Flightless Bird - Vladan

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Il est de ces situations où l’on a besoin d’une main tendue, d’une aide extérieure. Et la Lantsov savait qu’elle ne pourrait s’en sortir seule, pas si elle voulait éviter un faux pas qui pourrait lui coûter cher, à elle, à sa famille, à Edvard, à Fen’Haven. Car elle n’est pas seule la brune, elle le sait bien, et après l’altercation qu’elle a eu avec le capitaine Toshio, elle préfère assurer ses arrières plutôt deux fois qu’une. Et il y a des choses que même Thrystan ne saurait lui donner, des réponses qui ne sauraient être les siennes. Parce qu’il n’a pas vécut une vie réellement différente de celle de Genya sur ce point. Tous deux assez préservés dans ce conflit et cette vie après-guerre. Bourgeoisie dont le train de vie n’a pas réellement perdue de son faste, les dorures ayant à peine perdu de leur éclat. Combat bien plus politique qu’autre chose. Un seul coup d’œil suffisait généralement assez pour apprendre que les aînés Lantsov n’ont jamais goûté à la vie d’apostat. Non pas que l’idée n’ait jamais séduite la brune. Elle a été tentée bon nombre de fois, pour suivre Edvard, pour lutter pour les siens, pour retrouver la vie qui était la leur avant tout cela, avant eux. Mais à chaque fois, l’illusion doucereuse de se sentir plus utile en maintenant son train de vie l’avait clouée à Cínnerial. Que pourrait-elle bien apporter au mouvement ? Car elle est douée Genya pour se fondre dans la masse mondaine, récolter et préserver ces secrets qu’ils laissaient derrière eux. Mais elle n’a plus le choix maintenant. Elle ne se laisse plus le choix. Parce qu’il est hors de question qu’elle le perde de nouveau. Elle ne le supporterait pas, et vu qu’il ne peut se mêler à la masse infâme et grouillante de l’humanité, elle le suivra, où qu’il aille, peut importe si pour cela elle doit dormir dehors, si elle doit ne plus voir sa famille aussi souvent. Sacrifice qu’elle est prête à faire, pour lui mais également pour eux. Elle n’en peut plus de rester les bras croisés, de les laisser faire, de subir inlassablement cette armée rouge qu’elle honnie. Son choix est fait, reste à savoir somment le mettre en place. Elle en a parlé à Thrystan, avec ce qu’elle avait découvert auprès d’Edvard. Elle le lui a dit, et viendra le moment où elle l’annoncera à ses cousines et Ehrys. Mais pour l’instant, la brune se rend vers le Coliseum, à pieds, pour se donner le temps de mettre de l’ordre dans ses idées. Parce qu’il est le seul capable de l’aider maintenant, le seul de sa famille à connaitre la réalité de la vie d’un apostat. Le seul à avoir une réelle importance au sein de cette cause qui est la leur. Elle sait que Vladan est le seul à pouvoir répondre à ses interrogations, et c’est donc à son cousin cadet qu’elle va rendre visite alors qu’il doit bientôt terminer sa journée de labeur. Etablir une relation de confiance après son retour n’avait pas été chose aisée, et elle sait fort bien qu’il leur sera impossible de rattraper toutes ces années perdues à cause du père de Vladan. Mais personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir réussi à passer outre l’absence de son cousin

L’idée d’avoir cette conversation au Coliseum la rebute quelque peu. Parce qu’ils sont à découvert, le ciel au-dessus de leurs têtes et qu’elle ne sait pas qui pourrait se dissimuler dans les recoins sombres de l’ancienne arène. Mais elle s’avance, cherchant le fae de la nuit de ses prunelles sombres. Elle ne prête pas attention aux œillades que d’autres lui lancent alors qu’elle s’approche de la silhouette familière de son cousin. Pas la Lantsov qu’ils ont l’habitude de croiser sans doute. Peu lui importe. Ses yeux ne quittent son cousin qui s’affaire encore. « Vladan ? » Sa voix est plus fort qu’elle ne s’y attendait, parfaitement amplifiée par l’acoustique de ce lieu.  Mains qu’elle joint devant son giron, lançant un regard désolé aux alentours. « Pourrais-je avoir un moment s’il te plait ? Une fois que tu auras fini. » Ajoute-t-elle plus doucement, désignant d’un geste de la main les affaires qu’il était en train de ranger. « En privé s’il te plait. » Parce qu’elle ne connait pas les autres personnes présentes ici, fae ou non. Et elle ne leur accorde pas la moindre confiance. Ce qu’elle a à dire n’est destiné qu’aux oreilles de son cousin, et à lui uniquement.

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Le soleil déclinait doucement dans le ciel orangé de Cinnerial. La journée qui se finissait alors que des éclats de voix retentissait dans le Coliseum. Une journée de répétition comme les autres pour la troupe des Etoiles Scintillantes. Rien de bien particulier, mis à part que Foxy avait des difficultés avec les instructions quant aux jet de flamme de la scène n°4. Heureusement pour eux, le spectacle ne se tiendrait pas le soir-même car il fallait régler cet aspect avant toute représentation. Cela serait malheureux de se trouver avec un acteur en moins à cause de brûlure. Ce soir-là, dans l'arène du spectacle, il n'y aura qu'une simple rétro-projection d'un spectacle de la saison dernière, rien de bien magnifique et qui ne nécessitait pas l'appui de l'assistant projectionniste. Heureusement pour Vladan qui se retrouvait bien éreinté par sa journée de travail et par les illusions qu'il avait dues projeter une bonne dizaine de fois pour caler les effets spéciaux. Pour le moment, il se bornait à cela, laissant Sacha, la projectionniste en chef regarder et régler les détails au millimètre.

La journée touchait donc à sa fin, alors qu'il se trouvait penché sur une table, les plans de la fameuse scène n°4 devant les yeux. Pensif, son regard de cristal allait d'un papier à l'autre, ses collègues tout aussi concentrés que lui sur la question qu'il faudrait régler assez rapidement pour que le spectacle soit au mieux. Ce fut une voix qu'il ne pensait pas un jour entendre entre ses murs qui le tirèrent de sa réflexion. Ses sourcils se haussèrent alors qu'il leva la tête vers l'origine du son intrusif. Genya. Sa cousine ne semblait pas très à l'aise dans cet espace si ouvert qui lui faisait la part belle. Sa voix résonnait encore entre les murs de pierre du superbe édifice quand elle le regardait avec une inquiétude non-feinte. Intrigué, le jeune Lantsov se tourna vers Sacha qui ne lui fit qu'un simple signe de la main, comme pour lui signifier qu'il pouvait disposer, à moins que cela ne soit pour le chasser distraitement. Pourtant, il attendit un feu vert plus significatif, trop habitué à attendre les ordres : « Vas-y. » lâcha-t-elle, presque agacée, « De toutes façons, on n'arrive à rien maintenant. Prends ta soirée. ». Un sourire reconnaissant aux lèvres accompagna cette tirade et le jeune homme rangea rapidement ses affaires avant de rejoindre Genya.

Le surprise se lisait encore sur ses traits alors qu'il la salua : « Salut, Genya. » ne se rendant pas encore compte qu'une nouvelle membre de sa famille se trouvait entre ses murs. Surtout pour le voir lui. Si cela avait été pour Svet', il l'aurait compris. Mais il ne faisait aucun doute sur le véritable destinataire de cette visite impromptue. Elle réclamait visiblement plus d'intimité et il hocha la tête en lui faisant un signe de la main pour l'inviter : « Bien sûr, suis-moi. ». S'éloignant de la scène, les deux Lantsov la contournèrent pour le retrouver près de l'entrée des coulisses. Quelques marches à gravir pour passer derrière le grand rideau blanc. Vladan connaissait ce lieu comme sa poche, désormais parfaitement coutumier de l'endroit. Il menait sa cousine dans un couloir moins fréquenté entre des baraquements de bois, des espèces des artistes qui étaient vides à cette heure. Il ouvrit une porte et la laissa entrer dans ce qui pouvait s'apparenter à une loge simple : un miroir à l'air de coiffeuse avec sa chaise ainsi qu'un fauteuil. Poli, il lui laissa choisir son assise avant de prendre l'autre. Même si sa curiosité était palpable, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une part de méfiance. Pourquoi donc Genya venait-elle le voir avec cet air si soucieux. Que se passait-il ? Probablement quelque-chose d'important, mais il ne pouvait pas plus speculer. Allant droit au but comme à son habitude, la curiosité ne pouvait pas être plus dissimulée, sa voix se faisait claire : « Que me vaut la surprise de venir me voir ? Même si cela me fait plaisir de voir un autre membre de ma chère famille ici, je suis quand même surpris de te voir ici ! »

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Il est étrange pour la fae de la nuit d’évoluer ici, en ce lieu, bien loin du siège qui est normalement le sien les rares fois où elle vient assister à une représentation. Elle a l’impression de transgresser un interdit tacite en s’approchant de la scène sur l’invitation de son cousin, en apercevant ces préparatifs sur lesquels ils s’échinent. « Bien sûr, suis-moi. » Elle acquiesce silencieusement, le suivant docilement, ses yeux se faisant avides de tout ce qu’elle n’a pas le droit de voir habituellement. Regard novice qui boit chaque détail, curiosité qui s’éveille alors qu’elle passe dans les coulisses avec Vladan. Un tout autre monde qui s’ouvre à elle une fois passée l’étoffe immaculée. Il y a moins de monde une fois passées les lumières de la scène. Cela la rassure un peu, même si le nœud qui s'est emparé de son estomac de ne défait pas pour autant. La pression reste la même sur sa cage thoracique, adrénaline parcourant encore ses veines alors qu’elle passe sagement la porte de la loge du brun. La pièce n’est pas bien grande, son regard parcourant les rares meubles présents. Mais cela suffit pour l’usage qui en est fait suppose-t-elle. Ce n’est pas comme si Vladan passait sa vie ici. Même si elle se rend compte qu’il y a bien des aspects de la vie de son cousin qu’elle ignore. Cela la chagrine de le reconnaître. Ils ne sont toujours pas aussi proches qu’elle le souhaiterait. Elle ne partage pas avec lui le lien qui la lie à Thrystan, pas encore. Et peut-être que ce qu'elle s'apprête à faire va pouvoir les rapprocher, peut-être.  

Elle choisit de s’installer sur le fauteuil, ayant bien trop l’impression d’envahir l’espace personnel du Lantsov si elle s’installait à la coiffeuse. Ses doigts s’entremêlent, elle ne sait pas où commencer et tente de calmer le flux de ses pensées en inspirant. Ses prunelles sombres se pose sur son cousin, il a l’air à l’aise ici. Plus que ce qu’elle a l’habitude de constater alors qu’il évolue en société. Elle est heureuse de le voir si à l’aise après ce qu’il a vécu. « Que me vaut la surprise de venir me voir ? Même si cela me fait plaisir de voir un autre membre de ma chère famille ici, je suis quand même surpris de te voir ici ! » Elle peine à déglutir alors qu’un fin sourire s’esquisse sur ses lèvres. Il n’y va pas par quatre chemins, pas de conversation banale pour détendre l’atmosphère. Non, il va droit au but, et peut-être n'est-ce pas plus mal. « J’ai besoin d’aide Vlad.. » Et elle ne sait pas vers qui d’autre elle pourrait se tourner en pareille circonstance. « Je... » Ses mains torturent le tissu de sa jupe alors qu’elle recherche ses mots. « Je souhaite m’engager plus fortement au sein du mouvement. » Regard qu’elle pose sur la porte, elle espère que les murs sont assez solides, et que Vladan connait ses collègues. Elle sait qu'Edvard pourrait trouver du réconfort dans leur cause. Mais elle n'ose invoquer le sujet en cet instant, elle a bien d'autre choses à lui confier avant.  Il n’est pas au courant pour Edvard, pour le lien qui les lie depuis soixante années. Seul Thrystan le sait. Parce qu’elle avait besoin d’en parler à quelqu’un après sa disparition, et qu’il avait bien vu comment la fae s’était étiolée au fil des ans. « Mon carranam... » Sa voix se brise, ça se coince, ça râpe. C’est sec, elle tuerait pour un verre d’eau. Elle déglutit avec peine avant de continuer, autant tout sortir d’un coup. « Il est actuellement esclave à l’Arcanus. Et même libre, il ne voudra pas le quitter. » Elle hausse perceptiblement les épaules. Comme si la suite était pour elle une évidence. Elle l’est en un sens. Car le fait de le suivre est inscrit à même sa chair. « Il était apostat. » Avant. Avant qu’ils ne tentent de le briser. Avant qu’ils ne le privent de sa liberté, une seringue fichée au creux du bras. Mais Vladan n’a pas besoin de savoir cela. Etant apostat, il se doute sans doute du sort qui attend ceux qui ont la malchance de tomber sur la Main Ecarlate ou l’armée rouge. La brune repose ses prunelles sur le fae, sa détermination illuminant son regard. « Je veux le suivre, Vladan. » Car elle ne supporterait pas de le perdre de nouveau, elle ne se supporterait pas de rester ici tranquillement alors qu’Edvard est privé de sa liberté, battant les routes et amusant des hordes d’humains pour le bon plaisir de Loyal. « Autant que je me rende utile. » Elle regrette juste d’avoir attendu toutes ces années pour cela. Ce choix, elle aurait dû le faire il y a de cela des décennies. Elle pouvait juste espérer maintenant pouvoir rattraper les erreurs du passé.   

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Installé confortablement sur la chaise de sa coiffeuse, Vladan observait avec attention sa cousine. Parmi toute sa famille Genya était rapidement devenue celle qui lui avait montré le plus de chaleur. Peut-être était-ce par rapport à sa relation avec Svet', mais l'animal sauvage que pouvait être parfois Vlad' s'était doucement laissé apprivoisé. Même si ce mot semblait être encore un peu fort. Il ne se connaissait pas plus que cela, mais rien que quelques sourires et quelques mots réconfortant faisaient du bien. Alors, la voir installée visiblement embêté dans sa loge l'interpellait. Et la voir si embêtée le poussait à en savoir plus, au fond, il n'aimait pas vraiment la voir comme cela. "J'ai besoin d'aide, Vlad'". Ses yeux s'agrandirent. Non pas que cette phrase le surprenait vu son comportement, mais plutôt qu'elle soit dirigée à son encontre. Parmi ses amis ou même tous les membres de sa famille, Vladan ne pensait pas du tout qu'il serait la première personne vers qui elle se tournerait. Mais l'était-il ? « Ah. ». Simple. Trop peut-être, mais cette surprise transparaissait par cette simple onomatopée. Les sourcils relevés parachevaient le tableau.

La tension de la brune était palpable. De part ses gestes, sa posture, elle transpirait le malaise et la seule chose que pouvait faire son cousin pour l'aider fut simplement d'attendre. Jusqu'à ce que les paroles suivantes ne les libérèrent. Le mouvement. Rien que par cela les choses lui semblèrent bien plus claires. Evidemment. Cela ne pouvait être que cela. De tous les Lantsov, Vladan se trouvait être le plus "gradé", sa condition d'apostat l'aidant. Dalen, il occupait une place qui lui permettait d'avoir un oeil et une main d'action sur ce que pouvait faire Fen Haven. Cela lui sembla alors plus logique qu'elle venait s'adresser à lui. Il suivit son regard inquiet vers la porte et il se contenta d'un : « Ne t'en fais pas, les murs sont plutôt épais. Et à cette heure-là, ils sont encore beaucoup trop occupés. » avec un geste de la main pour se rassurer. « Puis certains sont avec nous. » Vladan s'était assuré à plusieurs reprises qu'il ne risquait rien entre ses murs. Finalement, le Coliseum finissait par prendre les traits de son ... Foyer. Et il avait goûté avec la troupe à un semblant de famille qu'il n'avait pas vraiment eu dans son enfance. Mais cela, il n'en blâmerait jamais plus ses cousins. Si cela avait été le cas pendant un moment par des mots savants bien placé par son paternel, les choses se muaient en d'autres depuis quelques-temps. Le Lantsov ne savait plus vraiment qui blâmer de cette situation et, finalement, se demandait si cela était bien utile. Sa cousine se trouvait juste devant lui. Et ça, ce n'était pas rien.

Il continua de l'écouter parler, arquant plus fortement un sourcil à la suite de ses explications. Prenant appui de ses coudes sur ses genoux, les poings réunis pour maintenir son visage. Les révélations qu'elle lui offrait n'avaient rien d'anodines. Loin de là. La première réaction qu'il eut en son fort intérieur fut d'être touché par cela. De sa confiance. La seconde de la compassion, car oui, il ne connait que trop bien une partie de la situation qu'a pu traverser son carranam. Les traits de son visage se tendirent légèrement avant de se reprendre, sa conscience et son éducation ne le rattrapant qu'un peu tard. Se contrôler. Combien de fois son père avait pu lui répéter que sa "sensiblerie" n'était qu'une pitoyable faiblesse ? Enfin Genya arriva à la fin de tout ce qu'elle voulait lui dire et Vladan se redressa. Un long soupir sortit de ses lèvres alors qu'il se levait : « Et bien ... Clairement, ce n'est pas rien. » il se mouvait avec aisance dans sa loge, la connaissant par coeur, sa main atteignant la poignet d'un petit placard de la coiffeuse. Il en sortit deux verres et une bouteille de whisky qui trainait ici pour les grandes occasion. Il déposa tout cela sur la petite table devant Genya. « Sers-toi autant que tu veux.» alors qu'il se versa un verre. Il en aurait bien besoin vu la conversation qui suivrait. Mais avec sollicitude, il se tourna aussi vers la table de la coiffeuse pour poser aussi la cruche d'eau qu'il avait rempli quelques heures plus tôt. Prenant son verre entre ses doigts, sa voix était posée mais tout autant pleine de tension : « Ce serait ... Beaucoup lui offrir que de faire cela, Genya. » Et c'était peu dire. Dans les pires moments, le Lantsov avait profondément envié les lits de soies et les soirées que ses cousins avaient pu garder durant toutes ces années. Mais le temps et Fen Haven lui avaient bien fait comprendre que tout cela n'était qu'une cage dorée. Des artifices. Mais sa cousine en avait-elle pleinement conscience ? Vladan ne comprenait pas encore toute la portée des liens de carranam. Même si cela ne tarderait probablement pas ...

Le liquide ambré coula le long de sa gorge, réchauffant avec puissance sa voix et l'agitant un peu. Il se racla alors cette même gorge avant de reprendre la parole : « Juste. Une chose m'échappe un peu, pourquoi ne quitterait-il pas l'Arcanus s'il était libre ? Tu serais prêt à avoir une bonne partie de l'armée rouge à tes trousses et lui resterait à travailler pour des personnes qui l'exploitent ? ». Mais il effaça sa dernière phrase d'un geste agacé envers lui-même de la main : « Oublie ce que j'ai dis, cela ne me regarde en rien après tout. » Après tout, qui était-il pour juger, lui le saltimbanque qui avait trouvé refuge dans ce Coliseum. Il parlait probablement trop vite. Mais sa part rebelle en lui détestait même l'idée que l'on puisse asservir des fae. Alors rester auprès d'esclavagiste le laissait quelque-peu perplexe. S'humectant les lèvres, il reprit : « Puis, tu n'es pas venue me voir pour ça, je pense que d'autres ont pu te tenir ce genre de discours. Il faut juste bien que tu saches qu'une fois cette ligne franchie, le retour en arrière sera compliqué. Mais tu as un avantage non-négligeable sur n'importe quel apostat : tu as une identité "légale". » La réflexion du fae allait bon train alors qu'il réfléchissait à tous les chemins qu'offrait le choix de sa cousine. Fronçant les sourcils et se passant le pousse sur sa lèvre inférieure, il reprit : « Il serait possible de te faire des faux-papiers avec une fausse identité. Après tout, les humains ne sont pas obligés de savoir que Genya Lantsov s'est fait la malle. Sauf évidemment, si tu penses être reconnue rapidement là où tu irais et en fonction de ce que tu feras. ». Il leva un sourcil interrogatif vers elle. « Je connais quelques personnes qui pourraient en contacter d'autres pour te faire ça. Mais à partir de là, la prudence sera de mise. ». Cela sonnait probablement comme l'évidence même, mais il ne pourrait pas se projeter davantage sans plus d'informations de la part de sa cousine. Mettre tout cela en place demanderait pas mal de préparation.

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Elle pouvait comprendre la surprise du fae de la trouver ici. C’était la première fois qu’elle venait ici dans le but explicite de le voir, lui. Elle n’avait toujours vu Vladan qu’au Nocte ou dans les appartements de Thrys. Toujours sur un terrain qui étaient le sien. C’était bien la première fois qu’elle venait s’immiscer de la sorte dans l’intimité de son cousin, depuis leurs retrouvailles en tout cas. Ils n’étaient plus des enfants et la guerre avait réclamé son tribut, les changeant tous deux. Même si la brune se savait chanceuse en comparaison du reste de sa famille. Elle n’avait pas perdu de parent dans le conflit qui avait opposé les fae aux humains, avait toujours été choyée et protégée, que cela soit par ses parents, Thrystan ou Edvard. La vie avait presque été simple, et c’est sans doute cela qui l’avait poussée à retarder autant sa décision. Cela et le fait qu’elle pouvait ainsi garder sa famille et Edvard à ses côtés. Mais cela était avant la disparition de son carranam, le manque cruel qui en avait découlé. Elle ne ferait pas deux fois la même erreur.  

La tension quitte lentement son corps alors qu’elle entend son cousin la rassurer sur la possibilité d’être surpris par des personnes potentiellement hostiles. Savoir qu’il y avait des sympathisants au sein de ces murs avait même quelque chose de rassurant. Elle lui expose rapidement sa situation, leur situation. Car elle n’est pas seule dans ce bateau. Elle observe son cousin alors que les mots s’envolent malgré le poids de ce qu’ils impliquent. Ils devraient lui retomber dessus en poings meurtriers, pas glisser entre ses lèvres aussi facilement après avoir peiné à s’extirper de sa gorge. Soupir qu’il relâche alors qu'elle n'a fait que brosser un tableau sommaire des événements. Comment réagirait-il s’il savait tout ce qu’Edvard a dû endurer ? Mais ce n'est pas à elle de le lui dire. Cette histoire n’est pas la sienne. « Et bien ... Clairement, ce n'est pas rien. » S’il savait... Sourire teinté d’amertume qui vient éclore sur ses lèvres. Non, ce n’est pas rien. Cela la consume de devoir attendre, patienter, mettre en place un plan qui tiendra la route, parce qu’elle ne mettra pas en danger cette liberté qu’elle veut obtenir pour lui. Elle remercie Vladan d’un sourire alors qu’il dépose un verre et une bouteille d’alcool devant elle. Elle ne devrait peut-être pas y toucher, pas après ce qu'il s'est passé avec Thrystan. Et pourtant sa main se saisit de la bouteille mise à disposition pour venir remplir son propre verre. Lèvres qu’elle trempe à peine dans le liquide ambré. Brûlure de l'alcool qu'elle garde en bouche un instant, comme si cela pouvait chasser ce froid qui ne semble vouloir la quitter, peu importe ce qu’elle fait, ce qu’elle porte, où elle se trouve. Pas depuis cet instant où les bras d’Edvard se sont éloignés d’elle. « Ce serait ... Beaucoup lui offrir que de faire cela, Genya. » Elle secoue lentement la tête en signe de négation. Parce qu’elle en a assez de ces simulacres qui l’étouffent toujours un peu plus. Elle n’en peut plus de jouer selon leurs règles à eux, vivre parmi eux. D’autant plus après ce qu’ils ont fait. Elle sait ce que tout laisser derrière elle ou presque pour le suivre implique. Elle sait qu’elle ne verra sa famille que rarement, qu’elle ne mènera plus le même train de vie. Mais cela lui importe peu. Pas quand le choix a été si tentant de si nombreuses fois par le passé. Elle troquerait ses parures, ses soieries, son logement si vide dans la seconde si cela lui permettait d’être là pour son carranam, de l’épauler, de l’aider à se reconstruire. C’est le moins qu’elle puisse faire. Même si elle sait bien que sa décision n’est pas purement altruiste. Cela la détruirait s’il venait à partir sans elle, pas après ce qu’elle a traversé sans lui. « Juste. Une chose m'échappe un peu, pourquoi ne quitterait-il pas l'Arcanus s'il était libre ? Tu serais prêt à avoir une bonne partie de l'armée rouge à tes trousses et lui resterait à travailler pour des personnes qui l'exploitent ? » Vladan la sort de ses pensées. L’armée rouge, elle l’a déjà rencontrée, ce soir, il y a quelques jours. Et elle sait que le capitaine Toshio ne les laissera pas en paix. Cela ne change rien à ses projets, et le fait d’être sur la route leur permettrait de l'éviter autant que possible. Mais elle se rend compte qu'elle va devoir en dévoiler un peu plus à Vladan, pour qu'il saisisse l’ampleur de la chose. « Oublie ce que j'ai dis, cela ne me regarde en rien après tout. » Elle l’arrête d'un geste de la main. Il a le droit d'en savoir un peu plus, surtout s'il se met en danger pour les aider. « Il ne pourra pas vivre parmi les humains comme moi Vlad. Il ne pourra pas, pas après ce qu’ils lui ont fait. Et je ne peux pas l’en blâmer... Et le Circus offre une couverture plus qu’acceptable pour un apostat. » Gorgée de whisky qu’elle laisse couler longuement le long de sa gorge. « Et disons que nous avons de toute manière déjà quelques soucis avec un certain capitaine ici. Faire profil bas ne me semble pas être une mauvaise idée. » Des petits soucis... Ou comment ne pas évoquer le fait qu’elle a bien failli lui trancher la gorge, laisser ses ombres s’en prendre à sa silhouette fragile. Cela aurait été stupide, elle le sait, surtout au sein de l’Arcanus, mais elle n’avait pas réussi à garder le contrôle, pas alors qu’elle avait deviné le lien qui liait le fae de l’Hiver au capitaine de l’armée rouge. Genya écoute attentivement son cousin. Son cœur s’emballe en l’entendant parler des faux-papiers qu’il pourrait lui fournir. Elle pourrait presque entendre les pièces du puzzle s’emboiter avec un cliquetis gracieux. « Je suis prête à le faire Vladan. Je sais bien que les choses vont prendre un peu de temps, et qu’elles ne vont pas être faciles... » Souffle tenu qu’elle laisse s’échapper en un soupir. « Mais je dois le faire. J’étouffe à faire continuellement semblant, à ne pas pouvoir répliquer lorsqu’ils nous bousculent, nous insultent... » Ses prunelles viennent se perdre dans le liquide ambré qui ondule paresseusement dans son verre. « Si possible, j’éviterais la scène, quelques jeux d’ombres depuis les coulisses... Donc des faux papiers pourraient être utiles. » Ce n’est pas comme si elle pouvait amuser les galeries avec son pouvoir d’illusions de toute façon, la seule chose dont il semble capable est de la torturer indéfiniment.

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Un geste de la main. Simple et pourtant bienveillant. Le regard de Vladan est happé alors que sa cousine lui offre des explications qu'il attendait en prétendant le contraire. Sa curiosité fut satisfaite et il ne put qu'y adhérer. Le brun hocha la tête de compréhension : « Je ne peux que comprendre, on ne s'intéresse pas forcément aux ... Saltimbanques. ». Lui-même avait trouvé cette couverture, alors il voyait bien son ami en faire autant. Puis se tenir éloigné des humains semblait être une envie plus que légitime. Vladan en ferait autant s'il en avait la possibilité. Mais l'espèce à distraire désormais devait se trouver dans les rangs des "dominant" même si cela pouvait lui arracher des râles de mécontentement.

La suite de l'histoire intrigua d'autant plus le cousin, lorsqu'elle fit mention de l'armée rouge. Arquant un sourcil, il but une gorgée comme pour se donner un soupçon de courage, avant de l'encourager à en parler un peu plus : « Un certain capitaine ? », l'apostat avait eu l'occasion d'en rencontrer certains, pas une flopée, mais avoir des noms pouvait toujours être utile : « Tu aurais un nom ? Pour savoir de qui se méfier dans le coin ? Et si cela se trouve, j'en aurais déjà entendu parler. » Il ne croyait pas si bien dire ... Laissant le loisir à sa cousine de répondre, le reste des explications du fae semblèrent finir de convaincre Genya. Et ses justifications ne pouvaient que trouver des échos en lui. La domination humaine n'était qu'une plaie, de celle si difficile à faire cicatriser : « Tu prêches un convaincu. Finalement, je me dis que je ne donnerai rien pour revenir en arrière sur mes décisions. » Campée sur ses positions, il ne voyait que détermination dans les flammes de son regard noisette. Hochant la tête, tout aussi déterminé qu'elle, il ne pouvait que l'aider dans son entreprise. « Très bien. Si tu es prête et conscience de tous les risques, on va pouvoir lancer tout cela. » Il reposa son verre sur la table basse et prit appui sur ses genoux pour continuer les explications de la démarche à suivre, souhaitant lui fournir tout ce dont elle avait besoin. Tout ce que lui aurait aimé savoir et apprendre de personnes plus expérimentées que lui. L'apostat avait dû faire ses armes avec son père, jusqu'à ce que Fen Haven n'apparaisse enfin.
« Parfait pour l'absence d'exposition, donc les faux-papiers te seront effectivement utiles en cas de contrôle ou même si tu attires un peu trop l'attention.» Vladan saurait qui contacter ou du moins vers passer un message pour remonter aux personnes qui pourraient lui filer ce coup de main. Il mit en garde néanmoins sa cousine : « Je peux trouver un moyen de te fournir ces papiers, néanmoins, même si cela ne coûtera pas forcément de l'argent, ces contacts pourront nous demander un "service" quand cela leur chantera. Rien que pour les miens, je suis encore en attente de ce fameux service. » Le fae détestait devoir des choses à quelqu'un, mais il n'avait qu'une parole pour ce genre de choses et il s'exécuterait au besoin. « Il faudra se tenir prêt pour cela. ». Au moins que Genya ne tombe pas des nus si elle devait faire quelque-chose au sein de l'Arcanus. Il reprit alors la parole continuant ses explications sur le déroulé des opérations : « Pour le timing, cela prendra quand même quelques jours, peut-être semaines, je pourrais t'apporter tout cela au Nocte Somnia, pour être sûr d'être tranquille. Après cela, tu pourras bouger à ta guise sans crainte. Il faudra juste faire particulièrement attention à ton tamisage, à cause de ton phylactère. Si tu bouges trop, cela pourrait attirer des regards dont on se passerait bien. ». Les fameux Cercles, des prisons au titre d'école qui raffermissaient la prise de ces humains sur eux. Eux aussi brûleraient un jour et toutes ces petites fioles de sang avec. « Limite peut-être aussi l'utilisation de tes pouvoirs au strict nécessaire. Même si cela est profondément frustrant. Si tu les utilises pour tuer, ne rate jamais ta cible. », erreur que lui-même avait fait il y a presque 6 ans. On ne l'y reprendrait plus désormais. « Mets peu de personnes dans la confidence. Plus de personnes seront au courant de ta condition et plus cela fera de portes de sorties pour cette information cruciale. Quitte à monter un bobard pour le moment sur ton absence ou tes mouvements, le mensonge et les illusions prendront une part importante de ta vie. ».

Cela faisait déjà beaucoup d'informations à digérer, alors Vladan se servit un verre d'eau, la gorge de plus en plus sèche, laissant ainsi le temps à sa cousine de digérer tout cela. Il la regardait avec attention pour essayer de comprendre tout ce qu'il pouvait bien passer dans sa tête à ce moment précis. Ce moment-clé de préparation dans ce grand saut dans l'inconnu. Reposant son verre, il attendait aussi d'éventuelles questions qu'elle pourrait avoir, se demandant lui-même s'il pourrait lui fournir les explications qu'elle attendait et si celles-ci correspondrait au moins un peu à ce qu'elle souhaitait. Même s'il en doutait un peu.

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Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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« Je ne peux que comprendre, on ne s'intéresse pas forcément aux ... Saltimbanques. » Elle hoche silencieusement de la tête. C'est ce pourquoi elle n'avait pas hésité longtemps avant de prendre la décision de suivre son carranam. L'occasion était trop belle et ce, même si elle laissait de côté son impulsivité si caractéristique ou cette absence qui l'avait rongée depuis deux décennies. Elle comprenait mieux le choix du brun devant elle, cette couverture quasi parfaite qui était la sienne. Constamment en mouvement, cela espaçait les possibilités de croiser certains capitaines de l'armée. Le regard de la fae se reporta immédiatement sur le visage de son cousin lorsque ce dernier évoqua le soldat dont il fallait se méfier. Et elle estimait qu'il devait savoir. Elle avait mis Thrystan en garde et il n'avait pas la position plus précaire de Vladan. Aussi, quand il lui demanda un nom, elle lui offrit la réponse qu'il attendait. « Toshio. » Patronyme qu'elle crache pratiquement. Révulsée par l'idée d'avoir ce nom sur la langue. Rictus qui s'affiche sur son visage et qui ne dissimule nullement la haine qu'elle voue à l'humain. « Il semble avoir une dent contre notre famille, prends garde si tu le croise. » Car elle n'oublierait pas de sitôt la façon dont il avait prononcé leur patronyme, la façon dont il avait sous-entendu qu'en étant Lantsov, elle ferait bien de se faire petite face à un membre de l'armée rouge. Et si elle se doutait que ce qu'il s'était passé la veille aurait peut-être appris à l'humain un peu d'humilité, elle ne passerait pas une occasion de lui rappeler sa place naturelle.  

Elle écoute Genya, elle l'écoute alors qu'il confirme ce qu'elle sait déjà. Savoir qu'il ne doute pas de ses choix et qu'il ne reviendrait jamais en arrière la conforte dans son projet. Elle veut le mener à bien et s'en donnera les moyens pour se faire. Avec son projet, bien que modifié par Edvard, les idées de ses deux cousins, elle sait qu'elle peut y arriver. Elle ne se laisse pas le loisir de contempler ce que l'échec signifierait de toute manière. « Très bien. Si tu es prête et conscience de tous les risques, on va pouvoir lancer tout cela. » Sourire qui vient étirer ses lippes devant cette affirmation. Avoir la sensation que les choses allaient pouvoir avancer lui procurait un sentiment proche de l'allégresse. Enfin des bonnes nouvelles qu'elle pourrait partager avec Thrys et Eddie. Ses mains qui couvaient le verre encore plein qui se détendent alors qu'elle porte le liquide ambré à sa bouche comme pour sceller cette nouvelle. Elle garde le silence alors que le brun évoque la scène qu'elle ne foulera pas. Pas si Edvard à son mot à dire de toute façon. Il avait été assez catégorique que la question de toute façon. Et elle le connaissait assez pour savoir qu'il était inutile de le pousser davantage sur la question. Pas alors qu'elle avait goûté la fureur qui avait été celle de son carranam au travers de leur lien durant cette conversation... Non, la brune savait fort bien qu'il y avait des batailles qu'il ne valait mieux ne pas mener, surtout avec quelqu'un d'aussi buté qu'elle. « Je peux trouver un moyen de te fournir ces papiers, néanmoins, même si cela ne coûtera pas forcément de l'argent, ces contacts pourront nous demander un "service" quand cela leur chantera. Rien que pour les miens, je suis encore en attente de ce fameux service. Il faudra se tenir prêt pour cela. » Elle acquiesce doucement. Sa gorge se faisant soudainement sèche devant ce prix auquel elle ne s'attendait pas. Ce n'est pas tant de devoir une faveur à quelqu'un qu'elle ne connait pas qui la dérange, quoi que cela suffirait à la faire grimacer, mais c'est d'ignorer ce que cette faveur sera. Elle n'aime pas ça. Cela la dérange. Et pourtant, elle acquiesce, parce que cela signifie assurer ses arrières et celles d'Eddie. « Il en faudra aussi pour Edvard. Au cas où... » Hors de question qu'elle l'oublie dans ce qui pourrait être leur plan b ou c... Non, ils affronteront cela ensemble, quoi que cela puisse être que les Aevhen décident d'envoyer au travers de leur chemin.  

Elle laisse l'alcool rouler en bouche lentement avant de déglutir, comme si cela pouvait chasser la sécheresse ayant éclos dans sa gorge. Quelques jours...Quelques semaines.   Ces mots tournent en boucle sous son crâne alors qu'elle observe Vladan. Elle n'a pas ce temps devant elle, pas alors qu'elle ignore quand l'Arcanus va reprendre la route. Elle sait qu'elle n'est pas en droit de demander cela, mais elle préfère tout de même ajouter, la ge lui nouant les tripes. « Je sais que je ne peux rien demander Vlad et ce que tu fais pour moi est... » Elle est à court de mots la brune, ça c'est nouveau... Ses doigts qui tracent d'une manière absente des motifs dans la condensation du verre qu'elle tient. « ... Tout le monde ne ferait pas cela pour moi. Et je te remercie sincèrement pour ça Vlad. Mais je ne sais pas si j'ai quelques semaines devant moi. Le circus risque de reprendre la route les Aevhen savent quand... » Elle n'avait su cacher la grimace furtive à l'énonciation de son phylactère, objet maudit qu'elle rêverait de détruire...Et pourtant, elle savait fort bien qu'elle suivrait Eddie dès qu'il reprendrait la route, il ne resterait plus qu'à prier pour que le Circus s'éternise un petit peu à Cinnerial. La couverture offerte par Thrystan pouvant la protéger, même sans l'assurance des faux-papiers. Elle préférerait avoir tout de même ces derniers en main en partant.  

Elle écoute, patiemment les conseils de son cousin. Ses pouvoirs, ses ombres qu'elle devrait tarir... Elle s'y attendait, mais cela comprime tout de même quelque chose dans sa poitrine de s'entendre dire qu'elle ne pourrait plus les manier aussi librement. Mais c'est un sacrifice qu'elle est prête à faire, même s'il lui en coûte. «...Quitte à monter un bobard pour le moment sur ton absence ou tes mouvements, le mensonge et les illusions prendront une part importante de ta vie. » Elle hausse les épaules. Mensonges ayant déjà été tissés durant les heures précédentes. « Nous en avons déjà trouvé un avec Thrystan et Edvard... Je partirai pour superviser une association venant en aide aux fae défavorisés que je croiserais sur la route tout en étant la compagne d'Edvard. » Ainsi personne ne s'étonnera de ne plus la croiser aux soirées mondaines ou dans les rues de Cinnerial. Elle ne pouvait pas juste disparaître aux yeux du monde, et ce, même si elle le désirait. L'altercation avec Toshio, son phylactère étant autant d'entraves qu'il fallait qu'elle dénouer intelligemment. « Edvard pourrait d'ailleurs être un sacré atout pour nous. Avant...Avant qu'il ne rejoigne l'Arcanus, il était Vallasar. » Ces mots qu'elle ne peut prononcer, auxquels elle ne peut donner plus de substance, plus de mordant en les prononçant. Même le mot esclave est un coup de poignard dont elle se passerait bien.  

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Flightless Bird

Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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"Toshio". Un frisson parcourut le fae en long en large et en travers. Un nom de famille qui résonnait encore furieusement dans ses tympans alors que sa pupille se rétrécissait vue d'oeil fac à l'émotion vive. Rien que ce nom de famille lui prodiguait des palpitations violentes et il pouvait déjà sentir l'adrénaline qui lui parcourait les veines. Comme par instinct. Celui de survie qui lui avait permis d'être encore en vie malgré les différentes altercations qu'ils avaient pu avoir. L'une en particulier lui remémorait encore le goût affreux du lyrium. Sa mâchoire se crispa d'autant plus alors qu'il avalait avec difficulté le contenu de son verre. Il offrit à sa cousine, une mince réponse : « Ah. Lui. ». Le capitaine Toshio avait juré sur tous ses ancêtres qu'il retrouverait la trace du Lantsov pour le mettre hors d'état de nuire. Et même si le brun s'amusait de la multitude de leurs rencontres ratées, il y avait cette peur intangible qui lui serrait l'estomac rien qu'à l'idée qu'il puisse un jour réussir. « Effectivement, j'ai déjà eu l'occasion de faire sa connaissance. Une vraie tique, méfie-toi de lui, il ne lâchera pas le morceau si facilement. » Rien que de savoir que c'était lui que craignait Genya alimenta l'inquiétude qu'il pouvait avoir de la situation. Décidément ce capitaine de l'armée rouge ne savait pas dans quoi il s'embarquait et à quel point il pouvait risquer sa vie à se frotter de trop prêt aux Lantsov. Cette pensée fit germer un sourire un peu plus confiant sur son visage, en écho à ces mêmes paroles de sa cousine : « Au moins, on sera plusieurs Lantsov à le lui faire amèrement regretter, tu pourras toujours compter sur moi pour lui botter les fesses. ». Et rien ne pourrait lui faire plus plaisir qu'un moment pareil.

Elle l'écouta alors attentivement. Les explications de Vladan filaient comme une organisation bien rodée et il faisait attention à ses questions ou à ses commentaires. Comme pour le fait qu'il faudrait probablement aussi des papiers pour son carranam : « Cela va de soi, pour couvrir vos arrières. » car, après tout, si elle faisait tout cela, c'était pour lui. Cela aurait été contre-productif de le laisser derrière en cas de pépin. Après ces explications, Genya reprit la parole et le ton utilisé surpris Vladan. Le jeune Lantsov avait l'habitude que de ses congénères sûrs d'eux, ayant toujours le mot bien trouvés. Là, il se retrouvait devant une cousine visiblement touchée par sa sollicitude et surtout à court de mot. Cette simple émotion, cette réaction le désarçonna et contribua probablement à ce qu'il baisse ses propres défenses. Son verre pendit légèrement au bout de sa main alors qu'il la regardait. Il ne put s'empêcher de sentir le rouge monter légèrement à ses joues alors qu'il se trouvait stupide réagir ainsi. Mais il n'avait pas l'habitude des remerciement. Pour simple réponse, il bredouilla simplement : « C'est ... C'est normal dans une famille. », jusqu'ici le jeune paria n'en avait pas vraiment eu l'impression. Mais tous les efforts qu'il avait mis en place, encouragé par la troupe et plus loin de son père, semblaient porter leur fruit. Et même si, au départ, il avait été poussé par son égo manipulateur, ne voulant trouver dans cette famille que des outils pour progresser dans la société, il devait bien se rendre à l'évidence que les liens qu'il tissait avec lui lui faisait ... Beaucoup de bien. Il ressentait des émotions dont il n'avait pas l'habitude et le fait de voir sa cousine si touchée se reflétait sur lui-même.

Vint alors le doute et la peur de Genya. Le temps. Vladan comprenait cette inquiétude et il tenta de la rassurer d'un geste doux de la main, tout en se penchant vers elle. « Je comprends. Je ferais comprendre de l'urgence, après, tu peux toujours prendre le départ et je pourrais te les faire parvenir dès que je les ai, dans le pire des cas. ». Sa main en question se posa sur la sienne dans un geste protecteur alors qu'il la rassurait. « Et pour ta couverture, c'est parfait. C'est une bonne idée, puis au moins ça fera un peu de bonne publicité pour la famille. » Et pour le coup, les Lantsov en avait un peu besoin. Surtout auprès des leurs et au sein de leur propre cour délitée. Il se recula alors pour s'installer à nouveau plus confortablement à sa place. Il acquiesça alors à propos d'Edvard, l'argument tenait parfaitement la route : « C'est une excellente idée. Toute aide est bonne à prendre pour le mouvement. Puis, on manque clairement de Vallasar pour l'intégration des nouveaux membres, le peu que l'on a parcourent déjà toutes les routes d'Ozira au pas de charge. On risque de rapidement les épuiser. » Le ton se voulait plus léger, replaçant un peu de l'humour comme il en avait l'habitude. Sa curiosité fut alors d'autant plus touchée. Finalement, il ne savait pas tant de choses que cela sur sa cousine. Il reposa son regard de cristal sur elle, la lueur de curiosité qui brillait dans le fond de ses iris. « Il est de l'Hiver c'est cela ? Il faudra que tu me le présentes un jour. »

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Flightless Bird

Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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Elle ne peut s'empêcher de se crisper en entendant la réponse de son cousin face au patronyme du capitaine. Parce qu'elle observe sa mâchoire se crisper alors qu'il peine à avaler le contenu de son verre. Il n'est pas bien difficile pour la brune de relier le tout, elle imagine sans peine qu'elle n'est pas la seule à avoir croisé la route de cet humain de malheur. Elle devinait sans peine le mépris contenu dans une simple syllabe prononcée avec ce patronyme « Effectivement, j'ai déjà eu l'occasion de faire sa connaissance. Une vraie tique, méfie-toi de lui, il ne lâchera pas le morceau si facilement. » Elle déglutit difficilement Genya, reprenant une gorgée comme pour reprendre contenance. Elle s'en ficherait de cet humain, l'aurait déjà oublié ou presque s'il n'était question d'Edvard. La simple idée de recroiser sa route l'horrifie. Parce qu'elle ne tolèrerait pas que son carranam doive souffrir de sa présence une seconde de plus, parce qu'elle pourrait basculer et bien le tuer s'il n'était pas à ses côtés, pour ce qu'il a osé lui faire.  Alors elle espère vraiment ne pas avoir à recroiser sa route, peut-être prierait-elle les Aevhen ce soir pour cela. Et si cet humain avait ne serait-ce qu'un soupçon d'instinct de survie, il les laisserait tranquilles.  

Elle rit quand il évoque le fait de lui botter les fesses à plusieurs. Elle rit. Ce n'est pas un rire à gorge déployée, c'est discret mais bien présent. Lèvres qui s'étirent pour laisser éclore un sourire. Elle pourrait presque payer pour voir ça, le capitaine si fier le cul dans la poussière, devant ravaler sa verve, le dogue enfin remis à sa place, la queue entre les jambes. Un jour peut-être. Elle lui prête une oreille attentive alors qu'il lui détaille ce qui l'attend, ce qui peut être fait, ce qu'elle devra à ceux lui fournissant cette porte de sortie. Soulagement qui parcoure ses veines alors qu'il approuve qu'il lui faille également des papiers pour Eddie. Car elle ne pourra jamais le laisser en arrière, plus maintenant. Et si la situation en devient si désastreuse qu'elle aurait besoin de faux-papiers, lui aussi devrait avoir cette assurance, car elle le suivra, peu importe la destination.  Et pour ça, pour tout cela, elle prend le temps la brune, de le remercier, d'exprimer sans ambages sa reconnaissance. Elle lui doit au moins cela si ce n'est plus. Parce qu'elle a beau être une mondaine expérimentée et une architecte douée, elle ne sait pas ce qu'elle aurait fait sans sa famille en cet instant. Car elle sait qu'elle s'embarque dans une existence bien éloignée de celle qu'elle connait. Et que fidèle à elle-même, elle aurait juste revendu certaines de ses affaires, pliés bagages pour ensuite aller frapper à la roulotte d'Edvard. Elle n'est pas posée comme Thrystan, et c'est peut-être pour cela que son carranam la complète si bien. Elle sourit doucement en voyant le sang venir colorer subtilement le derme de son visage. Elle n'avait pas voulu me mettre mal à l'aise, mais elle voulait qu'il sache que ce qu'il allait faire comptait pour elle. Il était de son sang, et il était normal qu'elle soit honnête avec lui.  

Elle lui parla de ce temps qui semblait lui filer entre les doigts, chose sinueuse et impalpable après laquelle elle semblait courir, comme si cela lui permettrait de rattraper deux décennies d'absence. « Je comprends. Je ferais comprendre de l'urgence, après, tu peux toujours prendre le départ et je pourrais te les faire parvenir dès que je les ai, dans le pire des cas. » Elle acquiesce avec un sourire, expirant ce souffle qu'elle n'avait pas conscience de retenir. Doigts de son cousin qu'elle vient saisir de sa main, pression légère qu'elle exerce pour le remercier. Oui, elle pourrait partir, elle pourrait le suivre lorsque le moment serait venu. « Merci. » Qu'elle souffle, bien consciente qu'elle ne les mérite pas, sa famille. Elle a toujours su se reposer sur eux, les protéger aussi, mais cela serre quelque chose dans sa gorge de devoir les laisser derrière elle, même si elle compte bien tamiser de temps à autre au Nocte pour les voir. Les choses vont changer, et ce lien qu'elle développe avec Vladan, elle espère bien ne pas le voir se distendre avec la distance. Elle apprécie le trait d'humour, riant doucement en imaginant la publicité qu'elle ferait à leur famille. Mais il n'avait pas tort. Après la disparition de leur Cour, cela ne ferait pas de mal d'amasser quelques alliés sur le chemin, d'améliorer l'image que la population avait généralement des Lantsov.  Son regard se fait songeur alors qu'elle évoque le fait de recruter Edvard. Elle sait qu'il n'attend que cela, abattre son bras armé sur leurs nuques fragiles, alors parler de lui à Vladan est le moins qu'elle puisse faire. Tous unis dans cette haine qui est la leur.  Elle écoute la brune, résistant de justesse à l'envie de passer sa pulpe sur ses propres vallaslins. Oui ils sont peu ceux sachant encore pratiquer cet art, et l'image de la roulotte lui revient, le bois que son carranam avait sculpté au fil des ans, n'ayant plus de derme sur lesquels s'exercer. Oui, elle sait qu'il ferait un atout indéniable. « Il est de l'Hiver c'est cela ? Il faudra que tu me le présentes un jour. » Visage qu'elle incline délicatement pour confirmer. « Oui. Edvard Thørgensen. Et cela va de soi. Tu es mon cousin, et tu es Dalen. J'osais espérer que tu serais le Dalen présent pour son recrutement si ce dernier peut se faire. » Car elle n'imagine pas un inconnu auprès de son carranam pour cet instant crucial. Pour elle il serait naturel que Vlad soit celui soit à ses côtés. Elle hausse doucement les épaules. « De toute façon, il faudra bien que je vous le présente un jour. » Même si elle appréciait l'idée de le garder juste pour elle-même ne serait-ce qu'un moment. Edvard avait lié son existence à la sienne, il était ami avec Thrystan depuis bien des années, il était naturel que le reste de la famille rencontre le fae dont le regard de jade détenait le secret pour faire accélérer ou s'arrêter son myocarde.

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Flightless Bird

Vladan Lantsov , Genya Lantsov

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La conversation continue tranquillement entre les deux cousins. Finalement, cette petite réunion allait bien au-delà de la discussion sérieuse. Même si prévoir tout ce plan d'exfiltration-infiltration était important, Vladan sentait bien que cela allait au-delà. Dans les liens puissants de la famille. Le jeune fae n'avait pas vraiment eu l'occasion d'expérimenter cela au-delà de son père, alors, il faisait son possible pour découvrir cela. Derrière son air potentiellement prétentieux pouvait se cacher un gamin en recherche perpétuelle de reconnaissance, ce qui pouvait expliquer qu'il tende la main aussi rapidement à Genya. Cette dernière aurait pu se méfier, émettre des doutes voire carrément vouloir faire les choses à sa manière. Vladan s'y attendait un peu, les préjugés ayant la vie dure. Mais ce ne fut pas le cas. Son étonnement allait de paire avec la certitude qui grandissait en lui : sa famille, il ne risquait plus de la laisser. Comme un animal qu'on apprivoise, cette relation se tissait à mesure que les paroles s'échangeaient. Une main tendue, une promesse pour un soutien indéfectible.

Cela se démontra encore par la réponse de Genya. L'idée de découvrir un peu le monde des autres Lantsov plaisait à Vladan et il l'écouta avec attention. Il acquiesça quand elle avança son rôle de Dalen : « Evidemment, aucun autre Dalen n'aura cette priorité sur le carranam de ma chère cousine ! » le sarcasme amusé continuait d'entretenir cette douce ambiance entre eux. Plus sérieusement, il reprit : « Ce sera un honneur pour moi de tester Edvard, une fois que son observation sera terminée ... Enfin, si elle a commencé. ». L'organisation de Fen Haven avait ses propres spécificités et surtout leurs rites. Il en valait de leur sécurité, même s'il n'était pas vraiment inquiet pour le carranam de Genya. Si elle lui faisait suffisamment confiance, il était prêt à mettre sa propre confiance en jeu. Mais le Dalen laissait planer le doute sur toute cette histoire. De par son lien proche avec Hjørdis, la harhen qui surveillait Edvard, il savait que cela ne serait qu'une question de semaine. Le fae finit son verre sur ses dernières paroles alors qu'il réfléchissait justement au futur déroulé des événements. Accueillir de nouveaux membres dans le mouvement n'était jamais anodin, mais surtout salvateur. Plus ils seraient nombreux et fervents et plus le mouvement progresserait.

« Tu ne risques pas d'y échapper, c'est clair ! » avec un un sourire franc. Chez les Lantsov, on ne pouvait rien cacher très longtemps. D'ailleurs, plusieurs devaient déjà connaitre Edvard, mais celui-ci serait bien obligé de rencontrer le reste du groupe. Au moins, il trouverait des personnes sur qui compter. Vladan posa son verre sur la table basse alors que des petits poings s'abattirent sur le plat de la porte. Rien de très violent, juste une certaine forme de détermination. Rien que cela, Vladan devina la voix qui passa à travers : « Vladan, vraiment désolée de te déranger - ou pas, j'en sais rien - mais, Sacha va encore avoir besoin de toi pour un détail. Elle a eu une idée pour notre soucis, mais elle veut savoir si tu en serais capable. Prend ça comme un défi ! Elle aimerait te voir du coup ... ». Un soupir s'échappa des lèvres de l'illusionniste, mais son sourire trahissait sa passion. « Pas de soucis, Foxy, j'arrive, dis à Sacha que je suis là dans 5 minutes. ». Les bruits de pas qui s'éloignent de la porte indiquèrent que sa réponse avait été bien entendue. Mais cela sonnait le glas de cette rencontre familiale. Vladan se leva de sa chaise pour faire face à Genya. « Bon, désolé de ne pas pouvoir m'éterniser, mais ils ne lâcheront pas tant qu'ils n'auront pas terminés. J'espère que tu as eu toutes les réponses à tes questions. ». Elle se levait à son tour, il se dirigea vers la porte qu'il lui ouvrit en parfait gentleman. Alors qu'elle allait passer cette fameuse porte, il posa une main pose sur son épaule pour lui dire au revoir : « Si tu as besoin de quoique se soit, tu sais où me trouver. Même si c'est emmerdant ou qu'il faille taper sur des gens. Je n'ai pas vraiment été beaucoup là ... Avant ... Mais je veux vraiment que les choses changent, alors vous pouvez compter sur moi. » Il y tenait vraiment le "gamin". Il passa alors derrière elle pour refermer sa loge à son tour. Il prit la tête pour la ramener vers la scène et qu'elle puisse retrouver son chemin. Le groupe de saltimbanque se tenait toujours penché sur la table, dans une discussion animée et Vladan sentait que sa soirée serait loin d'être terminée. Mais juste avant de signaler sa présence, il se tourna une dernière fois vers sa cousine et il fit un signe de la main avec un sourire sincère. Les choses sérieuses allaient bientôt commencer ...

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