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 there are things you can't forget - (edvard)

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Ozai Toshio

Ozai Toshio

there are things you can't forget - (edvard) 91bmOqLi_o

Messages : 1146
Date d'inscription : 22/04/2020
pièces d'or : 1034
Ombre : jangsu.
Peuple : humain.
Soupirs : trente-et-une années de misère.
Maîtrise : lyrium ■■■□□
armes blanches ■■■□□
armes à feu ■■■□□
corps à corps ■■■■□
défense ■■■□□
Affect : seul, et cela est mieux ainsi.
Métier : capitaine à l'armée rouge (azracca)
Faction : ordre des cendres, bougre anti-fae, produit type de l'armée rouge.
Errance : nythsari, azracca bien qu'il se retrouve souvent ici et là-bas.
Inventaire : un fusil de recrue (+ cartouches en lyrium) — un kit d'injection (huit doses) — couteaux à lancer.
Crédits : myself

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these human shaped hurricanes, these devastating beings disguised as soft flesh and bone.
@EDVARD THØGERSEN

La présence du capitaine d'Azracca ici, à Cínnerial, n'était aucunement une coïncidence. Brutal, frontal et direct, on le connaissait pour sa méthode de travail sévère mais rigoureuse. Ayant grandi dans les rues d'Oceara,  le jeune soldat n'avait toujours connu que la force abrupte et les méthodes rustres. Maudit par la mort, scruté chaque moment par les maux de la violence, les moments de délicatesse et de beauté pure étaient d'une rareté infinie pour Ozai. Cela se ressentait alors dans ses traits travaillés et ses paroles bien souvent stoïques et à l'émotion manquante. Ozai avait persévéré et travaillé dur pour se prouver, arriver à se montrer à la hauteur du travail qu'on lui donnait et jamais ne s'était-il plaint lorsque les conditions étaient misérables. Un enfant né immaculé qui pourtant fut bien vite tâché de sang et d'ombres, les démons de l'agonie ne lui laissant rarement de répit. Un parcours parsemé de peine et de douleur qui lui laissa bien évidemment des cicatrices dissimulées, bien souvent secrètes aux yeux de tous. Marqué, il n'a jamais pu en parler et cette habitude contenir ses sentiments les plus profonds que cela soit la joie, la honte et la tristesse demeurera sa plus grande force comme son plus important talon d'Achille.

Frôlant de ses doigts son talisman, le symbole même de son appartenance à l'Armée Rouge,  il songeait au lyrium que l'objet contenait et à ce qu'il représentait. La honte. Une honte des plus profondes qui ne lui causait qu'angoisse et haine. Il pouvait parfaitement se souvenir de sa première injection, de l'affliction qu'elle avait causée et de cette sensation de brûlure si spécifique que personne n'était jamais parvenu à décrire. Couteau à double tranchant, si le lyrium permettait aux humains lambdas de résister aux sévices de ces abjectes fae ; il engendrait également une dépendance insoutenable, comparable à une nécrose bien corsée.

— Capitaine Toshio? la voix de son confrère le sortit de ses rêveries en un instant. Ozai répondit d'un simple regard, preuve de sa présence d'esprit jusqu'ici peu affirmée. Les officiers de l'Armée Rouge et lui-même se préparèrent ainsi à s'aventurer dans le Circus Arcanus, sous le prétexte d'un contrôle purement administratif. En réalité, les soldats de l'Ordre avaient été chargés de garder l'oeil ouvert sur les activités du fameux et grinçant Monsieur Loyal qui pouvaient bien des fois être d'une légalité fragile. Ozai connaissait ce genre de procédure, ces inspections il en avait connus durant le début de sa carrière mais ce, toujours comme un pion parmi tant d'autres. Sans tarder, les roulottes furent alors inspectées une à une, les papiers de chaque personne présente contrôlés sans exception. Les spectacles de ce que genre de Cirque n'avaient jamais été aux goûts d'Ozai. La magie n'ayant aucunement place dans son coeur, il refusait de participer de quelconque manière à l'enrichissement d'une activité pareille. Il y avait un mépris pour les fae mais il y avait encore un plus grand mépris pour les divertissements joués par ceux-ci. Les acteurs de ce cirque, fae de la cour d'hiver pour la grande majorité d'entre eux, montraient une hostilité certaine. Le capitaine ne cacha nullement sa satisfaction face à cette mission sans complication, ses traits affichant une complaisance profonde. Cependant, son expression se changea bien vite pour un masque de froideur tirée par l'angoisse quand la dernière porte s'ouvrit...

— Vous pouvez disposer et repartir à l'entrée, je m'occupe de celui-ci. ordonna-t-il sèchement aux seconds qui l'accompagnaient. Tandis que la porte de la roulotte se refermait lentement, un bref mais lourd silence s'en suivit. Tu... comment t'es-tu retrouvé ici? demanda-t-il, de sa froideur naturelle qui pourtant ne montrait aucune hostilité. Edvard. Ses souvenirs communs au fae lui revenaient tels des clichés instantanés, un choc qui peinait à cacher malgré son désir profond de dissimuler son malaise creusant. Si Ozai tentait tant bien mal de demeurer de marbre, son côté le plus humain le trahissait. Ebranlé par ces malheureuses retrouvailles, un nombre incalculable de questions tournoyait dans sa tête. Je ne m'attendais pas à te revoir un jour. il n'y avait pas d'empathie ni de compassion, mais juste une sincérité virulente qu'il ne parvenait pas à retenir.     


Dernière édition par Ozai Toshio le Lun 27 Avr - 15:59, édité 1 fois
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There are things you can't forget




Coups frappés contre le bois. Non pour que j'ouvre la porte, mais pour me prévenir. Code tissé entre nous, symbolisant ici la visite de l'Armée Rouge. Si encore elle était de courtoisie, mais non. Il s'agit bel et bien d'une inspection. La position de ma roulotte, vis-à-vis du reste de celles de la troupe, la condamne à être visitée en dernier. Les consignes, je les connais par cœur. En quatre ans, ce n'est ni la première, ni la dernière qui s'y déroulerait, que je subirai. J'ai appris à les ignorer. Qu'ils retournent ma roulotte s'ils le souhaitent, je n'ai rien de répréhensible s'y trouvant, à l'exception de mon âme rancunière, indésirable réalité qui reste inaccessible aux humains. Pour les papiers... il y avait ceux qui me donnaient vie. Ceux en possession de Loyal. Et ceux que je portais, attestant que je lui appartenais, comme un objet ou un animal qu'il aurait acquis de droit, parce qu'il avait mis les ozilles nécessaires sur la table.

Je les entends se rapprocher, alors que je reste allongé sur mon lit. Prêt à me dévêtir plutôt qu'à sentir leurs mains ramper sur mon être, en cas de fouille plus poussée. J'avais trouvé cette alternative à mon incapacité à obtempérer. La première fois que j'avais refusé un peu trop violemment, les choses auraient pu mal tourner, réellement, si Loyal n'était pas intervenu en proposant l’alternative. Pas la meilleure, mais de loin préférable à toute autre option. Et fort heureusement, cela ne se produisait que rarement. Je me contentais donc d'attendre, laissant mon attention se porter sur les pas, les portes qui s'ouvrent et qui se ferment. Je perçois le hennissement de Storm, sans doute dérangé par la présence des hommes en uniforme. Ceux qui, du temps où j'étais apostat, auraient pu m'arrêter, et me conduire aux mines. Cela n'aurait sans doute rien changé à mon destin, quand j'y songe. Peut-être n'aurait-ce été qu'un détour avant que la main avide ne me capture.

Coups brutaux à ma porte, je me relève avec souplesse, désertant la couverture pour venir ouvrir le battant me séparant d'eux. Je déteste cette étape. Ils pourraient... rester à l'intérieur sans moi. Mais non. jamais. L’exiguïté ne les dérange jamais. Je les soupçonne de s'attendre à une réaction quelconque de ma part s'ils approchent de quelque chose de prohibé. Toujours à deux. Jamais plus. Les lieux ne le permettent pas. Mais mon regard s'attarde sur les silhouettes, les visages... un visage. J'ai l'impression qu'une chape de lyrium cherche subitement à m'étouffer, tandis que je recule. Tant pour vous laisser la possibilité d'entrer, que pour m'éloigner de toi. Les murs me semblent trop proches. La pièce manque d'air. Et ma gorge s'assèche.

Ce sont tes traits que je ne quitte pas des yeux, tandis que tout mon être suinte d'une tension malsaine. Je me souviens de tout. Effluves du passé qui me donnent la nausée, laissent ma mâchoire se crisper sous la vision de ton masque glacé. — Vous pouvez disposer et repartir à l'entrée, je m'occupe de celui-ci. Hein ? Quoi ? Non ! Reste ! Crétin dégénéré d'humains ! Reviens là tout de suite ! Je déglutis lorsque la porte se referme me laissant seul avec toi. C'est un regard à la fois méfiant et venimeux que je darde dans ta direction, à des kilomètres de la sensualité au parfum capiteux de luxure qui s’exhalait autrefois de mon être. Frauduleux effets de l'endopium que je recherchais alors, qui parfois me hantent encore sous une envie pugnace de m'y perdre à nouveau. Je n'ai jamais rien goûté de meilleur que ce qu'elle faisait naître en moi. Et les halhs m'en soient témoins, j'ai désiré chaque seconde avec toi. J'ai convoité chaque instant d'errance contre ton corps. C'est bien le plus exécrable de ces souvenirs où j'ai accepté, j'ai souhaité, j'ai courbé l'échine pour mieux m'égarer. Me noyer sous la luxure et ces plaisirs sincères soufflés à mes lèvres. Je pourrais presque le sentir ce besoin d'à nouveau ressentir tout ça... ça croupit quelque part au fond de moi. Nourrissant colère et dégoût, pour mieux camoufler la honte.

Tu... comment t'es-tu retrouvé ici? C'est ton timbre qui finit par briser le silence installé, par cette question... ridicule. Quelle importance ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ne compte pas sur moi... pour quoi que ce soit. Mais j'entrevois que tu ne t'attendais réellement pas à me trouver là, au Circus Arcanus. Je ne m'attendais pas à te revoir un jour. Non ? Eh bien moi... « Je n'espérais pas te revoir du tout. » que je souffle avec un semblant de dégoût narguant mes traits. Je ne te l'épargnerai pas. « C'est une question... capitaine ? » Ca manque de respect à mes lèvres, tandis que mes jointures blanchissent douloureusement à mes poings serrés. Je ne reculerai pas plus. Je refuse de t'offrir un centimètre, malgré l'angoisse qui risquerait de renaître, plus venimeuse en ta présence. « Loyal m'a racheté. Tu veux peut-être voir mes papiers ? » que je persifle en te désignant d'un geste du menton la table ronde sur laquelle je les ai posé un peu plus tôt. Suffisamment prévoyant pour éviter le moindre contact.


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Ozai Toshio

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Les yeux sombres d'Ozai balayaient lentement la roulotte du fae, simple logis qui se lançait sur les routes toutes les périodes du temps à travers Ozira, un simple quatre murs que les locataires appelaient toutefois rarement leur chez soi. Comme il est des secrets qu'on ne prononce pas, il était bien connu que pour la plupart des membres du Circus Arcanus, leur présence sur cette scène maudite était loin d'être toujours de leur plein gré, de leur choix le plus certain et le plus voulu. Des êtres torturés d'âme et de chair qui avaient perdu leur chemin, perdu la lumière qui autrefois leur permettait d'exister dans une allégresse la plus inouïe. Corps au passé cabossé, beaucoup d'entre eux se complaisaient cependant sous ce chapiteau cauchemardesque, peut-être bien parce qu'il était le seul endroit qui leur offrait un semblant de vie?

— Je n'espérais pas te revoir du tout. le ton marque la couleur du dégout qui découle également de son regard, un appel que Ozai savait justifié et expliqué. Le capitaine se déplaça alors lentement dans la caravane, trainant le pas sous le poids de sa honte. Il y avait très peu de choses qui créaient le sentiment de gêne ou de désarroi chez le Toshio, minimes mais bel et bien réelles. Parmi celles-ci, faire face à ses faiblesses, affronter la possibilité qu'il puisse exister quelque chose qui soit capable de le déloger de son confort et troubler sa confiance en soi. Un trait complexe qui rendait bien des vérités difficiles à assimiler pour celui qui refusait toute forme d'échec, reniant la l'existence même de celle-ci sous tous les aspects. Ainsi, lorsqu'il était face au fae de l'hiver, ses traits ne pouvaient s'empêcher de se durcir alors que sa voix se voulait effacée. Après tout, Edvard représentait et lui rappelait un démon que Ozai n'était toujours pas parvenu à vaincre : sa dépendance au lyrium. Les lèvres se décollant, les mots allaient se prononcer quand le blond reprit de plus belle. C'est une question... capitaine ? la provocation crispa Ozai qui ne supportait nullement ce genre de remarque, cette mise en phase de ce rang que beaucoup méprisaient tant et qui pourtant, apportait fierté et force au soldat. Enfant de l'Armée Rouge, il avait rejoint les rangs des bourreaux sous la tutelle de la violence, arborant une dévotion sans faille à la faction qu'il trouvait justicière et la plus illustre. Nourri par leurs principes tel un nouvel né au lait maternel, leur haine envers les fae était devenue sienne, leurs suspicions envers la magie coulait dans son sang et régissait son esprit telle une marionnette. Si la remarque pinçante du fae resta en travers de la gorge d'Ozai, il se retint toutefois pour une raison obscure de se montrer hostile. Loyal m'a racheté. Tu veux peut-être voir mes papiers ? Loyal m'a acheté. Cette phrase provoqua un plissement au coeur à Ozai, quelque peu surpris d'éprouver de la compassion à un être dont la nature devait pourtant ne lui inspirer que la haine... Une réaction qu'il savait toutefois liée à leur passé trouble.

— C'est exactement pour ça que je suis là. répondit-il sèchement malgré lui, la posture droite dans son uniforme parfaitement porté. Edvard indiqua d'un signe bref la table ronde qui se trouvait devant lui, Ozai prit alors ce geste comme une invitation. Attrapant les pièces d'identité du Thøgersen, le bougre pouvait sentir sans le moindre doute ni questionnement que sa présence sur les lieux ne faisait que tordre l'âme du fae, lui ne cachait nullement son ressentiment bien démontré. Tout est en ordre. affirma-t-il en déposant avec nonchalance les papiers sur table. Le coin de son esprit n'était toutefois que peu tranquille, après tout il savait pertinemment que derrière ces documents se cachaient bien de sinistres choses. Depuis quand es-tu au service de Loyal? Comment est-ce que tu as atterri ici? demanda-t-il sous l'idée d'un interrogatoire typique alors que sa curiosité était l'essence même de sa question. Plus le dogue confrontait le regard du blond, plus les reliquats de leurs nuits partagées lui revenaient tel un affront. Une obscurité autrefois partagée durant un temps que le capitaine souhaitait absolument effacer, le reflet de ses nombreuses défaites face au lyrium et au manque qui l'avait bien des fois poussé vers des mesures inconsolables... Pensif, Ozai se demandait alors silencieusement  comment le fae était passé du Golden Cat au Circus Arcanus, deux prisons bien souvent présentées sous l'apparence d'un cadeau empoisonné...  
  

hrp:
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There are things you can't forget




Monstre d’apparat qui s'attarde entre mes murs sous la disparition de ton sbire. Tu es l'ombre trop vivace de mon passé, de cet autrefois contre lequel je n'ai de cesse de lutter depuis que je suis arrivé ici. Ténèbres envieuses qui n'ont rien de semblables avec celles de certains faes. Celles-ci ont l'apparence de la luxure, d'un désir réel et véritable qui me dégoûte à présent le sevrage effectué. Ne rendant les contacts que plus évitables à mon sens. J'avais appris à les haïr autant qu'à les redouter, après que le destin m'en ait fait abuser. Je me reconstruisais entre ces murs, dans cet endroit qui était mien et que je ne voulais pas que tu souilles de souvenirs impalpables qui m'amèneraient à le maudire. Alors je t'offre l'irrespect que tu mérites, amant nocturne et implacable des heures sombres de mon existence. Peut-être que la motivation n'en est que plus acerbe sous les bouffées d'images arrachées au passé.

J'ai vu la crispation à tes traits, remarqué que je repoussais les limites de ces secondes que tu as choisi de faire exister. Malsaine oraison qui se termine malgré tout sous la véracité de ma vie. Loyal m'a racheté au bordel auquel j'appartenais. Les papiers se trouvent sur la table. Préparés à cet effet, pour éviter d'avoir à rendre tangible le moindre contact. — C'est exactement pour ça que je suis là. Et bien, prends-donc et disparaît. Tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir sur moi, jusqu'à la moindre parcelle de derme mise à nue autrefois. Je te regarde t'emparer de mes papiers, les lire, les observer, découvrir mon identité complète quand autrefois tu ne te satisfaisais que d'un prénom. Uniquement cela. Je n'étais... rien. Une douce crispation à ma joue, le muscle qui tressaute, et le silence qui s'attarde à mes lèvres. Les bras croisés, noués contre mon torse, le menton levé avec l'audace de la rancune.

Tout est en ordre. Petit son méprisant qui se meurt sur ma langue. Bien sûr que tout est en ordre. Je suis un esclave. Loyal m'a racheté légalement. Et mon véritable nom est tombé bien des années plus tôt quand je subissais les affres langoureux de la drogue et ceux plus douloureux du manque venant vriller mon âme sous une douleur bien trop vivace. J'espère donc, à cette seconde, que tu te contenteras de ça, et que tu partiras. Tu me connais déjà bien trop intimement, inutile donc de t'attarder en ces lieux plus longtemps. Pourtant, tu ne fais aucun geste en ce sens, et lorsque tes mots s'élèvent... je sais que tu n'a pas l'intention de me laisser en paix si facilement. Depuis quand es-tu au service de Loyal? Comment est-ce que tu as atterri ici?

Un soupir agacé au creux des lèvres, j'affronte ton regard, attentif à la distance, et puis, c'est avec une nonchalance presque douloureuse que je recule jusqu'à m'appuyer contre le rebord de l'évier. Douloureuse parce qu'elle n'a rien de naturel à cet instant. Le simple fait que tu sois ici avec moi, est contre-nature à mes yeux. Et si j'osais... je tenterais de te mettre dehors. Mais cela se retournerait contre moi, et je le sais. Inutile de provoquer le moindre contact inutilement. Inspiration plus appuyée, c'est du mépris que je te voue à cet instant, parce que ce sentiment est plus facile à gérer que le reste. « Tes prédécesseurs ont déjà toutes ces informations. » Mais comme tout membre de l'AR, tu n'iras pas fouiner pour découvrir ces informations, tu veux les cueillir à mes lèvres. Et je refuse de t'offrir la moindre opportunité de te rapprocher.

« Cela doit bien faire quatre ans à présent que j'ai rejoint l'Arcanus. » Comme si c'était un choix. A la vérité, si aujourd'hui j'avais ce choix, si ma liberté... oui, j'y resterais. Parce qu'en dehors de ces instants, qui devaient pulluler qu'importe l'endroit, j'avais la possibilité de me reconstruire sans souffrir tant que ça de la présence d'une humanité que je crève d'envie de voir brûler pour toutes années de servitude. Loyal n'avait pas été si niais lors de la signature du contrat, incluant une clause de ne pas m'en prendre à lui. Cependant, ta seconde question incluait en réponse l'évocation de ces talents que je n'ai, à priori, pas le droit de laisser exister. Et je ne suis pas l'idiot qui vendra la mèche du pourquoi ni du comment. Alors je hausse les épaules sans rien laisser transparaître pour évoquer ma réponse. « Et comment... va savoir. Loyal est un collectionneur, et je suis un fae de l'hiver. » Cette nature, je l'assume. Cette nature... je n'ai pas été en mesure de la dissimuler, et c'est en tant que tel que je suis désigné lors des représentations. Je suis l'un de ces survivants. Un apostat que l'on ignore, mais au cœur rancunier. Un vallasar bridé qui sculpte le bois à défaut des dermes depuis ces quatre dernières années.

« Demande donc à Loyal si tu veux plus d'informations. » Comme si les affaires des hommes ne me concernaient pas. Après tout, cela se nimbe de vérité... j'apprécie juste sensiblement plus ma nouvelle prison que l'ancienne, à présent que l'endopium n'est qu'un souffle envoûtant de mon passé, que je veille scrupuleusement à laisser enterré. « Maintenant, tu as d'autres questions qui me concernent, ou tu veux bien foutre le camp de ma roulotte ? » Autrement dit, que tu obtiendras à d'autres lèvres. J'en profite pour t'indiquer par mes mots la direction de la sortie. Parce que je ne voulais pas te revoir, et je veux que tu t'en ailles.


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