there are no good men in this game (benastar)

the night is dark

@ALASTAR & @ESBEN

Ces pensées t’obsèdent, jour après jour. Il te faut plusieurs semaines, entre ton travail à l’orphelinat et le reste de tes tâches pour te mettre en route. C’est un travail minutieux et délicat. Tu en savoures chaque minute, nectar délectable de précision. Rassembler les informations sur cet individu est finalement plus facile que prévu cependant. Il ne semble pas être très difficile à trouver, dans son antre, accroché aux autres. Tu sais qu’il se trouvera là ce soir. Les informations dénichées, au creux d’une lame, semblent correctes. Tu l’espères de tout cœur. Les pistes sur les petites affaires de tes parents sont minces, et n’aboutissent plus à rien depuis plusieurs mois. Tu perds espoir peu à peu. Tes deux talismans pendent à ton cou et tu te souviens pourquoi tu fais tout cela. Ils pèsent sur ta conscience comme un diable en quête de gloire. Parfois tu repenses à ces moments où tu n’avais pas besoin de chercher. Les informations se dénichaient d’elles-mêmes. Quelques semaines de bienfait. Depuis le désert est constant, il te taquine.
L’air frais de cette nuit douce caresse ta peau. La brise se fait sentir, tentatrice, douce et violente. Tu ressers ton habit sur ton cou, de manière qu’il cache celui-ci et te protèges des éclats de vent. Cette nuit risque d’être intéressante. Tu t’avances d’un pas décidé vers le bruit. Tu sais ce que tu y trouveras. Tu en es presque sûr. Presque. Quelques minutes plus tard tu te retrouves au milieu de la foule. Ils hurlent, ils scandent, ils applaudissent et se réjouissent. Tu ne pourrais pas être moins impressionné par le spectacle. Des faes se donnent en spectacle devant toi. La différence entre eux est presque spectaculaire mais également ridicule. L’avantage va au plus grand des deux qui s’avance avec aisance vers l’autre. Il suinte la victoire, semble connaître son destin comme si on lui avait soufflé au creux de l’oreille. Le combat durera probablement encore longtemps. Alors tu t’échappes quelques minutes. Et quand tu reviens, à ta surprise, le combat est fin terminé. Un combattant est à terre. L’autre semble s’être réfugié ailleurs. Tu cherches l’endroit du regard et ne le retrouve pas. Ah fuck, you bastard. Tu es sûr que c’est lui. Un fae aussi grand, cela ne peut être que lui. La description qui t’en a été faite est claire et il correspond en tous points. Tu scrutes l’ensemble du périmètre. Pendant de longues secondes ton regard ne se pose sur personne puis tu le retrouves.
Il se dirige vers la sortie. Tu essaies de le suivre, en poussant chaleureusement les gens autour de toi. Des regards sont posés sur ton visage et tu restes impassible. Tu fais ton maximum pour t’échapper d’ici au plus vite. Il ne s’agit clairement pas d’un endroit qui t’est agréable. L’odeur est forte, le peuple est bruyant. Un endroit qui te fait penser aux pires moments de ta vie. L’air éclate une nouvelle fois sur ton visage au moment où tu sors, comme une explosion de fraîcheur. Il se trouve devant toi, à quelques centaines de mètres. Tes sens sont aux aguets et tu essaies de te faire le plus discret possible. Follow him, follow him, follow him. Ta traque commence. Et se poursuit pendant de longues minutes. Tes pas sont sourds, tu as l’impression de n’être qu’un fantôme, une ombre parmi d’autres. Il n’a pas l’air inoffensif. Peut-être cassé. Comme broyé par le temps et par la vie. Tes impressions doivent être justes. Tu n’as toujours pas vu son visage pourtant. Mais sa manière de marcher te donne cette impression de déjà-vu. Et cette impression elle vient de toi-même. D’un miroir. Comme une copie aux pouvoirs mystérieux. Tu essaies de rassembler tes idées et te demande bien comment lui soutirer des informations. Tu n’es pas frêle, mais il est clairement beaucoup plus imposant que toi, probablement d’une tête et demie. Il ne te fait pas peur, pas vraiment. Mais sa carrure est impressionnante et il t’écraserait probablement. Un souffle, une vie, et tu continues de marcher, presque à sa rencontre. Il te faut ces informations, coûte que coûte.

(c) valruna.

Marked for death

It was right that we did meet each other in each other’s eyes. It was right that we did see each other in our shadow sides.

Trois pas et le coup pars. T'as toujours que ça à faire dans le bordel ambiant, compter, quand les cris assourdissants finissent par couvrir les battements de ton propre coeur. Peut-être qu'au final ta capacité au combat elle revient à ta faculté à compter jusqu'à trois, observer le tempo et te caler dessus. Du coup c'est plus problématique quand tu rates un deux et que le trois s'écrase dans ta face sous la forme d'une énorme bourrasque. Le temps que tu reprennes tes esprits, remontes ta garde, et tu sais déjà plus où tu en es. Une bonne chose que tu connaisses bien les vices des faes du printemps alors, que t'aies déjà eu affaire plus d'une fois à ces pouvoirs là. Pas toujours dans un ring d'ailleurs, et c'est sans doute la meilleure des expertises. Ton adversaire est imprévisible il paraît, un vrai cyclone; c'est ce que l'arbitre a scandé pour vous présenter. Toi ta persona elle n'a presque pas changé au fil des années. T'as eu droit à toutes les déclinaisons possibles et peu originales des fantasmes humains sur ta cour. Il y a même une fois où ils ont voulu innover en essayant de te faire passer pour un Halström. Peut-être le seul moment où t'as rechigné, surtout que t'avais eu pour consigne de te coucher ce soir-là. Un haut placé de la main écarlate qui était en visite et avait parié contre toi. Ton épaule déboitée avait fait moins mal que la honte et l'affront que t'avais ressentit, les injures et les crachats adressés à l'encontre de tes magisters une fois l'affrontement finit. La haine avait inondé tes entrailles, une sensation que t'avais cru perdue depuis longtemps, les poings pris de tremblements incontrôlables. Aujourd'hui il sont fermement serrés. Tu frappes avec plus souvent que ta magie, même si y'a toujours quelques flocons pour tournoyer autour de toi quand tu bouge. T'as fait le compromis avec ton maître de l'utiliser au moins pour finir tes adversaires, un grand final qu'il te demande ou quelque chose comme ça. C'est ce qu'aiment ces gueules tordues qui font trembler les barrières autour de la fosse, le spectacle de ce qu'ils haïssent, ce qu'ils craignent sans vouloir se l'avouer. Y'a un mot pour décrire le bien que ça leur fait mais tu le connais pas, et tu veux pas savoir. T'es là parce que t'as pas le choix. Et quelque part, toi aussi ça te soulage étrangement, cette explosion de violence.

Vous vous regardez comme deux prédateurs, c'est à celui qui mettra l'autre à terre en premier. Le carmin qui tâche tes phalanges est assorti avec l'entaille sur sa joue et ça te fais sourire. C'est mauvais quand tu souris, tu t'égares trop facilement ainsi. Mais c'est pas ton trouble habituel, t'es concentré et ta magie du temps semble vouloir te foutre la paix pour l'instant. Alors t'observes, t'attends, tu comptes. Un. Tu t'imagines sentir qu'il canalise la mana, comme une électricité statique entre vous. T'as les cheveux qui se hérissent sur la base de ta nuque, les yeux fixés dans les siens. Y'a que dans l'arène que tu regardes les gens en face; en même temps personne n'a jamais gagné un round en gardant les paupières closes. Deux. Sa posture se raffermit, tout son poids semble reposer sur ses talons, ses genoux légèrement fléchis. T'as déjà vu faire ça, tu sais ce que ça signifie. Il va se propulser contre toi, essayer de te faire tomber à terre comme un bélier. Il pourrait, il est bien plus agile lorsqu'il se laisse porter par l'air. L'impulsion serait suffisante pour que cela fonctionne, surtout s'il vise ton foie ou ne serait-ce que tes côtes pour te couper le souffle. Il n'y en a plus pour longtemps maintenant, vous le savez tous les deux. Tu t'autorises un peu de provocation pourtant, t'avances de plusieurs pas en baissant volontairement ta garde. Il n'a pas encore réussis à t'atteindre plus que ça mais c'est pas une raison pour laisser tomber tes défenses. C'est qu'une impression pourtant, t'as déjà la chair glacée prête à l'accueillir. Trois. Il fonce sur toi comme prévu, un poing en avant et le corps prêt à s'écraser sur le tiens pour te faire basculer. La glace recouvre rapidement ton flanc à l'endroit où il frappe, égide dermique épaisse et large, surface humide sur laquelle glissent et s'écrasent de travers ses phalanges. T'entends l'os de son poignet se briser sous le choc, l'angle d'attaque rendu bancal, le gémissement de douleur qu'il n'a pas le temps d'échapper alors que la pointe de ton coude s'abat entre ses omoplates. Tu refermes ta prise sur ses épaules et ton genou rencontre son visage, acharné à le briser entre la tenaille de tes coups. La foule pousse un rugissement plus fort que les autres; tu sais alors que tu peux arrêter de compter.

L'air glacé sur ton visage t'arrache un soupire de vigueur. C'est pas le fait que t'aies gagné qui te fait te sentir un peu plus léger, c'est pas le sang que tu grattes sous tes ongles sans même y penser. C'est fini pour ce soir et tu vas pouvoir rentrer, rejoindre un peu de calme. Peut-être même un bon repas. Sûrement un bon repas. T'as même gagné deux jours de repos parce que t'as réveillé la douleur dans tes côtes avec tes exploits, pas encore remis de ceux d'il y a quelques semaines. Tu glisses une main sur la zone couverte de contusions au travers de ton t-shirt, lâchant un grognement alors que tu rejoins rapidement les rues familières. Tu ne le remarque qu'au bout d'un certain temps, quand le tic tac de l'urgence se remet à battre dans ton coeur comme si t'avais pas encore quitté l'arène. Une altercation qui continue et dont tu n'as pas conscience. Malgré-toi tu te remets à compter, mais cette cadence là t'arrives pas à la lire. Un. Un. Deux. Deux. C'est presque infime, calqué sur ton rythme, des intentions qui t'échappent. Un. Un. Deux. Deux. T'avances, incertain dans tes pas que tu maintiens pourtant. Il te faut encore quelques minutes pour comprendre qu'on te suit. Tu n'as pas tourné la tête pour t'en assurer mais cette sensation tu ne l'as que trop connue dans ta vie. Être la proie, l'objet d'un plan qui te veux rarement du bien. Trois. Trois. Tu t'arrêtes et fait volte face, confrontant la silhouette qui essaie de ne faire qu'un avec ton ombre. « Problem ? » Que tu lâches simplement en toisant l'individu de haut sans le regarder dans les yeux pour autant. D'ordinaire t'aurais demandé s'il a besoin d'aide ou s'il est perdu, mais t'as encore trop d'adrénaline dans les veines. Et ça ne serait pas la première fois qu'un parieur qui a tout perdu n'essaie d'exercer sa petite vengeance personnelle contre toi. « Stop following. » La requête ajoutée sans y mettre une quelconque menace, même si tu fais quand même un pas en avant vers l'inconnu alors que tes prunelles bleues balaient rapidement sa silhouette. Tu tiens pas en place, les mains qui se tordent devant toi, jointures encore à vif de l'effort passé. T'espères te tromper, que t'es juste trop bête et que t'as mal calculé. Un. Deux. À trois est-ce qu'il va disparaître ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS; Valtersen/ Kaotika

the night is dark

@ALASTAR & @ESBEN

Traquer est devenu une habitude. Tu es accoutumé à suivre les individus, au fil de tes enquêtes personnelles et de tes découvertes. Ce soir n’est pas si différent finalement. Assess the risk, fight for your life. La peur ne prend pas possession de ton esprit ni de ton corps. Que pourrait-il bien arriver de si grave. Il n’a pas l’air d’être si méchant que cela. Bien sûr tes sens t’ont déjà trompé plus d’une fois. Tu t’essaies donc à la prudence. Mais ton orgueil se retrouve quelque part, dans ton esprit, comme un vieillard devant la porte de son habitation. Tu suis encore et toujours. De longues secondes, presque une vie entière, passent. Tu regardes autour de toi, comme tu le peux, mais ta cible est devant toi. Tu n’es plus très loin. Il semble tendu, plus qu’il y a un moment. Sa nuque se tend, de ce que tu en perçois. Il semble n’être plus qu’un reflet de ce qu’il était lors de son combat. Même sans voir son visage, tu sens qu’il n’est pas loin de te découvrir. Aucune cachette n’est possible. Aucun mur ne pourra te protéger de sa vue. Aucune ruelle ne saura te cacher jusqu’à ce qu’il reprenne route.

Il fait volte-face. Et tu perçois enfin son visage. Les traits durs et dessinés d’une vie de servitude ou de malheur apparaissent devant toi. Son regard n’est pas froid ni assassin. Il est cependant trop tard pour prendre la fuite, ou pour revenir en arrière. ‘- Problem ?’ Sa voix n’a rien de rude, mais tes sens te crient de te méfier. ‘- Stop following.’, indique-t-il. Pense-t-il qu’il s’agit là d’une visite de courtoisie ? Tu préfèrerais ne pas te trouver ici. Tu ne te sens pas à ton aise ici. Mais tu as besoin de ces informations. Tu ne sais même pas s’il détient ce que tu cherches. Mais tu te dois d’essayer. Tu te dois de tenter de trouver ces indices, comme des reliques sacrées. La recherche de réponses te fait prendre des raccourcis ridicules, comme ce soir. Le besoin, le manque d’avancement, toutes ces choses font de toi un être idiot. Ton intelligence se perd peu à peu, comme un esprit d’antan qui disparaît au fil du temps. Mais tu as besoin de toutes ces choses pour avancer. Tu scrutes ton interlocuteur et essaies d’évaluer le potentiel danger. Il ne semble pas être dans l’optique de t’égorger dans la minute. Contre ton bon sens tu te rapproches, doucement. Tes lames fantômes au creux de tes bras, tu ne sens pas l’intérêt de les sortir. Elles resteront là où elles sont pour le moment. Le danger imminent ne semble pas être présent. Une fois de plus ton bon sens semble t’avoir échappé. Quiconque aurait probablement utilisé une quelconque arme à leur disposition pour défense. Mais ce soir, ton flair t’indique que ce colosse n’est pas dans l’optique de t’attaquer. En tout cas, tu en es convaincu. Peut-être es-tu simplement fatigué et ton sens premier, celui qui te hurle de partir et de courir à tout vitesse, a décidé de se mettre au repos.

Tes quelques pas sont décidés mais lents et calmes, comme ceux d’une conquête qui décide de partir en pleine nuit. Tu lèves tes mains, comme en signe de soumission, indiquant que tu ne souhaites pas de mal à cet homme. Il semble être aussi grand que toi. Peut-être es-tu même plus grand ? Tu n’arrives pas à réellement émettre de jugement. Il semble cependant beaucoup plus fort et un combat te rendrait probablement amorphe. Ou bien catatonique. Outre la force physique, tu es persuadé qu’il possède des talents que tu n’oserais imaginer dans tes rêves les plus fous. La logique t’inspire de ne pas attaquer, de jouer franc jeu. ‘- I mean no harm, I promise.’ Comme un moyen de te rendre, d’indiquer qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser la violence. Pourtant, tu en aurais bien besoin. Take your mind off things, kill some bastards. Mais tu n’en feras rien. Après cette conversation, si tu ne finis pas en pièce, tu t’occuperas de ton esprit avec un quelconque breuvage et demain ta mémoire sera anéantie. Une bonne option pour une fin de soirée de qualité. ‘- I am Alastar’, une tentative ridicule d’introduction. ‘- Llewellyn’, continues-tu, ta gorge sèche comme si tu te préparais au pire. ‘- I was told I’d find you here. I need information. And you seem to have it.’ Clair, direct, précis. Tu ne comptes pas t’attarder dans ces lieux. Tu espères simplement que ton interlocuteur est aussi empressé d’en avoir fini que toi. Quitter ces lieux, rebrousser chemin, retrouver ta maison. Après avoir déniché tes informations. Le plus important. Si elles se révèlent être correctes, tu pourras le remercier. Sinon, tu te demandes bien ce qu’il adviendra. Seul l’avenir pourra vous le dire à tous les deux. Pour le moment, tu gardes tes mains levées, comme pour indiquer ton intention de ne pas faire de vagues, de ne pas attaquer.

(c) valruna.

» no good men in this game (jangsu)
» Wicked Game (Imany)
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» but on good days, I'm charming as fuck. (sjur)
» — NYTHSARI : let the game begin