— Who are you —

Âge Quand le contrôle lui échappe et que ses propres bras enlacent son corps écrasé sous une angoisse trop grande pour lui, il se demande s'il n'aurait pas encore treize ans. En vérité, il en compte trente, d'années qui ont trop vite coulées.  Date et lieu de naissance 19 malceste 1043, dans le confort d'Astragan.Classe sociale Né dans la bourgeoisie, il n'a jamais manqué de rien. Orientation & statut Basil n'affiche aucune préférence particulière, il prend ce qu'on a à lui offrir, en s'attachant toujours trop à ces coups de coeur qui ne vont jamais très loin, soit parce qu'il est émotionnellement incompétent, soit parce que les normes sociales le veulent autrement.  Mais à tout juste trente ans, les choses ne peuvent rester à la dérive : le mariage arrangé est un sujet chaud chez les Sutherland, en ce moment.   Métier Il avait des rêves, le petit, mais ils ont été sacrifiés. Ses mains et ses talents sont exploités, à mauvais escient, pour la confection des drogues qui font la fierté de  la main écarlate. Vu de loin, il n'est qu'un idiot qui a craché sur la possibilité de bosser à l'ordre des cendres pour tenter de vivre de son art, la peinture.
Localisation Par soucis de proximité avec les laboratoires de la Main Écarlate, il vit dans la région d'Adénor. Faction Neutre Gang Il assouvit sa curiosité pour La main écarlate, en tant que chimiste.Croyances C'est instable : parfois il y croit, parfois il n'y croit pas, parfois il fait semblant d'y croire. Caractère angoissé ◆ dévoué ◆ tendance à vouloir tout contrôler ◆ ambitieux ◆ faites qu'il se taise, s'il vous plaît ◆ curiosité qui frôle le malsain ◆ moqueur, flirtant souvent avec l'arrogance ◆ émotionnellement dépendant, compte beaucoup sur l'approbation des autres même s'il prétend le contraire ◆ vendrait sa mère pour monter dans l'échelle sociale ◆ intuitif ◆ égoïste ◆  spontané ◆  tendance à la violence/aux émotions vives, en général ◆  érudit ◆ empathie relative ◆ obsessionnel ◆ comportements autodestructeurs ◆ calculateur

— all your secrets —

i. Une froideur où rien ne devrait pousser,  loin des noms floraux qui caractérisent la progéniture Sutherland. Une poignée de rejetons qui se sont toujours serrés les coudes et qui veillent encore sur Oliver, tout juste seize ans, compensant pour la rigidité émotionnelle de leurs géniteurs. Il y a de l’amour, dans le cœur des vieux Sutherland, mais il reste terré, vil secret. Pour le patriarche, juge aux valeurs douteuses, ses enfants sont des armes de guerre : il faut les exploiter pour en tirer les meilleurs avantages, pour s’élever toujours plus haut. C’est par une éducation rigide, par la pression qu’ils ont de toujours surpasser leurs capacités, que William Sutherland manifeste son affection qui n’a rien de sain. Chez les Sutherland, la liberté est relative : on choisi pour vous ce à quoi votre vie sera dédiée et on s’en contente, malgré la frustration. Ils s'en contentent, car on leur a toujours dit qu'ils étaient glorieux, destinés à faire de grandes choses. À force de l'entendre, ils ont fini par y croire.

ii.Ses murs sont couverts de miroirs, lui renvoyant son reflet pour combler le vide. Une solitude qui engendre un sentiment paradoxal. Une solitude qu’il assume parfois, qui lui offre un havre de paix où se laisser aller à l’élan créatif ou à la réflexion. Elle porte parfois l’inspiration, mais surtout, elle porte la haine et l’insécurité, la peur qui n’arrête pas de tourner dans sa psyché hyperactive. La solitude, c’est là où se terrent ses démons, ses angoisses les plus profondes. Or, il la vit depuis l’enfance. Enfant différent, enfant qui parlait trop, qui savait trop. Peu d’amis, parce que peu d’intérêt envers ces jeux d’enfants qu’ils affectionnaient tous. Terré dans sa chambre, avec pour seule compagnie ses livres et ses expériences, il enviait les autres. Impuissance qu’il n’a jamais vraiment comprise. C’est pourquoi, sangsue d’énergie, hungry caterpillar, il s’attache trop à quiconque lui accorde de l’attention, grugeant jusqu’à la dernière miette de patience.

iii. Basile est constitué d’angoisse et d’eau fraîche. Un trouble anxieux qui le suit depuis sa tendre enfance. Une peur qui le guette toujours, attendant dans les recoins sombres de son esprit, le bon moment pour lui sauter dessus. Une peur   sur laquelle il ne sait pas toujours mettre de mots. Parfois, elle vient de nulle part et il s’y noie, incapable de bouger ou de respirer. Un poing au cœur, des sueurs, qui lui font croire qu’il est en train de mourir.  L’impression qu’une prophétie sombre est sur le point de se réaliser. Mais, surtout, Basil a peur de perdre le contrôle – de son être, du monde qu’il comprend –, de commettre l’irréparable, sur autrui ou sur lui-même. Cette angoisse même est à la source de toute la colère qui brûle au creux de son estomac, de cette envie de fracasser ce qui passe sous ses doigts, de ces cris qui voudraient fuir mais qui se blottissent dans sa gorge. Une colère viscérale de ne pas comprendre ses émotions, de ne pas avoir le dessus sur elle.

iv. Ses plus anciens souvenirs portent le visage et la voix de sa mère qui lui lisait, lors des moments qu’ils passaient ensemble, des ouvrages scientifiques. Allant de l’anatomie des fleurs aux composés chimiques. Il écoutait sans trop comprendre ces mots qui sonnaient drôles, fasciné par l’univers qui se traçait dans sa tête. Les contes et autres récits fantastiques ou véritables, de guerre ou d'exploits  héroïques, ne l’intéressaient pas. Pour son petit esprit angoissé, il s’agissait d’information tangibles sur lesquelles il pouvait s’accrocher. En grandissant, il s’est convaincu d’en apprendre le plus possible et il en a voulu toujours plus, jamais satisfait. Pour son père, c’était un intérêt qu’il fallait cultiver. Son temps libre, quand il ne le consacrait pas à l’art, se perdait dans les livres et les études. Une telle dévotion trouve sa source en partie dans le besoin de toujours être occupé pour ne pas laisser son esprit divaguer. C’est un calmant, tout simplement. Avec le temps, Basil s’est surtout concentré sur la chimie qu’il voit comme l’équivalent humain de la magie : avec les bonnes composantes, les bons mix, il est possible d’influencer les vivants. Pour lui, c’est un pouvoir, une capacité qui lui donne une avance sur les autres. Tenter, découvrir, est presque un jeu pour le jeune homme ambitieux qui se laisse parfois un peu trop aller à la témérité.

v.
Des cinq enfants Sutherland, Basil a toujours été celui qui refusait d’entrer dans le moule. On pouvait mettre ça sur le dos de sa personnalité parfois exubérante (jusque dans ses vêtements colorés et uniques), mais il y avait aussi un rejet de l’autorité, comme une façon de se rebeller contre le joug du paternel. Sous les reproches et les réprimandes de William, Basil retenait un sourire insolant, ponctuant les interventions par des « oui, je sais » qui donnaient envie de le gifler. L'adulte Basil garde des séquelles de l'enfant Basil, bien qu'elles soient moins prononcées. Ses intérêts parfois étranges, le fait qu’il ne déteste pas ouvertement les fae, frustrent encore l’autorité parentale, même si elle est désormais obligée d’accepter qu’à trente ans, elle n’a plus le contrôle sur lui. Maintenant, Basil se considère toujours comme un esprit libre. C’est pour cela, qu’au final, la Main lui convient mieux que l’Ordre, malgré les enjeux moraux qui lui sautent parfois à la gueule, rarement et sporadiquement.


vi.  La peinture a d’abord été la remplaçante du langage, un outil pour exprimer des anxiétés profondes, pour lesquelles les mots n’étaient pas suffisants. Puis, c’est devenu une passion, un moyen d’extérioriser ses colères et d’être productif en même temps. L’ironie, dans tout ça, est que l’art a souvent été source de frustration : Basil ne supportait pas de ne pas être naturellement doué, de devoir travailler plus qu’Amaryllis pour faire quelque chose de joli. Mais Basil est obstiné. Il a continué par intérêt autant que par orgueil, puis ça l’a mené à adorer l’art en général. L’art dévoile les êtres vivants peut-être mieux que toutes les sciences du monde.  Faire succès avec l’art n’est cependant pas son ambition. Il crée pour le plaisir, prend des commandes spéciales et accepte si on lui offre une place d’exposition, mais c’est bien tout ce qu’il fait.

vii. Que Basil soit encore en vie peut tirer du miracle, selon les perspectives. Malgré l’angoisse, le jeune homme abuse des émotions fortes, des poussées d’adrénalines qui le poussent à avoir des comportements parfois risqués, voire destructeurs. Un moyen quelconque de ressentir plus que l’angoisse parfois paralysante, de vivre en communion avec l’intensité de ses émotions.  Le tout couplé à une curiosité souvent mal placée peut donner des mélanges explosifs.





tw: référence au viol

19/03/1043 Naissance du troisième fils Sutherland. Rowan, deux ans, l'accueille avec une petite claque sur le visage ; on dit que c'est de là que vient son sang chaud.

1054 En tenant compte du potentiel du jeune garçon, on le sort de l'école pour lui faire l'éducation à la maison. Sont embauchés des enseignants spécialisés qui ont fait leurs preuves. Il continuera à être éduqué de cette manière, majoritairement isolé, jusqu'à l'entrée à l'université.

1055 À treize ans, les enfants Sutherland sont généralement initiés au maniement d'armes à feu. Ça n'intéresse pas tellement Basile qui se contente des bases. Son père, quant à lui, choisi surtout de concentrer l'éducation offensive de son fils sur des entraînements au corps à corps, en espérant canaliser sa colère.

05/10/1060  4h du matin, trois ou quatre jours avant. Le sommeil dérangé par les pleurs muets et le regard vague d’Amaryllis, 15 ans, venue chercher du réconfort auprès du grand-frère dont elle est le plus proche, celui sur qui elle compte pour ne rien dire. Elle craint les représailles familiales, peut-être même d’être déshéritée. Les apparences avant tout, qu’ils disent.  Un corps trop jeune, un corps souillé par des mains supposées amies, qui voulaient prendre sans y avoir le droit. Un corps brisé qui, les mois suivants, s’est réfugié dans une triste catatonie. La boule de colère au fond de Basil a grandi d’heure en heure avant d’exploser, le soir où tout a basculé. Il savait où trouver le coupable et dès que leurs regards se sont croisés, Basil a sauté, suivant un instinct presque bestial, et a assené le premier coups, puis ceux qui ont suivis. Il n’a suffi que de jointures mal placées contre une tempe pour extirper le dernier souffle du garçon. Après le soupir, il y a eu la peur, puis un trop vif sentiment de satisfaction d’avoir enfin le contrôle sur quelque chose. Tout ce qui a suivi est très flou : de la colère, des cris, peut-peut-être de la déception, de l’incompréhension car il n’a jamais révélé la cause, pour le bien d’Amaryllis. Puis le paternel a joué de ses contacts pour effacer toutes traces de l’incident, tâche simplifiée par le statut moindre du garçon. Treize ans après, il y pense encore dans ses moments de grandes angoisses ; amer souvenir nourrissant ses craintes de déraper à nouveau.

1061-1064 Basil poursuit ses études supérieures à l'université spécialisées en sciences à Astragan. Il se maintien dans le top du classement étudiant.  On le reconnait comme un jeune homme à surveiller de près,  ayant de grandes capacités, un futur scientifique dont il faudrait se tenir au courant des découvertes.  Il gradue quatre ans plus tard, avec mentions d'excellences et de bonnes chances d'obtenir l'emploi de ses rêves à l'Ordre des Cendres.


1065 Début du processus d'embauche à l'Ordre des cendres, auquel il bénéficie de la réputation de son père, travaillant pour le ministère de la justice. Le processus dure quelques mois et il commence sa probation à 22 ans.


1067 Basil se complait dans la sécurité et la stabilité qu'offre un emploi à l'Ordre, bien que les régulations et la structure l'emmerdent relativement. Il commence à se spécialiser dans l'étude du lyrium qui le fascine. Or,   c'est à son tour d'être placé sur l'échiquier paternel. Par il ne sait quelles voies, la rumeur de ses capacités est tombée dans les oreilles de la Main écarlate, dont William Sutherland est un associé légal ayant prouvé sa fidèlité,  qui se servirait bien de son cerveau pour ses manigances chimiques. Le convaincre est plus ardu qu'il n'aurait cru,  mais il accepte finalement de se prêter au test de compétences après qu'on lui ait vanté les mérites de la Main. Un point de non-retour qu'il assume. Aux autres, il prétend préférer le chemin de l'art plutôt que celui des sciences. Depuis, on ne connaît Basil qu'en tant que peintre plus ou moins réputé, comme une petite tache à laquelle on s'attendait dans le portrait des Sutherland.

1070 Première exposition des toiles de Basil en galerie.

1073 En profitant des connaissances qui lui ont été inculquées par ses aînés, Basil tente quelques expérimentations de son côté, avec l'intention de développer un composé qui pourrait solidifier sa réputation au sein du groupe. Après presque six ans, il commence à prendre de l'arrogance et un peu trop de confiance.