S1E1 Zeherim : Bad Blood

Bad Blood

@Erzah Nazaros @Eunbi Ji @Victoria Valois @Tanvi Kapoor @Maxence Verville @Esben Sølvarsson @Haru Arai @Maxime Fitzsnö @Sung Soo-Hyun @Iseul Soo-Hyun @Miraz Ravenal @Lysander Erskine @Khalil Ashkan @Thorgen Halström @Azreir Kinnear @Livia Fallaci @Nezha El-Hadid

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Des jours que les affiches sont placardées dans les rues de toutes les grandes villes de Zeherim, invitant la population à venir découvrir le marché qui viendrait se tenir le long des canaux d'Astragan à partir du 22 Avélie. Une grande première. Des centaines de marchands en provenance de Nythsari venant vendre leur biens aux bonnes gens. Ils ont commencé à arriver depuis quelques jours. Mais ce n'est que depuis la veille que les étals commencent à être montés, Entassés les uns contre les autres dans l'espace exigu à leur disposition. Les toiles aux couleurs chatoyantes sont toutes en place au dessus de ces biens exotiques que la majorité des badauds n'aura jamais eu la chance de contempler auparavant.

La matinée commence à peine et pourtant les rues se remplissent. Tous veulent avoir la chance de venir acheter des biens difficilement trouvables dans la Capitale ou à un prix exorbitant. La plupart viennent ici les bourses pleines, ce qui attire inexorablement voleurs et autres malfrats. Pourtant l'ambiance est jovial et bon enfant pour le moment alors que les premiers échanges marchands se font, les voix se mêlant, certains tentant d'attirer l'attention de potentiels clients.

Quelques soldats sont présents, montant la garde, pourtant leur faible nombre en surprend quelques uns qui s'attendaient à une présence plus importante lors d'un événement de cet envergure. Ils restent à leur poste, surveillant quelques fae du coin de l’œil, ignorant totalement qu'un petit groupe de personnes est venu pour d'autres motifs après avoir entendu des rumeurs concernant la vente d'esclaves potentielle qui aurait lieu aujourd'hui. Mais les seules choses qui se vendent pour le moment sont les épices qui embaument déjà l'air de leur parfum capiteux.

bad blood

Cœur tambourinant avec violence dans sa cage de chair, écho lointain d'un carranam perturbé, la belle du printemps apparaît à l'entrée du marché d'Astragan vêtue de ses plus belles parures. Engoncée dans un tailleur à la dernière mode, aux doux reflets du soleil couchant, la fae du printemps déambule entre les étales, l’œil vif et concentré à la recherche du nouveauté. Reconnaissable entre tous avec sa coupe garçonne et son minois juvénile. Moue sérieuse qui encadre une mâchoire bien trop contractée. L'auréole d'excentricité qui caractérise la Valois semble avoir fondu sous les rayons de l'astre solaire. Sourcils froncés pour tenter de percevoir les produits au milieu de la foule déjà présente, elle se laisse rapidement alpaguer par un vendeur de savates bien décidé à lui vendre ses escarpins hors de prix.

Vous n'arriverez pas à me vendre ces chaussures à ce prix-là, monsieur. Malgré l'insistance du marchand, la Valois parvient à garder son calme et sa contenance. Son regard d'encre se dresse avec fermeté sur ce porc joufflu aux origines incertaines. Trois-cent ozilles, c'est du vol. Le débat est rapidement clos. Femme d'affaire aux griffes acérées, Victoria est une femme dure à convaincre, surtout lorsqu'il s'agit d'avancer de l'argent pour sa propre entreprise. Requin dans le commerce de la mode, la fae n'éprouve aucun scrupule à faire baisser les prix de ses partenaires pour bénéficier des meilleures affaires. Ce sera deux cent. Et vous m'offrez cette paire-ci. La mâchoire de l'homme semble se décrocher à l'écoute de la proposition. Choc. Audace. Impertinence. Cet humain parvient difficilement à saisir le sérieux derrière les paroles de la fae.

Faisant mine de porter vaguement son attention sur l'étale d'un concurrent, à peine plus loin, Victoria tente d'ignorer le marchand pour le pousser à accepter son offre indécente. Minutes qui s'écoulent lourdement dans le sablier du temps, l'homme finit par céder et Victoria fait tinter les ozilles de sa bourse encore bien trop pleine. Je savais que nous allions trouver un terrain d'entente. Faites-les moi livrer au Dashing Fox, à Valréal. Dit-elle en se retournant un peu trop brusquement. La jeune nymphe se heurte au corps d'un passant et manque de s'écrouler par terre sous la violence du choc.

Spoiler:

La gouaille au bord des lèvres, une insolence mordante dans le regard ; elle est mauvais présage, promesse d'une illégalité que l'on attend, sans jamais pouvoir prévoir l'instant précis où elle viendrait s'inviter au crime. Pirate ; impératrice sur les mers, trop forcée de singer la même aisance lorsque c'était sur l'intérieur du continent qu'elle venait poser le pas. Les rivages, trop lointains pour qu'elle ne puisse véritablement trouver de paix, l'étreinte familière des embruns dérobée à son contact ; qu'importait, pourtant — c'était l'opportunité qui l'avait dérobée vers Zeherim, un appât du gain qui imprégnait les crocs. Délectée de l'idée d'être là, lorsqu'ils étaient tous à Nythsari ; la capitale des hommes, débarrassée de ses protecteurs incarnat, porte ouverte à tous les crimes qu'elle pourrait perpétrer dans leur dos — et c'était là quelque chose d’euphorisant, la gifle d'une adrénaline réjouie dans les veines, alors que c'est d'une démarche souple qu'elle avance, l’œil affûté sur les étals. Nul objectif, si ce n'était de se remplir les poches ; nul désir, si ce n'était de dévoyer la capitale de chaos, offense non dissimulée à la face de l'uniforme qu'elle méprisait de tout instant — non parce qu'ils étaient humains, mais représentants d'une autorité qu'elle se complaisait tant à ridiculiser, criminelle intangible sur laquelle ils n'avaient su refermer le poing. Jamais capable de rien, si ce n'était de prendre ; et la violence, comme seule religion à avoir jamais compté, alors même que des vagues belligérantes viennent frapper dans ses veines en flux et reflux vibrant.
La collision d'un corps, pourtant, qui vient ébranler un temps son errance conquérante ; et c'est un regard bordé de mépris qu'elle assène à la fae qui titube, sans jamais se fendre d'une main bienfaitrice pour aider à la stabiliser. Les doigts glissent vers ses poches, pourtant ; en reviennent bredouilles, toute bourse trop bien cachée pour qu'elle ne la dérobe, sa tentative suffisamment discrète, pourtant, pour qu'elle ne remarque rien, la fae maladroite. @Victoria Valois ; de ces créatures bordées de satin qui n'avaient jamais crevé de faim dans la rue, famille traîtresse à leur genre. Ils étaient de ceux qui avaient tout, les Magistères ; des regards qui se détournaient sans plus d'attention lorsque des gosses faméliques tombaient de pauvreté dans la crasse des quartiers les plus malfamés. De l'enfance, n'avait subsisté qu'une rancoeur sourde à l'égard des plus riches, souverains qui pensaient l'ériger pion sur leurs échiquiers ; et la conviction que rien n'était jamais mérité, que tout devait toujours être dérobé. Un rictus suintant d'ironie, et elle vient lisser ironiquement le lin durci du sel des embruns de sa chemise crasseuse, comme pour balayer toute trace de la collision. 'De nouvelles godasses serviront pas à grand chose si t'es pas capable de regarder où tu mets les pieds, princesse.' Le dernier mot est presque craché, comme une insulte ; et elle se fend d'un clin d’œil moqueur, renfonce son chapeau déformé sur ses traits, une dissimulation légère de la ligne de ses oreilles aux regards. Et les mains enfoncées dans les poches, elle se détourne, sans plus un regard vers la Valois, l'iris expert en quête d'une dérobade à signer de sa main, pie voleuse trop avide d'une richesse qui ne serait pas sienne.

Citation :

— est venue à zeherim parce que toute l'armée rouge est à oceara.
— erre entre les étals avec l'intention de piquer plein de trucs et de faire les poches des gens.
— est percutée par @victoria valois, dont elle tente sans succès de faire les poches (###) et se débarrasse sans politesse (pardon beauté pardon pardon)(que quelqu'un vienne aider vico sivouplé elle le mérite).
— dans le mood de se fighter avec des gens (cc @miraz ravenal).

nb: je pars en congés sans pc jusqu'au 8.07, donc je serai moins rapide dans les réponses (#cédursurportable)

S1E01 Zeherim / Bad Blood

Astragan. Que faisait Tanvi au coeur du marché le plus titanesque de Zeherim ? A vrai dire, elle n’en savait trop rien. Encore déboussolée par son entretien avec Raj, ainsi que par quelques trouvailles dans de vieux livres concernant une Fae de sa Cour, la jeune femme avait vu dans les affiches placardées partout, un bon moyen de s’évader une journée.

Ainsi, elle déambulait, le corps enfermé dans une longue robe d’un émeraude foncé, un léger voile de la même teinte posé sur sa chevelure lâchée… Non loin de là, l’Armée Rouge. Plus précisément, Jareth Amicitia, son chaperon principal depuis son arrivée à la Rajdah et avec qui elle avait eu des échanges houleux de nombreuses fois. Sa présence l’agaçait toujours, tout comme son attitude d’ailleurs, cependant, en cette journée assez exceptionnelle, elle avait comme l’impression qu’il n’était pas beaucoup entouré par ses pairs… Pour un si grand événement, cela était bien étonnant d’ailleurs. Voir... presque inquiétant tant elle avait l'habitude de les voir partout.

** Mais non, tu dérailles **

Bien décidée à ne pas se plaindre, la Fae du Jour finit par tracer son chemin, observant les objets qui brillaient sous ses yeux, profitant de l'instant… Cela changeait grandement de l’horreur visuelle qui avait pour habitude de faire partie de son quotidien. A croire que la beauté dans ce monde nouveau n’était pas si perdue. Prenant alors une bonne bouffée d’air, Tanvi osa étirer ses lèvres en un fin sourire… Mais contre toute attente, ce dernier fut bien vite balayé par un air désabusé.

** Tiens, tiens, tiens… **

Il n’était pas bon pour les voleurs qui avaient tenté de la détrousser de croiser son regard car sa mémoire lui permettait de ne jamais oublier. Et en ce jour si spécial, voilà qu’un faciès connu était apparu au loin… Celui d’un jeune homme, les traits fins, le visage séduisant de l’escroc par excellence. En effet, le bougre avait tenté de la dépouiller une fois, mais cela avait échoué… Et voilà qu’après tout ce temps, elle le retrouvait là, dans le plus grand terrain de jeu du monde pour un fourbe cleptomane.

Cela ne pouvait pas être un hasard et il était hors de question qu’il tente de dérober les objets de valeur d’une autre personne.

Ainsi, d’un pas décidé, elle se traça son chemin dans la foule afin de l’atteindre le plus rapidement possible avant qu’il ne finisse par lui échapper. Bien sûr, elle ne comptait pas le fesser en public pour le punir, même si l’idée était tentante, mais elle voulait qu’il sache qu’elle l’avait reconnu, juste pour sa satisfaction personnelle.

Spoiler:

bad blood

Le loup est dans la bergerie – et avant qu’ils ne s’en rendent compte, il serait déjà trop tard, et lui serait reparti avec le butin. Elles étaient loin, des années de simple voleur des rues, mais finalement, le goût de Thorgen pour le larcin n’avait fait que s’affiner avec le temps, confiance en lui et talent croissant main dans la main à mesure qu’il avait gravi les échelons chez les Corbeaux. La petite main de bas étage s’était réinventée ; aujourd’hui, c’était l’escroc, qui avait la ferme intention de sévir à Astragan. Le plus grand marché de Zeherim, des marchands venus de Nysthari, tout ça, pour le prédateur qu’il était, signifiait un nouveau terrain de jeu, et un nouveau bétail à piller. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, Thorgen déambulait entre les étals, feignant la flânerie propre aux passants venus profiter de cette occasion exceptionnelle pour dépenser leurs ozilles, mais que cherchait son regard à lui, si ce n’était des victimes pour garnir un peu plus son tableau de chasse ? Tout, à ses yeux dépareillés, n’était que possible opportunité, et lui, il guettait la moindre ouverture pour planter ses crocs acérés à la jugulaire de victimes aveugles. Le plan était simple : repéré les marchands qui cherchaient à s’implanter en Zeherim, ou à s’y construire une clientèle, et s’immiscer comme le middle-man idéal, avec son commerce de livraisons et transports basé à Rajdah. Il couvrait déjà les voies commerce entre Zeherim et Adenor, pourquoi ne pas étendre à Nythsari ? Il était là, son prétexte pour les aborder, les attirer dans ses filets, comme ce pauvre marchand d’étoffes avec lequel il déployait son numéro de charme à grands renforts de badineries et de remarques pertinentes sur l’état du marché. Alors que le brave homme lui contait par le menu les considérations délicates de son métier, Thorgen, ou plutôt, Finnian, ainsi qu’il était présenté à lui, comme il se présentait à tout le monde depuis son arrivée à Rajdah quelques dizaines d’années plus tôt, scannait les environs du regard, tendait l’oreille à l’affût du moindre problème qui viendrait ruiner ses plans. L’armée rouge et ses chiens de garde n’étaient, coup de chance, présents qu’en nombres dérisoires, comparé à leur omniprésence habituelle. Opportunité, opportunité, opportunité.

Un peu plus loin, une petite commotion attira son attention – une pauvre fille, élégamment et bien trop richement vêtue pour échapper à l’attention des voleurs qui traînaient immanquablement dans le coin, venait de percuter une autre passante. Tactique classique, ‘Finnian’ saluait bien volontiers l’élégance de la technique – et puis son regard tomba sur le visage de la chapardeuse, traits familiers bien que lointains, et s’il garda un visage impassible (quand deux voleurs se reconnaissaient, il en allait de leur survie à tous les deux), ses yeux s’attardèrent sur elle juste assez longtemps, avant de se reporter sur son interlocuteur qui ne suspectait absolument rien. Nice one, Nezha. Les pirates étaient donc de la partie, ou avait-elle décidé de s’amuser en son nom propre ? Bah, qu’importait. Thorgen rangea l’information dans un coin de son esprit, et se concentra à nouveau sur sa discussion en cours, prêt à conclure un premier marché avec sa première victime. Prêt à tous les pigeonner, les uns après les autres, au nez et à la barbe de ces foutus humains qui auraient sans doute préféré sa tête sur une pique.

Citation :: - Thorgen, aka Finnian, est venu au marché pour trouver des marchands à embarquer dans ses escroqueries, petit arnaqueur qu'il est
- Il aperçoit la commotion entre @Victoria Valois et @Nezha el-Hadid et reconnaît cette dernière, mais ne fait rien/ne dit rien pour ne pas les compromettre
- Il retourne à ses affaires, y a des sousà se faire je ne voulais m'imposer à personne, n'hésitez pas à vous l'accaparer s'il peut vous être utile !

(c) DΛNDELION

L’œillade qui accroche un instant sur les affiches. Date qu’elle gribouille rapidement dans son carnet avant de quitter Zeherim qu’elle retrouvera finalement quelques semaines plus tard.
La forgeronne n’aurait pas osé rater une telle occasion de porter son attention sur des biens venant tout droit de Nythsari. Sol qu’elle n’a pas encore eu le loisir de frôler et de ce fait, elle en découvre les merveilles (et les arnaques). Marché qui n’est pas bien différents d’un autre, des voix qui s’élèvent, des marchands qui ont plus d’un tour dans leur sac, et des clients qui s’efforcent tant bien que mal de gagner plus qu’ils ne voudraient perdre. Le jeu s’installe à l’instant même où les étals dévoilent tous leurs secrets. C’est une ambiance qui parle à son cœur, Erzah. Et c’est presque si elle ne sait plus où donner de la tête. Malgré tout elle demeure concentrée, impassible mais l’excitation qui ne quitte pas ses lippes retroussées. Elle sait que la journée ne fait que commencer, consciente que ses pas s’attardent et que ses jambes refusent parfois d’avancer parce que son attention est piquée. Son sac plaqué contre son ventre, une main qui tient fermement la sangle, la brune tente avec quelques difficultés de se frayer un chemin, jouant parfois des coudes. Sans surprise, la foule commence à s’amasser aux premières heures, ne laissant guère de chance aux retardataires.
— Ne faites pas cette erreur, elle ne comprend pas tout de suite qu’on s’adresse directement à elle, les sourcils froncés mais le regard de la femme la fixe bel et bien. — Pardon ? Erzah s’approche de l’étal, perplexe. — Vous allez le regretter si vous ne repartez pas avec l’un de nos bijoux. Regardez ce collier, il est très en vogue à Oceara et belle comme vous êtes, il ne pourra que vous embellir, la forgeronne esquisse un léger sourire face à la flatterie si peu subtile mais Erzah joue le jeu. Elle est là pour ça, après tout. — Essayez-le, allez-y. Le collier entre les mains, Erzah l’attache en y prenant soin malgré sa légère maladresse. — Uhm, le reflet dans le miroir qu’on lui tend la laisse encore plus dubitative, alors elle se tourne vers la première personne qui est à ses côtés, attirant d’un petit geste de la main son attention. — Vous en pensez quoi ? Sans me connaitre, là comme ça, vous trouvez que ça me va bien ? Au premier abord, on ne se doute pas qu’elle passe ses journées dans une forge ou sur les routes, quand bien même elle n’a pas l’impression de projeter l’image d’une femme distinguée ayant la prestance nécessaire de porter ce type de bijoux autour du cou. — Soyez honnête.

Citation :

- Erzah arrive tout droit d'Ashmeria pour assister au Marché.
- Elle se balade entre les étals, les étoiles pleins les yeux.
- Elle se fait accoster par une marchande qui après quelques flatteries lui propose d'essayer un collier.
- Elle accapare l'attention d'une personne à ses côtés pour lui demander son avis. (LIBRE)

Bad blood
saison 01, épisode 01

La foule se presse dans les allées du marché, chacun forçant le passage pour se frayer un chemin vers l'étal qu'il convoite. Livia, elle, se contente de laisser son regard glisser sur les visages, sur les étals d'un air distrait. Comme si elle ne leur portait aucune attention, aucune importance. Comme si elle n'était là que pour se promener, profiter de l'ambiance, de l'énergie du lieu. Pourtant, elle avait déjà faufilé ses doigts fins dans les poches de quelques passants, glissant leurs bourses dans sa petite besace. Elle avait également repéré cette fae richement vêtue, ce qui était assez notable et donc ne pouvait réellement passer inaperçu, comme cette autre fae qui la percute. Un sourire glisse sur ses lèvres. Elle n'utilise plus cette technique, préférant que l'on ne se souvienne pas de son visage, rester anonyme.. Mais elle est persuadée que la riche fae serait délestée de quelques pièces. Elle change de vue et son regard tombe sur une jeune femme essayant un collier.. Et elle ne peut s'empêcher de la trouver assez jolie. Elle serait sûrement allée la voir, rien que pour le plaisir des yeux, si elle n'avait pas repéré quelqu'un d'autre.. Finnian Dahl.

Elle se glisse alors à son tour entre les passants, forçant le passage pour se rendre près de cet étal d'étoffes. N'importe qui la connaissant un minimum saurait qu'elle ne se serait jamais approchée de ce type d'étal par réelle envie.. Elle se place alors près de son comparse corbeau, l'air de rien, laissant ses mains voleuses caresser les tissus distraitement. Elle chuchote alors à son oreille : « Le pauvre n'a aucune idée dans quoi il s'embarque.. » La voix un peu moqueuse s'attaquant autant au commerçant qu'à Finnian et elle sait qu'il le sait. Il se connaissent depuis assez longtemps pour ça. Le regard en coin et la mine badine qu'elle arbore appuient ses propos. Elle est contente de voir son ami ici, cela fait un moment qu'ils ne s'étaient pas « croisés ».. Et en sa présence, elle pouvait tout oublier. Se contenter de profiter du moment présent sans penser à quelque conséquence que ce soit.

D'autant plus que si elle était à Astragan, ce n'était pas pour affaire, mais plus pour s'amuser. Elle avait signé un contrat pour son bar quelques jours auparavant mais avait décidé de prolonger son voyage pour profiter de l'opportunité promise par un tel évènement. Le vol dans le sang, elle ne pouvait se résoudre à éviter une si belle opportunité de revenir aux bases. Depuis son plus jeune âge, elle avait dû voler pour survivre, mais aujourd'hui, ce serait pour son simple plaisir.

résumé:

@Erzah Nazaros @Eunbi Ji @Victoria Valois @Tanvi Kapoor @Maxence Verville @Esben Sølvarsson @Haru Arai @Maxime Fitzsnö @Sung Soo-Hyun @Iseul Soo-Hyun @Miraz Ravenal @Lysander Erskine @Khalil Ashkan @Thorgen Halström @Azreir Kinnear @Livia Fallaci @Nezha El-Hadid
22/04/1073 - Astragan

T’as entendu les rumeurs, Lysander. Et il t’en faut pas plus. T’as quitté Nythsari pour Zeherim. Sans y réfléchir bien longtemps. Te contenant juste de prévenir la Pie. Pour la forme. Avec ou sans son accord, t’avais bien l’intention de t’y rendre, à Astragan. Puis ça te fera du bien, un peu, de t’éloigner de Nythsari. Même si bon, au final tu n’fais que suivre les marchants du sud. Allant même jusqu’à faire la route avec l’un d’eux. Un ami à toi, ou ce qui ressemble, en tous cas. Disons qu’il fait partit de ceux qui n’te pourchasse pas quand tu voles un fruit. C’est qu’tu l’as aidé et qu’il se sent redevable depuis. T’en profites pas. Sauf pour transport gratuit d’aujourd’hui. Et les petits larcins que tu commets parfois. Rien de dramatique. Juste de quoi te nourrir.

Tu te réfugies bien vite la foule qui se créer, Lysander. L’oreille attentive et le regard qui balais l’endroit à plusieurs reprise. Tu sais qu’tu n’seras sans doute pas le seul ami de minuit à arpenter les rues aujourd’hui. Si les rumeurs sont venues jusqu’en Nythsari, nul doute que les amis basé en Zeherim les ont entendues aussi. Ou peut-être que tu essaies juste de te rassurer. De te dire que t’as pas fait la connerie de venir seul pour affronter, peut-être, tout un réseau d’esclavagiste. C’est que t’aurais probablement peu de chances d’en sortir vivant. Faut bien se le dire.

Près des étals, y a les marchants et les acheteurs. T’observes les premiers, grimaces quand les derniers marchandent. T’as l’impression qu’c’est toujours les riches qui trouvent à redire. Mais c’est qu’à côté de toi, tout le monde est riche, donc ton avis n’compte pas vraiment. Et tu t’fais alpaguer par une acheteuse (@Erzah Nazaros). « C’est moche. ». Elle t’a demandé d’être honnête, après tout. Et toi, l’collier tu l’trouves immonde. « Vous êtes bien plus jolie sans m’dame. ». Que t’ajoutes avec un air légèrement charmeur dont tu n’sais pas te débarrasser.

Spoiler:

Une mince pellicule de sueur enlaçait la carne autrement marmoréenne de l’homme, les affres de l’astre impérial imposant leur joug sur une chair trop prompte à flétrir. Déjà, les allées du marché s’emplissaient de touristes émerveillés, badauds éblouis et manants égarés, tous envoûtés par ces ventes à la criée. Assurant son office, diligent, Khalil vérifia que le fût ne puisse se déloger de son présentoir avant d’en arracher le liquide ambré se voulant eau-de-vie. Tendant la pinte à la tavernière scrutant son travail, elle lui offrit un sourire édenté en lui offrant un torchon maculé de saleté sur lequel il s’essuya les mains. Goûtant la marchandise comme elle le faisait si allègrement, l’Ashkan se demandait parfois si son reflet quittait la surface de cette gnôle qu’elle consommait à outrance. “On peut vraiment toujours compter sur toi gamin. Si la soif t’prends, tu sais à quelle échoppe t’arrêter, y a toujours un verre qui t’attend chez moi!” Les notes de sa voix chutaient hors de ses lippes pareilles à des oiseaux sans ailes, les syllabes traînantes se suivant à la chaîne jusqu’à ce que leur filet ne s’épuise au détour de son silence. Un rire aérien quitta les lippes de Khalil alors qu’il déplaçait le second tonneau qu’il avait apporté afin que celui-ci ne gêne pas la tenancière dans son activité. “Si tu as besoin d’aide pour changer de fût et que tu me vois dans les parages, n’hésite pas à me héler. On ne voudrait pas que tu forces sur ta mauvaise hanche, Misty.” La tendresse délavant ses traits de leur douceur alors qu’il lui offrait un regard réprobateur. Les années n’avaient pas étés tendre avec la tavernière, son visage buriné par le temps peinant à dévoiler les sillons abscons d’une histoire vécue entre les lignes. Passant de l’autre côté de l’étal, évitant les quelques tabourets placés là pour de futurs clients, il ne connaissait que trop bien le silence labourant la chair des indigents nés sous la mauvaise étoile. “N’crois pas que j’pas repéré ton petit manège à fuir la conversation! Tu peux bien v’nir boire un p’tit verre avec ta vieille Misty?!” Portant une main à son oreille, prétendant n’avoir entendu ses plaintes, il riait alors que la vieille femme grommelait dans sa barbe. Le gamin était toutefois trop occupé pour passer la journée au comptoir de sa tavernière préférée. Les raisons de sa venue bien moins clémentes que le sourire de Misty quand elle servait un de ses mélanges alambiqués. Khalil ne savait pas vraiment ce qu’il était venu chercher ni à quoi s’attendre au gré des rumeurs ayant atteint l'oreille des Amis. Clébard trop prompt à répondre aux ordres de ses maîtres, il se contentait d’avancer tête baissée quand l’heure était venue. Les oreilles grandes ouvertes, le regard traînant en tout coin, il ne savait ce qu’il cherchait en cette marée anonyme. Quelque chose dans les foules avait toujours déconcerté l’Ashkan tandis que brûlait à sa mémoire les mots de son oncle et le souvenir de ces heures passées à fuir le danger de ces corps ondoyants telle une vague. Pris par la marée, effluves et oraisons lui faisaient tourner la tête au gré des étals, au gré des inconnus le frôlant de trop près. Bousculé par un homme à la mine sévère, le gamin tituba un instant, percutant un corps immobile, avant de retrouver l’équilibre. “Excusez-moi, je m’attendais pas vraiment à tant de monde.” Et ça ne faisait pourtant que commencer.

Spoiler:

T'aimes pas la foule quand elle déborde de part en part sur ton espace personnel. Même si avec ta taille et ta corpulence t'es l'équivalent d'un navire qui écarte les flots, t'as jamais apprécié te noyer dans la masse. T'as l'habitude pourtant qu'elle t'oppresse, t'encercle et t'enferme dans une ronde frénétique. Dans l'arène c'est différent pourtant, toute leur attention est portée sur une seule chose; toi et ton adversaire. Alors leurs directions et leurs cris sont prévisibles, échos d'habitudes assouvies par la violence. Tu connais bien ce langage, sait en dessiner les contours d'un bleu criard. Un marché en revanche, c'est un combat dont les règles ne te sont pas familières. T'évites ce genre d'endroit en général, t'as encore le goût amer de ces lointaines années où les coups tu les recevais pour avoir chapardé entre les étals. Ça fait la troisième fois que tu sursaute à cause d'un marchand qui t'interpelle, tête encapuchonnée qui dépasse grossièrement au dessus du peuple. Un grand gaillard comme toi qui soit disant aurait bien besoin de ceci ou cela d'après leurs discours vendeurs. T'oses à peine lever le nez pour les regarder, curiosité pourtant irrépressible pour ce qu'ils te tendent par dessus leurs étals. T'as jamais vu autant de choses inconnues, d'objets aux formes insolites ou de paniers remplis de fruits et d'épices exotiques. Il y a tellement de couleurs que tu te rends compte que tu ne saurais en nommer certaines, toi et le blanc immaculé de l'hiver pour seule référence. Alors devant cette abondance t'es presque trop sollicité, tête qui voudrait se tourner à droite et à gauche à t'en tordre le cou tellement il y a à voir. Ton euphorie innocente tu la contient malgré-tout, incertain de si tu as le droit à de tels écarts, s'il t'es permit de profiter ainsi de la situation.

Car tu n'es pas ici pour toi, sinon tu n'aurais même pas eu le droit de quitter l'enceinte de Rajdah, indéfiniment lié par un contrat inviolable. Non, t'es là avec une liste d'achats à faire pour ton maître, des objets qu'il est d'ordinaire trop cher à faire venir de Nythsari directement. Il t'a donc envoyé ici avec la ferme instruction de tout négocier à un prix encore plus abordable, misant sur ta dégaine patibulaire pour que cela fonctionne. T'as été surpris parce que c'est la première fois en sept ans qu'il te laisse cette liberté, gage de la confiance solide qu'il t'accorde. Et si tu n'oses pas te laisser aller à l'enthousiasme et profiter de ce vent de liberté c'est parce que tu as déjà plus ou moins rompu les termes en t'accordant d'amener quelqu'un avec toi. Ton regard dévie sur @Maxime Fitzsnö à tes côtés, ralentissant d'un pas ton rythme trop rapide pour revenir à sa hauteur. Vous avez tamisé ensemble pour la première fois, côte à côte dans un quartier inconnu, une ville inconnue. Tu voulais lui faire plaisir, lui qui a toujours un sac sous votre lit, prêt à partir. Tu t'es dit que si ce n'était pas la grande escapade, vie sur les routes dont il semble parfois se languir, mais que c'était quand même quelque chose. T'es pas idiot, tu sais qu'il reste à cause de toi. Pour toi. Tes joues s'échauffent sous ton capuchon lorsque tu lui demande. « T'veux voir par l'bas ? C'est bizarre l'truc. Ils ont p't'être des graines rares. » Tu mâches la moitié des mots, ton accent rauque et lourd sur tes lèvres. Tu désignes un étal plus loin couvert de plantes exotiques d'un mouvement de la tête. « Si t'veux, avant que j'cherche c'forgeron. » Tu le regardes pas comme à ton habitude. Tu regardes jamais personne.

T'as tellement le nez par terre de soumission et de malaise face à cette situation inédite que t'as pas conscience de t'être arrêté en plein dans le passage. Y'a une silhouette qui se heurte contre toi comme à un mur et tu bouge pas d'un millimètre, ton visage se baissant vers lui. Ton capuchon discret qui occultait parfaitement ton identité en revanche lui te glisse à l'arrière du crâne, te tombant sur les épaules pour dévoiler ta gueule perplexe et tes attributs de fae. Devant les excuses du jeune humain (@Khalil Ashkan) tu ne dis rien, te contentant de fixer un point imaginaire à gauche de son oreille ronde. « P'grave. » Que tu finis par marmonner dans ta barbe, yeux tombant sur ses pieds face à toi. Tu fronces soudainement les sourcils, tapotant tes poches et ta ceinture pour vérifier que tes affaires n'ont pas bougé. Naturellement méfiant, d'autant plus que tu connais bien ce genre de techniques. Tes bras retombent le long de ton corps, et tu penches légèrement la tête sur le côté. « T'devrais faire attention, y'en a qu'vont t'prendre pour un voleur. » Que tu dis à titre indicatif, l'ayant toi-même confondu ainsi à cause de sa maladresse opportune. Tu replace le capuchon sur ta tête, pressant tes lèvres l'une contre l'autre, regard qui se pose sur Max toujours à tes côtés. Ton attention se reporte sur le gamin, t'as envie de lui demander s'il connaît Astragan, des fois qu'il saurait t'indiquer par où trouver ce dont t'as besoin. Mais y'a rien qui passe tes lèvres, muet de toute sociabilité. Tu fais un pas imperceptible vers le fae à tes côtés. Tu te sens mieux avec lui, un point de repère dans un vaste océan qui te perd.

Spoiler:

Silencieusement, tu regardes la horde informe et grouillante qui vous entour. Il y a trop de monde, il y a trop de monde. Toi qui déteste rester près des gens, t’as l’impression d’avoir des fourmis grignotant l’intérieur de ta peau. A l’instant même où Ben vous a tamissé dans ce marché gigantesque, tu as tout de suite su que tu en détesterais chaque instants. T’aimais pas le bruit, t’aimais pas les gens, t’aimais pas toutes ces rues recouvertes de bitume et si peu de verdure pour sauver le tout. Non, si Ben ne t’avait pas proposer de venir, t’aurais jamais mit les pieds ici. Mais Ben, c’était la première fois qu’il te proposait d’aller quelque part, avec toi ou même simplement seul. Et, depuis votre dernière conversation, t’essaies de faire des choses qui font plaisir à Ben. T’essaies au moins de ne plus lui faire mal. Et c’est dur, quand tu sais pas ce qui ne devrait pas faire mal. Mais t’essaies et t’as toujours comme chaud au ventre, quand le blond t’accordes l’un de ses petits sourires tordus.

Tes oreilles sifflent, face à tout ce bruit, mais ton visage ne quitte pourtant pas cette expression neutre qui est la tienne. T’arrives tout de même à distinguer ce que te demande Ben, quand il te propose d’aller voir un stand vendant des fleurs. Tu hoches simplement la tête, le regardant pendant que lui regarde par terre. “Okay.” que tu finis par lui dire, voyant bien qu’il te voyais pas comme ça. Doucement, tu attrapes sa main, l’enserrant délicatement dans la tienne. “Pour pas qu’on se sépare.” que tu lui dis simplement, doux dans tes gestes et paroles. “J’ai pas envie de te perdre.”

Vous êtes tellement distrait l’un par l’autre que vous voyez pas le jeune homme arriver et percuter Ben. Tu le regardes fixement, le dévisageant ouvertement. Comme ton amant, tu penses au début à un voleur, mais vois bien que le blond se détend après une rapide vérification. Tu vois aussi Ben qui se dentide à côté de toi, oscillant d’un pied à l’autre, comme quand il veut demander quelque chose mais ne sait pas comment ni s’il le peut. “On cherche Astéor.” que tu finis par dire pour lui. Ta vois est neutre, lente, dépourvue d’émotions. “C’est un forgeron.”

résumé:

Bad Blood

@Erzah Nazaros @Eunbi Ji @Victoria Valois @Tanvi Kapoor @Maxence Verville @Esben Sølvarsson @Haru Arai @Maxime Fitzsnö @Sung Soo-Hyun @Iseul Soo-Hyun @Miraz Ravenal @Lysander Erskine @Khalil Ashkan @Thorgen Halström @Azreir Kinnear @Livia Fallaci @Nezha El-Hadid @Sigrid Madsen

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Figures fantomatiques qui errent au milieu des étals, déambulant entre les clients qui se pressent auprès des divers marchands venus du sud. Soldats que l'on a chargé de veiller au bon déroulement du marché, tandis que certains de leurs pairs sont descendus sur Nythsari. Et c'est l'ennui qui les prend aux tripes : les trois soldats de l'Armée Rouge se fichent pour l'heure bien des quelques voleurs qui rôdent dans le coin. Ils souhaitaient eux aussi prendre les armes face à la menace des oreilles pointues. Le coin de l’œil perçoit brièvement une capuche qui retombe sur les épaules parmi la foule. Suffisamment pour percevoir la vermine hivernale qui se planque derrière. Sourire mauvais qui s'installe sur leurs lippes alors que le trio part en direction du bonhomme.

Lorsqu'ils arrivent à sa hauteur, c'est à @Khalil Ashkan — celui qu'il juge humain — que le premier soldat s'adresse : « Le winter vous pose problème, monsieur? » Ses comparses toisent @Esben Sølvarsson et @Maxime Fitzsnö du regard alors que lui préfère jouer le jeu de l'ignorance. Sang qui bouillonne dans leurs veines alors qu'ils cherchaient justement un moyen de s'amuser en cette journée morose. « Si c'est pas mignon, s'exclame le second en voyant leurs doigts entrelacés. Dites-moi, qui de vous fait la femme ? » Railleries de celui qui s'approche de plus en plus d'Esben, bombe le torse comme pour se dresser à sa hauteur. La voix qui reprend pour cette fois s'adresser à son supérieur : « On peut toujours les emmener faire un tour à l'étal aux esclaves. Je suis sûr qu'ils nous paieront une montagne d'ozille pour ces horreurs. » Et leurs rires gras qui reprennent de plus belle. Quand les chats ne sont pas là, les souris dansent. La majorité de leurs frères d'armes étant déployés dans le sud, autant en profiter.

@Erzah Nazaros @Eunbi Ji @Victoria Valois @Tanvi Kapoor @Maxence Verville @Esben Sølvarsson @Haru Arai @Maxime Fitzsnö @Sung Soo-Hyun @Iseul Soo-Hyun @Miraz Ravenal @Lysander Erskine @Khalil Ashkan @Thorgen Halström @Azreir Kinnear @Livia Fallaci @Nezha El-Hadid @Sigrid Madsen
22/04/1073 - Astragan

Elle a son capuchon vissé sur la tête la blonde alors qu'elle s'avance, traversant la foule. Des semaines qu'ils ne font que rabâcher le même morceau, l'opportunité du siècle qu'ils disent. Un voyage à Nythsari en plein cœur de Zeherim. Des foutaises. Elle le sait. Juste une occasion de plus de plumer la population en soif d’exotisme qui ferait tout pour se sortir le nez de la crasse de leur quotidien. Et l’occasion est trop belle pour elle aussi. Pas les bourses qui vont manquer ici, non, va y avoir de la négoc’ entre marchands, des étals avec des biens à revendre. Elle a les doigts lestes Sigrid, elle aurait moyen d’obtenir assez d’ozilles pour survivre un mois de plus si elle s’y prend bien. Elle a la foule pour la couvrir, même si elle n’aime pas sentir tous ces corps se presser contre elle. Odeurs rances et fétides qui viennent lui emplir les narines. Elle est bien loin l’odeur de la glace et du froid. Mais elle a appris à ne plus faire la fine bouche la blonde, alors elle joue des coudes pour se rapprocher d’un étal. Autant profiter de cette journée.

Elle les remarque alors, ces uniformes honnis, ce lyrium rutilant au soleil qui lui soulève l’estomac. Ils sont pas nombreux, et elle trouve ça étrange, ils devraient arpenter les rues, être à chaque intersection… Mais non, elle peut les compter sur les doigts d’une main. Elle les garde dans son champ de vision, et c’est ce qui sera sa perte. Car elle ne voit pas la silhouette sur son chemin, personne qu’elle bouscule sans le vouloir. Sa carcasse qui vient se fracasser contre celle de @Thorgen Halström, sa main qui vient se plaquer contre lui par réflexe, pour ne pas tomber. « J’suis désolée. » Qu’elle marmonne, levant le visage pour voir qui elle a bousculé de la sorte, dévoilant le sien au passage. Et elle reste une seconde comme ça, abasourdie devant ce visage qui semble lui dire quelque chose. Il a quelque chose de familier le bougre, qu’elle ne saurait pas replacer. Comme si le temps lui échappait encore. Elle a l’impression de redevenir cette gamine de Djerhölm… Elle secoue la tête doucement. « Désolée. » qu’elle reprend, s’éloignant enfin. Elle n’en a même pas profité pour lui faire les poches l’idiote. Elle va pour s’en aller, mais c’est alors qu’elle les entend, qu’elle les voit. Elle reste clouée sur place, parce qu’une des silhouettes malmenées par les soldats n’est que trop familière. Elle l’aurait reconnu n’importe où, mais il tranche franchement avec sa stature et sa tignasse blonde. « Merde..Esben… » Qu’elle jure entre ses dents. Il sort tout seul son prénom, il lui échappe. Ça fait chier, dans quelle merde il s’est encore fourré ?! Elle perd pas de temps la blonde, elle agit par instinct. Ses mains la brûlent, elle voudrait saisir sa lame, mais pas devant tant de témoins, non. Ça serait une allé direct pour les mines. « On peut toujours les emmener faire un tour à l'étal aux esclaves. Je suis sûr qu'ils nous paieront une montagne d'ozille pour ces horreurs. » Elle les entend rire, les enfoirés. Sa main se pose par réflexe sur le pommeau de son épée lorsque son geste est arrêté par un main venant saisir son avant-bras.

Spoiler:

La houle soulevait son cœur et la foule indistinctement, la marée de ces corps ondoyants prenant des allures de horde infernale au gré des alizés. Il était maladroit le gamin. Ou, plutôt, il était peu habitué à côtoyer tant d’individus. Peu habitué à se sentir aussi vulnérable, oiseau sans aile, rêveur sans ciel. Plus familier avec la chaleur des ruelles, la douceur des ombres accueillant les égarés, il conspuait ces rassemblements lui rappelant trop douloureusement à quel point sa chair était trop prompte à flétrir. Bousculé par un homme sans vergogne, le glapissement ayant échappé à ses lèvres mourut au gré d’un éther saturé par les conversations emplissant le marché. S’écrasant contre un homme, Khalil retrouva son équilibre avant de poser ses yeux sur ce dernier. Poser le regard sur la pointe de ses oreilles et sa mine fermée. C’était con, mais rien que ça, rien que cette familiarité factice, ça lui rappelait un peu chez lui. Un oncle égaré. Alors, idiot, il sourit au fae (@esben sølvarsson ) douloureusement incapable de le regarder dans les yeux. Le soin avec lequel ce dernier évitait son regard éveillant en lui une tristesse qui lui enserrait la trachée. Arraché aux flots se soulevant en son buste, l’Ashkan découvrit le compagnon du fae ( @maxime fitzsnö ) tandis que sa voix s’élevait. “Astéor? Je l’ai vu plus tôt, il doit être...” Se tournant afin de retracer visuellement le cours de ses pas, il fut surpris par la présence soudaine des soldats. Malgré lui, Khalil ne pouvait ignorer la terreur lui lacérant l’échine quand toute sa vie on lui avait appris à se méfier de la vermine emplissant les rangs des soldats. Sous la surprise, la gorge nouée d’horreur et de rage, le gamin retombait dans ses vieux travers, bégayant. “N-N-Non. J’ai... Je les ai b-b-bousculé.” Pourtant déjà les soldats l’ignorent, plus intéressé par l’excuse qu’il leur fournissait que par la véritable nature de l’altercation. Baissant le regard sur la pointe de ses chaussures usées, les poings serrés, il aurait voulu gronder de rage l’hybride, d’humiliation. Cependant, les soldats reprenaient de plus belle et quelque chose chez le brun sembla se rompre. S’intercalant entre les faes et les soldats, il n’avait pas songé à la nature de son acte, encore moins à la position en laquelle il se retrouvait. Il eut été si aisé de laisser les évènements suivre leur cours afin d’obtenir le plus d’informations pour le compte des Amis. Toutefois, l’Ashkan n’avait jamais été connu pour sa clairvoyance, le gamin des rues bien trop prompt à courir vers les emmerdes plutôt qu’en direction opposée. Il avait l’air con de toute sa hauteur, la silhouette svelte, en comparaison aux deux faes en son dos et à ces molosses de soldats en face. “Vous avez probablement un milliard de choses plus importantes à faire dans le coin que de vous en prendre aux visiteurs.” Soutenant le regard de l’homme au rire gras et si déplaisant, l’hybride se perdait en ses prunelles sombres et mesquines.

Spoiler:

» — ZEHERIM : bad blood
» S1E1 Nythsari : Let the game begin
» S1E1 Adénor : Wicked Eyes & Wicked Hearts
» blood is thicker (vladan)
» with fire and blood (vanserra)