— Who are you —

Âge le satin de la peau en pétales de rose tendre, quelque peu d'une innocence fracassée dans la pâleur des iris délavés ; l'âme juvénile, trop vieille, déjà, trop effritée des adversités, vingt-six années venues éreinter les épaules du joug de cieux meurtriers. Date et lieu de naissance fleur épanouie dans la tendre étreinte du printemps, délicatesse d'une douce chaleur à la renaissance du monde, c'est à l'aube d'un dix-sept mezie que se sont esquissées les premières mesures de sa tragédie, à l'écrin d'une valreal qui s'est érigée fief des siens, comme une ironie au secret de sa naissance. Degré d'hybridité & héritage l'héritage abject, secret ignoré de tous, ichor minable dont la perversion lui demeure cachée ; seconde génération d'une lignée entachée par le printemps, cabale que les siens emporteront dans la tombe, pour préserver la fierté du nom. Classe sociale les doigts ruisselants d'or terni, richesse assise par les générations, souverains sans couronne venus dévorer le monde à la faveur de leur avidité. Orientation & statut des cœurs qui ne s'imposent nulle frontière, éprise des âmes, éprise d'un seul ; les destinées scellées dans l'or marital, un nom troqué pour un autre, une vie pour la sienne, c'est de miraz qu'elle est épouse, myocarde fracassé de la distance et de la tragédie. Métier la dévotion à l'autre, seul foi qui fasse encore sens, dans la folie des astres ; médecin, l'ambition de sauver les vies qui viennent glisser sous l'ivoire de ses doigts, trop incapable de se sauver elle-même. Localisation la cité du père troquée pour celle de l'époux, changement scellé dans les années ; c'est astragan qui se fait écueil de ses larmes, fleuve de ses lamentations. Faction un refus des tromperies et des jeux de dupes, refus de se constituer pion sur un échiquier, refus de l'héritage abject tissé dans le maillage d'un sang empoisonné par les sermons d'ad astra ; c'est de neutralité qu'elle se constitue allégorie, le cœur trop fracassé pour s'offrir à une quelconque couronne. Gang progéniture d'assassins, trompeurs au fanatisme meurtrier ; c'est pourtant au nombre des immaculés qu'elle se compte, la droiture comme seule religion à faire encore sens, jamais chaînon des criminels dans la nuit. Croyances la foi perdue, tombée en cendres dans la désillusion ; l'hélionisme fervent, mort dans le bûcher de sa dévotion. détournée des cieux, détournée des démiurges ; ne demeure que sa morale, et une foi en l'humanité, flamme fragile dans les ténèbres venues engloutir le cœur. Caractère la douceur au bout des doigts, la douceur au fond du cœur, de ces âmes tendres qui ne se lassent d'aimer, refuge à l'homme dans la sauvagerie du monde ; l'idéalisme ébranlé, la naïveté perdue, trop longtemps aveugle, bercée d'illusions à la perversion du monde, une vague amertume résiliente face aux cendres de rêves brisés ; de ceux qui aiment trop, trop fort, dans le sacrifice, consumée entière dans un altruisme inepte, sauver l'autre pour oublier qu'elle ne saurait se sauver elle-même, s'offrir jusqu'à la moelle, jusqu'au néant ; le calme dans la tempête, front docile face à l'univers, havre de paix pour celui qui s'y invite, allégorie d'une humilité fleurie malgré le chaos ; figure d'irreprochabilité en héritage du sang damné des siens, une perfection affichée de chaque instant, comme pour noyer un dégoût de soi trop profondément ancré dans la chair ; la tolérance accrochée aux doigts d'ivoire, l'acceptation de l'autre dans le culte de ses différences, amour inconditionnel d'un genre humain parfait d'imperfections, sans jamais se résigner au mépris qu'ils voudraient ériger en religion ; éprise de beauté, esthète, le cœur ouvert à la beauté d'un monde dont elle est trop avide, inlassablement conquise dans la ligne d'un pinceau ou les pleurs d'un violon.

— all your secrets —

major arcana » THE DEVIL le sang, prison infâme venue l'étouffer de ses rivières pourpres ; née de villiers, engeance de traîtres, fanatiques abjects au visage de lisse perfection, masques irréprochables pour dissimuler la perversion de leurs âmes. ils se sont cultivés d'apparences, modèles pour la société à la dérive, rigides allégories d'une morale dont ils ne se sont jamais essayés à suivre les préceptes ; et elle n'a jamais su être à la hauteur, gamine éperdue de l'affection d'un père qui n'aurait jamais su la lui offrir, réfractaire à ses principes de haine, dans la tranquille résistance de son idéalisme, immédiatement condamnée par son essence-même. hybride ; le sang pervers dans les veines, au sein de la dynastie qui ne s'est lassée d'abhorrer les fae — haïe du géniteur, comme il les haïssait tous. du sang ruisselant de l'épouse hybride, il s'était lavé les paumes, lorsque la magie était venue tournoyer, libre ; au meurtre des poupons il n'avait su se résoudre, dans l'espoir vain que le sang dégueulasse soit assez dilué pour que la vérité n'éclate jamais, seul gardien d'une vérité qu'il emporterait dans la tombe. alors elle demeure, la gosse avide de l'affection du père, sans comprendre qu'elle ne l'aurait jamais, détachée par les années de son égide empoisonnée, plus jamais leur. ils sont si loin, désormais ; le nom bafoué de leur traîtrise, tentative échouée d'instaurer le pouvoir à zeherim dans le culte de dieux dont ils ont plié les évangiles selon leurs évangiles, indigents en exil — indigents qui ont laissé quelque chose d'un trou dans le cœur, un manque sourd qui ne se formule de mots. THE HIGH PRIESTESS la foi, en héritage des siens, perversion d'un hélionisme détourné de ses préceptes par le poison d'une ad astra dont se compte le père en secret, religion dégueulasse entre ses mains inflexibles, culte qui se signe dans la souffrance et la douleur ; et la gamine pieuse, écrasée de foi et d'adoration des cieux, l'ivoire du dos marbré de l'écho de ses erreurs, pénitence auto-infligée sous le regard impitoyable du père qui n'a jamais su tolérer les fautes, poignets meurtris de l'or de cilices trop serrés venus asphyxier la chair, comme pour punir le fait de simplement exister, d'être hybride, sentence de chaque instant. elle a cru si fort, pourtant, convaincue de sa perversion, convaincue que tout ferait un jour sens, parce qu'il en était ainsi, que c'était là volonté d'hélion, caresse de drachma ; et elle s'est effondrée, la foi idéaliste, face à la sauvagerie du monde, assassinée sans merci dans le dernier souffle de l'enfant trépassée, l'écho de prières restées sourdes encore pulsant dans le cœur — plus de culte, plus de dieux, plus rien. THE LOVERS vertu cultivée, pureté de l'âme et du corps, des palpitations tremblantes dans une poitrine trop fébrile au sillage d'un regard, dans la courbe d'un effleurement ; et la fracture du réel, révélation signée de hasard, collision stellaire en défiance de tous les prophètes, c'est lui qui s'invite dans l'existence, miraz, architecte d'une existence qui ne se dépeint plus qu'à deux, des sentiments fleuris sous le sein lorsqu'ils n'auraient jamais dû être. des vœux, pour signer l'opposition aux souhaits du monde, liberté trouvée dans le maillon d'or venu enchaîner l'annulaire. vision cruelle, pourtant ; rappel persistant de ce qui n'était plus, ne serait plus jamais — draps à la froideur du marbre tombal, allégorie de distance mesurée, l'époux échappé à ses doigts, loin, hors de toute portée. l'impérissable de sentiments survivants au trépas, inanité d'une subsistance face au néant qui n'avait pu que s'établir dans la poitrine de l'aimé. et plus rien, entre ses paumes à elles ; l'enfant et l'époux, perdus dans un souffle juvénil arraché par la cruauté des cieux. JUSTICE elle est gamine de cœur, de ceux qui aiment trop, trop fort ; incapable de se targuer de haine, lorsque c'est là foi que l'on aurait souhaité lui insuffler, incapable de se voir inspirer la rancœur au reflet des traits délicats des fae. c'est la compassion qui a fleuri trop jeune dans le cœur tendre, myocarde douloureux du spectacle de leur souffrance ; parce qu'elle n'a jamais su voir la différence, la gosse forgée de tolérance, une main tendue vers leur déchéance, vers leur désespoir. elle est de ceux qui refusent la violence, refusent les tromperies, refusent les masques ; une ombre silencieuse, mécène de charité, comme si elle pouvait seulement imposer au monde la vision idéale dont elle s'était illusionnée dans l'enfance. plus de foi, plus que de la morale, comme un spectre de l'éducation implacable signée dans sa chair tendre ; de ces êtres polis, les yeux aussi durs sur les crimes d'autrui que sur les siens. THE CHARIOT gamine de valréal, bastion du printemps, les yeux d'enfants éblouis par le jeu de la lumière sur les robes lustrées des équidés, assourdie par le tonnerre des sabots sur les pistes ; elle est cavalière de talent, amazone à l'aisance innée, l'animal comme devenu extension de son âme propre, passion jamais approuvée du père, poursuivie avec une obstination persistante, pourtant. éprise de liberté, alors que les rires se délient en trilles joyeux emportés par le vent venu balayer les cheveux,  dans les galops éperdus d'infinis. elle est loin, valréal, pourtant ; laissée derrière pour étudier, les écuries familiales abandonnées dans la distance, et un manque sourd dans le cœur d'une passion d'avant qui s'est perdue dans la tragédie, alors qu'astragan achève l'asphyxie. THE STAR l'amour de la beauté, de tout ce que l'humanité sait offrir de splendeur ; elle est de ces êtres frappés d'immobilisme au spectacle d'un tableau au tracé expert, joues ruisselantes d'émotion alors que s'envolent les voix des cantatrices, de ceux qui vivent et meurent dans les lignes mélodiques d'une pièce symphonique. éprise d'art, fascinée du talent des hommes, le cœur à jamais vibrant d'amour sourd à la magie coulée de leurs doigts, éperdue de passion pour la beauté créée de rien. les doigts sont maladroits sur les pinceaux, et pourtant, c'est là loisir auquel se dévouaient les heures, avant ; et les notes, déployées avec talent de la pointe de l'archet, altiste virtuose abandonnée dans les pleurs harmoniques des cordes — l'instrument, abandonné, pourtant, refus de la catharsis, refus d'exprimer en mélodie le néant absolu niché dans le cœur. TEMPERANCE l'absence totale d'ambition, et pourtant, l'ambition totale de s'offrir au prochain, de laisser s'épanouir la vie dans le sillage de ses doigts, sauver les corps parce qu'elle ne sait sauver les âmes ; la médecine, comme une évidence, études auxquelles elle s'est dévouée avec abandon, passion de vie, passion de l'autre. valréal, quittée pour la vocation, parce que c'était là certitude ; quelque chose d'un fatum, dans l'entremêlement des fils du destin, rencontre du seul être jamais aimé au détour d'une plaie soignée avec dévotion. une parmi des dizaines, dans les couloirs d'un hôpital devenu foyer, devenu tombeau — autrefois astre solaire, rien de plus qu'un fantôme, désormais. le métier, ultime filament de vie à l'arracher aux ombres funestes de la demeure, dernière échappée au voile d'indifférence qui a effacé tout le reste. THE WORLD gamine éprise de nature et de grands espaces, le cœur saisi face à l'immensité, doigts tremblants d'une sourde émotion alors qu'ils viennent effleurer les souples pétales d'une fleur épanouie ; aimante du monde végétal, la main verte, un certain talent pour faire fleurir la vie de son attention tendre. une roseraie, qu'elle n'a su s'empêcher d'installer à astragan, refuge loin du métal et de l'industrialisation sauvage, havre de pivoines épanouies dans un tourbillon de couleurs et de parfums, plantes dépéries de son indifférence, alors que la vie même ne fait plus sens. THE MAGICIAN le secret, entrave à la morale, entrave au bien-paraître ; un faux-pas embrassé sans retenue, sans retour, abandon total à l'art blâmé des siens, héritage qui a transcendé le sang, s'est inscrit dans le nom. initiée aux runes par la belle-mère, tentative désespérée de sauver l'enfant mourante, apprentissage dévoué de terreur, course contre la montre, course contre le temps et le fatum, assimilation éperdue des secrets dessinés de la pointe de la stèle, le talent inné conféré par la magie ruisselante dans le sang. puissance abandonnée, pourtant, lorsque s'est éteinte l'enfant, malgré les tiraillements nés des ténèbres de l'âme, le désir sourd de s'opposer à la nature et aux lois élémentaires, de se perdre plus loin encore, dans la quête abjecte d'une porte de sortie — comme si elle pouvait ramener celle qui ne reviendrait jamais, comme si elle pouvait effacer la plaie béante du cœur dans la ligne d'une rune qui viendrait mettre fin à l'agonie. THE DEATH un jour mère ; et plus rien, désormais, simple figure de tragédie, les bras vides d'un corps chaud qui ne viendrait plus s'y blottir. l'enfant, perdue, son trépas rendu trop réel par le marbre d'une tombe glacée, froid en aiguilles mortelles venues se planter dans le cœur laissé exsangue. le déni, d'abord, refus d'accepter une évidence qui s'était instaurée dans le temps, refus d'accepter que la mort ait pu couvrir son enfant de son linceul. et plus rien, ensuite ; l'agonie sourde, le néant, asthénie totale du cœur, asphyxie meurtrière des sentiments. elle n'éprouve plus rien, la poitrine étouffée de silence, étouffée d'une chape qui ne disparaîtra jamais réellement ; spectre, là où elle était allégorie de vie — alors elle se tait, figure d'indifférence, ne remarque plus rien, se laisse lentement mourir, le souhait que tout s'arrête enfin. plus de larmes, plus rien ; et la seule manifestation de l'agonie de chaque instant, rivières lacrymales échappées dans les rêves récurrents d'une vie qui se serait jamais plus, sommeil devenu torture, réminiscence d'un passé mort avec l'enfant. la conviction que c'était là sa faute, un trépas venu entacher ses mains du sang innocent, crime de n'avoir su faire plus, crime de n'avoir su être assez ; et dans la distance de l'époux, c'est la répulsion qui lui apparaît, comme pour sceller l'évidence que le crime est sien seul.

17.05.1046 naissance à valréal, de noah & meilani de villiers. 04.09.1064 emménage à astragan pour y étudier la médecine. 1068 rencontre miraz ravenal lors d'un emploi à l’hôpital d'astragan. 28.06.1069 s'établit à l'hôpital d'astragan pour y prendre poste. 06.05.1070 épouse miraz. 10.09.1071 naissance de elerrina ravenal. 05.01.1072 trahison des de villiers ; disparaissent brusquement et coupent tous liens avec elle. 01.1072 premiers symptômes d'elerrina ; s'initie aux runes auprès de sa belle-mère. 28.07.1072 décès d'elerrina des suites de sa maladie.

présent » astragan ; interruption de toute pratique des runes ; dépression ; recherche d'un moyen d'atténuer les effets addictifs du lyrium sur ses utilisateurs.