— Who are you —

Âge bientôt trente ans de dissensions entre âme et raison, entre cœur et bon sens. frêle maigrelette perle d'une impertinence et d'une roguerie envers le quotidien persifleur, vie qui lui rit au nez et l'accable d'une cacophonie symphonie d'afflictions réitérées. moitié de sa vie à vivre le quotidien d'une autre ensevelie dans les décombres de vestiges tourments, souvenirs claquemurés dans le caisson crânien, mémorial prétendument néant, pourtant toujours aussi crucifiant. Date et lieu de naissance née le premier occario de l'année 1043, souffle haletant d'un nouveau-né arrivé avant terme, nulle question de vivre à peine la seconde dans le bas monde d'ozira, survivre. à oceara, terre d'accueil et de tribulations creusant l'essence de peines muettes, l'étincelle devenue embrasement impérissable, échafaudé par rancœurs et désobligeances. Classe sociale modeste, marmaille a pourtant côtoyé la crasse, poussières souvenirs sur l'écorce armure, mains encore sales des cruautés commises, des injustices dans l'intérêt qui n'est que sien et celui des corbeaux. faible opulence sur laquelle jamais elle ne crachera, petite exubérance gagnée grâce aux babioles revendues et aux souffles contenues dans des fioles scellées, poison des vertébrés d'adamas. Orientation & statut célibataire, pas de place pour l'amour, rien que pour les rencontres charnelles fugaces et oubliées dès le lunaire égaré. cœur cogne au poitrail, demande à s'exprimer dans un dégueulis de tourments passionnels quand l'homme reste à ses côtés. mutisme bride les pensées gardées. sentiments prisonniers, boulet aux chevilles et étau écrasant l'organe qui danse une valse échevelée. Métier couteau suisse des corbeaux à qui elle a alloué sa fidélité. tantôt accepte des contrats sur des têtes mises à prix, d'autres fois subtilise bricoles et babioles pour le compte d'avares brigands aux paumes encore intactes. depuis le grade décroché, entraîne les oisillons fraîchement arrivés dans l'organisation. sous les ailes protectrices, formatrice à la poigne fielleuse de rubis prometteurs, autorité humanisée par les traits délicats, rappelée par l'irascibilité des syntagmes et des dérouillées. Localisation ne tient pas en place. carcasse amenée à déambuler dans les avenues pavées d'adenor, siège des corbeaux et nation à laquelle s'est retrouvée affiliée en tant que saphir. pourtant les petons s'écrasent occasionnellemment dans les contrées de nythsari, territoires d'avant et toujours aussi agités, œil garde en ligne de mire les cachettes convoitées du gang, nostalgie pourtant tue quand oeillade lorgne l'édifice maison d'oceara. et finalement, valréal, péché-mignon, jardin secret, sa dépendance aux paris sportifs et aux courses hippiques l'obligent à s'y rendre plus que trop souvent. Faction neutre, pas de parti pris pour les différents mouvements politiques qui animent le continent. valeurs qui ne lui correspondent pas, cependant admet le partage de bons et mauvais côtés dans chacun des groupements. Gang Les Corbeaux, famille embrassée, entourage devenu sien. affections et tendresses d'une fille devenue femme au sein de l'organisation, a vu les trognes aller et venir, partir, disparaître, saccagée par les coups, massacrés par les entailles, a vu les horreurs, a vu les charmes, a versé les larmes qui ont perlé sur les pommettes saillantes, a ri dans des instants d'exultation immortels. a passé plus de temps en leur compagnie qu'avec sa seconde famille, rats des rue pourtant encore portés dans le palpitant, jamais oubliés, simplement remplacés quand on l'avait oublié. Croyances athée, foi que dans les ambitions et la détermination farouche façonnée. blasphématrice libertine aux yeux de crédules suiveurs de persécuteurs invisibles, helionistes qui grouillent dans les avenues du pays d'adenor et principalement dans une veneria socle de la religion. Caractère ambitieuse, ardente, attentive, autonome, autoritaire, aventureuse, charismatique, combative, compétitive, confiante, critique, débrouillarde, déterminée, efficace, engagée, franche, habile, ingénieuse, intrépide, maline, mature, modeste, ordonnée, protectrice, tenace — abrupte, accusatrice, agressive, arrogante, bagarreuse, brute, bruyante, colérique, désinvolte, dépensière, excessive, imprudente, maniérée, menteuse, orgueilleuse, râleuse, rancunière, revancharde, tempétueuse.

— all your secrets —

01 Occario 1043 prématurée, enfançon balancé dans la vie, boulet de canon s'écrasant violemment sur le parterre. respirer, déjà tout une affliction qui pèse sur des épaules à peine distinctes, on ne parle plus de vivre mais de résister. déjà battante, déjà accrochée à la vie comme si elle savait ô combien elle pouvait être précieuse, ô combien on allait subitement les lui arracher.
Fewra 1052 solaire entre le bois craquelé amène les paupières à s'ouvrir. une matinée comme une autre, une matinée où kimiko de ses deux pattes accourt pour cracher les caprices à la grande soeur trop corruptible. effroi glace le sang qui ne fait qu'un tour, membres se tendent, se détendent, tête tourne, incompréhension au spectacle sous les yeux écarquillés, gueule béante et souffle coupé. cadavres, corps inertes, empreintes écarlates sur les chairs, sur les frimousses, sur les tissus qui les habillent, fripés, déchirés.
20 mezie 1052 solidarité qu'ils n'ont pas connu, virés de la maisonnée dans laquelle ils logeaient, seule demeure qu'ils connaissaient, finalement à la rue. mais pas seuls, pas complètement rongés par les remorts, deuils et solitudes qui bouffent jusqu'à la dernière once de lucidité, kimiko et ozai, ozai et kimiko, puis eux deux avec les autres ombres orphelines des allées d'oceara.
15 mezie 1054 encore une fois sonne le glas. perte d'un être cher, tomas, dommage collatéral de querelles dont ils n'avaient que faire. gamin oublié, protecteur des siens, sauvés jusqu'au dernier, y laissant sa vie pour leur permettre à eux, tous, de vivre ce même quotidien. plus morose, plus vide en son absence qui ne laissa qu'un fossé de désolations réprimées.
1056 rue sans pitié, bonté artificielle dans des sourires esquissés d'habitants soulagés de ne pas être dans leur situation. deviennent voleurs, menteurs, bagarreurs. se battre pour survivre, kimiko peu débrouillarde, suiveuse des troupes dispersées, collée à zuko, dépendante d'une marmaille à peine plus grande qu'elle.
1058 trahison détruit tout ce à quoi elle s'accroche, palpitant se serre, gorge se noue. ozai intègre l'ordre des cendres, préfère laisser kimiko, là, dans les avenues pavées, encrassées, dans les décombres d'une ville qui tient à peine debout. délaissement, déloyauté envers les gamins des rues, sa foi à l'armée rouge et elle seulement, soeur négligée, sentiment creuse la rancoeur ravalée quand devant elle il se présente. sourire ébauchés, étirés, lippes fendent le visage aux traits pourtant attristés : prétend être fière de son engagement, l'est réellement, mais la séparation terrasse, assiège le discernement, désolation, âpreté et aigreur mal placées.
2 janvar 1059 c'est que les mots font mal. que les regards des autres pèsent sur les épaules, surtout restent en mémoire. que leurs paroles décousues mais aux intentions mauvaises titillent, réveillent. kimiko n'a pas sa place au sein des orphelins débrouillards, indépendants mais soudés. kimiko n'est pas débrouillarde. mal habile, pas astucieuse, mauvaise rescapée, miraculée encore en vie grâce aux efforts d'autrui. quitte oceara. sans prévenir, sans préavis. quitte l'endroit qu'elle a toujours connu. dit-on qu'elle en a été arrachée. murmures des orphelins parlent de kidnapping. peut-être. peut-être pas. époque tue, maniée et remaniée dans les récits contés, tous brodés de fioritures.
30 Avélie 1059 pièces de bronze dans les poches trouées, à peine de quoi satisfaire la panse. enfant de quinze ans flâne dans les rues de radjah. groupuscules caïds délinquants, marmaille et plus grands, effrayants. pourtant, elle ravale la salive, déglutit. ne pas avoir peur, peindre sur la face un semblant de confiance et d'indifférence. poings serrés, constament. lancée dans des arènes. se défendre. seulement se défendre. attendre, éviter les coups, rouler par terre, se salir, se faire mal en s'égratignant pas en recevant les poignes contre la chair. on parie sur la gamine haute comme trois pommes, elle se fait un petit nom quand bien même son style de combat ne plaît pas. elle n'attaque pas, elle ne sait pas. alors il la prend sous son aile, sauveur persécuteur à qui elle doit tout, et même sa nouvelle famille, les corbacs où elle en devient une émeraude après le test réussi.
Awuta 1059 périples amènent kimiko et son précepteur gardien à vagabonder dans les recoins perdus d'ozira. étude des créatures, des plantes et des peuples qui occupent les différents territoires, il lui inculque des savoirs qu'elle ne pensait jamais connaître et dont même l'utilité lui semblait désuète. en parallèle, toujours envoyée dans les arènes clandestines du continent, observe les techniques d'autres nations, apprend des mouvements dont ils ont le secret, les met en pratique. semblant de stabilité au sein des corbacs, pourtant toujours à fuir, s'enfuir des autorités, tenir tête parfois avant de prendre les jambes au cou. car si le gardien la surveille d'un oeil, si s'embourbe dans un pétrin d'elle-même, alors se débrouille toute seule tandis que lui, au loin, observe. pour l'endurcir et que son armure soit blindée, qu'il dit.
fewra 1060 changement d'identité, nouveaux papiers. kimiko n'existe plus. kimiko n'est plus qu'un souvenir douloureux d'un passé tout aussi affligeant. décision qui n'a pas été prise à la légère, pesée des pour et des contre, des avantages et inconvénients. lorgnades espionnes et oreilles tendues avaient attrapé ce qu'il se disait : ozai et zuko à sa recherche, ozai et zuko qui pendant près d'un an ont tenté de découvrir les mystères de sa disparition, sans rien dénicher, se torturent et s'accrochent à l'espoir qu'elle soit encore en vie. mais kimiko, elle ne peut pas. elle ne peut pas reprendre sa vie d'avant, elle ne peut pas retourner à nythsari, retrouver les allées pourpres : elle ne veut pas. comme le dernier coup de glaive, devenue reina, fait répandre l'information de la mort de son ancienne elle dans les oreilles qui veulent l'entendre et qui rapporteront l'annonce sans diffamation. considère avoir libéré les derniers proches d'un fantôme qui les hantait.
l'après (anecdotes et infos en vrac) saccage d'usines au compte des corbacs, envenimations des querelles entre familles pour décrocher des contrats d'assassinats, touche à tout, met les pattes dans le plat. petit soldat ravageur des corbacs, djerhölm yeux émerveillés devant les armes de mestrheim, pourrait leur donner tout ses ozilles sans seconde réflexion. a tenté d'arnaquer des bookmakers dans sa jeunesse, accro aux paris sportifs, grande fan des jeux hippiques, a un penchant pour les comédies musicales mais ne possède pas de télévision, aime l'art sous toutes ses formes et pas que l'art du combat, pianiste ayant appris sur le tas, c'est que dans les bars et tavernes, peut on encore entendre le bout des phalanges caressant les touches, mélodie alambiquée et inventée sur le tas. curiosité obsession pour le sang, l'unique qui reste, toshio dernier du nom, ozai encore dans le coeur, loin des yeux, mais pas des siens, parfois lorgne la silhouette du grand frère, cachée sous son apparat de corbeau, une seconde suffit pour balayer les inquiétudes.
l'aujourd'hui comme l'écorce d'un arbre, peau rocailleuse à la nuque, cachée par les cheveux détachés. strychnos attrapé et qui n'a fait son apparition qu'au début de l'année. petite surface atteinte, pourtant inquiétante et à laquelle elle porte une attention particulière. ne veut pas que ça se propage, ne veut pas que ça bouffe les parcelles de chair claire, que ça évolue comme une nécrose inarrêtable. pas de remède, reste que l'espoir auquel s'accrocher, pas même la foi qu'elle ne possède pas. — orphelinat skorraholt dont les gamins disparaissent depuis des années, chose tue et où tous et chacun préfèrent ignorer ce qui se trouve sous les yeux. curiosité et à la fois inquiétude de voir la marmaille se volatiliser, veut creuser et découvrir les mystères d'un édifice dont chacune des pierres la met mal à l'aise.