holding onto a hurricane - (elsa)

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@elsa halström

Ville de grâce et de beauté, Cínnerial représentait pour Adenor l'apogée même de la splendeur, du charme historique dans sa forme la plus pure. Ville en symbiose avec la nature, les bâtisses se voulaient en bois solide et de qualité, l'ampleur de la cité s'étalant sur une bourgeoisie bien loin de la pauvreté cinglante qui avait violemment frappé Azracca, ruines bien à l'opposé de Cínnerial. Sortir d'Azracca était de se rappeler la cruauté dont la nature pouvait faire preuve, de la turbulence que l'essence même de la vie pouvait causer à de pauvres innocents, une fatale réalité qui percutait à chaque fois le coeur déjà tuméfié du soldat. Il avait un certain attachement personnel à Azracca, un lien bien établi entre lui et cette terre abîmée et laissée à son propre sort. Connue pour être régie par un chaos frénétique, la ville peinait à retrouver sa gloire d'antan, elle qui avait été démantelée et fracassée par la rudesse de l'océan. L'histoire de la cité perdue avait provoqué en Ozai un émoi indescriptible quand on lui avait conté les funestes détails de ce qui avait provoqué la chute de la ville. Il y avait également eu de la frustration quand son mentor et précédent capitaine avait expliqué que les autorités et forces supérieures préféraient fermer les yeux plutôt que de soucier du sort des habitants du coin. Une dure vérité que le Toshio avait alors pris comme une demande particulière, un appel à l'aide auquel il devait répondre comme il le pouvait. Ainsi, que cela en tant que lieutenant ou capitaine, le dogue s'était juré qu'il allait tout faire pour ramener la tête d'Azracca hors de l'eau...

Pensif, perdu entre les landes de ses pensées et la musique qui se jouait au loin, Ozai tournait sur ses pas dans le hall d'entrée du Palais des Arts, lieu de rendez-vous de tous les amateurs aguerris du divertissement musical et théâtral. Le Toshio se souvenait encore quand le harfang de la jeune femme s'était lentement déposé sur le balcon de sa chambre, un animal singulier que l'on distinguait avec aisance puisqu'il n'était nullement de la faune usuelle de Nythsari. Entre ses griffes se trouvait un tract soigneusement plié qui indiquait quelques détails sur la performance de cette nuit d'Elsa ; une réponse à la correspondance que le soldat avait entamé après leur brève mais décisive interaction. Seul lien qui le reliait à présent au souvenir de sa soeur, Ozai s'était promis de retrouver la trace de la jeune fae afin d'en savoir plus sur le dessein de sa cadette. Le destin jouant de son arc, il avait permis aux deux inconnus de se retrouver dans la même ville la même nuit, une chance pour Ozai qui avait encore bien des questions à poser. Il y avait toutefois un autre songe qui tournoyait dans le coin de l'esprit du soldat, une pensée qui ne cessait de tordre son être ; le regard de la jeune femme, ses traits, sa voix. Quelque chose chez elle intriguait l'humain qu'était en lui, une attirance dissimulée sous l'image d'une curiosité visiblement refoulée...

— Par où sortent les artistes? demanda-t-il d'une voix sévère à la jeune fae qui se trouvait au guichet. Elle indiqua alors une direction à Ozai dans un silence total, surement par mépris, sentiment bien partagé par le soldat. Sans la remercier, il s'empressa de se diriger vers la sortie située sur le côté de porte principale lorsqu'il entendit les applaudissements et acclamations qui annonçaient le clou de la représentation. Habillé en civil, seul son talisman porté autour du cou trahissait son appartenance à l'Armée Rouge, une fierté qu'il n'oubliait jamais d'afficher. Bien que l'uniforme lui donnait un clair atout de supériorité sur le reste des citoyens, Ozai avait préféré s'en tenir à une simplicité aux airs faussement avenants; une parure choisie avec précaution afin de mieux approcher la fae. Persuadé que sa présence ce soir n'était que pour interrogatoire déguisé, Ozai refusait d'accepter cet intérêt qu'il portait à Elsa outre les circonstances concernant Kimiko ; il se persuadait alors que seule sa volonté de retrouver sa soeur perdue l'animait... A l'entrée principale, il voyait tout le beau peuple de Cínnerial s'éparpiller en se saluant avec délicatesse, eux qui venaient surement d'applaudir Elsa. Une vision qui ne provoqua que dédain en celui qui avait grandi dans les rues macabres d'Oceara, croulant sous la pauvreté sans que jamais un de ces satanés bourgeois ne lui tende la main. En y repensant longuement, Ozai se disait que se connaissant, même si cela avait été le cas; il n'aurait surement pas accepté.

Concentré à déprécier le public du Palais, le bruit de la porte qui s'entrouvrit le sortit de cet exercice d'esprit. Le regard clair, les yeux d'Elsa croisèrent alors ceux d'Ozai qui, pendant un instant, demeura dans un silence incontrôlé. — Rassure-toi je ne suis pas venu en tant que capitaine de l'Armée Rouge. annonça-t-il avant que les sourcils de la fae ne puissent se froncer. Une déclaration qui n'était pourtant qu'à moitié vraie puisqu'il était bien connu que sa fonction le collait à toute heure et tout instant. Cependant, il souhaitait exprimer son intention de discuter et non pas de confronter, lui qui savait bien qu'elle risquerait de l'envoyer promener si il se montrait sous une oeillade hostile. Merci d'avoir accepté mon invitation. déclara-t-il froidement malgré lui, supposant que la jeune femme avait envoyé son messager d'elle-même.

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@ozai toshio

La beauté de cette ville n'était que des paillettes poursuivis par l'écume des cendres sur laquelle les barbares dansent. Et toi, fleur de givre, tu fais onduler la paresse du temps pour les satisfaire davantage. Cette brimade de ton subconscient se veut narquoise, presque mauvaise. Voilà bien longtemps que tu fais le tri dans tes songes qui depuis des décennies auraient été un véritable gouffre. Un maelstrom de tourments pour un quota de culpabilité qui t'aurait étouffé depuis des années. Elles peuvent s’égrener, devenir latente, le lendemain est pour toi semblable à hier. Des longueurs se ressemblent et n'en finissent pas jusqu'à ce l'étrange vienne à frapper à votre porte, s'imposant sur votre chemin. Alors, en cette nuit et en cette heure avancée de ce début de soirée, le plongeon dans les limbes du tunnel musical t’apparaît bien salvateur pour épancher des silences qui frémissent à la hauteur de ta conscience. Derrière l'épais rideau brodée de fils d'or, tu observes l'éloquence de la ballerine qui mène son arabesque telle l'élégance d'un cygne blanc paradant à la lune. Elle suinte la brillance et l'éclat de l'innocence mais ses prunelles vertes, à peine ouvertes laisse entrevoir l'ombre qui ondule sur la beauté réelle. Une vérité dépravée où le talent devient un moyen de survivre, le combat ne tenant qu'au fil de l'espérance que l'on ne cesse de broder en quête d’un jour meilleur. La danseuse est mécanique dans sa gestuelle, finesse d'une vague grondante, d'une écume fragile et solaire à la fois … Valse poétique d'une fae de la cour de l'été à n'en point douter. Alors que tes prunelles azuréennes se perdent dans le spectacle de la luminescence d'une saison chaude, les applaudissements viennent brièvement te frapper ton ouïe pour te ramener au moment présent. L'un des assistants du personnel du palais des arts vient te prévenir que c'est bientôt à ton tour de te produire. Tu te contentes d'un simple hochement de tête avant de poser ton attention sur deux mains. Tu as des doigts de musicienne ma fille, un esprit sage et aiguisé. Il ne suffit pas toujours d'être brutal physiquement pour troubler l'ennemi. Des phrases que ta figure paternelle laissait en suspend autour d'une partie où l’échiquier était un terrain à la fois de jeu et de réflexion. La bribe d'un maigre sourire mélancolique bien éclairer ta lèvre inférieure avant de se faner lorsque l'un des micro annonce ta présence sur scène.

Jouer de la musique a toujours été pour toi un acte de pudeur, un besoin de t'exprimer sur une autre mesure de dialogue. Ce dernier devient alors vecteur de sensations qui tourbillonnent pour former la composition que tu désires. Un talent inné qui dira-t-on est une arcane de l'antérieur à laquelle tu tiens tout particulièrement. Aujourd'hui, ton violon est à la fois la directive de la solitude guidée mais également un gagne pain pour calfeutrer une couverture d'espionne. Un soupire aphone s'échappe de tes lèvres tandis qu'une légère révérence s'impose à l'égard d'un public pour lequel tu ne nourris aucune attention. Ne joue que pour eux, Elsa. Au préalable, tu ne savais jamais quelle partition tu allais jouée, cela se terminer sur l'écho de des ressentis intérieurs du moment. Une fois l'instrument à cordes frottées positionné, l'archet et tes doigts s'emploient pour chorégraphier les premières notes en une tendresse de dentelle, la délicatesse d'un envol d'hirondelle. Le morceau musical est un classique de la culture humain, certes, mais un bijou que même un orfèvre ne saurait rendre davantage plus précieux au risque de l'achever. Les paupières closes, les traits de ton visage de poupée de porcelaine se détendent, demeurant lisse de toute expression qui se concentre uniquement dans la mélodie que produisent les cordes du violon. L'ambiance est solennellement légère et profondément pérenne. La finesse de l'harmonie ondule au coin des quatre des murs de la salle de concert, enivrant chacun des êtres vivants présent à l'intérieur. Et puis vient la dernière et unique mesure celle qui se veut actrice de l'émotion la plus pure, la plus véridique aussi. Un accord désuet face à la réalité accrue de la violence mais dans laquelle ceux qui écoutent n'y trouve que du « beau ». La beauté de l'art n'est plus qu'un éther floue et éphémère. Un silence puissant règne dans la grande salle tandis que ton souffle est quelque peu court par la performance que tu venais de donner. Une fraction de secondes plus tard, c'est l'ovation d'un public ému qui accueille ta prestation. Tes traits d'expressions demeurent hermétiques alors que tes iris brillent d'un éclat mystique, énigmatique aussi.

Tu te glisses derrière le rideau afin de rejoindre la sortie des artistes afin de regagner ta loge. Tu n'aimais jamais t'attarder trop longtemps dans les corridors du bâtiment – tu avais tes raisons pour cela. Et pour une fois, cela se confirmait lorsque ton regard croise celui du capitaine. Tu l'observes avec clairvoyance en un silence qui s'estompe brièvement lorsqu'il prend la parole. — Rassure-toi je ne suis pas venu en tant que capitaine de l'Armée Rouge. Une information destinée à ne pas éveiller ta méfiance mais cela ne t'empêche nullement de froncer les sourcils. Tu t'éloignes de la porte pour ne pas bloquer le passage, tenant ton archet et ton violon dans ta main gauche avec précaution. Tu détails ton visiteur de la tête au pied avant de reporter ton attention sur le socle de ses iris d'un noir intense qu'il serait dangereux de contempler trop longtemps. « Un soldat reste un soldat. Quand bien même, la tenue de civil te donne un tout autre air. » Lui dis-tu tout en désignant le talisman qui orne le tour de son cou. — Merci d'avoir accepté mon invitation. Phrase teinte de glace, certes, et opines derechef en silence tandis qu'un membre du personnel ne domine aucunement sa curiosité maladive. Instinctivement, le bout de ton index vient frôler l'une des mains du brun afin qu'il te suive. « Tian t'a donné du fil à retordre on dirait ? ». Une interrogation qui se veut presque mutine alors tu le devances de quelques pas pour rejoindre ta loge dont tu ouvres la porte quelques minutes plus tard. Une fois à l'intérieur, tu t'empresses de ranger ton instruments dans son étui. « Bien, et si tu me disais pourquoi tu voulais absolument me voir aujourd'hui ? ». Tu le considères sérieusement une minute le temps qu'il te réponde mais comme rien ne vient, tu décides qu'il est tant pour toi de troquer cette inconfortable contre des vêtements où l'aisance est permise. Tu te dissimules derrière un paravent pour te changer.

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@elsa halström

— Un soldat reste un soldat. Quand bien même, la tenue de civil te donne un tout autre air. Les yeux creusés mais alertes, les cicatrices de son passé militaire ciselant le long de ses bras, la posture droite et certaine, Elsa n'avait pas tort en disant que malgré son accoutrement Ozai demeurait un soldat malgré tout. Il était d'ailleurs très rare de le voir dans dans des habits civils, lui préférant largement la prestance de son uniforme militaire. Aussi, homme à la dévotion sempiternelle, une majeure partie de la routine actuelle du dogue était baignée dans ses fonctions de soldat, lui qui se laissait rarement de répit. S'adonnant que très peu à la vie oisive, Ozai n'a toujours juré que par le sérieux de ses responsabilités envers l'Armée, un train de vie bien des fois critiquée si pas sujet de dérision pour ses frères qui pour beaucoup le trouve trop assidu. L'annonce de la disparition puis de la mort spéculative de Kimiko avait grandement plongé Ozai dans un gouffre de peine et d'affliction, son âme s'étant perdue dans la torpeur du deuil. Corps sans vie, regard vide, il était très vite devenu le spectre de sa propre personne, le reflet d'un homme qui n'avait plus de raison de persister. Cependant, c'est notamment le soutien de son entourage mais également son devoir en tant que soldat qui le sortirent de cet état second, lui permettant alors de trouver la foi dans son rôle militaire qui justifiait à présent son existence si éreintée. Ainsi, le Toshio avait eu un parcours quasi exemplaire, n'échouant que très peu les missions lui étant attribuées et remplissant ses fonctions avec excellence; l'ombre de son impatience et la violence de ses méthodes pesant toutefois depuis toujours sur ses épaules...

Les iris se confrontant dans une opposition la plus tacite, lorsque la jeune femme lui fit signe de la suivre le regard de bougre ne bougea pas de leur antre, ses lucarnes bien trop captivées par l'azur hiémal de la fae. Discrètement, elle lui fit alors signe de la suivre tandis qu'elle le guidait de sa présence vers une porte que Ozai devinait être l'entrée de sa loge. Surpris par la confiance que la fae semblait lui accorder, il savait toutefois qu'elle n'était nullement un être de naïveté et que dans ce cas, Ozai devait aussi rester sur ses gardes. Cependant, il y avait une aisance dans la conversation mais également dans la présence de la muse qui était si sobre et mesurée, lui se laissant presque tomber dans la candeur d'une interaction entre deux êtres d'entente. Un fantasme qui fut rapidement effacé par les convictions bien trop ancrées du dogue, lui qui se rappela aussitôt que peu importe cette envie étouffée qui le creusait, sympathiser de volonté pure avec une fae était contre ses valeurs. Tian. Il se rappelait ainsi de leur dernière rencontre où il avait pu apercevoir de près l'animal qu'il avait alors revu plusieurs fois rôder autour d'Azracca; Ozai s'étant laissé croire que cela était dans le but de le retrouver. Pensée qui s'était forgée dans la vérité puisque le gracieux harfang s'était posé quelques jours plus tard au bord de la fenêtre du capitaine.

— Bien, et si tu me disais pourquoi tu voulais absolument me voir aujourd'hui ? demandait-elle finalement après qu'il ait refermé la porte sur lui. Les affaires posés à terre, Elsa se débarrassait lentement tandis que Ozai observait les quatre murs qui les gardaient à présent dans l'intimité la plus totale. Les bras croisés, le Toshio se tenait droit comme un piquet en plein milieu de la pièce, habitude de bourreau qu'il gardait en tout temps et à toute heure. — C'est au sujet de notre dernière discussion... dit-il tandis que son regard se posa sur le carquois qui dépassait de la malle. S'approchant sans retenue, le capitaine prit avec assurance l'objet en main pour l'observer; ne demandant nullement la permission à son propriétaire, lui qui était bien trop habitué à se servir comme bon lui semblait. Les détails de l'objet le subjuguèrent pendant un court instant, nourrissant sa curiosité pour l'arme qui en découlait. Ce fut alors seulement après quelques mirages qu'il se rendit compte que la jeune femme s'était dérobée derrière un paravent qui laissait, de sa légère transparence, entrevoir la silhouette de la sylphe. Le regard sculptant lentement les ombres valsantes de la jeune femme, Ozai remarqua subitement qu'il avait laissé une pause bien trop longue. Je me demandais si tu pouvais m'en dire plus sur ta rencontre avec... ma soeur qu'il faillit dire avant de se couper. Habitude qu'il avait perdu depuis bien longtemps et qui pourtant était revenue subrepticement depuis la dernière fois que Elsa avait évoqué son interaction avec une personne qui semblait être Kimiko. ... avec la 'propriétaire' de dague. reprit-il tandis qu'il délayait son regard ailleurs lorsqu'il remarqua qu'elle avait fini de se changer. Redéposant le carquois là où il était, Ozai croisa ses bras à nouveau tandis que la fae apparaissait sous la lumière, vêtue de ses habits usuels.

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@ozai toshio

En vivant pendant plusieurs années sous le décor verdoyant et capricieux de la nature, tu avais eue tout le loisir de faire corps avec cette promiscuité durant cette période de cavale. Tu avais appris à œuvrer en vitesse tout en ayant conscience du danger qui rode et à cette parole, le soldat n'est pas si divergent d'une créature redoutable. Une onde spectrale d'un passif dont le cheminement du tracé recouvre pas uniquement sa mémoire mais également les stigmates qui marbrent sa peau. Aucun doute sur cette hypothèse, cela est perceptible à l'encre sombre de ses prunelles en amande et des sons grognant par lesquels il s'exprime lorsqu'il désire être désobligeant. Tu parviens enfin a enfiler un pantalon cargo noir que tu ceinture autour de taille lorsque sa première réplique rompt le silence qui ambiancé la loge que tu occupes lors des répétitions. — C'est au sujet de notre dernière discussion... Son souffle reste soudainement en suspend comme si le son de sa voix avait été coupée dans le but d'un raisonnement. Un raisonnement qui se cantonne, en effet, à la bulle de l'individualité. Les chaussures enfin lacés, tu te redresses et te subtilise à nouveau face à l'ombre dont te protéger le paravent. Tes pas sont si feutrés que l'humain ne remarque pas tout à fait encore ta présence car il est bien trop subjuguée par l'arc qu'il tient entre ses mains. Des mains rugueuses de l’effort, tonique de bien des violences. Aucune gêne ne le taraude, seule sa curiosité ne peut s'empêcher d'être muselé. Après tout, ils sont eux investigateur de ce nouvel ordre, ce nouvel univers, Elsa. Et pourtant, l'heure viendra où le cycle du monde reprendra naturellement ses droits. Les êtres vivants se perdent dans un ordre destructeurs, nuisant ainsi les uns aux autres. Tu penses quelque peu la tête sur le coté pour mieux prendre la mesure de l'exactitude des traits de ton visiteur. Dans sa parure de civile, la normalité le gagne presque et un semblant de magnétisme pourrait être dessiner au fusain. Ton regard croise le sien tandis que tes pupilles d'une aura plus profonde carillonne d'un rire silencieusement moqueur. — Je me demandais si tu pouvais m'en dire plus sur ta rencontre avec … avec la 'propriétaire' de dague. Dans son timbre de voix respire encore l'espérance de ne pas faire erreur, de suivre ce cœur qui pourrait le mener à cette vérité dont il a besoin pour inspirer à nouveau. Tu entends sa demande qui n'en demeure pas réellement une, mais ta parole s'accorde toujours sur l'écho de cette protection accordée à Reina. Un silence sur sa manière d'être te suffisait pour comprendre qu'elle fuyait une arcane antérieure de son passé. Tu respectais cela. Pour autant, tu comprendrais l'entrave qui depuis des années semblait tuer le capitaine à petit feu.

Ce sont des gens comme lui qui ont tués tes frères et ton peuple, Elsa ! Ta mémoire clame une tempête que tu modère à la raison avisée de la tolérance et du calme. On ne résout rien par la colère sous peine de faire sauté les points de sutures. Nous aussi, nous avons notre part de responsabilités. « Je t'ai déjà dit que je ne ferais rien qui puisse aller contre elle. ». Ton assertion est légère, apaisée mais d'une solidité où la loyauté est l'intrigue primaire et que tu n'irais jamais contre cela. Tu lui avais déjà confié que la jeune femme était poursuivie par l'armée rouge, mais le myocarde se veut faiblesse lorsqu'il s'agit des gens que l'on aime. Le jeune homme croise les bras lui conférant davantage de force, exposant un peu plus cette carrure entraînée au fil des années. Un soupire mutique s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu détaches le chignon serré qui domptait tes boucles blondes. Parmi ses mèches, l'une d'entre elle est particulièrement plus grandes que les autres car c'est une tresse que tu n'as jamais coupé, encore défaite. Elle a une raison existé comme elle aura une raison de disparaître tôt ou tard, cependant la sentir entre tes doigts te remémore son origine. Tu les finis par rassembler l'ensemble de ta chevelure en une tresse lâche avant de te tourner légèrement la tête en direction du brun. Tu le toises autant que vous auriez dû éviter vos chemins. Tu ne comprends pas pourquoi il s'est obstiné à te traquer pour rencontrer ta route à plusieurs reprises. « Ses iris sont jeunes, audacieuses d'un courage qu'elle a nourrit à la force de l'expérience et de la perte. Elle a un sens véritable de fierté à honorée et son regard l'a trahit dans les profondeurs. Tout comme toi. Ton fourreau et sa dague s’emboîtent parfaitement, ils s'accordent comme un lien fraternel … ». Tes propos s'élèvent tel le chant d'une conteuse d'une réalité tangible. Ta voix transpire la véracité et non le leurre. La sensation que tu viens de décrire, tu ne la connais que trop bien pour avoir été séparé de ton frère jumeau voilà des années désormais. Pour un fae, le sablier du temps se veut différent mais ces années ne cessent de s'écouler en longueur encore et encore. Tu secoues la tête afin de te soustraire à l’œillade de ton interlocuteur avant d'accrocher la dague d'oxalis à ta ceinture. Sans réellement t'en rendre compte, ton attention se pose sur le talisman militaire ornant le cou du soldat. Il te semblerait presque que la gravure de son identité y demeure gravée … Ozai. Tu fronces les sourcils bien que l'expression de ton visage est loin d'échappé au principal concerné.

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@elsa halström

Aveuglé par la violence, guidé par l'animosité, cela était la première fois depuis bien longtemps que Ozai se laissait perdre dans un échange avec une fae sans nourrir l'attention de la tyranniser. On lui avait appris, à Ozai, qu'il fallait démontrer sa force, marquer ce territoire qui lui était dû. Comme l'encre sur le papier, les dictons et moeurs de l'Ordre avaient toujours été ses seules directives, écrasant sur leur passage les derniers échos de son éducation passée. Sagesse contrastée nappée d'une bienveillance qui leur était propre, les Toshio étaient autrefois une famille qui se voulait de vivre dans la bonté et l'indulgence; dans la sérénité la plus recherchée, toujours sous une oeillade d'humilité. Un tableau si paisible mais également trop lointain pour que Ozai ne puisse là présent se fonder dessus. Malheureusement, la mort de ses parents ainsi que de sa chère aînée représentait également la chute de l'innocence d'Ozai. Encore larbin quand il fut confronté à la sévère réalité de son existence, le bougre savait qu'il serait impossible pour lui de survivre dans ce monde gorgé de cruauté en respectant les fondements de ces principes pacifistes. Après tout, si eux ne le faisaient pas, pourquoi devrait-il? Jamais aucun fae n'avait pu lui prouver le contraire, tous montrant toujours leur vrai visage au bout d'un moment. Cependant, ne songeant que dans une direction, il était vrai que Ozai oubliait bel et bien son rôle dans cette image forgée par son hostilité et les réponses que celle-ci provoquait. Être de de brutalité bestiale, rares furent les occasions que Ozai délaissa à ses opposants afin qu'ils puissent montrer leur empathie et leur bonté. Endoctriné par ses expériences passées, il était bien trop difficile pour lui de détacher cette vision si contrastée et générique qu'il avait des fae de ce qu'ils étaient réellement. Pour lui, ils étaient tous les mêmes.

— Je t'ai déjà dit que je ne ferais rien qui puisse aller contre elle. Sa stupéfaction s'étouffa d'elle-même lorsqu'il s'empêcha de démontrer sa surprise. De ses paroles et son regard, Ozai comprenait bel et bien que la jeune femme souhaitait protéger cette personne. Cette personne qui semblait être Kimiko, cette personne qui était alors également, dans l'hypothèse, une humaine de chair et de sang. Quel intérêt avait-elle d'épauler et d'assurer les arrières d'une simple mortelle? Ne devait-elle pas tout simplement la livrer comme Ozai l'aurait fait? Le question se prononçait dans la simplicité mais décelait une subtilité qui ne manqua pas de grandement perturber le dogue. Ozai devait rester prudent et ne montrer que le marbre de ses traits, refusant qu'elle ne puisse percer à jour ses sentiments profonds. Ainsi, son visage resta marqué par un calme draconien tandis qu'il écouta la fae conter son récit. Ses iris sont jeunes, audacieuses d'un courage qu'elle a nourrit à la force de l'expérience et de la perte. Elle a un sens véritable de fierté à honorée et son regard l'a trahit dans les profondeurs. Tout comme toi. Ton fourreau et sa dague s’emboîtent parfaitement, ils s'accordent comme un lien fraternel … Les bras d'Ozai se libèrent lentement de leur matrice austère sous les paroles de la sylphe. Désabusé, perturbé en tout point par cette description si personnelle que la jeune femme venait de faire, Ozai ne rencontrait que difficultés et tiraillement face à cette demande intérieure de rester flegme. Après toutes ces années à les étouffer, le Toshio laissait soudainement les doux souvenirs de sa cadette ressurgir dans le creux de ses yeux. Kimiko est encore vivante... Le songe glaça le carmin du capitaine, lui qui ignorait si cette possibilité provoquait en lui la peur ou l'espoir. Si Ozai n'avait nullement accepté l'annonce de sa mort il y a des années, le désespoir avait lentement propagé son poison et le soldat avait fini par se faire à l'idée que sa cadette s'était éteinte sans qu'il ne puisse rien n'y faire. Préservant tout détail qui pourrait la trahir, Ozai savait que la musicienne choisissait avec grande précaution ses informations. Si elles étaient forgées dans la sincérité, elles demeuraient également parsemées d'un voile de mystère dont seule la jeune femme détenait la réponse. Une clé que le brun savait qu'il ne parviendrait pas à obtenir si elle ne lui faisait pas confiance, une finalité qui allait lui demander feinte et fourberie...

— Kimiko Toshio. commença-t-il tandis qu'un semblant de sérénité pesa sur sa voix. C'est comme ça qu'elle s'appelait... Usage du passé qui était toutefois brumeux, laissant une énigme flâner sur ses dires. Il y avait un calme étrange qui s'entremêlait à son timbre, une sérénité qui s'instaurait d'elle-même dés que Ozai mentionnait le souvenir de sa soeur. Je l'ai cherchée pendant longtemps après sa disparition. On m'a annoncé sa mort peu après mais je n'y ai jamais cru, je... sa voix s'éteint lorsqu'il se rend compte que ses propos ne sont plus de la corde de la tromperie mais bel et bien de la sincérité. Ozai se rendit compte qu'il ne souhaitait peut-être pas associer les vagues réminiscences de sa cadette à la noirceur de la manipulation. Alors que son regard se posa sur les fins traits de la fae, il remarqua que le sien se perdait quant à lui dans le talisman qu'il portait avec fierté au cou. Ozai Toshio, c'est ce qui est marqué dessus. Il est vrai que tu m'as révélé ton identité sans que je ne fasse de même; voilà qui est fait, je suppose. dit-il en reprenant son ton grave usuel, son visage ne montrant à nouveau que très peu d'expression.

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@ozai toshio

En chacun de nous, des failles subsistent. Que l'on soit conditionner ou tout juste libre de nos opinions. Ces dernières seront toujours cadencés par notre expérience de vie, pas nos erreurs, pas nos déceptions mais pas seulement – du moins tu tends à le croire. Infime espérance qui fait de toi quelqu'un de précieux, ma fleur de givre. Et cela pourrait signer ta perte, tu ne crois pas ? Peut être bien. En chacun de nous, des failles subsistent. Tu n'es pas une exception et ton interlocuteur l'est encore moins. Être de chair et de sang que l'on a conventionné à l'art de la guerre et de la violence pour une haine nourrit sur le corps de ton peuple. C'est inné en la matière, nous détestés ce qui nous étranger, ce qui ne nous ressemble pas. Et pourtant, le discernement est une démonstration de force contre la généralité. C'est rare mais cela existe. Tes fissures, tu les as pansé à l'encre des vestiges d'autrefois afin de rebondir pour avancer, pour continuer à survivre en attendant de retrouver une partie de ta famille. Quand bien même décimée, le chant de l'hiver continue d’œuvrer sa ritournelle et de se renouveler chaque année. Alors, oui tu es mieux à même de comprendre l'investigation totale et le dévouement que dépeint le capitaine pour recouvrer son lien fraternel. Après tout, sur un tout autre chemin tu fais exactement la même chose : chercher Matthias. Tes prunelles se ferment l'espace d'un fraction de seconde pour chasser cette émotion de ton esprit. — Kimiko Toshio. C'est comme ça qu'elle s'appelait... Bercée par l'osmose entre bienveillance et pérennité, le timbre de sa voix recèle le flot des bribes antérieures, celles qu'il chérit pour ne pas les étioler, ne pas les oublier. Ainsi, le soldat décline une toute facette de sa personnalité, au loin de la brutalité rugueuse de son statut gradé au sein de l'armée rouge. — Je l'ai cherchée pendant longtemps après sa disparition. On m'a annoncé sa mort peu après mais je n'y ai jamais cru, je... La foi de l'espérance jamais ne se meure lorsque la conviction est grande et tenace. Les propos de ton paternel te reviennent en tête comme un refrain pour rythmée tes pensées à celle de l'homme qui te fait présentement face. La sensation est un reflet miroir à ce qu'il éprouve. La puissance de croyance est unanime lorsque demeure persuadé. Et tu étais certaine que ton jumeau était encore de ce monde car sans cela une part de ton être serait perdu à jamais.

Tu n'envisageais aucunement de perdre ton frère, tout comme le guerrier ne concevait pas une vie sans sa cadette. Ton regard océanique se figent sur l'onde sombre de ses iris où la poésie s'expose en un silence harmonieux et fragile à la fois. « Tu as eu raison de la chercher, et tu ne dois surtout pas arrêter de le faire. Car je pense que c'est peut être une partie de nous qui nous rend plus conscient de la réalité. ». Lui dis-tu d'un calme serein alors que l'esquisse d'un maigre sourire vient fleurir le bas de ta lèvre inférieure avant que ton attention ne se pose soudainement sur le talisman qu'il porte autour de son cou. Nombreux étaient les membres des escadrons de l'armée à en porter, cependant tu ne nies pas l’intérêt de connaître l'appellation du jeune homme. La vision d'un fae est on ne peut plus aiguisé pour que tu puisses en saisir l'écriture mais cela n'empêche pas le dénommée Ozai de le répéter. — Ozai Toshio, c'est ce qui est marqué dessus. Il est vrai que tu m'as révélé ton identité sans que je ne fasse de même; voilà qui est fait, je suppose. L'empreinte du capitaine à de nouveau reprit ses droits, un territoire qui craint la race qu'est la tienne. Tu ne lui en tiens pas rigueur, encore moins de la rancœur car tu pourrais exprimer le même ressentiment à son égard. Néanmoins, le principe du chien qui se mord la queue reste infini. Tu arques un sourcil tout en secouant la tête d'un mouvement négatif, légèreté d'un rire que tu dissimules derrière les quelques mèches rebelles échappées de ta tresse. « La seule chose que tu as découverte sur mon identité est la cour à laquelle j'appartenais. ». Ton intonation est d'une tempérance cartésienne, la conjugaison du verte étant justement conditionné à l'imparfait. La souffrance s'éveille en profondeur mais tu ne le lui laisses pas le temps d'éclore. Elle n'a pas besoin d'être, la mélancolie est une valse que tu réserves aux accords de ton violon. « Elsa. ». un sourire honnête franchit tes lippes alors tu hoches brièvement la tête. Une fois de plus sans réellement en prendre totalement conscience, tu te surprend à te perdre dans la couleur obsidienne de ses pupilles qui expriment bien des limbes de sentiments.

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@elsa halström

Il semblait pour Ozai qu'un fin voile énigmatique se déposait lentement mais surement sur ces interactions qui l'alliaient à Elsa. Dans un sens, le Toshio n'agissait plus comme lui-même depuis que la muse était apparue dans son existence, bouleversant le train de vie si manichéen qu'il menait pourtant avec tant de ténacité. Jusqu'ici, jamais n'aurait-il pensé qu'il interagirait avec une fae de la sorte, sans que le pesant spectre de de la haine ne l'encombre. Cela était une vérité connue qu'Ozai ne s'exposait que très peu à la vue de tous, un homme forgé dans la discrétion qui se démontrait en tout point dans son choix de ne jamais exposer ses mirages personnels. Progéniture de l'ombre, bien des mythes se faufilent dans les couloirs à son sujet, bien des fois à cause de cet exile social que le Toshio avait décidé de primer. Si ses frères restaient les rares esprits à connaître certains de ses fils de pensée, bien des choses leur restaient cependant voilées. Parmi celles-ci, le rapport étroit qui le liait depuis peu à Elsa. Ozai savait avec grande certitude que si les nouvelles venaient à voler jusqu'aux oreilles de ses camarades, les justifications se voudraient précises et le son de leur questionnement ne cesserait de rabâcher dans le fond de ses oreilles. Ozai n'était pas prêt à supporter cette intrusion et encore moins à assumer que pour l'instant, lui-même ne détenait aucune réponse concrète. Absences étranges, doutes parsemés sur ses engrenages, cela faisait depuis leur dernière interaction qu'une ombre planait sur l'assiduité du bougre pourtant d'usure si inébranlable.

— Tu as eu raison de la chercher, et tu ne dois surtout pas arrêter de le faire. Car je pense que c'est peut être une partie de nous qui nous rend plus conscient de la réalité. Ce timbre serein, cette approche si personnelle, l'aisance la jeune femme à ébranler la corde de l'émotion en lui était particulièrement déroutante pour Ozai. Typhon glacial, le dogue savait qu'il inspirait rarement la sympathie et encore moins de la bienveillance, lui dont la sévérité et les traits graves ne pouvaient s'empêcher de créer une atmosphère lourde à chacune de ses interactions. Cependant, la nymphe hivernale semblait curieusement y être immunisée; comme si ce mur qu'il avait toujours érigé entre lui et les autres était translucide aux yeux de la fae. Peut-être s'avérait-il qu'entre deux coeurs hiémaux, la vie pouvait exister ? — On dirait presqu'il y a une once d'expérience personnelle dans tes propos. remarqua-t-il tandis qu'il relâcha ses bras le long de son corps. Si rien n'était gravé dans le marbre ou dit concrètement, Ozai décelait dans le regard de la sylphe une once d'empathie, une impression que elle aussi avait connu de près cette situation.

Elsa. La fae dévoila ainsi une part d'elle, son blase, ce doux nom qu'elle portait depuis sa venue au monde ; un fragment de son être qui ne manqua pas d'être relevé par Ozai. Jamais n'avait-il connu avec un être de sa tempe. Un tel partage ne lui était pas du tout familier, lui dont les noms étaient usuellement crachés à son visage dans la poigne d'une volonté de vengeance. La curiosité le piquait étrangement de trop, son désir d'en savoir plus sur la jeune femme le rongeant sans qu'il ne puisse mettre la main sur la question qui devrait suivre. — Elsa... je n'ai pas l'impression qu'Azracca ne soit vraiment tes terres d'origines. Est-ce seulement ton métier de musicienne qui t'a poussé à errer là-bas? demanda-t-il soudainement lorsque la réflexion des précédentes présences d'Elsa dans la ville noyée le traversa. Remarquant bien que le sujet de Kimiko couvrait trop le risque de s'exposer personellement, Ozai préféra alors dévier le sujet pour l'instant; livrant une oeillade sur l'existence d'Elsa plutôt que sur la sienne.

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@ozai toshio

La flamme de la tolérance a toujours brillé dans l'éclat azuré de tes prunelles. Une lueur qui a traversé bien des saisons comme si le temps te murmurait des choses. Le temps est une notion bien divergente pour les fae des autres êtres vivants. La longueur d'une année n'est qu'un souffle alors que pour les humains c'est une période porteuse de bien des vagues. Le temps est don que la faveur hivernale vous a accordé et dont il ne faut jamais être présomptueux. C'est un pouvoir à la puissance insoupçonnée, à l'ouragan saisissant qui pourrait vous mettre à mal s'il n'est pas utiliser à bon escient. Tu en connais les valeurs mais surtout l'étendue de son revers si jamais tu venais à trop en faire appel. Alors, oui le temps tu l'as apprivoiser mieux que quiconque. Ton regard limpide a toujours été d'une clairvoyance obscure pour ceux qui ne parviennent pas à te comprendre, au contraire il demeure une source d'interrogations pour ceux qui arrivent à y déceler quelques interlignes. Tes frères étaient des orfèvres de la guerre à l'image de votre figure maternelle tandis que ton âme s'alignait sur la sagesse avisée et stratège de ton père. Le clan Halstrom était connue pour son sens aiguisé du combat, sa soif de fierté au mentale mais également par la bravoure des yeux qui n'ont jamais froid. De la beauté fae à la brutalité rude d'un tyran, la magnificence du monstre. Une partie de l'histoire des tiens que tu ne chercherais pas à refaire, encore moins à renier. L'essence de ton patronyme, de ta race coule dans tes veines mais ce n'est pas un nom qui déterminé un individu, encore moins sa nature. Tu as toujours été différente, ma fleur de givre, quoi que l'on puisse en dire et tu le sais. Tes proches auraient été plus que véhéments s'ils apprenaient que tu échangeais avec un homme, instrument de violence de l'armée rouge. Seulement, cette famille n'était plus que le réceptacle d'un stalactite figé dans l'avalanche du temps. Le collectif de minuit t'avait offert la fondation d'une muraille de glace qui ne cessait de se forger avec les années, alors aucune surprise à voir une fae discuter avec un jeune trentenaire ayant laissé son uniforme de capitaine au vestiaire. — On dirait presqu'il y a une once d'expérience personnelle dans tes propos. Ses dires étaient loin d'être un sous-entendu interrogatif mais une simple constatation qui résulte de la déduction. Que cela soit guidé par l'ombre qui danse dans tes iris, par l'intonation de ta voix ou encore les mots que tu as employé, Ozai a décliner un écran de ton éventail. En effet, il ne faisait aucunement fausse route, tu avais vécue cette déchirure qui l'accompagne lorsqu'il mentionne sa sœur cadette, Kimiko – car le même cœur battant tapait dans ta poitrine lorsque tu songeais à l'autre moitié de ton essence. Une âme divisé en deux corps, la lumière qui succède à la continuité de l’obscurité jusqu'à ce que le silence s'impose.

Tu toises le guerrier d'une œillade lisse et mutique quelques secondes avant d'acquiescer lentement d'un signe de tête. « Mon frère. Je l'ai perdu de vue il y a bien longtemps … alors je comprends les émotions qui sont les tiennes malgré tout. ». Malgré notre différence de race, la peine et la douleur restent les mêmes, Ozai. Tu presses des deux lèvres en une ligne mince quelque peu gênée avant de rassembler la parure mondaine de scène dans l'énorme malle où reposait ton arc. Des vêtements que tu n'appréciais guère mais qui était de rigueur lors d'un représentation musicale. Quelques fois, tu songes réellement à rejoindre l'affaire de Yejong. Tu secoues instinctivement la tête d'un mouvement négatif afin de rafraîchir un peu tes idées. Au moment où tu t'apprêter à informer le capitaine d'un point important, ce dernier te devance de peu. — Elsa... je n'ai pas l'impression qu'Azracca ne soit vraiment tes terres d'origines. Est-ce seulement ton métier de musicienne qui t'a poussé à errer là-bas? L'esquisse subtile d'un sourire narquois et honnête à la fois vient furtivement tirer tes lippes avant de se faner dans la douceur de cet intérêt soudain. Ozai était un homme du terrain autant que de pratique. Ses expériences passées le rendraient deux fois plus redoutables, deux fois plus mesurés aussi. La ritournelle finement menée, le soldat avait dérivé le vecteur de la conversation afin de limiter le terrain de la sphère privée. Esprit habile, certes mais surtout une curiosité personnelle qui le pousse éclaircir des zones d'ombres autour de ta personne. Reste prudente, Elsa. La conscience tonne la prudence comme pour assurer davantage le tissu imperméable que tu entretiens. Tu fronces les sourcils tout en posant ton attention à nouveau sur lui. « Je ne sais pas si c'est ta curiosité personnelle ou un tout autre intérêt mais la seule que je vais te dire c'est que lorsque tu me traquais à Azracca j'étais à la recherche de mon frère. ». ton intonation est une musicalité d'hiver, une teinte de charme qui se manifeste lorsque ta conviction est ferme. Tes mots étaient véridiques, tu étais bien sur une piste menant à ton jumeau. Le lien télépathique avait été subitement interrompu avant de s’essouffler. « Mais dis-moi, je peux savoir pourquoi tu t'acharnais à me traquer comme ça ? ». Une interrogation légitime que tu poses avec une moue mutine et sincère car il te semble que le guerrier cache bien d'autres facettes derrière son air bourru.

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@elsa halström

— Mon frère. Je l'ai perdu de vue il y a bien longtemps … alors je comprends les émotions qui sont les tiennes malgré tout. le souffle d'Ozai s'éteignit un court instant tandis que ses yeux s'écarquillèrent sous la révélation de la jeune femme. L'expression de celle-ci trahissait le lot de sentiments qui se cachait derrière cette cruelle vérité. Un mal que Ozai ne connaissait que trop bien, une expression qu'il avait tant de fois également exposé à la mention de sa cadette. Le timbre de voix de la fae exprimait bien des choses qui soutenaient les propos de son regard, Ozai devinait alors que la relation qui la liait à son frère était vraisemblablement d'une grande force. Bien des personnes avaient prétendu comprendre son malêtre et la peine que la disparition de Kimiko avait provoqué en lui. Si il appréciait cette preuve d'empathie, il savait bien qu'à moins de traverser soi-même cette cassure, il était bien difficile de connaître exactement les différents paliers de cette douleur apparente. Il était bizarre de dire qu'il se sentait rassuré, mais il y avait halo d'aisance qui avait pris d'assaut sa personne, le faisant baisser ses gardes pendant bien un instant. Un confort creusé dans cette conversation qui ne relevait pas de ses rouages de dogue militaire et qui ne demandait nulle menace ni désir de violence; une routine brisée pour le capitaine qui n'avait toujours connu que ce scénario hostile. Si des fois il lui arrivait que le cran de précaution soit moins prononcé, le soldat qu'il était ne pourra jamais s'empêcher de glisser sa main sur son arme au moindre bruit, une réalité dont Ozai était la première victime. Ses vieux réflexes défensifs se mélangeant à cette ambiance de calme le noyait alors dans la confusion totale en la présence d'Elsa. Car elle ne lui inspirait rien de mauvais, elle ne semblait pas être comme ses semblables et cela suffisait pour brouiller les pensées du dogue, lui qui s'était promis de ne jamais accorder quelconque empathie ou sympathie aux fae...

Je ne sais pas si c'est ta curiosité personnelle ou un tout autre intérêt mais la seule que je vais te dire c'est que lorsque tu me traquais à Azracca j'étais à la recherche de mon frère. Les mots de la nymphe le sortent de ses pensées entremêlées, lui qui s'apprêtait à la questionner sur le dit frère. Il comprit alors que elle aussi, parcourait le même chemin bancal que lui : celui de retrouver un proche perdu à tout prix. Lui qui avait toujours coutume de dissimuler sa curiosité, cette fois-ci il ne put s'empêcher d'aiguiller ses traits sur son attention qui avait bel et bien été piquée. Azracca était son terrain, des terres qu'il considérait, avec arrogance exacerbée, sous sa tutelle. Il était alors naturel pour le capitaine de prendre tout ce qui se rapportait à la ville comme un fait privé, prenant chaque étrangeté et cas curieux comme affaire personnelle; raison pour laquelle la présence d'une fae inconnue dans les rues de la cité avait particulièrement rendu Ozai sceptique. Mais dis-moi, je peux savoir pourquoi tu t'acharnais à me traquer comme ça ? demanda-t-elle dans un sérieux le plus profond tandis que Ozai lâcha un rictus face à cette interrogation. Si la raison lui semblait si évidente, il était vrai que pour d'autres, cette traque ne pouvait pas réellement relever de la légitimité. — Parce que tu es une fae ? lâcha-t-il bien trop honnête, son ton amusé ne dissimulant nullement la violence de ces propos. Cette vérité bien rudimentaire qui rappelait à tous la guerre de leurs peuples mais surtout la chasse des fae par les humains remit alors soudainement sur pied le mur qu'ils étaient parvenu à briser pendant un bref moment. Cette franchise bien âpre était également sa manière de dissimuler le désir personnel qui avait animé son être, cette attirance qu'il tentait tant bien que mal de refouler. Après tout ce sang qui avait coulé sur ses mains, comment pouvait-il se permettre d'avoir ce genre de sentiment ?

Sans se rendre compte qu'il s'était repositionné au rang de menace aux yeux de la fae, Ozai reprit tranquillement le cours de la conversation. Tu l'as retrouvé? Ton frère? demanda-t-il de sa voix grave, oubliant presque qu'il venait de lui rappeler qu'il faisait partie des bourreaux qui pourchassaient les êtres comme son frère et elle.

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@ozai toshio

Il y a tant à perdre, peut être beaucoup trop. Souvent, on n'en prend conscience de la valeur des choses que lorsqu'elles sont à jamais perdues. Le cœur se fend puis la mémoire s’inonde de culpabilité avec l'effet porteur de tellement de souvenirs … que parfois l'on finit par se briser dans les méandres d'une noirceur obscure et éteinte de toute tolérance. Les maux deviennent alors un vecteur unique d'une douleur grandissante et la généralité fait foi telle une loi bancale, inégale. L'injustice n'a de rythme aucune période que cela soit pour le puissant, pour le faible ou encore sur les rebords de l'aspect financier. Il y a tant à perdre, peut être beaucoup trop et cela tu le sais tout comme l'homme qui te fait face présentement. Il est le socle d'une nation bruyante, l'instrument d'une aigreur violente qui n'a de soif que le liquide carmin d'un sang qui demeure celui de ta race avant d'être réellement le tien. L'être vivant insurge ce qui est divergent de son essence et pourtant tu demeures la preuve réelle que vous n'êtes pas tous à mettre dans le même sac. Il est humain avant d'être soldat, âme de souffrance avant d'être celle d'un combat. Vos rives sont si éloignées et si proches à la fois telle une équité qui pose son emprunte porter sa voie, doucement mais certainement. Quand bien même, en lui répondant à ses interrogations tu demeures prudente car telle est ta nature première mais tout comme lui, il y trouve la véracité de propos qu'il tenait à comprendre, à éclaircir aussi. Ses deux perles en amande te scrutent avec une mesure de détaille à l'image d'un luthier ajustant son art instrumental. Il œuvre tout en finesse mais tout en évidence à la fois sans parvenir à nier une réalité silencieuse qui s'impose à lui mais qu'il refoule par instinct. Il l'a compris tout autant que toi, tu le perturbes autant qu'il peut te troubler. Ozai représenterait-il un accord auquel tu peines à donner vie, ma fleur de givre? Tu secoues subitement la tête histoire de rafraîchir tes idées, y voir plus clair avant que la profondeur de ta réflexion ne viennent à plonger davantage. Dialoguer sur la moitié de ton entité n'est pas chose aisée, même son appellation ne s’échappe que rarement de tes lippes. Ta rencontre hasardeuse avec Sigrid était l'occasion de le prononcer pour la première fois à haute voix depuis des années. Là encore, tu prenais soin de ne pas le mentionner, la blessure pourrait alors se rouvrir, laissant champ libre à l’inconscient pour te trahir de tes émotions que tu contrôles si bien. Un léger silence s'impose de la part du guerrier alors que tu l'interroges sur la véritable raison de sa traque. Une course poursuite qui à déjà eue lieu par trois fois par le passé. Cela ne sera pas la dernière, t'avait-il par ailleurs annoncé lors de votre précédente rencontre. Tu penches quelque peu la tête sur le coté afin de mieux l'observer comme si ta question l'avait laissé quelque peu dubitatif – ou pris sur le fait ? Un rire en coin vient nourrir ses lippes pour une franchise qui se veut légitime et trompeuse à la fois. — Parce que tu es une fae ?

Sa réponse est aussi interrogative et énigmatique que ta question mais tu sais la jauger avec discernement. Tes sourcils se froncent, le bout de ton nez mutin se plisse te conférant une moue adorable presque enfantine. « Mh … Je crois que c'est une réponse qui cache autre chose même si ton honnêteté t'honore. ». Ton intonation est joueuse d'une vérité que seule la musicalité d'un tango pourrait interprété. En d'autres termes, Ozai se nuançait dans bien des brumes pour ne pas évoquer une réalité qui s'exprime même dans le silence. Tu lui tournes le dos avant de vérifier si tu n'avais rien oublier dans ton sac à bandoulière lorsque le jeune trentenaire évoque de nouveau l'existence de ton frère dans votre conversation. Un désir de curiosité à ton sujet ou bien un besoin de comprendre comment tu gérais la disparition d'un membre cher à ton myocarde figé dans la glace de ton élément primaire ? — Tu l'as retrouvé? Ton frère? Tu te redresses, prenant une inspiration légère tout en demeurant immobile, lui tournant toujours le dos. Le timbre de sa voix est loin d'être patriarcale, mais d'une sonorité grave de conséquence et de réalité. Tes iris azuréennes se posent une fraction de secondes sur la paume de ta main gauche, celle de l'alignement d'un cœur qui bat au même titre que l'homme derrière toi. Derechef, tu te retournes rompant l'espace qui vous sépare en quelques pas. Votre proximité est palpable comme un cœur qui martèle une poitrine, comme un souffle prêt à résonner pour la dernière fois. « Si tel était le cas, tu n'en serais pas le premier informer. D'ailleurs, tu ne dirais rien à ta hiérarchie, pas même à tes frères d'armes. Tu ne dirais rien parce que tu es tombé sous le charme d'une fae et pas la peine de remettre la faute sur moi, je n'ai rien fait. ». Lui dis-tu calmement sans perdre une once d'assurance avant de lui toucher la joue du bout du doigt. Tu secoues la tête une énième fois, puis recule d'un pas en soupirant doucement.

» set fire to the rain - (elsa)
» sixty eight years in the making - ELSA