PSEUDO Ellaenys, Nast', le ventre sur pattes ou la faiseuse de bbq personnage Inventé je crois stalkage Par son projet défis Toujours    mot d'adieu Vous êtes toujours beaux. Cress.. J'te la dois celle-là   Et Felicia, j'arrive, j'arrive   crédits Ellaenys.

Prélude ― les racines du gore

Lifetime of consumption,
                  They've all become the same

De l’enfance, elle garde un souvenir outrageusement heureux de celle qu’elle était. De celle qu’elle aurait dû être. Complète, près de ce jumeau avec qui elle partageait tout. Il était la malice, là où elle était la sagesse. Il était le délire, quand elle était la raison. Chacun avait sa préférence essentielle auprès de ses parents ; Aedhan attirait l’attention de leur père Liam, quand Edan’ea attirait la convoitise furieuse de leur mère Corvina.
Rapidement, ils furent rejoints par la petite dernière, la petite sœur qui capta toute la lumière et l’attention des parents.
Mais ce n’était pas important. Ça ne comptait pas. Parce qu’Edan’ea et Aedh’an existaient l’un pour l’autre. Envers et contre tout.

De l’apprentissage maternel, Edan’ea se forgea un modèle féminin fort. De celles qui existent la tête haute, qui ne se laissent jamais mépriser.
Fierté du genre, fierté de la race. Tout y passait.
Et tout fut renforcé par les années passées au collège du jour.
C’était les jours heureux. A la gloire du gore, en l’honneur de l’horreur.

Premier chapitre ― L’horreur en héritage

I punish them with pleasure,
            And pleasure some with pain

Et puis, l’âge de l’innocence ne put véritablement durer. Corvina avait des projets, de grands projets pour sa famille, alors que Liam aurait pu se contenter de leur confort. Pour autant, l’ambition de l’une dévora le bon sens de l’autre.
Et ainsi, Edan’ea découvrit la cruauté maternelle. Là où elle n’avait toujours fait qu’accepter les ordres et les conditions drastiques d’apprentissage, Eda se rebella pour en subir le furieusement les conséquences.
De la haine au mépris, son feu intérieur prit vie. Il s’alimenta jusqu’à cette annonce qui lui noua le ventre.
Corvina était en pourparlers avec une famille de Vulcanistes, les Delbaeth. Il fallait se soutenir qu’elle disait, c’était pour le bien de l’Automne qu’elle répétait. Et donc, Edan’ea allait épouser leur fils ainé.

Non.
Le rejet, encore et toujours. Eda refusa cet accord, parce qu’elle s’était éprise d’un bâtard rencontré au détour d’une soirée enflammée. Elle y croyait, au fait qu’il soit son grand amour, peut-être parce qu’il était le premier. Ou peut-être parce qu’elle avait le cœur léger. Elle ne saurait le dire, à présent.
Mais malheureusement, il n’avait rien pour lui. En plus d’être un hybride.
Lorsqu’Edan’ea annonça sa grossesse à sa mère, elle pensa réellement freiner la fureur maternelle, mais c’était sans compter la détermination de Corvina qui empoisonna sa fille pour provoquer la perte de l’enfant.
L’incommensurable s’imprima dans l’esprit de la Fae, qui apprit à se méfier de sa génitrice. C’était un mal pour un mal.
Fausse couche annoncée en interne et passée sous silence rapidement, Eda ne revit jamais le père de cet enfant assassiné. Pour cause, il était également passé de vie à trépas. Merci Corvina.

Quelques mois plus tard, Edan’ea épousa malgré tout Connell, en cédant au mariage arrangé orchestré par sa mère. Et ainsi, la machinerie fût lancée : Elle lui donna son premier enfant, Donan.
Donan, il avait tout pour lui, en plus d’être le premier. Pour autant, il y avait un hic, un problème dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. Il avait des airs de Donnell. Et ça.. Ca lui faisait mal. Pourtant, elle l’aimait, parce qu’il était une partie d’elle.

Le seul réconfort de la Fae fut de se réfugier dans la religion, là où elle savait que son mari ne pourrait et ne voudrait la rejoindre.
L’Hélionisme pour consolation, et sa foi comme boussole, Edan’ea devint une Céleste avant de donner naissance, quelques années plus tard à des jumeaux.
Ces jumeaux, ils lui rappelaient son frère et elle. Son frère qu’elle ne cessait d’aimer, plus que de raison, ou alors, un peu comme sa raison.
Et puis, ils avaient cet avantage que n’avait pas Donan, ils n’étaient pas de Connell. Alors, elle les aimait d’autant plus. Cet amour inconditionnel attira l’attention de l’époux qui soupçonna Eda de lui être infidèle.. Mais fort heureusement, elle savait y faire.
Elle savait si bien y faire que quelques années plus tard, elle lui donna une fille. Histoire de le faire taire. C’était la petite dernière.

Second chapitre ― A perte

I punish you with pleasure,
               And pleasure you with pain

L’instabilité de Mysrathan grondait dans les veines d’Edan’ea et pour autant, son cataclysme intérieur arriva lors de l’épidémie d’Infesus en 993.

On lui annonça qu’il était mort. Aedh’an était mort, rongé par la maladie. Il avait succombé et un vide immense envahit sa jumelle qui voulut le rejoindre. Raison se déchirant dans le choc et la perte, à partir de cet instant Edan’ea se métamorphosa. Elle venait de perdre son pilier, l’essence même de son existence, une partie essentielle d’elle-même.

Dévastée, sa dévotion se métamorphosa et s’orienta finalement vers Drachna. Dans un besoin de réconfort et dans l’incompréhension de cette injustice, elle pria la Déesse Noire. Elle la pria si fort qu’elle se persuada d’entendre sa voix, son écho.
C’est un de ces échos mortifères qui anima la main d’Edan’ea alors qu’elle tenta de se débarrasser de ses jumeaux. Ils lui étaient devenu insupportables, maladivement narquois. Si Aedhan n’avait pas survécu à ce monde, alors eux, ils n’avaient pas le droit d’exister.
De l’amour, elle se mit à les haïr avec une cruauté sans précédent. Leurs visages enfantins l’insupportaient, leurs rires sonnaient comme une offense. Si son époux ne fut d’aucun réconfort, ce fut son doux ainé qu’elle écouta.. Parfois, en évitant de tomber dans la folie furieuse.

Pourtant, un jour, tout bascula alors qu’elle se persuada d’entendre Drachna lui commander un sacrifice. Demande inespérée et totalement délirante, la Fae tenta de les empoisonner une première fois mais Connell se rendit compte du stratagème et empêcha la main mortelle de son épouse de s’exécuter.
Déterminée, Edan’ea réitéra sa tentative le même jour en essayant de les noyer dans leurs bains en leur faisant subir ses propres horreurs. Traumatismes partagés et encore une fois avorté par l’époux, elle fut éloignée de ses enfants, le temps de retrouver ses esprits.

Et dans la rancœur de son entreprise sabotée, elle orchestra le meurtre de Connell. Lui, personne ne le sauverait.
Et elle avait raison.
Personne ne le sauva.
L’hiver prendrait pour elle et elle, elle savourerait son veuvage.

Troisième chapitre ― Les rivières pourpres

I punish you with pleasure,
                And pleasure you with pain

Le monde perdait sa logique essentielle pour Edan’ea, alors même qu’elle continuait à prier la Déesse pour retrouver une cohérence dans ce monde devenue fou. Persuadée que la démence courait les rues, elle vit les humains gagner une guerre puis imposer leurs lois avec les accords pourpres.

Elle assista à la mort de Mysrathan et à l’émergence d’Ozira.
Adenor fut son offense.
Leur territoire était bafoué, même si leur cour était sauvé.
Bien plus encore lorsqu’elle dût gagner Veneria au détriment d’Ashmeria, sur la volonté de la Divine Calicia.

Les prémices d’une ambition plus grande naquirent alors, celle de devenir Divine à la place de la Divine, parce qu’elle était persuadée de pouvoir faire mieux qu’elle. Oui, elle en était persuadée.

Le veuvage de la O’Mordha se consomma dans plusieurs draps jusqu’à donner naissance à un bâtard, un hybride. Le père, hybride lui-même, lui rappelait ce premier amour trucidé.
Et le fils lui apporta un semblant de réconfort.
Pourtant, elle ne l’aima jamais aussi fort que lors de son sacrifice au nom de Drachna.

C’était sa manière à elle de célébrer la Haute Céleste qu’elle était devenue, mais également son introduction au sein de l’Ad Astra.
Ses enfants, elle les força à intégrer la Faction, parce que c’était le meilleur chemin à prendre. Le seul véritablement acceptable. Ils n’avaient pas le choix.
Comme jadis Corvina avait pu le faire avec elle, elle imposa ses choix. Dans la dureté et la cruauté.. Du chantage à au marchandage par la peur.

Manœuvrant en toute discrétion, elle s’assura que ses jumeaux célèbrent leur bal écarlate ensemble et pria Drachna pour qu’elle lui offre la paix de l’âme tant convoitée.
Drachna ne répondit jamais à son appel, parce qu’ils survécurent tous les deux et Edan’ea dût se faire une raison : ils étaient destinés à vivre. Alors, surement était-ce un signe.

Elle cessa donc de vouloir les éliminer, tentant de leur trouver une utilité.
Mais de ses enfants, elle le savait, sa préférence allait à son ainé, malgré le fait qu’il partageait le sang de son père.
On ne pouvait être parfait.. Après tout. Chacun sa tare.

Fin ouverte ― L’ambition pour alliée

All we need is faith
               All we need is faith

L’empoisonnement de la Divine Calicia et son remplacement par la Divine Virginia sonna comme un affront pour Edan’ea, qui, peu de temps après le sacrifice de son fils, vit en ce changement de couronne une mise à l’épreuve de sa foi.
Après tout, pourquoi pas elle ? Peut-être parce qu’elle ne donnait pas encore assez de sa personne.
Alors, après un excès de colère incendiaire, elle se raisonna dans les limites de sa folie, et décida que la prochaine Divine, ce serait elle.
Bien des années plus tard, l’intronisation de Felicia Blackwood en tant que Divine Noire confirma son ambition.

Elles avaient besoin de se retrouver avec ces couronnes.
Pour la cause. Pour elles. Pour Drachna.