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 letters to the void

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Seth Nielsen

Seth Nielsen

letters to the void 91bmOqLi_o

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Date d'inscription : 14/05/2020
pièces d'or : 1005
Ombre : Felicia Blackwood.
Peuple : Humain.
Soupirs : 40 ans.
Maîtrise : LYRIUM ●●●●●
ARMES BLANCHES ●●ooo
ARMES À FEU ●●●oo
CORPS À CORPS ●●●oo
DÉFENSE ●●●●o
Affect : Célibataire, dans un amour longue durée avec sa carrière.
Métier : Lieutenant d'Astragan.
Faction : Ordre des Cendres | Armée Rouge.
Errance : Après quatorze ans de carrière à Nythsari, il est affecté à Astragan depuis cinq ans.
Inventaire : Fusil de recrue (∞ balles normales et lyrium) | Kit d'injection (7 doses) | Dague sifflante | Potion soporifique (1) | Kit médical (1)
Crédits : .huntingpearls (crackship), ellaenys (avatar, gifs), soldiers eyes. (icons), vocivus, miserun, astra (sign), tamino (text)

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MessageSujet: letters to the void   letters to the void EmptyLun 13 Juil - 1:10

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Palais Rubis. Résidence Havilliard. Parfois les pas l’emmènent. Entre fascination et anxiété. Propagande berçante, il a du mal à croire qu’il foule ce sol. Presque un rêve de gosse vivant du présent. Une relation particulière avec le Prince lors de son arrivé à Astragan. 1068. La distance s’est creusée. Son admiration est parfois troublante. Il n’aime pas ça. Mettre des personnalités sur piédestal, et pourtant, il le fait. L’Impératrice. L’Empereur. Figures de gloire humaine. Humaine. Ce monde nuancé qu'il ne perçoit qu'à moitié.

Les dernières heures se sont écoulées avec Cressida, à l’atelier. La princesse au goût des sciences. Ils se retrouvent sous sa demande. Dans un besoin d'obtenir un avis militaire sur ses dernières inventions. Un ressenti pour un essai. Un deal équitable pour ces deux insociables. À la rencontre de deux passions. Il pourrait passer des heures à les essayer. Parce qu’il n’est bon qu’à ça. À faire le soldat de bois.

Retour à la Capitale après un séjour plus long que prévu à Nythsari. Un ballet entre Talevir et Oceara. Sur la trainée de poudre des bains de sang et de la guerre. Les conflits qui creusent. Son humanité enterrée. Depuis l’Incident, celui de sa vie personnelle, il s’est éteint.

Les souvenirs sont restés au Royaume des Déchus. Il ne veut plus y penser. Il pense trop. Les insomnies sont plus douloureuses. Les doutes sont plus forts. Sa foi fragilisé. Il ne croit presque plus à rien. Il se contente d’être ce qu’on lui demande d’être. Comme d’habitude, pire que d’habitude.

Astragan, calme de façade. Elle n’a pas cette misère qu’il retrouve dans les dunes du sud. Autrefois cité des merveilles pour lui, c’est ici qu’il s’est détruit. Une seconde fois. Traumatisme d’un autre genre. Transformé en bourreau après avoir été victime. Il est devenu persécuteur dans un éclat de haine. Anéantissant les effluves du bon dans sa vie.

L’esprit bloqué. Il ne veut pas y penser. L’alcool facile ce mois dernier. Il se noie pour ne plus ressentir. Ainsi tient-il. L’horreur coule dans ses veines. Les souvenirs infusés de souffrance.

Entrevue royale terminée, il quitte l’atelier pour serpenter les allées de pierres. Virage désert, long couloir froid, il croise ce fantôme qui lui tord le coeur. Nast’yan. L’Amante Hybride. Celle qu’il a failli tuer. Parce que sa rage le ronge. Monstre de lui.

Ses pas s’avancent, parce qu’il n’a pas d’autre choix que de la croiser. Les regards seront peut-être fuyants. Le silence probablement maître. Ils traceront leur route comme deux étrangers. Il n’a jamais pensé la revoir. Pour lui, son écart mortel a brûlé leur histoire. Un retour en arrière est impossible, bien que la scène tourne en boucle dans son esprit. Hanté sans relâche par son immondicité. Celle qui ne lui ressemble pas, du moins, pas à l’Homme mais au Soldat. À l’âme écorché d’avoir été victime, encore, de cette foutue magie. Elle le détruit et le démembre.

À leurs croisades, il baisse les yeux. Chien abattu, il n’est pas fier. La honte grouillante. À l'écho d’une autre rencontre du destin. Aurya. Attachement passé qu’il a brutalisé sous les nerfs claqués. Elle est parvenue à creuser dans sa noirceur pour éveiller un éclat. Une redemption. Il l’a laissé partir.

Alors que leurs pas claquent en symphonie, il se stoppe un mètre plus loin. Dos à elle. Soupir lâché. Les oreilles traînent dans la stratosphère du Palais. Il doit être prudent mais il ne peut se défier et laisser l’occasion lui échapper.

- Je sais que ça n’a aucune valeur et que ça n'excusera rien mais je suis désolé.

Il reste un instant figé, regard vague, se distillant dans le vide. Douleur aux entrailles. Ces derniers jours cogités lui offrent un nouveau point de vue. Peut-être plus réaliste que tolérant. Il est tout aussi monstre que ceux qu’il chasse, ceux qu’il déteste, et dans cette haine, l’Homme a perdu l’Amante. L’éclat léger de leurs lettres. La tendresse de leurs complicités. Tout. Perdu dans le vide.




Dernière édition par Seth Nielsen le Lun 13 Juil - 18:19, édité 1 fois
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Nast'yan Lazarys

Nast'yan Lazarys

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Ombre : The fool (Edan'ea) ; the trickster (Leith).
Peuple : Hybride | Rejeton des ombres et des vices.
Soupirs : La trentaine à peine effleurée.
Maîtrise : .
TÉNÈBRES ― ֍֍◌◌◌
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Affect : Nocive de coeur, glacée de l'intérieur | Parfois, on la surnomme « Carrière ».
Métier : Chasseuse de Prime | Pour le plus offrant.
Faction : Ad Astra | Astrale.
Errance : Zeherim | Astragan, les racines de son mal, l'objet de sa renaissance.
Inventaire : (1) dague adenoise | lames fantômes | (1) selenium | (1) harnais expert | (1) écorcheuse.
Crédits : Ellaenys (ava, sign, gifs) | Jynjo (lyrics sign) & Ellise (lyric profil)

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but when she smiles, all her teeth are made of razors
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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyLun 13 Juil - 17:09

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Une heure. Le choc de l'esprit et du corps, et puis le silence.
L'Illusion s'était installée, ronronnant à l'oreille usée de l'Hybride. Les paroles criminelles n'avaient fait qu'assoir la violence de l'instant passé. Du réconfort dans l'horreur, elle n'en avait pas trouvé cette fois-ci. Nast’yan s'était réfugiée plutôt dans le chagrin qui s'était mué en une colère brulante. Contre Lui, contre elle, contre les évènements. Et à la différence de jadis, elle s'était jurée de ne pas s'excuser d'exister.
Il ne pouvait pas, qu'il avait dit. Alors elle, elle le ferait pour deux.

Une semaine.
Le froid de l'absence, et puis la prise de conscience.
Elle l'avait attendue au détour des chemins empruntés, elle l'avait espéré malgré sa colère. L'Illusion l'avait traité de folle d'être prête à sacrifier son intégrité pour quelqu'un qui ne pouvait pas. Qui ne l'acceptait pas. Folle, Nast'yan avait donc accepté de l'être, si ça lui permettait d'échapper à la douleur à vif, à l'absence insupportable.
Le regret des retrouvailles était né de cette semaine alors qu'elle avait réalisé que sans cela, elle n'aurait pas tant souffert. Elle n'aurait pas tant perdu.

Un temps perdu. Les lettres avaient été éparpillées à défaut d'être déchirées.
Elle avait voulu les bruler, entre deux chasses. L'esprit ordinairement occupé par la vocation s'était pourtant retrouvé face au vide. Et elle avait eu besoin de le combler avec un feu de joie. Mais finalement, l'allumette était restée dans sa main, aussi éteinte qu'elle et Nast’yan avait préféré cacher ces récits, plutôt que de les faire disparaitre.
Finalement, la réalité était bien moins tragique que prévue.
Il s'avérait qu'on pouvait survivre à tout, même à un amour qui tente de vous tuer.

Un mois.
Il ne restait finalement qu'une colère froide. Une désillusion avérée.
Le bal et ses péripéties avait mis un point final à cette période de naufrage intérieur. Elle avait réussi à s'appuyer sur démons pour rester elle au regard de tous, alors que de l'intérieur, elle ne ressentait plus rien.
L'indifférence pour maitresse absolue, le désenchantement pour amant fidèle, Nast'yan avait retrouvé une vie aussi ordinaire que pouvait être la sienne.
Par instant, ses illusions imposaient l'ombre du Soldat à son esprit, mais elle avait appris à l'ignorer. Elle ne l'attendait plus. Plus depuis cette première semaine passée. La Lazarys avait compris sa leçon, ils n'étaient plus.

Un jour. Le Palais de Rubis pour une mission comme une autre. Les couloirs s'usaient dans l'esprit glacé de la Métisse qui les arpentait par force d'habitude.
La veste noire déposée sur son avant-bras et l'écorcheuse au doigt, s'ajoutant aux autres ornements dorés de sa tenue, elle avançait en s'apprêtant à enfiler le vêtement afin de recouvrir ses épaules dénudées.
Du coin de l'œil, pourtant, elle voyait cette ombre qui lacérait dans un automatisme douloureux son cœur. Seth.

Persuadée d'être victime de ses propres illusions, Nast'yan ne s'y arrêtait pas. Elle n'y croyait plus, malgré le mal de chien que ça lui faisait encore, sous la surface. Ainsi, les corps se croisaient dans l'indifférence feinte alors qu'elle enfilait sa veste cintrée noire et ses pas s'arrêtait brutalement à l'entente de sa voix.

Des excuses. Intérieurement, elle criait face à cette cruelle illusion, trop vrai à son goût. Combien de fois avait-elle répété ses réponses ? Parfois impliquant le pardon, pardon appelant la violence, elle ne savait plus. Le regard rivé sur le vide, elle restait silencieuse jusqu'à voir, dans le recoin du couloir, le reflet de la Matriarche, comme dans un rappel brutal de l'évènement.
Alors, elle réalisait.
Ce n'était pas une illusion.
Il n'en était pas une.
Il était là.

Déjà, la Mère riait en regardant sa fille ainsi figée. Pour elle, c'était risible, parce qu'elle le savait : Nast'yan avait déjà entendu ce genre d'excuse, elle en connaissait la coloration et la valeur.
« Moi aussi, j'étais souvent désolée. N'est-ce pas Nast'yan ? » Que lui balançait Mery'ann, pour achever le tableau noir des retrouvailles. La Lazarys braquait son regard sur l'illusion et finalement le détournait en se concentrant pour la chasser, ou au mieux, l'ignorer.

Son esprit se focalisait alors que l'instant, sur la présence qu'elle captait enfin pleinement en pivotant sur ses hauts talons. Là, elle observait son dos et sortait enfin de sa torpeur pour s'animer d'une violence intérieure qui lui permettait de conserver toute sa constance.

Alors, en réponse, Seth obtenait un rire sans joie, ouvertement ironique. « Non ? Tu es.. » Elle en riait encore pendant quelques secondes avant de se stopper nette et de reprendre. « Non, tu ne l'es pas. » Qu'elle corrigeait avec une froideur qui lui était autant salvatrice que destructrice. « Ou peut-être que tu l'es d'être obligé de me croiser. Ça, oui, je veux bien le croire. »
L'obligation, c'était tout ce qu'elle relevait de son geste. Une obligation morale plus qu'affective.

Cette obligation réveillait le volcan de sa rancune, de sa colère. Une colère double ; Contre lui pour sa violence, contre elle pour sa faiblesse. Elle méprisait ce qu'ils étaient, et le besoin de blesser en retour remontait à la surface. Pour autant, le lieu était diablement mal choisi, elle le savait.
Ainsi, ses iris céruléennes glissaient sur les alentours alors qu'elle constatait qu'ils étaient en apparence seuls.

En apparence, surement, qu'elle se disait.
Pour autant, elle en revenait au Soldat et l'observait longuement avant d'ouvrir la bouche.

« ..Je les ai toutes brulées. » Le regard se perdait pendant une fraction de seconde, dans ce mensonge qui n'était là que pour atteindre lamentablement. Et puis finalement, les iris farouches s'accrochaient à nouveau au Nielsen. « Elles ne servaient plus à rien, ces lettres. Elles mentaient, elles aussi. » Les mots s'achevaient sur une crispation qu'elle dissimulait derrière une constance froide.

A lui, elle avait tout fait pour ne pas lui mentir. Pourtant, Nast'yan le faisait à présent, dans un besoin qu'elle pensait salvateur de donner le coup de grâce qu'il avait amorcé en attentant à ses jours.
Pourtant, à le regarder, elle se partageait entre l'envie de comprendre, d'excuser, et l'envie de faire souffrir, de se venger. Dans cet entre-deux, elle utilisait les mots pour arme, réalisant alors que ça la lacérait de l'intérieur.
Ça n'arrangeait rien.
Rien.

Finalement, la bouche s'ouvrait, prête à demander pourquoi.. Prête à chercher l'explication, mais sa vue la ramenait à cet instant qui les avait séparés et elle n'y arrivait pas. Les mots mourraient entre ses lèvres alors qu'elle s'écartait même de quelques centimètres encore, dans un réflexe trahissant ses pensées. Elle refusait d'être à portée de main de son ancien Amant.
Elle refusait de souffrir.
Encore.


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Seth Nielsen

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyLun 13 Juil - 19:22

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Fruit du hasard ou le destin qui les force. Un mois. Plongé dans la sourde. Un face à face se forme. Entre les murs du Palais, un terrain presque neutre. Où les éclats de voix n’ont pas leur place. Apparence à garder, à sauver. Aucune salutation ne sortent de leurs lippes communes. Ni politesse. Des excuses. Naît du regret de l’Homme et non du Soldat. À travers ce repentir, il ne cherche rien. Elle mérite juste de les entendre. La moindre des choses à faire après leur chute vertigineuse.

Rire froid claque dans les airs. Souvenir brutal d’Oceara. De l’enfant sauvage inapprochable. Douze ans balayé en une soirée fiasco. Bien qu’ils les accumulent, la dernière les a tués. Le dos s’efface pour dévoiler le visage marqué, plus sombre, plus creusé. Guerres accumulées ont continué de façonner le Nielsen. Corps criant de fatigue, il n’en garde pas moins sa prestance. Posture bien droite et imposante. Visage impassible qui ne le quitte jamais comme une vieille amie. Il n’a rien de pitoyable, il semble juste plus vieillit.

Les excuses sont refusées. Elle plaide l’obligation des moeurs. La réaction normale. Une réaction faussée. Ses excuses sont sincères, mais il n’attend pas à recevoir son approbation. Énoncés pour elle, parce qu’elle le mérite. Pas pour lui. Il ne cherche pas à se racheter. Il le sait, il l’a compris. Il est tout aussi monstre qu’elle.

Colère froide. Processus sain. Presque rassuré qu’elle se protège. Ils se sont mutuellement trahis. Il ne faut plus que cela arrive. Il en est sûr, ils ont appris de leurs erreurs. Coeurs de pierre. Ils ne laisseront plus personne les atteindre et pourtant … Plus il l’observe, plus il a mal. Blessure à vif, blessure vivante. La distance ne l’a pas guéri, elle lui a juste ouvert les yeux sur certains points. La pensée plus muable. Moins fermée et clôturée.

Le besoin féminin à la vengeance est presque palpable. Intérieur, il prie pour qu’elle ne franchisse pas ce pas, parce qu’il se forcera au chemin qu’il ne veut emprunter. La guerre, il n’en veut pas avec elle. Pas celle faite de chair et de sang.

Ils auraient pu se quitter là mais Nast’yan poursuit sur le chemin de la fureur. Des mots qui coupent et qui tranchent. Les lettres sont brûlées. Elles ne sont que des mensonges.

- Je ne t’ai jamais menti. Même quand la vérité était dure à entendre.

Alors que lui, il s’est senti dupé. Encore maintenant. Il n’arrive pas à lui faire totalement confiance. Persuadé qu’elle lui cache d’autres desseins noirs. D’autres révélations qui ne seront qu’un coup de plus pour l’abattre. Quant à ses lettres, il n’a pas eu le courage d’y toucher. Elles sont restées dans ce tiroir, rangées. Artefacts conservés. Il n’est pas prêt à y faire face.

Soupir retenu, il la regarde. Tout deux tendus et rigides. Distants. Dans ce lieu où ils sont accueillis, ils ne sont pas libres. Mots et gestes ne peuvent s’exprimer sans censure. Dans un écho à son geste il recule également. Plus elle est loin de lui et plus il la sent en sécurité.

Un mois plus tôt, il lui a demandé de partir. De quitter Astragan pour assurer sa survie. Éviter que leur secret porte des conséquences plus dramatiques. Elle est restée. Montrant une résistance certaine. Une opposition à lui. Il n’est plus rien pour elle. Ainsi l’illustre-t-il, alors qu’il s’est enfuit dans une région qu’il déteste. Un besoin de se couper des autres. De se recentrer sur lui. De retrouver sa foi.

Devant elle, une scène à laquelle il a longuement songé mais une fois teintée de réel, il perd ses mots. Il ne sait pas quoi faire, quoi dire. Il se tient là, droit et mains croisées dans le dos. L’avant-bras garde encore la cicatrice de leur passion destructrice. Tout deux marqués au fer rouge. D’une manière ou d’une autre. Tous les mots qui lui viennent en tête se meurent. Il se sent stupide. Ridicule. Tout ce qu’il dira ne portera aucune légitimité. Tout deux bourreaux, tout deux victimes.

- Je vois que tu es restée à Astragan.

L’interne pensée sort pour se manifester. Sa bouche se crispe. Dans le jugement que l’idée est mauvaise. Celle de rester à la Capitale. Il demanderait bien une mutation, mais il est progressivement lié à la famille Impériale. Peut-être devrait-il songer à retourner à Djerholm ? Il n’a aucune idée de quelle forme prendra son avenir.

- Tu as affaires avec les Havilliard ?

Les sourcils se froncent, ride du lion qui se creuse. Chasseur de primes, il peine à trouver un sens à sa présence au Palais.




Dernière édition par Seth Nielsen le Lun 13 Juil - 21:06, édité 1 fois
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Nast'yan Lazarys

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyLun 13 Juil - 20:28

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Colère froide. Colère qui se voulait destructrice. Nast'yan s'y accrochait simplement pour ne pas retomber dans le gouffre dont elle avait eu tant de mal à s'extraire. Il avait causé plus de dommage qui quiconque, il avait endommagé les seuls sentiments qu'elle avait jamais cultivé. A présent, la Métisse avait la sensation que tout s'était éparpillé sous une glace anesthésiante. Parce que derrière cette colère, il n'y avait qu'un vide vertigineux, plein d'amertume et de douleur.
La Métisse n'avait pas envie de voir au-delà, elle ne voulait plus creuser, parce qu'elle savait, elle savait que le pire pouvait l'attendre au détour de sa curiosité. Alors, elle se contentait de cette distance au monde, et de ce désenchantement à l'Autre.
Elle n'y croyait plus.
Vraiment. Cette fois.

Regard désincarné qui se rivait sur les traits du Nielsen alors qu'il lui faisait face. Elle se détestait pour cette capacité à lire au-delà de son apparence rigide. Elle se détestait pour ces questions qui naissaient dans son esprit malade. Intuitivement, l'inquiétude avait envie de se faire la part belle, mais Nast'yan le refusait. Il ne méritait pas son inquiétude. Il ne méritait rien d'elle. Plus maintenant.

Silencieuse, elle aurait pu simplement se détourner et le laisser là. Elle avait porté son coup, elle avait fait ses dégâts. Pourtant, la résultante ne lui offrait qu'un goût de cendre. C'était étouffant et loin d'être satisfaisant, ça n'égalait pas la douleur ressentie, ça n'égalait pas ce malaise intérieur qu'elle s'évertuait à ignorer, sous couvert d'une froideur et d'une colère de façade.
Ça n'égalait rien.
Et rien que pour ça, sa colère gagnait en intensité. Contre lui, et éternellement contre elle.
Il ne méritait plus son attention et ses sentiments.
Il ne méritait rien. Plus maintenant.

Elle se le répétait, encore et encore. Pour en imprimer sa psyché, pour s'en convaincre alors que son regard continuait de le scruter. Farouche d'apparence, implacable d'expression, elle se refusait à ses sentiments et surtout, elle refusait de lui montrer avec trop de clarté.
Seth avait perdu sa confiance.

Les mots du Soldat raisonnaient finalement, en écho dans ce lieu si mal choisi par le destin, et dans son esprit. Il ne lui avait jamais menti.
Jamais ? Elle en doutait. Elle doutait de tout, de toutes ses paroles et même de ses regards. Peut-être que le Palais retenait un geste malheureux finalement ? Peut-être qu'en d'autres circonstances, il aurait achevé ce qu'il avait commencé ? Immondes pensées qui illustraient la confiance bafouée.. L'hybride y croyait.

« La vérité a surtout été dure à subir. » Subir. Le mot était choisi avec soin et articulé avec crispation alors que dans l'inconscience du geste, elle glissait ses doigts à sa gorge.
Réalisant son geste, elle l'avortait en faisant retomber sa main lentement, avec un naturel travaillé. « Ça ne colle pas. » Qu'elle lançait finalement abruptement. « Tu as forcement menti parce que les gestes ont parlé pour toi. » C'était ça, sa vérité à elle. C'était ainsi que le temps avait solutionné le nœud improbable de leur séparation.

Il avait forcement menti, c'était impossible. Le regard se détachait et voguait un instant alors qu'elle s'accrochait à cette idée.
Il avait forcement menti, on ne pouvait se faire autant de mal volontairement. Elle refusait d'y croire.

Recul qui se faisait de part et d'autre, Nast'yan en revenait au Soldat en le voyant se joindre à son mouvement. Instinctivement, elle percevait ce geste comme un nouveau rejet. L'esprit distordait chaque action, pour la conformer à cette nouvelle réalité qu'elle avait dû accepter par la force des choses.

Lorsque finalement le geste s'alliait à la parole, la Métisse se braquait instinctivement en ancrant son regard contrarié dans celui de son ancien Amant.

« Et pourquoi est-ce que je ne resterais pas à Astragan ? Je n'ai rien à me reprocher. » Elle le défiait d'un regard furieux alors que les mots conservaient une inclinaison linéaire, presque trop sereine. « Que je sois une indésirable à tes yeux ne conditionne pas ma vie. Je ne m'excuserais plus d'exister, pour.. Personne. » Surestime qui lui revenait en pleine face dans le déroulé de ses mots, Nast'yan flanchait sur la fin de son propos. Le timbre se brisait en la trahissant misérablement.

Mais elle se reprenait. Rapidement. Un raclement de gorge plus tard, l'expression se lissait de tous sentiments, de toute réaction. Elle luttait. Contre elle-même. Contre lui.

Instinctivement, elle préférait se raccrocher à cette colère qui l'animait en toile de fond. Elle s'y raccrochait pour alimenter sa détermination et sa résilience. Alors, à la question du Soldat, elle plissait les yeux en l'observant.

« C'est si improbable pour toi ? » Déjà, elle était accusatrice, fatiguée d'être mésestimée pour sa nature ou sa vocation. « Il faut croire que je sais faire autre chose que de me salir les mains. Ça me rend un peu moins misérable en comparaison de tes.. Compatriotes ? » L'ironie saignait l'air, sans demi-mesure, avec virulence.
Sauvage, elle l'avait été par le passé ; Et encore aujourd'hui, elle était décidée à ne plus laisser quiconque lui marcher sur les pieds, y compris le Soldat.

« Je ne te demanderais pas ce que tu fais ici, ton allure parle pour toi. » Et moins elle en savait, mieux elle estimait se porter. Pour autant, la provenance présumée du Nielsen était analysée et elle devinait la possible rencontre avec Cressida.
Pour autant, elle espérait se tromper.
Naturellement, l'entrevue avec la Princesse lui revenait en tête et elle avisait longuement Seth.
Cressida aussi avait menti dans ses espérances ; L'une réussirait l'impossible où l'autre trouverait le bonheur, qu'elle lui avait dit.
Mensonge.
Putain, fait chier. Pensa-t-elle en s'arrachant à ses pensées.


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Seth Nielsen

Seth Nielsen

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Ombre : Felicia Blackwood.
Peuple : Humain.
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Affect : Célibataire, dans un amour longue durée avec sa carrière.
Métier : Lieutenant d'Astragan.
Faction : Ordre des Cendres | Armée Rouge.
Errance : Après quatorze ans de carrière à Nythsari, il est affecté à Astragan depuis cinq ans.
Inventaire : Fusil de recrue (∞ balles normales et lyrium) | Kit d'injection (7 doses) | Dague sifflante | Potion soporifique (1) | Kit médical (1)
Crédits : .huntingpearls (crackship), ellaenys (avatar, gifs), soldiers eyes. (icons), vocivus, miserun, astra (sign), tamino (text)

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyMer 15 Juil - 17:38

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Deux entités se faisant face. Les mots sonnent creux. Le dialogue sourd. Chacun campé sur sa position. Chacun chérissant son point de vue. Dans la maladresse et la difficulté de comprendre ce qu’ils ne sont pas.

La vérité a surtout été dure à subir. Les gestes illustrent la parole. Elle mime sa perte de contrôle. La folie le dévorant. Soldat apeuré dans un systématique de défense, suite à l’aveu de cette magie jouée sur lui. À cette strangulation, au rappel de ce furieux instant, les sourcils se froncent. Dans la mise à mal de se positionner. Il n’a pas fait exprès mais cette justification n’a pas sa place sur le pragmatisme de l’action. Lui, la dague a enfourché sa chair. Un avant-bras qui aurait pu être autre chose, une cible plus mortelle. Elle n’avait pas fait exprès et ça, il a pu passer au-dessus car les blessures physiques ne l’effraient pas.

Là où elle l'accuse, il n’est pas d’accord parce qu’ils ont failli se tuer mutuellement. Il aurait aimé qu’elle comprenne son traumatisme. L'angoisse liée à ce pouvoir sans consentement. Une requête impossible. Elle est jeune et farouche. Les actes sont pris au premier degré. Elle brûle et se consume. Il l’aime ainsi. Encore.

- Elle a été dure dans les deux sens Nast’yan.

La tête légèrement surélevée. L’air froid fige son expression mais la voix tonne d’un calme presque apaisant. Il comprend les rouages d’un automatisme de défense, celui d’un esprit Lazarien. Il est devenu ennemi autant qu’elle est ennemie. Le visage se secoue, signe par la négative sous la tonalité d’un mensonge opposé aux gestes. Sa vérité à elle le heurte. Il ne supporte pas qu’elle tourne les choses dans cette illusion destructrice.

- Je ne t’ai jamais menti sur qui j’étais. Jamais. Pas une seule fois. Je n’ai pas joué sur deux tableaux pendant deux ans. Qu’est-ce que tu attendais ? Que je t’accueille les bras ouverts en apprenant que tout ça n’était qu’un jeu ?

Dans le contrôle, à encaisser au maximum sans lui rendre ses attaques, une faille se naît. Coule sous l'injustice. Comme elle, un tas de choses s’emmêlent et n’ont aucun sens. Il a mal autant qu’elle a mal. Il aimerait tout effacer mais il n’y parvient pas. Il ne veut pas, tomber dans cette immaturité à pointer lequel est le plus faux, le plus souffrant. Il ne veut pas l’accabler.

Astragan. Pour sa sécurité, il lui a demandé de partir. Elle s’y refuse, aveuglée par la dangerosité de leur relation, même si elle n’est plus, ils sont liés par le secret. Deux anciens amants, deux nouveaux adversaires.

- Tu mélanges tout Nast’yan.

Indésirable. Se pense-t-elle vraiment attribué de ce trait par Protecteur passé ? Sa main vient frotter son front pendant qu’un soupir s’échappe. Avec elle, la situation n’est jamais simple. Des excuses lui semblent essentielles mais l’Hybride bataille comme une Acharnée. Jeunesse écorchée.

Le mélange continue son expansion. Amalgame sur l’Armée. Amalgame sur une question bénigne. Tout ce qu’il est et représente, n’est qu’un symbole de force à l’opposition. La césure frappante. Venin au bout des lèvres. Elle lui révèle sa nature et n’accepte pas qu’il lui faut du temps, pour accepter et déconstruire ses schémas. Là à présent, tout ce qu’il observe, c’est sa hargne. La même que sur la bataille d’Oceara, celle qui opposent deux clans. Ainsi elle l’a catalogué.

- J’estime que tu mérites des excuses. Je ne les fais pas pour moi. Je sais ce que j’ai fait et je vis avec. Si tu te sens mieux avec les conclusions que tu as faites, parfait, mais chacun d’entre nous est responsable de ses erreurs.

Le sang froid se dilue parce qu’il la trouve injuste. Elle s’est dévoilée Hybride où il a pour obligation de l’arrêter. Lèvres closes sur son secret, l’épée de Damocles menace au-dessus de leur tête. Il n’a pas eu de répit depuis cette histoire. Entre le retour chargé de son Capitaine, les retrouvailles de Talevir, son ancien Commandant qui lui ordonne de venir sur ces docks qui l’ont longuement terrorisés. Il est noyé sous les vagues du destin. Elle a le don pour faire ressurgir le tout à la surface, en un claquement de doigts insupportable.


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Nast'yan Lazarys

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Affect : Nocive de coeur, glacée de l'intérieur | Parfois, on la surnomme « Carrière ».
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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyMer 15 Juil - 20:06

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Les circonstances. Les circonstances n'avaient que trop peu laissé au temps l'occasion de faire son œuvre. Là où il aurait dû apaiser les traumatismes, il se retrouvait finalement à les exacerber. Mise en exergue douloureuse qui avait fait chuter dans les abimes d'amertume Nast'yan, elle ne voyait plus que son point de vue. Celui d'un abandon sans explication, d’un lâcher-prise qui avait suivi un acte de violence qui l'avait marqué.
Finalité qui aveuglait tout le reste, la Lazarys s'y raccrochait avec acharnement. Parce qu'elle était déjà passée par là, parce qu'elle avait déjà subi une tentative similaire dans sa jeunesse. Écho qui provoquait l'amalgame, les illusions avaient ajoutés leur grain de sel dans la machinerie infernale de son esprit.

Un mois de silence. Et finalement, elle se retrouvait face à un Soldat droit, qui lui offrait des excuses convoitées mais difficilement assimilées.
Alors, intérieurement, la rage s'installait en maitresse désirable. Prête à déverser son venin, prête à écorcher à vif la peine anesthésiée, tout juste surmontée.
Rien n'était fini, tout n'avait été placé qu'en attente.
En attente d'un nouveau cataclysme.
D’un nouvel affrontement.

C'était ce qu'elle se disait, la Métisse. Elle était persuadée qu'ils ne pouvaient plus que s'affronter, peut-être se haïr, à défaut de s'aimer comme elle se l'était naïvement imaginé.

Regard glacial qui se plissait lorsque Seth lui renvoyait cette vérité, avec ses airs figés : La vérité avait été dure dans les deux sens.
Elle se braquait. Encore. Dans l'humeur d'un tempérament lunaire, parfois volcanique, elle se contenait pour autant, le fixant avec une colère et une incompréhension palpable. Comment pouvait-on rejeter avec tant d'opiniâtreté quelqu'un qu'on affirmait aimer, jusqu'à là ?
C'était sa question. A elle.
La plus importante.

Enfermée dans son mutisme, elle l'écoutait dérouler ses accusations, dans le plus grand des calmes, et elle captait aisément les sous-entendus.

Un jeu.
Il pensait vraiment qu'elle avait joué ? Comment pouvait-il penser qu'elle s'était jouée de lui ? Elle avait tout foutu en l'air, dans l'espoir d'une intimité teintée d'honnêteté. Elle ne l'avait pas fait pour elle, elle l'avait fait pour eux.

Furieuse.
Elle était furieuse en le regardant agir et parler. Elle était furieuse du lieu, des circonstances qui entravaient leur liberté de mots. Nast'yan aurait voulu lui hurler dessus, avec hargne. Lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre son point de vue. Et l'inverse ? Et son point de vue à lui ? Bonne question.

Le regard irrité voguait sur les alentours déserts alors qu'elle finissait par s'avancer, sous l'impulsion de son humeur, pour s'arrêter sous le nez du Soldat. L'Ecorcheuse cliquetait dans les airs, dans une fausse envie de le blesser comme il avait pu la blesser. Dans l'esquisse d'un prêté pour un rendu dont elle était incapable de s'acquitter. Parce qu'à cette distance, elle le sentait ; Elle était tiraillée entre le fait d'être proche, trop proche, à portée de ces mains qui l'avaient meurtri, et le fait d'être près de lui, bien trop près de lui et de son besoin à l’agonie. Son besoin de lui, de sa présence. Ça la dépassait.. Elle le sentait.

Le regard céruléen revenait se braquer dans le sien alors qu'elle baissait le ton, jusqu'à ne se rendre audible que par lui. Rien que lui.
« Comment oses-tu ? Je n'ai jamais joué, jamais avec toi. J'ai toujours été honnête, quitte à ce que ça me coute. Je t'ai laissé voir ce qu'aucun autre n'a jamais vu, je t'ai livré ce qu'aucun autre n'a entendu. Je t'interdis de mettre mon honnêteté en doute ou même mes intentions. » Qu'elle lui soufflait sous le feu de sa rage.
Mâchoire crispée, elle retenait bien des mots, bien des propos qu'elle aurait voulu laisser s'échapper. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment.

« Et je ne suis pas la seule, à tout mélanger, Seth. » Qu'elle appuyait, d'un ton faussement moralisateur, qui se conjuguait avec le timbre du Nielsen. La provocation était lancée à la volée et considérée comme amplement méritée.

Prête à se détourner, elle s'arrêtait à ses nouvelles paroles et fronçait les sourcils un moment tandis que son regard guettait encore les environs, avant d'en revenir à son ancien Amant.
Peu à peu, la rage fissurait la colère froide de l'Hybride pour laisser transparaitre une douleur considérée comme injuste. Injuste et intolérable.

« Tu aurais dû m'achever, Seth. Tu aurais dû, ça aurait été moins cruel que l'abandon. Je t'avais dit que c'était ce que je craignais le plus, et tu l'as fait quand même. » Les mots étaient à peine audibles, dans une volonté de discrétion. Pour autant, ils vibraient d'une rage et d'une douleur intact. « Mes erreurs, j'étais prête à tout pour les rectifier. J'étais prête à tout pour essayer, là où toi, tu as juste fui. » Après un moment d'hésitation, elle s'écartait de quelques centimètres, focalisée sur l'idée même de sauver les apparences là où elle peinait à garder la face. « Les conclusions.. Quand il n'y a personne pour argumenter en face, elles se font comme elles peuvent. »

Les mots s'achevaient sans conviction alors qu'elle secouait le visage négativement. Il ne le saurait jamais, combien elle avait été prête à lui pardonner, à tout excuser, lamentablement. Simplement parce que c'était lui, parce qu'elle aurait aimé comprendre. Les évènements, Nast'yan les avait revécus encore et encore. Et la seule idée du rejet suivi de l'abandon en était ressorti.

« Je mérite mieux que des excuses balancées au détour d'un couloir, parce que tu es devant le fait accompli. » Son esprit bloquait, elle n'arrivait pas à y croire. Elle n'y arrivait pas. « On méritait mieux que.. Ça. » Qu'elle achevait dans un soupir avant de se détourner. Déjà, elle s'en voulait d'avoir verbalisé sa pensée, parce qu'il ne devait plus y avoir de On, dans leurs équations. Tout avait été balayé, achevé et enterré.

Dans son mouvement, Nast'yan apercevait ces deux silhouettes qui se dessinaient aux détours des couloirs. Si l'une lui était inconnu, la seconde attirait son attention et sa suspicion alors qu'elle se tendait instinctivement en coulant un regard sur les alentours.
A force d'arpenter ces couloirs, de découvrir ces murs, elle en connaissait quelques portes. Alors, sous son éternelle impulsion, elle attrapait la main de Seth pour l'embarquer en quelques foulées rapides et silencieuses. Une porte était prise, révélant un intérieur obscur et étroit.. Tant pis ! Elle le faisait entrer et en faisait de même pour refermer lentement la porte, sans un bruit. Un soupir plus tard, elle observait les quatre murs rapprochés, l'obscurité ambiante et la proximité du Nielsen.

« Et merde. » Qu'elle jurait dans un murmure en se rendant compte qu'elle venait de les enfermer dans un placard. Retournant à son silence, elle veillait au passage. Les pas se faisaient entendre ainsi que les voix, et à cela, elle mimait le silence à Seth, d'un index placé sur ses lèvres.


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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyVen 17 Juil - 13:40

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Le choc. Les entrailles qui se serrent. Le coeur qui s’arrête. Claque béante commanditée par l’univers sous les mots d’antan soufflés : je suis hybride.
La rage qui se puise dans la trahison. Douze ans sous le silence mortel. Traduit par l’Amante par la découverte récente. Deux ans plus tôt. Aveux fournis dans un besoin de sincérité. De les renforcer. Eux. Suite aux sentiments partagés. Nommés. À la cruelle mise en bouche d’un : est-ce que tu m’aimes ?
Le vide. Corps féminin s’effondre sous l’épuisement. Le feu s’éteint et s’étouffe sous les heures de la nuit.
Les blessures. Réveil en fanfare. Nast’yan danse sous l’illusion. Illusion qu’il ne comprend pas. Dans l’engrenage monstrueux d’un quiproquo jusqu’à cette lame qui se plante. Au bon vouloir de la débarrasser de l’arme blanche, les gestes s’enchaînent et se clôturent dans le sang. Le sang ne l’effraie pas, il fait partie de sa vie, de ce triste quotidien qui guette un Soldat.
Coup mortel. Insomnie joueuse. Début d’un manque au Lyrium qui se cumule à ses nerfs retournés. Sous la question terrible d’un : est-ce que tu as usé de tes pouvoirs sur moi ? La réponse favorable réveille les démons enfouis. Aveuglé par la haine d’une magie manipulatrice des corps, de son corps, l’Homme de Rouge court-circuite. Moment prêt à s’engager dans la sensualité d’un couple chavire au tragique. Les voix lui soufflent qu’elle n’est qu’un monstre. Fae, hybride, tous les mêmes. La main vient s’emparer de la gorge pour la priver de son air. Dans les dernières secondes cruciales, les voix se stoppent. Les regards se croisent. Il la relâche. Horrifié. Amants Monstrueux. Conclusion forcée dans la culpabilité. Un mélange de tout. Un camaïeu d’émotions. Un brouillon infernal. Il n’est ni blanc, ni noir. L’âme nuancée d’un tas de gris.

Jeu douloureux. Comme tous ces Fae croisés. Joueurs malsains de leurs pouvoirs. Il perçoit le vice qui la colore mais la conclusion ne se tient pas. Pourquoi avouer si son but n’est qu’une vaste manipulation ? Pourtant, sous le feu de sa rage, sur la révolte qui touche son intégrité, elle s’enflamme et il se laisse embarquer.

- À t’entendre parler, tu es blanche comme neige.

Rire avorté. Cracheur d’un mépris semi contenu. Les traits de son visage se tendent. Cet entretien le fatigue. Il perd le contrôle. Lentement. Tout ce qu’il déteste. Encore plus entre ces murs couverts des yeux et d'oreilles corneilles. Messagères du Royaume. Reine des secrets dévoilés. Les provocations entre les Déchirés se poursuivent. L’approche du corps féminin l’inconforte car il lutte dans ses mécanismes. Les reflets tendres auquel il s’est habitué que trop vite.

Tu aurais dû m’achever. La stupeur placardée sur son regard d’ébène. L’impulsion le pousse à lever la main pour saisir son avant-bras. Geste manqué, elle se recule. Elle désigne sa fuite. À ses conclusions qui se font d’elle-même dans le néant d’un échange. Coup de grâce. Il perd son masque. La bouche s’entrouvre sous cette chute cardiaque. Souffrance doublée par ses pensées tissées.

- Ce n’est pas ça.

La tête sous l’eau, elle ne l’écoute pas. Sonné par tout ce qu’il entend. Situation critique, toujours plus critique. Ils en sont spécialistes.

- Ce n’est pas ce qu’il s’est passé…

Alors que l’ancienne Amante se détourne, une voix résonne. Celle qui reconnaîtrait d’entre tous. Mentor et modèle. Celui à qui il ne sait pas mentir. Le coeur palpite sous la panique de le retrouver. À cette obligation de régler quelques erreurs de hiérarchie. Il a répondu sous la tutelle d’un autre. Un luxe qui se paye sous la guerre des égos. Un supérieur favorisé pour un autre, bien que la Vérité soit plus complexe.

Entre agitation et instinct, il attrape sans ménagement la main de la Sulfureuse. Son regard se relève en constatant qu’ils sont animés d’un besoin similaire. Fuir, mais fuir à deux. Nast’yan mène la danse et ils se retrouvent… dans un placard.

Hormis le comique de la situation, les comportements sont presque lâches, mais il n’est pas d’humeur à accumuler les problèmes. L’urgence se tourne vers l’Hybride délaissée. Proximité forcée qui le tue. Les effluves de son parfum animent ses souvenirs nostalgiques. Elle est sa faiblesse.

- Nast’yan…

Instinctivement il se penche vers d’elle, lâche un murmure près de ce qu’il pense être son oreille, là où l’obscurité est reine. Son regard a encore besoin de temps pour s’adapter au paysage sombre.

- Je suis parti de chez toi, certes, mais il y a eu un concours de circonstances qui m’ont retenu à Nythsari.

Voix et pas se font plus progressif. Il se tait un instant et apprivoise cette nouvelle luminosité. Il se crève de cette proximité. Bulle d’intimité et salle de torture. Sa main cherche à l’arrière un mur sur lequel s’appuyer. Le dos s’y cale, puis le longe d’un mouvement vers le bas pour s’asseoir. La main frotte son visage énergiquement pour reprendre ses esprits.

- Je n’ai jamais voulu te faire de mal, j’en suis incapable, je t’aime trop pour ça.

Sensation d’isolement, il souffle ses mots qui le hantent depuis des semaines. Douce ironie. Il l’a blessé mais il s’accroche à cet éclat l'empêchant de passer le cap. À la réalisation tragique de ses sentiments plus fort que son devoir.

- J’ai mes démons moi aussi, mais ça n’excuse rien, je ne cherche pas ton pardon, je ne le mérite pas, j’avais juré de te protéger.

La gorge se noue sous ces derniers mots. L’engagement est une promesse sacrée pour cet homme de foi. La culpabilité le ronge sous de multiples facettes.


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Nast'yan Lazarys

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyVen 17 Juil - 19:38

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À t’entendre parler, tu es blanche comme neige. Ironie méprisante qui lui ressemblait, plus à elle qu'à lui. L'expression de Nast'yan se froissait, tout à la fois dans l'incompréhension et la susceptibilité. Osait-il vraiment jouer à ce jeu avec elle ? Un claquement agacé passait ses lèvres alors qu'elle l'observait fixement.

Être blanche comme neige, elle ne l'avait jamais prétendu. Avec personne. Consciente bien plus qu'il n'en fallait, de sa condition et de sa nocivité, elle s'y était accoutumée avant que le Soldat ne se fasse une place tangible dans son existence. Jusqu'à là, elle ne s'était habituée qu'à son spectre, lointain, à l'influence moindre. Mais dès lors il s'était retrouvé face à elle, Seth avait bouleversé ses habitudes. La Métisse s'était alors prise les pieds dans ses envies de faire mieux, dans ses envies d'honnêteté, et de transparence. Pourtant, elle le savait ; jamais elle ne pourrait l'être totalement. Pour les rôles qu'elle ne cessait d'endosser, pour l'existence qu'elle avait choisie.

Pour autant, Nast’yan était piquée à vif par l'acidité du mépris dont faisait preuve son ancien Amant. Ainsi, elle le toisait un moment. « Je n'ai jamais dit une telle chose. Mais avec toi, je fais de mon mieux. » Qu'elle lui balançait sur le coup d'une irritabilité qu'elle ne prenait même pas la peine de cacher.

Une irritabilité qui se conjuguait à merveille avec ce mal-être qu'elle avait combattu avec tant de difficulté lors du mois passé.
Ce vide, elle ne parvenait pas à l'oublier. Cette douleur, elle lui était devenue familière.
Acharnée de la vie, elle en regrettait pour autant d'être aussi têtue.

Alors oui, il aurait dû l'achever. Pour se soulager, lui, et ne pas la laisser, elle. C'était ainsi qu'elle voyait les choses. Fondamentalement, la violence de leur dernière rencontre avait laissé ses marques, mais non pas seulement dans la brutalité de l'acte, mais bien plus dans l'après. Dans ce silence qui s'était installé, et cette solitude qu'elle avait tant crainte.
Nast'yan s'était finalement retrouvée seule, face à elle-même et sa monstruosité avec l'amertume du rejet de l'autre. L'absence n'avait fait que creuser le gouffre déjà présent de ses insécurités qu'elle dissimulait derrière sa désillusion.

Ce n'est pas ce qu'il s'est passé.. Pour elle, si. Le regard rivé sur le sien un moment, elle n'avait aucune réponse à confronter. Parce que ce n'était pas un concours des tords, ni des raisons. Prête à s'éloigner, prête à se détourner, l'engrenage se mettait plutôt en marche.

Et au lieu de fuir simplement en le laissant là, la Métisse se raccrochait à ces réflexes qui liaient le Soldat à l'Hybride. Elle l'embarquait jusqu'à se planquer .. Dans un placard.

Cachette de fortune qui n'était pas celle escomptée, elle s'acclimatait pourtant avec plus d'aisance à l'obscurité que son ancien amant. Simplement par la force de l'habitude et de l'expérience. Habituée à vagabonder dans l'obscure ou la nuit, elle avait aiguisé sa vue et parvenait déjà à distinguer les contours de Seth, là où il était encore totalement perdu.

Ainsi, lorsque son prénom raisonnait, elle plissait les yeux afin de le voir faire et se confier à.. Un balai. Lèvres pincées, elle levait sa main avant de se raviser. Non pas pour éviter tout contact mais simplement, pour - dans un ensemble de cliquetis - défaire l'écorcheuse de son doigt et la glisser dans sa poche.
Se blesser, ils l'avaient déjà fait. Elle voulait éviter de réitérer la situation.

Arme discrète qui échouait dans la poche de sa veste, elle finissait par glisser une main à son épaule.

« C'est un manche à balais.. » Oui, et un manche à balais n'avait pas d'oreille, ni ne s'appellait Nast'yan. Normalement.
Aveu qui finissait par s'impacter dans l'esprit de la Métisse, elle réagissait à retardement. « Mais qu'est-ce que tu faisais à Nythsari ? Tu n'aimes pas trainer là-bas. » Ça sonnait comme une évidence pour elle, tandis que les contours du Nielsen se précisaient peu à peu.

Sa proximité l'aimantait prodigieusement, et pour autant, elle aurait voulu s'éloigner, pour garder l'esprit clair et l'amère conviction intacte. Néanmoins, l'endroit ne s'y prêtait pas, et la Lazarys luttait, bien plus contre elle-même que contre le Nielsen.

Là, elle le percevait à peine s'éloigner, se reculer, pour atteindre le mur et elle devinait tout juste qu'il s'était installé au sol. Pour autant, c'était sa révélation qui la figeait, qui lui faisait un peu tout oublier.

Esprit en ébullition et souffle qui s'accélérait. Pourquoi lui faisait-il ça ? Ça n'avait plus aucune logique. Ça n'avait plus de sens. Il l'avait laissé, il ne pouvait pas l'aimer. Sentiments bercés d'un manichéisme dont elle ne parvenait pas à s'arracher, malgré le paradoxe même de son existence et de ses influences, Nast'yan se noyait dans ses réflexions, qu'elle ponctuait d'un.. « Mais non. »

Non, ça n'était pas possible.
Pas qui se faisaient, elle butait contre le fameux balai aux déclarations dont le manche venait claquer contre son front avec vigueur. Une exclamation se retenait entre ses lèvres, se transformant en couinement alors qu'elle aurait pu jurer que le karma tentait de lui remettre les idées en place.

Dans la précipitation, la Lazarys avançait en dégageant le balai de malheur qui se fracassait plus loin. Puis elle butait, et finalement, tombait littéralement sur Seth. Chute plus comique que dramatique, elle se ramassait sur le Soldat en jurant et pestant.

« ..Punaise, fait ch.. Ça va ? » Proximité consommée, Nast'yan s'assurait de l'état du Nielsen en glissant la pulpe de ses doigts sur son visage, puis ses épaules. Et finalement, dans son exploration, elle réalisait leur distance moindre, voir quasi-inexistante.
Panique à double sens qu'elle ne parvenait pas à canaliser ; Elle ignorait ce qui était le pire. Entre ce besoin renouvelé de sa présence, ou le souvenir de leur séparation.

Les derniers mots de Seth mettaient tout en suspend alors qu'elle finissait par poser son front contre le sien. Ses gestes, la Métisse ne les expliquait pas, ils n’étaient que le fruit de leur lien, de ce qui les unissait malgré eux. « Le pardon n'est pas une affaire de mérite, Seth. On.. » Les mots se murmuraient et pourtant, elle s'arrêtait.

Parce que les fracas précédents avaient attiré l'attention vers la porte et elle entendait les pas se rapprocher du placard. Souffle contenu, Nast'yan posait une main sur la bouche de Seth pour lui mimer de ne plus faire un-seul-bruit.
Les doubles pas laissaient présager une double présence. Et au travers de la porte filtrait une conversation décousue.

« Tu n'as pas entendu un truc, toi ? »
« Non, pourquoi ? »
« J'aurai juré que ça venait du placard. Mais j'ai dû halluciner.. Bon, de toute manière, je dois aller nettoyer la chambre de Madame. »
La poignée de la porte du placard s'activait et le geste restait en suspens.
« ..Non mais attend, il est quel heure déjà ? Elle n'en est pas sortie, aujourd'hui, non ? »
« Je n’en sais rien, je n'ai pas le droit d'approcher. »
Nast'yan gesticulait d'inconfort face à la situation et la crainte de se faire.. Attraper.  Sa première pensée était de se dire que s'ils se faisaient prendre, elle ne saurait jamais expliquer ça.
Jamais.

Les scénarios défilaient dans son esprit alors qu'elle finissait par se détacher après un murmure échoué à l'oreille de Seth. « Je vais tenter un truc. »

A quatre pattes dans le placard, elle avançait lentement pour ne buter contre rien. Visage qui se rapprochait du sol, elle louchait sur le dessous de porte qui laissait filtrer la vue des pieds de la servante prête à ouvrir la porte.

Tentant de se concentrer, l'Hybride canalisait un soupçon de magie pour le diriger vers cette servante en se focalisant sur ses intentions. L'effet ne fut pas immédiat, au contraire. La magie rampait, glissait, ne s'accrochait pas. Nast'yan en eu presque un couinement face à la difficulté de la procédure et finalement, la cible s'imprégna des ténèbres.

« Ouais, bon. Non mais ça me saoule, j'irais plus tard. J'ai faim là, je vais aller manger un bout avant qu'ils aillent tous se goinfrer et qu'il ne reste plus rien. »
« Euh.. Tu peux pas.. »
« Rien à foutre ! J'AI FAIM J'TE DIS ! »
L'une s'éloignait avec désinvolture alors que l'autre la suivait au trot. Nast'yan soupirait.

« On a frôlé la catastrophe.. » Qu'elle soufflait en se laissant poser, assise. Oui, vraiment, ils avaient frôler la catastrophe.. C'était le cas de le dire. Elle remontait son regard sur Seth dont elle devinait à présent pleinement les contours.


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Seth Nielsen

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptyVen 17 Juil - 21:33

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L’achever. Cruauté prononcée. Démon au corps il s’y est laissé prendre. De trop longues secondes. Le Soldat avide de justice. Justice dictée sous l’Ordre des Cendres. À l’éveil de son vieux traumatisme. Interrupteur de l’horreur. L’humain, l’homme épris de la compagne, reprend le dessus dans l’odieux constat. La honte. L’honneur et les principes bafoués. Scène décisive où en son feu, il constate qu’il est incapable d’aller au bout d’une exécution de cette ampleur, de la porter à la douleur.

Son absence, motivée par l’infamie, l’a poussé à l’esquive. Enchaînement millimétré, le retour de Miraz alimente la catastrophe de sa vie. Il quitte Zeherim dans l’impulsion d’un orgueil frappé. Nythsari sonne comme un improbable réconfort, poussé par ces vieilles habitudes, celles où il se réfugiait durant ces quatorze années au service tumultueux, dans le Royaume sableux.

Pèlerinage. Talevir. Vestige d’un Temple du Soleil à l’histoire lourde. Ville de ses anciennes permissions à l'autorisation de quitter le Cercle pour souffler. Place favorite de nombreux soldats, symbole de puissance de l’Armée, malgré le tragique environnant.

À l’approche de ceux qu’ils veulent fuir, bien plus qu’ils ne veulent se fuir eux-même, les anciens Amants se retrouvent dans une cachette de fortune. Placard à balais. Iris sombres prennent du temps à s’adapter au climat visuel, il tente de communiquer avec Nast’yan mais il se retrouve stupidement à parler aux fournitures.

Le ridicule ne tue pas, le ridicule rend plus fort. Il se racle la gorge sous le constat énoncé par la bonne interlocutrice. Le message lancé est pourtant intercepté. Elle l’entend parler d’un Nythsari qui d’ordinaire, il hait tant.

- Je suis parti en permission, c’était une histoire de deux jours pour faire chier Miraz mais en me sachant sur place, Viljar, mon ancien commandant, m’a demandé de venir en renfort à Oceara.

Il ignore si Nast’yan connaît la situation lamentable de la zone. La guerre. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce paysage. De nombreux de ses camarades ont perdu la vie. Tout ne s’est pas passé comme il le voulait. Seth, le syndrome du sauveur.

- Je suis rentré il y a peu.

Une précision futile et pourtant, dans un besoin d’insister sur un abandon non-volontaire. Les pensées toutes orientées à elle, chaque fois ponctuées de cette culpabilité, il n’est pas sûr qu'il se serait laissé aller à la visite, il n'en est pas légitime.

- J'avais envie de te retrouver, mais je n’en ai pas eu le courage. Le hasard a plutôt bien fait les choses.  

Vulnérable, il prend appui, littéralement et dans tous les sens du terme, le dos contre un mur puis il s’assoit. Dans l’aveu intime de ses sentiments triomphant sur son devoir. Dans un aveu de trahison à sa faction. À présent gardien du leur Secret.

Le non féminin retentit. Coup porté douloureux. Un coup invisible. Dans le reflet d’une autre danse, celle de Nast’yan qui se frappe d’un balai autrefois confident. Il l'entend mais ne le voit pas. La maladresse pénible se poursuit dans le fracas d’une chute. Dans un reflexe aveugle, il l’attrape, réduisant dans le minime le trébuchement. Lui ça va, du moins, fébrile sous ses doigts qui le parcourent. Il perd ses mots. Cette politesse à lui retourner la question. Le coeur claque d’un amour impossible.

Le front vient se coller contre le sien, alors que sa main vient mécaniquement se hisser sur sa nuque. Il n’arrive pas à déconstruire ces schémas de tendresse trop vite acquis. Elle ne finit pas cette phrase dont il aurait aimé connaître la fin. Interrompu par la réalité. La raison de leur cachette.

Deux femmes discutent face à cette porte qui les séparent. Main de Nast’yan vient contre sa bouche. Étouffant toute possibilité de mots. Il s’exécute. Les contours se dessinent, l’oeil prend l’habitude de l’obscurité. Il la perçoit, teintée de ces gris. La poignet s’active et attire son attention. Respiration coupée par le suspense entretenu. Il n’a aucune envie qu’on le découvre là. Les rumeurs seront bonnes à dire, que le Lieutenant se tape du personnel dans les placards. Il n’a clairement pas besoin de ces fantaisies qui s’accumulent.

À quatre pattes, l’ancienne Amante s’échappe pour un coup de poker. Les secondes s’écoulent dans l’observation de cette position dépourvue de glamour. Attentif il attend, jusqu’à comprendre que sa magie s’infuse et qu'un élément du personnel retrouve brutalement sa veste.

Constatation forcée, son visage se tord sous le dégoût certain pour la magie. Pourtant, il ne peut nier que sous l’aspect enfantin de la manifestation, ils sont tirés d’affaires. Du moins, pour le moment.

- Il faut avouer que c’est efficace, même si pour la forme, ce n’est pas celle que je préfère.

Soupir qui s’extirpe au maximum de son effort de tolérance. L’appréhension légère que la magie s’effuse aussi à lui, mais les quantités de Lyrium absorbée ses derniers temps annule tout de suite la crainte naissante.




Dernière édition par Seth Nielsen le Sam 18 Juil - 0:42, édité 1 fois
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Nast'yan Lazarys

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MessageSujet: Re: letters to the void   letters to the void EmptySam 18 Juil - 0:36

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A l'instar de la cruauté du souvenir, les mots prononcés par le Nielsen tournaient encore dans l'esprit de la Métisse. Elle, si sceptique, si ancrée dans son désarroi, ne pouvait que ressentir l'écho des sentiments de son ancien Amant. Perdue, elle l'était ; Elle l'était plus qu'elle ne l'aurait voulu, plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Même le comique de leur situation lui échappait peu à peu pour ne laisser qu'un fourmillement de questions l'envahir peu à peu, dans un malaise d'incertitude.

L'orage se chassait de lui-même sous les explications du Soldat. Il s'était absenté, pour une permission qui avait mal tourné. Oceara, la ville raisonnait dans l'esprit de l'Hybride qui resituait les évènements récents et catastrophiques. Une bataille rangée où elle ne pouvait prendre parti, mais pour autant son regard céruléen tentait de détailler tant bien que mal Seth afin de s'assurer qu'il était entier. L'inquiétude ne pouvait que s'installer en maitresse tandis qu'elle songeait aux dangers qu'il avait surement bravé alors même qu'elle s'était persuadée de son abandon.

Il était rentré depuis peu. La précision fortuite amenait Nast'yan à revenir ancrer son regard sur le sien : Elle aurait aimé lui dire qu'elle était soulagée de le voir entier, de le savoir en bonne santé après son périple. Elle aurait aimé le secouer comme un prunier en lui disant qu'il aurait dû venir la retrouver. Mais au lieu de cela, les circonstances jouaient contre eux. Comme bien souvent.

Là où elle réfutait ses sentiments, elle n'avait pas le temps de s'expliquer, ni même de finir d'expliciter le fil de sa pensée qu'une interruption de rigueur s'imposait à eux : Des voix, une tension, la peur d'être trouvé.

Du ridicule de sa position, Nast'yan n'en tirait aucune gêne tandis qu'elle se concentrait, corps et âme pour diffuser et infuser sa magie sur cette femme dont elle œuvrait à imaginer les contours au travers de ce faible contact visuel. D'ordinaire, tout était plus simple lorsqu'elle voyait sa cible, lorsqu'elle la touchait. En cet instant, elle avait la sensation d'accomplir un tour de force qui lui demandait bien plus de concentration et d'énergie que nécessaire. Depuis combien de temps n'avait-elle pas utilisé ses ténèbres ? Surement bien trop longtemps. La magie gangrénée coulant dans ses veines lui apportait une plénitude qui puisait dans son énergie alors qu'elle constatait le retrait de la menace. Buste se redressant, elle restait assise sur ses genoux alors qu'elle dégageait une mèche brune de l'ovale de son visage.

La catastrophe était évitée. C'était ainsi qu'elle se présageait les choses, et pour autant, Nast’yan reportait un regard en demi-teinte, marqué d'une certaine appréhension sur le Nielsen. A sa réaction, elle retenait son souffle, sans bouger. La crainte du rejet revenait, en écho avec leur mésaventure récente et la réaction à fleur de peau du Soldat. Pour autant.. Il la prenait à contre pieds avec cet effort fait. Tant et si bien qu'elle en haussait les sourcils de stupéfaction. Celle-là, elle ne parvenait pas à la cacher.. Et surtout, elle ne l’avait pas vu venir.

« Ah ? Ah.. Je .. Oui. Okay. » Qu'elle balbutiait comme rarement. Il venait vraiment de la surprendre, comme on la surprenait rarement. « De.. T’es sûr que ça va ? » Qu’elle préférait demander. On ne savait jamais. Peut-être Seth était-il malade.. Souffrant.. Mourant ?! Non, quand même pas. Quoique, avec le Lyrium tout était possible. Peut-être qu’il en avait abusé et que.. Stop. Juste, stop.

Parallèlement à ses pensées bordéliques, Nast'yan ne poussait pas le vice à se rapprocher trop vite. Animal encore apeuré qui se dissimulait derrière des apparats d'assurance, elle s'avançait de quelques centimètres, sur les genoux, pour s'arrêter en face du Soldat.

« Tu as dit que tu ne pouvais pas. » Qu'elle lui rappelait, tout à coup, au bon souvenir de leur funeste séparation. « Je pensais que tu me haïssais pour ce que j'étais. Que je te dégoutais, que c'est pour ça que tu avais voulu te débarrasser de moi. » Violence des idées reçues et cultivées, elle les exposait dans un murmure en l'observant longuement, dans la pénombre ambiante.

Un moment de silence s'en suivait alors qu'elle finissait par reprendre d'un ton plus bas. « Tu m'aimes vraiment ? Encore ? »
Cette idée, elle avait tant de mal à s'y faire qu'elle avait besoin de l'entendre encore. Déconstruction psychologique douloureuse qui se faisait peu à peu, Nast'yan se laissait prendre par les paroles du Soldat. Et comme dans un coup du destin, le balai nommé Karma, jusqu’à là laissé de côté, tombait en avant sur le sommet du crâne de l'Hybride, comme pour l'aider à imprimer un peu plus vite. Elle sursautait sous l'impact et la douleur en grondant et dégageant le manche. « Mais putain ! »

Une main dégageait donc le manche et l'autre se posait sur le sommet de son crâne alors qu'elle pestait encore pendant un moment en grimaçant. Ça faisait mal ! Se recentrant au bout de longues secondes, elle reportait son regard clair sur Seth et finissait par soupirer en reposant ses mains sur ses genoux.

« C'était dangereux à Oceara, il ne t’est rien arrivé de grave ? Tu vas bien ? Tu as l'air fatigué. Ou pas dans ton assiette. Ou les deux. »  Naturellement, tout lui revenait, malgré elle. Une porte s'était ouverte dans l'ironie de leur situation, et même si elle n'osait pas approcher, elle ne pouvait que se sentir concernée par son sort.
Envers et contre tout.. Et surtout, contre sa raison, Nast’yan tendait à oublier ce gouffre menaçant qui l’avait habité pendant le mois passé. Tout cela au nom de Seth. Si simplement. Terriblement et simplement.

« J'ai faim.. Je crois. » Qu'elle déviait, brutalement, plongée dans ses réflexions et son affirmation qui tendait à s'ancrer dans la réalité. « C'est surement de la faute de gluttony. » Elle parlait de la servante, très certainement. Celle occupée à se faire une orgie de bouffe plutôt que de nettoyer les quartiers de Madame.
Rien que d'y penser, Nast'yan en avait un soupir dépité.


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