salvation - (neith)

Unexpected, Through space and time, the path unwinds
@neith hassan

Le col remonté, l'uniforme porté avec la plus grande des fiertés, Ozai ajusta son arme comme il le faisait chaque matin avant de rejoindre ses soldats qui l'attendaient devant leurs quartiers généraux. Mission débutant à l'aube, le ciel était encore rose orangé tandis que la lumière tardait à venir réveiller les nombreux citoyens d'Azracca. Comme d'habitude, le paysage de la ville semblait paisible au lever du jour mais le capitaine savait pertinemment que ce tableau n'était que l'accalmie avant la tempête. Ville déchue, devenue si peu attrayante qu'elle n'attirait que certains marchands désespérés et quelques âmes perdues, le manque de visiteurs rendait d'avantage compliquée la situation des natifs de la cité. Autrefois si glorieuse et attrayante, la ville était à présent la scène même d'un théâtre macabre, les corps trainant dans les eaux troubles, les esprits perdus dans les nombreux décombres. Un lieu ayant alors attiré les pires truands des alentours, demandant avec grande nécessité la présence des dogues de l'Armée Rouge dans les parages.  Loin d'être un événement sortant de l'ordinaire, patrouiller dans les rues d'Azracca était un rituel pour les soldats mais également pour Ozai. Demandé par le grand patron, au moins une fois par semaine les pions de l'Armée Rouge se devaient également de propager la bonne parole; un devoir qui n'était qu'une corvée parmi tant autre dissimulée derrière l'image d'une mission officielle.

Sur place, son lieutenant était entrain de faire les dernières vérifications, distribuant à chacun un lot de tracts mais également d'affiches destinées à être collées sur tout mur n'ayant pas encore la trace humaine dessus. Lorsque tous prirent enfin leurs positions devant lui, Ozai fit son discours usuel sur la discipline et les valeurs de l'Armée Rouge, incluant quelques passages des Accords Pourpres afin de rappeler aux plus jeunes recrues la raison de leur présence ici. Le nom de Caius Havilliard fut ainsi, dans la plus grande logique, évoqué car après tout, il était difficile de mentionner les accords sans nommer celui qui était considéré comme le précurseur de leur divin Ordre. Voix grave, regard sévère, rares étaient ceux qui osaient se plaindre ou montrer quelconque mécontentement face à ces obligations matinales. Sans attendre, il termina alors par les zones dans lesquelles il était impératif de parcourir, des zones qui présentaient un grand taux de délinquance entre autres. C'est ainsi que lorsque Ozai marqua la fin de son sermon aux allures d'homélie, les bleus s'exécutèrent tous sans exception tandis que le Toshio, accompagné de trois soldats, démarrèrent aussi pour leur ronde.    

affiche / tract de propagande:

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Les heures ayant longuement et péniblement avancé, les tas d'affiches se vidaient également à vue d'oeil; une observation qui ne manqua pas d'exalter les esprits des soldats qui n'attendaient que cette libération depuis le début de la patrouille. La tête droite, Ozai se déplaçait de ruelle en ruelle afin de vérifier le travail de ses subalternes, retraçant les différents parcours de patrouille qui avaient été faits. Les libérant un à un de ce supplice qu'il ne supportait que très peu également, il les vit déguerpir tellement rapidement que cela en devenait vexant. Cependant, le capitaine se contenta de garder son exaspération pour lui, compréhensif de cette attitude si frénétique. Le centre de la ville semblait noyé dans le calme le plus plat, le son des bottes militaires ressortant comme le seul bruit que l'on pouvait dénoter. Quiétude bien étrange qui ne manqua pas de mettre le capitaine en alerte. A présent seul à errer avec les derniers tracts à déposer, tous ses subalternes s'étaient éclipsés afin de retourner à leur campement; quelques habitants commençaient à sortir de leur chez eux, certains n'osant à peine croiser le regard du bougre.

Clebs de merde ! s'exclama soudainement une voix sortie d'une sombre ruelle. Avant même que Ozai ne puisse la voir arriver, voilà qu'une figure dérobée se jeta sur lui, poignardant à plusieurs reprises d'une force encore menue la jambe du capitaine. Grognant sous les sévices de la douleur, la silhouette qui semblait appartenir à un jeune garçon en profita pour s'enfuir en glissant dans l'allée la plus proche. Jurons entre les dents, Ozai se releva rapidement et commença à poursuivre le vaurien tandis que le sang s'écoulait de sa blessure, tâchant de son carmin son uniforme à présent bien abîmé.  Lui courant d'abord après dans le but de l'intercepter, Ozai s'arrêta quand il se rendit compte que son agresseur était vraisemblablement un enfant de la ville, lui qui était parvenu à disparaître entre les bâtiments moisis de la cité sans grandes difficultés. La course et l'effort qu'elle avait demandé avait visiblement aggravé l'ampleur de ses blessures puisque le Toshio se laissa lentement tomber le long du mur, reprenant le souffle perdu en maintenant sa jambe ensanglantée. Fais chier ! lâcha-t-il tandis qu'il observait ses entailles à travers les déchirures de son pantalon.