant d'un mouvement du menton les jumelles qu'on lui propose avant de se poster aux côtés de la fae.

— Est ce que vous avez un favori?

Miha au visage incliné et au sourire offert comme une étoile, qui toujours avait aimé se forger ses propres idées, d'eusse le sujet concerné une famille de fae.