PSEUDO hello ici sioux aka Oto Io, et bienvenue dans l'épisode 2 de mon inscription personnage inventé (famille Valois) stalkage bazz défis ça a pas déjà commencé ?  Mot d'Adieux que vos cheveux soient soyeux crédits lux aeterna

Recroquevillée dans son fauteuil, en face de sa mère allongée sur la méridienne de soie vert. Les flammes de fin de soirée se reflètent dans ses grands yeux. Statue à sa propre gloire, immobile. Dans sa main alourdie des mêmes bijoux depuis des années, un verre souvent vide, rapidement avalé. Dans celle de sa fille aussi. Fatiguée et presque assoupies. Les Frairies s'achevaient dans le silence de la fête terminée, la douleur des pieds douloureux d'avoir tant dansé, l'acidité de l'alcool dans la bouche. Quelque part, des domestiques arpentent encore le manoir et leurs pas les berce doucement. Parfois, mère ou enfant jouaient de la harpe. Souvent, elles s’endormaient là. Réveil dans le froid du feu éteint et les pas titubants de la mater réveillée en sursaut. Même dans l’obscurité de la nuit, l’or pendu à ses oreilles se reflétait dans les yeux de sa fille.

Malgré ses lèvres tâchées de tanin aubergine, il la trouvait belle et lui souriait de ces sourires rares que l'on ne rencontrait que quelques fois dans sa vie. Si les invités n'avaient d'yeux que pour les jeunes mariés, alors Beau lui ne voyait qu'Aruna. De ces sourires qui arrêtaient, un instant, le temps autour d'eux en un soupir. Au centre de la Cour du Printemps massée homme et femme étaient seuls, dansant les moissons pour la première fois ensemble comme si c'était la dernière et l'alcool leur rendait la tête légère et le monde coupait le souffle. Un sourire qui semblait la voir pour ce qu'elle était exactement et malgré tout l'accepter. Pour la première fois sa peau dénudée était carressée, par l'attention tout autour, la main de Beau dans son dos, douce chaleur là où les bougeons de soie nacrée de sa robe ne la couvraient pas, première écclosion. Un sourire qui croyait en elle comme elle aurait voulu croire en elle-même.

La musique parvenait entre les planches du parquet pour se mêler et déformer aux cris et hurlements de l'adolescente affolée, pas ça pas maintenant, pas alors qu'il y avait des invités - les bagues à ses doigts glissaient, on les lui a enlevé et des larmes coulèrent en stris noir charbon sur ses rouges rouges, réalisant ce qui se produisait vraiment. Ecartez les jambes madame, et respirez, « Et Beau ou est-ce qu’il est ? » Monsieur arrive il doit juste - « Nana ? » Comme invoqué l'époux inquiet entre et se saisit de sa main crispée, la rassure quant aux festivités et son visage encore jeune semble avoir pris des années, la naissance est prématurée et la gamine lui demande un verre de vin pour la consoler « Madame il faut pousser. » Et des faes absorbent sa peur et douleur, les meilleurs de l'Aube Beau lui glisse, ses cris s'arrêtent et un autre la remplace alors, petit corps gigotant, leur héritier avait les mêmes grands yeux que sa maman « Et aussi celle d'avant »

Arrivée sur les douze coups de vin pétillant dont on fait sauter le bouchon, la Reine ouvre le bal en entrant dans la salle sur le dos de son hahl et la Cour retient son souffle pensant y voir là une déesse, où un gâchi de l'argent publique, voir même : les deux. Les drappés de sa robe se confondent avec le poil d'argent de l'animal, tandis que le haut se brodait d'or et de rouge rubi. Dans ses cheveux sombres de fines pierres reflétent l'éclats des bougies et des verres remplis. A ses côtés ses deux derniers comme accessoires, assortis, adûlés. Maman sent déjà l'alcool, mais l'on dit que ça ne rend la régente que plus charmante.

Le feu crépitait dans le silence du jour qui naissait. Quelques notes d'harpe l'accompagnaient parfois. Il avait le talent de sa mère et la voix de son père. Allongée sur la méridienne, la Belle écoutait les pas étouffés des servants occupés à nettoyer la fête terminée. Dans sa main, un verre plus souvent vide que plein. Elle profitait que son aîné se resserve pour le tendre en silence, souriante. Dans l'obscurité de l'aube naissante, bras tendu, elle voyait son reflet dans les grands yeux sombres de son fils et y distinguait l'or pendu à ses oreilles.

Absence. Disparition. Les Valois ne célèbrent pas les moissons de peur qu'un autre ne se fasse faucher. Les Valois s'évitent. S'oublient. Les enfants encore vivants sont farouchement gardés par celles et ceux payés et entraînés pour, et les parents s'ignorent en une guerre des tranchées. Chambre à part. Le vent fait claquer les volets du Palais des Roses et la pluie s'écrase contre les vitres pour meubler le creux en un écho sourd, ignoré. Un soir un miroir se brise en fracas de peine et colère. Dans les éclats, le visage divisé de la fae se reflète en mille sanglots et quelque part au coin de la poudre d'argent s'étirent de longs doigts noirs et effilés qui révèlent le regard jaune de la bête fixé dans celui de la biche, apeurée.

Aruna hésite. Lève ses mains puis les repose, et contemple une nouvelle fois les boucles d'oreilles en leur creux. Clou au rouge puissant. Assorti à son colier. Bague. Bracelets. Et puis, perdue dans ses pensées, la musique commence à résonner. Humaine. Vulgaire. Au loin comme l'appel de la calomnie, parjure - trahison - jusque dans leurs appartements d'invités leur présence pèse. Les mabaris aboient dans le corridor. A défaut d'avoir le temps de plus y réfléchir, le clou en lyrium s'accroche à son lobe, puis elle essaie de mettre l'autre avec difficulté. « Laisse-moi t'aider » Beau, habitué, la parre en silence. Tend sa main pour l'inviter à se relever. A célébrer une fois de plus. Une fois de trop.
Elle prend une gorgée de vin et se relève.