— Who are you —

Âge bientôt trente-trois années à arpenter le continent. Date et lieu de naissance née au sixième jour de Septimus 1040, près d'Hyesu. Classe sociale Fille d'ouvriers, le peu de statut qu'elle a gagné dans l'Armée s'est volatilisé lorsqu'elle en est partie. déserteuse. Orientation & statut Elle n'a jamais vraiment pensé à définir ses préférences (l'attirance est quelque chose qui arrive, c'est tout); et se garde bien de partager ce qui ne concerne qu'elle. Navigant pour l'instant très mal les affaires du coeur, elle n'y prête pas beaucoup d'importance.  Métier anciennement medic dans l'Armée Rouge, elle occupe à présent des fonction similaires en tant que pirate. Localisation À bord du Jack o' Spade, présentement à quai à Azracca (Alta Mar). Faction ayant abandonné l'Ordre des Cendres, elle se considère comme neutre, bien que ce ne soit pas l'exacte vérité. Gang elle n'a jamais fait partie d'un gang, et ne compte pas en joindre un maintenant. Croyances Provenant d'une famille de fervents Hélionistes, Halloran a grandi avec le Dieu-Soleil. Si la vie loin de sa famille lui a permis de devenir un peu plus laxiste quand aux préceptes d'Helion, elle est toujours croyante, sans trop savoir s'il s'agit de foi véritable ou de confort. Caractère secrète, vulgaire, protectrice, désillusionnée, revancharde, ricaneuse, disciplinée, capable, moqueuse

— all your secrets —

06/09/1040 Naissance d'Halloran aux abords d'Hyesu. Son père est un ouvrier, et sa mère travaille chez un apothicaire. La modeste maison est partagée avec ses grands-parents maternels, qui se feront un devoir d'inculquer à la gamine non seulement les bonnes manières, mais aussi un chauvinisme certain.  

1044 Première année d'école. Si les premières journées sont difficiles, Halloran s'en remet vite. Enfant espiègle et forte tête, elle s'entend toutefois bien avec les autres élèves, malgré quelques écarts de comportement. Elle fait notamment la connaissance de Merwan Ait Alyy, un gamin aventureux et turbulent qui n'hésite pas à l'embarquer dans toutes ses manigances (et à en partager le blâme). Au grand désespoir des parents d'Halloran, ils deviennent rapidement inséparables en dépit de toutes les tentatives parentales pour les éloigner, prétextant la mauvaise influence du garçon.

09/01/1047 L'estimant assez grande pour profiter pleinement des festivités, ses grands parents l'emmènent voir une première parade militaire célébrant le Jour Pourpre. Halloran en est si impressionnée qu'elle clame, les jours suivants, son désir de devenir soldat elle aussi, et de défiler dans les rues pour célébrer le triomphe des humains (en attendant, elle défile dans la cuisine familiale, avec une casserole sur la tête et une cuillère en guise de fusil).

1051 Son grand-père décède soudainement, de causes naturelles. Un grand choc pour toute la famille mais surtout pour Halloran, qui est pour la première fois confrontée à la mort d'un proche. Elle est inconsolable - même les pitreries de son meilleur ami n'arrivent pas à la dérider. Espérant lui apporter un peu de réconfort, sa grand-mère lui offre le bracelet de son grand-père, engravé de soleils et d'étoiles, pour le Dieu-Soleil Helion et ses Veilleurs. Poli par l'usage, le bijou ne la quittera jamais plus.

1056 Son éducation obligatoire terminée, ses parents peuvent enfin la faire contribuer au revenu familial. La mère d'Halloran parvient à convaincre son propre employeur d'embaucher sa fille. C'est également cette année-là que Merwan quitte Hyesu pour devenir apprenti (malgré toute leur bonne volonté, il perdront contact après quelques mois, tous les deux préoccupés par autre chose). L'adolescente se prend d'intérêt pour les plantes et leurs vertus, et à défaut de pouvoir se permettre une éducation supérieure, en apprend le plus possible auprès du propriétaire de la boutique.

1057 Ses parents et sa grand-mère ne cessent de faire des allusions à peine voilées à son statut (pas encore fiancée) et le peu d'efforts qu'elle met à le changer (absolument aucun, pour être honnête). Réticente à l'idée de chercher un bon parti pour se marier et fonder une famille, elle entreprend plutôt les démarches pour y échapper. Suivant son rêve de gamine, qui ne l'a jamais vraiment quittée, elle dépose sa candidature auprès de l'Armée Rouge.

1058 Après une vérification rigoureuse, Halloran est convoquée pour une série de tests et d'entrevues. N'ayant pas mentionné ces démarches à sa famille, elle prétexte quelques rendez-vous galants pour s'éclipser. Quelques semaines plus tard, la réponse arrive: elle est acceptée par l'Ordre. La réaction de ses parents est mitigée: ils auraient préféré la voir se marier, mais elle veut suivre les traces de ses ancêtres. Quelques semaines plus tard, elle commence à la fois son entraînement et son année de probation. Si elle n'a pas un talent naturel pour le combat, elle y met tant d'effort que ça finit par payer (tout plutôt que de retourner à la vie ouvrière). Halloran a tôt fait d'indiquer son intérêt pour la médecine à ses supérieurs, et sur la recommandation de son mentor, suit une formation en parallèle pour devenir medic.

1060 La jeune femme achève ses deux années de formation, et attend les épreuves avec impatience (et nervosité). Si les épreuves physiques sont sans heurts, c'est la dernière qui l'effraie le plus. L'heure venue, elle obéit pourtant, en bon petit soldat. L'expérience se révèle douloureuse et traumatisante; elle a peu de souvenirs des jours qui suivent, sinon quelques fragments nébuleux qu'elle préfère oublier. Mais elle rejoint les rangs, poussée par la conviction que ce qu'ils font est une nécessité; et par la sensation de manque qui ne tarde pas à pointer le bout du nez, dérangeante, désespérante. Le mal est fait.

1064 Ce sont d'abord tous les petits actes de cruauté ordinaire, qui la dérangent. Ce mépris de l'autre dont elle se sait coupable, mais qui la frappe d'autant plus lorsqu'elle le constate chez les autres. Le respect de la loi à la lettre, sans exception, sans empathie, sans chaleur. Sans humanité. Te laisse pas berner, qu'on lui dit. Ils feraient pire si les rôles étaient inversés. Et elle voudrait bien le croire, parce que l'histoire leur donne raison, mais elle voit mal comment avancer en ne regardant qu'en arrière. Elle s'efforce de les croire, de leur faire confiance. Ils savent, ils ont de l'expérience. Alors Halloran regarde devant, vers ce qui doit être accompli pour maintenant l'ordre, pour maintenir la paix. Pour leur liberté, au détriment de celle des autres. Ces autres qui ne la méritent pas, ne la méritent plus. Tu t'y feras, gamine. Ils ont raison. Et c'est bien ce qui l'effraie.

1068 Rongée par le doute, par l'impression qu'on lui a menti. Par l'impression qu'elle n'est pas la gentille de l'histoire. Halloran voudrait faire marche arrière, mais c'est impossible. Il n'y a qu'en avant, toujours, inexorablement. Les marques au creux de ses bras lui rappellent constamment qu'elle ne s'appartient plus. Une vilaine blessure, lors d'une opération qui tourne mal, l'oblige à passer plusieurs semaines à l'infirmerie, et quelques mois en rémission. Elle se réfugie plus que jamais dans sa foi presque oubliée, n'y trouvant ni repos ni échappatoire, sans savoir quoi faire d'autre.

fin 1070 Retrouvailles impromptues lors d'une permission, au retour d'un déploiement particulièrement éprouvant: Merwan la déniche au fond d'un bar, alors qu'elle essaie de faire taire ses doutes et engourdir sa culpabilité au fond de plusieurs verres d'alcool bon marché. Ils parlent jusqu'aux petites heures, perdus dans leurs réminiscences d'autrefois, lorsque tout était bien plus simple. Ils se voient le lendemain, et la conversation prend une tournure bien plus sérieuse: Halloran finit par se confier sur ses doutes, sur sa honte grandissante des agissements de la nation à laquelle elle a dédié la moitié de sa vie. Merwan laisse entendre qu'il pourrait connaître une porte de sortie, et gruge peu à peu ses réticences. Quelques jours plus tard, elle enfourne le nécessaire dans un vieux sac déniché pour l'occasion et s'enfuit, sans cesser de regarder par-dessus son épaule.

1071 L'intégration sur le Jack o' Spade ne se fait pas si facilement. Au contraire de Merwan, qui n'a jamais vraiment été de l'Armée Rouge, ses nombreuses années de service dans une armée si désireuse d'anéantir les faes l'identifie de facto comme indigne de confiance. Silencieuse et renfermée, écrasée par la culpabilité, elle accepte sans broncher les rebutades de membres de certains l'équipage qui préféreraient la voir descendre au prochain port, pour ne plus jamais revenir (et Imany l'envisage, jusqu'à ce qu'Halloran ne sauve la vie d'un des membres de l'équipage). D'autres sont plus disposés à la recevoir (et même amiables), et Halloran ne désespère pas d'un jour avoir véritablement une place à bord.

aujourd'hui À force de soigner les uns et les autres, elle a fini par se fondre dans le décor. Le fragile équilibre qui lui permettait de ne pas passer malencontreusement par dessus bord a laissé, peu à peu, place à de la confiance. Que ce soit à force d'habitude ou par choix, elle ne s'en formalise pas trop; elle a besoin d'eux, et eux d'elle. Fantôme du Jack o' Spade, elle ne quitte que très peu le navire, surtout dans les régions sous juridiction humaine, de peur d'être retrouvée. Entre vivre enfermée ou mourir, elle préfère de loin le premier; elle n'est pas prête à passer l'arme à gauche.