PSEUDO cc je suis areo ou camille, j'aime les pâtes.personnage une petite pincée de pré-lien et un chouilla inventé. (Je suis à la botte des Soo-Hyun et prêtresse de l'Iseulisme) stalkage après un harcèlement frénétique, une propagande incroyable et un stalkage efficace, je suis arrivée grâce à une elfe de la Night.défis Balancez la sauce, je veux des pépettes pour acquérir l'objet qui domine les rêves de Ji-Soo : un Evantrail. mot d'adieu 1) voici un commentaire. 2) Je suggère cela. 3)     4) j'en porte pas   5) j'en ai pas, la tristesse. crédits avatar : kelly.

Hyesu, 1073.

La place des Inventeurs bourdonnait d'une cacophonie qui lui était propre en ce petit matin de week-end, nombreux et nombreuses se faufilaient en espérant attraper la dernière mode de Zeherim. Le parfait moment pour les Apostats de se fondre dans la masse sans attirer une attention quelconque. C’est pour cela, Ji-Soo Myeong, d’un pas assuré, avait décidé de passer par la bruissante place sur son chemin pour la résidence des Mwang. Leçon apprise après toutes ces décennies à être apostat ; c’est au regard de tous que tu es le plus dissimulé.

La résidence Mwang, abris des feux Soo-Hyung, trônait fièrement et modestement à la vue de tous. Hier soir, son père était venu la voir avec un message de son amie de longue date, Sun Soo-Hyung. Papier désormais détruit, Ji-Soo se demanda encore pourquoi Sun l’avait quémandé malgré les rares interactions qu’elles avaient pu avoir. Après tout, son père était leur sauveur, elle n’avait été dans son enfance, qu’un poids de plus sur les épaules de celui-ci. Il était pourtant impossible pour Ji-Soo de refuser cet appel. Malgré toute la rancœur qu’elle souhaitait posséder à son égard, elle qui a été en partie responsable de l’absence de son père. Sun Soo-Hyun avait cette aura indescriptible qui poussait à l’admiration Ji-Soo depuis son enfance. Le peu de fois qu’elle l’avait vu, Sun Soo-Hyun transpirait la noblesse, le respect et la bienveillance. Alors une fois de plus, lorsque la fae se retrouva en face de l’amie de son père, les frissons lui parcoururent le corps. « Ji-Soo. », prononça-t-elle doucement, ferme et doux à la fois. Reprenant ses esprits, Ji-Soo s’inclina légèrement, soufflant le nom de son interlocutrice. Après que celle-ci la convia à s'asseoir, les yeux maternelles de la Soo-Hyun arborèrent immédiatement une lueur plus sérieuse.

« Vous voulez que je retrouve votre nièce et neveu ? », répéta Ji-Soo, pensive. Sun Soo-Hyung maniait très bien les mots, elle avait passé les quinze dernières minutes dans un monologue interminable. Iseul et Sung Soo-Hyung avaient disparus depuis plus de trente ans. Pourquoi maintenant, pourquoi moi ?Ces questions étaient coincées dans le fond de sa gorge. L’Amie de Minuit subissait rarement les conversations. Après tout, elle dominait souvent la parole pour obtenir les informations qu’elle souhaitait. Néanmoins, Sun Soo-Hyung lui coupait l’herbe sous le pied à chaque fois. Elle observa la matriarche prendre une gorgée de son thé, non sans louper ses yeux lumineux qui observaient ses réactions du coin de l’oeil. Ji-Soo souffla discrètement, pour reprendre son calme. Elle leva les yeux pour fixer dans ceux de son interlocutrice. « Pourquoi moi ? », Ji-Soo l’avait dit avec son ton le plus neutre malgré son envie de savoir pourquoi maintenant. Sun Soo-Hyung, sourit doucement.« Ji-Soo, ton père et toi ont toujours été loyaux envers notre famille, je ne peux que te faire confiance. » Ah, son père. « Et si j’étais différente de mon père ? », souffla Ji-Soo. Sun sourit de nouveau, s’avançant pour poser sa main sur celle de Ji-Soo. Surprise intérieurement, elle ne le laissa pas pour autant le paraître. Silencieusement, Sun caressa sa main dans un geste maternelle, avant de se replacer dans son siège. La main de Ji-Soo piquait désagréablement, au fond d’elle, elle étouffait de cette atmosphère faussement familiale. La matriarche ne répondit pas mais son regard disait tout. Bien-sûr qu’elle pouvait lui faire confiance, disait-il. Ji-Soo était mal à l’aise, ce qui arrivait souvent lorsqu’elle était en tête à tête avec un fae empathique. Comme s’ils la comprenaient mieux qu’elle-même. Si Ji-Soo pouvait prétendre à une patience et une impassibilité à toute épreuve pendant ses missions. En tant que Ji-Soo Myeong, elle se retrouvait frustrée d’être qu’un livre ouvert pour des empathes comme Sun.

La conversation silencieuse fut interrompue par l’arrivée impromptue de son père. P. Myeong arriva sans un regard pour sa fille et s’agita dans la direction de Sun qui s’était levée. Toujours assise, Ji-Soo plissa des yeux en voyant la silhouette de son père qui lui faisait à présent dos.
« Sun, je peux y aller à sa place. », mots maladroits qui ont fait immédiatement tiqué Ji-Soo. Si elle faisait plus attention au comportement de son père, elle aurait remarqué ses cernes, ses yeux écarquillés ou son ton désespéré. Non, tout ce que Ji-Soo entendait, c’était ce père absent qui doutait de ses capacités malgré des années à servir le Collectif. Étrange pour elle, de comprendre pourquoi il s'inquiéterait maintenant des décennies en retard. Ils parlaient à présent en chuchotant, Sun Soo-Hyung toujours dans son impassibilité chaleureuse et son père avec sa voix grave qui se coupait à chaque mots. Elle bouillonnait, qu’il décide d’intervenir maintenant sans même lui adresser un regard.  Ji-Soo Myeong se leva, et avec toute la force qu’elle possédait annonça : « J’accepte. »
Le regard fixé sur le visage de son père qui se retourna lentement vers elle, une expression qu’elle n’arrivait pas à déchiffrer. « Iseul et Sung t’ont déjà vu. Ils n’ont aucun souvenir de moi, c’est pour cela que vous m’avez choisi Sun ? », elle glissa son regard vers la matriarche, qui acquiesça. « Bien. Je reviendrais vers vous pour les détails alors. » Ji-Soo s’inclina de nouveau, fixa son père quelques secondes avant de quitter la demeure sous à nouveau les chuchotements des deux fae.


Plus tard, assez tard pour que la lune remplace le soleil et éclaire Hyesu de sa lumière, Ji-Soo se retrouva face à son reflet. Elle avait pris cette habitude depuis son arrivée à Hyesu en 1008. Moment fragile où elle pouvait tenter d’observer Ji-Soo Myeong. Devant ce miroir poussiéreux, elle devait s’y refléter. Néanmoins, pourquoi ne se reconnaissait pas t-elle ? Plus frustrant encore, elle ne se sentait à l’aise que lorsqu’elle était Autre. Paraître lui a toujours été plus facile que Être. Ji-Soo Myeong était aussi floue que ce reflet cassé par une fissure dans le miroir. Hésitante, elle leva sa main vers elle, survolant la surface froide. Qui était-elle au final ? Ji-Soo n’était qu’un nom de plus, Ji-Soo était la petite fille du couple de Guérisseur. La Guerre avait tué cette future Ji-Soo pour la transformer en cette femme aux milles visages. A quoi bon faire grandir cette Ji-Soo ? Cela lui était plus utile d’avoir milles visages que d’être une apostat abandonnée par son père trop occupé à sauver la famille d'une autre. Sous ses doigts, elle posa son regard sur la silhouette imposante de son père, apparut au coin du miroir. A jamais tiraillée par son admiration pour son père - après tout sa mère partagée les mêmes qualités -  altruistes, forts, loyaux. Sans le vouloir, elle aspirait à être comme lui, mais le goût amer de son abandon reviendrait toujours. P. Myeong était un homme loyal, altruiste oui, mais des qualités qu’il a échoué à apposer à sa famille. Ji-Soo n’arrivera jamais à le détester ou le haïr malgré sa cécité envers lui. Elle gardera à jamais, cette rancune qui s’est accumulée au fil des décennies.  La mort de sa mère aurait dû les rapprocher, P. et Ji-Soo contre le monde. Ironiquement, cela a été le début de leur fin.

« Ji-Soo », l’ombre murmura, toujours tapie dans le coin du miroir. Il y a très longtemps, lorsque Ji-Soo balbutiait encore que quelques mots, ils se comprenaient. Chaque soir, il venait lui raconter des aventures, mythes ou histoires du quotidien. Maintenant, ils ne dialoguaient plus, perdus dans leur propre pensées et leur vision voilée de l’un de l’autre. Ils étaient étrangers. Ji-Soo croisa son regard qui s'était illuminé par la lumière blanche s’échappant de sa fenêtre. Étonnamment, pour la première fois depuis des années, à travers le reflet sale de ce miroir cassé, ils se comprennent ; Il n’y avait rien d’autre à rajouter. Elle irait, il resterait. Ji-Soo plissa des yeux en voyant son père se rétracter, s’enveloppant dans la pénombre du couloir. Elle reposa son regard vers l’étrangère devant elle. Confrontée une fois de plus par ce dilemme infini. Une partie de son être déçue de ne pas voir son père oser la confronter, une autre soulagée, heureuse d’avoir eu le dernier mot.

Cette fois-ci, c’est elle qui l’abandonnait.