make it bleed (siora)

The tree of liberty must be refreshed from time to time with the blood of patriots and tyrants. @siora alanis

Le calme régnait tel une présence à par entière dans la rue, s’infiltrant parmi les rochers qui bordaient l'extérieur des maisons de pierres. Unique individu sur ce chemin, tu rodais le pavé sous le couvert de la nuit, te baladant dans l’anonymat qu’apportait l’obscurité. Tu étais la seule personne qui ne s’était pas réfugié à l’intérieur de quatre murs pour la nuit et tu profitais de cette liberté qu’apportait la noirceur. Il était à peine trois heures du matin et le silence venant de ce vide te réconfortais : il n’y avait aucun bruit, seulement la tranquillité. Cet espace à l’ordinaire bondé avait été remplacé par un néant noir, invitant qui conque oserai s’y promener à s’y enfoncer. Elle pourrait t’avaler tout rond et tu en aurais été ravi : plus aucune douleur ou remord, seulement le vide éternel et la paix. Douce, douce quiétude. Tu pouvais t’y perdre si facilement… Cette sérénité avait une influence presque alarmante sur toi : tu devais te secouer la tête pour ne pas te laisser hypnotiser d’avantage par celle qui avait déjà ces griffes bien encrer dans ton être. Ce magnétisme se brisa peu à peu sous la brillance de la lune, ses rayons se faufilant doucement au travers des nuages. Seule source de luminosité, elle éclairait sporadiquement le pavé, laissant quelques endroits sous l’emprise des ténèbres. Tu savais que ce soir, la lune serait ta seule compagne, la seule spectatrice de tes escroqueries. Elle était la seule qui te voyait, te regardant de son perchoir céleste en te dévisageant par chaque lueur qui te caressait. Cette lumière lunaire te guidait autant qu’elle te jugeait, te suivant pas à pas le long de la rue. Tu te terrais dans l’obscurité offerte par les murs qui bordaient les rues, évitant son regard réprobateur. Elle pouvait te juger comme elle voulait : tu en avais absolument rien à foutre

Descendant doucement ton capuchon un peu plus sur ton visage, tu circules doucement près des murets de pierres, marchant d’un pas silencieux et déterminé. Tu te glisses le long des palissades avec agilité et aise, visualisant dans ta tête les détails de ton mandat. Ton objectif était des plus simples : t’infiltrer dans les archives de Valréal et d’y récupérer des documents qui pourraient aider la cause. Ce n’était rien de bien compliquer : un petit cambriolage, tout ce qui était de bien réglo. Tu n’avais qu’a piqué les infos dont tu avais besoin puis te barrer comme si rien ne c’était passé. C’était une mission que tu avais exécutée des centaines de fois auparavant : ce n’était rien de difficile et certainement rien de passionnant. Tournant un coin, tu arrives finalement à ta destination. La bâtisse était petite et cacher parmi la végétation, donnant l’impression d’être englobé par celle-ci. L’endroit était parfait : même si quelqu’un avait le malheur de se promener à cette heure, ils auraient de la difficulté à voir quoique ce soit d’un premier coup d’oeil furtif. Simplement idéale. Tu vérifies les alentours avant de te déplacer vers le bâtiment. Valait mieux vérifier avant de se faire chopper. Te glissant dans la cour arrière de la propriété, tu te faufiles à l’intérieur de la bâtisse grâce à une fenêtre entrouverte. Elle était au deuxième étage et légèrement entrouverte. C’était presque trop facile : d’un petit bon, tu t’étais déjà faufilé au travers de l’embrasure. Te cachant derrière une colonne de bois, tu regardes l’intérieur de la pièce, cherchant des yeux pour quelconque signe de vie : un garde, un animal vicieux, n’importe quoi, qui pourrait rendre ta soirée un peu plus intéressante. Quelques secondes plus tard et tu en étais certain : tu étais complètement seul. Tu soupires, étant à la fois déçu et rassurer : il n’y aura aucun obstacle ce soir. Le reste était d’une facilité ennuyeuse : à peine quelques minutes plus tard, tu avais déjà toutes les informations nécessaires. Cachant le tout dans la poche de ton pantalon, tu piques une pomme d’une table avant de ressortir par la même fenêtre. Les deux pieds au sol, tu croques dans cette pomme que tu venais de dérober avec appétit : tout était mieux quand c’était gratuit. Qui allait vraiment remarquer qu’un simple fruit avait été volé ? Tu étais désormais dans la rue, te dirigeant vers l’obscurité qui était déjà prête à te réclamer, satisfait d’un travail bien accompli.

The tree of liberty must be refreshed from time to time with the blood of patriots and tyrants. @siora alanis

Apparemment, ce n’était pas évident d’apparaitre innocent quand tu étais seul dans une rue complètement déserte. Ou quand tu portais un capuchon apparemment. Tu avais à peine entamer ta marche vers l’obscurité que tu te fais barrer la route par une personne qui sort de tu ne sais trop où. Tu regardes autour de toi, examinant la noirceur. Tu te demandes bien d’où elle avait bien pu sortir. Tu avais bien vérifié les alentours avant de rentrer et de sortir de la bâtisse. Est-ce qu’elle c’était planqué dans un buisson tout ce temps ? Non, c’est trop con : pourquoi est-ce qu’une personne se cacherais dans un arbuste pour ne sortir que le moment où tu mets les pieds sur le pavé ? Une coïncidence monstre était probablement responsable de ce petit moment cocasse. Finissant ta bouchée, tu toises du regard la personne devant toi. C’est d’un seul coup d’oeil que tu détermines qu’elle était bien une meuf et une humaine qui plus est. Elle était là, en plein milieu de la rue, te bloquant le chemin tel une barricade. Que pouvait-elle bien faire ici en pleine nuit ? Ce n’est pas comme s’il y avait quoi que ce soit de palpitant à faire au petite heures du matin… sauve probablement toi qui rôdais. De loin, elle n'apparaissait pas comme une menace, juste une femme comme les autres. C’est les paroles qui sortent de sa bouche qui changea la donne.  « Halte là ! » Ah, mais tu déconnes… Tu te figes sur place, arrêtant ta progression. Elle n’était pas qu’une simple femme finalement. Elle projetait cette autorité si commune que tu ne pouvais t’empêcher de faire la connexion : elle était un soldat de l’armée rouge. Un rouge, comme toujours, te foutais des bâtons dans les roues. Quelle était la chance de tomber sur un soldat dans ce quartier qui était si souvent sans surveillance ? En la contemplant, tu vois un médaillon scintiller autour de son coup, l'emblème d’un Phoenix reposant sur son torse.  Oh mais quelle aubaine ! Déjà que tu venais de te faire repérer par l’armée, elle devait aussi être membre de l’Ordre des Cendres. Ton regard deviens d’un bleu féroce sous ta capuche : de tous ces êtres immondes, tu détestais l’Ordre plus que tout. Ils étaient responsables de cette misère que tu vivais, pour les êtres qui avaient perdu leurs vies sous leur idéologie.

« Je suppose que ce vous n'étiez pas censé enter là ? » Tu te retiens de rouler des yeux sous la couverture de ton capuchon. Elle n’était pas sérieuse ? Que voulait-elle que tu lui répondes ? Que tu étais le concierge ? Personne n’était supposé être ici à cette heure : c’était bien évident que tu n’étais pas censé y être. Tu ne peux t’empêcher de répondre d’un ton froid mais sarcastique à la fois. « J’admirais l’architecture. Les arches sont sublimes. » Tu n’allais même pas prendre la peine de la vouvoyez : tu n’avais aucun respect pour ces humains qui étaient des parasites dans ton monde, surtout si elle était membre de l’Ordre. Ozira et ces bestioles n’avaient aucune place a Mysrathan. Ironique qu’elle pensait probablement la même chose que toi. Mais ça, tu t’en contre fichais. Sous la lueur de la lune, tu la vois dégainer une petite dague, la pointant sans remords en ta direction. Tu ne pouvais pas dire que tu étais surpris : ce n’était que logique qu’elle sorte une arme après avoir déterminé que tu étais probablement un ennemi. Tu blâmes maintenant ta capuche pour cette petite idée. « Soit vous me suivez gentiment, soit je vous ramène de force. » Pomme toujours dans ta main, tu contemples ce que tu allais bien faire maintenant. Tu pouvais soit te barrer sois resté et faire face à cet adversaire qui semblait savoir ce qu’elle fessait. Tu retiens un rire cynique : tu savais très bien ce que tu allais faire. Il n’avait rien d’amusant à s’enfuir, pas vrai ? Sous ton capuchon, tu laisses échapper un sourire sanglant : toi qui voulais quelques choses d’excitant ce soir, tu étais bien servie. Que pouvait-il être de plus dangereux qu’une confrontation avec l’armée ? Si tu avais été plus intelligent, tu t’aurais barré au plus vite. Mais maintenant tu voulais faire couler le sang, n’importe lequel tant qu’il coulait à flot. Tu ouvres les bras grands devant toi, laissant ce sourire sadique s’afficher sous la lune. Fessant des signes avec ses doigts de s’avancer, tu la provoques pour ton pur plaisir : « Alors tu attends quoi princesse ? Une invitation au bal ? »  Ta haine effleurais chaque mot que tu disais, les recouvrants de ce plaisir sadique que tu ne voulais plus dissimuler. You welcomed pain.