Aveuglée, par l'éclat presque surréel des lustres ; égarée, dans la masse mouvante des invités — et pourtant, elle s'avance, sourde aux mots échappés aux lèvres de l'impératrice, l'attention toute dévouée à la quête, iris courant sur la foule. Seulement deux visages, qu'elle guette parmi les anonymes ; le familier d'un regard, l'écho d'une posture, le souvenir de traits dissimulés sous les masques. Il avait suffi d'une rumeur ; et qu'avaient importé, alors, les épaules éreintées d'épuisement, morcelées de deuil — la simple idée qu'ils puissent être là avaient été élan contre toute raison. Zeherim, quittée un temps par devoir ; une errance acceptée vers des terres plus lointaines, quelques jours de voyage forcés par une convention médicale, comme une opportunité de retrouver des alliés — de quoi s'offrir le luxe de croiser Basil, loin des regards familiers de Zeherim, dans leur quête opposée au monde. Et le nom, qui avait frappé, sonné comme un glas ; de Villiers, patronyme jeté dans les flammes, honni avec vigueur — comme une promesse pourtant, et il n'avait fallu que la spontanéité de l'inconscience pour s'inviter à l’événement. L'anonymat, garanti par la conviction que tout n'était là que fausseté, paillettes et tromperie jetées à la face du prochain, une dissimulation des torts sous des masques qui n'avaient jamais été les élégants loups venus couvrir leurs yeux ; l'univers avait été sien, avant — cosme de mensonges où naviguer avec innocence, gamine façonnée à la vie mondaine par les ambitions du père, une arme entre ses mains. Tout ce qu'elle n'avait su voir, alors, vient frapper sans ménagement à la face — du calcul d'une révérence à la grâce d'un sourire vénéneux, elle n'était pas de ce nombre, n'était pas de ces gens, ne l'était plus ; et pourtant, c'était sans plus de ménagement qu'elle en abattait les cartes pour servir sa cause. Il n'en serait pas un, pour soupçonner Elhara de Villiers, naïve oie blanche aux costumes sages dont ils avaient tant joué de la crédulité, dans la décadence de soie grenat qui la parait, comme la plus élégante des tromperies. A qui viendrait le demander, c'était le nom d'une lointaine cousine qu'elle offrait ; qu'importait — il n'était, à Adenor, pas un seul être, si ce n'était le sang, pour seulement connaître l'esquisse de ses traits. Un loup incarnat et une pluie de rubis pour achever de grimer celle qu'elle ne serait jamais ; c'était toujours le noir du deuil qu'elle portait en linceul dans l'âme, un néant du cœur que nul temps ne viendrait jamais combler. 
Les doigts se referment sur une coupe de champagne, dans laquelle elle ne vient porter les lèvres ; un bref sourire, adressé comme une tromperie à un anonyme, avant qu'elle ne se détourne, le cœur dévoué à la quête. Quelques années plus tôt, dans une autre vie, combien aurait-elle goûté les danses et la musique, l'insouciance d'une existence dorée que nulle tragédie n'avait su atteindre — et désormais, il n'était rien qu'elle ne désirât plus que les pièces familières de leur demeure à Zeherim, rien qu'elle ne désirât plus que l'étreinte des bras de l'époux, sa seule compagnie à jamais véritablement compter. Qu'importe, qu'ils ne soient que distance et froideur ; il était seul à offrir quelque peu de sens, le seul qu'elle désire jamais retrouver, après la lancinante séparation de quelques jours de voyage. L'évidence que là n'était pas sa place, ne l'était plus ; c'était aux côtés de l'époux qu'elle appartenait, appartiendrait toujours. Alors les doigts courent un instant sur l'or marital, seul éclat d'authenticité dans le costume d'une autre dont elle n'avait su tolérer de se séparer ; et bientôt, loin de l'onyx des yeux de l'époux, c'est les iris d'une autre qu'elle guette dans la foule, le cœur en tambour violent dans la poitrine fragile.
Réparer sa faute.
Sauver celle qui pouvait encore l'être.
Trouver Theo.

Citation :

— s'est invitée à la réception sous le couvert du nom d'une lointaine cousine, pour garder son identité cachée.
— est venue pour trouver sa soeur @theodosia de villiers et son frère.
— erre dans la foule en les cherchant et fait pas grand-chose d'autre rn.

nb: je pars en congés sans pc jusqu'au 8.07, donc je serai moins rapide dans les réponses (#cédursurportable)

ACTIONS :

Gala de charité. A l’image de @Genya Lantsov, il aurait aimé pouvoir crier officiellement au monde entier ses fiançailles inespérées, sachant pertinemment qu’il viendrait casser la réputation si célèbre qu’il s’est collé aux basques depuis près de soixante quinze années. En revanche, il ne regrette pas le bras qui s’accroche au sien pour la dernière fois avant un très long moment. Prunelles sombres posées sur le charme indéniable de sa cousine, c’est avec elle à son bras qu’il pénètre au sein du domaine Donatelli pour la pire soirée de dupes qu’il a déjà eu l’honneur de côtoyer. Du moins certaines semblables. D’un œil discret, il cherche bien évidemment @Meriah Vanserra du regard, ne serait-ce que pour avoir le plaisir invisible de lui adresser une œillade. Bientôt. Bientôt cela deviendrait officiel et il n’y aurait plus de retours en arrière possible, mais les négociations prennent toujours du temps et il lui fallait ronger son frein, observer les Vanserra présents, noter la présence de @Caesar Vanserra à qui il viendrait parler plus tard, ne serait-ce que pour lui présenter ses hommages. Il savait bien que Genya se doutait de ses attentions, ils n’étaient pas cousins pour rien, et bientôt Caesar serait en quelque sorte lié aux Lantsov.


Billes sombres prennent également note des autres présents, certaines têtes reconnues à qui il adresse un large sourire, plein de son excentrisme qu’il n’offre qu’à la Haute. A son habitude il ne s’intéresse guère aux âmes humaines, aperçoit Blackwood mais surtout Havilliard. Impératrice. Au fond Thrystan n’avait jamais compris ce tour de manège et s’il avait fait du chemin sur les traîtrises et pardons d’antan au point de vouloir épouser une fae de l’automne, et pas n’importe laquelle, il ne pouvait s’empêcher de détester les Havilliard sans aucune réelle raison. Pour l’heure, il lève sa flûte en guise d’approbation, devoir officiel vis-à-vis de sa nouvelle entreprise obligatoire, murmurant à l’attention de sa cousine. « Définitivement longue et pleine d’indécence à n’en point douter. Sauras-tu faire un instant sans moi ? ». Nulle trace d’Ehrys ou de Rhyia pour le moment, mais tandis que Genya lâche son bras, il se dirige lentement vers son futur beau-frère accompagné de sa divine femme @Leonora Vanserra. « Vos majestés, encore une charmante soirée pleine de générosité qui se profile à l’horizon, avec les honneurs de l’impératrice en prime. ». Sourire au coin des lèvres, Lantsov baisse doucement la tête en guise de salutation quand bien même il émane de lui cet air aussi princier que celui de Leonora. Fils d’ancien magister, ça ne s’oublie pas comme ça, quand bien même cela ne fut que pour quelques années. Et dire que Caesar ne sait pas encore pour les épousailles de sa chère sœur, à moins qu’elle ne le lui ait déjà dit mais cela Thrys n’en est pas certain.    

résumé:

Foule distinguée vêtue d’habits plus éclatant les uns que les autres, tu es parfaitement à ta place ici. Coupe de champagne aux lèvres, tu as revêtues l’une de tes plus belles robes. Celle dont le rouge carmin met en valeur tout aussi bien ta silhouette que ces cheveux de ta maison. Silencieusement, légèrement en retrait des autres, tu écoutes la discours de l’impératrice. Quel beau jeu des apparences, quelle somptueuse hypocrisie dans ses propos. Aucun d’entre vous n’était ici pour les pauvres. Non, si vous étiez tous ici, c’était pour vous faire bien voir, pour vous faire admirer et afficher votre richesse en société. Rien d’héroïque dedans, rien de gracieux. Juste le jeu du mensonge qui va avec votre prestige.

Ton regard travers la foule, notant quelques visages connus. Tu vois votre si noire divine proche de sa toute aussi sombre sœur. Tu vois ton frère et sa charmante épouse. Tu vois son amante. C’est vers elle que tu te diriges en premier, évitant quelques instants de plus les mondanités auxquelles il te faudra pourtant bientôt faire face. “Déjà collée au buffet ?” dis-tu en guise de bonjour. “Dois-je demander à ce qu’on cache les desserts ou bien en restera-t-il pour toute cette charmante compagnie ?” Tu lui souris, léger haussement de tes lèvres. Tu ne peux te permettre plus, pas quand tant de regards vous observaient. “Avant que je n’oublie : un client m’a de nouveau contacté pour tes toiles. Il semblait très intéressé.” Tu portes ta coupe à tes lèvres, ouvrant votre conversation sur un bien plat sujet que celui du travail.

résumé:

Les rires se répercutent au rythme du cristal qui s'entrechoque. La fête bat son plein depuis quelques temps déjà alors que les retardataires continuent d'affluer au compte-goutte. Mais Bambi n'est pas là pour se distraire, elle est là pour servir ceux qui vont se distraire. Elle s'est portée volontaire, la jeune femme, pour occuper le rôle de serveuse à cette soirée. Un moyen de gagner un petit peu plus d'argent dans sa misérable vie. Cressida lui a donc donné congé pour permettre à l'hybride d'aller travailler ailleurs, juste le temps de quelques temps avant de retourner au palais rubis.
Naviguant entre les convives, tentant de limiter les heurtes de ceux qui ne la voient pas, espérant ne pas briser en mille éclats les précieux verres qu'elle transporte d'un point à un autre, Bambi finit tout de même par s'immobiliser comme le reste de la foule alors que l'impératrice prend la parole. L'implacable remercie l'hôte de la soirée et n'en n'oublie pas de rappeler le but de cette mondanité. Elle en a des hauts-les-coeurs Bambi, rien que de penser à tous ces hypocrites qui souhaitent se faire passer pour des saints, les menteurs, en donnant pour la veuve et l'orphelin. Ça la dégoûte presque de les côtoyer alors qu'ils se servent d'eux pour bien paraître. Alors qu'ils se servent d'elle. Parce qu'elle est en quelque sorte une orpheline Bambi. Elle qui a perdu sa mère à seize ans et dont le père, comble de l'ironie, l'empereur lui-même, ne connait même pas son existence et serait certainement prêt à la faire disparaître si l'hybride venait à révéler son affiliation avec la famille régnante.
« Puis-je vous proposer de quoi vous désaltérer ? » « Votre délicat gosier vomissant de fausses considérations à l'égard des plus meurtris, doit en avoir besoin pour ne pas s'écorcher vif au passage de mots peu souvent employés. » Rajoute t-elle mentalement sans pouvoir l'exprimer alors qu'elle s'est approchée d'un groupe d'invités s'accumulant autour de l'impératrice. Elle fait tâche Bambi. Elle fait tâche et pourtant, elle est certaine que personne ne remarquera sa présence dans la salle. Elle n'est rien ici. Rien d'autre qu'un meuble au regard des illustres.

résumé: