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 little hearts begin to hurt (i,s)

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Iseul Soo-Hyun

Iseul Soo-Hyun

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Messages : 684
Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 1296
Peuple : fae, fière enfant des lumières de l’aube.
Soupirs : quatre-vingt-seize années qui filent, vingt-quatre comme masque.
Maîtrise :

métamorphose ● ● ● ○ ○
guérison ● ● ○ ○ ○
armes blanches ● ● ○ ○ ○
armes à feu ○ ○ ○ ○ ○
corps à corps ● ● ○ ○ ○
défense ● ● ● ○ ○

Affect : célibataire, le cœur sauvage qui n’a pas appris à aimer.
Métier : artiste, s'improvise inventrice, voguant au gré d'une inspiration crépitante et d'idées avortées.
Faction : fen’haven, pour qu’à nouveau ils puissent briller.
Errance : cínnerial mensongère, ville-maison autant que ville-prison.
Crédits : gāshina + valruna. + self + peace (bloodshake).

Aventures :
✩ ☾ ✩

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disponibilité
pas libre ■■■■■■xx [ ehrys + hyo jin + hyeri + fh1 + thrystan + sung + aurya + haru ]

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https://astrangegame.forumactif.com/t286-little-hearts-begin-to-hurt-is https://astrangegame.forumactif.com/t703-a-cruel-angel-s-thesis-is

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iseul soo-hyun


And in me too the wave rises. It swells; it arches its back. I am aware once more of a new desire, something rising beneath me like the proud horse whose rider first spurs and then pulls him back.



— Who are you —


Âge ·· à l'aube du centenaire, quatre-vingt-seize ans qui défilent et qui filent entre ses poings fermés. elle se déguise en femme mais en son sein se terre l'enfant qu'on a voulu faire grandir trop vite et qui a poussé de travers. vingt-quatre ans comme masque, elle oscille entre les âges, les doigts qui effleurent les années qui passent, pas tout à fait femme mais plus une enfant, quelque part entre les deux, les pieds encore englués dans une adolescence éventrée. Date et lieu de naissance ·· née de la rencontre des astres, quand les étoiles s'effacent dans les premières lueurs du jour et que dans la nuit qui s'essouffle, la lune laisse place au soleil. l'aube du 20 Jezhri 977 a accueilli les premiers cris d'une enfant bordée d'étoiles, faite autant de soleil que de lune. et dans la chaleur d'un printemps qui laisse place à l'été, à l'heure où la rosée doucement fait ployer les pétales colorées de fleurs qui tardent à s'éveiller, iseul est née, enfant chérie, enfant aimée par deux parents qui encore pouvaient rêver le futur d'une famille, qui, quelques années plus tard, serait à jamais déchirée. Peuple ·· fille de l’aube, enfant aux milles visages, réceptacle de souffrances qui ne sont pas les siennes mais qu'elle ne peut pas empêcher de venir à elle. bienveillance d'un peuple dont on était fier, fierté toujours gravée à même le coeur mais aujourd'hui maculée de rancoeur. impuissante passivité, pardon qu'ils ont donnés, pardon qu'elle ne peut pas pardonner. Classe sociale ·· témoins d'un passé porté à bouts de bras, vestiges d'un nom qui porte les accent d'un roi, ancienne fille d'une famille de magister qui oublie la fierté pour vivre à l'unisson du peuple qui est le leur. aisée aux premières heures du jour, sans jamais s'en vanter cependant - ils ont perdu le statut en devenant fantômes, quand la nuit d'une guerre qui allait tout changer sur leur monde est tombé. Orientation & statut ·· elle a le coeur sauvage, iseul, de ces coeurs sans attaches qu’on ne donne à personne, de ces cœurs que l’on cache, que l’on voudrait oublier, parce qu'ils battent trop fort ou pas assez, parce qu'on ne sait pas quoi en faire, parce qu'ils sont au bord de l'éclatement et qu'il suffirait de les effleurer pour les faire imploser. elle ne sait pas comment faire, iseul, elle n'a jamais appris à donner tout ce qui bouillonne au fond d'elle, et son coeur comme son corps sont encore vierges des traces que laissent les amours et les amants de passage. seule, toujours, le coeur qui n'a encore jamais trébuché, le bout des doigts novices qui frôlent de nouveaux visages qu'il ne sait pas encore aimer. Métier ·· devenue artiste sans spécialité et parce qu'elle n'y a rien d'autre qu'elle peut faire, et elle se fond dans une couverture qu'elle a fait sienne, la tête toujours débordante d'idées. elle créée au gré des envies, recouvre un monde jusqu'à lors gris des couleurs explosives d'une imagination bridée, s'improvise inventrice d'objets ratés ou avortés, vogues au gré des matériaux et des idées. Localisation ·· elle touche enfin du doigt les villes rêvées, les villes qu'on voit au loin, les ville qu'on évite. en fuite toujours, loin de l'ombre des monstres de pierre et de métal, il y a vingt-cinq ans maintenant qu'elle s'est laissée avaler par la bouche immonde des grandes cités humaines, vingt-cinq ans à aller de villes en villes et à se fondre dans les ombres qu'on évitait. d'errance en errance, après le ventre bouillonnant et poisseux de sombrerue, après la presque chaleur d'un foyer qu'on se prend à rêver, c'est en adenor qu'elle a échoué. sans y croire encore elle effleure les dorures imaginaires d'une cínnerial mensongère. Faction ·· parce qu'ils brûlent de la même haine qu'elle, parce qu'ils veulent déterrer les souvenirs qu'un sang impur s'acharne à ensevelir, ir aelyr fen'haven pour toujours et à jamais, fen'haven pour qu'à nouveau ils puissent briller. Gang ·· si en son coeur la tolérance étrangère avait su s'installer, si en son esprit les mots avaient su apaiser le brasier, elle aurait pu les rejoindre eux, les fantômes du collectif de minuit, ceux qui leur ont donné de quoi à nouveau mettre un pied dans la lumière, mais en son sein les chants de vengeance ont raisonné plus fort que leurs idées. Croyances ·· athée, elle ne croit plus en rien, ne sait plus si elle a un jour cru. la colère plein le coeur envers ces dieux qu'on vénère et qui ne font rien, la colère qu'on étouffe pour ne pas leur montrer. la rage sourde contre ceux qui s'ils ont un jour existé ont laissé faire, les ont abandonnés, qu'ils soient dieu-soleil, déesse-lune ou figures d'un passé oublié.

— Caractère —
·· immature, drôle, sauvage, méfiante, irréfléchie, impétueuse, curieuse, farfelue, créative, généreuse, bagarreuse, impatiente, un peu bossy, protectrice, franche, perdue, en colère, tête brûlée, aléatoire, indépendante, loufoque, débrouillarde, insecure, combattive, persistante, compétitive, enthousiaste, intuitive, bavarde,  ouverte, distraite, appliquée, brave, têtue, énergique, butée, bruyante, effrayée, fragile, secrète, courageuse, naïve, fatigante, agressive, excentrique, expressive, fière, brisée, loyale, fuyante, libre, susceptible, bienveillante, insaisissable, incertaine, influençable, joueuse, joviale, malicieuse, naturelle, désinvolte, persévérante, possessive, bout-en-train, amusante, prudente, travailleuse, quand ça l'intéresse, rêveuse, imaginative, râleuse, sensible, survoltée, téméraire, aventureuse, en conflit, directe, aucune confiance en soit, seule, sincère, tenace, attachante, volontaire, libre, hardie, farouche, dégourdie, dévergondée, vitaminée, aimante, effrontée, altruiste, spontanée, explosive, caractérielle, facile à vivre, turbulente, mauvaise perdante, compliquée, gaffeuse, désordonnée, désorganisée, prête peu attention à son apparence, surprenante, délurée, passionnée, inquiète, lasse, insouciante, juste, rassurante, envieuse, tendue, solide, relativement mal adaptée socialement, détonnante, sang chaud, extravagante, versatile, un peu bête. ··


— darkest thoughts —


Que représente Mysrathan pour toi ? mysrathan c'est le temps des rires et l'innocence, quand ils étaient encore heureux, quand ils étaient encore eux, quand encore ils portaient le nom d'un roi et qu'on pouvait y entrevoir les souvenirs d'un passé porté fièrement à bout de bras. mysrathan c'est le bonheur éventré, c'est les premiers souvenirs d'iseul et les seuls qu'elle voudrait garder. c'est le temps où ses parents étaient vivants, c'est le temps qui aurait du les voir grandir et briller, c'est le futur qu'on leur a enlevé. c'est le temps qu'on regrette, le temps qu'on murmure parce qu'ils l'ont rendu tabou, le temps où jamais ils n'auraient eu à se cacher. le temps où ils étaient libres, que fleurissait partout la nature et que l'aube semblait durer toujours. partout subsistent les traces de cet âge où ils avaient tout, où ils étaient tout, pas seulement eux mais tout un peuple, toute une race, et sous la crasse et les villes-monstres iseul poursuit les souvenirs de cet autre temps qu'ils font tout pour effacer, qu'elle fait tout pour ne pas oublier.

Quels sentiments les humains et leurs leurs lois t'inspirent-ils ? une erreur, celle qu'ils n'auraient jamais du faire, ceux qui n'auraient jamais du arriver. elle voudrait qu'ils n'aient jamais existé, que jamais ils n'aient posé le pied sur leurs terres, que leurs bateaux se soient perdus en mer et que jamais de leur toucher mortel ils n'aient fait pourrir tout ce qui fleurissait en leurs terres. ils ont arraché la tolérance à son coeur d'enfant en même temps qu'ils lui enlevaient ses parents, son pays, son peuple, leurs idées ; ils sont ceux qui l'ont précipité dans une fuite infinie, ils ont piétiné un futur à l'heure où elle ne pouvait que le rêver. ils ont planté en elle les piliers du temple de sa haine et tous leurs visages ne font aujourd'hui plus qu'un monstre informe au sang impur, au sang étranger, monstre informe aux visages qu'on ne peut compter. aujourd'hui leur simple existence ne fait qu'alimenter le brasier de rage qui brûle en son coeur sans jamais s'arrêter, un coeur qui pulse colère-poison dans ses veines. elle a contre les humains une rancune amère, une rancune qui gangrène tout son intérieur. une rancune qui aveugle, qui jette le voile sur ce qu'on ne veut pas voir, sur ce qu'on ne veut pas entendre - parce quelque part iseul sait que certains d'entre eux ne sont que les enfants d'une guerre qu'ils n'ont pas connue, le résultat d'une génération révoltée à laquelle aucun d'eux n'était préparé. la vermine qui s'est multipliée et multipliée encore jusqu'à les submerger, jusqu'à détruire tout ce qu'ils avaient mis tant de temps à construire. alors, même si quelque part elle sait que les enfants de cette guerre n'ont rien demandé, que peut-être ils ne sont pas tous mauvais, en eux tout ce qu'elle voit c'est le visage de leurs ancêtres et seuls le mépris et le dégoût en son coeur restent.  

As-tu déjà eu affaire au lyrium et/ou à l'Armée Rouge ? du monstre aux milles visages que forment les humains, ils sont les bras qui tirent, les poings qui s'abattent et qui tuent, ils sont le souffle rance qu'on apprend à maudire, mais avant tout ils sont l'ombre, poisseuse et noire, qui s'infiltre partout, qui voit tout, qui s'agrippe à leurs pieds pour les faire à leur tour somber. une vie entière à les fuir, à sentir le poids d'une menace planer au dessus de leurs têtes, à attendre un orage qui ne vient pas mais qu'on doit redouter, et courir courir encore pour que jamais leurs ongles sales ne s'enfoncent dans leur chair et fassent couler un sang qu'on a déjà presque oublié. iseul a appris à fuir l'uniforme, a appris la méfiance, a laissé malgré elle la peur sournoise ramper jusqu'à son coeur en même temps que naissait la haine. toute une vie à se fondre dans les ombres et à effacer qui l'on est, à fuir sans se retourner, et maintenant qu'ils goûtent à nouveau au soleil, de nouvelles années à baisser la tête, quand tout ce qu'on veut c'est cracher à leurs visages toute la violence d'un coeur-brasier. faire profil-bas, surtout, ne pas faire de vagues, surtout, se fondre dans la masse pour protéger qui l'on est, parce que eux ne les protégeront jamais.

As-tu rejoint une faction ? Si oui, à quel point es-tu impliqué dans la défense de votre cause ? fen'haven comme une évidence, fen'haven, hydre secrète et déchirées des mêmes blessures que les siennes, qui se consume d'une même rage, d'un même désire de faire renaître un passé aux cendres encore fumantes qu'une engeance souillée s'entête à masquer. elle partage les idées de cette cause qui les dépasse et qui oeuvre pour tous, ombre parmi les ombres, prête à faire éclater au grand jour une colère crépitante et rendre à un peuple le pays qu'on lui a arraché. ombre qui grossit et dans laquelle iseul se fond, s'enfonce, désireuse de participer au renouveau rêvé des fae, avide de changements et du retour d'un passé glorieux. elle veut agir, enfin, prête à offrir son bras à l'hydre gargouillant aux milles âmes égarées - comme elle. ce qu'elle veut, iseul, c'est déterrer de sous les villes monstrueuses les décombres de leurs cités et d'une culture bafouée, et, enfin, faire disparaître les humains, oublier jusqu'à leur existence et leur passage maudit sur leurs terres, effacer de la carte le temps des hommes pour que ne reste plus que le leurs, celui des fae.

— DAWN COURT —


Pouvoir primaire métamorphose, NIVEAU III. versatile et malicieuse, iseul fait et défait les traits de son visage et s'amuse à embrouiller ceux des autres. don inné, appétence instantanée pour un pouvoir qui pulse sous sa peau, iseul s'amuse et use de la métamorphose que ce soit pour jouer ou sauver sa peau. une vie à se fondre dans le décors n'aura fait que renforcer la tendance naturelle qui coule dans ses veines, celle qui lui permet de se faire oublier, de moduler les détails d'un visage, de camoufler ce qu'on ne veut pas que les autres voit. don qui se teinte de fierté, don utilisé aussi bien pour disparaître dans l'ombre d'une ruelle que pour faire naître les rires sur des visages d'enfants alors qu'on s'amuse à jongler avec leurs traits. Magie qui fait partie d'elle-même, un jour capricieuse mais aujourd'hui apprivoisée, magie qu'on continue de travailler, encore et encore pour qu'avec elle on ne fasse plus qu'un, seule magie qu'on voudrait garder si on lui demandait de choisir l'une des deux, quand bien même on ne se déferait pour rien au monde de cet autre magie qui coule dans ses veines au même titre que celle-ci, fièrement exhibée.

Pouvoir secondaire guérison, NIVEAU II. pouvoir qui se fait fardeau, don ancrés dans la chair et l'histoire, qui reflète les tares et les échecs qu'on voudrait ne plus voir. iseul n'est pas prête, ne veut pas entendre les souffrances d'autres personnes, incapable de calmer celles de son propre coeur ; ne peut pas ne pas les voir cependant, l'apaisement et l'écoute comme instinct auquel on peut pas toujours échapper. elle a épuisé sa volonté dans un pouvoir qu'elle peine à appréhender, une magie trop lourde de l'image d'un peuple bienveillant là où elle n'arrive pas à l'être assez. elle a travaillé et travaillé encore le don récalcitrant pour ne pas être en retrait, pour ne pas faire honte - à un maître, une tante, elle même, ne sait plus aujourd'hui qui d'elle ou de lui ne veut pas de l'autre. iseul se laisse déborder par un pouvoir encore farouche, réceptacle forcé d'émotions qui l'assaillent et qu'elle ne peut retenir, d'émotions qui la dépassent, d'émotions étrangères dont elle ne veut pas, et elle lutte jusqu'à vider toute une énergie qui déraille sous le poids d'émotions trop lourdes à porter. alors, elle se couche en souhaitant presque l'oublier, qu'il s'éteigne ce don encore étranger, se réveille horrifiée de l'avoir seulement pensé, observe de loin une magie encore brute, sans pouvoir vraiment trouver les outils pour la tailler.

Apprentissage la cavale lui aura permis d'échapper aux barreaux d'un cercle castrateur, et c'est dans les enseignements de sa tante et d'un maître qu'elle a bercé. Kazuma, idole là où l'ombre guerrière de Mei ne pouvait que moins briller, Kazuma qui de patience s'est armé pour transmettre à sept enfants l'héritage d'une magie préservée. Il a leur a donné les clefs de dons étrangers autant qu'ils sont familiers, alliés aux conseils prodigués par Sun, matriarche-témoin des traditions de leur peuple. Iseul s'est appliquée, encouragée par le regard bienveillant d'un maître adoré, a usé sa concentration sur les échecs et les les réussites, a profité d'un enseignement protégé. A érigé deux maîtres au rang de modèles à égaler, de modèles à rendre fier, a lutté pour ne pas être en retrait, pour ne pas faire honte à un sang gorgé de gloire. Mais l'apprentissage a été éventré par la solitude de la fugue de deux enfants encore jeunes, et elle s'est escrimée seule à maîtriser des dons encore capricieux, elle s'est acharnée, grappillant les astuces là où elle pouvait les trouver, s'entraînant sans relâche du mieux qu'elle pouvait du haut de sa solitude, épaulée par un frère condamné au même destin incertain. Aujourd'hui encore elle s'entraîne, aujourd'hui encore elle repousse les limites d'un esprit qui veut toujours plus, aujourd'hui encore elle lutte pour maîtriser une magie à deux visages, l'un qui se fond dans le sien tandis que l'autre, certains matins, tient plus d'un étranger. Seule et moins seule à la fois, caressant l'espoir de trouver quelqu'un qui saurait lui apprendre tous les secrets qu'elle n'a pas eu le temps d'entendre.


— all your secrets —


SUNG ► Il n’y a rien au monde qui compte plus que lui, rien qu’elle ne ferait pas pour lui, et a juré dès le premier regard posé sur le visage de son frère bébé qu’elle ne laisserait jamais rien lui arriver. Sung est celui qui passera avant tout, le petit frère adoré, le petit frère protégé, le petit frère à qui on fait découvrir les couleurs d’un monde à l’aube de l’éclatement d’un temps où encore ils pouvaient rêver. Sung est son sang, la seule vraie famille qui lui reste (celle qu’on n’a pas choisi d’oublier), la seule personne en qui elle a une confiance absolue, la seule personne à qui elle peut montrer toutes les fissures qui lézardent son cœur. Ils sont les deux faces d’une même pièce, se connaissent par cœur, complètent l’autre là où il y a besoin, ont toujours veillé l’un sur l’autre. Si on lui demandait, Iseul sans hésiter donnerait sa vie pour sauver celle de son frère. Elle est l'ombre qui veillera toujours sur lui, elle s'est promis, et jamais plus elle ne veut voir vaciller la lumière d’un frère-soleil qui au-delà d’un même sang, partage avec elle une moitié d’âme. Frère et soeur devant l'éternel, devenus carranam comme une promesse alors qu’ils oubliaient le reste d’une famille, carranam pour dire qu’à jamais ils seront ensemble, peu importe les années où la distance, qu’à jamais ça sera eux contre le reste du monde, deux corps unis par l’âme autant que par le sang.

ON THE RUN ► Des quatre-vingt-seize ans qui font sa vie, Iseul en a passé presque soixante-dix à courir, à fuir encore et encore, arrachée à une patrie. Iseul n’a plus vraiment de chez-elle, fleur déracinée dans la hâte et rendue incapable de prendre racine ailleurs. Partout et nulle part pour demeure, elle a grandi sur les routes, toujours loin des villes-monstres, à la lisière d’un monde devenu étranger, menaçant, mauvais. Elle a fleuri à l’ombre des forêts et dans la lumière des clairières, s’est écorché les genoux sur les rochers des montagnes et emmêlé les cheveux dans les eaux salés d’un océan plein de promesses. A rempli sa gorge de chaleur autant que de froid, a traversé les saisons, les paysages, les âges – sans jamais pouvoir s’attarder quelque part. Les autres, elle les a côtoyés de loin, qu’ils aient le sang souillé des humains ou celui, pur, des siens. Elle a deviné des visages, imaginé mille et une voix pour lui conter des histoires, tendu la main pour toucher des corps jamais assez près. Enfance nomade qui ont forgé une enfant au cœur sauvage, puis une femme encore un peu trop enfant, un peu trop sauvage. Iseul a connu la liberté des grands espaces et d’une vie sans attaches, condamnée à ne jamais se poser, l’errance infinie devenue prison d’un cœur qui rêve d’un monde qu’elle ne connaît qu’à travers les mots de ses aînés. Alors pour quitter ce chemin sans fin, Iseul a fui encore, emportant dans son sillage avide de nouvelles libertés le frère adoré. Elle s’est laissée avaler par des villes qui ne l’avaient pas attendue, qui l’ont vomie, recrachée sur les pavés et éraflé une innocence encore préservée. Iseul et Sung ont découvert les villes au travers des ruelles les plus sombres, effrayés par la lumière. Ils ont achevé de grandir dans la crasse, la peur au ventre toujours à n’en plus savoir ce qu’on fuit – Sun, les hommes, soi-même. Ils ont rejoint les rats, les autres fantômes de béton qui se cachent du soleil, ils ont pris le chemin d’une autre errance ou la peur et la faim leur tiendraient toujours le ventre. S’il n’y avait pas eu ce jour, si lui ne les avait pas trouvés et abrités dans son aura de chaleur, et si après lui il n’y avait pas eu les Lantsov, aujourd’hui encore ils fuiraient, silhouettes décharnées et noircie de misère. Ils n’ont pas vraiment cessé, en vérité, mais leur fuite devenue immobile s’est transformée en attente d’un changement à venir.

YOU MUST BE TOUGH ► L’appartenance d’Iseul à un peuple bienveillant est lacéré d’une impuissance qui les poursuit depuis la guerre. Une impuissance partagée avec tout un peuple, avec tout un sang, mais plus sournoise en son cœur qui en a fait un moteur autant qu’une peur. Terreur d’être en trop, terreur d’être un fardeau, désir brûlant de devenir plus forte pour masquer la douceur qui quelque part encore subsiste à l’intérieur. Elle en veut plus, Iseul, encaisse les coups et se relève chaque fois plus vite, chaque fois plus solide et au bord de l’explosion en même temps. Sun dans sa cavale a été suivie de trois âmes dont l’une d’elle, Mei, brillera sous les feux de l’admiration d’une enfant aux poings un peu trop enflammés. Mei, la fière guerrière de l’Aube, Mei, ultime rempart entre une famille éclatée et un monde trop violent pour eux. Mei qui leur a appris à se défendre, à rendre les coups pour survivre, pour maîtriser – jamais pour tuer. Mei auréolée d’une gloire passée, qu’une enfant prend pour modèle à défaut d’en trouver d’autre, Mei qu’on va trouver lorsqu’on s’échappe des leçons - un peu trop strictes, un peu trop sérieuses et carrées pour une enfant trop éprise de liberté et de grands espaces - d’une tante qui veut bien faire, Mei que l’on regarde répéter les mouvements de poings, de pieds et d’épée en rêvant du jour où on saura les reproduire. Iseul a fait de la guerrière une figure idolâtrée, une presque-mère malgré elle, pour combler la place laissée vacante. Elle est devenue pour Iseul plus qu’un garde, plus qu’un maître, et a couvé d’une tendresse secrète l’enfant sans avenir qui gravitait autour d’elle comme un astre sans soleil. Puis Iseul est partie, et en oubliant sa famille elle a tenté de l’oublier aussi, elle s’est entraînée seule sous le regard de la nuit, elle a cogné dans les murs et a cogné les corps aussi. Il y a sur sa peau des constellations changeantes, des constellations de bleus et d’égratignures qui s’effacent sous les suivantes, il y a dans son cœur la rage d’être plus forte et jamais plus faible, jamais plus à la merci de qui que ce soit, jamais plus le sang de son frère ou de quiconque sur ses mains impuissantes et tremblantes. Elle s’entraîne encore et encore, butte sur les échecs, cogne de frustration, mais toujours se redresse et continue encore, encore, encore. Pour taire la douceur d’une âme encore fragile, pour tuer les pardons impossibles, pour oublier une éducation déjà trop profondément gravée en son être. On lui a appris à sauver les vies, la sienne ou celle des autres, à se battre pour épargner ; et Iseul ne sait pas tuer. Elle voudrait pouvoir le faire, elle voudrait faire taire l’ultime et l’honteuse faiblesse qui volontairement dévie la lame, dévie le poing, qui contourne les frappes vitales parce qu’au fond d’elle, Iseul n’a pas la force d’ôter la vie.  

TOO MANY NAMES ► Il y a dans son nom les souvenirs d’un roi, et des tonnes de fierté en bagage. Moins humble que les siens, bien que peu désireuse d’un quelconque pouvoir, Iseul a toujours été fière d’un sang héritier de l’Akikazu des histoires qu’on lui comptait enfant. Le nom Soo-Hyun toujours dit en gonflant le torse, les yeux plein des images d’un temps qu’aucun d’eux n’a connu. Le nom Soo-Hyun souillé par les humains, dépouillé de sa gloire après la guerre qu’ils ont gagné, ultime trace à effacer d’un passé où seuls les fae brillaient. Le nom Soo-Hyun devenu secret, le nom Soo-Hyun enterré dans leurs cœurs et déguisé par tant d’autres, pendant tant d’années. Iseul voudrait pouvoir crier en gonflant le torse, voudrait pouvoir dire fièrement qui elle est, voudrait rien qu’une fois se présenter en disant un prénom et un nom dont seuls ses proches se souviennent. On lui a enlevé son identité de force, on en a fait un secret, on l’appelle Iseul le soir avant de dormir et on ne dit Soo-Hyun que quand il faut lui rappeler un héritage qu’on doit honorer. Elle sait que Sun n’avait pas le choix, qu’elle n’est pas la seule, que tous les autres se sont vus changer de noms au fil des errances et des années, qu’ils ont été tantôt cousins, tantôt frères, tantôt sœurs, tantôt rien. Elle a revêtit chacun des masques parce qu’il le fallait, elle a effacé son nom de la lumière pour que partout il soit oublié, elle a fondu son identité dans les ombres pour mieux devenir l’une d’entre elles, elle est devenue fantôme, enfant de la guerre oubliée, morte ou disparue aux yeux d’un monde qui va plus vite qu’elle. Elle a répété et répété son nom pour elle-même, pour ne pas oublier, pour rien qu’une fois de plus entendre sonner les cloches d’un passé doré. Aujourd’hui encore, et depuis une dizaine d’années, Iseul Soo-Hyun est Mirae Kang. Mirae, identité volée à une autre enfant oubliée, disparue sans laisser de traces, invisible parmi les invisibles. De la vraie Mirae elle ne connait que le visage, effacé des années plus tôt, que la photo qu’on a remplacée par la sienne, un visage aux traits vaguement ressemblants, plus jeune que le sien et qui pourtant, si on lui avait laissé le temps, si elle avait été là aujourd’hui, le devancerait dans les années. De Mirae elle ne connait que les détails grossiers d’une vie apprise par cœur pour mieux y entrer, de Mirae elle connaît tout sans ne rien connaître. De Mirae elle a fait son futur, en attendant de pouvoir refaire briller un nom oublié. Iseul Soo-Hyun comme ombre, Iseul Soo-Hyun comme le fantôme accroché aux basques qu’on ne veut pas voir s’envoler. Et toutes les nuits elle se répète qui elle est, elle a peur qu’on ne retienne que Mirae et qu’à jamais on oublie Iseul, alors Iseul répète et répète encore pour elle-même, pour ceux qui veulent bien l’entendre et même ceux qui ne veulent pas, en silence, qui elle est. Iseul Soo-Hyun, fille de Minho et Cho Soo-Hyun, héritière d’un sang lourd de fierté. Et derrière Mirae elle se cache, jusqu’au jour où enfin, le passé sera prêt à affronter un monde qui l’a oublié.

HOPELESS HOPE ► Elle se souvient encore, Iseul, du sourire de son père et du regard de sa mère, elle se souvient des mots glissés à mi-voix pour ne pas réveiller Sung, des mots qui disent on sera de retour avant d’avoir le temps de te manquer. Elle se souvient encore, Iseul, des mains de sa mère qui glissent sous ses longs cheveux noirs, qui détachent le pendentif pour le faire glisser autour de son cou à elle, de sa voix où les accents de sérieux se mêlent à une infinie douceur, qui, alors que d’une main elle lisse doucement ses cheveux d’enfant, lui fait promettre de toujours le garder. Elle a encore gravé à même la chair l’étreinte qu’ils lui ont donnée en la ramenant dans son lit, la toute dernière. Cho et Minho Soo-Hyun ont disparu dans la nuit, la promesse d’un retour glissée à demi-mot. Le cœur un peu trop plein d’orages pour rester cachés, ils ont souhaité aller là où on avait besoin d’eux dans les dernières soupirs d’une guerre qui les a arrachés à leurs terres. Personne ne sait rien de leur mot, ni comment ni quand ni où, et Iseul n’oublie pas les mots de sa tante, capturés au vol au milieu de la cohue des préparatif d’un départ, les mots plus assassins que nuls autres et qui disent : ils ne reviendront pas. En vérité, personne ne sait s’ils sont vraiment morts, personne ne sait rien mais tout le monde suppose et il y a bien longtemps que le monde a cessé de parler d’eux au présent. Iseul, elle, n’arrive pas à oublier. N’arrive pas à se dire qu’ils sont morts, qu’ils ne reviendront jamais, que leur promesse était un mensonge - parce qu’ils l’ont eu, le temps de lui manquer. Elle ne dit rien à personne, et n’a pas eu besoin de le dire à Sung pour qu’il le sache, mais elle est incapable de les laisser mourir. Elle entretient un espoir illusoire que peut-être, peut-être sont-ils quelque part, qu’ils sont captifs, qu’ils sont sur les routes et n’ont jamais cessé de les chercher. Elle n’arrive pas à les tuer en son cœur, ne veut pas le faire, surement, et espère sans même oser espérer en entretenant un feu presque éteint où se mêlent des espoirs agonisants aux souvenirs d’un passé brisé.  
 
SHATTERED GEM ► La vérité c’est que, derrière les tonnes de fierté qui lui font bomber le torse, Iseul ne peut s’empêcher de chercher à travers le prisme du regard des autres tout ce qu’elle n’est pas et tout ce qu’elle aurait pu être. Dans les réussites de ses aînés elle n’a vu que ses échecs, elle s’est entraînée et entraînée encore pour ne pas se laisser distancer, pour ne pas être dépassée par des cadets qui a leur tour ont brillé là où elle n’y arrivait pas. Elle a suivi leur ombre, couru pour en sortir, pour marcher à leurs côtés, mais tout ce qu’il lui semble voir c’est leurs dos qui s’éloignent alors que leurs ombres se glisse autour de ses chevilles, grimpent jusqu’à sa tête et l’empêchent d’avancer, la font courir à reculons dans un néant toujours plus grand. Iseul, qui n’a confiance en personne, a encore moins confiance en elle. Ce qu’elle voit, ou plutôt ce qu’elle imagine voir dans son reflet, c’est toutes les choses qui lui font défauts, toutes les tares qui parsèment sa peau, tout ce qu’elle n’est pas assez et tout ce qu’elle est trop. Elle cherche l’approbation, Iseul, besoin vorace pour effacer les insécurités qui pèsent sur son dos, a besoin qu’on lui dise qu’elle fait les choses bien, qu’elle est quelqu’un de bien, quelqu’un qui compte, juste quelqu’un. Elle a besoin qu’on aime pour elle tout ce qu’elle est incapable d’aimer dans son portrait. Dans le regard de sa tante, elle n’a toujours su voir que ce qui lui manquait, que l’éducation et l’histoire qu’elle ne peut honorer, fille de l’aube un peu trop enflammée, fille de l’aube qui ne sait pas soigner, fille de l’aube pas assez miroir du peuple qui est le sien, la bonté portée en étendard tandis qu’en son sein elle peine à se frayer un chemin. La vérité c’est qu’elle n’en sait rien, qu’elle croit voir des choses qui n’existent pas parce qu’elle a toujours peur de ne pas être assez, et que tout ce que lui renvoient les yeux de Sun et de tous les autres, c’est tout ce qu’elle n’arrive pas à voir en elle-même, tout ce qu’elle ne veut pas voir, c’est toutes les insécurités qu’une vie de mensonges et de ratés ont façonnées, empruntant ses propres mains et son besoin d’amour dévorant pour forger un manque de confiance brûlant.

TRAPPED CHILD ► Iseul porte l’innocence en manteau, enfant forcée à grandir trop vite, enfant arrachée à des parents partis trop tôt, enfant-fleur sauvage qui a poussé sans pouvoir planter racine. Immature et inconsciente, le cœur avide d’une liberté brûlante, elle peine à sortir d’une adolescence qui s’étire, d’une adolescence contrainte de recouvrir l’enfant parce qu’il fallait mûrir. Un visage de femme comme masque pour cacher une âme à vif, trop pure et déjà ébréchée, précipitée dans un monde dont elle n’avait pas les clefs. Iseul paye le prix d’une vie passée loin des villes et loin des gens, inadaptée à une société qui ne l’a pas attendue pour se développer et peine à comprendre des codes qui ne sont pas les siens. Son passé est empreint de solitude, arrachée trop jeunes aux amitiés d’enfances qu’elle n’aura plus l’occasion de forger. Elle ne connait l’amour que de nom, l’âme encore vierge de sentiments incandescents et le corps encore ignorant la chaleur de l’étreinte des amants. Longtemps elle n’a connu que la compagnie des Soo-Hyun et de ceux qui les accompagnaient, et cette vie nomade a forgé une personnalité détonante, difficile à apprivoiser, gangrenée en permanence par la méfiance. Ils ont tenté d’inculquer à cette enfant à la tête trop pleine de rêves une éducation qui ne lui correspondait pas, on a tenté de de apprendre l’histoire d’un peuple de paix et de bonté au gré de leçons trop rigides, trop ennuyeuses pour une âme flamboyante, impatiente et avide de découvertes et de jeux à l’ombre des arbres.  Le sang un peu trop chaud et les poings qui partent trop vite, Iseul s’attache et oublie souvent que le temps qui passe défait les liens quand bien même ils restent intacts en son cœur. Il y a tant de chose qu’elle ignore, tant de choses à découvrir et à apprendre encore, lacunes d’un cœur sans attaches qui pulse dans les veines une liberté brûlante. Les villes, longtemps elle les a imaginées, longtemps elle les a rêvées, mais rien ne la préparait à ce qu’elle trouverait, et elle a appris la société au détour des ruelles sombres, à l’âge où déjà il était trop tard. Apprentissage tardif entre deux pavés, Iseul et Sung dénotent dans une Cínnerial dorée, novices dans le jeu impitoyable des masques bien qu’ils en aient toujours portés. Mais lentement ils apprennent, et Iseul enferme sa rage dans une boîte fissurée, parce qu’il ne faut pas attirer l’attention, parce qu’elle n’est pas comme eux, parce qu’elle est encore drapée d’une innocence d’enfant, parce qu’il faut cacher ses failles, quelles qu’elles soient, pour ne pas être dévorée dans un monde qui lui échappe, pion perdu sur un échiquier trop grand, ignorant tout des jeux de pouvoir et de la lutte des puissants.

FEAR ► Elle ne l’admettra jamais, Iseul, mais elle est rongée par la peur. Une peur sournoise, une peur vicieuse, une peur poison qui se cache dans les trous que creuse sa colère. Elle a grandi dans l’urgence, dans la fuite, dans la menace constante d’un spectre qui n’existait que dans les mots de ses aînés, d’un monstre qu’on voit de loin. Elle a grandi bercée par l’angoisse d’une tante qui a tout sacrifié pour offrir à sa famille un avenir un peu plus heureux, un peu plus libre, de l’angoisse d’une tante qui doit fuir et fuir encore, elle a grandi à la lisière d’un monde dont elle ne savait presque rien sinon que les dangers qui s’y cachent. Alors, même s’il y a des kilos de courage et des rêves d’aventures dans son cœur, il y a aussi des kilos de peur qui la rongent partout à l’intérieur. Consciente de marcher sur un fil prêt à casser, que la moindre erreur, le moindre pas de travers pourrait la précipiter dans un vide qu’elle a appris à craindre. Elle sait que le déguisement dont elle se pare, maquillée du nom d’une autre, de la vie d’une autre, pourrait un jour tomber et laisser entrevoir en dessous tout ce qu’elle est, et tout ce qu’elle n’est pas. Elle joue des mensonges pour mieux se cacher, saute de l’ombre à la lumière, jamais trop longtemps dans la lumière cependant, pour ne pas se brûler, pour ne pas qu’ils la trouvent, qu’ils s’attardent sur elle, qu’ils arrachent le masque derrière elle se cache. Elle a envie de ne vivre que dans la lumière, pourtant, de pouvoir faire ce qu’elle veut, mais elle ne peut pas risquer de faire basculer la pyramide de cartes au sommet de laquelle Sung et elle se tiennent. Et chaque fois qu’elle croise un soldat, chaque fois qu’elle voit dans leurs yeux briller la même lueur immonde de leur humanité, chaque fois que le soleil tape sur la crosse d’un fusil où elle devine les balles chargées prêtent à se ficher dans sa chair, Iseul a peur. Et chaque jour qui passe, elle tasse, tasse et tasse encore les montagnes de terreurs qui essayent de s’élever dans son cœur, elle les dissimule sous sa colère pour que quand elle l’exprime, la peur s’échappe aussi – un peu. Elle la cache aux yeux du monde, trop fière, trop peur de montrer qu’elle a peur, trop peur qu’on pense qu’elle est faible, ne l’offre qu’à Sung qui sait comme elle qu’aussi bien que le reste de ce qu’ils cachent en leurs cœurs, c’est cette même peur qui les maintient en vie.

BURNING SOUL ► Iseul a l’âme enflammée, consumée d’une colère qu’elle peine à contenir. Une colère tenace, une colère comme un poison qui pulse à chacun des battement d’un cœur au bord de l’implosion. Une colère contre un peuple, parce qu’ils ont pardonné, parce qu’ils sont entrés dans ce simulacre de paix, parce qu’ils ne font rien, qu’ils font comme s’ils avaient oublié. La colère contre elle-même, contre une impuissance honteuse, contre la peur qui gonfle en son sein. Des démons tapis dans les zones noires de son cœur, les voix qui lui rappellent tout ce qu’elle n’est pas, pas assez résiliente, pas assez patiente, pas assez douée, pas assez comme ils le sont eux, les autres qui partagent son sang, les autres qui partagent les valeurs d’un peuple auquel elle est terrifiée de ne pas faire honneur. Les voix qui susurrent tout ce qu’elle est trop, trop sauvage, trop enflammée, trop violente, trop peu comme eux, encore, toujours trop peu ou pas assez. Iseul fuit son reflet pour tout ce qu’elle peut voir derrière la carapace de chair, l’âme à vif, incapable d’affronter des vérités trop crues et qui blessent. Incapable d’éteindre une colère qui n’a cessé d’enfler, une colère qui laisse un goût de rouille dans la bouche quand son regard croise celui de l’engeance maudite, quand sa peau frôle celle d’un humain, humanité qu’elle voudrait éteindre. Colère stérile mais poison dont elle n’est pas prête à se défaire, flammes dévorantes qui la maintiennent en vie en faisant miroiter une vengeance – celle d’un peuple, celle d’une enfant, celle d’une race toute entière. Incapable aussi d’affronter une réalité plus contrastée, Iseul fuit parce qu’elle ne sait faire que ça, elle ne sait faire que fuir et elle n’est pas prête à accepter la possibilité d’un monde nouveau, d’un monde qui change, d’un monde différent, elle n'est pas prête à porter des responsabilités trop lourdes pour des épaules encore trop fragiles, pas prête à affronter les démons qui se cachent dans les recoins d'un esprit qui se cherche sans se trouver. Le cœur gangrené, qui a envie d’aimer et d’être aimé mais qui ne sait pas comment faire, le cœur qui lâche quand il sent qu’on l’attache, et le corps, toujours, qui fait ce qu’on lui a appris à faire et qui fuit, toujours la même fuite infinie pour ne pas voir ce qui fait mal, pour ne pas sentir ce qui blesse. Brûlante d'une rage contenue, d'une rage contre le monde, contre les dieux, contre elle-même - colère devant l'éternel. Iseul est une âme volcanique, le cœur toujours au bord de l’éruption, et un sang en ébullition dans les veines. Elle vit au rythme des passions et des envies, se laisse déborder par des émotions à vif qu’elle ne sait pas contrôler, entraînée dans un tourbillon trop rapide derrière lequel elle ne cesse de courir, les bras tendus en avant d'elle, fuite-poursuite effrénée d'une vie qu'elle peine à s'approprier.

OLD TOWN ROAD ► Il y a bientôt dix ans maintenant qu’Iseul et Sung ont cessé de courir, bientôt 10 ans qu’ils portent le même masque, bientôt dix ans qu’ils apprennent à nouveau à marcher dans la lumière à la vue de tous, sur ce fil tendu à la fin incertaine. De fuyards ils se sont faits artistes, et en devenant leurs mécènes les Lantsov ont apportés l’ultime retouche à leur nouveau déguisement. Hébergés dans un appartement-atelier et financés pour laisser court à des idées débordantes, ils laissent libre court à une imagination trop longtemps contenue au travers d’expérimentations décalées. Iseul bricole, peint, danse, modèle des formes tantôt immenses tantôt minuscules et fait vibrer leur nouvel univers d’un million de couleurs nouvelles. Elle a des idées plein la tête et tout autant de ratés, de gadgets bizarres qui ne marchent jamais et échouent entre les morceaux de plâtres d’une tentative de sculpture. Elle a envie de briller, Iseul, envie de remplir les musées et soirées de performances flamboyantes et cacophoniques, et les idées de Sung s’emmêlent aux siennes pour former un duo d’artistes éclatants, mais encore à leurs balbutiements, profitant à tâtons d’une lumière offerte par les Lantsov. Ils mettent les pieds dans une lumière étrangère et artificielle, introduit à une société à laquelle ils n’étaient pas préparés par une famille qui n’a jamais cessé d’y évoluer. Mais sous les feux de ce soleil artificiel ils craignent de se brûler les ailes, jamais libre totalement, toujours trop conscients de ce qu’ils cachent et de la fragilité de leurs masques. Derrière leurs identités empruntées et factices ils se cachent, craignant autant qu’ils le désirent d’être montrés aux yeux du monde, nus derrière une carapace qu’un geste ou un mot de trop pourrait faire voler. Funambules, ils apprennent à marcher sur un fil prêt à craquer, un pied toujours au-dessus du vide, prêts à sauter à nouveau dans un inconnu où les futurs s’effacent dans l’urgence de la fuite. Et dans les rues d’une ville inconnue au cœur vibrant, on apprend par cœur les rues et les façades de maison, on s’abrite à l’ombre d’un chêne pour échapper un peu à l’étouffante cité. Iseul aime Cínnerial pour ce qu’elle lui rappelle d’une nature où elle a grandi, déteste Cínnerial pour les mensonges dont elle est faite. Ville-maison autant que ville-prison, Iseul est condamnée à vivre des libertés emprisonnantes, que ce soit dans la fuite ou lorsque l’on s’arrête, lorsque l’on souffle, l’espace de quelques jours ou pour toute une vie. Iseul goûte à un bonheur factice, un bonheur fabriqué de toutes pièces, bancal et fébrile. Elle esquisse les images tremblantes d’un futur qui pour la première fois se dessine au-delà des errances. Iseul danse et caresse les plaisirs tous nouveaux d’une vie nouvelle, oublie l’incertitude d’un avenir au milieu des étoffes dont on veut la parer, s’entraîne pour elle et pour une cause qui voit plus grand encore, rythme sa vie au gré des rencontres et des idées, des défis lancés à un nouveau rival improvisé, jongle entre les fausses et les vraies amitiés, saute de la lune au soleil au gré des soirées et des journées d'été, oubliant sans pouvoir le faire la chute qui menace à chaque pas qu’elle fait.



— chronologie —
·· 17/09/920 ·· Lors d'un accident sur un chantier, Cho Soo-Hyun vient en aide à Ivana Lantsov, blessée, et enceinte de son premier enfant. Dès lors, les Lantsov ont une dette d'honneur envers la deuxième branche des Soo-Hyun. Ils leurs transmette un médaillon, frappé d'un symbole reconnaissable, comme témoin d'une dette à honorer. ·· 20/06/977 ·· Naissance d'Iseul Soo-hyun, première née de Cho et Minho Soo-Hyun, enfant désirée longtemps et pétrie des rêves de deux parents aimants. ·· 985 ·· Sung Soo-Hyun, deuxième enfant de la branche secondaire, vient au monde. Iseul, du haut de ses huit ans, accueille avec bonheur un petit frère très vide adoré. ·· 28/08/993 ·· La Cour de l'Aube, envahie par les humains, est la deuxième à tomber, impuissante face à une guerre qui va trop vite. La branche secondaire suit Sun et ses enfants à la Cour de l'Automne. ·· FIN 998 ·· Cho et Minho Soo-Hyun, las de leur passivité forcée et de leur impuissance, décident de rejoindre les dernière lignes de défense sur les terres envahies de l'Hiver. Avant le départ, Cho donne à Iseul le pendentif des Lantsov, comme une promesse de retour qu'ils savaient ne pas pouvoir tenir. ·· 12/12/998 ·· L'annonce de la chute de la Cour de l'Hiver précipite la fuite des Soo-Hyun. Sun, sans nouvelles des parents - présumés morts - de ses neveux, les entraîne dans une fuite dont ils ne pourront plus jamais se défaire. Accompagnés de trois personnes de confiance, les Soo-Hyun disparaissent. Commence une errance nomade qui semble ne pas avoir de fin. ·· MI 1047 ·· Les Soo-Hyun, fatigués de fuir sans cesse, relâchent la pression l'espace d'un instant et s'établissent pour quelques mois dans une cabane qu'ils ont trouvé sur le chemin, abandonnée dans la nature. Respiration dans une vie trop essoufflée, jours presque heureux pour les enfants qui ré-apprennent à rêver. Iseul, lors d'une escapade, tombe sur Iroh - qu'elle reconnait - et son petit-fils Haru, ami d'enfance. C'est le temps des rires et d'une innocence abîmée qu'on peut enfin partager. ·· 15/05/1048 ·· Iseul, après une dispute avec sa tante qui lui annonce qu'ils quitteront bientôt l'endroit où ils sont établi depuis plusieurs mois, sous les poids combinés d’une éducation un peu trop stricte stricte et droite qui ne lui correspond pas, qu’elle n’en peut honorer, lasse de toutes ces années de cavale et de liberté bafouée, révoltée contre la passivité de son sang, s'enfuit dans la nuit avec Sung. Ils deviennent carranam à cette occasion, lignes de sangs tracés sur le corps pour jurer qu'à jamais ils seront ensemble, et qu'à partir de ce jour il n'y aura plus qu'eux face au monde. ·· DE 1048 À 1059 ·· Iseul et Sung vont d'errance en errance et de ville en ville, où ils se cachent dans les bas quartiers. ·· DE 1059 À 1062 ·· Une dizaine d'années après leur fugue, les deux enfants échouent à Sombrerue, où ils restent quelques temps. Le goût d'un chez-soit illusoire qui reste sur la langue alors qu'ils apprennent par coeur les sous-terrains de Telavir au gré des amitiés qui se tissent. ·· 23/07/1062 ·· Alors qu'ils ont été agressés par un soldat ivre, Haru trouve Iseul en larmes dans une impasse de Telavir, tenant entre ses mains la tête ensanglantée de son frère. Il les abrite chez lui et appelle un guérisseur pour sauver la vie de Sung, gravement blessé. Iseul, au bord de l'implosion, décide de mettre un terme à une vie de terreur et à une fuite dont on ne voit pas la fin, quelque soit le prix. ·· DE 1062 À 1063 ·· Haru les fait entrer en contact avec le Collectif de Minuit, afin qu'ils leur fournissent de nouvelles identités en échange d'une faveur. Devenue Mirae et XX Kang, Iseul et Sung regoutent prudament à une vie en plein jour, à tâtons. Herbergés par Haru, c'est des jours presque heureux qui se dessinent, des jours que l'on voudrait ne jamais voir finir. ·· 17/11/1063 ·· Incapable d'affronter ses démons et de pardonner, Iseul quitte l'appartement d'Haru sans rien dire, embarquant encore Sung dans sa fuite. ·· DÉBUT 1064 ·· Iseul, en marchant dans la rue, percute Ehrys Lantsov qui reconnaît le pendentif autour de son cou comme appartenant à sa famille. L'accusation de vol provoque la première d'une longue série d'altercations. Maîtrisés et calmés par Micha Kamenev, Iseul et Sung sont conduit jusqu'à Ivana Lantsov, qui reconnaîtra le pendentif donné à Cho et Minho, et devinera ainsi l'identité réelle des deux enfants. ·· DE 1064 À 1067 ·· Les Lantsov, liés par la dette d'honneur qu'ils avaient envers Cho et Minho, acceptent de venir en aide aux deux enfants. Ils sont logés aux Nocte sous la tutelle de Thrystan Lantsov, pour être facilement gardé à l'oeil par la famille, méfiante. ·· FIN 1067 ·· Iseul et Sung rejoignent Fen'Haven, sous l'impulsion des Lantsov dont certains sont membres depuis des années, d'autre tout nouvellement initiés. ·· DE 1068 À NOS JOURS ·· Rhyia et Thrystan Lantsov deviennent officiellement les mécènes d'Iseul et Sung, maintenant artistes. Logés dans une propriété de la famille à Cínnerial non loin de chez Rhyia, ils revivent à la lumière, la peur au ventre de se brûler les ailes.






PSEUDO météores personnage rôle dans une famille stalkage bazzart défis yes (déso je suis bilingue) mot d'adieu j'en ai pas, mais est-ce que je parle de commentaire, de suggestion, de smiley, de la couleur de ma culotte ou de mon animal mystère mystère je laisse ça libre à votre imagination  little hearts begin to hurt (i,s) 800109742   crédits moi, VOCIVUS + peace, virginia woolf (the waves).




Dernière édition par Iseul Soo-Hyun le Lun 4 Mai - 9:58, édité 121 fois
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Iseul Soo-Hyun

Iseul Soo-Hyun

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Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 1296
Peuple : fae, fière enfant des lumières de l’aube.
Soupirs : quatre-vingt-seize années qui filent, vingt-quatre comme masque.
Maîtrise :

métamorphose ● ● ● ○ ○
guérison ● ● ○ ○ ○
armes blanches ● ● ○ ○ ○
armes à feu ○ ○ ○ ○ ○
corps à corps ● ● ○ ○ ○
défense ● ● ● ○ ○

Affect : célibataire, le cœur sauvage qui n’a pas appris à aimer.
Métier : artiste, s'improvise inventrice, voguant au gré d'une inspiration crépitante et d'idées avortées.
Faction : fen’haven, pour qu’à nouveau ils puissent briller.
Errance : cínnerial mensongère, ville-maison autant que ville-prison.
Crédits : gāshina + valruna. + self + peace (bloodshake).

Aventures :
✩ ☾ ✩

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disponibilité
pas libre ■■■■■■xx [ ehrys + hyo jin + hyeri + fh1 + thrystan + sung + aurya + haru ]

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let the ocean come



If you call it lonely to be so alone
Nobody calling and nobody home, then I'm lonely
That's just what I am





—   g o o d   o l d   d a y s   —

À l’aube d’un monde qui de leur sacrifice devra s’élever, infante nimbée de lumière, Iseul se laisse porter par les arabesques d’un peuple qui bat fierté dans un cœur encore seulement rempli d’insouciance. Petite étoile crépitante, des rêves plein les paupières qui illuminent deux yeux qui s’ouvrent, immenses et curieux sur un monde où tout est à découvrir. Iseul est enfant de l’aube, temple où se sont unis les rayons du jour et de la nuit, où le Soleil et la Lune viennent s’adonnent à leur danse éternelle et s’unissent pour donner une enfant de l’amour et d’un futur qu’on ne sait pas encore prêt à s’effondrer.
C’est encore le temps des rires, le temps où l’on peut courir dans les allées d’une ville baignée de rose et de bleu, lorsqu’on s’échappe des murs du Palais de l’Aurore et qu’on peut se perdre dans les allées bordées de maisons détonantes, sous le regard bienveillant d’un parent. C’est le temps où l’on esquisse un futur qui doit être glorieux, comme tant d’autres à porter leur nom avant eux, c’est le temps où l’on se prélasse dans le calme et l’effervescence mélangée d’une Cité aux idées pétillantes. C’est le temps des amitiés d’enfance, le temps où l’on échappe à la vigilance d’une nourrice qui fait mine de ne pas observer de loin, le temps où l’on va explore les jardins et qu’on se roule dans la rosé d’une aurore éternelle avant de repartir de plus belle, entre deux éclats de rire. C’est le temps des histoires que l’on raconte le soir, le temps des mythes qui font brodent de fierté l’appartenance à un peuple éclairé de bonté, à un sang qu’on partage avec un Roi de légendes.
Iseul a grandi entourée d’amour, enfant chérie d’un couple à l’esprit plein de douceur, de liberté, et des milles nuances de couleurs d’idées toujours plus décalées. Elle a vu naître un frère, un frère qu’on aime dès qu’on est en âge de le faire.

Et puis, Iseul a vu naître la guerre. A assisté à la chute d'un monde qu'elle n'avait que trop peu connu, précipité par l'union impitoyable d'une maladie meurtrière et d'humains révoltés. Elle a vu les nuages de fumée remplacer les lueurs de l’aube au-delà des toits aux milles couleurs de sa Cité natale, Cité qu’on abandonne avant qu’elle ne soit encerclée, terre nourricière à laquelle on arrache un bourgeon qui n’a pas eu le temps d’éclore. Elle a quitté le pays de son enfance sans comprendre ce qui se passait, préservée du vent de révolte qui envahissait une patrie et un peuple ayant rendu les armes avant l’heure. Elle a enfoui sa tête dans chaleur des dernières étreintes d’une mère et d’un père, réfugiés à l’automne, d’une mère et d’un père meurtris de ne rien pouvoir faire et qui, dans un dernier sursaut d’espoir promettent de revenir avant d’être, comme tant d’autres avec eux, avalés par une guerre meurtrière. Iseul a connu le déchirement d’un cœur d’enfant qui comprend qu’il ne reverra pas ses parents, précipitée dans une cavale infinie, avant même d’être en âge de fuir, petit corps sanglotant dans les bras d’une guerrière pas encore taillée pour remplacer la mère envolée. Elle a poussé de travers, allant de déracinements en déracinement, a vécu plusieurs vies en une seule, loin d’un monde rempli de spectres immondes, un monde qui se développait sans eux, trop vite pour eux. Elle a parcouru des terres étrangères, des terres sans noms, des terres rebaptisées pour aller avec un nouvel empire bâti sur les ruines du leur, engeance maudite de deux sangs ennemis sacrifiés sur l’autel de la victoire. Iseul a rêvé, a imaginé fermer les yeux sur cet Ère pour les rouvrir sur des Âges oubliés, et chaque jour, encore et encore, quelques que soit les prières à des Dieux auxquels on ne croit plus, s’est réveillée dans l’urgence d’un monde qui ne veut pas d’eux.




—   t u r n   b a c k   t i m e   —

Elle a encore dans les cheveux des restes de quelques éclats de rire et d’un printemps qui s’étire quand elle arrive devant leur maison de fortune.
Ils l’ont trouvée par chance, après trop d’années passées à fuir une menace invisible mais toujours présente, pourtant, tapie dans les coins d’ombre et les histoires que racontent les grands. Ici, loin de tout et coincées entre deux montagnes, ces spectres sans visages s’effacent pour la première fois, rien qu’un peu, rien qu’un temps, le temps où l’on se surprend à souffler. Ils ont trouvé la cabane par hasard, abandonnée à l’ombre des montagnes. Et pour la première fois depuis bien trop d’années, ils ont posé leurs bagages, se sont laissés tomber sur le sol en bois abîmé et ont recommencé à respirer. Les jours ont passé et avec eux les nuits, on n’a pas refait les bagages, on a laissé s’écouler les semaines puis les mois sous les rayons d’un soleil qui l’espace d’un instant semble chasser l’orage de leur ciel toujours noir.
La cabane est devenue foyer dans un temps suspendu où on oublie l’urgence, où l’on s’assied sur les marches pour regarder les enfants jouer. Ils ne sont plus vraiment des enfants, pourtant, déjà tous adolescents mais pas moins fragiles pour autant.
Iseul, comme les autres, a goûté à cette paix illusoire, a couru avec son frère à l’ombre des pins et abîmés la peau de ses mains en gravissant des falaises infranchissables, s’improvisant aventurière d’un monde miniature et protégé, loin des regards meurtriers de l’humanité, loin des lumières éclatantes des villes et de l’ombre des bâtiments géants. Iseul a retrouvé en secret des amitiés oubliées, a appris à nouveau les visages qu’on pensait ne plus jamais voir. Elle s’est laissée emporter par l’odeur des feuilles de thé et des histoires d’Iroh, grand-père céleste au visage plein de rides étoilées, grand-père qui n’est pas le sien mais celui d’un garçon au visage transformé par les années, d’un visage où brille la même douceur fatiguée qu’il y a des dizaines d’années. Elle a pris la main d’Haru comme s’ils étaient encore enfants, comme si elle ne l'avait jamais lâchée, l’a emporté derrière elle dans des courses effrénées comme si rien n’avait changé. Iseul a laissé fleurir des pétales d’espoir à la lumière d’un soleil inconnu, a laissé éclore des rêves dans les cendres de feux qu’on fait brûler le soir, où l’on jette les peurs pour faire comme si elles n’existaient pas.
La lune nimbe d’une lueur inquiétante la maison aux lumières éteintes qui se détache dans le noir. Iseul inspire l’air froid et les dernières notes d’une nuit passée à chasser les étoiles avant de pousser la porte sans faire de bruit. Elle a croisé Mei sur le chemin, Mei auréolée de lumière même au milieu des ombres, Mei gardienne de cette paix bancale dans laquelle il se prélassent en oubliant pour une fois demain. Elle a opposé au regard désapprobateur de son aînée un sourire bordé de rêves, avant de filer pour échapper aux remontrances teintées de tendresses de celle qui est devenue famille, presque figure maternelle pour combler le vide laissé béant dans le cœur d’une enfant en quête de modèles.
- Iseul.
Elle se fige, se retourne pour faire face à la voix qui a rompu le silence, dans son dos. Sun se tient là, immobile et les bras croisés sur la poitrine, figure de marbre intouchable sous la lumière de la lune.
- Tu n’étais pas là au dîner.
Iseul plisse les lèvres, attend les reproches qu’elle devine derrière le visage impassible de sa tante, mais avant qu’elle ne puisse répondre Sun reprend.
- Allons marcher. elle désigne du menton l’intérieur de la cabane, plongée dans le noir. Je ne veux pas les réveiller.
Elle fait demi-tour sans lui laisser le temps de protester et l’adolescente, contrainte de se plier aux règles d’une tante qui essaye de bien faire, lui emboîte le pas en soupirant. Les poings enfoncés dans les poches, elle traîne des pieds dans la terre poussiéreuse en suivant sa tante qui s’enfonce entre les arbres comme pour échapper aux étoiles. Le bruit du vent, dans leur silence, se mêle doucement à celui de l’eau qu’on devine non loin, dévalant un ruisseau dans la roche où l’on vient faire des réserve d’eau. Dans les rayons lunaires qui succèdent à l’ombre des arbres, Sun s’assied au bord de l’eau, sort de sa poche un petit paquet blanc, déplie doucement la couverture de papier fin pour dévoiler le petit paquet de plantes cueillies dans la journée. Délicatement, elle étale les feuilles sur ses genoux serrés, les jambes repliées sous elle, saisi du bout de ses doigts fins certaines d’entre elles pour venir les tremper dans l’eau froide. Elle pose un regard calme sur sa nièce qui attend dans son dos, lui tend l’une des plantes fragiles comme une invitation à la rejoindre. Iseul soupire, s’agenouille à côté de sa tante, saisi la tige entre ses doigts pour reproduire une cérémonie de gestes appris par cœur, dans le silence bienveillant de Sun qui la regarde faire, un temps, en souriant, avant de reprendre la même danse de mouvements que les siens, les mains fendant l’eau qui coule lentement vers d’autres vallées qu’on ne connait pas encore.  
- On va bientôt repartir, Iseul.
Iseul se fige brusquement, interrompt la chorégraphie de ses mains en fronçant les sourcils, alors que déjà elle peut sentir tanguer les fondations incertaines des rêves qu’on a appris à faire dans ce temps suspendu ou l’on a oublié l’après.
- Repartir ? qu’elle répète seulement, le corps tendu dans l’attente de la vérité redoutée, la vérité qu’encore un peu, juste un peu, on prétend ne pas voir.
Sun soupire, interrompt à son tour la valse de ses doigts entre les feuilles, essuie ses mains sur l’étoffe sombre de son pantalon. Elle pose sur sa nièce un regard fatigué, un regard au fond duquel se meurt la même paix à laquelle elle aussi a voulu croire.
- Il y a déjà longtemps qu’on aurait dû repartir. Tu sais toi aussi les dangers auxquels on s’expose en restant ici, et...  
- Pourquoi ? elle l'interrompt brutalement.
Iseul serre les dents, toujours sans un regard de côté.
- Pourquoi on ne pourrait pas rester, pour une fois ?
Elle se redresse, le visage crispé et les poings serrés sur les pétales mouillés de la plante qu’elle tenait. Tourne enfin la tête pour affronter le regard de sa tante. Enchaîne suffisamment vite pour qu'on ne puisse pas la couper.
- On n’a croisé personne, pas un seul soldat en plusieurs mois. Pourquoi on ne peut pas rester ? C’est quoi la différence, hein, qu’on se cache ici ou ailleurs ?
Elle est debout, maintenant, toise de toute sa fougue adolescente une Sun toujours agenouillée à ses pieds, les yeux levés vers une enfant qui, comme trop souvent, commence à se parer des couleurs de la rage. Elle soupire encore, pèse ses mots, cherche ceux qui sauront le mieux atteindre un cœur trop sauvage.
- Tu sais pourquoi, Iseul. Tu sais comme moi que ce n’est pas parce qu’hier on a connu la paix qu’on la connaîtra encore demain. On ne peut jamais savoir à l’avance, on ne peut plus se permettre de prendre des risques ; et rester plus longtemps en est un. Elle marque une pause, le temps qu’un sourire triste fende son visage. Moi aussi je préfèrerais rester.
Elle aussi, tout comme Eunji, Haneul, Hyeri et Kwong, tout comme Sung, tout comme Mei et Kazuma, eux aussi tout comme Iseul ils voudraient rester. Continuer à se draper d’une insouciance qui efface les peurs, à l’ombre des sommets isolés, loin du monde des hommes qu’ils n’ont eu de cesse de fuir. Elle aussi, surtout elle peut-être, elle voudrait souffler, souffler plus longtemps encore, se poser quelque part sans avoir à se retourner tout le temps, sans avoir à craindre le spectre de l’armée, sans avoir à se soucier de quoi sera fait demain. Mais Iseul n’écoute plus, Iseul ne veut pas entendre. Elle ne veut pas voir courir sur la peau de sa tante les mêmes fissures qui parsèment son cœur.
Tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle entend ses qu’encore on doit repartir, qu’encore on doit fuir, qu’encore on doit courber l’échine face à une race maudite qui leur a tout arraché et qui depuis bien trop d’année n’a eu de cesse de les priver d’un foyer. De cette cabane pour la première fois ils avaient fait leur demeure, foyer à l’avenir incertain, certes, mais avec suffisamment d’ouvertures pour laisser croire à des jours meilleurs. Et Iseul y a cru, Iseul a tissé d’espoir cette route qui ne menait à rien, Iseul a retrouvé dans cette bulle en dehors du temps les éclats d’une enfance et d’une paix arrachée. Et les mots de sa tante font glisser entre ses poings fermés tous les rêves qu’elle a pu imaginer, font s’évaporer l’enfance et les amis tout juste retrouvé, assassinent un calme factice pour les précipiter dans l’urgence, encore.
- Non. elle siffle entre ses dents serrés, le regard fuyant celui d’une tante qui ne lui renvoie que son égoïsme puéril. Si tu voulais vraiment rester, alors on resterait.
Les jointures blanches, elle lance avec colère les tiges écrasées entre ses poings par terre, darde un regard plein d’éclairs sur le visage de Sun, figure toujours immaculée, figure qu’on exècre soudain, figure qu’on ne veut plus voir, qu’on veut déchirer pour exposer au monde la ombres qui s’y cachent.
- Tu dis toujours ça, que tu voudrais ci, que tu voudrais ça, mais tu ne le fais jamais. Tu ne fais jamais rien, personne ne fait rien, personne ne… elle s’emporte, pointe un doigt accusateur vers le visage de Sun, impassible et habituée à laisser glisser sur elle les colères de sa nièce. Si mes parents étaient là... Eux ils auraient fait quelque chose. Ils n’auraient pas passé leur vie à fuir.
Les derniers mots s’échouent sur ses lèvres tremblantes alors que sa voix se brise, alors qu’elle sent en son sein gonfler une tempête qui ne demande qu’à exploser et qu’elle peine à contenir les vagues qui viennent frapper partout à l’intérieur. Elle a les ongles qui s’enfoncent dans la peau, les mâchoires qui se serrent au point que ça fasse mal, elle a des milliers de mots qui blessent au bord des lèvres, des mots injustes, des mots qu’on dit pour faire mal.
- Iseul...
Sun, le regard voilé de tristesse, tend une main vers l’enfant qu’elle n’a jamais trop su calmer, vers ce cœur à vif qu’elle voudrait pouvoir apaiser, mais Iseul balaye le bras tendu avec violence, porte les poings à sa tête en fermant les yeux fort, plus fort encore, pour contenir à l’intérieur un océan qui ne demande qu’à déborder.
- Non ! elle crie presque. - Je veux pas… (de ta pitié, je ne veux pas de tes mots qui pansent les plaies cachées – mais elle ne le dit pas).
Les yeux toujours fermés, les poings qui cognent contre le crâne pour arrêter de penser, elle gémit presque et en elle ça craque, et les flots de colère, de tristesse, de peur, et de toutes les autres émotions de cet océan sous verre font voler les derniers remparts de sa volontés, et elle laisse couler les larmes d’une rage et d’une peine que les mots n’ont jamais su soigner, elle laisse le trou laissé béant par la disparition de ses parents, par un foyer perdu et un peuple arraché, par un futur volé, par toutes les choses qu’elle avait caché en elle pour ne leur montrer, pour ne pas lui montrer à elle, à Sun, au vestige taillé dans la roche de leur histoire en qui elle ne sait voir que tout ce qu’elle est trop, tout ce qu’elle n’est pas assez. Elle ne veut pas de sa pitié, elle ne veut pas qu’on endorme encore une souffrance trop longtemps ignorée, et les doigts emmêlés dans les cheveux elle se laisse tomber à genoux dans un sanglot incontrôlé. Elle sent la honte se mêler au reste, alors que les bras de sa tante, maladroits, se referment sur son corps agité de sanglots. Honte de ce qu’elle est, honte d’un égoïsme puéril, honte de pleurer ainsi, pour si peu et pour tant à la fois, honte de n’avoir pas su confiner en son cœur ces émotions écorchées et d’avoir laissé voir la tempête qui fait rage à l’intérieur. Entre les bras de Sun dont le cœur tremble à l’unisson du sien, elle pleure sans savoir s’arrêter, pleure pour la première fois depuis trop de temps, première fois qu’elle espère être la dernière. s’essoufflent les larmes et la colère.

๑  ๑  ๑

Iseul a laissé Sun éponger les dégâts de son océan intérieur. Les larmes sur ses joues ont séché et la tempête a laissé place à un paysage étrangement calme, sous un soleil brillant d’une lueur nouvelle à travers les nuages de son ciel. Une lueur vicieuse, à l’image d’une détermination nouvelle.
Elle est rentrée en silence dans la nuit, Sun à ses côtés, s’est glissée dans la chambre sans un mot. Elle s’est assise sur la couche à même le sol, mécaniquement, le regard torve, les yeux brillant de cette lueur nouvelle alors qu’elle fixait le vide. Puis, après un temps, elle s’est levée, très doucement, a attrapé son sac, tâtonné dans la lumière pâle de la lune à la recherche de ses affaires pour les fourrer dedans.
- Iseul ?
La voix de Sung s’est élevée dans la nuit, murmure encore teinté du sommeil d'un enfant qui s’éveille, et elle a tourné un visage caché par les ombres de la nuit vers la figure de son frère, redressé sur un coude et les poings qui frottent les yeux pour tenter de mieux voir. Elle a rampé jusqu’à lui, évitant les autres corps endormis sur le sol sans un regard pour eux, juste un regard pour lui, le frère adoré, a serré ses épaules entre ses mains engourdies de leurs éclats passés. Et la lumière blafarde de l’astre lunaire a éclairé la lueur froide dans ses yeux tandis qu’elle les plongeait dans ceux de son frère, les mains pressant plus fort encore ses bras maigres, tandis qu’elle approchait sa bouche de son oreille pour susurrer :
- Je m'en vais.
Et le regard plongé à nouveau dans ses yeux à lui alors qu’elle lui fait face, luisant d’une étincelle de défi, un peu folle, d’une étincelle comme deux lames qui se fichent dans la chair du frère qui ne comprend pas encore, mais qui a toujours su. Elle a dit « je m’en vais » mais lui a compris « on s’en va ». Parce qu’ils seront toujours deux, parce qu’il n’y a toujours eu qu’eux, parce qu’il la suivrait au bout du monde et parce qu’il sait qu’elle ne partira jamais sans lui, qu’elle ne fait qu’éprouver une loyauté qui n’a jamais été à prouver.
- D’accord. qu’il souffle simplement. Je viens avec toi. (comme une évidence)
Les doigts de la sœur serrent ses épaules plus fort, un instant, puis relâchent leur emprise complètement. Ils restent un moment immobiles, l’un face à l’autre, dans une ultime suspension d’un temps qui se prépare à la fuite qu’ils n’arrêteront jamais. Puis le contact se brise, celui des corps seulement car les âmes seront bientôt unies à jamais. Les deux enfants se meuvent, empaquètent les souvenirs d’une vie à courir, à l’aube d’une nouvelle fuit où ils seront seuls, cette-fois et pour toujours. Ils laissent dans la cabane qu’ils quittent par la fenêtre une famille écartelée, s’enfoncent sous les arbres aux ombres dévorantes sans se retourner, pour ne pas voir tout ce qu’ils laissent, pour oublier les rires et les étreintes, pour oublier les visages d’un sang partagé, pour oublier la chaleur d’un presque-foyer. Ils se laissent avaler par les ombres avec la nuit pour témoin, fuyant loin d’une vie de cavale pour se jeter dans une course plus effrénée encore, loin d’un héritage devenu prison, pour s’oublier ce soir et renaître demain ; étoiles tombées d’un ciel pour se perdre dans un autre, plus grand, plus noir encore.




—   l o n e l y   l i g h t   —

- Attends moi !
Sung attrape la main de sa sœur pour la forcer à ralentir.
- Tu vas trop vite.
Iseul passe le bras autour des épaules amaigries de son frère.
- Ou peut-être que tu n’es pas assez rapide.
Elle ébouriffe ses cheveux noirs de sa main libre en riant, des éclats de malice coincés entre les dents. Puis, la main glissée à nouveau dans la sienne, elle l’entraîne dans son sillage et de ruelle en ruelle, évitant les derniers rayons du soleil. La nuit moite de Telavir les enveloppe peu à peu et ils disparaissent dans les ombres des bâtiments délabrés, ciel de bric et de broc prêt à s’écrouler. Leurs pas claquent plus vite sur les pavés sales, alors qu’ils s’enfoncent dans un dédale noir, profitant du souffle chaud des soirs d’été, troquant pour quelques heures la misère étouffante de Sombrerue pour une autre, au grand air.
- Où est-ce qu’on va ?
- Tu vas voir. Je veux vérifier quelque chose.
Ils s’enfoncent plus encore dans les rues sombres, n’empruntent que les plus petites, aussi loin que possible du regard de la foule, aussi loin que possible des crosses de fusils de soldats éreintés par la chaleur, las d’une ville morte où ils traquent les invisibles. Ils contournent les artères, emprunte les plus petits capillaires pour se rendre jusqu’au cœur de la ville sans être vus, magiciens condamnés aux coulisses. Iseul promène un regard vif sur chaque recoin, ralentis pour mieux accélérer derrière, puis soudain s’arrête.
- Regarde !
Elle s’exclame, pointant du doigt le fond d’une ruelle sur leur droite.
- J’en étais sûre.
Elle a des accents de fierté dans la voix qui font gonfler sa poitrine, et elle court jusqu’à l’endroit qu’indiquait son doigt, Sung toujours dans son sillage. Dans l’obscurité qui grignote petit à petit les détails, elle s’accroupis près d’un carton renversé.
- C’est là qu’ils jettent la nourriture qu’ils ne peuvent plus vendre.
Elle fouille dans les cartons à la recherche d’un repas de fortune, extirpe des invendus et des ordures des miches de pain rassies d’un air triomphant. Elle les glisse dans les poches de sa veste sale et mal ajustée, cherche de quoi ramener aux autres enfants perdus de Sombrerue de quoi raviver, même un tout petit peu, l’éclat de leurs yeux, de quoi varier un peu un quotidien miséreux. Elle se tourne vers son frère qui s’est accroupi près d’elle, lui tend l’une de ses trouvailles, un sourire accroché au visage.
- Tiens !
Sung lui sourit en retour et attrape entre ses doigts noircis par la crasse ce qui fera office de repas, ce soir.
- Tu devrais manger aussi, tu sais.
Elle secoue la tête en redressant le menton.
- Pas la peine. Je mangerais plus tard.
Iseul bombe le torse pour le faire rire, comme si sous ses vêtements trop grands se cachait un corps affuté. Elle inspire l’air moite de la ruelle, tapote ses poches pleines en hochant la tête d’un air satisfait, tandis que Sung termine de glisser quelques miettes supplémentaires dans les siennes.
- Très bonne récolte, camarade. qu’elle déclare en prenant une voix grave. On peut rentrer mainte-
La main qui agrippe brusquement ses cheveux et qui la tire en arrière lui arrache la fin de sa phrase tandis qu’un hoquet de surprise s’échappe de ses lèvres. Instinctivement, elle porte la main à sa tête pour venir serrer le poignet trop solide de l’homme, se débat dans le vide alors que la force brute du monstre en uniforme la soulève presque du sol pour la faire tenir debout. Le cœur battant dans la poitrine, plus vite, trop vite, et son visage, qui se retrouve trop près du sien, et son souffle âcre qui caresse sa peau alors qu’elle réprime un haut le cœur – de dégoût et de terreur.
- Mais regardez ce qu’on a là. il siffle entre ses dents jaunes.
L’homme est immense, rendu plus menaçant encore par les ombres qui grandissent et son visage rougit par l’alcool. Iseul, les yeux écarquillés, les ongles enfoncés dans la main qui ne veut pas lâcher ses cheveux, tente vainement de se débattre alors qu’il la force à reculer pour la plaquer contre le mur et que son autre main vient trouver sa gorge. Elle ne prend même pas la peine de crier parce qu’elle sait que personne ici ne viendra les sauver, donne des coups de pieds dans le vide, heurte le corps de l’homme qui encaisse les coups désordonnés comme s’ils ne sentait rien, comme si elle n’était déjà plus qu’un spectre incapable de le toucher. Tout est allé trop vite mais tout s’accélère encore et Sung s’élance vers l’homme en criant de fureur, et tout va trop vite alors quand le géant lâche le cou d’Iseul pour attraper celui de Sung et que dans un mouvement d’une violence infinie il projette l’adolescent vers le sol. Le crâne du garçon heurte le macadam dans un bruit de mort alors que son corps s’écroule sur le bitume comme un pantin désarticulé.
- NON !
Le hurlement s’échappe de la bouche d’une sœur qui se rue vers un frère immobile alors que les aiguilles de l’horloge s’affolent, et les mains de l’homme se plongent encore dans ses cheveux noirs lorsqu’elle passe près de lui comme si déjà il n’était plus là, parce qu’il n’y a plus que Sung qui compte, plus que la moitié d’âme qu’elle sent vaciller. Elle se débat en hurlant, animée d’un vibrant désespoir – celui de vivre, celui qu’il vive – et elle donne de coude dans le torse de l’homme qui la presse contre elle, le bouche trop près de son oreille et il dit, son souffle chaud brûlant sa peau :
- Alors comme ça la vermine essaye de voler jusqu’à nos ordures ? il a un ricanement mauvais avant de poursuivre. Mais on dirait que le chat a attrapé les rats, cette fois.
Iseul n’écoute pas, ne veut pas entendre, n’entend que les pulsations d’un cœur qui bat à l’unisson du sien et qui faibli, se débat autant qu’elle peut alors que les bras de l’homme se referment un peu plus sur son corps décharné, sur son corps impuissant. Le souffle court, elle crie le nom de son frère, griffe la peau nue sous ses doigts comme si ça pouvait lui faire lâcher prise, frappe à l’aveugle dans des tibias qui ne cèdent pas, et la main de l’homme se glisse jusqu’à sa bouche pour la faire taire, alors elle enfonce les dents dans sa chair, prête à l’arracher si ça peut lui faire lâcher prise. Il la lâche brusquement en jurant, elle titube, déséquilibrée, trébuche sur les pavés et tombe à ses pieds, haletante, le regard levé vers le visage du géant au milieu duquel brillent deux billes d’une lueur mauvaise.
- Espèce de petite…
Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une voix l’appelle, plus loin, depuis une autre ruelle, et il tourne la tête un instant en tendant l’oreille. La voix appelle le plus belle et il se retourne une dernière fois vers les deux enfants étendus sur le sol, plonge dans les yeux écarquillés d’Iseul son regard vitreux alors qu’il siffle entre ses dents :
- Vous avez de la chance, cette fois-ci.
Et il se retourne en faisant claquer ses talons sur le bitume, chancelant à peine malgré les effluves d’alcool qui l’embaument, disparaissant au coin de la ruelle, dévoré par la nuit sous le regard d’Iseul qui tremble, les ongles qui griffent les pavés sous ses doigts, alors qu’elle se retourne pour ramper jusqu’au corps immobile de son frère, alors qu’elle fait glisser sa tête lourde sur ses genoux et qu’elle sent le sang mouiller ses mains. Elle sent son âme qui vacille, et la sienne en même temps, tandis que les larmes creusent des sillons sur ses joues sales et qu’elle répète le prénom de son frère, impuissante, maudissant un don inutile, maudissant son impuissance, incapable de tenir la promesse qu’elle s’était faite – le protéger, toujours plus que soi-même. Pour la première fois depuis dix ans elle quitte son déguisement d’adulte pour laisser place à une enfant sans racines, pour la première fois depuis dix ans elle voudrait qu’ils soient là, eux, les autres qu’ils ont laissé derrière eux, eux, les autres qui sont une famille, qui auraient su quoi faire, qui pourrait le soigner quand elle ne peut rien faire. Elle voudrait que ses parents soient là, qu’ils la serrent dans leurs bras en lui disant que tout va bien se passer, et elle gémit encore et encore le prénom de son frère parce qu’il n’y a rien d’autre qu’elle puisse faire.
- Iseul ?
Son prénom, étranger dans la bouche de quelqu’un d’autre que son frère, lui parvient comme dans un brouillard et elle lève les yeux vers un visage qui lui apparaît flou derrière le rideau de larmes qui couvre ses yeux. Instinctivement elle se replie sur le corps de Sung, menaçante et désespérée, protège sa tête de ses bras maigre en plissant les yeux pour déchiffrer les traits d’un visage qui se découpe sur la nuit noire.
Et soudain, sans que la lune ait besoin de l’éclairer, Haru est là, apparition céleste, brillant de la lumière calme qui a toujours été la sienne. Il a l’inquiétude frappée sur le visage, la main suspendue dans le vide sans oser la toucher, et elle s’effondre de plus belle alors qu’elle se laisse gagner par la douceur de son regard. La figure déformée par les pleurs, elle voudrait agripper sa main, agripper les pans de son manteau, agripper la moindre parcelle de ce qui se rapproche le plus d’un refuge alors que tout lui échappe, mais elle a les mains autour de la tête de son frère, incapable de la lâcher et ne souhaitant le faire pour rien au monde, alors elle accroche aux siens ses yeux remplis de l’incontrôlable terreur qui gonfle en son cœur alors qu’elle sent vie de Sung s’échapper. Recroquevillée au-dessus de lui, ultime rempart contre un monde qui les a recrachés, elle supplie entre deux hoquets, litanie de mots désordonnés, entrecoupés d’un même nom encore et encore, Sung, Sung, Sung, parce que s’il faut qu’il n’en reste qu’un il faut que ce soit lui.
La main d’Haru sur son épaule, les doigts qui se pressent contre la poussière de sa veste alors qu’il la prend dans ses bras en murmurant contre son oreille :
- Ça va aller, ça va aller.
Elle s’abandonne complètement à l’étreinte rassurante, le corps tremblant, se berce des seuls mots qu’elle a besoin d’entendre, ceux qui disent que tout ira bien, ceux qui vont le sauver.

Et dans ce même brouillard où les heures viennent mourir, il leur a pris la main pour les arracher aux pavés meurtriers, il leur a pris la main pour ne plus la lâcher, il leur a offert la promesse d’un futur et les notes d’un bonheur auquel on se prend à goûter, jusqu’à ce qu’elle lâche sa main, encore une fois, une troisième fois qu’on promet d'être la dernière, alors qu’elle balaye dans une nouvelle échappée, seulement la main de Sung dans la sienne, les souvenirs encore brûlants des jours heureux.






Dernière édition par Iseul Soo-Hyun le Sam 2 Mai - 18:04, édité 30 fois
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Hyo Jin Lee

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il avait des charmes insoupçonnés des manières désinvoltes qui contrastaient avec sa gueule d’ange et ses sourires qui pouvait le faire  succomber. C’était fou, à quel point le coeur de tanjiro pouvait se montrer faible au pire des instants;  à battre à en rompre juste parce qu’il était mignon.


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(nos pseudo sont si proche que je sens la connexion qui s'établit en plus little hearts begin to hurt (i,s) 2067988812 )

j'ai hâte d'en lire plus sur iseul, rien que le début de ta fiche -et cette plume de qualité- fait plaisir à découvrir little hearts begin to hurt (i,s) 1271314810

courage pour la fin de ta fiche ma belle & bless u d'illuminer les rangs de l'aube little hearts begin to hurt (i,s) 800109742
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Rhyia Lantsov

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Peuple : fille des étoiles, elle fait danser les ombres et embrasse les ténèbres. enfant du peuple de la nuit, l'obscurité est son foyer.
Soupirs : un visage poupin au teint de porcelaine, on lui donnerait vingt-six ans tout au plus. une beauté qui cache pourtant pas moins de cent quatre années d'existence.
Maîtrise : ténèbres — niveau 3
illusions — niveau 1
armes blanches — niveau 2
armes à feu — niveau 0
corps à corps — niveau 1
défense — niveau 1
Affect : damnée par des morts, sans espoir de voir un jour une descendance perpétuer son nom, l'idée d'une quelconque union lui est parfaitement risible.
Métier : elle chante les récits oubliés et fait naître les passions avec des concertos de violon. musicienne jusqu'à l'os, elle use en secret de son art pour appeler à la révolte.
Faction : ir aelyr fen'haven, puissent-ils retrouver leur gloire d'antan.
Errance : loin de la région qui l'a vu naître, elle s'est installée avec les siens à cínnerial, la ville des mensonges, située sur les ancienne terres de l'automne à Adenor.
Inventaire : une bourse bien remplie, une dague adenoise.
Crédits : cowboy. (av )

https://astrangegame.forumactif.com/t103-light-is-easy-to-love-show-me-your-darkness https://astrangegame.forumactif.com/t289-in-the-end-we-ll-all-become-stories-rhyia

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Notre bébé Iseul qui poste enfin sa fiche little hearts begin to hurt (i,s) 3148481034
Et elle est vraiment trop belle, vite vite je veux lire le reste ! little hearts begin to hurt (i,s) 3754797677
Et je veux et j'exige un rp dès que tu seras validée, rien que pour donner vie à cette fameuse scène little hearts begin to hurt (i,s) 800109742 (promis Rhyia sera pas trop une bitch avec elle, enfin.. elle essaiera little hearts begin to hurt (i,s) 2445825521 )
Bienvenue parmi nous chaton I love you
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Invité

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J'étais trop curieuse de ce personnage sur le Discord et ce que je peux déjà lire ne fait que renforcer ma hype little hearts begin to hurt (i,s) 3148481034
trop hâte de la lire en rp et puis de la voir chez fen'haven on est tous si beaux là little hearts begin to hurt (i,s) 2445825521
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Invité

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Je voulais tant prendre le temps tout à l'heure, et heureusement j'ai pu me poser pour lire le peu qu'il y a parce que little hearts begin to hurt (i,s) 3502265625

Hello tu m'avais pas dit que tu avais la plume d'un ange little hearts begin to hurt (i,s) 95982237 little hearts begin to hurt (i,s) 95982237

C'est beau, c'est doux, c'est aussi tellement à l'image des Soo-Hyun que j'imagine raffinés et délicats. J'ai tellement hâte de lire la suite, de dévorer tous les petits détails que tu nous mettras, et puis Virginia je. little hearts begin to hurt (i,s) 1909085085

Bon bref tu l'auras compris je suis fan, et c'est obligé je te harcèle pour un lien dès qu'une idée me vient. little hearts begin to hurt (i,s) 343396449 La douceur torturée d'Iseul, me want it. Sur ce officiellement bienvenue chaton, ravie de te voir dans les parages, et je vais rep à ton message sur discord parce que j'avais zappé. little hearts begin to hurt (i,s) 3148481034
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Namira A'Athryn

Namira A'Athryn

little hearts begin to hurt (i,s) 8g8Xw32P_o

Messages : 374
Date d'inscription : 14/04/2020
pièces d'or : 1470
Ombre : cosima, adeyinka
Peuple : Hybride
Soupirs : 29 ans. L’âge est à la colère, à la rage sans limite. Au changement et au renouveau.
Maîtrise : runes (niveau 1), lyrium (niveau 1), armes blanches (niveau 3), armes à feu (niveau1), défense (niveau 3), corps à corps (niveau 2)
Affect : Célibataire & Pansexuelle. Les yeux curieux de la brune ont toujours été attirés par des personnalités plutôt que par un genre. Un intérêt qui va bien au-delà des formes. Un intérêt qu’elle sait devoir garder secret, comme tant d’autres aspects de sa personnalité.
Métier : Marieuse De ses mensonges sont nés ses privilèges. Elle qui un jour ne fut rien, voyage désormais dans tous territoires, rencontre les grands de ce monde et fabrique des alliances
Faction : Ad Astra comme gravé dans la chair. Une dévotion sans limite pour l’ordre auquel elle appartient.
Gang : /
Errance : Pour le bien de son alliance. Elle va, papillonne de lieu en lieu, de famille en famille. Il n’existe qu’un seul endroit où elle revient toujours. La cour des étoiles. à Lunaris.
Inventaire : une dague adenoise, une stèle
Crédits : shadow

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Citation :
de ces coeurs sans attache qu’on ne donne à personne, de ces cœurs que l’on cache, que l’on voudrait oublier, parce qu'ils battent trop fort ou pas assez,

je suis morte un peu en lisant ça little hearts begin to hurt (i,s) 3229008925

et l'avatar little hearts begin to hurt (i,s) 1978082491

bref je vais suivre ça de très près Arrow

bon courage pour la suite de ta fiche !!
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Invité

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Iseul little hearts begin to hurt (i,s) 2784105750

Elle est tellement parfaite cette petite fae de l'aube.

Bienvenue à la maison little hearts begin to hurt (i,s) 2155010331
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Nemesia Vanserra

Nemesia Vanserra

little hearts begin to hurt (i,s) M11

Messages : 1185
Date d'inscription : 01/02/2020
pièces d'or : 906
Ombre : zahra.
Peuple : enfant de l'automne.
Soupirs : 96 ans, vingt-quatre en apparence.
Maîtrise : feu ☆ niveau 2 │ horreur ☆ niveau 3 │ armes blanches ☆ niveau 2 │ armes à feu ☆ niveau 0 │ corps à corps ☆ niveau 0 │ défense ☆ niveau 2
Métier : princesse d'adenor & céleste ☆ pantin d'une divine qui s'amuse à en tirer les fils, jolie marionnette qui récite les psaumes du cantique appris par coeur. Sa voix cristalline qui s'élève dans le temple, chaque note sonnant faux en son for intérieur.
Faction : ad astra ☆ astrale à l'innocence condamnée, le carmin incrusté sur ses mains, infectant tout son être. Agneau sacrificiel dont l'âme se noircit, l'allégeance vacille entre sa famille et toutes les croyances dont on lui martèle l'esprit.
Gang : aucun.
Errance : adenor ☆ existence partagée entre Ashmeria et Lunaris, les voyages incessants lorsque l'on réclame sa présence aux quatre coins d'Ozira.
Inventaire : dague adenoise, capuchon discret, kit de soin (3), bague tueuse, potion de mana, potion soporifique.
Crédits : amor fati (av.) valruna. & lunarbloom (icons et gifs.)

Aventures : disponibilité rp (0/6) ☆ ashen, vanserra, aodhan, gwynn, ehrys, namira.

we walk through the fire
is there a way out?


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Citation :
yes (déso je suis bilingue)

MDRRR non mais little hearts begin to hurt (i,s) 3164505968 je sais pas pourquoi je m'y attendais pas et j'ai ri, je suis fatiguée, on juge pas Arrow Mais si heureuse de te voir par ici, NOTRE PREMIERE SOO-HYUN little hearts begin to hurt (i,s) 4243072627 Tu dépotes tout, hâte de te voir en jeu et de pouvoir bénéficier de tes pouvoirs pour refaire une beauté à Nemi avant ses galas de princesse (ok je sors) little hearts begin to hurt (i,s) 1746167348
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Siora Alanis

Siora Alanis

little hearts begin to hurt (i,s) 91bmOqLi_o

Messages : 333
Date d'inscription : 16/04/2020
pièces d'or : 311
Ombre : livia fallaci
Peuple : humaine. fierté d'un peuple qui a su renverser la situation, se sortir de la misère et dépasser ses oppresseurs.
Soupirs : vingt-cinq années écoulées. elle avance dans la vie, la tête droite, comme on le lui a toujours appris, la fierté figée sur des traits parfaitement maîtrisés.
Maîtrise :

    lyrium ■■■□□
    armes blanches ■■■□□
    armes à feu ■■■□□
    corps à corps ■■■□□
    défense ■■□□□


little hearts begin to hurt (i,s) 3XjWEDL

Métier : soldat de l'armée rouge, elle fait la fierté de sa famille.
Faction : l'ordre des cendres coule dans ses veines comme une évidence, chemin tout tracé qu'elle ne pouvait qu'emprunter.
Errance : postée à valréal, elle fait souvent des allers-retours à la capitale pour voir sa famille.
Inventaire : arbalète adénoise (+ carreaux), dague adénoise (lyrium), fusil de recrue (dix balles), totem d'immunité.
Crédits : alcuna licenza. (avatar) // valruna. (gif profil). // OLYMPIA. (icon signature) // ASTRA (code signature).

Aventures : d i s p o - 1 / 5
fr / color : #996666

Rps erzah / imany / seth / matthie
à venir nast / vicky
tc #OC1
https://astrangegame.forumactif.com/t272-i-tried-to-scream-but-my-head-was-underwater-siora https://astrangegame.forumactif.com/t291-there-s-nowhere-you-can-hide-siora

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Oh, quelle belle plume little hearts begin to hurt (i,s) 2784105750 J'ai hâte d'en savoir plus sur la belle Iseul little hearts begin to hurt (i,s) 2445825521
Bon courage pour la rédaction de ta fiche little hearts begin to hurt (i,s) 111607562
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Nikita Aldryn

Nikita Aldryn

little hearts begin to hurt (i,s) Cn5AQVcf_o

Messages : 106
Date d'inscription : 16/04/2020
pièces d'or : 780
Peuple : ( hybride ) fruit des amours forcées d'une humaine et d'un faë de la Night Court
Soupirs : ( vingt-quatre ans ) jeunesse fânée et fatiguée, plus jeune qu'il n'y paraît
Maîtrise : ténèbres (niveau 2) ✦ illusions (niveau 1) ✦ lyrium (niveau 1) ✦ armes blanches (niveau 1) ✦ armes à feu (niveau 0) ✦défense (niveau 2)
Affect : ( célibataire ) coeur supposé sans attache, aux attraits tournés vers la gente masculine, semble-t-il. Ignorant cependant, l'homme reste vierge
Métier : ( danseur acrobate ) esclave étoile du circus arcanus
Faction : ( neutre ) ne prend pas partie, s'éloigne simplement de ce qui pourrait causer sa perte.
Errance : ( ozira ) dans son entier, au gré des périples du cirque, se poser et repartir
Inventaire : éventrail ✦
Crédits : self (ava) ; ice and fire.(code signa)

https://astrangegame.forumactif.com/t273-beautiful-delirium-nikita https://astrangegame.forumactif.com/t306-aux-rages-nikita

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C'est tellement beau et doux par ici, on s'enroule dans les douceurs que dégagent ta plume et ce beau perso que tu nous dépeins little hearts begin to hurt (i,s) 2445825521 little hearts begin to hurt (i,s) 2186909486 Je suis love du pseudo little hearts begin to hurt (i,s) 737091224 Grand hâte de pouvoir dévorer la suite et en apprendre plus little hearts begin to hurt (i,s) 4278612319
Bienvenue little hearts begin to hurt (i,s) 4241608223 Bon courage pour la rédaction little hearts begin to hurt (i,s) 2282202177
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Erzah Nazaros

Erzah Nazaros

little hearts begin to hurt (i,s) 91bmOqLi_o

Messages : 305
Date d'inscription : 16/04/2020
pièces d'or : 629
Ombre : hyeri soo-hyun.
Peuple : human.
Soupirs : twenty five.
Maîtrise : lyrium — ☾☾
armes blanches — ☾☾☾
armes à feu — ☾
corps à corps — ☾☾
défense — ☾☾
Affect : le coeur libre.
Métier : blacksmith — la fournaise du quartier des cendres à ashmeria (adenor).
Faction : ad astra (astrale).
Errance : ashmeria — entre ici et là-bas, les bottines qui s'usent et le sac toujours prêt. elle voyage entre adenor et zeherim.
Inventaire : lame fantôme, dague adenoise.
Crédits : all souls (av), mine (gif).

Aventures :

little hearts begin to hurt (i,s) F8e90a3cacf9bbf8788ee1570a7e2d5f little hearts begin to hurt (i,s) 863aaf6009be8228c701c67425851348 little hearts begin to hurt (i,s) 8685b389898b686a0766c117901f6157
they came wearing masks

﹝ 4/3 · fr/en﹞
siora ╱ the journey begins (zeherim)
eron ╱ soon.
#aa1 ╱ kick names, take ass (adenor)
#s1e1 ╱ bad blood (zeherim)

https://astrangegame.forumactif.com/t277-life-slips-away-and-the-ghosts-come-to-play https://astrangegame.forumactif.com/t304-erzah-like-the-oceans-dancing-with-a-storm

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ISEUL little hearts begin to hurt (i,s) 1909085085
Tu sais déjà ce que j'en pense mais j'ai trop hâte d'en lire davantage sur elle. Puis ce début annonce que du bon. little hearts begin to hurt (i,s) 4241608223
je te réponds asap sur discord.
Bienvenue et bon courage pour ta fiche !
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Invité

Anonymous



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une fae de l'aube, ce face claim et cet avatar, je ozughroigh. little hearts begin to hurt (i,s) 3229008925
ce début de fiche est divin sous ta plume, j'ai hâte d'en lire plus. little hearts begin to hurt (i,s) 1190246223
bienvenue parmi nous. I love you
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Ehrys Lantsov

Ehrys Lantsov

little hearts begin to hurt (i,s) QacaKmU3_o

Messages : 263
Date d'inscription : 16/04/2020
pièces d'or : 1404
Ombre : eunbi ji
Peuple : ceux entre rêves, illusions et cauchemars, fae de la nuit
Maîtrise : illusions (niveau 3),
ténèbres (niveau 1),
armes blanches (niveau 2),
armes à feu (niveau 0),
corps à corps (niveau 2) ,
défense (niveau 1)
Métier : apprenti marchand de sable, Ehrys suit son mentor pour apaiser les nuits de leurs clients.
Errance : entre Cinnerial où habite la plupart de sa famille et le reste d'Ozira, pour les affaires.
Inventaire : une bague tueuse aux armoiries des Lantsov
Crédits : leftovers.

Aventures :
disponibilité

pris (lantsovs, aurya, iseul, thrystan, fen'haven)
https://followthestars.forumactif.com https://followthestars.forumactif.com

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Je viens poser la patoune d'Ehrys ici parce que pfiou Iseul est si mimi je meurs. little hearts begin to hurt (i,s) 2282202177 little hearts begin to hurt (i,s) 2282202177

Hâte d'en voir plus et d'apprendre petit à petit sur Iseul la Mimi des bois (encore un nouveau titre au top little hearts begin to hurt (i,s) 1012609130 )

vivement les batailles dans le jardin des Lantsov little hearts begin to hurt (i,s) 800109742
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Meriah Vanserra

Meriah Vanserra

little hearts begin to hurt (i,s) UPnzYurC_o

Messages : 510
Date d'inscription : 18/04/2020
pièces d'or : 1584
Ombre : max, l'apathique
Peuple : fae de l'automne
Soupirs : 128 ans // 32 ans
Maîtrise : feu (niveau 4), horreur (niveau 3), armes blanches (niveau 4), armes à feu (niveau 0), corps à corps (niveau 2), défense (niveau 3)
Affect : célibataire sans entraves dont le coeur ne t'appartient déjà plus.
Métier : orfèvre et céleste, fierté et insulte
Faction : ad astra, fidèle à la famille plus qu'au reste, pourtant ses convictions commencent à chavirer
Errance : adenor, la terre de tes ancètres
Inventaire : potion de mana (1) + dague adenoise (1) + harnais simple (1) + stèle (1) + potion soporifique (2)
Crédits : valruna

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alors
déjà laisse moi te partager mon amour infinie de pouvoir être sur un nouveau fo avec toi little hearts begin to hurt (i,s) 1909085085 little hearts begin to hurt (i,s) 1144130458
et sans surprise cette fiche est superbe et le perso est pipou af
mon coeur déclare forfait little hearts begin to hurt (i,s) 3760496177
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