PSEUDO niou. personnage rôle vacant ? stalkage j'étais tombée in love du projet sur bazzart. défis pimentez-moi cette vie monotone ! mot d'adieu faites attention à votre santé    crédits étangs noirs (avatar), tumblr (gifs), loic nottet (quote).

année 993
Une terrible déflagration fait trembler les murs du palais. Raj n'y est pas encore, il se trouve seulement devant l'entrée. Les cloches sonnent et au loin, il peut voir les portes se fermer lentement, durement, les gardes les tirent avec difficulté. Il n'a que vingt ans, pour un fae, c'est si jeune, ce n'est qu'un enfant. Au sol, le garçon essaie de se relever et sent déjà les larmes couler. Les gens crient, son peuple hurle une langue qu'il ne connaît pas : la terreur. Maman lui a proscrit la sortie du palais, mais il n'a pas écouté ; il a tant voulu se rendre à la bibliothèque, une dernière fois. Et à ce moment, alors qu'il peine à se relever, il murmure frénétiquement des paroles d'excuse et implore sa mère. Ses jambes ont du mal à le tenir mais il essaie tant bien que mal de se diriger vers le palais de sa famille sans se rendre compte qu'il marche à travers un champs de bataille. La cité est prise d'assaut, l'Ordre a donné les premiers coups et les morts pleuvent.

Jamais il n'atteindra le palais puisqu'un révolutionnaire le reconnaîtra et l'attrapera, tirant sa crinière de jaie. Et les murs froids du cachot dans lequel il passera plusieurs semaines ou mois, l'accueilleront et l'étreindront ; ses cris de douleurs sous les coups n'arrêteront rien. C'est un garçon, murmureront ces compagnons de cellule, c'est un Kapoor répondront les gardes. Ses pouvoirs commenceront à peine à s'éveiller et il se sentira pris d'assaut par toutes les ondes violentes qui résident dans ce lieu. Alors, le jour où il sortira, le petit Kapoor se murera dans le silence.


année 1048
Depuis des années, les Kapoor errent sans réel but sur les terres d'Ozira. Ils traversent des contrées aux noms nouveaux : Zeherim, Adenor, Nythsari... Leur caravane n'est plus aussi faste qu'auparavant et le nombre de membres de la famille a considérablement réduit ; la moitié a péri durant l'Insurrection de 993 et la capitale Rajdah ne leur appartient plus. Leur identité, non plus. Ils se cachent, s'évaporent au moindre bruit suspect mais tentent de rester entier : jamais ils n'oseront s'appeler autrement que Kapoor ; c'est le seul nom qu'ils utiliseront, qui leur sied. Cette dernière prétention les conduira dans les mains de l'Armée Rouge, qui leur court après depuis des décennies. Défendus par les Valois, ils sont sauvés de justesse et accompagnés à Izeghar où Raj doit finir son éducation en rejoignant le Cercle. Ses semblables, aussi, n'ont d'autre choix que de suivre cette obligation.

Le retour des Kapoor n'est pas une bonne chose. Bien qu'il soit entouré des siens ou de faes au sein du Cercle, Raj sent l'animonité, l'austérité et le regard inquisiteur, culpabilisant des gardes sur lui. La nuit, il est en proie à des crises, puis elles finissent par survenir le jour, sans crier gare. Alors, il plonge dans une profonde douleur ; ou peut-être n'en est-il jamais réellement sorti. Un cauchemar qui reprend, où il n'a pas le droit de se réveiller. Avec l'apprentissage poussée de son pouvoir de vérité, les souvenirs ancrés de sa torture et de son exil se font encore plus précis.

année 1073
Le dos rond, les épaules lourdes de culpabilité, Raj traîne son corps peu grandiose dans la cité d'Izeghar. Son éducation au sein du Cercle s'éloigne au fur et à mesure que les années passent ; et pourtant, il a tant peiné. Il n'a pas jamais espéré briller, ce rêve s'est évaporé depuis le temps ; temps qui n'a lissé aucun tourment. Cling, clang, au loin, alors qu'il arpente ces ruelles plus sales les unes que les autres, les bruits de chaînes qui s'entrechoquent arrivent à ses oreilles et l'appellent, l'entraînent morbidement vers cet endroit noir. Valet de prison ; au départ, cela était bien plus difficile à supporter qu'aujourd'hui. Les regards de ses comparses aux oreilles pointues sont tout aussi insistants quand il prend place au côté de l'adjudicateur : ils sont marqués, vendus, payables, et il regarde, participe au massacre ethnique. Raj a appris à les ignorer, ces murmures sur son passage, les cris que le regard lance, ce que rejette les yeux ne trompe jamais. Cela le transperce, essaie de l'assommer, rien n'y fait : vendeur d'esclaves, réduit à participer à ce spectacle affligeant, qu'importe la race monnayée, le déshonneur ne trépasse.

Pour tenir, il s'accroche à l'arrière-goût dans sa bouche : cela ne doit être qu'un apprentissage pervers qui se taira un jour, douces espérances ; et le triomphe arrivera lorsque la divinité lumière acceptera de l'accueillir dans ses bras.