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 anything is better than lies and deceit - arabella

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Reina Kozura

Reina Kozura

anything is better than lies and deceit - arabella  91bmOqLi_o

Messages : 821
Date d'inscription : 22/04/2020
pièces d'or : 601
Ombre : haru arai.
Peuple : humaine.
Soupirs : vingt-neuf ans, l'année des trente.
Maîtrise : lyrium (niveau 2), armes blanches (niveau 3), armes à feu (niveau 1), corps à corps (niveau 3), défense (niveau 3).
Affect : célibataire.
Métier : maître bonimenteuse, voleuse, tueuse, couteau suisse des corbacs.
Faction : neutre.
Gang : les corbeaux, saphir assignée à adenor.
Errance : principalement sur adenor (casino monte vicio, cínnerial), dans les régions de nythsari et à valréal pour les paris sportifs.
Inventaire : éventrail, mitaines du voleur, kit du voleur, kit médical (x3).
Crédits : @self.

Aventures : arabella (15, avélie 73)
alastar, thalia (19, avélie 73)
khalil (23, avélie 73)
ozai, zuko (27, avélie 73)
https://astrangegame.forumactif.com/t392-she-burned-too-bright-for-this-world https://astrangegame.forumactif.com/t436-the-art-of-life-is-letting-go

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15 avélie 1073, @Arabella Nazarova

C'est qu'il y avait un souffle haletant, inspiration inondant poumons étourdis, organes exténués. C'est qu'il y avait les genoux qui flanchaient, les chevilles qui se rompaient sous le poids du corps alourdi, accablé. C'est qu'il y avait cette putain de grosse étoile dans le céleste séjour trônant au-dessus des museaux qui lorgnaient les nimbus, faisant fondre la carne et les muscles. C'est qu'au loin, il y avait une silhouette perforant l'horizon, les paumes enfouies dans le sable, les membres affolés dans des tremblements ingouvernables. Elle ralentit alors la cadence, sachant qu'il n'était nécessaire de fournir davantage d'efforts, d'assourdir des ligaments déjà trop épuisés par une course dans des sentiers de sable, des dunes à perte de vue. D'un revers de la main, elle éponge les gouttes de sudation qui perlent sur le front avant de s'emparer de la gourde jointe à la cape endossée. C'est que sous le soleil qui châtiait la carcasse, elle portait l'habit noir de l'organisation, minus la capuche et l'ornement représentant un corbeau qui tout deux pendouillaient dans son dos. Elle n'avait pas planifié ni même s'était projetée dans la possibilité d'une filature tournant au vinaigre, pensait que tout se déroulerait comme prévu. Elle n'avait pas appris des erreurs passées, des stratagèmes foireux et des actes irréfléchis amenant complications et accords caducs. Elle s'imaginait toujours que tout se passerait de la manière imaginée et esquissée, qu'il n'y aurait pas de couacs ou de non-coordination de la part de tiers, que les opposants agiraient comme elle l'aurait fait dans telles situations. C'est qu'ils n'étaient pas Reina et que vraisemblablement, elle n'était pas eux. « Eh là. » qu'elle lança après avoir hydraté le gosier asséché. Elle vint se mouiller les palmes, tapota ses pommettes d'une eau pas aussi fraîche qu'elle aurait aimé. L'homme sous ses yeux glissait sur le sable, centimètre par centimètre, sûrement dans l'espoir de s'échapper sans qu'elle ne s'en aperçoive, qu'il la prenne de court en détalant comme un gibier au bord de la condamnation par un chasseur trop déterminé. La semelle de sa godasse contre la nuque du pauvre dévoyé canaille crapuleuse, râle indistinct étouffé dans le parterre sablonneux. « Service rendu, tu dois t'en acquitter. » Elle se pencha afin de tâter les poches, la pression du talon toujours sur la chair malmenée. Les sourcils se froncèrent, rien que de la poussière et des cailloux dans le fond des besognes. « Je suppose qu'on n'a pas d'autres solutions, eh. » Elle a l'éventrail déjà serré entre les phalanges. Habitude presque terrifiante, dans le fond des bourgeons, l'indifférence que de prendre la vie d'un autre, un énième. Elle ne les comptait plus, autrefois palpitant se serrait quand la dernière étincelle s'estompait dans le gouffre sans fin jusqu'à ce que le regard ne soit plus que deux billes vides. « Attends, attends, ta peau, là... » Instinctivement, elle porta le bout de ses doigts dans sa propre nuque, frôla l'écorce grumeleuse, âpre. « J'ai entendu dire, j'ai entendu dire qu'un guérisseur avait trouvé quelque ch- » Essayait-il réellement de sauver ce qu'il lui restait à vivre en la prenant par les sentiments ? En donnant à l'essence l'once d'un espoir auquel elle n'avait jamais voulu s'accrocher ? La semelle écrasa plus fermement le cou du pauvre homme. « Tes ozilles, pas tes informations obsolètes et surtout contrefaites. » Mots désordonnés et invocation d'une indulgence dont elle avait pu faire preuve par le passé, prières sourdes et inarticulées à des divinités auxquelles elle ne croyait pas, roulement des yeux et soupir impatient. « Demain. Jusqu'à demain pour me payer. N'tente même pas d't'échapper, ceux qui ont essayé n'sont même plus là pour témoigner du sort qui leur a été soumis. » Elle relève le pied, le regarde se redresser, les yeux rivés vers le parterre qui n'osent croiser le jugement qui se dresse devant lui, l'épée prête à s'enfoncer sur le dessus de son crâne pour mettre fin à sa vie misérable.

Elle poussa la porte de la bâtisse et traversa la pièce en balayant du regard les carcasses imprégnées de la gnole, s'arrêta au comptoir avec l'interrogation dépeinte sur les traits. Elle s'assit sur le tabouret, défroissa de quelques coups de paumes la tunique et dissipa la poussière des parcelles de métal entachées. Elle observait la gérante avec qui elle avait pu avoir quelques discussions de courtoisie seulement, toisa et l'interpella pour lui commander de quoi s'hydrater, ou s'abîmer le foie. « Ça doit pas être facile quand Gabriella n'est pas là, il y a tant de monde, c'est pas trop fatiguant ? » demanda-t-elle alors qu'elle posa une poignée d'ozilles sur le bois, un supplément pour l'effort et les décents services. « Gabriella ? » Reina prit une gorgée de la boisson, pencha la tête sur le côté en s'essuyant le bord des lippes. « La jeune femme qui travaille avec vous, la serveuse, vous savez. » Elle avait le torchon dans une main et le verre dans l'autre, l'essuyait en arquant un sourcil perplexe. « S'il y avait quelqu'un s'appelant Gabriella pour m'aider, je pense que je m'en souviendrais. » Se trompait-elle ? Reina n'appuya pas davantage ses propos, préféra le silence que les multiples questions qu'elle avait au fond d'elle. Gabriella, elle ne l'avait pas rêvé. Elle fouilla dans son esprit, se souvenait très bien qu'elle lui avait dit qu'elle travaillait à l'auberge de la ville. Il n'y en avait pas d'autres, Reina en était persuadée, avait appris à connaître les lieux dans les allers et venus occasionnels. Lui aurait-elle menti ? À la réflexion qui lui provoqua un léger pincement au cœur, elle secoua la tête. Pourquoi lui mentirait-on ? « Vous êtes sûre que vous ne la connaissez pas ? Femme haute comme ça, » qu'elle décrivit en levant la main, « les cheveux qui descendent jusqu'ici, plus belle que la moyenne. » La tenancière lui répondit d'un hochement de tête négatif avant de s'en aller vers d'autres clients, plus impétueux et empressés. Les doigts venaient triturer le verre, tapotaient sur le comptoir, gestes propres à Reina quand elle cogitait sans trouver réponses convenables. L'impression d'avoir été dupée, d'avoir été trop crédule et naïve, embobinée comme une novice qui n'avait que trop peu affronté les boniments, elle-même fourberie et fausseté des pieds à la tête. C'est qu'elle bouillonnait intérieurement, c'est qu'elle avait les dents qui grinçaient et le sourire empli de mépris, c'est qu'elle se jurait de déterrer la vérité sur la fallacieuse qui s'était jouée d'elle. Et pourtant, dans un recoin de l'âme, il y avait le doute, le doute d'avoir une explication qu'elle comprendrait, et qu'elle pardonnerait. Et à dire vrai, c'est ça, qu'elle espérait, quand bien même le mauvais pressentiment creusait bien plus la raison que l'autre option.
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Arabella Nazarova

Arabella Nazarova

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Messages : 1716
Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 828
Peuple : human empire.
Soupirs : / THIRTY-THREE / l’ivoire est strié d’un triptyque monstrueux, estampillé d’un numéro atomique d’arsenic, toxine suppurant dans les veines d’une chérubine vérolée par le tempo effervescent du temps.
Maîtrise : LYRIUM / niveau 4
ARMES BLANCHES / niveau 4
ARMES À FEU / niveau 4
CORPS À CORPS / niveau 4
DÉFENSE / niveau 4
Affect : / BLACK WIDOW / son amour est sacrificiel, nacré d’un morbide qu’elle fait éclore à la chaleur de ses pulpeuses infusées du venin des succubes. elle les aime magnifiques, ces stèles de sa vénération. les aime flamboyants, ces adam et eve.
Métier : / CAPITAINE / connasse vipérine plutôt. le simulacre est grossier, chienne de chasse couronnée n’ayant pas même pris la peine d’essuyer ses canines de l’impureté qui arrose ses intentions. le grade n’est qu’un énième alibi pour poétiser sa violence.
Faction : / ORDRE DES CENDRES / leur or a les couleurs cendreuses d’une pénitence saccharine. si l’ordre est l’encéphale de l’hydre, l’armée la main excoriée, arabella elle est la gangrène qui dévore le ventricule cardiaque.
Gang : / MAIN ÉCARLATE /membre rapiécé au ligneul infect de la corruption. caporégime confidentiel à ce microcosme, peinturlurant les artères de nythsari d’un somptueux pourpre en son honneur.
Errance : / IZEGHAR / où la terre est perforée en son plexus solaire, libérant les miasmes souterrains jusqu’alors cloîtrés dans les poumons de ce colosse léthargique.
Inventaire : fouet / dague sifflante / grenades (2) / kit d'injection de lyrium (8 doses restantes) / fusil de recrue / kit médical (1) / balles (∞)
Crédits : valruna (av)

https://astrangegame.forumactif.com/t260-sweet-serial-killer https://followthestars.forumactif.com

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— lies and deceit
BELLA & REINA Liar, I have sailed the seas. Liar, from mars to mercury. Liar, I have drunk the wine. Liar, time after time. Liar, you're lying to me.


Elle divague, Arabella. Voûte céleste qui lui lèche le sommet du crâne, unique compagne de son errance sépulcrale où elle cherche à éparpiller des lambeaux de son être dans les caniveaux engoncés d’immondices des artères d’Izeghar. Crasse qui rejoint ses semblables, les fanges qui s’effeuillent de son épiderme en nécrose mirage sont abandonnées avec un soubresaut de regret à demi-teinte. Pincée de douleur réprimée qui lui ponctionne les soupirs, soupçon de satisfaction qui éclate le long des papilles jusqu’ici aveuglées. L’uniforme semble presque ironique lorsqu’il longe les veinules dégueulasses, lorsqu’il se heurte à une énième carcasse pantelante cherchant à ravaler sa lucidité qui lui dégouline d’entre les dents. Probablement pas à sa place lorsqu’elle est jugulée par les teintes ordurières de l’Ordre, elle sentirait presque les capillaires lui éclater sous les pommettes, cherchant à nimber l’épiderme d’une teinte qui ne trancherait pas trop avec l’écarlate. Jusqu’ici, elle a des allures d’astre laiteux noyé dans des écumes de sang coagulé. Spectacle apocalyptique qui fait écho aux éclaboussures de sa bouche, trop rouge. Trop érubescente lorsqu’elle est éventrée des canines nivéennes de la chienne. Finalement, elle se retrouve face au sanctuaire. Les rainures du bois de l’auberge, bien qu’imbibées d’un éthanol débectant, ont pour certaines été creusées à même le rebord de ses ongles d’ivrogne intérimaire lors d’antérieures contredanse dans les limbes de la trivialité humaine. Assez fréquemment cliente imprimant son squelette ondoyant le long du mobilier jusqu’aux premières haleines moites de la matinée pour que son entrée soit acquiescée. Inflexion du chef, juste assez cordial pour ne pas paraître irrespectueux, juste assez peu pour ne pas s’illustrer comme un putain de collabo. Pourtant, elle n’a que ses couleurs, ici. Que la serpe crade de son patronyme désormais estampillé d’une opprobre poisseuse.

Mauvaise habitude qui ne vient lui violer les pulpeuses que dans ce genre de moments, la clope grésille, trace ses flammèches lubriques contre ses longs doigts. Semblent même chercher à carboniser les chairs de la pécheresse, à l’immoler juste une fois. Mais elles s’étouffent l’une à l’autre aussi rapidement, remplacées par les smogs fantasmagoriques qui s’extirpent de leur tombeau de chair. La trachée est à vif, poumons excoriés par la langue cadavérique de la nicotine. Juste assez pour diluer les relents de bile acrimonieuse qui remontent de ses boyaux, les exhalaisons de sa propre pourriture. C’est presque sucré, presque doucereux. Presque assez pour en oublie le hululement strident de ce void beuglard qui hante sa boîte crânienne. L’ennui. Cette saloperie qui lui racle les contours de l’âme pour la transformer en chérubine en mal de quelque chose. Un rien, un peu de tout probablement. Alors la main s’agite, entame les premiers mouvements de cette symphonie trop connue pour attirer l’attention de la gérante qui s’empresse de faire s’écraser l’ivoire du verre contre le bois massif du bar où elle s’est échouée. Ancrage bien nécessité, alors qu’elle trempe ses lèvres dans le liquide et qu’elle ressent déjà la chaleur de l’haleine de la fièvre s’insinuer dans son organisme. Elle veut l’embrasser à pleine bouche, ce soir. Y abandonner des petits morceaux d’elle, simplement pour avoir l’excuse de devoir les récupérer la prochaine fois pour revenir. Le mécanisme est parfaitement huilé ; bouffée de gitane puis gorgée ; gorgée puis bouffée de gitane.

Depuis le début, son attention était trop poreuse. Obnubilée par l’eldorado qu’on ne trouve que dans le fond d’un verre, pourtant c’est ce besoin viscéral qui lui tenaille les boyaux de tourner la tête. Sur la gauche, que lui intime le subconscient ordurier. Et comme toujours, captive amoureuse, elle obtempère aussi vite, sans même tenter d’objecter. Son regard meurt contre la courbure délicate d’un profil, et instinctivement ce sont les doigts d’une gamine qui décident de venir le tracer. L’erreur est aussi vite détectée. Une brûlure qui lui éventrer la pulpe, et la main se retire avec un empressement bestial. Comme un animal accidenté, les dents d’acier du piège déchiquètent son poignet. Évidemment, qu’elle tourne la tête. Évidemment, qu’elle la voit. La connasse de menteuse dans son apparat de splendeur. « Reina. » C’est plus articulé d’une langue déjà relativement cotonneuse pour elle-même, comme pour vocaliser l’ironie suprême de son propre purgatoire incarné par la nymphe. Sa propre scène de crime, et elle lâche un rire face à l’humour dégueulasse de sa propre fatalité.

« J’avais justement décidé de prendre ma pause. » Pathétique, nouveau rire qui fane la tension jugulante qui s’est logée entre leur deux plexus. Elle lave sa culpabilité d’une lampée butyreuse. La tentative est aussi peu concluante que la crédibilité de sa phrase.  « Enfin, non. Je viens de terminer… mes heures? » Le sourcil s’arque, cherchant à questionner l’autre sur ses propres mots. Est-ce que c’est assez convaincant pour toi? - ce sont les mots qu’elle renfonce dans sa gorge. Puis l’oeil s’échoue fatalement sur sa tenue, sur le blason de l’Ordre, sur le grade estampillé de Capitaine. L’enlacement de lettres n’avait jamais autant épousé la courbure d’un supplice. « Bon, d’accord. J’ai peut-être légèrement menti ? »  Elle ponctue l’aveu d’une inhalation goudronnée qu’elle lui souffle cérémonieusement à la gueule.  « Beaucoup menti. » Foutue pour foutue.  

@Reina Kozura
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Reina Kozura

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Peuple : humaine.
Soupirs : vingt-neuf ans, l'année des trente.
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Affect : célibataire.
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Faction : neutre.
Gang : les corbeaux, saphir assignée à adenor.
Errance : principalement sur adenor (casino monte vicio, cínnerial), dans les régions de nythsari et à valréal pour les paris sportifs.
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15 avélie 1073, @Arabella Nazarova

Et il y avait la main tendue vers elle, le bout des phalanges traçant dans des lignes invisibles sa propre carrure. Elle avait un sourcil doucettement arqué, le coude appuyé contre la surface du comptoir. On pouvait distinguer la mâchoire de Reina se serrer, la trogne se pencher légèrement d’un côté. Elle scrutait, de ses abysses noircis par les questions et les mensonges qui s’étaient faufilées. Impostures et bobards, affabulations dont elle n’avait pas même douté un seul instant : elle y avait cru d’une naïveté qu’elle ne pensait plus posséder. Elle avait l’amer dans la gorge, un goût acariâtre d’une candeur rebutée, écœurée de s’être fait avoir par ce qui semblait être une soûlarde qui n’avait rien de mieux à faire de se forger une identité. Reina avait l’accusation dépeinte sur l’entièreté de son visage, jusqu’à ce qu’elle remarque la tenue portée par la jeune femme. Les sourcils se froncèrent, défiance et doutes amenés aux couleurs arborées, aux signes de son appartenance à l’Armée Rouge, à son grade, même. Alors les pensées se cognèrent les unes contre les autres, les hypothèses affluèrent, se construisaient et se désentortillaient, réfutées, démenties. « J’ai peut-être légèrement menti ? Beaucoup menti. » Fumée lancée en pleine face. Il y avait dans l’intonation non pas une déception d’avoir été discernée, percée à jour dans une coïncidence qu’on ne pouvait imaginer se réaliser. Il y avait presque ce ton d’honnêteté, trop anodin, trop ingénu et immaculé, lavé des mauvaises intentions qu’elle ne semblait pas avoir. Elle se leva de son tabouret. « Souffle-moi ça à la gueule encore une fois et la prochaine chose que tu vas cracher, ce sera moins glamour, plus rouge, plus dégueulasse, et ça fera chier la tenancière de devoir laver son parterre. » Reina, toisait cruellement dans le mutisme taciturne. On ne lui mentait pas, à la Saphir, car on savait qu’elle distinguait les boniments des vérités indiscutables. Pourtant, elle y avait cru. Elle y avait cru, à cette Gabriella désormais imaginaire, chimérique. Elle se tenait cependant devant elle, devant les yeux qui ne savaient plus distinguer le vrai du faux. Était-ce un stratagème pour s’en prendre à elle ? Aux corbeaux ? Y avait-il des intentions cachées derrière la création d’un personnage ? Y avait-il un dessein dont elle n’avait pas pu échafauder la possibilité ?

Elle s’approcha, trop brusque pour ne pas laisser présager le fait qu’elle n’allait pas y aller avec douceur, ni même permettre aux doutes de remplacer la détermination. Reina, agissant comme à son habitude au quart de tour, vint restreindre la proximité qu’il y avait entre elles deux. Elle avait les poings serrés. Les détendit. Porta une paume sur une des épaules de la jeune femme dont elle ne connaissait vraisemblablement rien. Essuya le bout de tissu, la tunique de Capitaine qu’elle regardait avec une attention toute particulière. « Gabriella, Gabriella… » qu’elle souffla entre ses lippes à peine ouvertes. Elle plongea son regard dans le sien, observait la clarté des iris comme pour déceler une part de bien-fondé, quelque chose, n’importe quoi, n’importe quoi prouvant sa faute, lui donnant conscience de la culpabilité qu’elle pouvait ressentir. Elle plissa doucettement les yeux. Ne vit rien, la crainte et les appréhensions prenant le dessus, écrasant la part de scepticisme qu’elle pouvait avoir, la seule parcelle lui disant de ne pas monter sur ses grands chevaux, de ne pas fulminer, attiser, s’emballer. « De serveuse à Capitaine au sein de l’Armée Rouge. » Elle avait le sourire qui vint s’inscrire sur les lèvres, teinté d’une audace et d’un dédain qu’on lui connaissait quand elle ne se sentait plus réellement en sécurité. Quand elle ouvrait l’option à des dérapages accidentels, douloureux et surtout impitoyables.

« Je te préférais avant. » La sincérité qui pendait à la langue, et les mots qu’elle ne pèserait plus. « Peu importe ton prénom. » Voulait-elle-même le savoir, maintenant ? Et de toute façon, quand bien même l’étrangère lui donnerait l’information, elle ne pourrait que la prendre avec des pincettes. Mentir une fois amène le doute à toutes les affirmations énoncées. « Mais maintenant que je sais que tu es soumise à ces abrutis de l’Ordre, c’est difficile pour moi de ne pas te voir à l’image de ceux qui ont martelé les soldats de leur propagande. » Dans le ton, il y avait la mélodie d’une abomination qu’on ne nommait pas. Reina ne portait pas l’Ordre des Cendres dans le cœur, n’aimait pas les soldats de l’Armée Rouge par pur égoïsme, par pure mélancolie. C’est qu’encore aujourd’hui, quand bien même ayant laissé Kimiko aux oubliettes, ou du moins prétendant l’avoir abandonné, il y avait toujours le sentiment d’avoir été volé. Qu’on lui ait tout pris. Qu’on lui ait pris ce qu’il lui restait. Que l’Ordre et l’Armée Rouge lui aient chapardé ses proches. « Tu veux quoi ? Le mensonge, ça doit bien être pour quelque chose. »
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Arabella Nazarova

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Métier : / CAPITAINE / connasse vipérine plutôt. le simulacre est grossier, chienne de chasse couronnée n’ayant pas même pris la peine d’essuyer ses canines de l’impureté qui arrose ses intentions. le grade n’est qu’un énième alibi pour poétiser sa violence.
Faction : / ORDRE DES CENDRES / leur or a les couleurs cendreuses d’une pénitence saccharine. si l’ordre est l’encéphale de l’hydre, l’armée la main excoriée, arabella elle est la gangrène qui dévore le ventricule cardiaque.
Gang : / MAIN ÉCARLATE /membre rapiécé au ligneul infect de la corruption. caporégime confidentiel à ce microcosme, peinturlurant les artères de nythsari d’un somptueux pourpre en son honneur.
Errance : / IZEGHAR / où la terre est perforée en son plexus solaire, libérant les miasmes souterrains jusqu’alors cloîtrés dans les poumons de ce colosse léthargique.
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BELLA & REINA Liar, I have sailed the seas. Liar, from mars to mercury. Liar, I have drunk the wine. Liar, time after time. Liar, you're lying to me.


Elle suffoquerait presque à embrasser les smogs de culpabilité âpres qui viennent lui pourlécher les lèvres. Presque, sous toute la luminescence accusatrice qui dégouline des opalines de Reina. Presque sous la moisissure qui commence déjà à perforer les strates de cette pseudo-osmose qui s’était graduellement molletonnée autour de leur duopole, au rythme de la valse éthylique qui avait marbré leurs existences entrelacées. Mais la certitude reste sempiternelle, celle de l’incapacité de la chienne à fuseler ses émotions en un suppôt de réel, incapable de ressentir avec cette normalité éreintante, trop peu habituée à se conformer aux présuppositions des sentiments humains. Là où elle devrait courber l’échine et tenter de gommer les aspérités de hargne des traits de l’autre, c’est plutôt le réflexe ordurier de les creuser d’avantage en infusant leur cosmos d’un peu plus d’acidité. Juste pour le plaisir, ou par cette habitude increvable qu’elle a de trouver satisfaction dans les tribulations, assurément plus festives que les ententes et autres camaraderies mornes. Elle écoute, s’abreuve des invectives comme le ferait un clébard déshydraté jusqu’à la moelle, s’amuse à y inventer une nécessité vitale à laquelle elle s’agrippe jalousement du bout de ses serres moites. La première diffamation est furtive, l’oeil jusqu’alors nimbé d’une bienveillance fébrile se voile bien trop vite d’une méfiance dégueulasse. Mécanisme qui semble bien trop huilé chez Reina à qui la colère semble aller à merveille, probablement habituée à s’écorcher la langue de ces cristaux salins de bile. Elle doute même de la consistance première de leur relation tant l’interversion semble fluide et dénuée de toute résistance qui pourrait lui fourmiller sous l’épiderme. C’est un sourcil qu’elle arque à défaut de dessouder ses pulpeuses pour répondre, pas tout de suite tout du mieux. Trop craintive d’ébrécher cette soudaine flamme qui crachote ardemment le long de la cornée antagoniste, désirant tout sauf étouffer les braises d’une étreinte de paume trop affamée d’offrir riposte. Une sorte de curiosité malsaine, un amusement vérolé qu’elle parvient à gratter dans ses entrailles à l’idée de voir jusqu’où elle irait, si sa verve ne s’émietterait pas lorsque ses chevilles viendraient cogner les portes de leur enfer.

L’accalmie parvient tout de même, embryonnaire et à peine couvée pour qu’elle la suppose éternelle alors que ce sont les doigts qui viennent cette fois la châtier, effleurer la trame rouge de mensonge de son uniforme où elle semble creuser des trous rien que par la force de son regard. Et sous le vernis presque assez épais pour étouffer les teintes qui bouillonnent en dessous, elle parvient à déceler l’immondice. La trace d’une hésitation, une balafre de crainte qui corrode toute la mascarade qu’elle lui glisse entre les griffes, probablement avec l’espoir vivace du condamné qui tente de bluffer son bourreau. Pointe de déception qui lui fleurit sous la langue à Arabella, observant le brasier venir crever progressivement alors qu’elle en dégustait déjà la langue ardente le long de sa peau. Elle sourit pourtant, Reina. Rangée de perles liliales qui crachent les vérités rances, tatouent sa propre diffamation des couleurs de sa sincérité à elle. Les mots terminent par devenir simple fumée au creux de ses tympans, et la bouche épouse une nouvelle fois le verre pour embrasser les embruns âcres de l’alcool. Laver le palais de cette saveur désagréable d’affection écrasée, pour mieux fendre la gueule d’un sourire lors de la rupture avec le cristal. « Tu devrais faire attention à ta jolie bouche, elle dit des choses pas très gentilles. J’risque de m’énerver. Et ça… ça c’est problématique. Alors sois sympa, reste sage tu veux ? » Menace pure et dure, qu’elle ne réalise même pas glisser entre les palabres étrangement parfaitement articulées d’une bouche pourtant partiellement ankylosée. Pour appuyer le fait, la tête se penche légèrement, regard pénétrant toujours sévèrement le sien en y perchant toutes les lueurs de la putain de folie qui lui vrille l’encéphale. « Pourquoi mentir? Je sais pas, pour la distraction, certainement. On ment un peu tous de toutes façons, pas de quoi en faire un scandale. Dis-moi, sur quoi est-ce que toi tu mens Reina? Y’a forcément quelque chose, ou est-ce que tu comptes me faire croire que t’es blanche comme neige? » C’est une mascarade de camaraderie qui est vomie, Arabella qui continue à se parer d’une frivolité étrange qui tranche bien trop avec le tableau qui est distendu sous ses pupilles, en face. Pourtant elle la sent fébrile, contenant des bouillons de hargne dans sa gorge, cherchant à réprimer les flots d’étranges démons qu’elle suppose être là à lui grignoter goulûment l’âme. Ça se sent légèrement dans ses mots, ça résonne violemment dans ses silences surtout. Alors elle pousse, cherche le détonateur qui viendra faire imploser la mixture. « J’suis soumise à personne, moi. Pas à l’ordre et leur culte de Caius et Zarik, pas aux Accords Pourpres, et certainement pas à des gamines un peu trop audacieuses dans les bars.  Pause, réflexion. T’as l’air d’avoir du répondant, montre-moi à quel point t’es courageuse alors. » Acte final qu’elle extirpe du bout de sa clope, tapisse momentanément ses poumons d’une caresse goudronnée, avant de réitérer l’affront en venant lui souffler une seconde fois sa fumée à la gueule. L’avertissement avait été placé, l’action honnie prenant désormais toutes les couleurs d’une provocation superbe.  

@Reina Kozura
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