HALAMSHIRAL cc la faiblesse   personnage inventé stalkage    défis idk if I trust you girls on this mot d'adieu from riches to bouseux tmtc la crew Vanserra, always in my heart  + @Miraj Beshara hey there garde-moi une place dans tes rp because j'arrive   crédits self (av. & icons fiches ) bb calla (gifs)

— CHAPTER I. —

When she was just a girl she expected the world. But it flew away from her reach. So she ran away in her sleep.

Elle a le vent dans les cheveux, le regard perdu vers le lointain. Y a ce bleu azur qui se reflète dans ses prunelles, la mer qui prend vie au creux de son âme. Elle sent son élément vibrer en elle, réveiller la magie dans chaque cellule de son être. Tempête au bout des doigts, c'est plus facile quand papa est derrière elle pour lui montrer la voie. Perdus dans leurs rêves un peu fous, les Al-Hesran voudraient réinventer le monde, en repousser toutes les limites. Son père refuse toujours de tracer un contour trop net lorsqu'ils découvrent de nouveaux horizons, comme s'il espérait secrètement que d'autres secrets lui seraient révélés. Qu'Ozira n'en avait pas fini de les surprendre, resplendissant de mille merveilles qu'il crevait d'envie de déterrer.
Mais la terre ne recèle pas que de trésors, Zahra ne l'a appris que trop tôt. Gamine traînant dans les ruelles d'Azracca, elle a vu les failles dans le parfait tableau que ses parents leur dépeignaient. Toujours à errer là où elle ne devrait pas, fille de Seigneurs qui s'invente des airs de racaille lorsqu'elle chasse les gosses s'en prenant à plus faibles qu'eux. Idéalisme de gamine pensant qu'elle n'a qu'à élever la voix pour faire taire toutes les autres, son don qui crépite dans ses veines et qu'elle meure d'envie de déjà pouvoir pleinement maîtriser. Concurrence déloyale avec sa cadette dès que les gamines se mettent à se chamailler, se pourchassant sur la plage pour s'éclabousser l'une l'autre ; leurs éclats de rires comme autant d'uppercuts qui reviendront la hanter, plus tard, lorsque leurs jeux d'enfant auront été enterrés dans le sable depuis trop longtemps.

L'innocence arrachée sans prévenir.
Les rires remplacés par les tirs,
sourires qui se fanent et qui se figent.

Bientôt il ne restera plus rien,
qu'un monde soufflé par la haine.

— CHAPTER II. —

the summer that ruined them

Elle court Zahra, à bout de souffle depuis des années, l'impression que sa course ne va jamais s'arrêter. Douloureux rappel de celle qui l'a éloignée de leur maison, ce jour-là ; lorsqu'il a fallu tout quitter, tout abandonner derrière soi.

Elle a couru à travers les rues bondées d'Oceara, la panique et la peur faisant battre son coeur à tout rompre. Elle se souvient avoir serré la main de sa soeur et de Rekha à leur en fracasser les os, son regard alerte cherchant sans cesse la silhouette de sa mère dans la foule. Terrifiée à l'idée de la perdre de vue, de la perdre tout court. Le pouls qui accélère, y a tout le reste qui devient flou et ses jambes qui la portent machinalement. Elle connaît le chemin jusqu'au navire par coeur, pourrait le retracer les yeux fermés. Dans les larmes et dans le sang, plus rien n'a de sens. Ni leur course effrénée pour survivre, ni le monde entier.

Et puis tout s'est arrêté, à l'instant précis où Rekha lui a lâché la main.

Comme si le temps s'était figé, ou au contraire que tout s'était mis à aller bien trop vite. Elle ne sait pas, Zahra, refuse de s'en rappeler. Et pourtant ça la hante, elle a beau lutter pour empêcher les souvenirs de remonter à la surface ; jamais elle ne pourra oublier, la peur panique quand sa petite main a glissé de la sienne. L'angoisse qui l'a saisie quand elle s'est retournée et que sa petite protégée n'était plus là. Zahra qui lâche à son tour la main de sa soeur, s'élance dans la foule pour tenter de la retrouver. Marche arrière infernale, le coeur-vacarme qui implose.

Parfois elle se demande ce qui se serait passé si Rekha ne s'était pas perdue dans le chaos d'Oceara. Si elle n'était pas retournée la chercher. Si elle avait vu son père tenter de la rattraper, pour la mettre en sûreté sur le bateau qui devait les mener loin de l'horreur et des cris.

Elle se revoit agripper la fillette, fermer les yeux.
Elle connaissait le chemin jusqu'au navire par coeur.
Si elle avait attendu son père pour se tamiser, s'il les avait retrouvées quelques secondes plus tôt.

Elle se revoit sur le bateau, tenant Rekha dans ses bras. Elle lit sur les lèvres de sa mère plus qu'elle ne l'entend prononcer son nom. Celui de papa.

Elle court Zahra. N'a pas cessé de répéter cette boucle, son infini à elle. Encore et encore, comme si elle pouvait réécrire le passé. Sauver son père de la lance rouge sang qui l'a transpercé. Elle voudrait un jour pouvoir oublier le cri déchirant de sa mère, qui a pulvérisé l'univers en un millier de morceaux. Sans réfléchir elle s'est re-tamisée la gosse, ramassant une épée pour la planter dans le dos du soldat. Enfant de la guerre, les traumatismes dans la chair. Partout sur elle, elle peut encore sentir leurs mains dégueulasses qui l'attrapent pour la tirer en arrière. Elle a le regard rivé sur le cadavre encore chaud de son père, tandis qu'on l'emmène à la Potence. Et juste avant de disparaître, un regard en arrière, vers ce navire qui quitte le rivage.

Elle aurait préféré crever ce jour-là Zahra.
Mourir en pensant avoir réussi à les sauver, toutes les trois.
Mourir, et que tout s'arrête là.

— CHAPTER III. —

our mistakes make us who we are

Des années d'errance et de larcins, criminalité qui s'impose là où la droiture n'est plus. L'amertume sur les rêves, tous ses espoirs calcinés par la poudre de leurs canons. Le coeur qui se fait noir, mais elle a toujours les yeux-océan. Petits vols et autres délits parce qu'il faut bien survivre, besoin de mettre de l'argent de côté pour réaliser ses projets. L'obsession vorace qui bouffe toutes les autres, ça tourne en boucle dans sa tête, ça lui martèle le crâne.

Il faut qu'elle les retrouve.

Persuadée qu'elles n'ont pas arrêté de voguer, métaphore pathétique d'un esprit trop fracassé pour pouvoir encore s'autoriser à espérer. Et pourtant elle y croit, elle refuse qu'elle ne les reverra peut-être pas. Les jamais qui l'ont anéantie, bien trop nombreux pour la gamine qu'elle est encore, au fond. Des interdits qu'elle s'impose, pour s'empêcher de s'effondrer.

Et le souvenir le plus tabou de tous,
celui qui porte son parfum.

Toutes les images de Tamim, collection de douceur, de rires et de baisers volés. Tendresse saccagée par toute l'horreur de leurs derniers instants ensemble. Prisonniers de ces cages gigantesques, animaux prêts pour l'abattoir.  Leurs doigts qui s'entremêlent, son front collé contre le sien. Leurs souffles faiblards qui se répondent, la dernière étreinte des amants maudits. Elle ne sait pas si elle pourra le lui pardonner un jour, d'avoir choisi de la sauver elle plutôt que se sauver lui. Elle aurait dû lui dire plus fort, le lui hurler jusqu'à ce qu'il l'entende ; que sans lui une part d'elle-même cesserait d'exister.

Au fond elle sait que ça n'aurait rien changé.

Dans toutes ses prières aux Aevhen, elle ignore si c'est son pardon qu'elle implore ou si c'est le sien qu'elle réclame. Pour l'avoir repoussée hors de ses bras, pour l'avoir obligée à fuir pendant qu'il faisait diversion. Pour s'être sacrifié pour qu'elle puisse vivre cette vie-là, aux antipodes de tout ce qu'ils s'étaient toujours imaginés. Mort à leurs lendemains mille fois rêvés, discussions éternelles gravées dans son coeur d'enfant.

Elle ne sait toujours pas Zahra, si son sacrifice l'a libérée ou s'il la enchaînée aux ténèbres. Peut-être bien que Tamim l'a condamnée ce jour-là, la faisant prisonnière de son propre mythe. Le héros et la traîtresse, qui s'en va sans se retourner. Sans oser regarder ce qu'il est advenu de l'homme qu'elle ne cessera jamais vraiment d'aimer.

— CHAPTER IV. —

This black hole's pulling me inside, Of this black heart, the black soul. Underneath this black, black sky.

Vermine à l'âme noircie par les pêchés, trop engluée dans sa propre corruption pour songer à s'arrêter. Comme un besoin viscéral de se démolir un peu plus la vertu, de fracasser l'ancienne Zahra pour mieux que la nouvelle puisse renaître. Crapule qui a le chic de se faire des ennemis, sur les mers comme sur la terre. Navire réquisitionné il y a des années, la réputation qui s'est construite avec le temps, sans doute un peu en même temps qu'elle. Sinistre bâtiment filant sur le lointain, toujours le même espoir qu'elle poursuit sans relâche ; leurs visages qu'elle cherche sans même savoir à quoi elles ressemblent désormais.

C'est Rekha qu'elle retrouve la première,
comme si tout devait reprendre là où tout s'était fracassé.

Questions longtemps sans réponse, alors que la fae lui explique comment leurs chemins se sont séparés, entre elle et le reste des Al-Hesran. Main dans la main comme si elles ne se l'étaient jamais lâchée, Rekha à ses côtés et les non-dits entre elles deux.

Mais ce sera toujours mieux que les silences de Nesryn.
Ou que la violence de leurs retrouvailles.

Trop d'années passées dans des mondes différents, deux soeurs que tout déchire et tout sépare. L'une restée presque intacte, l'autre méconnaissable. Deux pièces d'un même puzzle qui refusent de s'assembler, comme s'il n'y avait soudain plus de place pour elles deux sur le même tableau. Y a leur coeur qui se brise doucement, et aucune qui ne sait quoi dire pour recoller les morceaux. C'est son passé qui lui échappe un peu plus à Zahra, ou bien qu'elle chasse comme elle s'y est si bien appliquée depuis si longtemps.

— CHAPTER V. —

Welcome to the devil's playground, You can look and you can touch. It's a real fine day at the black parade And I swear it won't cost much.

Une famille qui s'est substituée à une autre, comme une évidence. L'appel de l'inconnu, le besoin de s'éloigner du monde pour mieux apprendre à le dompter. Capitaine de la Perle Noire voguant à travers les mers, leur réputation qui les précède ; chasseurs de trésors autant que de créatures, précieuses trouvailles qu'ils refourguent à Alta Mar. Les Corbeaux dans la ligne de mire de Zahra, jusqu'au faux pas qui lui coûtera bien trop cher.

La trahison brutale, affliction lancinante.

Le piège qui se tend sous ses pieds, et c'est sa vie que l'on bousille un peu plus. Jolie princesse des mers revendue à la Criée, l'impression de revivre l'enfer de la guerre ; les mains attachées, le lyrium qui grésille, qui l'étouffe. Paralysie affligeante.

Si elle s'est un jour demandé à quoi pouvait bien ressembler la Cité Noire, Zahra elle est persuadée de l'avoir trouvée quand on la propulse à Zeherim. La ville est comme un poumon noir qui respire, recrache une fumée toujours plus toxique. Prisonnière dans cet enfer de rouille, propriété d'un gang qui repeint son existence aux couleurs pourpres. Le sublime qui se recouvre de la crasse de toutes les mains qui s'en emparent, son corps qui se vend et qui se troque.
C'est son âme qu'ils brisent lorsqu'ils tentent d'étouffer la rébellion qui sévit en elle, toutes griffes dehors depuis qu'on l'a traînée au Golden Cat. Expériences macabres qui lui arrachent des sanglots malgré elle, dignité qui s'effrite, l'honneur pulvérisé sur le marbre froid.

Et puis c'est lui qui la relève,
simplement pour mieux l'abattre.

Torture de l'esprit, son âme qu'il infecte de son venin. Il s'immisce en elle de la plus perfide des manières, s'improvisant sauveur là où elle le sait bourreau. Elle prend le risque pourtant, pensant pouvoir se jouer de lui comme elle s'est toujours jouée de tout le monde. Mais l'adversaire est redoutable, empereur du vice et de la violence sourde. Il la retient comme il peut dès qu'il sent qu'elle lui échappe, celle qui est devenue son ombre. Main gauche qu'il envoie exécuter ses méfaits, éclabousser les ruelles de l'Empire du sang de ses rivaux. Zahra qui murmure à l'oreille du diable, et soudain les limites se confondent ; les intentions aussi.

Il l'a enchaînée à lui presque aussi irrémédiablement qu'elle l'a enchaîné à elle.

Et il lui faudra un peu trop longtemps pour comprendre Zahra, que certaines cages ne sont pas de métal ; parfois il suffit d'un regard pour vous enfermer.