Messages : 201 Date d'inscription : 03/05/2020 pièces d'or : 140 Ombre : mr toshio. Peuple : fae de la cour de l'aube. Soupirs : cent quinze années de songes valsantes, alignement temporel dissimulé sous les traits d'une humanité de vingt-sept ans. Maîtrise : métamorphose • • • • •
guérison • • • • •
armes blanches • • • • •
armes à feu • • • • •
corps à corps • • • • •
défense • • • • •
Affect : subjugué par les courbes des nymphes, jangsu ne s'intéresse toutefois que d'image à ses aventures; le coeur encore trop attaché à celle qui n'est plus de ce monde. Métier : chanteur, artiste, maître des illusions et du théâtre divertissant. Gang : collectif de minuit. Errance : surtout à zéhérim mais il ère bien souvent sur tout le contitnent. Crédits : myself Aventures : couleur : #a6634c
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— no good men in this ft. aska
— lost in reflections ft. cecily
— life is but a joke ft. clan ji
past
lyra (x)
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Le son de la musique battait son plein, se mélangeant au brouhaha que les enivrés du bar causaient sans honte. Jangsu s'attardait sur une petite table dans le fond de la taverne, se perdant dans ses songes le temps d'une liqueur ou deux. Rituel solitaire qu'il se permettait chaque fois qu'il arrivait dans une nouvelle ville, une errance qu'il gardait pour lui et qui lui permettait de s'évader pendant un court instant, lui qui pendant le reste du temps se devait de veiller sur bien des choses. Cela n'était pas sa première visite à Talevir, ville gorgée de maux dont la souffrance se lisait encore dans les rues; la cité perdue était l'un des terrains principaux du Collectif, ici où bon nombre de fae et d'hybrides dans de délicates situations se cachaient. Un état difficile qui demandait bien souvent l'action justicière que le Collectif avait l'habitude de fournir. Actes d'entraide que Jangsu voyait comme la priorité dans ce monde bien cruel, une nécessité pour beaucoup de ses confrères qui tentaient tant bien que mal survivre. Si cette quête qu'il menait aux côtés son frère aîné était l'essence même de son existence actuelle, cette poursuite n'avait pourtant nullement été sans conséquence. Soudainement, le visage de ses cadets et de sa jumelle se reflétèrent dans le coin de son esprit, eux qui avaient laissé l'animosité les gagner au prix de la bienveillance. Buvant une gorgée de sa boisson, elle lui apportait un semblant de chaleur tandis que les songes sur son passif commençaient à le prendre par les sentiments.
— Putain de fae ! hurla une voix au comptoir. Les yeux de Jangsu se levèrent alors si loin qu'il pouvait voir le fond de ses propres pensées. Encore un énième truand de l'Armée Rouge; la vue même de son talisman autour du cou trahissait sa macabre appartenance. Sans attendre, la situation vira sans grande surprise à des aboiements qui visaient sans filtre ni retenue ses semblables. Injures et outrages que toute la horde de soldats crachait au visage des fae qui se trouvaient dans leur champ de vision. Scène d'angoisse qui provoqua ensuite des exclamations d'opposition mais aussi bien des craintes pour ses confrères qui étaient présents sur les lieux. D'un réflexe générique, Jangsu dissimula les attraits qui le trahissaient en changeant la pointe atypique de ses oreilles en une forme bien moins menaçante pour l'étroitesse d'esprit de ces hommes. Terminant son verre, il ne put alors s'empêcher de remarquer la jeune femme assise sur la table à sa gauche, elle dont le regard tremblait face à cette tumulte.
— Ils sont quand même bruyants vous ne trouvez pas? souffla-t-il tandis qu'il se permettait de s'installer à ses côtés. Un lourd silence s'en suivit avant qu'il ne réalisa que lui-même passait pour l'un d'entre eux. Rapidement, il changea discrètement une de ses oreilles pour sa forme originale afin de rassurer la jeune fae dont les traits s'adoucirent directement à la vue de la magie. Je peux? dit-il en couvrant délicatement les deux orillons de celle-ci avec ses mains, remodelant ainsi ce qui risquait sans doute d'attirer les foudres des bourreaux qui se trouvaient non loin. Ils ne vous embêteront pas ainsi. dit-il avec un léger sourire, lui qui savait très bien que ceci était bien évidemment une solution temporaire. Il y avait une étrange aisance dans la voix de Jangsu, un ton forgé par l'habitude de devoir faire face à ce genre de situation oppressante; une réalité qu'il oubliait être souvent bien plus difficile à gérer pour d'autres...
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the lone wolf dies but the pack survives@jangsu ji
Colombe envolée de là où on l'attend surement, ailes trop longtemps clouées sur un sol immaculé (peut-être pour ne pas se la jouer Icare aux plumes dévorées par le soleil), elle a pourtant décidé de s'enfuir et se détacher de l'ombre d'une mère qui ne laisse pas (jamais) le corps de la poupée en paix. Instant de répit, d’inattention, peut-être, en la pensant assez docile pour ne pas trahir sa confiance. Mais les pieds se font aventuriers, ont franchit la barrière qu'on leur avait pourtant imposé pour se perdre dans les rues de Talevir. Ville à la carcasse décimée, personne n'ose plus y errer seul depuis longtemps déjà, depuis que le sort funeste a frappé ses pavés maculés. Cité à la pauvreté qu'on invente plus ; Lyra, elle fait tâche dans le décor avec ses joues rosies et ses yeux aux nuances d'éther. Mais la gamine est naïve et insouciante, c'est qu'on ne lui a jamais réellement apprit les risques de la vie. Alors c'est sans peur qu'elle s'est enfoncé dans la ville attirée par le bruit qui y gronde cependant presque silencieusement. Talevir n'est jamais animée. Ou seulement par l'armée qui a fait de la cité son terrain personnel; c'est qu'elle côtoie souvent au Royaume des Soupirs des soldats aux besoins carnassiers et charognards. Sourire qui se déploie sur des lippes vermeilles, merveille pourtant aussi fausse que les illusions qui s'animent dans le bordel. Il ne s'agit que de prétendre, devant eux. Dégoût refoulé car on lui a demandé d'agir ainsi. On lui a demandé. Et toujours (toujours), elle obéit, Lyra.
Mais là voilà à ne vivre plus que par sa propre volonté (et quand bien même si ce n'est le temps que d'une unique soirée, peut-être que ça suffira à libérer rien qu'une perle des tourments qui hantent le coeur) ; et elle retrouve la source de l'unique bruit qui anime Talevir. Un bar, musique qui fend les tympans mais qui ne la fait pas renoncer. Elle s'y enfonce, ne sachant pas encore quoi (qui?) y trouver. Elle observe les corps qui se perdent sur des tables dans la pièce entière ; parfois seuls, parfois accompagnés. Elle imite, se range dans un coin sur une chaise et prend une nouvelle fois le temps d'examiner. Elle veut comprendre. Ce qu'est la vraie vie, elle qui ne l'a que trop peu de fois témoigné.
Mais si elle s'attendait à cela, la poupée, peut-être qu'elle ne s'y serait pas risqué. Les cris ont fendu la fureur ambiante. Des humains, des soldats. L'armée rouge. Toujours l'armée rouge. Elle a rapidement comprit, Lyra, ce se sont contre les siens qu'ils s'en prennent. Insultes, violence contre les fae ; les muscles semblent ne plus fonctionner correctement parce qu'elle se sent en danger, Lyra, et qu'elle n'a pas le pouvoir d'y remédier. Et elle réfléchit, peut-être qu'elle aura le temps de s'éclipser du bar sans se faire remarquer si elle s'enfuie dès maintenant ? Ou peut-être que c'est déjà trop tard, et que bientôt son tour à elle viendra. Mais elle n'a le temps de rien entreprendre car un corps vient déjà retrouver le sien. Le regard se porte au visage mais plus spécifiquement aux oreilles qui diffèrent des siennes. Un humain. Elle ne lui répondra rien, Lyra, le corps terrifié et sur la défensive, mais tout autant bouillant de rage de se sentir prisonnier. Et peut-être bien qu'il l'a comprit, car ses prunelles s'animent d'une lueur de désolance avant que sa paume vienne effacer l'illusion précédemment initiée. Un fae. Soulagement qui lui brise les lippes en un sourire timide, si bien qu'elle ose même le laisser faire quand ses doigts d'argent approchent ses propres oreilles. Elle imagine que la pointe qui les caractérisent s'est effacée tout en même temps que le geste. Elle aussi, est devenue humaine, en cet instant. « Merci. » Prononcé candidement d'une voix presque inaudible. Le regard s'échappe de ses prunelles pour retrouver le vacarme qui fait toujours rage dans le bar. « Je ne les savais pas aussi... » Aussi quoi, Lyra ? Violents ? Non, car elle ne le sait déjà que trop bien, c'est qu'elle en a témoigné, même de loin, au Royaume des Soupirs, de leur excès qu'ils n'essaient même pas de dissimuler. « Inhumains. » Ironie de la situation dans chacune des syllabes, pourtant les mots n'ont jamais semblé aussi véridiques entre ses lèvres. Ces hommes ne méritent rien. Pas même son attention, si bien qu'elle se résout à ne plus leur accorder, iris qui retrouvent le visage à ses cotés. « Je m'appelle Lyra. » Nouveau sourire, sécurité qu'elle n'explique pas depuis ce garçon l'a rescapé d'un destin qu'elle n'aurait pu échapper toute seule. Et peut-être que c'est un peu trop naïvement qu'elle est prête à lui faire confiance, ce soir.
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