Messages : 854 Date d'inscription : 22/04/2020 pièces d'or : 1269 Peuple : fae. Soupirs : one hundred and four years. — apparence aux grains d'une jeunesse sage qui trouble bien des visions. Maîtrise : la glace — ✰ ✰ ✰
la temps — ✰ ✰
les armes blanches — ✰ ✰
les armes à feu — none.
corps à corps — ✰
défense — ✰ ✰ ✰ Métier : spy (midnight collective). — l'oeillade avisée, prospèrité du souffle, elle entrevoit la clarté dans un tunnel obscur. Crédits : carolcorps, avatar. — tumblr, gif.
Aventures : open - fr. — ✰ ✰ (ozai, edvard, sigrid, matthias). |
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| Il fut le temps où l'hiver scellait une promesse. Une mélodie pour simple accord. Vient le temps d'une guerre vengeresse. Un serment au delà de la mort.
Les songes sont mélancoliques tels des porteurs vagabondant au gré d'un vent que seule la mémoire contrôle. Tu te souviens des ordres déployés par ta figure maternelle, le croisement du fer entre les lames aiguisés. Tu te rappelles du silence impérieux de ton père, l'entêtement au bout des doigts pour déplacer le pion de sa partie d’échec. Tu te souviens de tes deux aînés chevauchant la vallée des bois enneigés où résonne encore la vigueur de leur rivalité. Tu te rappelles de l'éloquence rancœur de ton jumeau le jour de votre séparation, bien trop longue, bien trop mutique désormais. Aujourd'hui, le laps de la durée semble avoir suspendu son vol pour une rengaine qui ne cesse d'être pesante lorsque ton esprit n'est pas occupé. La conscience s'agite autour de cet axe qui n'a pas encore perdu de son objectivité mais l'équilibre est instable sous des couches de profondeur. Une abîme où s’entrelace des méandres de regrets et de souffrances. Assise sur le rebord de la fenêtre du petit appartement qui t'offre le refuge d'une certaine paix intérieure, tu contemples d'une œillade vague la clarté d'une ville qui s'agite sous des lumières obscures. La peinture de la beauté, les rondeurs de délicatesse d'un mouvement de danse et les flatteries lyriques du chant ne sont plus là que pour amuser une galerie avec laquelle tu peines à t'accorder. Présentement, vibre en toi le langoureux remord des vestiges antérieurs, ceux qui résonnent comme les plus précieux à son myocarde figé dans la glace. La ciel est dégagé quand bien même la présence des nuages menace l'arrivée d'une averse prochaine. Tu plisses le bout de ton nez à cette idée avant que ton regard verdoyant ne se fixe sur l’étui en cuir posé sur le fauteuil bleu foncé du salon. À l'intérieur s'abrite l'instrument vecteur d'un dialogue que seuls certains sont capable de déchiffrer. Le violon était un art avec lequel tu étais parvenue à te familiariser pour apprivoiser les ondes négatives qui prennent possession de l'âme pour la consumer dans des brumes plus sombres encore. Virtuose de ton compagnon de bois, tu étais parvenue à émettre des sons sur les discours mutiques de ton cousin afin de tempérer son anxiété dantesque.
La mémoire doit s'endormir à nouveau, elsa, l'heure est venue. En douce compagne de chaque instant, ta conscience te ramène au présent. Tu fermes les yeux le temps d'une inspiration avant de lever pour œuvrer dans tes recherches – mais également pour manifester la puissance de la portée musicale. Au loin des représentations que tu donnes pour gagner une partie de ton existence, tu ne prends cette fois pas la peine de te mettre sur ton trente-et-un, c'est même inutile. Tu enfiles un manteau de saison à la justesse couleur du l'encre de tes yeux, tu accroches ta besace en cuir en travers de ton épaule puis saisit la lanière de ton étui que tu portes à ton épaule gauche. Un regard en direction de la vitre, ton souffle se répercute en une agréable buée qui t'arrache un maigre sourire à la commissure des lèvres. Quinze minutes plus tard, tes pas t'ont menée en plein centre du quartier de Cínnerial, carrefour qui allie à la fois splendeur et affabulation pour une euphémisme des plus enjolivés. Tu venais de dépasser le palais des arts là où tu fournissais la plupart de tes prestations, des concerts où les applaudissements n'étaient qu'un mirage pour se divertir et gagner du temps sur la piètre existence. Tes perles azuréennes observent avec recul la ruelle principale où quelques badauds s'attroupent devant une clôture bruyante. Le lieu propice où le cirque avait aménagé ses quartiers le temps de quelques semaines, tu supposes. Des artistes prisonniers d'une vie afin d'exprimer un semblant de survie. A toi de jouer désormais, fleur de givre. Tu déposes ton étui sur une dalle de pierre, l'ouvre et prend entre tes mains le vecteur de tant de langages. Le violon placé sur l'épaule gauche, l'archet dans la main droite, la fraction du temps se languit de ta prochaine respiration alors que tes paupières se plissent. Les bavardages incessants de curiosité devant les grilles du cirque et de ses roulottes, le silence imposé au sommet de ta conscience. L'éveil de l'hiver pour prôner la bribe d'un souvenir juré d'un engagement. La finesse de tes doigts procurent à l'instrument à cordes frottées une acuité incisive, une caresse harmonieuse. La mélodie est abstraite glanant à chaque mesure d'accord la profondeur de sa portée. Elle sera le son pour me dire que tu es en vie, Elsa. Tu serais capable de faire cela, mh ? L'interrogation d'Edvard était alors insistante mais déterminée à l'époque. Un morceau de musique qui avait été dédié à l'étendard d'une promesse. Un serment qui reliant les défunts aux vivant et qui sait peut être l'ami proche de ton frère à toi ?
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