AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
ouverture officielle

Bienvenue à tous nos petits chatons !
Nous sommes très heureuses de vous accueillir enfin
parmi nous et vous souhaitons un agréable jeu !
QUESTIONS PAR MP INTERDITES

Si vous avez des questions, posez-les ici
Merci de ne pas MP le staff et d'en faire profiter les autres !
Petit coup de pouce

N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à notre zone intégration
où vous trouverez quelques petites choses utiles !
Attirer des nouveaux

Un petit mot sur notre publicité
pour un max de nouveaux chatons intrigués !
— en ce moment —
La première intrigue du forum est lancée ! Pour l'occasion, vous aurez le choix entre trois topics communs. Une confrontation entre les rebelles fae et l'Ordre à Nythsari, une soirée mondaine qui promet sont lot de scandales à Adenor, ou un marché exotique à Zeherim.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 scared to face the music alone (sung)

Aller en bas 

Iseul Soo-Hyun

Iseul Soo-Hyun

scared to face the music alone (sung) Vcr3bdOa_o

Messages : 684
Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 1296
Peuple : fae, fière enfant des lumières de l’aube.
Soupirs : quatre-vingt-seize années qui filent, vingt-quatre comme masque.
Maîtrise :

métamorphose ● ● ● ○ ○
guérison ● ● ○ ○ ○
armes blanches ● ● ○ ○ ○
armes à feu ○ ○ ○ ○ ○
corps à corps ● ● ○ ○ ○
défense ● ● ● ○ ○

Affect : célibataire, le cœur sauvage qui n’a pas appris à aimer.
Métier : artiste, s'improvise inventrice, voguant au gré d'une inspiration crépitante et d'idées avortées.
Faction : fen’haven, pour qu’à nouveau ils puissent briller.
Errance : cínnerial mensongère, ville-maison autant que ville-prison.
Crédits : gāshina + valruna. + self + peace (bloodshake).

Aventures :
✩ ☾ ✩

scared to face the music alone (sung) DGwuMnD5_o

disponibilité
pas libre ■■■■■■xx [ ehrys + hyo jin + hyeri + fh1 + thrystan + sung + aurya + haru ]

scared to face the music alone (sung) 6DrZnOTO_o

https://astrangegame.forumactif.com/t286-little-hearts-begin-to-hurt-is https://astrangegame.forumactif.com/t703-a-cruel-angel-s-thesis-is

scared to face the music alone (sung) Empty


Lying in my empty room
On my broken bed
And I'm left alone
with my big fucking mental head


crédits : VOCIVUS (icons) + peace (from under liquid glass)

ft. @sung soo-hyun



Elle est étendue dans son lit, Iseul, les bras tendus de part et d’autre de son corps maigre, les yeux accrochés aux ombres du plafond. Elle n’a pas fermé les volets, elle ne les ferme jamais. Elle oublie toujours, ou bien peut-être que c’est juste qu’elle aime être bercée des rayons de lune et réveillée par ceux du soleil, peut-être que ce n’est que ça, qu’elle a besoin d’une fenêtre ouverte sur le monde pour ne pas oublier qu’elle en fait partie de ce monde.
Peut-être qu’elle a besoin d’une fenêtre ouverte sur les étoiles pour se sentir l’une d’elle, minuscule, accrochée parmi tant d’autres et terriblement seule pourtant. Iseul est étoile filante, satellite qui ne gravite autour de rien et qui ne fait que tourner sans but, qui se heurte en chemin à d’autres astres moins brillants pour leur voler un peu de lumière avant de disparaître, encore. Iseul est étoile filante à la course infinie, prise au piège cependant dans la constellation immobile des astres artificiels. Ici, à Cínnerial, les soleils les plus brillants sont ceux qui brûlent aux plafond, sont ceux que l’on construit de mensonges parce que tout doit être beau, parce que tout doit être lisse, parce que sous la surface surtout il ne faut pas laisser voir à quel point ils sont laids. Alors elle a revêtu le même masque qu’eux, Iseul, mais le sien est cassé, le sien peine à contenir une lumière un peu trop forte derrière des faux semblants qu’on ne lui a jamais appris à maîtriser. Trop rapide dans un monde où tout va lentement, contrainte d’entrer dans cette danse qui transforme les minutes en heures, les jours en semaines, la fille étoile filante a suspendu sa course.
Et là, dans la lumière noire de cette nuit sans lune, Iseul cherche désespérément une lumière après laquelle courir, le cœur battant alors que le corps s’écrase sous la lenteur du temps, alors que tout son être ressent l’immobilité quand son esprit lui crie qu’il faut courir, parce qu’elle ne sait faire que ça Iseul, parce qu’elle est enfant de l’urgence. Elle a cherché l’accalmie toute sa vie, l’a presque trouvée, l’a brisée une fois de ses propres mains pour se précipiter à nouveau dans la fuite, parce qu’elle s’est condamnée à ça, à fuir, et à chercher partout une paix qu’elle n’est pas encore prête à accueillir.
Elle n’aime pas les nuits comme ça, les nuits sans sommeil parce que les pensées vont trop vite, parce que les pensées cognent contre les parois de son crâne et que son cœur s’agite de devoir les contenir, de devoir surtout contenir celles qu’on ne veut pas entendre, celles qu’on ne doit pas laisser sortir, surtout, jamais. Elle cherche les ombres dans la nuit noire pour ne pas voir les couleurs d’un passé refoulé éclabousser les murs de sa chambre, elle leur invente des formes pour ne pas qu’en elle ils prennent forme, pour ne pas se laisser déborder par la marée de sentiments ignorés trop longtemps. Elle n’aime pas les nuits comme ça, Iseul, les nuits où les visages s’imposent derrière la barrière de ses paupières fermées et où elle peut sentir son cœur se serrer du poids de trop de choses – tant de choses – à la fois.
Elle leur cherche des noms aux ombres du plafond, elle les laisse grignoter les couleurs mais c’est trop tard, déjà, et déjà elles s’attaquent aux angles de sa carapace, déjà elles se glissent dans les failles qui la parsèment pour venir ramper en son sein, pour venir faire battra plus fort toujours le cœur dans sa poitrine qui ne sait battre que de travers, et les ombres deviennent angoisses.
Elle les connait par cœur, ces peurs-là.
Elle les connait par cœur parce qu’elles ont toujours été là.
Parce qu’elle a beau faire comme si elles n’existaient pas, c’est des peurs qui restent, des angoisses parasites qu’on maquille de sourires, des chimères d’horreur construites à même l’enfance, entre les mots de plus grands qui font craindre un monde trop grand. Mais elle s’y est quand même jeté, Iseul, dans ce monde trop grand pour elle. Pour eux, parce que dans sa course elle a entraîné Sung, et du manteau de peur ils se sont drapés pour ne plus jamais le quitter. C’est la peur aujourd’hui qui les maintient en vie.
Même quand on ne veut pas la voir.
Même quand elle s’oublie.
Même dans les heures mortes de leur atelier, même au creux de la nuit quand elle tient le sommeil à distance et qu’on ne peut que s’accrocher aux draps en espérant pouvoir rêver, encore, juste un peu.
Iseul sait que ça ne durera pas, elle a l’habitude. Et que demain, tout ira mieux.
Mais pour l’heure elle suffoque presque alors que les ombres l’engloutissent, alors que son corps se fait plomb ou coton, elle ne sait pas, elle ne sait plus alors elle se redresse dans son lit, marche jusqu’à la fenêtre qu’elle ouvre grand pour se pencher dans le vide, pour lever les yeux plus loin que le plafond à la poursuite des vraies étoiles qui se cachent derrière les constellations artificielles.
Mais la nuit est trop noire ce soir et il n’y a ni le souffle du vent ni le bruit des passants pour venir remplir le silence de sa chambre. La rue est calme, les heures sont mortes et Iseul perd ses yeux entre les nuages, la tête renversée en arrière à la merci d’un souffle qui ne vient pas. Alors sans réfléchir elle fait demi-tour, sors de la chambre en silence sans allumer la lumière, glisse entre les ombres qui inondent le couloir alors que son âme vibrante appelle son autre moitié, alors que son cœur avance vers le seul qui saura le calmer, celui qui bat à l’unisson, celui dont les battements savent mieux qu’aucun autre se glisser entre les siens pour ne former plus qu’un cœur, une âme partagée par deux corps écorchés. Elle s’arrête devant la porte, presse ses doigts doucement sur le bois pour la pousser alors qu’elle se faufile dans le noir à la recherche de la silhouette de son frère.
— Sung ?
Elle souffle tout doucement le prénom de son cadet, comme pour ne pas troubler le silence, et elle s’enfonce un peu plus loin dans le noir, pas trop prêt de lui cependant, pas encore, dans l'attende encore un instant.
— Est-ce que tu dors ? sa voix se fait murmure alors qu’elle poursuit. Je peux venir ?
Elle demande comme si elle redevenait petite fille, comme si encore ils n’étaient que des enfants. Elle demande parce que d’habitude c’est elle qui l’enveloppe de sa lumière pour le protéger du monde, mais que cette nuit elle a besoin de la sienne pour éteindre les ombres.
Elle demande mais elle sait que Sung dira oui parce qu’il lui dit toujours oui, parce qu’il n’y aura toujours de la place pour elle tout comme dans son cœur il y aura toujours de la place pour lui.
Revenir en haut Aller en bas

Sung Soo-Hyun

Sung Soo-Hyun

scared to face the music alone (sung) Vcr3bdOa_o

Messages : 395
Date d'inscription : 12/05/2020
pièces d'or : 862
Peuple : la bienveillance de l'aube guide ses pas.
Soupirs : quatre-vingt-huit ans, presque autant passés à fuir bien que son masque en laisse seulement paraître vingt-deux.
Maîtrise : guérison niveau 3
métamorphose niveau 2
armes blanches niveau 2
armes à feu niveau 0
corps à corps niveau 2
défense niveau 3
Affect : il n'y a que du gris et des couleurs pastel pour décorer son coeur.
Métier : artiste qui se découvre en même temps qu'il expérimente.
Faction : fen'haven, bien qu'incertain de ce qu'il souhaite véritablement.
Errance : cínnerial, le temps d'une accalmie.
Inventaire : potion toxique
Crédits : météores (profil), mare (signature), wanderer (avatar)

Aventures : indisponible (iseul, jin, eunbi, matthias)


https://astrangegame.forumactif.com/t792-souffle-le-vent-sung#18793 https://astrangegame.forumactif.com/t855-tomorrow-today-sung

scared to face the music alone (sung) Empty


all the lights couldn't put out the dark
running through my heart
lights up and they know who you are
do you know who you are ?
(➢)
ft. @iseul soo-hyun
(crédits : vocivus, gypsophile)

Le temps s’écoule tout doucement. Il n’y a pas un bruit autour de lui. Il sent que son corps ne demande qu’à se reposer, ses yeux piquent un peu, voudraient se fermer jusqu’à demain, mais Sung attend que son cœur se calme. Il sait très vite à présent reconnaître les nuits sans sommeil, celles qui laissent toute la place aux angoisses. Cette nuit encore elles sont revenues, se faufilant doucement dans ses pensées jusqu’à ce qu’il ne puisse plus les ignorer, pour finalement prendre toute la place.
Pourtant aujourd’hui tout allait bien. Il avait passé la journée à l’atelier, les fenêtres ouvertes sur la ville pour laisser le bruit du dehors lui parvenir, pour que toute l’insouciance et la tranquillité des passants remplissent la pièce. Il avait avancé sur une sculpture qui prenait forme, s’appliquant sur son travail avec délicatesse.
Mais une fois le soleil disparu, il avait senti le vent se préparer dans son cœur, attendant simplement qu’il aille se coucher pour laisser place aux tempêtes qui se cachent là, attendant de réapparaître à tout instant. Il sait que lorsqu’elles commencent à tourner dans sa tête il est trop tard. Parfois il les laisse s’imposer, n’essayant même plus de les camoufler parce qu’elles finissent toujours par gagner. Il attend simplement que les choses se calment. Parce que de toute façon il n’y a rien qu’il puisse faire pour les faire disparaître pour de bon. Elles sont là pour restées. Peut-être pour toujours. Alors tout ce qu’il peut faire c’est attendre que le temps qui s’allonge reprenne son cours normal, même si ça veut dire se laisser emporter par l’angoisse qui fait battre son cœur trop vite et l’empêche de fermer les yeux pour ne pas voir les images du passé, celles parfois remplies de regrets, et les imaginaires, celles que son esprit créé pour lui rappeler tout ce qu’ils risquent encore. Il se retourne plusieurs fois dans son lit comme si ça allait changer quelque chose, mais il a l’impression de déranger le silence qui s’est imposé, alors finalement il se concentre sur la nuit qu’il entre-aperçoit entre les volets presque fermés, juste assez pour laisser un peu de lumière passer. Mais la lune n’est pas là alors il n’y a que plus de place pour cette atmosphère inquiétante. Il voudrait que les étoiles suffisent à éclaircir cette nuit trop noire, mais Sung n’est entouré que de vide et d’obscurité.
Tout d’un coup des bruits légers viennent se déposer au-dessus du silence. Il ne lui faut qu’un instant pour sentir la présence d’Iseul se rapprocher, alors que bientôt sa silhouette apparaît dans la pièce, presque imperceptible.
— Sung ?
Il la regarde simplement, en comprenant que la peur, dans son cœur à elle aussi, a cherché à prendre toute la place cette nuit. Il aimerait pouvoir la ressentir à sa place, lui enlever ce fardeau qu’ils sont condamnés à subir, qui s’accroche à eux pour ne jamais les quitter. Il aimerait pouvoir récupérer toutes ses craintes, les accrocher aux siennes, pour lui éviter ces nuits qui s’allongent et ces silences, mêmes si cela signifie qu'ils deviendraient trop lourds pour lui. Mais elles ont grandi depuis trop longtemps, elles font parties d’eux-mêmes. Il n’y a pas de fuite sans peur, elle les accompagne depuis ses tout premiers souvenirs, alors il sait que ses pouvoirs ne suffiraient pas à les apaiser. Il ne peut rien faire pour les faire disparaître, il peut au mieux les adoucir, rien qu’un peu, rien qu’une fois, mais elles se cacheront seulement pour mieux réapparaître une autre fois.
— Est-ce que tu dors ? C’est une question dont elle possède déjà la réponse, mais il secoue malgré-tout la tête pour signifier que non. Je peux venir ?
— Viens. Sa voix se fait aussi murmure en retour, comme un réflexe.
Il se décale un peu pour lui laisser la place de s’installer à côté de lui, alors qu’il tapote sur son lit pour l’inviter à le rejoindre.
— Je n’arrive pas à dormir non plus. Bien qu’il ne murmure plus sa voix est toute légère, comme s’il ne fallait pas venir perturber la nuit à présent installée, prenant juste un peu de place dans le silence qui les entourait.
Il ne dit rien de plus parce qu’il sait qu’ils partagent les mêmes craintes, celles qui grandissent sans cesse, même lorsque tout va bien, même lorsqu’ils pourraient se reposer. Elles apparaissent sans prévenir et viennent prendre toute la place, la nuit, souvent, grignotant les heures de sommeil. Elles transforment le silence qui devient trop lourd, jusqu’à ce qu’il pèse sous le poids des peurs qui remontent à la surface. Elles ne s’installent jamais trop longtemps, souvent le temps de quelques heures, en attendant que le soleil revienne. Alors elles retournent se cacher jusqu’à la prochaine fois.
— Je dois aller acheter du matériel demain, est-ce que tu veux venir avec moi ?
Sung attend toujours que les angoisses passent en sachant qu’elles reviendront. Mais peut-être que cette fois-ci les mots d’Iseul, plein de couleurs, et puis les siens, aux teintes plus légères, réussiront à souffler sur cette atmosphère trop sombre qui tente de noircir leurs cœurs.
Revenir en haut Aller en bas

Iseul Soo-Hyun

Iseul Soo-Hyun

scared to face the music alone (sung) Vcr3bdOa_o

Messages : 684
Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 1296
Peuple : fae, fière enfant des lumières de l’aube.
Soupirs : quatre-vingt-seize années qui filent, vingt-quatre comme masque.
Maîtrise :

métamorphose ● ● ● ○ ○
guérison ● ● ○ ○ ○
armes blanches ● ● ○ ○ ○
armes à feu ○ ○ ○ ○ ○
corps à corps ● ● ○ ○ ○
défense ● ● ● ○ ○

Affect : célibataire, le cœur sauvage qui n’a pas appris à aimer.
Métier : artiste, s'improvise inventrice, voguant au gré d'une inspiration crépitante et d'idées avortées.
Faction : fen’haven, pour qu’à nouveau ils puissent briller.
Errance : cínnerial mensongère, ville-maison autant que ville-prison.
Crédits : gāshina + valruna. + self + peace (bloodshake).

Aventures :
✩ ☾ ✩

scared to face the music alone (sung) DGwuMnD5_o

disponibilité
pas libre ■■■■■■xx [ ehrys + hyo jin + hyeri + fh1 + thrystan + sung + aurya + haru ]

scared to face the music alone (sung) 6DrZnOTO_o

https://astrangegame.forumactif.com/t286-little-hearts-begin-to-hurt-is https://astrangegame.forumactif.com/t703-a-cruel-angel-s-thesis-is

scared to face the music alone (sung) Empty



— Viens.
La voix de son frère, comme un murmure, fait écho à la sienne.
Tout doucement, comme pour ne pas troubler la nuit, elle se glisse sous la couverture à côté de lui alors qu’il s’écarte pour lui laisser de la place. Elle fait disparaître tout son corps sous les draps, comme s’ils étaient château de coton, dernière muraille entre eux et un monde qui ne veut pas d’eux. Sa main trouve la sienne sans même avoir à la chercher et elle enroule se doigts autour des siens.
— Je n’arrive pas à dormir non plus.
Ses mots sont comme un souffle, s’alignent sur le silence autour d’eux. Ses mots sont comme lui, ils ne dénotent jamais, ne s’emportent jamais. Sung se fait brise là où elle est tempête, toujours vent contraire à ses ouragans intérieurs, mais toujours plus fort qu’eux, aussi, parce qu’il n’y a que lui qui sache les éteindre avant même qu’ils naissent. Il n’a même plus à trouver les mots, parfois, souvent, il n’a qu’à accorder les battements de son cœur sur le sien qui l’attendra toujours.
Elle regarde le plafond sans répondre, re-laisse la place au silence qui ne la dérange plus autant. Il est là, maintenant, et contre sa paume il y a la sienne et c’est comme si la chaleur de son corps à côté du sien suffisait à chasser toutes les peurs qui s’étaient installées. Il est là tout le temps, en vérité. Mais parfois, parfois quand les peurs sont trop grandes et qu’elles glissent hors des placards, elle a besoin qu’il ne soit là plus seulement dans son cœur.
Elles sont pourtant encore là, les peurs. Elles se mélangent aux siennes, à celles qui l’empêchent de dormir, parce qu'ils partagent les mêmes depuis tant d'années qu'elle a cessé de compter, mais déjà elles paraissent moins grosses, elles s’éteignent doucement dans sa lumière très douce. Elle espère que dans sa lumière à elle, qui brille un peu trop fort, toutes celles qui habitent son esprit à lui viendront s’y brûler cette nuit.
— Je dois aller acheter du matériel demain, est-ce que tu veux venir avec moi ? qu’il demande, toujours de cette voix qui ne dérange pas les silences.
Elle hoche la tête sans quitter le plafond des yeux, inspire doucement.
— Oui. Je dois acheter des pigments, moi aussi.
Elle répond d’une voix qu’elle n’offre qu’à lui, plus fatiguée, plus douce, plus posée que celle que connaissent les autres. Il n’y a que Sung qui puisse voir ses couleurs, il n’y a qu’à lui qu’elle veut montrer son cœur. Il y a leurs âmes qui se connaissent par cœur, auxquelles on ne peut plus rien cacher même si on le voulait. Iseul, elle ne veut rien lui cacher, si c’est lui ça ne la dérange pas. Parce qu’ils sont chacun le soleil de l’autre.
Elle tourne la tête, la joue contre ses cheveux éparpillés sur l’oreiller, tout près de la sienne. Lui sourit dans l’obscurité qui ne suffit pas à masquer son visage. Un sourire un peu triste, de ceux aussi qu’il n’y a que lui qui puisse les voir. Puis elle rebascule la tête de l’autre côté, laisse place au silence encore un peu, le temps que leurs respirations s’accordent et que leurs peurs s’essoufflent un peu plus. Fait courir ses yeux sur les objets qu’elle devine, avalés par la nuit qui ne suffit pas à les faire disparaître.
Il n’y a pas que les peurs, en vérité, dans son cœur. Il y a aussi les regrets qui accompagnent les visages qu’on ne veut plus voir. Il y a les regrets et puis il y a la culpabilité, aussi, d’avoir en laissant toutes ces silhouettes dans son dos forcé Sung à le faire aussi. Même si lui, il n’en avait pas envie. Même si lui, il aurait bien voulu les garder un peu plus longtemps près de lui, toutes les figures de leur passé.
Le plafond encore a avalé son regard et elle ne sait plus dire depuis combien de temps elle est là, sous les mêmes draps que lui, sans rien dire. Ils sont habitués aux silences parce qu’ils n’ont plus besoin de parler depuis longtemps pour se comprendre. Mais il reste des choses qu’il faut dire, parfois, des choses que l’on sait mais dont on a besoin de parler, de temps en temps. Alors, sans le regarder, elle demande à voix basse.
— Tu aimes bien ici ?
Ici, avec elle, toujours elle parce qu’il n’y a plus qu’eux, ils ont promis.
Ici, dans ce lit, dans cette chambre, dans cette maison-atelier qu’on leur a donné.
Ici, dans la ville des mensonges, dans le pays de l’automne, loin de chez eux quand ils n’en ont même plus, de chez eux. Ils ont en eu un, lui l’a oublié, elle non. Elle fait tout pour ne plus s’en rappeler, pourtant, ou plutôt pour ne se souvenir que des images d’un passé encore plus vieux, d’un passé où tout était heureux.
Ici, loin de leur famille, loin des amis laissés derrière sans se retourner. Ici seulement avec elle.
— Est-ce qu’ils te manquent ? elle ajoute encore plus bas, ne précise toujours pas de quoi, ou de qui elle parle – il comprendra.
Parce qu’il comprend toujours sans qu’elle n’ai à le dire, comme elle comprend, comme elle sait tout ce qu’il ne dit pas.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé




scared to face the music alone (sung) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
scared to face the music alone (sung)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» — Pile ou face ?
» bloody mess (SUNG)
» (30/06) sung - présence réduite
» Meet me on the Battlefield - Sung
» souffle le vent (sung)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
A STRANGE GAME ::  :: Echoes of the past :: anciens rp-
Sauter vers: