dig up the bones - (bella)

— dig up the bones

BELLA & OZAI Gotta raise a little hell. Young blood, run like a river. Young blood, never get chained. Young blood, heaven need a sinner. You can't raise hell with a saint.

Soupir. Pénultième supplice qui lui frange le bout des lèvres, alors qu’elle tente de distendre la temporalité au tempo éreinté de ses ongles martyrisant la table. Gamine jugulée par un suppôt de diatribe qu’on lui enfonce dans la trachée, muselière mordorée à l’incarnat des supposées responsabilités qui lui incombent. Pourtant, les pupilles dégueulent une atonie provocante, et la carcasse est fuselée d’une sénescence chronique à la situation qui venait souvent galvaniser son quotidien. Le supérieur articule des palabres qui, tout aussi solennelles et corrosives soient-elles, ne parviennent pas réellement à ébrécher la dissipation de la nymphe ordurière. Rien de plus qu’un charivari adipeux qu’elle laisse s’effriter à l’encolure de ses tympans, tandis que la sève de ses veinules, elle, s’infuse progressivement d’une aigreur seigneuriale. Elle s’en tape, éperdument. Ce sont les conséquences de ses ignominies scélérates qui sont tissées le long de sa cornée éventrée, et des admonestations à demi-mots qu’il tente de lui percher dans l’encéphale. D’un revers de main, elle balaie les morsures en s’infusant les pulpeuses de futiles alibis qu’elle ne prends même pas la peine de tailler d’une conviction aucune, et c’est plutôt la saveur saccharine de l’échappatoire qui commence à zébrer sa conscience qui lui encombre le crâne. Elle s’extirpe aussi vite du bureau, stérile inflexion du chef badigeonnée d’un conformisme exacerbé et surtout grossier, et la caresse de l’alizé hiémal de Djerhölm semble légèrement cautériser la mortification qui lui lèche la carcasse. Ça et la caresse furtive de son mabari abandonné à l’embrasure de la porte, retrouvant son maître avec une exaltation sincère. Mais pas vraiment, et c’est très vite une kyrielle de taillades d’exaspération qu’elle sent lui immoler le palpitant, ressac amer qui lui lave l’estomac et distille son venin biliaire dans la salive. Alors que le fracas de sa semelle courroucée couplée aux exhalaisons sonores du chien la guident jusque dans la cour, la pupille agrippe la silhouette salvatrice, et c’est probablement la première fois que la vision du néfaste est autant adulée.

Prémices de distraction faisant déjà effet dans le système, les griffes agrippent instinctivement la canon de son arme, et la détonation éventre le mutisme matinier qui asphyxiait le Cercle. Salutation ésotérique incarnée par la balle qui frôle Ozai, volontairement, mais juste assez pour se délecter de la réaction effarée qui lui module les chairs alors qu’il se retourne et l’enlace de son regard nimbé de mépris gras. Comme espéré, la contre-offensive est abrupte, et se traduit par une large entaille qui vient lui embrasser le bras droit. Léger rictus de douleur qui lui courbe la gueule, et le corps qui se tord de façon abusive en une mascarade d’agonie alors qu’elle se rapproche de lui. « Aïe. Quel manque de courtoisie, Toshio. » Elle se module martyre, l’ironie scintillante ondoyant entre chacun de ses mot à mesure qu’elle parvient à sa hauteur, et que les traits se défroissent de leur simulacre pour reprendre les teintes chamarrées de la facétie. « Pas étonnant que ta vie sentimentale soit aussi inintéressante qu’inexistante si tu traites toutes les femmes comme ça. » La provocation est sifflotée avec une épaisse couche d’affliction et de fausse tendresse qui très vite s’effrite lorsque qu’elle vient furtivement coller sa bouche contre la sienne pour mieux planter la lame de l’invective, et que finalement c’est son front qui vient violemment s’écraser contre le visage du Capitaine avec toute l’agressivité qu’elle parvient à extirper de ses boyaux. La collision imprime quelques stigmates de douleur sous son épiderme, mais le vulgaire coup de tête est scrupuleusement administré pour qu’en face les dégâts soient exponentiels.

— dig up the bones

BELLA & OZAI Gotta raise a little hell. Young blood, run like a river. Young blood, never get chained. Young blood, heaven need a sinner. You can't raise hell with a saint.

L’estafilade carmine qui lui mordore le bras est analogie singulière de Toshio, futile gangrène qui lui cisailles les chairs délicatement. Le genre de douleurs délicieuses qu’on laisse suppurer des miasmes viciés sans chercher à cautériser, tant elle est anodine. Tant elle est devenue habituelle, jusqu’à même en oublier la morsure jusqu’à ce qu’un bout d’étoffe vienne l’érafler et raviver à sa mémoire toute l’horreur qu’elle est. L’étreinte moite de l’hémoglobine est presque lénifiante, tout comme la hargne qui lui ondoie dans le regard lorsqu’il épouse sa courbure pour s’en rappeler les aspérités. Y’a des lueurs d’éternité dans cette joute indéfectible qui tisse leurs viscères, un arrière-goût d’antan réconfortant légèrement salin pour restituer le zéphyr d’Oceara où leurs carcasses ont entamé leur genèse. Presque un certain relief de nostalgie, qu’elle grappille sous ses ongles pour légèrement étouffer la coulure qui trace des arabesques le long de l’albe de son avant-bras. La pulpe des doigts est teinté d’une vibrance mortuaire, d’un soubresaut de violence qu’elle inhale avec toute l’avarice qui lui tatoue l’essence. Plus qu’un semblant de némésis factice, Ozai était cette continuité dans son parcours, fil rouge se rappelant inéluctablement à elle pour la châtier de ses vieux péchés régurgités. Le fer cramoisi de la fatalité qui revenait de temps à autre lui faire fondre les muscles, presqu’un ectoplasme lui susurrant toujours dans l’oreille les injures sucrées qu’elle collectionnait dans un pan chéri de sa mémoire comme trophées de guerre.

Lorsque la bouche vient vicier son homologue, non pas en expression sale d’un désir quelconque mais plutôt pour le barbouiller d’une noirceur qu’il exécrait, c’est une satisfaction violente qui lui camisole les entrailles. Et la pousse, toujours allogène à la moindre forme de mesure, à fioriturer davantage son outrage d’un aimable coup de boule dont l’impact résonne comme une forme cagneuse et maladive de préliminaires à ces querelles infantiles dont ils s’emmaillotaient de temps à autre. La réponse en face est articulée à bout de bouche, pas de paume, et c’est un soupçon de regret qui lui triture la trachée tandis qu’il l’écrase sous une pseudo maturité, cette fois-ci. Lui qui se refuse aux badineries, préfère châtier par les mots et non pas par les flammes. Pour l’instant, tout du moins. Elle le sait plus avisé qu’elle, mais tout aussi si ce n’est plus propice à la susceptibilité, sujet à des éclats foudroyants de fureur. Le genre qui tordent les traits, dévisagent l’humanité pour la laisser se gondoler sous un masque de colère laide. Alors lorsqu’il cherche à enfoncer ses doigts dans les plaies hululantes de sa salive acerbe, Arabella elle décide de lui donner l’illusion d’avoir le dessus par un pseudo silence religieux, une futile réflexion qu’elle fait mine de laisser scintiller dans le regard évasif. Trêve factice, avant de lancer une nouvelle fois l’assaut. « Tu l’as piquée à Zuko ta répartie? Je veux dire, une réplique sexiste, grossière, très immature et qui manque cruellement d’originalité pour être réellement vexante, ça a son nom d’imprimé dessus. C'est donc vrai, vous vous partagez vraiment un seul putain de neurone. »  La gueule est fardée d’une indifférence provocatrice, exagérée pour davantage éparpiller le venin de son échec. « Allez, arrête de faire la fillette. Tu vas me tirer les cheveux après c’est ça? »  Peu de cérémonie qui accompagne le déclin de la voix, alors que cette fois c’est le genou qui vient s’écraser entre les jambes du fauve, stratégiquement dosé pour ne pas couper trop court à la discussion qui commençait déjà à distiller son endorphine lorgnée dans les veinules.