plan is underway feat. vladan [nc-18]

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@Vladan Lantsov & @Victoria Valois

Quelques perles immaculées viennent s'échouer autour de sa gorge gracile, marquant avec justesse la noblesse de ses traits poudrés pour l'occasion. Minois délicat qui accueille tendrement ce rouge sensuel sans écraser ses lippes pulpeuses dans une sanglante vulgarité, la jeune Fae s'examine dans le reflet d'un miroir avec une attention toute particulière. Ses sourcils se froncent, cachés jalousement sous son épaisse frange sombre. Ses joues se creusent à mesure que sa bouche se pince de perplexité. Elle tourne sa tête de gauche à droite, visiblement insatisfaite du résultat, lorsque finalement un soupire las s'échappe de sa poitrine pour s'écraser sur son reflet embué. Bigre. La fae recule pour examiner plus attentivement sa silhouette dans le miroir qui lui fait face. La satisfaction semble enfin apparaître, illuminant ses traits dans un halo quasi divin, lorsque son regard ébène se pose sur sa création, une somptueuse robe aux couleurs de la nuit dont le tissu épouse à la perfection ses courbes féminines. Le jeu de transparence de l'étoffe, soigneusement étudié, laisse entrevoir avec raffinement quelques parcelles de peau nue au niveau de ses mollets jusqu'à ses cuisses galbées. L'examen se prolonge, s'éternise. Victoria ne porte aucune attention à ses bruits de pas qui s'activent devant sa porte, ni même à ces voix qui portent dans les couloirs comme le cri lointain d'un cor de chasse.

Un poing incongru vient s'écraser contre la porte et sort la belle Narcisse de son état de transe. Son attention se disperse. La jeune Valois porte son masque sur son visage et vient ainsi masquer ses traits nobles derrière la peau d'une renarde mystérieuse. Moustaches frétillantes. Oreilles pointant d'arrogance. La fae s'extirpe des entrailles de la pièce pour se mêler à la foule, sous les regards parfois gorgés d'envie de quelques invités perdus dans les étages de la somptueuse demeure du Palais des Roses. Les étrangers sont nombreux à envahir la riche demeure de la famille Valois. Ancienne cour du printemps, réputée pour sa finesse et son goût pour le luxe, le Palais des roses est aujourd'hui à la merci de sa clientèle humaine. Ses anciens propriétaires sont devenus des hôtes de marque, prêts à se plier en quatre pour satisfaire les moindres désirs de leurs clients dans le but de perpétuer cette image impériale qui leur a toujours collé à la peau. Présence divine et attendue en ce lieu mythique, l'ombre de la jeune Valois offre un spectacle ravissant pour toutes ces prunelles qui s'extasient en silence à son passage. Pourtant, aucun de ces masques intrigants ne semblent attirer son attention. Elle cherche quelqu'un. Désespérément. Probablement perdu au milieu de cette foule d'invités venus ce soir célébrer la puissance de Zeherim.

Où est-il ? Fendant la foule sans se soucier de ces mains prédatrices qui tentent de l'accrocher, la belle à la chevelure sauvage continue de parcourir ces ombres à la recherche de cet invité tant attendu. Tant convoité. La recherche s'éternise. La frustration envahi son organisme et vient marquer sa gorge nue d'une teinte rosée caractéristique. C'est alors que de multiples interrogations viennent perturber son esprit. A-t-il bien reçu son invitation ? A-t-il décidé de la refuser ? Perdue dans ses pensées les plus obscures et désormais convaincue d'avoir fait une erreur en osant l'inviter à ce bal masqué, la belle fae décide de s'évader du hall principal. Besoin d'air. Besoin de respirer. A bout de souffle et de patience après sa recherche, Victoria s'échoue sur cette terrasse, à l'écart des mouvements de foule et du brouhaha musical de la soirée. Ses perles de cendre se perdent dans le paysage nocturne qui se dévoile peu-à-peu sous le halo argenté de la lune. Le silence de cette nature endormie l'apaise, la détend. Les mains accrochées sur le rebord d'une rambarde en pierre, Victoria profite de ce calme enfin retrouvé pour libérer ses muscles de toute cette tension qui s'y est sournoisement incrustée.

Soudain, une présence se fait sentir derrière elle sans parvenir à happer son attention perdue dans le ciel étoilé. La chaleur envahissante de mains inconnues se fait sentir le long de ses hanches et la fait sortir de sa contemplation. Victoria fait immédiatement volte face, prête à accueillir lourdement la personne qui ose caresser sa croupe avec tant d'impudence. Mais la colère s'échappe immédiatement de son visage lorsque la silhouette familière d'un homme se dessine sous ses iris. Une chevelure noir de jais. Une posture princière. Une cicatrice naissante le long de sa mâchoire qui s'étend jusqu'à l'oreille. Le bas de son visage, seule partie laissée à nue sous ce masque, laisse entrevoir un sourire sincère lorsque sa voix douce se disperse dans la nuit printanière. Bonsoir Vladan. Je commençais à croire que vous ne viendriez jamais. Son myocarde s'emballe dans sa poitrine lorsqu'elle ose tendre sa main en direction du fae. Comment vous portez-vous ? Votre costume vous va à ravir. Je regrette qu'il ne soit pas de ma création. Sa main libre ose se porter le long du col, vagabondant sur le tissu tandis que son regard intéressé se perd d'admiration devant ce travail de maître.

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La nuit venait déjà de déposer son manteau de poussières étincelantes quand un fae bien attifé remontait le grande allée principale de Valréal. L'héritier de la nuit se sentait parfaitement à son aise dans l'obscurité qui avait envahit les rues de la belle cité. Valréal. Même si de jour, la cité s'en trouvait beaucoup trop colorée et pimpante, elle révélait tout son potentiel sous les étoiles et éclairée par les lanternes teintées, elle donnait un carnaval de nuances chatoyantes. Mais ce que le Lantsov marqué préférait par dessus tout dans ces contrées, ce fut les odeurs. Divines, multiples et complexes, la Cour du Printemps faisait honneur à sa réputation. Il pouvait apprécier avec délectation la fraicheur des nombreuses fleurs et pousses de la capitale de cette contrée. Elles apportaient cette douceur âcre et le sucre des pétales. Et cette nuit se faisait pas exception car la rosée fleurissait déjà sur chaque plante exultant leur parfum. Le palais des roses se faisait de plus en plus proche, comme il pouvait le sentir.

Les marches de la bâtisse glissaient sous ses pas agiles alors que d'un geste fluide il sortait l'invitation de papier d'une poche interne de sa veste de costume. La tendant au garde qui filtrait les entrées, il se para de son plus beau sourire devant le regard interrogatif du videur qui le laissa finalement entrer. En même temps, cette invitation était faite et signée par l'écriture gracile de la maitresse des lieux. Il pouvait profiter de tout son saoul de l'accueillant palais. L'héritier Lantsov n'eut jamais l'occasion de visiter cet endroit avant la chute de Mysrathan, il ne pouvait donc se fier qu'aux impressions de ces aînés. Pourtant, tous leurs récits ne faisait pas honneur à cet édifice de merveille. Et alors qu'il se mêlait à la foule, le regard du brun se balada dans tous les recoins. L'architecture du lieu rendait grâce aux prouesse de ses ancêtre, les arcs de marbre s'enroulaient en volutes gracieuses, telles des lianes de plantes qui offraient leurs fleurs taillées dans un détail qui forçait l'admiration. Les dorures n'étaient pas en reste, pourtant ce ne fut pas ce qui intéressait particulièrement cet espion de l'ombre. En plus d'apprécier la beauté de l'architecture, Vladan calcait dans un coin de son esprit, le moindre souvenir des portes, des couloirs et des issus. On n'était jamais trop prudent. Et toutes ces informations pouvaient toujours être capitales pour ceux qu'il servait. Fen Haven. Toujours dans son esprit et encore plus à cet instant précis.

Le fae se faisait discret parmi les invités, ne souhaitant pas attirer l'attention et encore moins éveiller les soupçons de ces raclures humaines qui infestaient et pulullaient joyeusement dans ce grand festin. Les masques divers et variés défilaient devant ces yeux, cachant les visages, expressions et dissuadant certains de s'aborder. Parfait. Lui-même se prêtait à ce jeu des plus amusant, artifice parfait pour s'infiltrer, ne pas attirer le regard sur sa difformité. Il avait revêtu un masque sombre, dans les tons de son costume noir et imitant les traits de son animal fétiche : le félidéon. Même si on pouvait facilement le prendre pour un chat.

C'est alors qu'entre en scène la maitresse des lieux. On ne pouvait pas la louper dans sa descente magistrale des marche de son ancienne demeure. Vladan ne put s'empêcher d'arquer un sourcil à la vue des teintes de sa robes : sombres et parcemées de poussière étincelante, miroir des cieux et de son propre domaine. Choix délibéré ou parfaite coïncidence ? Les yeux de cristal du jeune fae ne pouvait se détacher de la démarche chaloupée et digne de la renarde qui atteignait ses invités. Pourtant, il se fondit à nouveau dans la masse, échappant à son regard. Elle insistait, naviguant dans la salle, semblant désespérément rechercher quelque-chose. Ou quelqu'un. Pourtant, il ne voulait pas se révéler à elle, pas au milieu de tous ces gens, de tous ces pique-assiettes qui profitait d'une richesse et d'un confort qui ne leur appartenait pas. Malgré tout, il dût même utiliser sur elle une partie de son pouvoir pour ne pas se faire voir. Illusion savamment travaillée pour se faire aveugle au coin de sa vision. Rêve, présent mais à la fois absent.

Jusqu'à ce, qu'enfin, elle s'éloigne de la foule oppressante pour prendre l'air. Le chasseur devenant proie à son tour, il la suivit jusqu'à ce balcon désert et tranquille. La belle semblait contemplatif de ce ciel magnifique offert par la nuit. Offert par son monde à lui. Même lui, se sentit obligé de l'honorer d'un regard profond avant de reporter son attention sur l'objet de ses pensées. Penchée en avant, appuyée sur la rambarde, elle lui offrait une vision des plus agréable qu'il ne pouvait pas laisser de côté non plus. Ce fut probablement cela qui le poussa à ce geste hardi et provocateur, des mains baladeuses qui prenaient possession de ces hanches offertes si effrontément. Un sourire en coin. Un taquinerie qui révélait bien ses intentions. Pourtant, elle se retournait vivement, prête à se défendre ce qui accentua d'autant plus le sourire de l'imprudent. « Bonsoir, Victoria. Comment pourrais-je râter une aussi belle occasion de venir admirer l'écrin qui accueille l'une des plus belles perles d'Ozira ? », compliment détourné, sourire charmeur. Peut-être même trop flatteur, mais une part de lui était sincère. Se redressant légèrement, une fois la menace du coup retombée, il ne put s'empêcher de la taquiner un peu : « Je vais bien, mais probablement pas aussi bien que vous, vu l'énergie qui allait s'exprimer par votre ... Rejet imminent. ». Le ton se voulait taquin, presque moqueur. Pourtant, il avait encore ces mains sur ces hanches. Il inclina la tête dans ses remerciements : « Merci, mais ce n'est qu'un emprunt de l'un de mes ... Amis. Je ne pouvais malheureusement pas m'offrir l'une de vos créations, même si je suis certain que je l'aurais porté avec fierté. ». Il ne porta pas de regard à sa propre tenue. Pourtant, il avait lourdement insisté auprès de son cousin Thrystan pour lui emprunter une tenue digne de ce genre de réception. Un moyen de se fondre dans la masse pour récolter des informations qu'il lui avait dit, avec son regard de chien battu. Battant en retraite, le gérant du Nocte Somnia avait fini par céder. Au moins, Vladan se tenait digne dans un tel palais. Mais son regard contemplait toute autre création, sa curiosité piquée au vif depuis déjà de nombreuses minutes : « Surtout que je constate que votre talent s'est encore exprimé et sur des courbes plus flatteuses que les miennes. Ces couleurs vous vont à ravir d'ailleurs. Je pourrais même dire qu'il s'agit de mes préférées, j'en viendrais même à me demander si cela est volontaire ... » Et alors qu'il parlait ses mains glissèrent de ces hanches à sa taille, profitant de ce touché subtile, elles montèrent encore, frôlant de ses pouces la naissance de ces seins, les doigts arrogants se trouvaient déjà le long de ses bras pour terminer leur trajet autour de ses propres doigts. Levant la main gauche dans un geste théâtrale, il la fit tourner sur elle-même pour contempler avec ravissement la robe ondulante et fit jouer les jeux de transparence. « Absolument sublime. »

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Regard de braise porté sur cette silhouette affriolante qui s'échappe de la pénombre, la renarde sent le creux de ses reins s'enflammer sous le contact presque possessif de ces paumes sur ses hanches. Hypnotisée par ce timbre rauque qui vient faire écho dans le creux de ses oreilles, elle sent son souffle se bloquer dans sa poitrine. Pendant un court instant, Victoria perd pieds. Divaguant au fil de ses pensées les plus indécentes, elle ose imaginer le contact chaud de ces lèvres sur son derme en fusion ou encore les caresses tendancieuses de ces mains sur son corps nu. Emprisonnée dans la spirale de son propre fantasme, elle sent naître le feu sur ses joues poudrées, heureusement cachées derrière son masque. Un battement de cils salvateur la ramène tout juste à la raison. Retenant un soupire d'extase lorsque la prise se raffermit innocemment autour d'elle, la belle parvient à murmurer quelques paroles à l'intention de l'objet de ses désirs. Vous me flattez Vladan. Toujours. Même si ce jeu de séduction semble être devenu un rituel entre ces deux êtres, la fae ne peut ignorer cette forme de d'euphorie naissante à l'écoute de ces compliments. Comme s'ils étaient sincères. Elle le croit, elle veut se convaincre de cette idylle balbutiante qui satisfait son ego de princesse déchue.

La chaleur est évidente, envahissante, alors qu'ils se retrouvent enfin sous la voûte céleste, seuls, bercés par une mélodie lointaine et les effluves florales qui embaument l'air. Ses orbes rivées sur ce masque de félidéon qui lui fait face, Victoria savoure cette proximité retrouvée avec son invité. Douceur et tendresse s'expriment à travers ces caresses délicates qu'elle dépose sur ce torse si librement offert à sa contemplation. Le cœur vibrant de passion dans sa cage, elle sent l'envie de briser la distance entre eux l'envahir. Elle se retient, muselant avec férocité ses pulsions qui perturbent son jugement. La remarque malicieuse de Vladan parvient à lui arriver un rire discret alors qu'elle daigne enfin stopper l'exploration de son costume. Ce n'était pas contre vous, soyez rassuré. Il est vrai que très peu de privilégiés peuvent se permettre ce genre de rapprochement. Un privilège qu'elle lui accorde, à demi-mot, à travers cette étrange relation qui s'est créée entre eux. Un mélange de passion. De désir. D'ivresse. Votre ami a bon goût. Ce costume vous sied merveilleusement bien. Plongeant son regard d'encre dans les iris azurées de son interlocuteur, la belle ne peut retenir ces dernières paroles. Soyez attentif, je risque de vous kidnapper de cette soirée pour prendre vos mesures dans un endroit bien trop intime pour que cela reste décent. La provocation est évidente. Les lèvres de la fae s'étirent à nouveau dans un sourire sensuel, presque aguicheur. Elle se délecte de ce pouvoir de séduction qui anime son corps, de ce feu qui crépite dans le creux de ses reins et qui la pousse à briser les limites de la retenue en sa compagnie.

Elle le sait. Elle le sent. Depuis toujours. Ce lien qui les unie, invisible, insaisissable, qui la force à vouloir s'accaparer son attention. Se rendre unique, à ses yeux. Victoire ignore pourtant que cet être charmant ne fait que jouer avec elle. Naïveté de cette frêle créature qui veut croire en l'amour, en cette passion déchirante qui force deux êtres à se lier à jamais et à croire en un futur commun. Elle. Lui. Il faut pourtant arrêter de rêver, Victoria.

Les yeux de Vladan s'aventurent enfin sur cette tenue aux inspirations nocturnes qui enveloppe sa plastique délicate. Un rictus marque le coin de sa bouche dans une réaction presque amusée. Retenant un rire qui menace de s'échapper et briser la tendresse de l'instant, la jeune Valois se contente de répondre dans un murmure en se rapprochant un peu plus de son oreille saine. Je crois avoir été démasquée. Il semblerait que je n'arrive rien à vous cacher Vladan ... Sa voix se meurt tandis que les propres paumes du fae osent s'aventurer au-delà des limites de la décence commune, jusqu'à ce que dans un geste gracieux il s'applique à la faire tourner sur elle-même, dévoilant à travers ce mouvement divin la finesse du tissu de la robe et la beauté de sa propriétaire. Vladan. S'exclame-t-elle en se raccrochant à son torse dans une réaction faussement apeurée. Là, si proche de lui, sa respiration brûlante et irrégulière vient heurter ses lèvres masculines. Suivez-moi. Sur ces mots si délicieusement susurrés, la fae du printemps se saisit délicatement de la main de son cavalier pour l'emmener dans les entrailles bruyantes du Palais des roses. M'accorderiez vous une danse, monsieur Kaminski ? L'accord enfin donné, les deux faes se rapprochent l'un contre l'autre au milieu de la salle de bal, et entament quelques mouvements au milieu des autres couples tournoyant au rythme de la musique classique. Après quelques minutes de parfaite harmonie, la voix claire de Victoria se fait entendre près de l'oreille de son partenaire. Il semblerait que j'ai vu juste. Vous êtes un très bon danseur. Tournoyant encore et encore, jusqu'à en perdre la tête, la belle se raccroche à ce corps protecteur qui la retient fermement. Ce corps qu'elle désire, qui la fait trembler d'envie, alors que son bassin vient heurter le sien avec vigueur, pour ne plus s'en détacher. Parlez-moi un peu de vous Vladan. Je me rends compte, qu'en plus de vous découvrir de tels talents, je sais si peu de vous.

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Les compliments semblent faire mouche. Même si la flatterie pouvait se faire lourde et trop présente, il suffisait de voir la moue touchée de la belle ne laissait aucune place au doute : cela fonctionnait. Conforté dans son flirt, son assurance ne s'en trouvait que renforcée. La prise sur sa proie se reserrait autant que ses doigts entre les siens. Elle lui répondait autant avec la même effronterie, la provocation répondait au flirt et Vladan sentit une douce flamme s'allumer dans sa poitrine. A moins que cela ne soit plus bas ? Son sourire en coin ne faisait que s'allonger alors qu'il l'imaginait, son mètre à la main, prenant des mesures dans des endroits beaucoup trop intimes. Un éclat dans le regard, reflet de ce feu intérieur qui ne cessait de grandir à mesure des mouvements gracieux du voile de sa robe qui lui en découvrait beaucoup. Il fut obligé de lui en faire la remarque : « Si cela serait si indécent, je ne pourrais donc pas me débattre pour un tel enlèvement. ». Invitation à peine voilée, attendant presque avec impatience un tel moment.

Sa fierté alimenta encore davantage ce brasier quand elle lui avoua qu'il avait vu juste. Une robe pour lui. Et même si cela touchait plus à de l'arrogance qu'autre chose, il pouvait sentir se pincer une part de lui qu'il dédaignait. A laquelle il ne voulait penser : cet espoir de compter pour quelqu'un. Touché alors qu'il ne voulait pas le montrer, ce fut plus fort que lui : « Vous me troublez mademoiselle Valois. » une part de sarcasme en paravent, pour se cacher. Heureusement qu'une partie de son masque pouvait l'aider à ne pas autant montrer que l'attention l'avait touché. Mais il n'était pas encore suffisamment doué pour se parer de telles illusions. Encore moins quand son corps se colla au sien dans un geste étudié qui le surprit. Les lèvres carmines qui proches des siennes si fines soufflant un délicat parfum de rose et de champagne. Enivrantes. Il n'avait qu'à se pencher pour les cueillir, mais déjà elle l'entrainait dans une un mouvement soudain dans la salle de réception, l'arrachant à ce rêve. Un rêve.

Une demande digne d'un compte de fae à laquelle il ne put que répondre : « Avec plaisir mademoiselle Valois. ». La musique s'élançait alors dans un ensemble harmonieux de cordes et de tambours. Un rythme régulier qu'il arrivait à suivre avec aisance, élevé depuis sa plus tendre enfance aux uses et coutumes des nobles. La danse faisait partie de sa culture, à laquelle il pouvait faire honneur. Les mouvements des deux fae se complétaient avec harmonie, offrant à la vue de tous un spectacle des plus plaisant. Evidemment qu'ils attiraient les regards, les plus curieux se demandant déjà qui pouvait bien être cet étrange inconnu sombre et masqué d'un visage félin. Heureusement que cet accessoire jouait son rôle à la perfection. Pourtant tous ces regards vers lui ne le mettaient à l'aise. Il ne s'était toujours pas habitué à cela, la discrétion se trouvant être son maitre mot depuis tant d'année. Ne pas se faire remarquer. Tout son corps se tendait déjà alors que son propre regard furetait déjà, à la recherche de la moindre petite menace. Mais déjà la voix de la belle attirait à nouveau son attention, remettant doucement ce sourire qui s'était légèrement effacé : « Merci beaucoup, mais je dois beaucoup à ma partenaire. » accompagné d'un signe de tête. La danse se fait de plus en plus proche, les deux corps se liant de plus en plus. Doucement, son esprit se perdit dans l'abysse de ce regard sombre qui n'en a que pour lui. Il sentait ses propres réactions le trahir. Le couple formait un espace hors du temps, où il n'y avait qu'eux eux, et, qu'enfin, une personne ne s'intéresse vraiment à lui, au-delà des apparences. « Il n'y a pas grand chose à raconter sur moi. » répondit-il assez humblement, même s'il savait ce qu'il avait le droit de lui révéler : « Je vivais à la cour de la nuit avant qu'elle ... », souvenir délicat encore difficile à aborder. Il se renfrogna rapidement alors qu'il suivait un nouveau rythme imposé par la musique : « Enfin, j'ai eu la chance de ne pas m'y trouver à ce moment là. Ma famille et moi avons beaucoup perdu à ce moment-là. J'ai eu la chance d'être tout juste suffisamment âgé pour ne pas fréquenter de cercle, mais ma petite soeur eut le loisir de découvrir celui d'Adenor. Et nous avons tous les deux trouvé un poste au sein de la troupe des Etoiles Scintillantes. ». Rien que la vérité. Ou presque. Après tout, un mensonge ne s'en trouve que renforcé s'il est enveloppé de beaucoup de faits réels. Conscient que la douce Valois n'avait pas fréquenté le même cercle que Svetlana, il dut au moins se vieillir un peu pour ne pas entrainer de quiproquo. Après tout, elle devait bien avoir des relations ayant pu le connaitre, le monde des fae était beaucoup trop petit.

La musique se fait plus lente alors qu'il reprend la parole, plus sincère et se livrant plus facilement à ces billes d'obsidiennes qui le regarde avec avidité : « Je ... Je m'estime quand même chanceux d'être toujours là. » Et cela c'était vrai. Il n'y a même pas quelques années, il aurait pu se retrouver enchainé aux mines de véridium. Et s'il ne s'avait pas été hors de la capitale de la nuit, où serait-il ? Remettant doucement le masque du manipulateur, son sourire de prédateur retrouva sa place : « Encore plus si c'est pour faire danser la maitresse d'un tel palais. ». Leur corps désormais complètement collés l'un à l'autre, il se pencha alors à son oreille pointue pour lui murmurer : « Et si vous me le faisiez visiter ? ». C'était d'autant pour en apprendre plus que pour échapper à la foule qui ne se gênait plus pour les dévisager. On pouvait même entendre les chuchotements des ragots qui se répandait dans l'assistance. Il prit alors les devants, toujours en lui tenant une main et une autre main placée habilement dans le creux de son dos pour la guider hors des regards indiscrets. Il avait repéré, un escalier à l'écart, plus discret que les autres alors que commençait une nouvelle chansons avec de nouveaux danseurs. Ils gravirent les marches rapidement, riant légèrement comme deux adolescents lors de leur premier bal. Il faisait le curieux à poser diverses questions sur l'architecture, passant toujours devant à indiquer certaines portes. Et quand l'une des réponses de Victoire le satisfait, il entra sans vergogne dans la première chambre désignée, empoignant la poignée dans un geste presque théâtral pour la faire rentrée. Enfin, ils étaient seuls. Et tranquille. La curiosité du fae de la nuit piqué au vif alors que son regard se posait partout. Le corps encore en feu qui n'attendait lui, qu'une chose. Que les choses sérieuses commencent. Son sourire carnassier toujours aux lèvres, la porte se refermait alors qui la saisit au poignet pour la plaquer contre cette même porte, pour lui souffler, son corps contre le sien : « Je n'aime pas les regards indiscrets de cette foule de faux-jetons. Ils ne faisaient que vous regarder, je pourrais presque en être jaloux. »

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Tournoyant au rythme d'une mélodie entraînante, les yeux dans les yeux, le couple semble se perdre dans cet instant divin hors du temps. Sous les œillades intriguées de la foule d'invités, la jeune Valois se perd d'admiration dans les bras de son cavalier. Elle se laisse naturellement porter, guidée par le pas souple et gracieux du fae, complètement hypnotisée par ces deux perles azurées qui la dévisagent avec passion. La passion. Son cœur se perd dans l'instabilité de ses battements. Sa respiration, bloquée dans sa prison de chair, parvient à peine à se frayer un passage entre ses deux lippes entrouvertes de désir. Électrisée par ce contact presque intime qui se créé, alors que les doigts du partenaire frôle à peine son derme nu, Victoria sent sa peau s'enflammer sous le toucher ardent de Vladan. La voix de ce dernier parvient à l'extraire de son rêve, la ramenant à la réalité d'un instant sacré qui les unis au milieu de cette foule de danseurs. Il n'en est rien, vous le savez aussi bien que moi. Accompagné d'un client d’œil complice à peine visible, son sourire ne tarde pas à s'élargir sous son masque. Coquetterie de rigueur. La renarde se délecte de ce compliment si tendrement offert. Sans connaître les réelles intentions de celui qui se présente sous le patronyme Kaminski, la belle se pare de cette fausse sincérité qu'il fait perler autour de sa gorge gracile, plongeant la tête la première dans cette illusion de romance qu'il lui offre sur un plateau d'argent.

La distance entre eux s'amenuise, à mesure que leurs corps avides de sensations se rapprochent jusqu'à ne faire qu'un au milieu de la salle de bal. Lovée contre son torse, Victoria se concentre sur ses paroles pour éviter de se perdre dans la contemplation de ces lèvres gourmandes qui semblent quémander ses jumelles dans un baiser salvateur. Parcours de vie mouvementé, le discours du fae de la nuit capte son regard compatissant. Pendant un bref instant, Victoria sent ses muscles se relâcher, presque coupable de voir ses semblables vivre la disparition de leur cour ancestrale alors qu'elle peut savourer avec orgueil l'élévation de sa propre famille. Je ... Je suis désolée. Bredouille-t-elle avec difficulté alors que son corps est entraînée dans un tournoiement élégant. La gêne est palpable. Sa croupe se raidit sans parvenir à se libérer de son entrave, comme prisonnière de ses mains encrées dans le creux de ses reins. Pour votre famille. Votre peuple. Je ... Les mots me manquent dans une telle situation, veuillez excusez ma gêne. Sa voix tremble. Les sanglots naissent dans le coin de ses pupilles luisantes de honte. Un bref instant de compassion qui s'estompe lorsque le charme du fae reprend son ascendant sur sa croupe et la tend contre lui de manière possessive, comme pour lui rappeler que la vie mérite d'être vécue et que le temps des pleurs n'est pas encore venu. Son souffle chaud vient mourir contre son oreille dans une proposition chargée de promesses. La pointe empourprée de son oreilles se met à s'agiter lorsque, au même moment, son délire romantique fait apparaître de délicieuses images dans un coin de son esprit perturbé. Avec plaisir Monsieur Kaminski. Suivez-moi.

Leur échappée romantique porte l’écho de leurs rires à travers les couloirs interminable du Palais des roses. A l'abri des regards indiscrets et des oreilles avides de rumeurs croustillantes, Victoria et Vladan partagent ce moment dans une fausse naïveté enfantine. Loin de s'imaginer le plan machiavélique construit derrière ce masque de félidéon, la fae du printemps se plait à compter les légendes en le guidant entre les murs de son ancien palais. Les échanges vont et viennent naturellement à mesure que les salles s'enchaînent. La curiosité du fae de la nuit, piquée au vif par les informations qui se déversent dans ses oreilles, ne parvient pas à alerter la Valois. Charmée par sa présence envoûtante, elle ne voit dans son comportement qu'une manière polie de s'intéresser à elle. A nouveau son écho princier s'impose en maître et écrase les dernières onces de résistance, bredouillant dans le coin sombre de son myocarde en souffrance. Ça ? Oh, ce n'est qu'une de nos nombreuses chambres réservées à nos invités. La réponse semble le satisfaire, tandis qu'un fin sourire vient écarter ses lippes malicieuses. Alors qu'elle s'apprête à entrouvrir ses lèvres pour continuer la visite, la jeune fae découvre avec stupeur que son cavalier entre dans la chambre sans qu'elle ne puisse le retenir. Victoria s'y engouffre à son tour, curieuse de le suivre dans la pénombre de cette chambre inoccupée.

Silencieuse. Immobile. Ses perles sombres contemplent durant l'espace d'un instant l'ombre du fae qui semble examiner avec intérêt l'environnement qui l'entour. Le fae de la nuit se retourne brusquement pour lui faire face, le regard déterminé. Il se rapproche d'elle d'un pas rapide et décidé. Que ... Son murmure se perd dans le vide lorsque son corps est plaqué avec vigueur contre la porte de la chambre sans qu'elle ne puisse s'échapper de son emprise. Dominée par sa stature et par ce regard brûlant qu'il pose sur elle, Victoria sent le contrôle s'échapper de son propre corps lorsque ses lèvres viennent frôler les siennes dans un simulacre de baiser. Je n'ose vous imaginer jaloux, Vladan. Dit-elle dans un murmure susurré tout contre ses lèvres. Ses mains, doucement, remontent le long de ses bras, de son cou, jusqu'à son visage pour détacher son masque et dévoiler les traits si fins qui y étaient cachés. Un homme tel que vous ne doit souffrir d'aucune concurrence. J'en suis certaine. Le parcours de ses mains s'aventure sous sa veste de costume qu'elle sépare de son propriétaire avec douceur. Ses intentions, teintées de sensualité et d'une certaine lubricité, la mène à poursuivre ses explorations à travers des caresses intimes pour le moins appuyées. Je  vous sens ... tendu Vladan. Laissez-moi vous aider. Du bout de ses doigts, Victoria s'atèle à déboutonner un après l'autre les boutons de sa chemise, prolongeant volontairement l'instant pour mettre à l'épreuve la patience de son invité. Sous ses iris de cendre, de sublimes vallaslins, gravées à même la peau nue du fae, se dessine le long de ses avant-bras jusque sur le dessus de ses mains. Le regard de la fae du printemps s'illuminent dans la pénombre. Ces vallaslins sont magnifiques. Lui murmure-t-elle, dans la langue des faes, tout en caressant du bout de ses doigts la peau marquée par les lettres de sang. Toujours dos au mur, la belle glisse ses mains dans les siennes pour l'attirer toujours plus contre son corps tremblant de désir. Contez-moi leur histoire, je vous prie. Du bout de sa langue, Victoria se plait à caresser la chair rosée de ses lèvres affamées qui brûlent d'obtenir ce baiser tant mérité.

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La provocation trouve sa réponse dans le même ton qui lui est susurré. Elle ose la bougresse alors que cette réponse arrache d'autant plus un sourire carnassier au prédateur au dessus de sa proie. Le souffle de la belle caressa ses lèvres avec une douceur exquise alors qu'il lui répondit : « Vous n'aurez pas besoin de faire appel à beaucoup d'imagination. ». Il suffisait de voir les flammes dans son regard alors qu'il veut simplement être le centre de ses pensées. De ses attentions. Conserver pour lui cet intérêt dont il se repait avec avidité. Les mains de la belle courraient sur lui et il soupirait d'aise à les sentir. Peu étaient les personnes à l'avoir touché de cette façon. Encore moins sans faire briller les osilles. Et même si les paroles se voulaient flatteuses, elles touchèrent un point sensible de son âme. Un voile sombre se déposa sur les prunelles claires du fae. Elle ne fut plus qu'accentuée par sa protection qui s'envolait de son visage. Le mettant à nu. Mettant ses cicatrices à nu. La concurrence. Il l'avait subi toute sa vie. Et toujours en position d'outsider. Qui l'écrase et le broie sans jamais s'arrêter. Rien qu'à cette pensée, il sentit l'air se raréfier dans ses poumons, presque à l'étouffer et la prise sur sa proie se faisait moins ferme. Son regard fuyait alors qu'il soufflait : « Détrompez-vous, mademoiselle. Ma ... Famille se trouve experte en matière de prise de pouvoir sur les autres. ». Euphémisme. L'ambition dévorait la chaire de sa famille depuis tant de génération. Lui, l'avorton balafré devait toujours faire ses preuves. Gravir les échelons pour prouver sa valeur. Et elle lui permettrait de le faire.

Mais elle sentait ce qu'il pouvait se passer en lui. Ses muscles tendus et son regard fuyant. Elle le raccrochait alors que ses doigts graciles se baladaient avec agilité sur son corps, déliant les noeuds qui se formaient. Les boutons de sa chemise se déliaient à leur tour, laissant sa peau pâle à la vue de l'indiscrète. Elle continuait alors qu'elle contemplait les dessins sophistiqués qui courraient sur ses avants-bras et le dessus de ses mains. Vallaslins. Les mots qui sortirent des lèvres de Victoria touchèrent leur cible. La parole des aevhen dans une si jolie bouche. Elle avait donc été instruite à cette culture qui lui était si chère. Mais à quel point ? Ces quelques-mots touchèrent la curiosité du fae de la nuit totalement intrigué. « C'est très intime de parler de ce genre de choses. ». Sarcastique mais profondément curieux. Ce fut probablement pour cela qu'il se livra plus qu'il ne le pensait : « Elles ... Ne sont pas très joyeuses. » dit-il en désignant les volutes qui essayaient de cacher les cicatrices de sa machoire. « Elles essayent de suivre les volutes de ma ... Maladie. Je me suis inspiré de créatures majestueuses que l'on voit rarement. Les hals. ». Il prenait des risques. Mais c'était aussi un moyen de la tester. Et ... Après tout, ces créatures étaient connues de tous les fae. Mais ce qu'il allait lui révéler se trouvait beaucoup plus risqué. Son regard se reporta sur ses mains qu'il retournait devant lui avant de lui montrer :  « Mais celles-ci sont un hommage à ... Des personnes particulières. Zerya et Zoku. Des âmes-soeurs qui transcendent le temps. ». Un pour chaque main, indissociable. Peut-être ne les connaissait-elle pas. Ce qui lui serait salvateur et si elle se trouvait plus curieuse, il pourrait alors ... Il chassa cette pensée rapidement de son esprit. Ce mettre autant à nu pouvait le mettre dans une situation délicate. Il lui faudrait probablement fuir bientôt si elle prenait peur et le trahissait. Mais cette idée, étrangement, lui serrait le coeur alors qu'il espérait que ce secret murmuré resterait entre eux. Il posa le plat de ses mains de chaque côté du visage aux traits fins de la fae du printemps. La coinçant alors que son regard se reporta sur elle, intraitable : « Il va de soit qu'il s'agit de quelque-chose ... D'intime. Donnant-donnant, dîtes-moi une chose intime sur vous. Un secret. ». S'il pouvait au moins s'en tirer avec cela, il pourrait repartir la tête haute. Comme pour sceller cet accord, il se pencha alors dans son cou pour y faire glisser ses lèvres. Sa langue. Humer avec passion le parfum floral enivrant qui émanait de cette petite fae. Son nez glissait le long de ce cou jusque sur le bord de sa joue. Inexorable. Contre son propre nez. Les lippes si proches, les souffles qui se mêlent jusqu'à ce que l'irréparable ne survienne. Il posa avec une étrange douceur ses lèvres sur les siennes. Au fond, il la respecte peut-être plus qu'il ne le devrait.

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Le feu de son souffle vient lécher le bord de ses lèvres avec avidité, comme la promesse muette d'un désir inavoué. L'envie se fait sentir dans le creux de ses reins. Elle en devient incontrôlable. Sauvage. Concentrée sur ces deux morceaux de chair qui s'animent devant ses iris cendrées, la belle sent la chaleur embraser le derme laiteux de ses joues sous son masque. Les dernières parcelles de bienséance la retiennent, musellent ses pulsions bestiales qui lui susurrent quelques obscénités dans un coin de sa tête. Il est là. Rien qu'à elle le temps d'un instant. Le temps d'un rêve nocturne, d'une étreinte sensuelle, d'un peau-à-peau torride le long de cette porte. Puis vient l'instant de l'aveu, de la découverte de ces sublimes Vallaslins le long de ses bras, de ceux qui caressent avec grâce la ligne sensuelle de sa mâchoire pour tenter d'estomper la rudesse de cette cicatrice qui dévore sa chair. Peu-à-peu, l'admiration s'efface pour laisser sa place à la prudence, tandis que ses orbes sombres captent avec une certaine justesse la tension naissante sur les traits du visage de Vladan. De mauvais souvenirs incrustés à même cette peau brûlée, dont le feu ardent semble s'être réveillé à cause d'une curiosité mal dosée.

C'est dans un silence religieux que la belle laisse le bout de ses doigts effleurer la surface de sa cicatrice. Les yeux dans les yeux, profitant de cet instant de pure douceur qui les lie dans le secret de cette chambre, Victoria transmet son affection la plus respectueuse à cet homme rongé par le dégoût de sa propre cicatrice. Sans avoir besoin de parler, la fae sait que Vladan comprend le message caché derrière ce toucher. La tendresse d'une caresse à même la chair brisée, marquée par les stigmates de la maladie, comme pour souligner la beauté de ce geste qui a à jamais sublimé ce qui aurait pu être une imperfection. La beauté derrière l'horreur. Elle le sait, elle le comprend. Délaissant son visage le temps d'un court instant, Victoria décide de dévoiler le sien en détachant son masque. Zerya et Zoku. Murmure-t-elle tout en réfléchissant. Ce n'est pas le genre d'histoire que l'on me contait étant enfant, je dois l'avouer. Croyances oubliées, désormais interdites. Victoria tait cette vérité qui menace de poindre sur l’ourlet de ses lèvres retroussées, alors qu'elle se contente de détacher ses iris de ces tatouages pour croiser celles beaucoup plus sombre encore du fae de la nuit. Son visage encerclé par ses deux mains chaudes, elle ne peut échapper à son regard hypnotique qui la toise avec passion. Le désir fuse entre eux. Électrise ces deux êtres collés l'uns à l'autre dans la pénombre. Promesses à peine masquée d'envies plus primitives. Un secret. Répète-t-elle en écho aux paroles de Vladan dont le visage disparaît rapidement dans le creux de son cou. Avides. Empressées. Ses lèvres viennent se nourrir passionnément de la chaleur de sa peau, de cette gorge offerte à ses sens, en se délectant avec envie de l'interdit, de l'imprenable, désormais à portée de ses mains et de ses lèvres qui reviennent toiser celles de la jeune Valois. L'audace d'un baiser. Pulpes de leurs lippes qui se côtoient avec langueur. De ces langues qui se lient tendrement dans la chaleur de ces antres humides, pour finalement se séparer doucement. Le front collé contre celui de Vladan, dans un instant de contemplation silencieuse, la jeune fae du printemps finit par murmurer tendrement contre ses lèvres : A mon tour de vous confier mon secret.

Sensualité sur ces courbes qui se dévoilent progressivement dans les ténèbres. Sa robe finit par tomber au sol, dévoilant à la lueur argentée de la lune la nudité de son corps juvénile. Vous n'êtes pas le seul marqué par la culture ancestrale de notre peuple. Moi aussi je porte à cœur les traditions interdites, celles qui nous rendent uniques et forts. Annonce-t-elle en se tournant lentement. Le vallaslin d'une couronne de fleurs entourée de motifs mystérieux, rappelant sans le moindre doute son lien avec la nature et celui avec l'ancienne cour du printemps, apparaît entre ses deux omoplates. Après de longues secondes d'un silence pesant, la Valois finit par se retourner pour faire face dans une tenue des plus indécentes au regard de son invité. Voilà mon secret. L'amour de notre culture. Cette passion qui nous lie tous, secrètement, mais que nous devons taire pour nous protéger. Après un court silence, elle ajoute dans un murmure à peine audible : Je protégerai votre secret, Vladan. Je vous le promet.

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La réponse qu'elle lui offrit fut plus qu'évidente pour lui. En même temps, ces traitres de Valois avaient renié les leurs, cela devait donc être une évidence qu'ils renient aussi leur culture. Leur Histoire. Cela faisait bouillir le sang du fae. Comment pouvait-il rejeter son propre peuple à ce point ? S'abaisser à renier ses dieux et sa culture pour faire des courbettes à des êtres qui dépasserait même pas la centaine d'année. A peine l'âge d'un adulte chez eux. Mais au fond, sa colère était plus dirigée vers la famille que vers la demoiselle qui se trouvait entre ses griffes. Vu son âge, elle ne pouvait qu'être un produit de tout ce gâchis. Mais pourrait-il changer les choses ?

Celles-ci devaient d'ailleurs plus sérieuse alors que la douce répondait avec plus d'ardeur au baiser qu'il déposa sur ses lèvres. La colère sourde du fae de la nuit se mua en une passion qui accueillait sa langue avec avidité. Se laissait-il tenté ? Evaporant les plans et les machinations, il n'était que cette sensation fugace et pourtant si délicieuse dans sa bouche offerte. Jusqu'à ce que cette instant ne se mue en autre chose. Le défi était relevé, au moins elle, tenait sa parole. Un secret contre un secret. Et alors que les mouvements de la belle se faisait hypnotiques, son corps ondulant se découvrant, il se détacha du mur pour contempler le spectacle qu'elle lui donnait. Arquant un sourcil de surprise, elle venait de toucher son intérêt en plein coeur. Se jouait-elle de lui ou bien avait-elle vraiment quelque-chose à lui montrer. Le regard azuré du fae parcourut avec envie les courbes suaves alors que la peau de perle se dévoilait, jusqu'à ce que la fameuse surprise surgit, agrandissant les yeux de Vladan. Des vallaslins parcouraient le haut de son dos dans un dessin complexe et raffiné. Ils n'avaient pas forcément de liens avec une quelconque divinité du panthéon (comment pouvait-il en être autrement ?), mais rien que la présence de ses lettres de sang frappait en pleine tête de rebelle des fae. « Ce sont ... Des Vallaslins ... ». Evidence soufflée qui devait être dite pour être réelle à ses yeux. Alors, la naïve petite fae du printemps n'était pas totalement ignare de la culture qui l'avait portée jusqu'ici. Une chose se fêla dans le plan bien construit du manipulateur. Une félure qui s'étendait de plus en plus, changeant tout ce qu'il avait pu prévoir. Elle ... Elle était peut-être plus encline à écouter les paroles des Anciens que ce qu'il pensait. Et si ... Cette révélation se troubla alors qu'il fronçait les sourcils, absorbé par sa propre réflexion. "Celles qui nous rendent uniques et forts ..."

C'est dire que les tatouages raffinés l'avaient plus troublé que ce corps presque nu qui se tenait devant lui. Indécent. Offert. Tout comme cette promesse murmurée qui le trouble d'autant plus : « Je vous crois ... ». Comment pouvait-il en être autrement ? Après un tel aveu, elle se mettait dans une situation délicate. Tout comme lui. Il ne voyait plus en face de lui une sale traitresse à utiliser à sa guise avant de la jeter. Il ne pouvait plus le faire après de telles paroles. Mais n'était-ce pas elle qui le manipulait ainsi ? Qui avait déjoué ses paroles et son intérêt pour mieux le coincer ? La méfiance grondait dans son coeur, mais les lettres de sang ne pouvaient pas mentir. Les bras ballant, il ne savait pas quoi faire. Il en soupira presque : « Malheureusement, cette passion ne nous lie pas tous. Jusqu'à il y a quelques minutes, je ne pensais pas que vous-même vous la partagiez. ». Il se rapprocha à nouveau d'elle, soudainement beaucoup plus respectueux et hésitant dans sa démarche. Bien sûr que ce corps l'appelait désespérément, tout comme la chaleur toujours présente en lui. Mais ses motivations s'en trouvaient changées. Il tendit alors son bras gauche, la main étendue et les doigts qui frôlaient la joue douce de poupée. A peine l'eut-il touché qu'un courant électrique s'y diffusa avec force, réveillant cette passion qui l'avait prise quelques instants plus tôt. Ses doigts glissèrent un peu plus, sa paume englobant une partie de son visage, raffermissant sa prise. Il l'approchait de lui avec force pour s'emparer à nouveau de ses lèvres pulpeuses. Un baiser beaucoup plus franc. Passionné mais aussi délié. Libéré d'une étrange pression, comme si, finalement, il en avait le droit. La fourberie absente laissant place à la sincérité. Oui, il désirait l'embrasser. Car il ne prenait pas possession d'une traitresse. Mais d'une Fae.

Et alors que leurs langues avides se découvraient, son autre bras se glissa dans le creux de ses reins touchant avec douceur la peau nue et chaude sous ses doigts. Collant son coeur au sien dans une étreinte fiévreuse, il sentait déjà les boutons restant de sa chemise sauter un à un. Un souffle entre deux baiser, qui précéda un gémissement, presque comme un appel. A plus. Sa veste se trouvait déjà par terre, gisant aux côté de la magnifique robe pourtant crée pour l'occasion. Tant pis pour Thrystan si sa veste était froissée. A vrai dire, Vladan n'y pensait même pas à ce moment-là. Il n'avait qu'une pensée. Qu'une envie. La fête pouvait bien battre son plein sous leur pied. Le monde pouvait bien s'effondrer qu'il n'en aurait absolument rien à faire. Il n'y avait qu'une seule chose qui comptait à cet instant. Victoria Valois.

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L'exploration de ce corps nu enfin dévoilé, de cette peau laiteuse irradiant presque sous le halo cristallin de l'astre lunaire, offre la découverte de ces sublimes vallaslins au regard surpris du fae de la nuit. Lettres de sang tracées à même le derme immaculé, les gracieuses volutes opaline naissent dans le creux de ses omoplates pour s'étendre doucement sur ce corps dénudé. Le secret tant protégé se révèle dans la pénombre d'une chambre. Son âme et son corps désormais à nu, attendent en silence le jugement final de cet homme qui se tient face à elle. Le doute s'empare d'elle. Et si tout ça n'était qu'un rêve ? Qu'une illusion ? Son esprit perturbé par la crainte de l'abandon, du rejet de cet homme qui fait vibrer son âme fae depuis leur première rencontre, ose prévoir la pire situation inhérent à l'aveu de son secret. La convoitise. La cupidité. Le désir de voir disparaître la lignée des Valois, les traîtres, a depuis bien longtemps marqué l'âme de Victoria du sceau de l'appréhension.

Elle a peur. Peur de voir cet homme disparaître dans les ténèbres, emportant jalousement son secret dans ses poings ambitieux. Crispation naturelle qui vient s'emparer de ses épaules, la fae du printemps sent sa respiration se bloquer dans sa poitrine gonflée d'impatience alors que la voix de son invité se fait entendre tout près d'elle.

A bout de souffle, la libération tant attendue se fait sentir lorsque la main de Vladan vient se saisir lentement de son visage. Le geste est doux, attentionné, telle une caresse gorgée de tendresse qui se glisse sur son visage. La surface aqueuse de ses prunelles reflète ce nouveau regard qu'il porte désormais sur celle qu'il tient entre ses mains. Celui de la passion. Du désir. Ses lèvres entrouvertes accueillent langoureusement celles de son partenaire qui viennent se coller à elles avec envie. La délicatesse s'estompe peu-à-peu, laissant apparaître l'envie, le désir à travers un gémissement rauque qui vient mourir contre sa bouche assoiffée. Les traits se déforment dans la nuit, pris en otage par l'ivresse de cet instant qui les pousse à s'aventurer plus profondément dans l'exploration de leurs corps. Des mains avides de sensations s'abandonnent librement sous le tissu d'une chemise déjà entrouverte, tandis que d'autres tâtent en silence le cuir nu d'un fessier galbé qui s'offre à lui avec assurance. Vladan. Souffle-t-elle dans un murmure directement capté par la bouche de son amant. Les mains de la belle accrochent la boucle d'une ceinture qui garde encore jalousement emprisonné l'objet de ses convoitises.

Je t'... Sa voix claire se meurt brusquement lorsqu'un écho lointain vient s'immiscer dans la pièce. Son prénom scandé au loin par la voix d'un frère venu s'enquérir de sa présence dans les étages inférieurs de la demeure. Victoria. Ses lèvres s'écartent contre celles de Vladan dans un sourire amusé. Shhht Lui murmure-t-elle, presque provocatrice en glissant la pointe de sa langue contre ses lèvres béantes, tandis que d'une main vagabonde elle vient verrouiller l'unique porte d'entrée de la chambre pour préserver leur intimité. Victoria. A nouveau son prénom résonne dans les couloirs. L'ombre menaçante se rapproche. Toujours un peu plus. Le claquement de ses semelles en cuir, pressant avec vigueur sur le plancher grinçant, indique son arrivée imminente. Hanches masculines libérées de toute entrave mécanique, la main de la prédatrice vient se nicher dans la chaleur de l'entrejambe du fae. Ces deux êtres nus, adossés contre la porte du danger, semblent se jouer de la présence du frère protecteur. Les caresses tentatrices vont et viennent dans la nuit, tentant malicieusement de faire échapper des soupires, des gémissements, comme pour provoquer un peu plus ce danger qui rôde toujours derrière eux.

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Les mains voraces parcourent avec avidité l'offrande délicate de ce derme à nu. Au cours de sa longue vie, le fae ne put s'offrir ce genre de moment qu'avec une bourse remplie. La sensation de cette bouche contre la sienne offerte pour rien lui était ... Différente. L'euphorie qui s'en dégageait le menait à une transe qu'il ne pouvait contrôler. Pourtant, une part de lui continuait de lui souffler dans l'oreille que tout cela ne pouvait être réelle. Etait-ce encore une illusion qu'il aimait se jouer à lui-même pour continuer de rêver. Ou bien encore une machination, le manipulateur manipulé à son tour ? La naïveté au bord du coeur, il ne voulait pas passer à de pareilles choses à cet instant précis. Repoussant au loin cette ombre noire du tableau, ce fut son prénom murmuré qui le ramena à cette réalité illusoire. La passion. La boucle de la ceinture qui saute, libérant la douce chaleur qui compressait dans ce carcan trop étroit. Les choses devaient sérieuses. Les souffles mêlés comme leurs langues dansaient dans une frénésie que peu de choses pouvaient arrêter. Au moins une.

Les mots de la douce fae franchirent ses lèvres pour se retrouver suspendus dans le vide. Curiosité piquée dans le vif, ce fut un autre appel qui mit les sens de Vladan en alerte. Les yeux levés qui quittaient leur proie, l'attention du fae de la nuit fut entièrement capté par les bruits extérieurs. L'invité qui semblait chercher avec insistance l'hôtesse des lieux. La réalité qui les rattrapait, lacérant le coeur de l'amant qui pouvait être éconduit. Peut-être son inquiétude fut-elle palpable quand le sourire mutin de la belle laissa glisser un doux son rassurant. « Vous êtes sûre que vous .. Hmmph. ». Il n'eut même pas le loisir de finir sa phrase que celle-ci s'interrompit dans un gémissement plus qu'équivoque.

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Peau contre peau. Souffles qui se mêlent contre ses bouches à peine ouvertes. La passion uni ces deux êtres dans la pénombre d'une douce nuit printanière. Le corps transit de désir, la belle laisse sa main libre de toute caresse intime effleurer la pulpe des lèvres de son amant à la recherche de ses mots invisibles, de ses soupires retenus, qui viennent mourir dans le creux de ce sourire naissant. Cette même main se glisse, s'aventure contre la peau de sa joue, sur cette cicatrice mortifère qui creuse son derme de sa mâchoire jusqu'à son oreille. Geste tendre pour lui exprimer ce qu'elle ressent, ce que les mots ne peuvent avouer mais ce que le regard permet de traduire dans la fidélité la plus touchante. Perles de cendre qui se bloquent sur ces pupilles jumelles, affection sincère à peine caché dans ce regard luisant qu'elle lui offre, la fae sent le feu de ses reins exploser sous la tendresse de leur étreinte. Derrière la porte, le bruit des pas martèle toujours la présence de l'intrus dans les étages. L'ombre rôde. Menace. Oblige les amants à taire les échos de leurs ébats à même le bois de la porte. Les cuirs luisant de sueur se frôlent avec avidité. Les mains osent se perdre dans les profondeurs humides et chaudes, à la recherche du plaisir convoité et de ses gémissements muselés.

Lèvres pincées. Victoria sent son corps s'abandonner sous les caresses de Vladan, les paupières révulsées de plaisir et le souffle entrecoupé de râles discrets. Liberté dans ces gestes qui vont et viennent au fil des secondes, de ces paumes qui font se gonfler la passion entre ses doigts délicats. Ses lèvres entrouvertes et tremblantes sont captées dans un baiser passionnel pour faire taire le bruit de cet échange. Rictus sensiblement attaché à ses lèvres, la belle se plait dans ces ébats secrets, stimulés par la présence de l'inopportun dans les couloirs de la maisonnée. Ce frère qui se perd, qui cherche désespérément la silhouette gracile et pure de sa cadette, bien loin de s'imaginer ses courbes délicates savamment explorées par les mains du fae de la nuit. Sourire qui s'étire un peu plus lorsqu'elle le sent se tendre sous ses doigts qui se resserrent langoureusement, marquant la crispation involontaire en se saisissant de l'ourlet de sa lèvre inférieure entre ses dents. Sauvage. Incontrôlable. L'ange de la nuit se laisse désormais aller à ses pulsions, savourant allègrement la perte de contrôle qui les pousse à se projeter sur la surface duveteuse d'un lit.

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L'étreinte brûlante ne se fait à aucun moment insupportable. Cela n'aurait pu être qu'un moment purement charnel, simplement du plaisir échangé en vue de machination tout aussi fourbes. Et pourtant les mots échangés à ce moment-là changeaient totalement la donne. A peine venait-il de céder à quelconque tendresse que la sonorité claire de la voix de Victoria lui répondait avec la même ferveur. Avec des mots beaucoup plus lourds de sens. Une promesse scellée entre les draps blancs qui s'humidifiaient de leur étreinte. Des mots qui résonnaient encore dans l'esprit du fae de la nuit qui ne les avaient jamais entendu. Pas même de la part de ses propres parents. Ils le frappèrent en plein coeur, comme un uppercut violent. Elle venait de le mettre à genou rien que par ses mots. Beaucoup trop importants pour être lancés à l'aveugle, ils avaient beaucoup trop de sens pour en être vidés. Elle le tenait entre ses douces griffes rien que pour les lui avoir dit. Ar lath ma ...

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Sa bouche à peine ouverte laisse échapper un ultime grognement de plaisir lorsque la libération se fait sentir entre ses cuisses. Son corps tombe aux côtés de celui de son amant, encore tremblant de ce plaisir qui a électrisé ses muscles. Iris embuées par l'extase rivées en direction du plafond, la belle savoure dans un silence partagé cette bouffée d’endorphine qui envahie les cellules de son organisme. Heureuse. Comblée. Elle sent la chaleur de la semence fae se répandre entre ses cuisses, signe annonciateur d'une union pleinement consommée. Délice qui fait étirer ses lippes rougies par la passion, Victoria accroche naturellement cette main qui s'aventure sur les draps froissés, à la recherche de ce contact tant désiré. Les retrouvailles de leurs doigts tremblants qui s'entremêlent marquent avec tendresse l'officialisation de leurs sentiments. Elle sent, à travers ce doux contact qui les unis, à travers ce sourire qu'il lui offre lorsqu'il recouvre leurs corps nus de ce draps en coton, qu'il y a bien plus que le désir charnel qui les unie.

L'Amour. Ar lath ma. Paroles divines. Aveu susurré dans la chaleur de leurs ébats. Victoria ose croire en la sincérité de ce lien invisible qui les unie, sans savoir que la naissance même de leur union se base sur le mensonge et la manipulation. Elle rêve. Divague. Alors que les mouvements de sa poitrine, encore gonflée par le désir, semblent enfin ralentir, elle sent le corps toujours brûlant de son amant se rapprocher d'elle.

La voix rauque du mâle meurt contre la peau de sa joue et lui rappelle brusquement l'existence de ce monde injuste qui les entours. Le retour à la réalité est douloureux, presque cruel, après tant de tendresse et de sensualité partagé sur ce lit. Son cœur se tort dans sa cage de chair alors que la simple idée de leur séparation lui traverse l'esprit. Réaction instinctive face à la menace du manque qui se fait sentir, la prise de sa main sur celle du fae se fait plus insistante. Elle a peur. Craint l'abandon. Ce sentiment de solitude qui accompagne la disparition de cet être qui l'a possédé le temps d'une nuit. Alerté par ce silence qu'elle maintient depuis bien trop longtemps, un bras vient soudainement s'enrouler autour de ses hanches et rapprocher toujours un peu plus leurs corps dans une étreinte emplie de sensualité. Baiser déposé dans le creux de son cou. Souffle qui remonte le long de sa gorge jusqu'au lobe de son oreille pointue.

Ne me quitte pas. La voix douce de la belle se fait enfin entendre après ce mutisme prolongé. Les draps humides se froissent sous son poids lorsqu'elle pivote pour faire face au visage de son amant. Son amour. Perles d'ébènes qui luisent encore dans la pénombre, Victoria laisse son souffle s'écraser sur ses lèvres tant convoitées qui lui font face. Libérant sa main de la poigne du fae, elle laisse le bout de ses doigts caresser affectueusement la surface du visage de Vladan dans un geste chargé de promesses. Oublions les invités. Reste avec moi ce soir, et tous les soirs à venir. L'avenir qui se devine dans ses paroles, la Valois offre un dernier baiser à son amant avant de se lover contre son torse et se perdre dans les méandres d'un sommeil profond. Rêve enfin réalisé. Belle du printemps qui se prélasse dans les bras du prince de la nuit, sans s'imaginer un instant qu'à son réveil, son ombre aura déjà disparu.

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